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 Nothing ever comes without a consequence or cost + Katsper

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Nothing ever comes without a consequence or cost
Katarina & Jax

« And if the birds are just all the words flying along, singing a song, what would they do ? If they just knew what they could do.  »
La vie des autres est régie par le temps qui passe. On reste collé à son smartphone juste pour se rassurer, savoir quelle heure il est, si on est en accord avec le planning souvent trop serré que l’on se fait subir. Pas toi Jax. Tout simplement parce que de téléphone, tu n’en as pas, encore moins d’une montre. Les objets de valeur chez toi n’existent pas. Tu n’as pas de vrai boulot pour lequel te lever à la même heure le matin, pas d’obligations à honorer à part celles que tu te fixes à toi-même. Tu ne sais jamais s’il est midi ou quinze heures quand tu sors en plein jour. Tes journées sont remplies d’attente, et vaut mieux ne pas se laisser à vouloir chronométrer le temps qui passe, notamment pour t’éviter de devenir fou. La plupart de ceux que tu connais, ceux qui ont un toit, un travail, une vie bien rangée que tu ne te vois pas adopter, le font pour se rassurer. Il me reste seulement trente minutes et je pourrais enfin rentrer. Mais cet espoir, chez toi, n’existe pas. Tu n’as pas de temps à perdre, pas de temps à gagner, c’est la seule chose qu’il te reste, cette tranquillité d’esprit. Tu te fixes des repères, parce que tout être vivant en a besoin. Le jour, la nuit, l’été, l’hiver, que de notions qui te servent réellement. Le reste, le détail, ça ne t’a jamais vraiment servi, ce n’est pas maintenant que tu vas commencer à t’en préoccuper.

C’est exactement pour cela que tu n’as pas vu le jour défiler. Toi tu étais chez Joakim, et tout le monde pourrait comprendre à quel point ça te fait du bien d’avoir un endroit chaud où te réfugier, où te laver, où dormir véritablement. Parce que dans le squatt, on ne dort jamais vraiment, un stade entre l’éveil et le sommeil, où tous tes sens restent en alerte, au cas où quelque chose se passerait. On ne sait jamais, les personnes qui t’entourent, cause  à trop de misères, ne sont pas les plus fiables et un drame est vite arrivé. Alors quand tu en as l’occasion, tu retrouves la paix et l’énergie qui te manque dans le lit du travailleur de nuit. Tu t’es réveillé tard et alors que tu sors de son immeuble, t’es encore un peu ensommeillé. Tu fouilles dans tes poches pour en sortir tes feuilles, ton tabac et ton briquet, et tu te roules une clope. Générosité de Jo’, qu’il soit au courant ou non. Marcher t’aide à reprendre tes esprits. C’est drôle de te voir commencer ta journée là où tu vois les autres la terminer, rentrer d’un pas pressé du travail, comme s’il n’y avait plus que cela qui comptait.

Et tu fais un peu la même chose, passer d’un logement à l’autre. Tu t’es installé aux abords de la ville, là où les habitations cossues se font rares et où celles beaucoup plus modestes prennent le pas sur le reste. Il y en a une, en particulier, qui n’a pas encore trouvé preneur et c’est là que tu as élu domicile, au moins pour la semaine, si les flics te laissent tranquille. Comme à ton habitude, tu as fait passer le message aux autres et le système est bien implanté, ça fait des années qu’il fonctionne. T’es pas tout seul à t’en occuper, à contrôler ceux qui rentrent et empêcher les conflits. Mais tu te sens mieux quand t’es là, t’as jamais aimé déléguer, toujours l’impression de devoir tout faire toi-même pour que ça marche.

T’as cette habitude, cet espèce de toc, quand tu entres dans ton squatt. Tu salues d’un signe de tête Victor, appuyé à côté de la porte et puis tu comptes. Ce sont toujours les mêmes têtes, les mêmes galères, les mêmes gens. Mais parfois il y a un problème, parfois il en manque un, deux, trois. Parce qu’ils n’ont pas eu le message, qu’ils sont en cellule ou bourrés quelque part. Dans des cas plus graves, quelque chose leur est arrivé. Vu que personne ne s’intéresse aux sans-abris, si tu ne les comptes pas, tu ne le sais pas. Un geste de routine qui arrive souvent à bon compte. Neuf … Dix? Tu fronces les sourcils, repasse d’un coup d’oeil toutes les têtes que tu as devant toi. Une personne en moins, ça arrive. En plus par contre, c’est plutôt rare. Et si tu accueilles volontiers, tu aimes être tenu au courant. Tu finis par la trouver, l’inconnue, allongée sur ton matelas. Non pas que vous ayez tous des lits nominatifs, mais quand tu passes trois jours dans le même coin, t’as tendance à penser qu’il est à toi. En plus t’y avais laissé ta veste en cuir. Tu te postes devant la jeune femme. Avec le bruit autour il est quasiment sûr qu’elle n’est pas endormie, alors tu te donnes même pas la peine de la secouer. ” T’as deux secondes pour m’expliquer qui tu es et ce que tu fous sur mon plumard. Go.” C’est un matelas plutôt grand et ça aurait été n’importe qui d’autre que t’aurais partagé si on te l’avait demandé. Le truc c’est que tu la connais pas et qu’elle ne l’a pas fait. Deux points contre elle, c’est plutôt mal parti.
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(#) Nothing ever comes without a consequence or cost + Katsper     Lun 6 Jan - 14:55
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› katarina & jasper

Ce contrat s'annonçait particulier. Il a été repéré. Lui, l'indic des flics. Une personne dont tu connais quelques détails à peine: un nom, un physique, une brève description de caractère. On veut sa mort, possiblement. Tu te dois de le protéger et trouver une façon de détourner les informations, trouver qui lui en veut, qui a grillé sa couverture. Parce que selon la police: Lui-même ne sait pas qu'il a été repéré. Une note laissée au commissariat avec une photo de ce Jasper discutant avec un collègue. Une note menaçante laissant croire qu'il serait la prochaine cible, qu'il serait la personne à abattre. Toi, tu dois t'infiltrer, tirer des informations, trouver qui est ce dealer important pour que vous puissiez le faire arrêter sans que ce Jasper ne soit atteint. Ça sonne relativement simple, mis en contexte comme ça. Une fois en pratique, ce n'est pas la même chose. Tu ne peux pas simplement demander les informations comme si tu demandais l'heure: tu finirais incendiée ou avec la grande tête à tes trousses. Jouer les innocentes, t'incruster.

Retourner à tes racines... ou presque.

Quitter ton appartement, fausser une raison d'être à la rue et vivre dans la difficulté comme tu l'auras fais en Russie. À la différence, tu ne te ferais pas vendre contre de l'argent afin de devenir une pute. À la différence, tu avais un logis chauffé qui t'attendait réellement. Tu avais de quoi te nourrir, te laver convenablement. Tu ne manquais de rien ou presque, contrairement à ta jeunesse. L'estomac ne se voulait pas douloureux parce qu'il était trop vide. Le corps ne se voulait pas trop faible parce que tu n'avais pas assez mangé. Sauf que tu dois quand même encaisser ce rôle. Par "chance", tu l'as déjà vécu, tu sais à quoi t'attendre. Tu sais comment jouer le jeu.

On te donne son dernier repère, son dernier squat afin que tu puisses t'y rendre. Là-bas, tu n'as rien. Pas de téléphone sur toi, un porte-feuille maigre en contenu. On t'accueille, alors que tes iris fouillent autour de toi à la recherche du jeune homme. Sauf qu'il n'est pas là, pas encore sans doute. Putain, faites que t'es dans le bon squat et qu'il n'a pas changé de place. Tu t'en voudrais si on le retrouvait mort la journée même de ton début d'enquête sur le terrain. Tu demandes où tu peux t'installer et ça tient presque du miracle quand l'on te dit que tu peux aller sur le matelas, que la personne qui l'utilise n'est pas encore arrivée, mais que de toute façon: il y a assez de place pour deux alors vous pourriez partager. Tu t'installes et tu te couches: une sieste ne serait pas de refus après ces nuits à tenter de comprendre les déplacements aléatoires et à fouiller des informations sur le dit Jasper Clyde. Tu n'avais pas encore grand chose, tu te doutes que ça se fera une fois face à face. Tu fermes les yeux, mais il y a trop de bruit, trop de mouvements autour alors ton regard se perd sur le peu qu'il y a près de toi. Ce manteau de cuir, pour exemple. Le même que le sien, c'est une évidence. Tu as une envie de laisser tes doigts l'atteindre, toucher le tissu, fouiller ce qui peut possiblement se trouver à l'intérieur, sauf que ça bouge trop autour, les gens ne dorment pas. De toute façon, tu ne peux pas, c'est mort désormais: des pieds se postent au bout du matelas et ton regard se relève vers leur propriétaire.

Jasper Clyde. 28 ans. Indic. Tatoué. 1m93 de sang chaud, de comportement caractériel, de provocation et d'entêtement. Veste de cuir usée facile à reconnaître par l'âge dépassée de son utilisation. Habite dans divers squats et semble détenir une manie de compter les personnes qui s'y trouvent lorsqu'il arrive.

Bingo. Enclenchement du premier contact.


