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 running in circles / gabriel.

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running in circles / @gabriel thompson


elle dépose son cellulaire sur le bureau d'accueil du salon, demi sourire victorieux qui étire ses lippes teintées de rouge. le rendez-vous est fixé, les paris sont ouverts. elle qu'est pourtant d'ordinaire bien sûre d'elle, aujourd'hui, elle doute de réussir ce qu'elle compte entreprendre. elle qui a la chance dans sa poche depuis si longtemps, elle se retrouve face à un mur. un obstacle qu'elle ne sait pas encore comment surmonter. il va falloir qu'elle fasse preuve d'une bonne dose d'imagination et que son sens de la persuasion ne la déçoive pas sur ce coup. les doutes s'envolent à l'arrivée d'une cliente. carmen lui offre un large et resplendissant sourire. son dernier bémol de la journée avant de pouvoir se libérer et mettre en place le plan diabolique qu'elle prépare depuis si longtemps. ekko est dans la confidence. comme tout le temps en fait. et pour être honnête, sans lui, elle n'arriverait pas à grand chose. lui qui la pousse à être encore meilleure, si ce n'est plus timbrée qu'elle ne l'est déjà. c'est p'tre clairement pas l'idée du siècle mais elle sait qu'avec garbriel, elle doit y aller en douceur. les points d'interrogation qui n'ont de cesse de s'agrandir quand on en vient au garçon. elle ne sait jamais sur quel pied danser. trop introverti, trop discret. alors qu'elle est son exact opposé. jolie poupée trimballée dans l'inconnu. aussi angoissant qu'enivrant. l'énigme qu'elle s'est mise en tête de déchiffrer. coûte que coûte. fil rouge qu'elle suit depuis qu'ils se sont rencontrés. l'âme dont elle est le moins proche. et ça la dérange, en un sens. d'avoir réussi à pénétrer l'univers de chacun et de rester à la porte du sien. frustration qui ne fait que grandir, soif qui semble ne jamais pouvoir ni vouloir s'étancher. paiement encaissé, cliente remerciée. jolie poupée enfile son manteau, récupère son sa cà dos et quitte les locaux. elle laisse la boutique entre les mains maintenant expertes de son équipe. et elle se rend sur les quais, là où elle lui a donné rendez-vous. elle a toujours aimé l'ambiance qui y règne. ça l'inspire. toujours. souvent dans l'coin quand elle décide de s'produire. elle ne pouvait rêver meilleur décor pour le piège qu'elle s'apprête à tendre. elle est nerveuse, carmen. parce qu'elle ne sait pas à quoi s'attendre. elle ignore totalement comment les choses vont se dérouler. et si elle est bien souvent confiante, aujourd'hui, c'est loin d'être le cas. alors elle fourre les mains dans ses poches et continue d'avancer vers sa destinée. les artistes qu'elle croise et auprès desquels elle s'arrête. oreilles attentives aux moindres détails dont elle pourrait se servir, un jour où l'autre. son cellulaire à la main, pour ne rien manquer qu'elle pourrait regretter de ne pas avoir capturé. elle irradie d'bonheur, elle est dans son élément. par pour rien qu'elle lui a demandé de la retrouver ici. elle se sentira p'tre plus inspirée de cette manière. et elle déambule à la recherche de sa cible. la caméra de son smartphone qui ne tarde plus à le capturer. et l'sourire en coin qui vient déformer ses lèvres. mais regardez qui voilà. grabiel en cher et en os. ma journée est parfaite. la taquinerie qui ne l'étouffe clairement pas. elle surjoue, c'est une évidence. t'es prêt à devenir la nouvelle coqueluche de mes aventures, j'espère ? et elle n'hésite pas le moins du monde. elle sait qu'il refusera de s'mettre en avant. il l'a toujours fait. y a pas de raison que ça change en un claquement de doigts. alors elle fonce dans l'tas, histoire de dépasser le stade inévitable de malaise qu'elle continue d'avoir. son obstacle est là, elle a décidé de l'aborder d'une autre manière pour une fois. ceci étant, faut bien qu'elle commence par faire tomber les barrières. ça risque d'être bien difficile mais c'est un challenge qu'elle a accepté en toute connaissance de cause.

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(#) running in circles / gabriel.    Lun 15 Fév - 20:05
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running in circles / @carmen banks
t'as accepté sans poser plus de questions. même si pourtant, ça te ressemblerait plus que d'foncer dans l'tas sans réellement savoir où tu vas. te parler d'un projet, c'est ce qu'elle avait dit Carmen et t'en avais déduit que tu pouvais lui faire confiance. après tout, tu la connaissais. relativement peu, mais suffisamment pour savoir qu'elle ne te voulait aucun mal. combien même c'était difficile de te retrouver seul avec elle, tu prenais sur toi pour quitter le bureau de ta maison après t'être habillé en conséquence - cette fidèle cravate qui pendait à ton cou en toute circonstances - et héler un taxi pour t'emmener sur les quais le plus rapidement possible.
arrivé au point de rendez-vous, tu avais été surpris de ne pas y retrouver Carmen. je suis en avance, tu penses en regardant ta montre. pas de grand chose, mais oui. ce qui n'a rien d'étonnant. tout est parfaitement maitrisé, toujours. du groupe que vous formez avec Ekko et les autres, tu es sans doute celui qui reste un mystère pour le plus grand nombre. pourtant, t'es simple à comprendre et à décrypter. tout autour de toi doit évoluer dans un sens pour que tu te sentes à l'aise. quand on déborde, t'as le sentiment que rien ne va. tu paniques, angoisses très rapidement. alors oui, tu chantes. c'est un fait que beaucoup ignorent. ça les rend plus proches de toi que n'importe qui d'autre. toi, l'homme politique et l'homme de sciences, tu chantes. et c'est parce qu'ils le savent que tu te sens désormais proche d'eux. mais quand t'entends finalement la voix de Carmen, tu réalises qu'il y a encore des choses qu'ils ignorent à ton sujet.
- mais regardez qui voilà. Gabriel en cher et en os. ma journée est parfaite. le téléphone brandi, l'objectif qui te fait face. tu lèves ta main, par instinct, pour te protéger. quand elle ajoute t'es prêt à devenir la nouvelle coqueluche de mes aventures, j'espère ? t'as le ventre qui se tord. ta main ne bronche pas, toujours face à ton visage. comme ébloui par une lumière invisible, tu recules d'un pas. tu te sens rougir, presque défaillir. t'as les jambes qui tremblent, le corps tout entier qui se crispe.
- tu veux bien cesser de me filmer avec ton appareil ? tu t'entends lui dire sur un ton presque trop solennel et paternel. mal à l'aise, poussé dans tes retranchements par la jeune femme, tu te tortilles sur toi-même sans savoir où te mettre. trop grand pour ce monde, comme trop élancé. tu voudrais pourtant disparaître. Carmen, s'il te plait. tu ajoutes, suppliant.
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(#) Re: running in circles / gabriel.    Jeu 18 Fév - 12:32
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running in circles / @gabriel thompson


elle a de la suite dans les idées, carmen. l'énergie débordante et l'cerveau qui bouillonne d'imagination. il faut dire aussi qu'ekko y est pour beaucoup. lui qu'a cette facilité à lui regonfler l'égo, à lui redonner le moral quand elle est sur le point de baisser les bras. elle n'a pas vraiment de plan en tête, se fait mousser plus qu'autre chose. le temps de trouver une façon simple et efficace de parvenir à ses fins. et elle sait que ce sera compliqué. pas facile comme objectif à atteindre, mais elle s'y emploiera. ça prendra le temps qu'il faudra. quitte à puiser dans son énergie solaire, autant le faire pleinement. jolie poupée prend son temps, un peu, avant de rallier le point de rendez-vous. comme si traîner la patte pouvait lui permettre de trouver l'éclair de génie qui lui manquait. cette étincelle particulière qui lui ferait faire n'importe quoi, avec le courage de quinze hommes rassemblé dans son corps pourtant si frêle. son smartphone capte absolument tout ce qui se passe autour d'elle. elle en use et abuse, à tout va. tout le temps. et quand la caméra son appareil immortalise l'homme qu'elle recherche, elle a l'sourire qui s'agrandit. les quelques secondes de prise de vue sont précieuses. elle n'aura peut-être pas d'autre occasion de l'avoir sur ses films alors elle patiente quelques secondes avant de se manifester. de se montrer au grand jour. jolie poupée en fait des tonnes, comme bien trop souvent. mais cette fois-ci c'est purement intentionnel. elle qui souhaite dépasser le stade du malaise habituel qui règne entre eux depuis le premier jour. et comme elle s'y attendait, il se braque instantanément, main devant le visage. tu veux bien cesser de me filmer avec ton appareil ? si prévisible, c'est presque lassant. carmen, s'il te plait. elle soupire, jolie poupée n'aura pas ce qu'elle veut. pas maintenant tout du moins. résignée, elle abaisse son cellulaire, coupe la vidéo et range l'appareil dans sa poche. bon, d'accord. la frustration qu'elle ne cache pas. c'est bon, arrête de stresser, je l'ai rangé dans ma poche, tu peux baisser ta main maintenant. qu'elle poursuit sans trop de ménagement. elle n'a encore jamais pris de pincettes avec lui. peut-être qu'elle devrait, finalement. comment ça va d'puis l'temps ? la politesse avant tout. un peu de manière tout de même. c'est pas une sauvage.

