@gaïa alvarez & @amanita sandow Ce matin n'est pas différent des autres. Je me réveille en sursaut des suites du bruit strident que fait mon réveil. Il faut vraiment que je change cette sonnerie inssuportable qui me fait passer à côté d'une bonne crise cardiaque matinale. Je m'étire, ça craque un peu, un pied puis l'autre, je prend contact avec le sol. Je m'approche de la fenêtre et ouvre mes volets. Il y a du soleil, quel temps magnifique. Je laisse, le temps de quelques secondes, les rayons se poser sur la peau de mon visage encore un peu endormi, l'air du matin est frais, c'est un régal. Alice, ma coloc, doit certainement être en pleine nuit, je l'entend au calme qui reigne dans notre appart. Sans faire de bruit, je prépare mon thé (rien à faire, je n'aime pas le café, l'ordeur me porte au coeur c'est une horreur). Pendant que l'eau chauffe à petit feu, je file sous la douche, ce petit plaisir du matin indispensable pour un réveil optimal. Bref, le thé est bu, le fruit mangé, les dents lavées, les cheveux pas forcément coiffé et un peu de rimel pour décorer les cils, je pars pour mon travail.
J'ai la chance de pouvoir y aller à pied, enfin en skate pour être exacte. La boutique n'est qu'a une dizaine de minutes de chez moi. Je ne suis pas le genre de personne avenante, surtout dans la rue. Si j'en crois Alice, j'ai cru comprendre que j'avais souvent le visage fermé et que ça ne donnait pas envie de me parler. Parfait, les liens sociaux ne sont pas vraiment une passion alors ça profite à tout le monde. Je retrouve Mo, mon patron qui arbore tous les jours ce sourire rassurant. Avec lui, je suis obligée d'être avenante, il a tant fait pour moi ! Un bonheur de travailler avec lui au quotidien.
Bref la journée se passe, nous n'avons eu que deux clients, mais de qualité. Ils sont restés un long moment dans la boutique, a essayer quelques instruments, l'un d'entre eux était un saxophoniste, je me suis bien entendue jointe à lui le temps d'un morceau improvisé. C'est pour ça que j'adore mon travail, pouvoir jouer et entendre de la musique toute la journée, y a rien de mieux. Le deuxième client était un riche papa qui souhaitait offrir un violon à sa fille adorée.
Il est temps de rentrer. Je ferme la boutique, encore une bonne journée me disais-je. En rentrant je passe non loin du parc, me retrouve dans une ruelle plutôt déserte pour le quartier. Je continue d'avancer sur mon skate et évident je me rétame. Une pierre en plein milieu sur la voie m'a déséquilibrée. Tout se passe alors très vite, alors que je me relève, je sens un souffle rauque dans mon dos. Dans la pénombre, un homme de grande taille se dessine et j'entends "Alors poupée, qu'est ce que tu fais par ici, toute seule ?" Il m'a vraiment appelée poupée ? C'est une blague ? Bon le problème c'est que je suis une bonne musicienne mais niveau combat, j'suis une zéro ! Aucune notion, jamais mèlée à une bagarre, rien de tout ça. Sans demander son reste, l'homme s'approche de moi et m'attrappe par le bras, aoutch, sacrée poigne. "Lachez-moi !", c'était comme pisser dans un violon. Je tente de libérer mon bras de son étrainte, je cherche quelque chose à attraper soit pour m'y retenir, soit pour lui lancer en pleine face.
@amanita sandow & @gaïa alvarez Les derniers dollars de Gaïa venait de partir dans un méga hamburger et une énorme portion de frittes. Elle n'avait pas mangé depuis la veille au soir et son estomac commençait sérieusement à crier famine. La jeune femme se débrouillait pour pouvoir manger au moins une fois par jour mais il lui était déjà arrivé de passer jusqu'à trois jours sans rien avaler de solide. Certes, avec un paquet de clope, elle aurait de quoi s'acheter trois sandwichs au rayon snacks d'un magasin mais ne cherchez pas à trouver la logique. Putain de merde, ça faisait un bien fou d'engloutir tout ça. Oui engloutir. "Manger" était un terme un peu trop propre pour la façon dont elle enfournait le sandwich dans sa bouche telle un serpent déboîtant sa mâchoire pour dévorer sa proie.