Un soupire d'agacement t'échappe alors que tu l'observes de si bas. Si y'a un truc que l'on ne t'a pas prévenu au commissariat: c'est la profondeur de ce regard. Un bleu si clair, si frappant, que ça pourrait presque te couper le souffle. Un regard qui marque, comme on n'en voit pas chaque jour. Pourtant, tu ne figes pas malgré la surprise, malgré l'étonnement. Tu te redresses et t'assois sur le matelas, jambes croisées, face à lui, une main passant dans ta tignasse courte pour la replacer. « Katarina. Rien à foutre du nom de famille, ça ne te concerne pas. Et pour désormais notre matelas, faut dire merci à tes potes. Ils ont eu la brillante idée que l'on pourrait le partager. » L'accent encore prononcé malgré les années s'échappe en même temps que tes mots, tandis que tes lippes s'étirent dans un sourire innocent. Faussement innocent, peut-être, quand l'on considérait que malgré ses paroles, malgré tes explications, tu campais sur tes positions: Tu allais rester sur ce matelas, on te l'avait attribué. Tu es peut-être détective, Katarina, mais tu ne joues pas selon les règles: Tu as ton caractère bien à toi et tu n'allais pas te faire bouffer par ta cible. « D'autres questions? » Ouais, c'était peut-être plutôt de la moquerie que de l'innocence, en fin de compte.
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(#) Re: Nothing ever comes without a consequence or cost + Katsper     Mer 22 Jan - 5:13
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Katarina & Jax

« And if the birds are just all the words flying along, singing a song, what would they do ? If they just knew what they could do.  »
T’es le genre de mecs imprévisible, Clyde. Tu prends des décisions souvent sur un coup de tête et tu te fous constamment de l’impact qu’elles pourront avoir sur ceux qui t’entourent. Mais paradoxalement, t’aimes pas trop la surprise, te retrouver dans une situation que t’as pas vu venir, surtout lorsqu’elle n’est pas de ton fait. Alors tu t’es retrouvé dans la merde plusieurs fois à cause de tes putains de choix à la con, mais quelque part, ce n’était qu’un retour de karma, pas comme si tu ne l’avais pas cherché ne serait-ce qu’un peu. Ce système, cependant, il te tient à coeur. T’as galéré pour le mettre en place, c’est peu de le dire. Ce n’est pas comme si la population que tu cherches à protéger, à prendre sous ton aile, était facile, docile. C’est loin d’être le cas, tous les désaccords ici se règlent à coups de poings si on est chanceux, à armes blanches si on l’est moins. T’en as vu des mecs se vider de leur sang devant toi, au début, avant que tu comprennes réellement comment les gérer, ces addicts en pleine overdose, le manque de nourriture, le froid, tous ces facteurs qui en ont tué plus d’un. Pas en même temps, pas d’un coup, mais au départ, c’était loin d’être une histoire gagnée d’avance. T’as failli abandonner avant même d’avoir commencé, parce que c’était trop pour toi d’être tenu responsable si quelque chose arrivait juste parce que t’as la fâcheuse tendance à te mettre à la place de leader, que quelqu’un d’autre le veuille ou que personne ne s’y risque. Parce que c’est dans ton caractère et que t’as toujours été plus loup que mouton. Toi t’as jamais attendu qu’on te dise quoi faire pour t’y plier.

Et dans cette entreprise, dans ces squatts, ça a été la même chose. Puisque personne n’établissait les règles, tu l’as fait. Pour te légitimiser, il a fallu que tu t’arraches, que tu cherches des endroits qui pourraient accueillir plusieurs de ceux que tu considères comme les tiens, même s’il n’y a aucun lien particulier, même si tu ne les apprécies pas vraiment. La sécurité, un minimum de confort, c’est ce que tu pouvais promettre en échange d’obéissance. Mais t’y es pas toujours arrivé. Y a eu des moments où tu t’es pris des claques dans la gueule, au propre comme au figuré, parce que t’as mal géré. Et c’était bien fait pour ta gueule. Mais à l’heure actuelle, t’es revenu de loin, t’as un système, quelques gens sûrs qui t’aident et on t’accepte comme celui qui leur rend la vie plus facile. Pas bonne, loin de là, t’es pas magicien, mais un peu moins compliquée, un peu moins solitaire et misérable. Et t’es pas prêt d’abandonner ça.

Alors tes détracteurs pourront toujours dire que tu t’inquiètes trop, que le moindre événement inattendu réveille ta paranoïa constante, et peut-être qu’ils auront raison. Mais valait mieux ça qu’un laxisme qui mènerait au désastre, en tout cas c’est ton point de vue. Tu fixes la jeune femme qui a eu l’admirable bonté de se relever légèrement de ton matelas à l’entente de ta voix, qui, tu en es certain, a dû sonner comme une douce musique à ses oreilles, et non comme un aboiement mécontent. Tu ne relèves pas le fait qu’elle ne souhaite en aucun cas te révéler son nom, c’est pas comme si t’en avais quelque chose à foutre. Ici, les noms de famille étaient obsolètes. Pour tout le monde t’étais Jax, point à la ligne. Par contre le reste de sa phrase te tira un petit soufflement. “ J’irais redéfinir la notion avec eux plus tard. Puisque t’es là je vais pas te virer, mais le prend pas pour acquis. Sitôt que je t’aurais trouvé autre chose, tu dégages de là.” Faut croire que ta bonté a des limites. T’es bien conscient que t’es pas le plus sympathique des personnes présentes ici et tu peux sentir les gros yeux de Samia dans ton dos. Samia c’est un peu ton bras droit et le côté humain de ta personnalité. Pour ceux qui ont besoin d’une oreille compatissante, c’est certainement pas vers toi qu’ils se tournent, alors elle gère. Et elle a, de ce fait, l’attention partout, notamment quand il s’agit de tes discussions. Il s’agirait de ne faire fuir personne, notamment dans le cas où les exilés voudraient troquer des informations contre une nuit en garde à vue. “ Deux. Qui t’a ramenée ? Tu viens de te retrouver dehors?” Encore une fois, pas très subtile, mais faut dire que, pour ta défense, elle ne semblait pas aussi mal en point que n’importe qui d’autre ici, y compris toi. Ce n’était pas de la suspicion, juste de la curiosité. Pas que tu veuilles connaître son histoire en détails, t’en avais pas grand chose à foutre, mais ça t’intriguait, mine de rien. Sentant encore une fois le regard pesant dans ton dos, tu roulais des yeux. “ Je suis Jax, au fait. Au cas où tu veuilles m’appeler autrement que le “ connard qui m’a empêché de dormir”.” Bien sûr que t’allais finir par te radoucir un tantinet. T’es pas un monstre.

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(#) Re: Nothing ever comes without a consequence or cost + Katsper     Lun 3 Fév - 15:53
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› katarina & jasper

Tu te souviens avoir joué le jeu. Avoir faussé des émotions afin de t'assurer que l'on te laisse intégrer le petit groupe de sans-abris, de gens perdus, de gens qui n'avaient nul part où aller si ce n'était qu'ici. Des gens perdus, laissés à eux-même. Ça te fend le coeur, au fond. Ça te fais mal de les voir comme ça, tous. Sans argent pour manger, sans logis, sans rien. Dans les faits, tu as tout. Tu as de quoi te nourrir, tu as un toit, tu as un job, qu'importe que celui-ci soit douteux et particulier. Ton seul avantage, c'était celui d'avoir déjà connu ce qui se passe, connu ce qu'ils vivent. Peut-être pas à la même ampleur: Toi, tu avais tes parents. Sauf que tu as tout de même dû quémander, tenter d'avoir un peu de sous. Surtout dans un pays aussi rude que la Russie. Ce pays où on ne te regarde pas parce que tu mérites de crever sur le bord de la rue. Que tu ne mérites pas que l'on t'apporte un regard. Tu sais ce que c'est, bien que ce ne soit que des souvenirs pour la plupart. Seize années accumulées de misère suivies de bien d'autres.

Et tu n'as pas envie que quelqu'un meurt parce qu'il est dans la misère et tente ne serais-ce qu'un peu de s'en sortir en s'accordant les bonnes faveurs des flics. C'est peut-être mal vu, mais c'est au moins signe qu'il essaie de bien faire, en quelque sorte.

C'est Samia qui t'a accueillie, qui t'a laissé entrer. Qui a laissé entrer cette tête anxieuse qui quémande qu'on la laisse au moins passer une nuit parce que tu t'es retrouvée dehors, que t'as tout perdu et que tu paniques. C'est du faux, mais tu réussis assez bien il semblerait pour qu'elle te croit et te laisse te placer sur le matelas double. Matelas déjà occupé, mais qui restait dans les faits une place libre si l'on considérait le matelas comme deux places. Ils ont été quelques-uns à approuver l'idée, ici et là, sans trop comprendre le mouvement qui se faisait autour. Puis, tu y as pris refuge. Et c'est là qu'il est arrivé, qu'il s'est montré. Le p'tit roi de la place qui fait son compte de tête pour savoir s'il en a perdu. Ce ne serait pas étonnant, bien que triste: Perdre une tête suite à une overdose ou une visite malheureuse au mauvais coin de la rue, c'était pleinement possible. Mais le roi de la place, lui, se veut sans doute surpris de trouver une tête de plus. Il se poste devant toi et vient te quémander des informations, cherche à savoir qui tu es et pourquoi tu es sur son matelas. Les explications faites, ça ne semble pas lui plaire. Il souffle et tente de se faire un brin aimable, mais ça se voit d'ici qu'il n'apprécie pas. Surtout lorsqu'il te parle de te dégager de ce matelas aussitôt qu'il a trouvé autre chose. Tu grimaces un peu de mécontentement. « Et pourquoi? J'suis bien, là. Y'a assez pour deux et ça t'évites de te faire chier à trouver une place alors que c'est déjà limité. » Ton regard fouille brièvement autour afin de prendre conscience des lieux. C'est en effet déjà assez serré et ce n'est pas que des places confortables. Tout le monde a pris campement là où c'était possible.

Sa voix te ramène à lui, relevant les yeux alors qu'il te regarde toujours de haut. Tu te contiens de te lever pour être approximativement à sa hauteur, mais ce serait ridicule, tu le sais bien. Puis, le but n'était pas de lui faire dominance. C'était de le mettre en confiance. Du moins, autant que toi et ton caractère savaient le faire. Tu soupires à ton tour avant de pointer Samia d'un coup de tête. « C'est elle qui m'a laissé entrer. Je lui ai demandé si je pouvais au moins rester une nuit. Et... c'est récent. » Ton regard l'évite sur ce coup-ci, après avoir mentionné que c'était récent. Tes doigts agrippent sans réfléchir le bas de ton chandail afin de le triturer. Et tu sors ton histoire, vaguement. Celle que tu as vaguement travaillé avec les flics. « J'ai perdu mon... emploi à cause de mon petit ami. Puis j'ai perdu le dit petit ami qui a décidé de garder l'appartement. » Tu hausses un peu une épaule, tentant de faire comme si tu n'en avais rien à foutre, tentant de te la jouer forte, alors que c'est tout l'inverse. Tu sais que tu ne risques pas d'attirer sa compassion: c'est pas le bon type pour ça. Sauf que tu dois rester crédible, ce serais idiot que ce soit récent et que ça ne t'affecte en rien, n'est-ce pas? Tes iris semblent orageux quand ils remontent vers le jeune homme, semblent contenir des émotions fortes face à la situation. Et ses paroles parviennent à te tirer un petit sourire malgré tout. Comme si c'était une touche d'humour réconfortante plus efficace que le reste. Comme si ça te faisais oublier ce que tu venais d'avouer, qu'importe que ce soit de pures conneries. « Non, ça va, "le connard qui m'a empêché de dormir" ça me va très bien comme nom. Mais j'en prend note, Jax. » C'est une légère moquerie, cessant de triturer ton chandail par le fait-même.
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(#) Re: Nothing ever comes without a consequence or cost + Katsper     Mer 12 Fév - 17:59
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Katarina & Jax

« And if the birds are just all the words flying along, singing a song, what would they do ? If they just knew what they could do.  »
Dans cet univers, y a plus grand-chose qui t’appartient. Quand t’étais seul avec Heather, tu pouvais te permettre de voler, de collectionner, de revendre, de garder sur toi. Maintenant t’as des planques à plusieurs endroits de la ville pour éviter que ceux que tu aides ne se retournent contre toi. Tu leur en voudrais pas de s’en prendre à toi si tu ramenais ce que tu volais ici, après tout, tu leur donnais un refuge, un abri ou se reposer, un lit de fortune s’ils avaient de la chance, mais la misère était toujours là. Et ce serait presque tenter le diable que de susciter la convoitise chez ceux qui ne se trouvaient même plus capables de piquer du pain sur le marché.