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(#) Re: running in circles / gabriel.    Jeu 18 Fév - 18:11
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running in circles / @carmen banks


tu lèves ta main, réflexe normal pour un mec qui, comme toi, ne supporte pas vraiment l'image qu'il peut renvoyer parfois et qui déteste être mis en avant de la sorte. le succès t'a valu ton mariage, et cette simple constatation fait qu'aujourd'hui tu es mal à l'aise dès qu'un objectif est dressé face à toi. tu as choisi d'écrire pour pouvoir rester dans l'ombre même si le succès de tes livres t'a valu des séances de dédicaces interminables, tu n'as jamais été à l'aise avec la rançon de la gloire qui incombe à tous les grands artistes de cette génération. alors quand Carme te prend au dépourvu, tu rougis. bien sûr que tu voudrais être différent, tu voudrais être capable, comme elle, d'une indifférence notable ou d'un lâcher prise qui pourrait te donner sans doute un air plus cool et décontracté que tu ne l'es vraiment. mais pas aujourd'hui, ni demain sans doute. il te faudra du temps, bien sûr, pour apprendre à vivre avec toi-même. c'est bien là le plus gros objectif de ta vie, après tout.
- bon, d'accord. elle dit, légèrement déçue. tu l'entends au ton de sa voix, même si tu n'es pas certain de comprendre parfaitement l'intonation de cette dernière. c'est bon, arrête de stresser, je l'ai rangé dans ma poche, tu peux baisser ta main maintenant. et tu obéis, sagement. tu baisses ta main et tes orbes se glissent dans les siennes. t'es soulagé de voir que la caméra est rangée, qu'elle ne te fixe plus avec cette perversité propre aux objectifs. tu souris, faiblement. comment ça va d'puis l'temps ? bonne question, tu penses sans jamais lâcher son regard.
- je vais bien, merci. et toi ? c'est pas tout à fait vrai, pas tout à fait faux. le fait est que Carmen est une femme que tu n'arrives pas toujours à comprendre. son comportement est à mille lieues du tien. dans ce groupe d'amis que tu possèdes désormais, elle est sans doute celle dont tu es le moins proche. lui reprochant silencieusement d'être trop extravertie.. pas comme toi. pourquoi est-ce que tu voulais me voir ? peut-être que t'es trop abrupt, peut-être trop direct. mais tu n'aimes pas tourner autour du pot et tu n'sais pas différencier la manque de tact et la franchise. l'objet de votre rencontre t'est encore inconnue et tu tiens à savoir ce qu'elle a derrière la tête.
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(#) Re: running in circles / gabriel.    Lun 22 Fév - 11:58
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running in circles / @gabriel thompson


deux parfaits opposés. l'une bien trop extravertie. quand l'autre passe son temps à se replier sur lui-même. ne la laissant pas entrer dans sa bulle. elle y arrive pourtant assez aisément avec le reste du monde. et ça la perturbe de ne pas y parvenir, avec lui. elle qu'en fait surement trop, elle qui doit probablement lui faire peur plus qu'autre chose. elle devrait songer à se refreiner, si elle veut espérer, un jour, pouvoir se faire une toute petite place dans le cours de sa vie. il lui faudra du temps, cependant, pour comprendre qu'elle ne peut pas agir avec lui comme avec le reste du monde. elle devrait surement ralentir, la poupée halée. mais ce n'est pas encore dans ses priorités. un jour, elle se remettra en question. mais pas maintenant. pour l'heure, carmen agresse volontairement l'homme. tout en restant dans les limites du raisonnable, faudrait pas abuser non plus. ce ne sont que quelques images prises sur le moment. son téléphone capturant chaque petit détail tant qu'il le peut encore. tant qu'elle a la possibilité d'avoir une toute petite trace de lui dans la poche. elle qui tient vraiment à ce que tout le monde ait sa part de visibilité dans ce projet complètement dingue qu'elle est en train de mettre sur pieds. et surement qu'elle s'emballe un peu. beaucoup même. l'opportunité de faire un petit quelque chose qui pourrait changer le cours de sa vie. elle qu'a bien souvent des envies d'ailleurs mais qui ne peut se résoudre à quitter le confort de sa vie. stable et bien rangée. le cellulaire qu'elle range dans sa poche et elle qui le rassure. pas vraiment certaine que ça fasse son effet pourtant. et lui de baisser la main qui couvrait son visage jusque là. la gamine veut savoir comment il va. recherche peut-être désespérée, dans le fond, de créer un lien. je vais bien, merci. et toi ? elle ne saurait dire si elle le croit ou non. mais elle ne s'attardera pas sur ce détail. parce qu'après tout, elle ne le connait pas aussi bien que les autres. pas aussi bien qu'elle souhaiterait. alors elle accepte sa réponse comme elle vient. parce qu'il n'y a que ça qu'elle puisse faire. au top, comme d'habitude. et l'immense sourire qu'elle lui offre. parce qu'elle est comme ça carmen. trop démonstrative. trop exubérante aussi. des fois. souvent. sans même ce douter un seul instant qu'ça fait flipper les gens qui l'entourent. parce que si on s'penche vraiment sur ses relations, gabriel n'est pas le seul qu'elle effraie. pourquoi est-ce que tu voulais me voir ? droit au but. l'homme ne passe jamais vraiment par quatre chemins. plus ou moins méfiant aussi. surement. et il aurait raison, en un sens, d'être sur la réserve. s'il savait qu'elle comptait le piéger pour pouvoir lui donner la visibilité qu'elle croit qu'il mérite. bien loin de penser aux conséquences qu'un tel acte pourrait potentiellement entraîner. ah oui. l'idée. qu'elle n'a absolument pas, soit dit en passant. j'vais y venir. patience. le mystère se veut maximal. étant donnée qu'elle réfléchit toujours à la façon de s'y prendre. paraît qu'elle est douée quand elle est sous pression. elle en doute mais ce sera l'occasion de voir si c'est prouvé ou non. quoi qu'elle se retrouve tout de même avec un adversaire de taille. à moins que ... t'es pressé ? qu'elle demande, toute innocente qu'elle peut être. gagner du temps, c'est sa meilleure arme pour le moment. parce que si c'est pas l'cas, on pourrait p'tre profiter un peu de l'ambiance qui nous entoure. haussement d'épaules. gagner du temps. encore. toujours.

