it's easy as 1 2 3 (manella)

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come on and love me just a little bit
il faisait beau ce matin. le ciel avait visiblement décidé d’être clément, offrant soleil et ciel bleu aux habitants de la nouvelle orléans. tout à fait de quoi mettre manui de bonne humeur, le faisant humer joyeusement au volant de sa voiture, lili s’esclaffant avec son grand frère à l’arrière. il aimait bien les amener à l’école quand il en avait l’occasion, et leur éviter de prendre le bus. la distance n’était pas très grande, mais c’était toujours rassurant, de les avoir à l’oeil. et il n’avait même pas eu trop besoin de se disputer avec mila ce matin pour qu’elle accepte d’accompagner son frère avec son propre véhicule. cela venait sûrement du fait que leur mère avait passé la nuit chez son nouveau petit-ami, et sa fille aînée avait décidé que cela était absolument fantastique de ‘voir maman rebondir si facilement’ selon ses propres mots, dans le seul but de tenter de lui déclencher une réaction quelconque. malheureusement pour elle, manui n’y portait que très peu d’importance. mariana pouvait faire ce qu’elle voulait de sa vie sentimentale, cela ne l’intéressait vraiment plus.

après avoir observer lili et makan rejoindre leurs groupes d’amis à leur école, et avoir fait un signe de main enjoué à un parent d’élève, manui prit la direction de son café habituel, un sourire aux lèvres, tapant le tempo de la musique passant à la radio avec ses doigts sur le volant. il allait vraiment là-bas pour travailler, quoi qu’on en dise. il se trouvait également qu’ils faisaient un des meilleurs café de la ville ainsi que de délicieuses pâtisseries. le fait que la serveuse qui s’occupait généralement de lui était terriblement mignonne n’était qu’un plus, vraiment. absolument pas la raison de sa venue. et ce fut la bonne odeur de café qui le fit sourire un peu plus en pénétrant dans le coffee shop, et non pas le fait de la voir derrière le comptoir. car il n’essayait absolument pas d’apprendre ses horaires — histoire de ne pas avoir l’impression d’être un stalker — il avait toujours un peu la surprise de la voir être présente ou non.

il trouva une table vide un peu dans le fond, soulagé, au vu du monde présent à cette heure-ci. le rush du début de journée, évidemment. manui il n’était jamais du genre pressé. pas non plus en retard, les habitudes de l’armée ayant la vie dure, mais il détestait courir partout et la pression du temps sur ses épaules. il trouvait cela plutôt amusant, la façon qu’avaient les gens de jongler avec trois mille choses à la fois, tentant de faire rentrer trente heures dans une journée. il était rarement du genre à s’agacer s’il devait attendre — même si lui aussi avait ses limites — et il ne fit absolument pas attention au nombre de minutes qui s’étaient déroulées entre son arrivée et celle de la jeune femme à côté de lui. “stella, bonjour !” son habituel sourire rayonnant s’étira sur son visage. “débordée ce matin, on dirait.” il plaisanta un peu, jetant un oeil à la pièce bien remplie, alors qu’elle déposait sur la table son très habituel café allongé et muffin aux fruits rouges. il venait peut-être un peu trop souvent par ici, pour qu’on ait arrêté de lui demander ce qu’il voulait. “merci,” qu’il commença, la regardant de nouveau, “et dis-moi, tu finis ton shift à quelle heure ce matin ?” son sourire ne bougea pas d’un iota, alors qu’il attendit patiemment sa réponse, une légère malice dans le regard. aujourd’hui, il faisait quelque chose.