Au gré des années, t’en as vu défiler, de ceux qui ont retrouvé de quoi vivre et qui te permettent de t’en sortir mieux que les autres, comme Joakim, de ceux qui ont fini en taule parce qu’ils ont finalement vrillé faute à trop d’injustice, de ceux qui sont morts ou encore qui ont capitulé et sont partis ailleurs. Et actuellement, l’endroit fait honneur à tout ce que t’as pu voir de différent. Depuis au moins six ans, tant est que tu puisses voir réellement le temps qui passe, Samia ne te quitte plus. Elle est l’autre partie de ton entreprise officieuse, celle qui n’a rien non plus mais qui veut à tout prix aider. Elle, elle connait tous ceux qui entrent et qui sortent, pas seulement leur nombre, elle connait leur vie, leurs aspirations, elle tente de les aider à s’en sortir, quoique leur pire problème soit. Et souvent, ce n’est pas la misère. Samia elle s’occupe des repas, elle répartit les vivres, fait en sorte qu’il en reste assez pour tenir quelques jours, au cas où t’aies des jours vides, comme l’hiver dernier. Si entendre son ventre gargouiller est affreux, entendre celui de dix personnes sans pouvoir rien y faire l’est encore plus.

En plus de la brune, il y a aussi Jack, un vétéran. Il est là depuis presque aussi longtemps que toi, finalement. Celui que la société a délaissé après l’avoir beaucoup trop malmené. Merci pour le service rendu au pays, mais ne croyez pas qu’on prendra en charge la jambe de bois et les crises nocturnes. Son histoire, tu la connais parce que c’est le seul à qui t’a demandé des détails. Il a tout perdu, le cinquantenaire, et il se retrouve avec toi dans un squatt humide tous les soirs à pousser la chansonnette sur une guitare, alors qu’il avait, pas vingt ans plus tôt, femme, enfants et une bonne retraite en prévision. Mais mis à part lui, les autres, ils vont ils viennent. T’as des fugueurs, deux ados qui se serrent l’un contre l’autre, tu sais pas pourquoi ils veulent pas rentrer malgré tout mais tu te souviens que la fille avait des bleus sur la gueule quand elle est arrivée. Samia doit le savoir, mais t’ira pas lui demander. Puis y a Victor et quelques autres, de tous âges, de toutes ethnies. La misère elle épargne personne et ici en tout cas, elle se laisse pas aller aux discriminations, quelles qu’elles soient.

Et c’est là que la nouvelle venue entre en scène. Elle détonne dans l’atmosphère et pourtant, elle y a sa place, c’est pas comme si tu pouvais l’expliquer mais c’est comme ça que tu le ressens. Elle t’inspire pas confiance, mais pour sa défense, t’aurais mis un couteau sous la gorge de Jack la première fois que tu l’as vu. C’est peut-être toi qui a des problèmes et pas l’inverse. “ Parce que je partage pas mon lit avec n’importe qui.” T’as un problème avec la proximité plus que l’intimité. T’es pas tactile, pas du tout, et toucher des inconnus, par inadvertance, alors que tu dors, c’est une idée qui te foutrais presque des boutons. Pourtant tu le partages ton lit, souvent avec Samia. Mais elle c’est différent. T’as pas cette impression de devoir tout faire pour éviter de la frôler parce que t’aimes pas ça. Elle le sait, elle reste dans son coin. Mais une fois que t’as fini de grogner, tu changes de sujet. C’est pas comme si t’allais ressortir maintenant pour te trouver un matelas tout pété de toute manière.

Tu sors une clope de ta poche, cadeau gracieux de Jo, et tu la portes à tes lèvres pour l’allumer pendant qu’elle te raconte son histoire. Elle cherche à te faire verser une larme? Parce qu’elle est pas forcément tombée sur la bonne personne pour ça. T’ouvres la bouche, sans doute pour dire une connerie, quand tu croises les yeux noirs de ta partenaire, qui essaie silencieusement de te faire comprendre à grand renfort de signes discrets de fermer ta gueule. Tu décides de l’écouter et tire une latte sur ta clope à la place, en soupirant, alors que tu croises son regard. Des histoires comme ça, t’en as entendu à la pelle. “ Yep, les relations c’est de la merde. ‘ … Les relations c’est de la merde? T’as vraiment dit ça, Clyde? Encore un exemple du malaise dans lequel ça peut te mettre d’avoir une réelle discussion avec quelqu’un. Te mettre face à des émotions et tu sais plus où te foutre. Pour éviter de faire durer ce moment de gêne extrême, tu t’assois à côté de ta veste, et de ce fait, de la jeune femme. “ Je peux pas t’en vouloir, je suis sûre que tout le monde me reconnaîtra sous ce nom là aussi. Et tu devrais arrêter de torturer ton pauvre pull si tu veux pas lui dire adieu avant demain.”


(c) DΛNDELION
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(#) Re: Nothing ever comes without a consequence or cost + Katsper     Mer 12 Fév - 18:40
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› katarina & jasper

C'est un univers complexe, dans lequel tu te trouves. Un univers où chacun cherche sa place, où chacun n'a que lui-même sur qui il peut compter. Sauf que ce squatt, il donne un semblant de bonheur, un semblant de solidarité. Tu l'as vu, au travers des gens qui parlent entre eux. Au travers de ceux qui semblent avoir commencé à s'apprécier. C'est un peu comme une famille, si l'on exagère la situation. Parce que ce ne l'est sans doute pas, tout le monde semblait prêt à se taper dans le dos au moindre désagrément. Tout le monde semblait prêt à se poignarder le dos - réellement. Mais quand les choses étaient plus simple, moins à risque d'exploser, alors ça parvenait à s'entendre. Tu n'as pas été là longtemps, une heure à peine, mais tu le vois dans ton analyse générale des gens autour de toi. Il y a une sorte de soutien, une sorte d'aide qui se propage malgré tout le reste, malgré ce côté si individualiste de la situation.

Et toi tu es là, tu te ramènes soudainement. Tu as les cheveux un peu plus propres que certains, les vêtements moins abîmés que d'autres. Tu es récemment à la rue, ça se sait, ça se voit, ça fait jaser. Tu les as entendues les murmures, au départ, lorsque tu es arrivée. Ces murmures que tu n'as pas su comprendre ce qu'ils disaient, mais dont tu sais qu'ils te concernent. Il suffisait de voir les regards qui te suivaient intensément. C'est qui, elle? C'est qui, la nouvelle? Tu as raconté brièvement ton histoire à Samia, mais pas entière, pas autant que ce que tu comptes donner à ce Jasper. Si ça ne semble être rien, Samia le saura et avec chance, ça jouera en ta faveur. Ça fera une preuve de confiance si Samia venait à lui dévoiler qu'elle n'en savait que si peu contrairement à lui. Lui qui, visiblement, n'est pas celui à qui l'on dévoile sa vie parce qu'il s'en fou, parce qu'il n'est pas à l'aise dans le social. Ça a été dit, ça, dans les papiers. Mais pour l'instant: l'histoire du lit. Tu soupires un peu d'agacement en roulant les yeux. « Mais ça va, hein, j'ai pas la peste et je n'utilise pas les gens comme des peluches. J'vais être au bord du lit et j'vais pas t'embêter. » Tu as conscience que tu es bel et bien "n'importe qui" à l'immédiat. Sauf que c'est ce que tu tentes de briser, à l'immédiat. Devenir une exception, devenir quelqu'un d'autre. Devenir quelqu'un qui n'est pas dans ce lot de "n'importe qui". Tu ne pouvais pas te le permettre, ta mission en dépendait. Et tu devais le faire assez rapidement pour lui éviter une mort certaine.

Tes iris se glissent sur la clope sortie. Et tu sais déjà que le manque de nicotine se ferait important. Parce que rien que de la voir là, ça te donne envie de retourner chez toi et de t'en fumer une, toi aussi. Sauf que tu as fais exprès, tu les as laissés chez toi. Tu n'as fais qu'amener un petit sac à dos dans ta pseudo fuite, comme si c'est tout ce avec quoi on t'avait laissée. Quelques objets personnels, qu'un peu de vêtements, sans plus. Des trucs pris à l'arrache à la suite d'une dispute. C'est ce que tu veux faire croire, du moins. Puis, viens les explicatifs, les raisons de ta venue ici, qui expliquent ta présence dans ce squatt et du fais d'être à la rue. Tu laisses les lignes se faire sommaire, mais tu en dévoiles un peu plus qu'à Samia. Déjà, tu mentionnes le petit ami, ce que tu n'avais pas fais avec elle. Un petit sourire mi-triste, mi-amusé t'échappe dans un faible rire sous les paroles qu'il te lance. Tu hoches la tête en approbation. « Je n'aurais pas mieux dis. » Tu ne cherchais pas à le faire pleurer, ne cherchais pas sa compassion. Tu ne l'aurais pas, ça tu le sais. Ton jeu est plus subtile que ça, après tout. Tu sais que Samia est l'oreille attentive. Qu'adviendra-t-il quand tu te retrouves plutôt à te confier à Jasper qu'à elle?