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(#) Re: running in circles / gabriel.    Lun 22 Fév - 19:45
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running in circles / @carmen banks
les différences sont ce qui habillent l'être humain. t'as entendu cette phrase quelque part, ou peut-être que tu l'as lue quelque part. tu t'souviens plus, mais elle prend tout son sens aujourd'hui. Carmen et toi n'avez rien à voir l'un avec l'autre. elle est exubérante là où t'es tout bonnement incapable de te mettre en maillot de bain sur une plage l'été de peur qu'on te regarde avec insistance. t'as toujours eu du mal avec les relations humaines, bien plus à l'aise lorsqu'il s'agit de parler politique, sciences ou culture. tes domaines de prédilection. là où tu te sens à l'aise et bien. mais lorsqu'il s'agit d'aimer, c'est différent. apprécier, te confier, soutenir ou même aider.. c'est pas ton truc, et ta maladresse se lit jusque dans tes réactions. forcément, Carmen, tu la sens un peu frustrée. même si tu n'sais pas ce qui pourrait la frustrer dans c'que tu viens de faire. j'veux pas être filmé, c'est un des droits fondamentaux de l'Homme, non ? le droit à l'image, t'avais lu toute une thèse à ce sujet qui concernait les réseaux sociaux. poison de votre société, tu le sais et tu mets en garde ton entourage. pour autant, tu n'as aucun compte sur ses plateformes sinon ceux qui t'ont été exigés lors de la publication de tes ouvrages. tu ne comprends pas, en revanche, pourquoi elle te vise avec l'objectif de son téléphone. et tu comprends encore moins qu'elle ait envie d'immortaliser ton image. à sa question, tu réponds très simplement. très franchement aussi. t'es pas du genre à mentir. t'es pas non plus du genre à te sentir mal. c'est un concept qui t'est encore plus étranger que le reste. tu lui retournes la question, poliment.
- au top, comme d'habitude. elle le dit avec tant d'entrain que ça t'souffle presque. pourtant, t'as déjà vu ce genre de réaction. tu fronces un peu les sourcils. pour ne pas avoir l'air encore plus mal à l'aise, t'enchaînes directement avec le noeud de la situation, celui que tu n'arrives toujours pas à dénouer. la raison de ta présence ici. ah oui. l'idée. j'vais y venir. patience. elle te répond, mutine. pourquoi faire des cachoteries ? à moins que ... t'es pressé ? tu secoues la tête de gauche à droite. parce que si c'est pas l'cas, on pourrait p'tre profiter un peu de l'ambiance qui nous entoure. tu regardes autour de vous et puis, tu plantes à nouveau tes yeux dans les siens.
- pourquoi ne pas m'en parler tout de suite ? tu lui demandes, avec une sincérité qui pourrait presque être touchante. les surprises, c'est pas ton fort non plus. ça peut paraître assez mécanique comme conversation mais c'est dans ta nature. tu plisses un peu les paupières. on peut aussi profiter de l'ambiance après que tu m'aies expliqué. c'est vrai, qu'est-ce que ça change ?
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(#) Re: running in circles / gabriel.    Jeu 25 Fév - 15:19
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running in circles / @gabriel thompson


quoi qu'elle dise, quoi qu'elle fasse, elle est foutue. l'homme est beaucoup trop méfiant, l'homme ne succombera pas. sur la défensive. sur la réserve. bien trop difficile à atteindre. malgré le peu de temps passé ensemble, elle sait qu'elle ne brisera pas sa carapace pas de simples sourires et une attention particulière. poupée trop intense qu'il ne laissera probablement jamais entrer dans son monde. déception grandissante. et pourtant, cette envie toujours présente de faire tomber ses putains d'barrières. comme un défi personnel. gamine déstabilisée qui ne sait pas par où commencer pour atteindre son objectif. et elle a beau tenter de gagner du temps, il semble bien décidé à contrecarrer ses plans. pourquoi ne pas m'en parler tout de suite ? parce que son plan n'est pas au point. mais alors pas du tout. et qu'elle a besoin qu'il la laisser réfléchir encore un moment. mais ça, elle ne pourra pas le lui dire. jolie poupée bien tentée d'appeler ekko pour qu'il la sauve de cette situation merdique. mais elle n'en fera rien. bien trop de fierté. surement. on peut aussi profiter de l'ambiance après que tu m'aies expliqué. alors oui, mais non. mais c'est justement ça qui n'colle pas. qu'elle bouderait presque. mexicaine contrariée par tant de précipitation. cette ambiance, c'est la pièce maîtresse de ce que je voudrais partager. ça, et puis lui, aussi. mais ça, elle ne le dira pas non plus. ça le ferait paniquer et c'est clairement pas le but de la manœuvre. et, accessoirement, je ferai bien un truc en extérieur, genre là, là. mais c'est pas encore définitif comme projet. aux oubliettes la préparation du plan. y a des chances que ses explications n'aient si queue ni tête à la longue mais ça, c'est un détail. et pour ça, j'ai besoin qu'tu sois avec moi sur le coup. la mine de la fille pas trop sûre de ce qu'elle avance mais tout de même à moitié suppliante. parce que, finalement, cette idée, elle ne pourra jamais fonctionner s'il n'est pas partant. c'est bien joli de monter sur une p'tite scène sur un coup d'tête et d'interpréter une chanson. c'était un karaoké. c'était assez intime. les répétitions chez ekko, c'est bien joli. les petites folies entre eux, toujours cachés à la vue de tous. à part quand elle dégaine son cellulaire et qu'elle filme le tout pour le bazarder sur tiktok. mais là, c'est encore autre chose. y a plus la protection des murs d'une maison ou la sécurité d'un endroit fermé avec quelques inconnus. c'est pas la même ambiance. et y a que lui qui pourrait foutre en l'air ses envies de grandeur. s'te plaît gab'. juste nous. dans une bulle qui n'appartient qu'à nous. les autres, c'est pas si important. et elle sait de quoi elle parle, dans l'fond. elle qui se produit dans les rues de la nouvelle-orléans quelques soirs par semaine. elle sait comment s'y prendre. elle sait qu'c'est pas évident. mais l'expérience qu'elle s'est forgée peut aider. pour tout le monde finalement, pas que pour lui. elle pourrait faire des miracles. mais encore une fois, si et seulement si, il lui en donne la permission.

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(#) Re: running in circles / gabriel.    Sam 27 Fév - 16:37
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running in circles / @carmen banks
t'es pas serein, et tu serais bien fou d'admettre l'inverse. homme trop vulnérable dans un corps trop grand qu'il n'a toujours pas appris à maîtriser à la perfection. t'es maladroit, un peu gauche. pas vraiment dans ta manière de t'exprimer mais surtout de te comporter avec les autres. on t'a pas suffisamment expliqué comment ça fonctionne. alors t'es pas tranquille, pas face à la tornade que représente Carmen. toujours sure d'elle et sensuelle, grande, belle et féminine. non, t'es pas serein, malgré l'objectif qui disparait. parce que t'as l'impression qu'elle te cache quelque chose et que, dans ton esprit logique, tu refuses qu'on ne te dise pas ce qu'il se passe à l'instant où ça arrive. les surprises, tu détestes ça par dessus tout. et tu vois bien, à ses réactions, que ton comportement l'agace légèrement. tu la connais peu Carmen, mais tu as lu suffisamment de livre sur le langage du corps pour saisir certaines choses.
- mais c'est justement ça qui n'colle pas. elle répond, simplement. avant d'ajouter : cette ambiance, c'est la pièce maîtresse de ce que je voudrais partager. et ça t'fait peur. très peur. t'as pas envie de faire partie d'une pièce. t'aimes chanter avec eux, à l'ombre des regards. t'éprouves du plaisir à leur laisser entrevoir une partie de toi que personne ne connait. et, accessoirement, je ferai bien un truc en extérieur, genre là, là. mais c'est pas encore définitif comme projet. elle bafouille, et la situation n'est pas plus claire qu'avant. tu fronces le sourcil. et pour ça, j'ai besoin qu'tu sois avec moi sur le coup. tu l'observes, sans rien dire. t'attends.. t'as le sentiment qu'elle ne te dit toujours pas tout. difficile pour un esprit comme le tien de traiter une information quand il en manque la moitié. s'te plaît Gab'. juste nous. dans une bulle qui n'appartient qu'à nous. les autres, c'est pas si important. deux choses te font tiquer. la première, c'est le surnom qu'elle te donne. Gab, tu détestes ça. si tes parents avaient voulu t'appeler comme ça, ils l'auraient fait. ton prénom, c'est Gabriel. et tu y tiens. la seconde, c'est ce qu'elle sous-entend. ton ventre se tord. tu clignes des yeux, tu te mords la lèvre.
- attends.. tu dis en levant le doigt, comme pour reprendre tes esprits. tu fais le tri dans les informations. tu oublies le surnom et te concentres sur le reste. tu sous-entends une envie de chanter ici, en public ? tu arques un sourcil. et tu espères le faire avec moi ? toi qui ne chantes pour personne d'autre que pour toi, qui a pris le risque de monter sur cette scène juste par un coup d'folie mais qui n'as jamais exposer cette partie de toi aux autres ? même pas en rêve, t'aurais envie de répondre.
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(#) Re: running in circles / gabriel.    Jeu 4 Mar - 13:35
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running in circles / @gabriel thompson


