i can't stop watching -- efraim

Le ronronnement du four micro-onde et le pop du maïs qui éclataient, je ne pouvais détacher mon regard du petit sac qui gonflait. L’odeur du beurre annonçant les premières notes de cette soirée. Un bip et j’en extirpais la gourmandise pour verser le tout dans un bol à partager. Je n’avais pas pour habitude des soirées films, préférant être là à mon labo pour découvrir le monde et ses merveilles. Mes doigts prenaient un grain bien joufflu pour le glisser entre mes lèvres, alors que je me dirigeais vers le salon. Lumière tamisée, l’écran vibrant d’une onde bleu. Le film n’était pas encore trouvé tout restait encore à déterminer. Mes orbes se posèrent sur l’homme callé dans le canapé, les coussins étouffant l’espace. « Tu me fais une petite place ? » demandais-je en souriant. Je n’avais jamais été aventureuse et les relations humaines avaient quelque chose de complexe que je ne pouvais d’écrire. Mais avec lui, Efraim, je me sentais différente. Beaucoup plus sûre de moi. « Sinon je devrai t’utiliser comme sofa. » Un léger rire quittait mes lèvres, alors que je posais le bol sur la table basse et prenait place dans le tout petit écart entre lui et la montagne de coussin. Bientôt lové entre ses bras, je posais mon regard sur la télévision. « Que regardons-nous ? » J’étais celle qui devait faire le popcorn, lui était le roi de la télécommande. Netflix ou autre film qu’il aurait pu louer sur une plateforme, je lui faisais entièrement confiance. C’était un sentiment étrange que j’éprouvais. Bien loin d’être désagréable, mais je le laissais entrer dans ma vie. Peu pouvait en dire autant. Comment il était parvenu à cela, je ne saurais dire. Les marches du destin nous avaient mener l’un à l’autre et sa foi en son investigation à mon propos avait su me charmer. Si j’observais l’écran le temps d’un instant, je finissais tout de même par poser mon regard sur ce visage. Chaque trait se voyait marqué sous mes prunelles. De la carrure de son visage à l’amande de ses yeux. Un bref détour sur ses lèvres et je me sentais différente. À lui, je souriais un peu bêtement. Quelque chose que j’aurais pu étudier, retourner dans mon esprit. Tenter d’en comprendre le moindre sens, mais il me regardait et j’en perdais mes raisonnements.