Il s'assoit enfin, s'abaisse à ta hauteur pour s'assoir près de son manteau de cuir, près de toi sans l'être réellement. Tes épaules semblent se soulager, semblent se défaire d'une tension quelconque, comme si au fond, tu avais eu peur qu'il te vire de son matelas sous un changement d'idée soudain. Et ce ne serait pas faux, comme réaction. Un poids qui s'enlève parce que petit à petit, ta place se fait. Petit à petit, le contact se forme. Un petit sourire amusé se forme lorsqu'il admet que probablement tout le monde le reconnait ainsi. Tu relâches le pull que tu tortures, réel geste d'anxiété tandis que tu pinces tes lèvres sous la remarque. « Oui, c'est plus sage d'éviter ce réflexe. » Et tu t'adoucis presque. Parce que la situation est plus calme, plus douce, bien qu'encore distante. Tu n'as pas besoin de ressortir ce caractère de chieuse envahissante. Pas encore. Pourtant, tu tentes, tu pousses les limite. Tu pointes la cigarette, probablement la seule qu'il possède alors que tu en possèdes un paquet entier chez toi. « Je peux? Juste un peu. J'ai pas la peste j'ai dis. Promis. » Petit sourire en coin de nouveau, hésitante bien que pas réellement. Tu test ses limites, vérifie jusqu'où il peut te faire confiance. Et tu ajoutes, juste au cas, parce que tu te souviens des "règles" de la rue. « Je t'en devrai une entière en échange. Quand j'arriverai à en avoir, du moins. »
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(#) Re: Nothing ever comes without a consequence or cost + Katsper     Mer 12 Fév - 19:55
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Katarina & Jax

« And if the birds are just all the words flying along, singing a song, what would they do ? If they just knew what they could do.  »
T’as réussi à créer une vraie communauté autour de toi, sans t’en rendre vraiment compte. T’as instauré des règles auprès de personnes qui n’avaient plus l’habitude d’en avoir, t’as réussi à t’imposer en tant que leader devant ceux qui ne reconnaissaient pas de maître, tout en leur laissant la liberté de s’opposer à tes décisions, parce que c’est la seule chose véritable qu’il leur restait. Peu de gens auraient été capables de faire ce que t’as fait, peu de gens auraient pris le temps de le tenter, à dire vrai. Mais tu ne le vois pas. Comme on dit, ce qui est normal pour les uns ne l’est pas forcément pour les autres. Et pour toi c’était évident que t’allais pas trouver des solutions pour t’en sortir et laisser les autres dans la merde. Parce que même si ça a pas l’air, t’es conscient que t’es sorti de la merde, majoritairement du moins. T’es toujours dans des histoires foireuses, mais quand on deale, faut pas s’attendre à autre chose. Tu t’es fait casser la gueule plus de fois que tu peux le compter, on t’a même laissé pour mort une fois. Pour te protéger, t’as décidé de jouer double-jeu, mais ça veut pas dire que c’est une bonne solution non plus. Non, t’es clairement pas encore dans le vert, mais quelque part t’es au-dessus de ceux qui sont là. T’as Jo’ si jamais t’as besoin et tu sais que t’es à mi-chemin entre ce qu’il a et ce qu’il avait. Mais toi tu veux pas sortir de la rue, pas tout de suite. C’est une volonté, en partie, parce que tu sais pas faire en société, cette société qui t’a rejeté autant d’années. Tu sais pas suivre des règles, tu sais que les seuls boulots que tu peux faire, ce sont ceux payés au black et avoir un patron, si t’as essayé dans tes jeunes années, ça t’a mené où t’es maintenant. Sans parler du fait que tu pourras plus aider personne. Tu les connais, ceux qui disent qu’ils vont revenir et que dès qu’ils auront une situation, ils aideront les autres. De beaux parleurs qui pensent tous ce qu’ils disent avant d’être happés par la vie et d’oublier. Comme Heather. Et tu donneras ton âme au diable avant de ressembler de près ou de loin à cette salope. Alors volontairement tu te fais chasser des trottoirs par les flics, tu erres dans les rues et tu connais le confort que chez le gigolo que t’as en pote, t’as rien à part la veste de ton cousin qui te rappelle encore vaguement la tronche qu’il avait et la guitare qui traîne dans un coin et qui est pas vraiment à toi mais dont tu te sers plus que les autres, la guitare avec deux cordes cassées et que t’as un mal fou à accorder.

Peut-être que c’est pour ça que tu grognes, que ton matelas, t’y tient. Peut-être qu’il y a plus que l’idée d’être tranquille sans toucher personne. Plus que le fait de pas dormir avec n’importe qui, même si, en général, les jolies nanas tu les baises, tu dors pas avec. Peut-être que c’est aussi parce que tu te figures ce matelas comme l’image d’un confort illusoire. T’en sais rien. Tu t’en fous, t’as pas envie de passer trois heures à débattre sur un putain de lit. Tu finis par capituler. ” Bon. Pour ce soir c’est bon. Mais je suis pas ton mec, si tu me touches, tu finis par terre.” Une nana qui vient d’être mise à la rue et qui a subi à la suite une rupture, une perte d’emploi et de logement … si c’est une pleurnicheuse et qu’elle est tactile, tire-toi une balle tout de suite, ça ira plus vite.

Tu restes un moment silencieux, alors que tu tires sur ta clope, installé. Tu sais pas pourquoi elle te raconte sa vie, là tout de suite. Pourtant, d’ordinaire, t’es celui qu’on évite, pas celui sur lequel on s’épanche en espérant une réaction autre qu’un haussement d’épaules. Est-ce que tu t’adoucis? Est-ce que ton visage est moins dur, pour avoir passé la nuit - ou la journée, dur de se rappeler maintenant - dans un vrai plumard ? Ou est-ce qu’elle ne sait tout simplement pas lire les signes que tu lui envoies clairement? Le genre de signes en néon flashy qui supplient de ne surtout pas te raconter de trucs personnels parce que tu ne sauras pas y répondre. T’es quand même le seul idiot capable de répondre à une annonce de décès par un “ c’est con”. “ T’as pas de famille?” Histoire de la déconcentrer du total foirage précédent, mais aussi de savoir pourquoi y avait pas une autre solution qu’un sac et une bande de clochards.

Comme si c’était pas suffisant, la voilà qui commençait à reluquer ta clope. C’est pas vrai … Typiquement humain, de vouloir plus encore que tout ce que t’as à donner. Il fallait s’y attendre. Pourtant, tu la lui tends. Samia pourra pas dire que tu fais pas d’efforts. “ Tu me piques déjà mon pieu, un peu plus un peu moins.” T’arriverais bien à taxer Jack, t’es sûr qu’il a une planque quelque part dans la baraque. Certain même. “ Mais je te prends au mot, tu m’es redevable.” Tu parlais pas vraiment de la clope. Tu parlais du squatt, de l’hébergement, du lit. De Samia, parce que ce qu’elle lui devait à elle, elle te le devait aussi à toi. C’était une affirmation autant qu’une menace. Oublie pas ce que tu me dois au cas où tu voudrais me la mettre à l’envers. Sous-entendu plutôt clair.


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(#) Re: Nothing ever comes without a consequence or cost + Katsper     Mer 12 Fév - 20:32
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› katarina & jasper

Tu en as entendu, des paroles sur Jasper, au commissariat. Tu en as entendu, des paroles qui lui donnait autant d'éloges que d'insultes. Ce qui t'a le plus frappé, c'est quand on t'a dit que cet idiot restait quasi volontairement dans les squatts comme il y avait eu vent qu'il était en train de s'en sortir. Qu'il restait là, en partie par choix, sans que les autres ne sachent pourquoi. Puis, il y a eu l'un des policiers en fond de pièce qui a soumis l'hypothèse: aider les autres. Ce serait ça, sa raison de rester dans ces squatts. Ce serait pour ça qu'il y serait encore, malgré qu'il soit sur la bonne voie pour partir. Certains ont roulés des yeux, ont râlé et ont dis que ce n'était pas vrai. Des commentaires désagréables en sont suivis avant que tu ne soupires d'agacement. Soupire assez bruyant pour faire taire quelques-uns d'entre eux, comprenant rapidement qu'ils étaient sur le point de perdre leur meilleure chance d'empêcher la mort de quelqu'un. Mais toi, tu es restée sur ce policier en fond de salle et son idée. Celle où ce fameux Jasper Clyde resterait pour aider. Et c'est ce à quoi tu crois, quand tu entres dans le squatt. C'est l'idée qui reste dans ta tête, qui envahis. Qu'importe cet air ronchon qu'il a sur la gueule et le fait qu'il ne semble pas apte à discuter. Rien à foutre, de ça. Tu sais qu'au fond, il veut aider les autres. C'est ce que tu crois, ce que tu veux croire, plutôt.

Tu lèves les mains à la défensive, petit regard amusé quand il t'autorise, à l'exception de ne pas le toucher. « C'pas dans mes intentions, j'ai dis que je resterais dans mon coin. » Du moins, c'est ce que tu es persuadée. Faut admettre, tu dors seule depuis si longtemps maintenant, tu te doutes que de dormir avec quelqu'un à côté, ça risque d'être horriblement chiant. C'est ce qui te semble logique, du moins. Même si le type a d'aussi beaux yeux, tu resteras loin quand même. Pour ne pas te sentir coincée, pour ne pas te faire envahir par une fournaise à tes côtés. Alors t'es persuadée, toi, que tu n'allais pas te coller, ne pas le toucher.

Il se sort une cigarette et vous discutez brièvement. Discussion légère, aux remarques sans trop de compassion. Tu ne t'attendais à rien d'autre, de toute façon. Ce n'est pas le mec le plus généreux ou humanitaire sur la planète. C'est pas de ce genre de personne que l'on parle. Et tant mieux parce que c'est gens-là, ils ne se foutent pas les pieds dans la merde avec un baron de la drogue, généralement. Tu te confies, tu vérifies ses réactions, tu observes. Tu pousses les limites malgré les signaux assez clair: Il en a rien à foutre. Sauf que tu dois arriver à le mettre en confiance. Et pour ça, éviter de se casser la gueule, ce serait bien. Tu roules des yeux, une fois de plus, comme s'il te sortait la plus grosse idiotie de sur terre. Pas de famille? Tu claques la langue d'agacement. « Tu crois j'serais ici si j'en avais? J'te croyais plus malin, Jax. » Après tout, ce n'est pas un mensonge, ça. Tu ne serais pas dans ce pays si tu avais encore des parents. Si on ne t'avais pas vendue pour avoir un peu de monnaie en échange et qu'on les laisse tranquille. C'était au moins ça de vrai dans tes histoires.