jolie poupée se berce d'illusion. elle qui pense pouvoir croire qu'elle le convaincra. elle s'essaie pourtant. toujours ce foutu espoir. sait-on jamais, sur un malentendu, ça pourrait fonctionner. la confiance en elle effritée, tout ça parce qu'elle est intimidée. elle qui ne sait jamais comment se comporter face à lui. le doute, l'incertitude. en permanence. ne pas savoir sur quel pied danser. jamais. et ça l'épuise. grandement. elle a beau essayer de changer de tactique, souvent, mais y a rien qui fonctionne. incapable de l'atteindre. poupée frustrée. elle s'est persuadée qu'elle arriverait à le percer à jour, à briser cette carapace si épaisse qu'il s'est collé sur le dos. mais y a rien à faire. rien ne fonctionne. peu importe ce qu'elle tente, c'est un échec cuisant. et elle sait, carmen. elle sait que cette fois-ci, ce s'ra pareil. elle essuie les fautes du revers de la main. toujours. princesse à terre et se relève toujours. il en sera de même cette fois-ci. elle se persuade. c'est toujours mieux que rien, au final. plan exposé, à moitié. des bribes d'idées. des morceaux de quelque chose. en tous cas. ses paroles se mélangent sans doute un peu, elle déraille légèrement. surement. comme trop souvent, d'ailleurs. et elle voit, dans son regard, qu'y a plus rien qui va. attends. tu sous-entends une envie de chanter ici, en public ? les lippes qui s'pincent, le sourire presque forcé mais très gêné. c'est vraiment pas gagné cette affaire. vraiment pas. et tu espères le faire avec moi ? elle se mord la lèvre inférieure, carmen. parce que ça à l'air complètement absurde, quand c'est lui qui l'évoque. la prise de risque est énorme, elle s'en doute. lui qu'a déjà du mal en répétition, par moment. alors là c'est pas gagné. clairement. c'est l'idée ... oui ? et en plus de ça, elle croit que ça va fonctionner avec un sourire. que de la connerie. sans aucun doute possible. mais mais mais ... ok, avant qu'tu paniques et qu'tu m'envoies me faire foutre chez les grecs - ce que je comprendrais totalement en passant - tu s'ras pas tout seul hein. je s'rai là, et les autres aussi. fin ce s'ra nous quoi. elle tente d'arrondir les angles. en douceur. toujours. ne pas le brusquer, quoi que ce soit déjà le cas. surement. elle croit encore qu'elle peut y arriver. bullshit. évidemment. et avant qu'ce soit un non totalement définitif, s'te plaît, promets moi au moins d'y réfléchir plus que quelques s'condes. et le regard qui change, un peu. jolie poupée sincère dans ses suppliques. si on lui avait dit qu'elle se mettrait presque à genoux un de ces jours, elle aurait rit au nez de ces mauvaises langues. y a qu'à la regarder en ce moment même pour s'dire que tout peut arriver. alors si elle, elle est capable de supplier, p'tre qu'il pourrait faire un p'tit effort et lui accorder un semblant de confiance. elle ne d'mande pas grand chose, dans l'fond. qu'elle pense. surement à tord.

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(#) Re: running in circles / gabriel.    Jeu 11 Mar - 20:06
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running in circles / @carmen banks
il y a une balance contigüe entre ce que tu sais que tu es capable de faire et ce que tu penses être capable de faire. il y a également une différence notable entre ce qu'on peut attendre de toi et ce qu'on croit pouvoir attendre de toi. on ne t'en demande jamais trop, c'est inscrit dans l'ADN de tout ton entourage. on ne peut pas espérer que tu trahisses l'homme que tu es, celui qui se veut réserver, introverti et plutôt mal engagé lorsqu'il s'agit d'avoir l'air normal. t'es pas comme les autres, tu l'as jamais été et cette différence, notable tout compte fait, a toujours fait partie de ta génétique et de ton comportement. alors pourquoi Carmen tente le diable ? en le tirant pas la queue, comme elle le fait, en croyant que tu pourrais accepter d'faire tomber ta casquette d'homme sérieux à la cravate toujours bien serrée pour te mettre à chanter comme un fou en pleine rue. sait-elle seulement la réputation que tu traînes ? t'es pas l'mec qui s'pavane sur les réseaux sociaux en réinterprétant des mélodies connues. t'es plutôt l'mec qui apparaît sur la toile en plein débat, incapable de ne pas mettre à profit son incroyable capacité à réfléchir vite et à parler.
- c'est l'idée ... oui ? elle confirme ce que tu savais déjà. ça t'fait même pas sourire. tes yeux obliquent, se vissent dans les siens. elle ajoute, rapidement. mais mais mais ... ok, avant qu'tu paniques et qu'tu m'envoies me faire foutre chez les grecs - ce que je comprendrais totalement en passant - tu s'ras pas tout seul hein. je s'rai là, et les autres aussi. fin ce s'ra nous quoi. me faire foutre chez les grecs, ça t'arrache un sourire. cette expression est vieille comme le monde et vient d'une étude prouvant qu'à l'époque, les relations homosexuelles entre un homme d'âge mûr et un jeune homme étaient courantes, et faisaient même partie des méthodes d'apprentissage. aussi, lorsqu'on dit aller se faire voir chez les Grecs, ça veut simplement dire que.. tu souris, ouais, c'est con, mais l'expression te fait sourire car tu n'as jamais songé un seul instant à pratiquer ce genre de choses. et avant qu'ce soit un non totalement définitif, s'te plaît, promets moi au moins d'y réfléchir plus que quelques s'condes. tu reprends pied à la réalité avec cette dernière phrase. accrochée à ses lèvres, suspendue entre vous. tu secoues la tête de gauche à droite.
- je peux pas, Carmen. tu lui dis, simplement. c'est pas un non définitif, c'est un appel au secours. je peux pas surmonter ça, je peux pas le faire. tu sais même pas d'où te remonte cette peur caractéristique. mais te donner en spectacle (- ça aussi, c'est une expression marrante -), ce n'est pas ton genre. tu souffles. je vous adore, vraiment. j'aime bien ce groupe, vous êtes tous gentils. mais j'suis pas comme vous.. et c'est peut-être un problème pour eux, finalement.
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(#) Re: running in circles / gabriel.    Lun 29 Mar - 11:46
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running in circles / @gabriel thompson


elle a beau tenter de se convaincre qu'elle y arrivera, elle n'en n'est pas persuadée. et c'est peut-être même pour cette raison qu'elle va se planter. en beauté. pas vraiment convaincante parce que pas totalement convaincue. pas assez préparée à affronter cette boule de timidité. il était bien plus aisé de faire plier la gamine au skateboard. pas le même âge, pas le même bagage. pas les mêmes rêves non plus. elle tente le coup, pourtant. jolie poupée pleine d'espoir malgré la maladresse qu'on ne lui connait que peu. parce qu'elle vise bien trop souvent juste. atteint ses cibles en pleine poitrine. mais pas aujourd'hui. pas avec lui. frustration grandissante. de ne jamais savoir sur quel pied danser. de ne jamais savoir comment s'y prendre. elle n'a pas encore trouvé la solution à ce nouveau casse-tête. elle y arrivera. un jour. peut-être. qu'elle continue à vouloir se persuader. en vain. la bombe qu'elle lâche. la bombe qui explose. malgré le sourire qui étire un instant ses lèvres, elle sait qu'il n'acceptera pas. elle n'est pourtant pas prête à s'y résoudre. toujours s'accrocher à cette faible lueur d'espoir. pas le choix si elle veut continuer d'avancer. et ce, depuis toujours finalement. je peux pas, carmen. je peux pas surmonter ça, je peux pas le faire. déception de ne pas voir sa demande prise en considération. rejet catégorique de toute forme de réflexion. l'esthéticienne a les épaules qui s'affaissent. je vous adore, vraiment. j'aime bien ce groupe, vous êtes tous gentils. mais j'suis pas comme vous ... et pourtant, ce demi sourire qui s'installe sur ses lippes. attendrie. la tête légèrement penchée sur le côté et le faible soupire qui glisse. brise d'été en plein hiver. je sais. on sait. qu'il n'est pas comme les autres. qu'il ne se fond pas dans la masse. et c'est justement ça, que j'adore et que je respecte chez toi. confidence délivrée dans son plus simple appareil. elle qui n'a pas souvent l'occasion de lui dire ce qu'elle pense. malgré le temps qu'elle passe à le bousculer et à essayer de l'atteindre d'une façon ou d'une autre. et c'est p'tre ça, qu'il lui faut. parce que tout le monde sait à quel point elle peut être intense et exubérante. rare sont les fois où elle est capable d'être plus douce, moins insolente. moins violente. plus calme. et p'tre que c'est cette approche là, dont il a besoin, après tout. mais le talent que t'as, j'arrive pas à le laisser cloîtré entre les murs de chez ekko. et c'est pas sa décision à elle, qui devrait compter dans l'équation. détail qu'elle a bien du mal à comprendre, à saisir. c'était pas si mal, le karaoké, hein ? qu'elle finit par demander en haussant les épaules. même s'il a cédé à une quelconque pulsion ce soir-là, y a p'tre un moyen pour lui faire retrouver cette étincelle. quelque part. bien enfouie sous toute cette tonne de peur. paralysante. au moins, j'aurais essayé. maigre sourire de consolation. elle pourra se raccrocher à ça, c'est vrai. même si cela ne lui suffira pas, qu'elle ne sera pas capable de s'en contenter. sa force de persuasion mise à mal. battue à plate couture. elle se relèvera. comme d'habitude. l'échec qu'elle exècre et qui pourtant continu de la narguer. perpétuellement. quand il s'agit de lui. frustration grandissante qu'elle enferme soigneusement au plus sombre recoin de sa cage thoracique.

