hold me while you wait. (ethan)

[ hold me while you wait ]

Rentrée au bercail depuis quelques semaines, Eleanor avait probablement fait son retour pour de mauvaises raisons. C'est à croire que chacun de ses choix était mauvais... Mais celui-ci par-dessus tout. Quand elle avait reçu cet appel, concernant Ethan, elle avait pris sa décision sur le champ. Impulsive, comme toujours. Comment oublier son cri de détresse ? Le fait qu'il l'ait réclamée ? Comment en faire abstraction ? La blonde en était bien incapable, tant savoir qu'il avait besoin d'elle, avait réveillé des sentiments qu'elle croyait enfouis depuis près de deux ans. Ce n'était qu'un leurre, de croire qu'il n'était plus en elle. Pendant tant de temps, elle avait cru pouvoir l'effacer par la présence des autres, par la gloire... Mais, pour lui, elle est revenue à la médiocrité de sa ville natale. À celle qui ne lui apportera jamais ce qu'elle désire vraiment. Durant son absence, Ethan n'avait pas quitté le logement qu'ils partageaient, tous les deux, et Eleanor avait profité de son séjour à l'hôpital pour y mettre de nouveau sa touche, comme si rien ne s'était passé. Elle avait fait de la place dans les armoires, pour y remettre ses vêtements, avait disposé son maquillage et ses parfums sur les étagères de la salle de bain, et rajouté de vieilles photos d'eux un peu partout. Elle s'efforçait de jouer la comédie pour ne pas le perdre une deuxième fois, quand bien même elle savait que la vérité lui pendait au nez. Un jour, celle-ci ressortira et causera le même raz-de-marée que son départ pour New York. Pourtant, au fil des semaines, elle continuait de jouer à la parfaite épouse, comme si de rien était. Elle était alors si impliquée dans le rôle qu'elle se donnait, qu'elle en oubliait parfois les mensonges et ce jeu dangereux auquel elle s'adonnait. Elle craignait parfois que les amis d'Ethan la trahissent et en même temps... Ils auraient toutes les raisons du monde le protéger d'elle, du mal qu'elle peut lui faire vu le passé qu'ils ont. Elle profite simplement, Eleanor, des matins à ses côtés, de la lueur du jour qui perce à travers les volets de leur chambre. Il dort paisiblement, insouciant, tandis que ses nuits à elle sont plus agitées. Le poids de la culpabilité, sûrement. Alors qu'il bouge, de ces mouvements qui annoncent son réveil dans les prochaines minutes, la blonde vient se lover contre lui, dans les bras d'Ethan qui semblent lui être volontairement ouverts. Malgré tout, elle se sent à sa place quand il l'étreint, parce qu'elle n'a jamais ressenti cela auprès des autres, malgré ses nombreuses tentatives désespérées pour se convaincre qu'elle avait fait le bon choix. « Tu dors ? », demande-t-elle dans un murmure, à peine perceptible. Pour ne pas le réveiller s'il est encore profondément assoupi.