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@manui king & @Stella de Bellair
Elle n'avait jamais pensé à faire ça dans sa vie, c'était in nouveau départ pour cette jeune bourgeaoise. Cela faisait quelques semaines maintenant que Stella était barista dans ce café vegan, un des meilleur de la Nouvelle-Orléans dit-on. Il faut dire que le savoir faire et l'artisanat de chaque viennoiserie était remarquable. Personne, ou très peu, ne s'était plaint de leur goût, bien au contraire, les petits gâteaux et viennoiseries étaient appréciés et félicités. On pouvoir voir la notoriété du café par ses clients fidèles mais aussi par ses heures de pointes comme c'était le cas ce matin. Il n'était pas surprenant de voir une file de clients attendant leur café à emporter. D'autres avaient plus de temps et se laissaient prendre une pause à une table pour y déguster leur boisson chaude. Il n'y avait pas photo, ce café était une affaires qui roule et un lieu de rencontre, retrouvailles mais aussi de repos. Plusieurs amateur de café y venait plusieurs heures dans la journée pour y travailler accompagner d'une bonne tasse chaude et de gâteaux.
Après sa petite expérience au sein de l'enseigne, Stella avait commencé à remarquer quelques habitudes de certains. Chacun avait ses préférences et comme sa mémoire n'avait jamais été un problème, elle retenait plutôt facilement les commandes. Ce petit geste était fortement apprécié chez les personnes de l'autre côté du comptoir, elle venait d'apprendre que chaques petits gestes personnalisés étaient toujours agréables et fidélisait les clients. Elle était rassurée, la fréquentation n'avait pas baissé depuis qu'elle devait prendre les commande et servir. Elle qui n'avait jamais rien fait, elle savait désormais qu'elle était capable de faire quelque chose pour les autres et non pas que pour elle. Elle apportait peu d'importance au salaire qu'elle touchait, elle ce qu'elle désirait c'était se trouver et elle pensait être sur le chemin. Après ces 20 dernières années ou Stella ne s'était focalisée que sur son nombril, elle arrivait enfin à s'ouvrir un peu aux autres et leur apporter du plaisir. Certes ce plaisir restait éphémères et gustatif, mais elle participait tout de même à ce phénomène. Jusqu'à aujourd'hui, Stella n'avait jamais vraiment apporté de plaisir à qui que ce soit, et surtout pas en amour.
Son histoire de coeur était une vraie page blanche. Les hommes n'avaient fait que la fuir, alors qu'elle avait déjà tenté de construire quelque chose, en vain. Toujours ces refus, ces regards la toisant et qui ne faisaient que la repousser. Elle savait que son poids était un frein et même un mur qui l'empêchait d'accéder au plaisir amoureux. Elle avait fini par se faire une raison, que l'amour ne lui était pas destiné tant qu'elle avait ses rondeurs et ce surpoids. Pourtant, cet homme qui venait de rentrer dans la boutique faisait palpiter son coeur. Il n'avait jamais rien dit d'extraordinaire, il n'avait jamais sous-entendu quoi que ce soit, et pourtant, Stella avait son regard captivé par cette grande silhouette. Elle ne savait pas pourquoi, ils avaient échangé peu de mots, quelques discussions au coin du comptoir ou de la table, mais ceux-ci n'avaient jamais dépassé le quart d'heure. Quelques échanges courtois avaient suffit à faire faillir le coeur de la jeune bourgeoise. Elle le sait, elle a un coeur d'artichaud, qui se laisse emporter par un regard, un sourire, une phrase, elle tombait sous le charme, mais elle était vite freinée par le regard ou les paroles de l'autres concernant sa corpulence.
Lui, il était là, il entrait et elle savait déjà ce qu'il allait demander, alors plutôt de prendre sa commande, elle avait décidé d'anticiper et lui apporter tout de suite ses choix habituels, ce café et ce muffin. "bonjour monsieur" avait-elle répondu à sa salutation. Elle ignorait son prénom, même son nom, elle savait juste qu'il allait ensuite vers la fac après avoir consommer. Elle avait perdu sa langue, elle restait obnubilée par son visage si atypique, marqué par des traits de l'océanie, des îles. Il ne ressemblait en rien à ses hommes en costard qui partait blasé à leur boulot, il avait souvent le sourire, il avait un regard vif et toujours cette attitude positive. Alors, quand il lui adressait la parole, elle perdait presque à chaque fois ses moyens et préférait rester muette plutôt que de montrer un bégaiement ou une phrase non réfléchie. Elle se contenta d'acquiescer, il est vrai, le magasin était assez plein. Mais cette fois-ci, la question ne laissait pas de place à de mouvement de tête ou de sourire, il fallait qu'elle réponde. Cette question ouverte rendait Stella nerveuse, elle avait peur de décevoir, de répondre à côté, de rater le coche. Elle mis quelques secondes à répondre, comme si sa bouche ne voulait pas coopérer avec son coeur et son cerveau qui freinait des 4 fers. "hm" laissa échapper la brune, avant de se reprendre "je fais 7h00 à 13h00, un peu de service pour le midi..." elle qui avait son ventre qui criait déjà famine, elle laissa glisser son regard dans le sien "nos sandwichs sont tellement bons" annonça-t-elle avant de regretter ce commentaire. "vous devriez essayer".