L'odeur de la cigarette glisse à tes narines et le besoin se forme, petit à petit. Tu test les limites, vois jusqu'où il est prêt à se faire coopératif. Tu vois déjà dans son regard la désapprobation reliée à ton regard sur sa clope. Tu t'attends à un refus, à une négation soudaine. À ce qu'il explose, peut-être même. Mais non, il te la tend et un petit sourire reconnaissant étire tes lèvres. Tu tires sur la cigarette, qu'une fois, qu'un peu, tel que mentionné avant de lui rendre. Tu souffles la fumée, véritable soulagement à l'âme. Un petit rire, encore. « Oh ça va, j'ai rien piqué, j'te rappelle. Ne me met pas le blâme dessus. » Et tu laisses le restant de fumée s'échapper, écoutant la suite, haussant un sourcil. « J'crois pas que t'as besoin de me menacer en plus, Monsieur "J'empêche-tout-le-monde-de-dormir". »

Ton regard se disperse encore une fois sur les autres, sur les gens autour, avant de revenir sur le tatoué. Tes iris clairs parcourent lentement les tatouages qui couvrent son bras. Et tu oses, tu cherches, tu découvres encore jusqu'où se trouve les limites. Tu prends sa main libre afin de mieux observer l'encre qui parsème sa peau dans un petit « Fais voir? » curieux. Et tu enchaines, baisse un peu la voix pendant ton exploration possiblement sommaire s'il venait à retirer son bras. « T'as des conseils à donner sur les gens d'ici? Qui à éviter, pour exemple. » Tu parles pour que seul lui t'entende, confidence soudaine, relevant les iris sur lui. « J'veux dire, autre que toi. » Et tu te moques encore un peu, petit sourire complice aux lèvres.
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(#) Re: Nothing ever comes without a consequence or cost + Katsper     Mer 12 Fév - 21:20
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Katarina & Jax

« And if the birds are just all the words flying along, singing a song, what would they do ? If they just knew what they could do.  »
T’en as vu passer des cas de figure. T’as vu de tout, devant tes yeux. T’as vu des gens qui se sont vus retirer leurs droits, leurs emplois, leurs maisons, parfois leurs enfants. De ceux qui sont tombés dans la drogue et qui n’ont pas su se rattraper, d’autres que la maladie a empoisonné au point de ne plus pouvoir assumer aucune dépense, certains prêts à fuir leur famille pour une raison ou pour une autre. Ou encore les étrangers, ceux qui venaient à la Nouvelle-Orléans avec l’espoir d’avoir une meilleure vie et qui se retrouvent rapidement sans le sou et dans le besoin de ne pas dormir sous la pluie. Y a eu de tout, et quelques trucs que t’as pas encore vu, t’en es persuadé. Malgré le fait que tu côtoies le pire tous les jours, t’es pas encore habitué à ce que la vie peut t’offrir de lugubre. Tu devrais, c’est pas comme si tu connaissais de choses à la chaleur et au confort, toi ça fait bien quinze ans que tu vis dans l’humidité et que tes os sont glacés. Et si tu les écoutes que d’une oreille, si tu ne compatis pas vraiment, parce que de la merde, t’en as traversé aussi et que t’auras pitié de personne, tu veux quand même les aider. Tu feras pas de miracle, c’est pas grâce à toi qu’ils deviendront chefs d’entreprise demain, mais tu les sors d’un peu de leurs problèmes. Tu réduis les addictions, tu leur files des couvertures, quand ils ont de la chance des matelas pour s’allonger, un toit au-dessus de la tête et des boîtes de conserve à bouffer. C’est tout ce que tu peux faire mais c’est un minimum. Puis tu leur donnes une communauté, le sentiment, même en étant rejeté par les autres, de faire partie de quelque chose, d’un tout, l’impression que le monde entier ne leur a pas tourné le dos, même si la main tendue, elle vient d’un gars de la rue comme toi, le mec à la grande gueule et à l’air bougon.

Tu laisses tomber l’histoire du matelas. Après tout, t’as plus rien à en dire, elle a mis sa patte et de toute évidence tu l’enlèvera pas tout de suite de là. Il faut savoir abandonner quand t’as d’autres chats à fouetter, c’est pas ce qu’on t’a toujours dit? Tu préfères en profiter pour la questionner. Y a sûrement des tas de raisons pour lesquelles elle aurait pu ne pas vouloir se rendre auprès de sa famille. Mais même si elle en avait une, est-ce qu’elle aurait vraiment envie de le partager avec quelqu’un comme toi? Quand bien même la situation serait plus complexe, c’est plus simple de dire qu’on a plus personne, c’est pas ce que tu fais, toi? Tu t’attendais sincèrement à une réponse différente? “ On sait jamais. La fierté ça fait des dégâts.” C’est ce qu’il s’est passé pour toi. Quelque part tu les as tes parents, même si tu peux bien t’imaginer qu’ils te laisseraient jamais revenir. Mais t’as jamais voulu, tout simplement parce que tu l’as choisi et qu’il y a de ces moments dans la vie, t’en es persuadé, que tu peux pas remonter, ces passages clés que tu peux pas annuler. Et ton départ, c’en fut un. Après la mort de Jordan, tout est devenu beaucoup trop toxique. Autant dire que c’est préférable comme ça. “ Moi qui pensait qu’on venait ici pour l’accueil 4 étoiles, je suis déçu.” Tu appuies tes mots avec une grimace feinte.

Tu souris, un peu lointain. Elle est vive, Katarina. Intelligente. A se demander ce qu’elle fout là, parce qu’on est d’accord que tous ceux qui se trouvent dans cette pièce ne sont pas des flèches. Et tu te comptes dedans. Tu lui fais toujours pas confiance mais t’es bien partie pour accepter que t’aurais pas réponse à tes craintes ce soir. Mais c’est que pour une nuit, peu importe que tu la crois sincère ou pas, non? “ C’est pas une menace, c’est un avertissement. T’es ici chez moi.” Et t’as aucune agressivité dans la voix. Tu préfères juste quand ceux autour de toi comprennent que les limites à ne pas dépasser, c’est toi qui les fixe, et que c’est pas parce qu’il t’arrive de sourire que tu peux pas foutre n’importe qui dehors. ça te plait jamais, de t’imaginer quelqu’un crever de froid par ta faute, quelque part, même si en général, ils le cherchent bien, mais c’est ce qui te permet de garder le contrôle.

Cependant elle ne semble pas s’en vexer outre mesure, puisqu’elle t’attrape le bras. Par réflexe, tu te dégages presque immédiatement. “ Tu vois, on est pas couchés que tu te colles. Me touche pas, c’est pas compliqué comme règle.” On pourrait se demander comment tu fais pour t’envoyer en l’air si tu parles comme ça à toutes les nanas, mais pour ta défense, en général, tes squatteurs, tu les touches pas, t’essaies même pas. Parce que ça foutrait tout le système en l’air et que tu gères pas une maison de passe, le mot irait beaucoup trop vite si t’en venait à profiter du malheur des demoiselles qui se pointaient, en deux temps trois mouvements t’aurais la réputation d’accueillir au chaud contre une pipe. Beaucoup trop dangereux. Pourtant, tu te fais un peu moins brusque “ T’as l’air d’aimer ça aussi, d’après ce que je vois.” T’étais pas le seul à être recouvert d’encre. “ Plus ou moins tous les mecs, sauf le gamin là-bas.” Tu désignes l’adolescent, toujours collé contre sa copine. “ Et Jack.Lui il est plutôt tranquille. Essaie de pas te retrouver seule avec eux sans témoins, je les connais pas assez pour savoir lequel d’entre eux serait assez con pour vouloir te violer.” Tu chuchotes aussi, réflexe humain quand la personne à côté de toi fait de même. Même si en soi, tu t’en fous royalement de savoir ce qu’ils pouvaient bien entendre. “ Si t’as besoin de quoique ce soit, va voir Samia. Tu comptes faire quoi demain?” Parce qu’elle avait demandé une nuit. Elle avait un projet ou elle comptait rester ici la journée? La laisser là sans surveillance c’était pas un plan qui te plaisait, mais t’avais de la bouffe à aller trouver.


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(#) Re: Nothing ever comes without a consequence or cost + Katsper     Mer 12 Fév - 22:05
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› katarina & jasper

Le plan se forme, petit à petit. Tu sais que ça ne se fera pas du jour au lendemain: Jasper n'était pas assez ouvert pour que tu puisses lui confier du jour au lendemain qu'il avait merdé et il y avait une personne qui voulait sa peau, voulait sa tête mise à prix. Alors tu devais prendre ton temps pour éviter de lui lancer une aussi grande information. Information dont il te rirait sans doute au visage ou il nierait. Dans tout les cas, tu devais le mettre en confiance d'abord. Parfois, tu te demandes pourquoi on t'a choisie toi et non une autre. Parce que toi, tu n'es pas exactement de la demoiselle toute douce et délicate envers qui on fait confiance les yeux fermés. Non, tu remets les choses en question et tu as un sale caractère. Tu ne fais pas dans la politesse. Une part de toi te dit que c'est peut-être ça, la raison. Qu'il faut quelqu'un de caractère pour le convaincre, pour lui tenir tête. D'une autre, il y a la crainte de tout faire foirer si tu oses dire un mot de travers. Si tu décides de tout claquer soudainement.

Tes épaules se haussent doucement à ses paroles. La fierté ça fait des dégâts, hein? Tu sais, tu t'en doutes. Tu en as vu plein, des gens se ravaler la fierté. Ces types qui remontaient leur pantalon avec cet air sur le visage, fier d'avoir épuisé une jeune fille et de lui avoir offert sa semence tel un cadeau alors que ce n'est qu'un cadeau empoisonné. Il n'y a aucun fierté à prendre quelqu'un pour un objet. On pourrait croire que tu fais pourtant la même chose, que tu utilises Jasper Clyde pour parvenir à tes fins. Ce serait plutôt la police, peut-être. Toi, tu ne veux que le protéger. « Je sais, oui. Mais c'est pas l'cas. Y'a bel et bien personne. » Personne que tu peux atteindre, ceci dit. Tu irais voir qui, de toute façon? Non, c'est mieux que tu restes avec toi-même et la petite vie que tu mènes. Un petit rire t'échappe pourtant, hors de tes lèvres alors qu'il parle du pseudo accueil 4 étoiles du lieu. « Y'a un peu de ça aussi, je crois. » Petit sourire en coin, regard légèrement complice. Ce sous-entendu que ce qui ferait de cet accueil un lieu "4 étoiles", elle est située près de toi. Lui.