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hold me while you wait
C’étaient les petits détails. Un meuble différent dans le salon, cette photo de leur mariage qui était désormais dans leur chambre plutôt que près de l’entrée. Il avait l’impression d’être normal, que, lui, n’avait pas changé. C’était le monde autour de lui qui le ramenait à sa triste réalité. Quand il découvrait les visages légèrement vieillis de ses amis. Les premiers cheveux grisonnant à leurs tempes, les quelques ridules qui commençaient à se former aux coins de leurs yeux. Son propre reflet également. Peut-être était-ce dû à son accident, mais son reflet dans le miroir lui avait renvoyé une image fatiguée, essoufflée. Il aurait pu croire qu’il avait été malmené par ces années balayées de sa mémoire. Il dormait mal, bien qu’il ne l’avait pas avoué à son épouse. Un sommeil aussi agité qu’inconfortable. Il se réveillait souvent, quand il réussissait à fermer l’œil. Alors il passait ses nuits à tenter de se rappeler, essayer de colmater ce trou béant dans sa tête. Jusqu’à ce qu’il n’en puisse plus – épuisé, frustré et découragé. Alors il se tournait et observait la silhouette qui dormait à ses côtés, s’imaginait qu’elle dormait paisiblement. Le temps avait semblé oublier d’œuvrer sur elle. Elle était toujours aussi belle, se disait-il. Ethan entrouvrit les paupières, et les referma aussitôt. La clarté s’emparait de leur chambre. Déjà le matin. La voix douce d’Eleanor lui parût être un écho venant de ses rêveries interrompues. — "Oui." Grommela-t-il, sa voix rauque trahissant le fait qu’il se réveillait à peine. Ses bras refermant leur étreinte contre le corps d’Eleanor, l’attirant un peu plus vers lui. Les yeux clos, s’obstinant tel un enfant à dormir quelques minutes de plus. La chaleur du corps d’Eleanor contre le sien, ses cheveux qui lui chatouillait le visage, leur odeur qui le rappelait sur terre. — "Tes cheveux…" Commença-t-il, sa voix faible. Un murmure presque plus pour lui-même que pour elle. Entre ses doigts, il tenait une mèche platine qu’il observait, perdu dans ses pensées. — "Ils sentent différent." Conclut-il, aussi doucement qu’auparavant. Les détails. Ces petites choses qui meublaient son quotidien… Comme une odeur à laquelle il ne portait plus vraiment d’attention, jusqu’à ce qu’il réalise qu’elle avait changé. Ethan laissa la mèche de cheveux lui glisser entre les doigts avant de dégager le cou de son épouse du revers de l’index. Effleurant doucement sa peau, méticuleusement, avant d’y déposer un baiser. Profitant de sa présence, du moment. — "Tu sors aujourd’hui?" demanda-t-il, brisant le silence dans lequel ils étaient plongés depuis quelques instants. Il était conscient qu’elle ne pouvait pas passer toutes ses journées à ses côtés. Il ne le désirait pas d’ailleurs, être un fardeau pour elle n’avait jamais été son intention. Il avait appris il y a bien longtemps à la partager avec ses amis, avec ses passions. Il ne voulait pas l’empêcher de mener sa vie, la forcer à être confinée à ses côtés. Pourtant, il espérait, égoïstement, qu’il n’aurait pas à la partager aujourd’hui.

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@ethan croft et @eleanor lefebvre

Ethan avait besoin d'elle, il la réclamait. Il a suffi de ça pour qu'elle refasse surface, comme si rien n'avait changé. La fierté dont il faisait preuve, avant, l'empêchait probablement de revenir vers elle mais au fond... Peut-être que tout arrivait pour une raison, son accident compris. Partageant de nouveau les mêmes draps, la solitude qu'elle tentait de combler, ces dernières années, semblait n'avoir jamais existé. Comme si ses mauvaises décisions n'avaient été que des cauchemars, ponctuant une simple nuit de sommeil. Eleanor jouait certainement à un jeu dangereux, en faisant comme si de rien était, mais elle ne voulait plus le quitter, ou que leurs moments de complicité s'arrêtent. Alors qu'il semble dormir profondément, elle se rapproche pour se blottir dans ses bras, avant de briser le silence d'un léger murmure. Il lui répond, dans ce qui ressemble à un grognement, puis l'attire contre lui sans qu'elle n'oppose la moindre résistance. « Bien sûr... », souffle-t-elle, amusée, tout en savourant une fois de plus le plaisir de se réveiller à ses côtés. Ses yeux ne sont pas ouverts, pas encore. Ils sont bien ainsi, l'un contre l'autre. Elle ne dit rien, profitant seulement du moment, alors que c'est lui qui poursuit, parlant de ses cheveux. Aussi blonds qu'avant, peut-être quelques cheveux blancs qui se cachent parmi eux, traduisant le souci qu'elle se fait sans cesse. Elle s'inquiète, quand elle l'entend noter certaines différences, justement sur l'odeur de ses cheveux. « Mais bon ? », demande-t-elle doucement, s'assurant ainsi que l'odeur lui plaise quand même. Autrement, elle est prête à tout changer pour lui plaire encore. Il laisse glisser une mèche de ses cheveux glisser entre ses doigts, avant de les chasser pour libérer son cou, qu'il ne tarde pas à embrasser. Un frisson la parcourt, comme à chaque fois. Elle lui offre bien volontiers son cou, et tout ce qu'il désire embrasser, ou caresser du bout des doigts. Le désir qu'elle a pour lui l'anime, même de bon matin alors que les premiers rayons du jour, parviennent jusqu'à eux. Elle sourit un peu, avant qu'il ne lui demande si elle sort aujourd'hui. Souvent, elle retrouve Maverick, ou les autres de la bande. Et puis elle travaille, autant qu'elle le peut. « Avec toi si tu le veux, mais j'aimerais bien rester là encore un peu. », répond-elle doucement, appréciant plus que tout les matins comme ceux-là. Elle aime prendre son temps, se blottir contre lui pendant plusieurs heures quand c'est possible. « Je travaille ce soir, mais c'est tout. », ajoute-t-elle. Rien de fou, juste un soir au Spotted Cat, à passer entre les tables pour servir les boissons des clients, pendant qu'elle envie ceux qui viennent y chanter régulièrement... Mais surtout, ceux qui n'ont pas à faire des pieds et des mains pour qu'on les laisse monter sur scène. « Tu as bien dormi ? », elle l'interroge, soucieuse de son bien être, qu'importe ce que les autres en pensent. On l'imagine sûrement plus mauvaise qu'elle n'est, parce qu'on sait qu'elle accumule les erreurs, bien souvent plus grosses qu'elle.