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(#) Re: running in circles / gabriel.    Mar 30 Mar - 22:26
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running in circles / @carmen banks
c'est peut-être virulent, c'est vrai. peut-être même que t'aurais dû faire l'effort de réfléchir un peu même si tu savais déjà que tu refuserais catégoriquement de te laisser embarquer dans cette nouvelle aventure. au fond, tu espérais quoi ? ce groupe est neuf, ils se construisent tous, doucement, les uns autour des autres. il a été prouvé scientifiquement, d'ailleurs, que pour que l'affection se crée entre deux personnes, il faut que ces dernières s'ouvrent un peu, s'offrent un peu, se dévoilent un peu. pas grand chose, mais suffisamment pour susciter l'intérêt et l'attention. et tu sais que ce n'est pas un mensonge puisque tu l'as lu un nombre incalculable de fois dans diverses revues scientifiques. la science, d'ailleurs, t'aurait dit que faire l'effort d'y réfléchir, même si c'était simulé, aurait évité de voir ce que tu lis dans le regard de Carmen au moment où tu lui réponds.
- je sais. on sait. elle finit par te dire, en penchant la tête sur le côté. pas la peine d'avoir fait médecine pour comprendre ce que cette expression veut dire. est-ce que ça te blesse ? tu n'crois pas. tu n'le ressens pas en tous les cas. certains disent que la douleur peut-être ressentie lorsqu'on se sent mal à propos de quelque chose. de ton côté, ça n'est jamais arrivé. est-ce là ton vrai problème ? peut-être que tu es trop hermétique, au fond. et c'est justement ça, que j'adore et que je respecte chez toi. elle te glisse un compliment et ça te fait rougir. le fait qu'elle prétende t'adorer, ça ne te laisse pas de marbre, c'est vrai. tu sens un léger picotement sur ta peau, comme un frisson qui passe. tu plonges tes yeux dans les siens, alors qu'elle ajoute déjà : mais le talent que t'as, j'arrive pas à le laisser cloîtré entre les murs de chez Ekko. là encore, ça provoque quelque chose. une réaction épidermique puisque tu vois les poils se dresser sur ton avant-bras. pourquoi ? t'en sais rien mais tu te promets de faire quelques recherches, plus tard. c'était pas si mal, le karaoké, hein ? elle te demande alors. et tu opines du chef, discrètement. oui, c'était bien. mais c'était hors du temps, ça n'appartient à personne d'autre qu'à vous. et tu sais que pour faire partie de ce groupe, tu vas devoir accepter de jouer le jeu selon leur règle. ils t'oublieront, sinon. et tu sais que c'est normal, également. tu as vu des reportages qui traitaient de ce sujet, également. chez les animaux, c'est fréquent. dans une meute, quand l'un traine, on l'abandonne. l'instinct de survie. au moins, j'aurais essayé. elle est dépitée.
- comment... tu commences une question que tu ne termines pas. tu reprends ton souffle et mets de l'ordre dans tes pensées. tu visses ton regard au sien. comment sais-tu que tu m'adores Carmen ? c'est une question qui va lui paraître con, mais pourtant légitime. t'aimerais savoir.. trouver dans la logique quelque chose qui pourrait te convaincre que, toi aussi, tu les adores.
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(#) Re: running in circles / gabriel.    Mer 31 Mar - 15:33
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running in circles / @gabriel thompson


nouvelle approche. pas vraiment calculée pour le coup. l'improvisation semble avoir un effet positif. à mesure qu'elle se confie, à mesure qu'elle se radoucie. les joues rosissent, elle a même l'impression de voir naître un sourire. ou alors c'était ce qu'elle voulait y voir. possible. sa sincérité semble changer la donne. ne serait-ce qu'un tout petit peu. et c'est déjà une victoire. aussi petite soit-elle. une autre bataille remportée par carmen quand elle demande si la soirée karaoké avait été une réussite pour lui. la façon dont il hoche la tête. cette vigueur et cette éclat dans l'fond des prunelles. c'est pas anodin. et elle prend note qu'elle peut l'atteindre de cette façon. peut-être. même si y a rien de graver dans le marbre. jamais. et même si elle laisse entrevoir un brin de frustration, elle n'en reste pas moins contente d'avoir réussi à lui tirer une réaction positive. comment... comment sais-tu que tu m'adores carmen ? question déstabilisante. elle aurait pu s'attendre à tout un tas d'interrogation, mais pas à celle-ci. raison pour laquelle elle arque un sourcil. immédiatement. la bouche entrouverte, dans l'incapacité éphémère de fournir une réponse. sur le moment, en tous cas. la tendresse pourtant toujours présente. parce que même s'il l'agace bien souvent, il n'en reste pas moins touchant. lui qu'est toujours tiré à quatre épingles. tellement différent. c'est ... tu réfléchis trop gabriel, c'est dingue. qu'elle lâche. douceur. pointe de moquerie sans doute aussi. le sourire en atteste. rien qui ne se veut méchant pourtant. peut-être un peu trop maladroit cela dit. j't'adore parce que t'es toi. parce que t'es pas comme nous. parce que tu m'saoules à pas rire à mes conneries alors qu'c'est super drôle. elle fronce les sourcils sans pour autant être sérieuse. pas vraiment. c'est juste ça, qu'est formidable. parce que si t'étais pas là, imagine un peu l'bordel que ce s'rait, hum ? clairement. ekko et carmen sont ingérables quand ils sont ensembles. beaucoup trop similaires. ils partent dans tous les sens. jamais vraiment capable de s'arrêter. bien souvent, ce sont les soupirs de gabriel qui empêchent la brune de pousser le bouchon trop loin. beaucoup trop loin. on a b'soin d'toi, faut pas que t'en doute. vraiment. elle est douée, l'esthéticienne. très douée. capable de discours encourageant. même si elle part souvent en vrille, elle n'en reste pas moins du genre à mentir. s'il n'était pas à sa place, elle ne se serait pas gênée de le lui balancer en pleine face. mais ce n'est pas le cas. y a tout un tas d'autres raisons qui font qu'à mon avis, t'es indispensable en fait. la phrase ponctuée d'un mouvement de tête affirmatif. et j'aimerai tellement, mais teeeeeeeellement - insistance qu'elle juge nécessaire. et surtout son naturel extraverti qui ressort bien qu'elle ait tenté de le brider un maximum - que tu vois c'que j'vois. mais ça, c'est mission impossible. parce que personne n'est objectif lorsqu'il s'agit de soi-même. et elle ne fait exception à cette règle. sinon elle n'aurait pas une peur panique de pousser la chansonnette devant betty.