Il te laisse tirer sur sa cigarette. Une fois, tel que promis et tu lui rends. Tu laisses la fumée quitter tes lèvres pulpeuses, avant de te défendre aussitôt sur les pseudos menaces. Parce qu'il est vrai: Tu n'as rien volé et tu n'allais pas te faire accuser de tel. Il ne manquerait plus que ça, de te croire accusée de quelque chose d'aussi faux qu'un vol de place. Si ça peut sembler banale dans la vie de tous les jours, ça pouvait rapidement porter préjudice dans un monde dans lequel ces gens vivent. Dans la rue. Tout devient important à ce stade, à ce point de vie. Parce que tout est rendu vital, tout est nécessaire, tout pourrait peut-être sauver un peu de leur vie ou offrir une paix sommaire et temporaire. Tu sais que ce n'est rien de facile, alors tu allais te battre pour ce que tu as fais ou non. À commencer par quelque chose d'aussi simple. Sauf qu'il te reprend. Ce n'est pas des menaces, qu'il dit. Ce n'est qu'un avertissement. Tu roules pourtant un peu des yeux à ses paroles. « Ça va, j'suis pas une gamine non plus. Ça fonctionne comment, avec trois avertissements t'es viré ? » Tu inspires lentement, laissant ton regard clair percer le sien. « Respire un coup, ça va. J'suis pas ici pour démolir tes règles, d'accord ? »

Sauf que le vent tourne et tu fais une petite bêtise. Ta main ne peut pas résister d'attraper son bras afin d'observer les tatouages qui s'y trouvent. Tu as cependant à peine le temps de prendre sa main afin de mieux en regarder l'encre parsemant la peau qu'il la retire déjà et tu soupires en entendant ses paroles. « J'me colle pas, merde, j'ai juste voulu voir tes tatouages. Apprend à différencier, un peu! » Tu râles sans pour autant lever la voix. Un autre soupire, plus agacé, t'échappe encore une fois pour ensuite lâcher, un peu plus distante un « J'vais pas t'brûler non plus... Mais parfait, j'te touche pas. Compris. » Et tu sembles presque faire la gueule tandis que tu gardes tes mains contre toi, l'accent claquant contre ta langue cette fois. Tu en étais prête à oublier cette question murmurer, l'espace d'un instant. Tu t'enflammes parfois trop vite, Katarina. Tes perles se baissent sur tes mains tatouées tandis qu'il te fait pourtant la remarque. « J'aime bien, oui. J'te montrerai, si tu veux. À condition de pouvoir voir les tiens en échange, par contre. » Tes lèvres s'étirent brièvement, dans l'ombre d'un sourire tandis que tu écoutes finalement la suite. Les gens à éviter, donc. Tu détournes les yeux afin de regarder le dit gamin avec ce que tu présumes être sa copine, les observant là, enlacés. Et il y a quelque chose d'admirable malgré la tristesse que la scène éprouve. De les voir là, l'un pour l'autre. Se suivant possiblement jusqu'au bout du monde au point de devenir l'essence de survie de l'un et l'autre. Un amour fort, finalement. Un truc que t'as jamais connu. Une ombre de tristesse parcourt à peine tes pupilles tandis que tu écoutes le reste des chuchotements. Et tu pinces un peu les lèvres lorsqu'il parle de viol, le coeur se serrant et la gorge semblant rétrécie, difficile d'en déglutir correctement. Tu hoches doucement la tête lorsqu'il termine. « D'accord. » Et tu hésites une seconde avant de demander, à moitié dans la taquinerie comme la précédente phrase à son sujet. « Tu ne t'es pas inclus dans le lot. J'dois me méfier de toi aussi ? » Ça tente de sonner comme une blague, c'est peut-être qu'à demi réussi.

Demain. Qu'est-ce que tu comptais faire ? De la recherche de terrain, d'informations, idéalement. Te lever tôt si possible, tenter de questionner autour, observer le fonctionnement. L'observer lui, surtout, sur sa façon de faire ses journées. Il y a un début de plan dans ton esprit, une idée générale de ce que tu comptais faire sans pour autant que ce soit formé et coulé dans le béton. Tu n'avais rien à dire aux policiers encore, de toute façon. Finalement, tu hausses un peu les épaules. « À vrai dire, j'en sais rien. J'ai demandé à Samia pour ce soir parce que je me doutais que c'était sûrement ... complexe, d'intégrer comme ça à la dernière minute, demander une place alors qu'il n'y en a peut-être pas vraiment. » Tes doigts viennent triturer ton pull quelques secondes avant de cesser, comme si tu te rappelais des paroles de Jax quelques minutes plus tôt. « Dans les faits, j'ai aucun plan ni nul part où aller. Donc ce sera de trouver un autre endroit pour dormir, j'imagine, si vous n'avez pas de place ici pour une personne de plus. » Ça sonne comme un aveu, mais ta disponibilité est toute planifiée après tout. Tu ne comptes pas aller ailleurs, ne compte pas aller nul part. Tu veux simplement obtenir ta place plutôt que de l'imposer. Un pas de plus vers la confiance envers le tatoué devant toi.
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(#) Re: Nothing ever comes without a consequence or cost + Katsper     Lun 2 Mar - 3:49
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Katarina & Jax

« And if the birds are just all the words flying along, singing a song, what would they do ? If they just knew what they could do.  »
Tu passes tellement de temps à te soucier des autres, à leur trouver de quoi se nourrir, plus ou moins en tout cas, de quoi se loger, même si c’est loin d’être le grand luxe et que vous êtes tous entassés dans la même pièce comme une colonie de vacances qui aurait mal tourné, avec une odeur de transpiration et de saleté, parce que tous n’ont pas la chance que tu as d’avoir quelqu’un chez qui crécher quand t’as besoin de te sentir propre. Tu ne te fais pas d’illusion non plus, t’es assez souvent dans la rue pour avoir l’odeur qui te colle au corps, mais elle est moins présente chez toi que chez les autres. Moins présente chez Katarina aussi, mais c’est plutôt logique si elle s’est retrouvée à la rue le jour même. Tu ne fais que ça, réfléchir aux moyens à ta disposition pour les aider, et parfois même les réinsérer, d’une façon ou d’une autre, d’un contact ou d’un autre. Samia t’aide beaucoup pour ça, elle connait des gens. Et sans doute qu’elle est là par choix autant que toi, parce que de tous ceux présents vous êtes les seuls qui auraient pu s’en sortir depuis un moment. Mais tu les vois, ceux qui se relèvent. Ils ont beau dire qu’ils n’oublieront jamais et qu’ils feront tout pour sortir les copains de la merde, mais c’est chacun pour sa gueule et une fois redevenus visibles par le reste de la société, on ne veut plus retourner là où on était rien. Compréhensible. Pourtant vous deux, vous êtes importants ici. Peut-être que c’est cette notion là qui vous fait rester, cette idée que quelqu’un d’autre que vous s’appuie sur votre regard et vos actions pour vivre.

T’en fais pas moins de belles conneries, tu deales, tu t’es fait casser la gueule plus d’une fois et t’as de ces liaisons dangereuses avec les flics qui te font frôler et la taule et la mort plus souvent que tu ne pourrais le désirer. Mais tu fais des conneries pour toi, pour te fabriquer un semblant d’utilité, de motivation. Parce que si t’avais pas tout ça tu sais bien que tu serais crevé dans un fossé depuis longtemps, une aiguille dans le bras. ça te fait oublier tout ce que t’as pas, ça te fait oublier Heather et ta solitude, cette confiance que t’accorde pas te concernant. Tu te voiles pas la face, quand t’étais avec l’autre salope, t’étais bien plus heureux, c’est quelque chose qui te manque parfois alors que tu te connectes plus avec grand-monde. C’est pas elle, c’est ce que ça impliquait. “ Ok. T’as plus grand-chose à dire au sujet de la famille, pour le coup. T’as pas franchement envie de lui demander des détails et t’es pas sûre qu’elle en donne. Après tout elle te connait pas et t’ira pas lui raconter ta vie, tu vois pas pourquoi elle le ferait. Si elle était comme ça, elle baisserait sans doute plus dans ton estime qu’autre chose. Non pas qu’elle atteigne des sommets pour le moment mais c’est plus que ce que la plupart des êtres humains récoltent quand ils sont en ta présence, t’as une fâcheuse tendance au jugement et à l’indifférence. Comme quoi tu fais des efforts.

Katarina se met sur la défensive presque automatiquement quand tu la mets en garde. Ce n’est pas quelque chose que tu retiendras, après tout t’aurais réagi de la même façon à sa place. Samia pourrait te reprendre, si elle n’avait pas détourner son attention sur quelqu’un d’autre. Fous-lui la paix, elle vient d’arriver et elle a d’autres soucis que ta paranoïa à gérer. Mais on se refait pas et si t’es capable d’empathie quand tu le veux bien, c’est pas vraiment un de ces soirs. “ Il t’en faudra pas trois je te rassure, un seul est suffisant. Si t’as vraiment besoin d’être là tu trouveras le moyen de faire avec. On verra.” T’insistes pas plus. De toute manière il n’y avait vraiment rien de plus à en dire pour le moment. Elle aura bien l’occasion de voir où tu veux en venir si elle commence à déconner.

L’atmosphère se détend un peu, légèrement, malgré ton recul clair lorsqu’elle t’attrape le bras. T’y peux rien si tu laisses personne, ou presque, te toucher. T’es comme un chat de gouttière à qui on aurait donné trop de coups, t’es méfiant et t’as presque l’impression qu’autoriser le moindre contact te ferait perdre le regard que tu portes sur les gens. Et t’as besoin de ça pour te sentir un minimum en sécurité. “ Je t’en montrerais quelques uns, alors, parce que je suis curieux. Le tatouage, c’est une façon comme une autre d’appréhender les gens. T’en apprends plus facilement sur eux en regardant comment ils encrent leur peau qu’en leur parlant, c’est un fait. “ Y en a certains que je montrerais pas sans une bouteille de Jack dans le nez, par contre. Se faire tatouer quand t’es bourré, c’est jamais une bonne idée.” T’en as tellement qu’au final, un ou deux qui te foutent la honte, t’en fais pas une tragédie. c’est pas comme si t’avais la thune d’y faire quoique ce soit en plus de ça.