Son repas terminé, Gaïa s'alluma une clope et se leva de son banc. Elle balança ses déchets dans la première poubelle venue et se mit à arpenter les rues de la ville sans trop savoir où ses pas allaient la mener. Arrivée dans une ruelle calme, son regard fut attirée par une jolie blonde sur un skate, à une centaine de mètres. Un sourire étira ses lèvres avant de faire place à une grimace quand elle se rétama au sol. Mais ce fut ce qui vint après qui lui fit froncer les sourcils. Sur le coup, elle s'était dit qu'ils se connaissaient peut-être mais elle compris rapidement que ce n'était pas le cas. "Lachez-moi !" Ni une, ni deux, Gaïa balança sa clope au sol et couru dans leur direction.
« Frotte-toi à quelqu'un de ta taille » La brune attrapa le bras libre du bonhomme et lui retourna dans le dos. Ignorant ses insultes, elle augmenta la pression jusqu'à ce qu'il grogne, menaçant son épaule de se démettre « C'est moins drôle dans ce sens hein ? J'crois que la demoiselle t'a dit de la lâcher » La brunette renforça sa clé de bras jusqu'à ce qu'il lâche la jeune femme, elle attendit quelques secondes avant de le lâcher à son tour. « Barre-toi »
Avec ce genre de type, il y avait généralement deux scenarios. Soit ils étaient blessés dans leur égo de macho et cherchait la bagarre, vexé d'avoir été maîtrisés par une fille. Soit ils se barraient. Celui-là opta pour la seconde option, vociférant des insultes et des "j'ai rien fais". Une fois qu'il eut disparu de son champ de vision, elle se retourna vers la jeune skateuse.
« Ça va ? Rien de cassé ? »
Ça valait autant pour la gamelle en skate que pour l'agression.
@gaïa alvarez & @amanita sandow Lorsque mon skate se prend dans un caillou, j’ai cette réaction naturelle que n’importe quel être humain aurait eu à ma place : « j’espère que personne ne m’a vue ». D’un geste souple, enfin j’espère, je me relève, histoire de garder le maximum de dignité en cette circonstance. C’est le moment que choisi le grand malin pour venir m’emmerder. Et moi avec mon corps de fragile qu’est ce que je peux faire ? Lui demander de me lâcher : la plus grosse arme que j’avais en réserve. Je vois un rictus se dessiner petit à petit sur le visage de la masse qui me tient par le bras. C’est alors que je sens une présence se déplacer furtivement pour se positionner entre le gros balèze et moi. J’entend une voix, pleine d’assurance qui fait une proposition : « Frotte-toi à quelqu’un de ta taille ». Je regarde la nana qui vient de débarquer me sortir d’une situation qui aurait put être compliquée pour ma personne.
D’un geste précis et rapide, la jolie brune attrape le bras de l’homme malveillant et le lui retourne dans le dos. Je ne suis pas experte en la matière mais je crois bien qu’il s’agit d’une clé de bras. Je suis impressionnée. Des insultes fusent en direction de la brunette qui n’en a que faire. Au contraire, je la vois augmenter la pression sur l’épaule du salaud. « C'est moins drôle dans ce sens hein ? J'crois que la demoiselle t'a dit de la lâcher ». Il me lâche enfin le bras, je porte directement ma main droite sur le bras gauche qui avait été serré dans sa poigne le temps de quelques minutes. Quelques rougeurs, d’ici demain il n’y aura plus rien. Ne me sentant plus en danger, je me détends légèrement et un sourire s’esquisse sur mon visage, il fait moins le malin maintenant. Finalement, une dernière petite pression et la brune défait l’étau qu’elle avait créé autour du bras et de l’épaule de mon agresseur. D’un ton particulièrement humiliant, elle lui somme de se barrer. Ce qu’il fit sans demander son reste. Il parti d’un pas pressé et tournant à la prochaine rue. Sa silhouette n’est plus visible pour les jeunes femmes, elles sont tranquilles.