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(#) Re: running in circles / gabriel.    Mer 31 Mar - 22:05
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running in circles / @carmen banks
c'est une question stupide, tu le sais au moment même où elle passe la frontière de tes lèvres. mais elle est significative, finalement. elle te représente, cette question à la con. parce qu'elle indique clairement que tu n'sais pas comment te situer lorsqu'il s'agit de sentiments. que tu n'comprends pas ce que ça veut dire ou ce que ça peut signifier. t'as trop entendu les gens autour de toi se dire je t'aime un jour pour ensuite se hurler je te déteste sans vraiment comprendre quelle était la différence entre l'un et l'autre. les mots sont simples à utiliser mais compliqué à maîtriser. toi, t'en fais usage que lorsque tu les contrôles à la perfection. il ne t'arrive que très peu de dire aux gens que tu les apprécies ou que tu tiens à eux parce que tu sais très bien ce que ça implique derrière. c'est con, sans doute. à trop te retenir, tu manques des occasions sans doute, mais c'est plus fort que toi.
- c'est ... tu réfléchis trop gabriel, c'est dingue. ça l'étonne sans la surprendre vraiment. elle commence à te connaître. alors tu sais que, même si la question la prend de court, Carmen te comprend. elle va utiliser un vocabulaire simple pour essayer de te faire comprendre les choses, telles qu'elle les voie. j't'adore parce que t'es toi. parce que t'es pas comme nous. parce que tu m'saoules à pas rire à mes conneries alors qu'c'est super drôle. une ébauche de sourire sur tes lèvres.
- c'est pas drôle. tu t'entends dire comme un fait avéré. une certitude. mais là encore, ton avis est biaisé. t'es pas un grand humoriste et t'as d'la peine à savoir ce qui peut ou non faire rire. t'es sur la retenue, toujours. constamment !
- c'est juste ça, qu'est formidable. parce que si t'étais pas là, imagine un peu l'bordel que ce s'rait, hum ? tu opines du chef parce qu'à les côtoyer un peu, ces derniers temps, tu vois bien comment ils se comportent. à mille lieues de toi, et c'est peut-être pas plus mal. la beauté de l'être humain réside dans sa mixité, t'as entendu ça un jour et t'as toujours pensé que c'était vrai. on a b'soin d'toi, faut pas que t'en doute. vraiment. on a b'soin de toi, c'est fort comme terme et pourtant, ça ne te fait pas plus peur que ça. cette nécessité est abhorrée par un côté sociétal qui pousse n'importe qui à dire à n'importe qui qu'il a besoin de lui sans forcément le penser. tu ne lui en tiens pas rigueur, pire encore, tu veux bien la croire un peu. y a tout un tas d'autres raisons qui font qu'à mon avis, t'es indispensable en fait. tu attends, écoutes attentivement. et j'aimerai tellement, mais teeeeeeeellement que tu vois c'que j'vois. ok, pas bête comme idée. se voir à travers un autre prisme, un autre regard. c'est un exercice difficile. accepter les hommages est toujours plus compliqué que d'accepter les insultes. tu marques une pause, caresses ton menton en réfléchissant.
- j'ai parfois l'impression que les gens utilisent les mots sans les comprendre, tu sais. tu lui dis, lui exposes ton point de vue. sans te gêner pour la bousculer un peu. aujourd'hui tu dis avoir besoin de moi. mais demain ? les mots ont un impact pour ceux qui les écoutent. parfois, il serait plus simple de ne rien dire pour éviter d'avoir à ne plus les penser ensuite. tu arques un sourcil, sans la quitter du regard. tu comprends ? sans doute pas vraiment. c'est compliqué d'être dans ta tête. j'vous apprécie moi aussi, tu sais. mais je suis incapable de prétendre avoir besoin de vous. c'est trop crucial comme engagement. un besoin c'est viscéral, ça ne peut pas changer. j'ai besoin de respirer pour vivre. demain, je ne pourrai pas dire j'ai plus besoin de respirer. alors qu'aujourd'hui, tu prétends avoir besoin de moi mais demain, tu changeras peut-être d'avis. voilà de quoi te foutre la migraine.
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(#) Re: running in circles / gabriel.    Mer 28 Avr - 10:14
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running in circles / @gabriel thompson


tu te retiens, carmen. de lever les yeux au ciel. tu te retiens de réagir quand il te dit que t'es pas drôle. t'es hilarante. et clairement pas objective, il faut bien l'avouer. t'as un bon public aussi donc ça aide à gonfler ton assurance. mais gabriel reste et restera, visiblement, pour toujours et à jamais, la brebis galeuse. résistant à ton humour. quoi que tu dises, quoi que tu fasses. t'arrives à lui arracher quelques rictus, par-ci et par-là. un jour, t'arriveras à le faire rire aux éclats. objectif placé bien trop haut, surement. cela dit, tu ne perds pas espoir d'un jour y arriver. t'es pas du genre à baisser les bras, toi qui relève tous les défis qu'on peut te lancer. ça prendra le temps que ça prendra, mais ce qui compte, c'est la finalité de la chose. que tu te dis à chaque jour qui passe. peut-être un peu trop souvent même. pour pas grand chose. aussi. des fois. comme le simple fait de trouver un spot sur lequel te produire quelques soirs par semaine. pour redonner le sourire sur les visages froissés d'une journée éreintante. tu poursuis ton explication, jolie poupée emportée par le ressenti qui te prend à la gorge. tu t'emmêles sans doute un peu les pinceau, toi qui aurait tant de choses à lui dire, rien que pour lui faire prendre conscience de l'importance qu'il peut avoir. même après si peu de temps à se côtoyer. t'en dis pas assez, surement, d'ailleurs. t'aurais peut-être dû lui exposer une thèse pour expliquer toute l'influence qu'il peut avoir parmi le groupe. même sans s'en rendre compte. même si ce n'est que par quelques détails que le commun des mortels pourrait juger sans grande incidence. toi, tu le peux. parce que tu te calmes, tu t'adoucis. doucement, mais surement. quand il est là. surtout. parce qu'il ne faut pas rêver, chassez le naturel et il revient au galop. t'étais bien partie carmen. et voilà qu'il vient foutre un grand coup de pied dans tes convictions. comme d'habitude. ça te fatigue. si fort. mais y a une part de toi qui apprécie d'être remise à sa place. quand t'en fais trop. quand tu pars trop loin. quand t'es à côté de la plaque, aussi. tu ne peux t'empêcher de pousser un grand soupir quand il te répond. tu l'écoute pourtant. professeur inventé qui ne peut s'empêcher de pointer du doigt tes erreurs de langage. tu ne peux pas te contenter de juste prendre ce que je te dis, pour une fois ? sans analyser ? tu doutes qu'il soit capable de tant de liberté. ça ne t'empêche pourtant pas d'essayer. l'amusement malgré tout que l'on peut lire aisément dans tes prunelles sombres. que tu l'veuilles ou non. que tu le crois ou pas. on a besoin de toi. et tu n'en démordras pas. tu insistes même sur la notion de besoin. sans doute un peu pour l'emmerder en passant. les jours d'avant. aujourd'hui. demain. et même les jours d'après. ton sourire revient peu à peu. t'as pas envie d'une leçon aujourd'hui. ton objectif était tout autre à la base. flop total, on ne va pas se mentir. t'as essayé. t'as raté. tu tenteras de nouveau plus tard. indéniablement. pour en revenir au sujet principal de cette rencontre totalement planifiée. plus la peine de te cacher, dans tous les cas, il doit bien commencer à te connaître. et à savoir que t'as toujours plus ou moins une idée derrière la tête. tu t'éloignes de quelques pas. marche arrière risquée puisque tu pourrais te casser la gueule ou bousculer quelqu'un. tu crois en ta bonne étoile pourtant, celle qui te protègera toi, et qui empêchera les autres, par la même occasion, de se heurter à ton corps. si j'me mets à chante. là. maint'nant. tu f'ras quoi ? tu t'mords la lippe inférieure. joueuse. tout en sachant pourtant qu'il ne te suivra pas. jolie poupée tourne sur elle-même, quelques notes s'envolant dans les airs. pas un passant pour se retourner. et pourtant, ils pourraient. comme si tu n'existais pas. comme si tu te fondais dans l'décors.