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hold me while you wait
Il n’avait jamais été du genre à se projeter dans le futur, à faire des plans d’avenir. Ses parents partis trop tôt, ses grands-parents vieillissants. Tout autour de lui semblait disparaître, s’éteindre. Puis il a rencontré Eleanor et sa vie changea. Il changea. Ils étaient jeunes et naïfs. Lui, n’avait jamais ressenti quelque chose d’aussi fort, d’aussi profond auparavant. Une part de lui le savait déjà à l’époque qu’ils allaient trop vite. Pourtant, ça ne l’a pas empêché de poser un genou au sol, ni de l’épouser quelques mois plus tard. Il avait ce besoin d’appartenir à une famille. Orphelin, seul. Il avait connu la solitude et le deuil et, aux côtés d’Eleanor, il voulait connaître la vie. La famille. A l’hôpital, Ethan avait interrogé son entourage sur sa vie. Son quotidien ne semblait pas être différent de ses derniers souvenirs et la vie qu’il menait quelques années plus tôt. Ce n’est que plus tard, cette nuit-là, qu’il en vint à la triste réalisation qu’Eleanor et lui n’étaient toujours pas parents. Ce désir profond en lui d’être père, de fonder une famille. Il aurait voulu la questionner à ce sujet, mais s’était ravisé à chaque fois. Comme s’il avait peur d’aborder ce sujet qui avait toujours été délicat entre eux. Elle lui demanda s’il aimait ce nouveau parfum. Il continua de parcourir la peau délicate de son cou, la parsemant de baiser et remonta ses lèvres à son oreille. — "Très bon." murmura-t-il contre sa peau chaude. Plus mature, songea-t-il. Sa main se posa sur sa taille, puis sa hanche. Si son parfum avait changé, son corps, lui, reflétait celui de ces souvenirs. La façon dont elle se blottissait parfaitement au creux de ses bras, cette silhouette qu’il avait parcourue de ses mains d’innombrables fois. Elle lui mentionna qu’elle désirait rester au lit encore un moment. Le pompier ne pouvait retenir un sourire niais d’étirer ses lèvres. — "Aussi longtemps que tu le voudras." répliqua-t-il doucement. Ils pouvaient bien passer la journée entière au lit si elle le désirait. La savoir dans ses bras, la chaleur de leurs corps sous les couvertures. Ce silence apaisant, sa présence réconfortante. Il n’était pas pressé que ce moment s’arrête. Elle lui mentionna qu’elle devait travailler ce soir-là. Serveuse au Spotted Cat. Un autre questionnement qu’il n’osait pas aborder : sa carrière. Son boulot trahissait qu’elle n’avait toujours pas réalisé ses rêves, connu ce succès auquel elle aspirait. Il hésitait à la questionner sur le sujet, mais se ravisa quand Eleanor lui demanda s’il avait bien dormi. — "Oui…" Mentit-il. Un petit mensonge, inoffensif. Il ne voulait pas l’inquiéter davantage. Sans doute serait-elle encouragée par ses paroles, un pas de plus vers la guérison. Les jours passaient et, malgré tout, il n’avait pas l’impression de faire le moindre progrès. Il essayait de rester positif, mais la frustration et la déception augmentaient avec chaque jour qui passait sans qu’il ne retrouve ses souvenirs dérobés. — "Et toi ?" Demanda-t-il doucement, lui retournant la question. Il laissa sa main glisser le long de son bras, caressant la peau à son passage, jusqu’à ce que sa main ne trouve la sienne. Il glissa ses doigts entre les siens et observait l’alliance au doigt d’Eleanor, songeur.

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