Je ramasse mon skate qui était tombé entre temps. D’un coup sec du pied sur le rebord, l’impulsion le fait décoller légèrement du sol et je le rattrape à la volée. « Ça va ? Rien de cassé ? ». Ça dépend de ce dont elle parle. Forcément mon égo à prit un coup, surtout si elle m’a vue me vautrer. Maintenant elle est intervenue tellement rapidement que grâce à elle, je n’ai rien. « Rien de cassé ». Je ne suis pas la douée en termes de sociabilité. J’ai encore des progrès à faire, mais il me semble que quand quelqu’un t’aide, on lui dit merci. Je réfléchis, comment pourrais-je la remercier ? Je me lance : « Merci d’ailleurs. J’peux te proposer un verre pour te remercier ? » J’espère qu’elle va accepter. Ça me ferait vraiment plaisir de pouvoir la remercier et puis bordel, c’était badass ce qu’elle a fait. Elle m’a l’air d’être une nana badass, celle que n’a pas envie d’embêter quand tu la croise dans la rue, tout le contraire de moi et mon corps de fragile. La seule chose qui est musclée chez moi ce sont mes mollets et mon caractère. Et mon souffle bien sur, grâce à la musique. Il faut bien se l’avouer, cette fille là c’est une bombe. Elle est sexy, je ressens beaucoup de charisme chez elle … Oh oui, laisse-moi t’offrir un verre.
@amanita sandow & @gaïa alvarez L'agresseur de la jeune femme avait choisi la seule option à choisir : prendre la fuite. Des gars comme ça, elle en avait vu un paquet dans sa vie. C'était le genre à trouver une victime qui avait l'air faible, seule et ils s'y attaquaient parce qu'ils n'étaient pas capables de faire face à quelqu'un qui savait se défendre ou qui avait même simplement du répondant. « Rien de cassé ». Parfait. Gaïa esquissa un sourire à son adresse. « Merci d’ailleurs. J’peux te proposer un verre pour te remercier ? » Ah ! Elle avait prononcé des mots qui ne tombaient jamais dans l'oreille d'un sourd.
« Oh mais avec plaisir, j'dis jamais non à un verre » Si elle avait droit à ça chaque fois qu'elle sauvait les miches de quelqu'un, elle allait peut-être arpenter les rues la nuit dans un costume de catwoman « Encore moins quand il est offert par une jolie fille » dit-elle avec un sourire en coin
Bah quoi ? Gaïa n'était pas aveugle non plus ! Ce n'est pas parce qu'un pauvre con avait tenté de foutre la merde qu'elle allait s'empêcher de dire ce qu'elle pensait. Gaïa détailla la blonde de haut en bas, en effet, elle n'avait pas l'air d'avoir grand chose, physiquement en tout cas. Mais une agression, même courte, ça pouvait être très traumatisant pour certaines personnes. Gaïa tendit la main à la jeune femme.
« J'suis Gaïa »
Elle voulait bien se contenter de l'appeler "jolie blonde" mais ça allait devenir lassant, un prénom à mettre sur ce visage d'ange ne serait pas de trop.
« Sympa le skate »
Gaïa avait toujours trouvé ça stylé de se balader en skate. Pour autant, elle n'avait jamais appris. Elle avait tenté il y a bien des années mais elle avait seulement réussi à se faire renverser par quelqu'un qui passait à vélo. De toute façon, elle était plus efficace à pied, surtout pour escalader des murs ou des arbres. Pour les plus longs trajets, elle chouchoutait sa bécane.
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