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(#) Re: running in circles / gabriel.    Sam 1 Mai - 2:44
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running in circles / @carmen banks
tu n'changes pas, non. tu restes fidèle à ta seule et unique ligne de conduite. comprendre, toujours. parce que tout a un sens et que tout suivra toujours une certaine logique. logique qu'il te faut appréhender pour améliorer, au mieux, tes interactions sociales. tu apprends tous les jours en côtoyant des gens différents. t'es qu'un élève, à l'échelle du monde. chaque fois que tu discutes avec quelqu'un, tu découvres, tu apprends. tu ne te décoinces pas pour autant, mais tu assimiles. tu prends conscience de certaines choses et ton esprit s'nourrit. fondamentalement, il te faudra du temps encore pour changer, procéder à une réelle évolution. t'es pas un logiciel qui subit une mise à jour chaque quatre matins, non. t'es pas aussi doué qu'un programme informatique. les informations entrent mais mettent du temps à se lier les unes aux autres pour que tout se bouscule à l'extérieur. et tu sais que c'est agaçant, mais c'est toi, c'est ta façon de procéder et tu s'rais bien incapable de la changer.
- tu ne peux pas te contenter de juste prendre ce que je te dis, pour une fois ? sans analyser ? elle te demande, toujours souriante. elle ne perd pas son calme et pourtant, beaucoup l'aurait déjà perdu. non, elle te parle avec conviction sans pour autant chercher à te brusquer. que tu l'veuilles ou non. que tu le crois ou pas. on a besoin de toi. tu écoutes, toujours attentivement. t'assimiles, petit à petit. les jours d'avant. aujourd'hui. demain. et même les jours d'après. tu souris un peu plus.
- c'est comme ça que font les gens ? ils ne se posent pas de questions et se contentent d'apprécier les mots qu'ils entendent ? tu lui demandes, poussé dans ta curiosité comme l'enfant qui apprend ce que la mort peut signifier. t'as besoin de plus d'informations. on dit "je t'adore" et ça suffit. pas besoin de chercher à savoir si ça s'inscrit dans le long terme ou sur du court terme. juste apprécier. tu parles à haute voix, le cheminement de ton raisonnement.
- pour en revenir au sujet principal de cette rencontre totalement planifiée. elle reprend en se retournant, marche arrière. tu pourrais lui dire de faire attention mais tu ne l'interromps pas puisqu'elle semble déterminée à aller, elle aussi, au bout de sa réflexion. si j'me mets à chanter. là. maint'nant. tu f'ras quoi ? encore une fois, tu sens ton estomac se contracter. t'aimes pas être mis au pied du mur, donc tu la remercierais presque de te prévenir. un léger sourire sur les lèvres.
- c'est agréable de me prévenir. j'ai le temps de m'y préparer comme ça. tu lui dis, simplement. un rien de gratitude avant de rajouter mais je ne chanterai pas avec toi. sans pour autant t'attendre à lire une telle déception dans son regard, bien sûr. c'est innocent, pour toi. c'est une position, une opinion. t'es pas prêt pour la foule, ni pour t'exposer. pas comme eux, et c'est peut-être pour ça que tu ne trouves pas ta place dans ce groupe.
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(#) Re: running in circles / gabriel.    Mar 11 Mai - 13:40
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running in circles / @gabriel thompson


lui rappeler la simplicité d'un instant. la saveur d'une expression prise comme elle vient. sans filtre. sans analyse. sans réflexion trop poussée. comme s'il venait d'une autre planète. comme s'il fallait lui apprendre les bases. et tu t'en fous carmen, de repartir de zéro. de lui parler comme s'il n'était encore qu'un gamin à qui l'on montre le chemin. lui qui s'pose trop de question. lui qui anticipe et va aller chercher la petite bête. toujours. tout le temps. comme s'il n'y avait rien d'autre qui comptait que la compréhension de l'autre. la compréhension de chaque petit détail qui pourrait croiser son chemin de vie. un ovni qui te casse la tête à longueur de journée avec ses répliques qui te forcent à réfléchir à ton tour. à chaque fois. tu te prête au jeu, en général, quand tu te retrouves seule. pour ne pas vraiment lui montrer qu'il a un impact sur la personne que tu es. parce que c'est pas vraiment dans ta nature de t'interroger sur tout et n'importe quoi. non. toi, tu vis. toi, tu exprimes. toi, tu expérimentes, aussi. trop souvent sans doute. sous ses allures d'homme coincé, parfois, y a bien un cœur qui bat. et outre ton envie folle de l'faire chanter en public, un jour, t'as aussi envie qu'il se lâche. qu'il se laisse aller à quelques plaisirs simples tels qu'accepter un compliment tout ce qu'il y a de plus basique. sans avoir à se triturer les méninges et s'attarder sur la réelle signification des mots. un peu comme toi tu te repasses ses enseignements. mais pour ça, faudrait p'tre que tu lui montres, tout ce qu'il t'apprends, sans même le savoir. ouais. aussi simplement et facilement que ça. tu hausses les épaules. l'être humain est bien complexe. personne ne sera vraiment capable de définir le genre humain sous tous ses aspects. trop de particularités. trop de nuances. trop de détails. qui ne s'accordent pas en une seule personne. beaucoup trop compliqué. tu sais, parfois, ça fait seulement du bien de ne pas se poser trop de questions. parce que les réponses pourraient faire du mal. alors on s'contente de prendre ce qu'on nous donne et d'en apprécier le ressenti. si ça peut nous permettre de sourire pour quelques heures de plus. t'es pas psychologue, t'as pas fait d'études sur l'analyse du comportement humain. tu fais part de ta propre expérience et des observations que tu as pu faire, tout au long de ta -encore- courte vie. dans l'fond, l'but, c'est juste de s'sentir bien. même si ce n'est qu'illusoire. parce qu'on a b'soin de ça pour avancer. on a besoin de ça pour apprendre à s'aimer soi-même. aussi. les tourments violents qui ravagent des jeunesses. qui ont bousillé la tienne. aussi. parce que t'as pas toujours été comme ça. parce que tu ne t'es pas toujours sentie aussi bien avec ton corps, ni même en phase avec ton esprit. l'être humain a besoin qu'on l'encense, qu'on le flatte. de temps en temps. problème d'égo, surement. mais bénéfique, quoi qu'on en dise. et tu t'éloignes, jolie poupée hâlée. tu recules sans pour autant le quitter des yeux. tu sais bien qu'il ne te suivra pas dans ton défi mais le simple fait d'essayer, c'est déjà pas mal. aucune surprise quand il refuse ton offre. pas pour autant que ton sourire s'éteint. toi qu'est partie à pousser la chansonnette en plein milieu d'la rue. tu te croirais presque dans une épisode de glee. comme si rien autour n'était réel. comme s'il n'existait plus que cet uniquement moment durant lequel tu chantes. tu t'exprimes. tu t'exposes. et t'es douée carmen. toi qu'as l'habitude de te produire au coin de diverses rues d'la ville. pas vraiment pour la gloire, seulement pour tout ce que tu peux apporter aux autres. et tu déambules entre les passants, la mélodie qui défile et les visages qui s'illuminent. ne serait-ce qu'un court instant. profiter du moment présent. mettre de côté tout le reste. se laisser aller. trois minutes à peine. avant que tu ne cesses ton cinéma et qu'après avoir effectué une brève révérence, tu te retrouves à côté de gabriel. j'perds pas espoir. t'y arriveras. un jour. pas aujourd'hui ni demain. p'tre même pas le mois ou l'année prochaine. mais ça viendra. p'tre même jamais mais ça, tu refuses d'y croire. optimisme exacerbé. surement.

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(#) Re: running in circles / gabriel.    Jeu 13 Mai - 2:31
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running in circles / @carmen banks
cette complexité, tu l'affrontes tous les jours de ta vie. à comprendre pourquoi l'être humain se laisse berner et avoir aussi facilement par les jolis mots et aussi vite anéantir lorsque leur signification est plus agressive et bien moins solaire. t'essaies de t'adapter mais tes propres démons refont toujours surface. t'es incapable de te montrer simple d'esprit parce que ton esprit est loin d'être simple. c'est peut-être un défaut pour beaucoup mais si on t'accepte quelque part, c'est probablement qu'on accepte aussi tes tourments. Carmen n'est pas méchante, parfois un peu rustre et autoritaire mais toujours très sympathique. elle ne te parle pas comme on parle à un gosse, elle t'explique son point de vue sans jamais chercher à te l'imposer. c'est agréable de débattre avec elle car, même si parfois elle est agacée par ton comportement, elle reste toujours fidèle à elle-même. le sourire facile et la bonne humeur contagieuse.
- ouais. aussi simplement et facilement que ça. tu prends note sans rien ajouter. tu sais, parfois, ça fait seulement du bien de ne pas se poser trop de questions. parce que les réponses pourraient faire du mal. alors on s'contente de prendre ce qu'on nous donne et d'en apprécier le ressenti. si ça peut nous permettre de sourire pour quelques heures de plus. elle a peut-être raison. peut-être que cette futilité que tu n'cautionnes pas pourrait t'aider à accepter un peu mieux ce que tu vis. peut-être que si t'acceptais les compliments, peut-être que si tu y apportais du crédit, tu ne serais pas aussi coincé que tu peux l'être parfois. dans l'fond, l'but, c'est juste de s'sentir bien. même si ce n'est qu'illusoire. parce qu'on a b'soin de ça pour avancer. on a besoin de ça pour apprendre à s'aimer soi-même. aussi. tu souris en coin, sans pour autant être convaincu par tout ce qu'elle vient de te dire. je m'aime, enfin, aimer est un mot un peu fort. j'apprécie ma compagnie, la plupart du temps. tu ne te trouves pas embarrassant ou même pédant. tu te trouves gentil, plutôt agréable à vivre et assez intelligent. d'ailleurs, t'es persuadé que ton érudition est un trait de ton caractère plutôt agréable pour ton entourage. - sans vouloir t'avancer bien sûr -
quand elle se retourne et t'informe qu'elle va chanter, t'y crois qu'à moitié. mais t'es pas surpris de l'entendre pousser la chansonnette. les gens se mettent à vous observer - non, à l'observer elle - et toi, comme toujours dans ce genre de situation, tu te mets à rougir. tes yeux se font fuyards, comme si tu n'étais pas au bon endroit, au bon moment. t'es perdu, un court instant, puis tu te laisses rattraper par sa voix mélodieuse. non, tu ne l'accompagnes pas, mais tu marches près d'elle. tu trouves qu'elle chante bien. c'est un fait. et le regard des gens s'appuient sur elle, se fait plus insistant. il y a des sourires qui naissent et t'es surpris de voir l'effet qu'une chanson peut avoir sur le monde tout autour de vous. quand elle fait sa révérence, tu souris en coin. t'es toujours aussi rouge mais tu r'ssens une sorte de bénédiction émaner directement de ta partenaire qui te pousse à croire que tout va bien.
- j'perds pas espoir. t'y arriveras. un jour. pas aujourd'hui ni demain. p'tre même pas le mois ou l'année prochaine. mais ça viendra. tu rigoles légèrement alors que la foule se sépare à nouveau. vous laissant tout seul dans un flot d'humains qui marchent dans tous les sens. tu applaudis, discrètement en t'approchant d'elle.
- c'était beau. là encore, c'est un fait. tu n'peux pas mentir. sa voix est envoûtante, tu trouves. et ils ont apprécié. c'est étrange. tu ajoutes. parce que le trouble de l'ordre sur voie public est un fait, lui aussi. et qu'en règle générale, les gens apprécient moyennement qu'on les dérange dans leur quotidien.
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(#) Re: running in circles / gabriel.    Ven 14 Mai - 13:51
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running in circles / @gabriel thompson