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come on and love me just a little bit
il y avait de ces jours où il fallait simplement prendre sa vie en main. il devait le reconnaître, pendant longtemps, manui s’était laissé porter. car c’était plus simple, de suivre la même voie professionnelle que son père. c’était plus simple, d’épouser sa petite-amie de lycée, et ensuite d’écouter ses conseils et ses avis pour toutes les années à suivre. cela avait été relativement compliqué à accepter, de se rendre compte qu’il n’était pas un leader, qu’il n’était pas celui qui tenait la barre de sa propre vie. mais il l’avait fait. il l’avait fait il y a seulement quelques mois de cela, et il ne cessait de le faire depuis. il ne s’était jamais senti aussi bien, pour être tout à fait honnête. se lancer enfin dans un projet professionnel le faisant vibrer, s’être libéré de l’emprise parfois presque toxique de mariana, et imaginer un nouvel avenir pour le reste de sa vie. alors aujourd’hui, il allait continuer sur cette lancée. il n’avait aucune raison de ne pas le faire, après tout. peut-être juste un petit moment gênant, un coup à l’égo, tout au plus. mais aujourd’hui il arrête d’être envahi de doutes et de traîner les pieds, de se poser trop de questions et de s’imaginer le pire alors qu’il n’a absolument rien fait dans ce sens-là.

c’est une question innocente, après tout, qu’il demande. rien de si explicite que cela, il pourrait même s’en sortir avec une pirouette s’il voit son visage se refermer. il est prêt à cette réaction, en tout cas. car il faut être rationnel. pourquoi il l’intéresserait ? elle a probablement un nombre indécent de propositions à gérer quotidiennement. peut-être même qu’elle est déjà en couple, ce qui ne serait pas non plus étonnant. ou tout simplement ne pas aimer ce genre de questions de la part d’un simple client, et encore plus d’un qui a facilement le double de son âge. mais, elle l’étonne, car la voilà qui répond, après une légère hésitation. et il est presque certain qu’elle ne provient pas d’une gêne envers lui. il hoche la tête à sa réponse, sourire intact, la laissant terminer . “oh vraiment ?” qu’il demande, un peu malicieux, la tête se penchant très légèrement sur le côté, “hm, je ne le savais pas. je pense qu’il me faudrait quelqu’un pour me conseiller le meilleur…” et il cherche ses yeux, alors qu’il conclue sa phrase, “sauf si tu préfères déjeuner autre part que ton lieu de travail.” il est sûr de lui, alors qu’il lui propose clairement de l’inviter à manger, son sourire infaillible aux lèvres.