Ton regard s’éparpille sur la salle alors que tu demeures pensif. Tu les protèges, tous ceux qui se trouvent là, mais tu ne leur fais pas confiance, c’est peu de le dire. Pas par rapport à toi mais surtout pas par rapport aux nouveaux qui pourraient s’aventurer par mégarde non loin d’eux. Cependant, la question qu’elle te pose, appréhension - peut-être? Tu es plutôt mauvais pour décrypter les émotions chez tes interlocuteurs - cachée par une vague plaisanterie, ramène ton attention sur elle. “ Pour une possible agression y a pas de risque, je préfère mes conquêtes … Conquises, on va dire ça comme ça. Pour le reste, je te laisse juger. Si j’étais toi je me méfierais de tout le monde. Vaut mieux préparer le couteau toi-même que de te le recevoir dans les côtes.” L’idée était là et elle marchait tout aussi bien à l’inverse. Ce n’était pas parce que tu te montrais plus ou moins courtois que la confiance s’installait, loin de là. “ Je parle au sens figuré, au cas où, personne a de couteau, à ma connaissance.” Les armes étaient prohibées ici, c’était une évidence, mais savait-on jamais qu’elle prenne peur et qu’elle décide de donner un sens littéral à tes propos. Tu serais pas dans la merde, hein, compte tenu que ce serait de ta faute.

Tu hoches la tête. Pas de plan, nulle part où aller et la question qui reste en suspens dans les airs. Est-ce qu’elle pourrait vraiment rester? T’es pas encore fixé sur la question et pour le moment, tu t’es engagé pour une nuit. Si elle veut plus, il faudra qu’elle mette la main à la patte, c’est déjà dur pour toi de trouver le strict minimum de bouffe pour tout le monde, alors les efforts ça se partage. Tu prends personne vraiment gratuitement. Mais tu le lui diras pas. C’est pas ton boulot de mâcher la réflexion à tout le monde. Première nuit offerte mais pour le reste, démerde toi pour te montrer utile. “ Je vois. Y a la gare, au pire des cas. Parfois y en a qui arrivent à y passer la nuit sans être virés. C’est pas trop mal.” Tu lui proposeras rien, pas encore. T’as trop de bouches à nourrir et pas assez de volonté. Qui vivra demain verra, n’est-ce pas? Les décisions sur un coup de tête, ça te connaît.



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(#) Re: Nothing ever comes without a consequence or cost + Katsper     Mer 11 Mar - 17:49
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› katarina & jasper

Tu es là pour le protéger, pour analyser la situation. Pour tenter de comprendre dans quel foutoir le type s'est ramassé et comment il a fait pour se ramasser jusque là. Tu devais trouver des informations sur tout, parce que la police n'en avait pas assez à ton goût. Des prénoms, quelques commentaires, mais sans plus. Tu ne sais pas où trouver le gars qui en veut à Jasper, tu ne sais que trop peu à son suet. Et Jasper, lui? Quelques traits de personnalité, mais c'est tout. Alors tu dois trouver des informations, beaucoup, sans doute trop. Et tu sais que ce n'est pas lui qui va tout te donner sur un plateau d'argent. Tu vas avoir besoin de creuser, Katarina, tu le sais bien trop. Et tu as besoin de creuser agilement parce que tu ne sais pas quand le temps risque de te manquer. Personne ne sait quand l'attaque, la récolte, sera prévue pour la tête de Jasper. Il n'y a aucun indice à ce sujet. Ça pourrait être demain matin, dans une semaine, peut-être même trois mois, qui sait. Alors il fallait que tu agisses, que tu grimpes dans l'estime de l'homme en face de toi... Bien qu'il ne te rendait pas la tâche facile et que ton caractère de merde prenait le dessus.

Tu tentes de le rassurer un peu, au travers de tes paroles peut-être trop acides. Tu tentes de lui faire comprendre que tu n'es pas là pour détruire ce qu'il a monté, créé. Tu essaies de lui faire comprendre que tu n'es pas une menace, en somme. Sauf que Jasper, il ne fait pas confiance au premier venu. Et la preuve est là, tandis qu'il te répond, après ta moquerie. Peut-être qu'avec de la chance, il n'oublierait tout de même pas ce que tu lui as dis. Que malgré sa réaction, il l'avait compris, noté quelque part dans son esprit. T'es pas là pour foutre la merde, au contraire. Tu es là pour la prévenir au mieux que tu peux. Tu roules tout de même des yeux à ses paroles, soupirant. « J'ai dis que je cherchais pas à détruire tes règles. Respire, merde. » C'est probablement lâché de façon trop calme, un brin découragée, malgré les paroles lancées.

Tu trouves le moyen de merder, pourtant, tandis qu'il retire aussitôt son bras dès que tu l'as touché, comme si tu l'avais brûlé. Et c'est à ton tour cette fois, de réagir avec plus d'aplomb, incapable de faire autrement quand il se déprend et se met à râler. Tu voulais juste voir les tatouages et ça a peut-être été maladroit, mais tu n'as quand même rien fait de mal. Sauf qu'heureusement, l'ambiance se transforme tandis qu'il parle des tatouages. Tu lui proposes de lui montrer les tiens, à une seule condition. Voir les siens en échange. C'est la moindre des choses, après tout. Et tes lèvres s'étirent doucement quand il ose enfin dire que oui, il t'en montrera. Tu apprécies les paroles, même s'il dit que ce n'est que par curiosité. Parce qu'il aurait très bien pu refuser, dire non, t'envoyer te faire foutre. Mais, non, il accepte. « Y'en a que tu veux voir maintenant? » Tu ris doucement d'abord, écoutant la suite. Tu claques légèrement la langue contre le palais, semblant aussitôt chercher quelque chose du regard. « Bon, alors où est-ce que j'peux trouver une bouteille de Jack, ici... » Puis tu ramènes le regard vers lui, sourire amusé aux lèvres. Tu l'embêtes un peu, seulement. « J'te l'accorde, par contre. Les tatouages quand on est bourrés, c'est pas... C'est pas toujours le choix le plus judicieux, autant dire. » Tu laisses en riant. Parce que ton tramp stamp, franchement, ce n'était pas la meilleure idée de ta vie, autant l'admettre.

Puis tu le questionnes. Tu lui parles de ces gens à éviter, il te parle de viol et tu ressens ton ventre qui se tord. Au final, tu parles de lui parce qu'il ne s'était pas inclus dans le lot, dans la discussion. Finalement, il admet qu'il préfère ses conquêtes consentantes et ça semble te soulager, les épaules se relâchant un peu en guise de réaction. « Va pour faire attention et me méfier de tout le monde, alors. » Ton regard se perd un peu sur ses traits, sur ceux qui forment son visage, tandis que tu réfléchis, analyses. Il a des conquêtes, donc. Est-ce que ce serait l'une des raisons qui fait qu'il s'est mis quelqu'un à dos? Qu'il a couché avec la mauvaise personne, peut-être. Sa dernière phrase te ramène pourtant sur terre, à la réalité. Tu hausses les sourcils dans un « Hm? » de curiosité d'abord, avant de comprendre ce qu'il avait dit, puis tu hoches la tête. « Oui j'me doute que t'as pas exactement envie de tomber sur un cadavre, en même temps... » Et ton regard se ramène sans trop réfléchir sur les deux jeunes adolescents collés l'un à l'autre. Ils sont adorables, vraiment, malgré la triste situation. Il y a une partie de toi qui se demande si tu n'avais pas vécu tout ça, tout ton passé, si tu y aurais droit. À ça, à cet amour qu'ils semblent partager. Si tu n'avais rien subit de tout ça, peut-être serais-tu normale au lieu de fuir les moindres rapportes physiques. Peut-être que tu serais réellement en couple, à l'heure qu'il est. Ton coeur se pince, un peu, juste assez pour te faire détourner le regard du petit duo.

Tu lui laisses sous-entendre que tu n'as pas d'endroit où aller, où dormir. Pourtant, tu pinces un peu les lèvres face à sa réaction, face à ses paroles. Il te propose un autre endroit directement et c'est comme ça que tu comprends qu'il y a plus encore à travailler. Que la confiance est loin d'être installée. Pourtant, il y a ce regard. Ce regard qui semble avoir peur, mais qui tente d'être caché, contenu. Ce n'est pas réellement le cas, mais tu te dois te mettre dans la peau de ce rôle. Tu ne t'obstines pourtant pas, déglutissant légèrement, lançant un petit « D'accord. » typique d'une jeune femme qui n'a aucune idée de ce que sera fait son avenir demain et qui s'en inquiète. Tu inspires lentement, gratte légèrement la nuque puis tu parles de nouveau. « Est-ce que... T'as besoin d'aide sur un truc, demain? Quelque chose que je peux faire pour compenser la nuit de ce soir. » Au moins, c'est de bonne volonté et tu te dis que ça ne peut qu'aider en ta faveur de proposer ton aide.
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(#) Re: Nothing ever comes without a consequence or cost + Katsper     Mer 11 Mar - 19:11
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Katarina & Jax

« And if the birds are just all the words flying along, singing a song, what would they do ? If they just knew what they could do.  »
Ce squatt, tu l’as bâti du début à la fin. Ce système a mis des années à se mettre en place, à marcher correctement. En regardant derrière toi, tu te demandes encore quelle sorte d’énergie t’as pu avoir pour pas te barrer directement, mais au fond, t’en es fier. C’est ce que la plupart des nouveaux arrivants ici ne comprennent pas, c’est pour ça que Samia te supporte et se montre encore douce avec toi alors que t’es conscient que parfois, elle aurait bien envie de t’en foutre une juste parce que tu respires et que tu l’agaces plus qu’autre chose. C’est le travail de toute une vie que tu offres là. Tu le sais, au fond de toi, que tu feras rien de plus, rien d’autre, dans ta misérable vie, que tu risques de crever du jour au lendemain dans l’indifférence générale. Tout ce que t’as à offrir, c’est ça, ce coin de vie, loin du paradis dont on pourrait rêver mais mieux que l’extérieur, mieux que la pluie battante et les trottoirs sales. Un semblant de sécurité dans un monde où rien ne semblait aller. Et c’est pour ça qu’elle pourrait te dire n’importe quoi, ce qu’elle voulait, vraiment, tu ne lui ferais pas confiance pour autant. Pour accueillir les plus démunis, le squatt était le lieu parfait. Mais qu’on te pende sur le moment si, même l’espace d’une seconde, tu laissais ces mêmes sans-abris détruire tout ce en quoi tu avais dévoué la plus petite parcelle de ton énergie. Alors tu soupires. “ Comprends bien que ce que tu me dis, j’en ai rien à foutre. Montre-le et on sera tranquilles. Quand t’auras passé dix ans à jouer au daron avec des camés, des voleurs et des fugueurs , hésite pas à venir me conseiller sur la façon de gérer mon squatt. Avant ça, tu fais comme tout le monde, tu te tiens bien et y a pas de raison que ça se passe mal. ” Tu restes calme, t’es peut-être un peu agressif parce que c’est ta façon de parler, mais c’est pas forcément dirigé contre elle. Tu commences toutefois à comprendre que certaines personnes ne peuvent pas vraiment saisir ce que cette communauté implique. Après tout, comment le pourrait-elle? Y a un fossé entre elle et toi, celle qui vient d’arriver et celui qui se bat presque pour respirer depuis quinze ans. Y a un monde qui vous sépare, et tu sais pas lequel est le plus évident à encaisser.