tu laisses ton impulsivité légendaire te guider. une fois passée la petite leçon de grammaire. parce que l'but de cette rencontre reste inchangé. même si tu n'obtiendras pas satisfaction dans ta démarche, semer une petite graine, à des fois, ça peut faire la différence. optimisme sans faille, qui régit chacun des battement de ton palpitant torturé. tu t'sers de tous tes échecs, de tous tes tourments. tu t'sers aussi de ces moments indescriptibles de bonheur intense. t'es pas indestructible carmen. mais toutes les fois où t'as eu l'impression qu'ton monde s'écroulait, t'en fais une force insoupçonnée. et tu t'mets à chanter. parce qu'après tout, et d'après toi, y a rien d'plus salvateur qu'un moment, figé dans l'temps, de partage. les barrières que tu laisses tomber en un clin d'œil. faire profiter les âmes solitaires et celles qui ne le sont pas. faire profiter les autres d'un talent que tu nourris, que tu affûtes à chaque jour qui passe. faire profiter la foule d'un lâcher prise qui pourrait les sortir de leur zone de confort. juste quelques minutes empruntées de leur temps. précieux ou non. les regards qui s'posent sur toi. y a des gens qui s'arrêtent. y en a qui filment. y en a qui passent seulement. et d'autres encore qui ne te calculent même pas. tellement de profils. tous aussi différents les uns que les autres. toi, tout c'que tu veux, c'est juste offrir quelques minutes de légèreté. hors du temps. parenthèse qui d'vrait être agréable à l'oreille. parenthèse également pour montrer à gabriel qu'c'est pas si difficile que ça. d'fermer les yeux et d'se laisser à aller. de danser avec l'incertitude. d'embrasser la possibilité d'un flop total. sauf que toi, carmen, t'as pas peur du ridicule. t'as pas peur d'te donner en spectacle. et la différence entre vous deux est bien là. cette facilité exaspérante. à faire fi de tout ce qui t'entoures. à t'enfermer dans une bulle sécurisante où il n'y a que toi qui existe. bien que rien ne t'empêche d'interagir avec les passants. compartimenter pour pouvoir avancer. la timidité que tu as abandonné il y a bien longtemps. ça aide. aussi. et puis, faut dire que les quais du vieux carré t'ont toujours inspiré. raison de plus. une fois ta petite représentation improvisée terminée, tu salues d'une petite révérence ton public. saltimbanque du dimanche. avant de retrouver la compagnie de l'écrivain. merci ! qu'tu réponds avant d'te mordre la lèvre inférieure face à son compliment. grand sourire aux lèvres. qui s'efface presque aussitôt. remplacé par un froncement de sourcils. tu ne comprends pas. t'as b'soin qu'il éclaire ta lanterne. attends. en quoi c'est étrange qu'ils aient appréciés ? qu'tu d'mandes en t'arrêtant d'marcher. 'fin, j'veux dire ... si c'était "beau" comme tu viens d'le dire, y a pas de ... t'en perds tes mots carmen. trop complexe cet homme. c'est contradictoire un peu, tu trouves pas ? tu t'grattes la tête. nœud au cerveau créé bien trop vite. il va t'filer une migraine, y a pas d'autre issue possible.

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(#) Re: running in circles / gabriel.    Dim 16 Mai - 17:39
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running in circles / @carmen banks
tout ça te dépasse, bien entendu. tu n'seras sans doute jamais suffisamment libre pour te sentir le droit d'agir comme elle le fait. un problème d'image ? peut-être bien que oui, au fond. t'as une réputation à tenir, après tout. tes deux derniers bouquins ont été des best-sellers et ont appuyé avec beaucoup de sérieux ton implication dans la politique de la ville, t'exposant aux yeux de tous comme un singe savant et instruit. que diraient-ils s'ils te voyaient comme Carmen, en ce moment ? libre et décomplexé ? à chanter au milieu de la rue sans te soucier de ce qu'on pourrait penser de toi ? que penseraient-ils si tu t'exposais de la sorte alors que tu es d'un ordinaire si sérieux et droit ? réfléchit et discret ?
au fond, c'est peut-être une partie du problème, non ?
cette charge que tu t'imposes sous prétexte qu'aujourd'hui, tu es aussi un personnage public. bien sûr, loin de ressembler à tes idoles de toujours - comme Einstein ou Darwin - mais quelqu'un qu'on connait. parfois, on te salue, on te serre la main, on te fait signer un livre. sans compter tous les autres romans publiés sous un faux pseudonyme, bien sûr, qui ont rencontré un joli succès. il est clair que ton image est importante, bien sûr. mais pas uniquement. non pas que.. parce qu'il y a aussi le contrôle. c'est dingue ce que t'en as besoin. pouvoir tout maîtriser à la perfection. être capable de savoir exactement où tu vas et comment t'y rendre. sans prendre de raccourcis ou en empruntant d'autres chemins. non, le contrôle est important. et c'est peut-être pour ça que tu restes en retrait. incapable de réagir comme Carmen.
- merci ! elle te dit avant de se rembrunir aussitôt. de s'arrêter net et de t'observer avec curiosité. attends. en quoi c'est étrange qu'ils aient appréciés ? elle ajoute ensuite 'fin, j'veux dire ... si c'était "beau" comme tu viens d'le dire, y a pas de ... perdant presque ses mots avant de préciser le fond de sa pensée par un : c'est contradictoire un peu, tu trouves pas ? et voilà que tu affiches un grand sourire. elle te rejoint sur ton terrain, pour la première fois depuis le début de ce rendez-vous. elle se pose des questions, elle veut des réponses. elle a besoin de logique. voilà qui prouve que tout le monde est un peu comme toi. alors tu t'éclaircis la gorge et tu réponds :
- savais-tu que la plupart des appels aux forces de l'ordre se font dans le cadre du trouble à l'ordre public ? bien sûr que non, elle ne le sait pas. mais toi, tu t'es renseigné. tes romans, sous faux pseudonyme, sont des enquêtes. t'as souvent eu affaire aux forces de l'ordres pour étayer tes oeuvres. alors, oui, c'était très beau. mais je trouve étonnant qu'on te laisse parader et chanter en public quand on sait qu'en règle générale, les gens contactent trop facilement la police pour faire taire les perturbateurs. tu ajoutes, rapidement non pas que je te considère comme étant perturbatrice bien sûr. tu souris un peu plus fort. tu vois, la logique c'est important. quand quelque chose te paraît incohérent, toi aussi tu as besoin d'explications. on n'est pas si différents. et c'est une victoire pour toi.
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(#) Re: running in circles / gabriel.    Mar 18 Mai - 16:01
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