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@manui king & @Stella de Bellair
Non, elle ne rêvait pas, il venait clairement de l'inviter à manger ensemble, à partager un repas. Ce moment si redouté pour Stella qui doit se contrôler pour ne pas se laisser avoir par le sucré et le salé des plats, elle qui complexe tellement sur son corps. Elle n'en sait rien, est-elle prête à manger, face et avec cet homme qu'elle trouve si attirant.
Depuis petite, le poids de Stella est controlé. Il n'y a pas un repas sans qu'elle entende un soupire de sa mère ou une remarque de l'un de ses parents. La nourriture, c'est vital, mais pour elle c'est bien plus, c'est une échappatoire à ce milieu de strass et de paillette ou le dictat de la silhouette parfaite règne dans toutes têtes des bourgeois. Elle en a avait vécu des conflits, autour de la table, à devoir se priver ou simplement s'expliquer sur son besoin de manger, mais rien n'y faisait, elle n'avait jamais le dernier mot. Alors, elle préférait compenser en cachette, dans sa chambre ou même à l'extérieur du manoir, elle avait enfin trouvé la parade pour que ses parents ne soient plus à ses trousses et lui obligent à suivre leur régime de toutes sortes. Elle avait tout essayé, son problème était bien plus profond et enfoui dans son coeur. Elle avait besoin de se remplir, de ne plus penser à son frère mort duquel elle avait pris la place, ne plus réfléchir à pourquoi ses parents ne se sont jamais vraiment montrés aimant avec elle. Ce corps, c'était son rempart, sa façon de dire qu'elle n'allait pas bien. Mais pour ses parents, ce n'était que de la gourmandise.
Alors, un repas, avec lui, elle hésitait. Déjà parce que Stella n'avait jamais été confronté à ce genre de proposition jusqu'à aujourd'hui. Elle ne connaissait pas les repas avec des inconnus, surtout un hommes, plus âgé qu'elle et qui plus est un client. Avait-elle même le droit de passer un moment avec lui ? Elle n'en savait rien. Et Stella ne savait pas si elle allait pouvoir passer outre sa faim.
Ses joues avaient changé de couleur, elles s'étaient rougies légèrement. Elle tortilla ses doigts, tout en le regardant, elle allait jouer franc jeu, elle n'avait rien à cacher après tout, elle qui était pourtant si timide, elle avait grâce à ce boulot réussi à dépasser ses limites. "Je n'ai jamais mangé avec un homme...". Peut-être la tournure était maladroite, mais elle avouait à mis mot que les rencards, elle n'en avait aucune expérience. "ici ?" questionna-t-elle un peu inquiète, elle ne voulait pas que ses patronnes la voient partager un repas avec un des clients. De plus, Stella était quand même connu de la ville, et elle redoutait d'être vu par un des connaissances de la famille.

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come on and love me just a little bit
il l’avait toujours trouvé mignonne. depuis la première fois qu’il l’a vu derrière le comptoir, et sans aucune exception depuis ce fameux jour. elle a un sourire qui le fait craquer, et si cela avait été particulièrement perturbant au début — elle restait bien plus jeune que lui, après tout, et sa séparation avec sa femme datait de peu — il avait appris à le gérer. enfin, plus ou moins. bien entendu qu’il avait encore des doutes et des crises existentielles des fois par rapport à ça, où il se convint lui même qu’il ne retournera plus à ce café car c’est complètement ridicule et indécent et qu’il a clairement une crise de la quarantaine. sauf que, évidemment, cela se finit toujours en lui se disant qu’une dernière fois ne fait pas de mal, et puis c’est parfaitement innocent, il a le droit de trouver une fille jolie, du moment qu’elle est majeure, non ? il s’était toujours un peu protégé avec ça, le côté innocent. autant dire que là, ce n’est plus le cas. il a été clair — enfin il l’espère — et s’est senti pousser des ailes aujourd’hui, jouant cartes sur table avec elle, l’invitant clairement à se joindre à lui pour le déjeuner.

et il ne la trouve que plus mignonne alors qu’elle hésite, rougit et bafouille presque. il a fait la bonne décision, il en est certain. pas de regrets, comme on dit. son regard s’adoucit un peu en comprenant ce qu’elle insinue à son tour — et d’accord, okay, peut-être qu’il panique un poil, parce que est-ce vraiment le mieux que ce soit lui son premier rendez-vous ? — et il lui offre un sourire rassurant. “j’essaierai de me tenir alors, et de ne pas trop taper dans ton assiette. si je suis le premier, je dois faire bonne impression.” il bombe un peu le torse, juste pour rire, avant de jeter par réflexe un coup d’oeil aux alentours à sa question. elle n’a pas tord, et il comprend qu’elle puisse s’inquiéter du lieu. et clairement, il ne veut pas la mettre dans l’embarras. ou lui causer des problèmes. “c’est vrai, ça pourrait faire mauvais genre de traîner ici tous les deux. si tu veux, je connais un tout petit restaurant hawaïen à l’est de la ville. c’est tranquille et super bon, et en plus je suis presque certain que personne ne pourra te reprocher quoi que ce soit là-bas. ça te dit ?” il est prêt au refus, à la voir réaliser que c’est une mauvaise idée ou tout simplement à paniquer. mais il espère bien que sa proposition lui plaira. il a vraiment envie de l’emmener quelque part et d’apprendre à mieux la connaître, histoire qu’elle ne soit plus juste la gentille et mignonne serveuse du café.

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