Pourtant la situation se démet peu à peu de sa tension lorsque le sujet des tatouages arrive. Tant mieux, l’atmosphère commençait à se faire lourde, c’était peu de le dire. T’aimes parler de ça. T’as pas grand-chose à offrir et pourtant, t’as la fierté d’avoir sur le corps comme une oeuvre d’art à part entière. Ta peau vaut sans doute plus cher que ta conscience, ce serait presque triste à dire. Tes deux passions, la musique et le tatouage. Les seuls moments où tu peux montrer un peu d’entrain dans tes paroles, un peu de curiosité dans celles des autres. T’as toujours réussi à te faire des connaissances dans ce milieu là et à négocier tes plus belles pièces. T’as aussi des ratées, des moins belles parce que faites par des tatoueurs qui se lançaient. Mais tu les paies pas autrement que par des bières et de la drogue, alors tu peux pas spécialement te plaindre non plus. “ Si tu me montres tes côtes je te montre les miennes.” Il y a quelque chose qui te fascine sur ces tatouages là. Notamment par la douleur. Même si chaque personne la gère différemment, tu n’en connais pas une seule qui n’a pas eu envie d’arrêter en sentant l’aiguille passer dans cette région. Ce qui rend généralement l’acte beaucoup plus puissant. Peu importe ce que tu te tatoues, c’est important. Pour toi ça l’est, en tout cas. Amusé, tu hausses les épaules. “ Tu te demandes vraiment où tu peux trouver de l’alcool dans un squatt? T’es vraiment pas habituée hein.” Super tact. Mais en même temps tu pourrais parier sur le fait qu’il y avait au moins dix bouteilles pleines et autant de vides disséminées dans la pièce et sous les minces couvertures de ses occupants. “ Heureusement qu’on les noie dans la masse hein.” Vous devez être équivalents, niveau marquages.

Tu ne lui réponds plus, ensuite, te contentant d’acquiescer. Tu l’observes glisser son regard jusqu’aux adolescents. Si ce qu’elle t’avait dit était vrai, il était possible que la simple vue du couple lui rappelle celui qui l’avait quittée un peu plus tôt. Tu ne pouvais pas vraiment te mettre à sa place, pas pour ça. L’amour, ça a été un poison pour toi, mais un poison dont tu ne te souviens que trop peu, l’idée flou d’une relation heureuse s’était faite dans ton esprit mais évanouie depuis presque dix ans. Maintenant il n’y avait plus rien d’autre que le sexe de temps à autre, les sentiments en étant exclus presque à chaque fois. C’était sans doute triste mais ce n’était pas comme si tu pouvais espérer quoique ce soit à ce niveau là, pas avec ta situation. Alors tu avais fait une croix dessus. Tu n’étais de toute manière pas le seul être humain qui mourrait sans avoir réellement été aimé.

Peut-être par sa volonté, ou la tienne, ou probablement les deux, la conversation redémarra. Sans doute que trop s’épancher sur ce genre de pensées n’était pas vraiment une bonne chose. Mieux valait rester les pieds sur terre et ne pas imaginer l’inimaginable. Katarina sembla déçue à la mention de la gare. C’était normal, facile, d’être ici. Facile pour elle, beaucoup moins pour toi. “ Vois avec Samia, j’ai des choses à faire demain, je serais probablement pas énormément là et c’est elle qui s’occupe de la gestion des stocks la plupart du temps.” T’as un oeil dessus, tu contrôles, mais elle est plus à même de dire de quoi le squatt manque le plus. Nourriture? Eau? Repos? Premiers secours? Toi t’en sais rien, pas aujourd’hui en tout cas. “ Mais si tu veux vraiment aider trouve-toi une solution. C’est le mieux que tu puisses faire.” Tu retiens un baillement. T’as pas avoir dormi, c’était apparemment pas suffisant. “ Je vais m’allonger maintenant. Je suis crevé et demain je me lève en même temps que le soleil.” . Tu bouges ta veste en cuir pour t’en faire un oreiller et sans plus de cérémonies, tu t’allonges. Il fait trop froid pour que t’enlèves quoique ce soit, l’hiver étant encore là, alors tu te contentes de fixer le plafond de ton côté du matelas. Les conversations, dans le reste de la pièce se font plus discrètes. T’es apparemment pas le seul à avoir eu cette idée.

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(#) Re: Nothing ever comes without a consequence or cost + Katsper     Mer 11 Mar - 20:19
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› katarina & jasper

Un soupire d'agacement t'échappe quand tu l'entends encore se mettre sur la défensive, t'expliquer qu'il n'en a que faire de tes paroles, que tu n'as pas un mot à dire parce que tu n'y connais rien. Non, bien sûr que non. Dans les faits, tu es la jeune femme qui passe sa première soirée dans la rue. Tu n'es pas celle qui a grandit là-dedans ou presque. Toujours est-il qu'il est obstiné et ça t'embête. Ta voix est douce, mais un brin agacée quand tu lui réponds. « Mais ta gueule, j'ai dis que j'avais compris. J'suis pas là pour te dire quoi faire et je sais que c'est toi qui mène. Inutile de le dire chaque fois, c'est lourd. » Tu ne bouges pas, ne le touche pas. Tu n'as qu'un regard à mi-chemin entre le sérieux et le "tu fais chier là". Parce que tu lui dis sans cesse que tu as compris et lui, il surenchéris. Tu pourrais le comprendre, au fond. Il a bâtit ça tout seul, c'est normal qu'il y tienne, à ce squatt. Sauf que t'es pas une menace, merde. T'es chiante, oui, mais t'es pas une menace.

Heureusement, ça se dissipe, la tension se calme et vous parlez de tatouages. Parce que c'est plus simple de parler de quelque chose qui vous relies et tu espères gagner un minimum de point de cette façon. Vous parlez de tatouages, de vous les montrer l'un à l'autre. Qu'il acceptait ta curiosité à voir les siens seulement si tu les montrais en échange. Puis, il demande à voir celui sur tes côtes. Tu ne sais pas pourquoi cet endroit spécifique, tu présumes que c'est parce que c'est sensible et que donc, ça prend davantage de volonté pour arriver à faire faire ces tatouages. Ils sont généralement plus personnels, aussi. Ce n'est pas exactement faux, d'ailleurs. Tu n'hésites pas, aussi, afin de relever doucement le pull après t'être tournée de côté. Ce sont des paroles inscrites, de la chanson de Nothing else matters s'il avait moindrement un peu de goût musical. Il peut probablement apercevoir le reste, d'ailleurs. Le début du tracé de la couronne entre tes seins, considérant que tu as remonté ton pull en t'arrêtant tout juste avant ta poitrine. Les autres se veulent cachés par ton pantalon et celui sous ton sein droit est caché par le chandail encore. Tu le laisses regarder, délaissant un rire à ses paroles. « Et toi tu ne sembles pas comprendre l'humour. Ce n'était pas une réelle question... Mais crois-moi, je te trouverai une bouteille de Jack pour voir tes autres tatouages. » Et le sourire flotte sur tes lèvres, jusqu'à ce que tu ne te retrouves à perdre tes iris sur le jeune couple.

Finalement, le sujet change, dérape et vous parlez de demain. Tu tentes d'ouvrir une porte, mais ce n'est pas encore gagné, visiblement. Il te dit de parler avec Samia, de te démerder. Après tout, tu es une bouche de plus à nourrir et ça, ça complique pour beaucoup la situation de tout le monde, sûrement. « Tu dois faire quoi, toi, demain? » Ça sonne comme de la curiosité, c'est davantage pour des informations à obtenir. Ce n'est pas seulement que tu voulais savoir où il ira. Tu devais le savoir, tout simplement. C'est ton boulot, après tout. C'est ce que tu te dois de faire. Puis, il admet qu'il va se coucher, s'étendre, tenter de dormir. Normal, ça épuise, la rue. Tu hoches tout simplement la tête, l'écoutant. Il se lève en même temps que le soleil. Tu notes l'information dans ta tête, puis tu t'étends à ton tour. Tu bouges un peu le petit sac que tu as amené avec toi afin de t'en faire un oreiller à ton tour.

La nuit se veut compliquée, ton esprit tourne et retourne les informations dans ta tête. Un truc sans fin et horriblement chiant. Tu tentes de compléter des pièces du casse-tête, mais tu n'as pas encore assez. Éventuellement, pourtant, tu parviens à t'endormir, l'épuisement prend le dessus sur tout le reste. Ton corps cesse de combattre, cesse d'être sur ses gardes et le sommeil se pointe. Le problème, Kat', c'est que tu n'as jamais dormi avec qui que ce soit. Tu as promis des choses que tu ne sais pas, finalement. Et ton corps, il a froid, il cherche la première source de chaleur possible à défaut de cette couette dans laquelle tu as l'habitude de t'emmitoufler. La pièce n'est pas chauffée non plus, les corps présents ne sont pas suffisant. Alors c'est un automatisme: il cherche la source de chaleur la plus près, soit Jax. Le corps endormit roule sur le côté afin de te coller au tatoué, un bras se glissant contre le ventre pour atteindre la taille et la tête se niche au creux du cou. Tu ne t'en rends même pas compte, n'a pas conscience de tes gestes. Ton corps endormi ne fait que lâcher un petit soupire de satisfaction par la chaleur plus que la bienvenue. Et tu es bien. Probablement plus que dans ton propre lit, sans prendre conscience que c'est simplement le confort d'être collée à quelqu'un, sensation inconnue et nouvellement découverte tandis que tu restes là, plongée dans tes rêves.
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(#) Re: Nothing ever comes without a consequence or cost + Katsper     Mer 11 Mar - 21:00
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