et je cours de la tête aux pieds trempé (maël)

once upon a time in new orleans
[27 aout 2005, ouragan Katrina en approche de la Louisiane.]

Des hoquets de larmes qui se font entendre dans la voiture en route vers la sortie de la ville, tes petites mains posées sur tes yeux pour cacher ta tristesse si criante à tes parents qui écoutent non-stop la radio depuis que les informations ont commencé à parler d’ouragan un peu de partout. T’as six ans Maël, la seule chose dont tu devrais t’occuper c’est de tes petits jouets et de tes parents mais toi tu t’inquiètes pour tous les enfants qui vont rester coincés dans la ville, tu t’inquiètes surtout pour Alma. T’as le cœur qui se resserre en imaginant ta meilleure copine coincé dans l’horreur qui se prépare d’ici un jour ou deux. Parait-il que va y avoir un gros ouragan, une énorme tempête dans la ville et qu’elle va tout casser sur son passage. Personne ne sait comment la ville sera une fois que le massacre sera terminé mais ça s’annonce mal. C’est ce qui dit, c’est ce que t’entends sortir de la bouche de tes parents et ça te met la trouille, alors depuis que vous êtes partis de la maison tu pleures, fait ton caprice car tu veux sauver Alma. Alma, Alma, Alma. Y’a que ça dans ta bouche, t’agace tellement tes parents et les inquiètes à pleurer ainsi que ta mère en vient à appeler la tante de la petite brunette qui te sert de meilleure amie. Juste pour savoir ce qu’elles comptent faire, si elles ont prévues de rejoindre de la famille quelque part ou si elles vont rester là. Et y’a un blanc soudainement dans la voiture. T’arrête de chouiner et te concentre sur ce que ta mère est en train de dire au téléphone.

- Mais … Vous avez entendus les informations ? C’est pas safe de rester dans la ville… Non, non bien sûr j’imagine que vous n’avez pas d’autre solution mais … Ecoutez, nous on va partir le temps que tout ce calme vers le Texas, on a loué une maison là-bas et il y a largement assez de place pour qu’on puisse vous hébergez, si vous le voulez bien. Ca nous fait plaisir et surtout à Maël qui s'inquiète pour vous deux...

Et de nouveau le blanc, t’imagines la tata d’Alma en train de parler derrière le téléphone. Et t’espères, tu pries même pour que sa tante accepte la proposition de ta mère, car au fond de ton cœur tu sens que ça va être horrible ce qui va arriver dans cette ville. Et après quelques minutes de négociations à base de « vous n’allez pas nous importuner, ne vous inquiétez pas pour les détails on verra après » tu comprends qu’elle a fini par accepter, Alma va être saine et sauve grâce à toi et ta famille. Tu souris, vient passer tes bras autour du cou de ta maman en la remerciant mille fois.

- T’es la meilleure de toute maman, grâce à toi Alma elle va pas finir au ciel

Car tu serais triste sans cette petite fille, on parle de ta meilleure amie quand même.



Tu frisonnes, passe une main sur ton front en sueur alors que tout le monde porte au minimum une veste chaude et un pull sans mourir de chaud pour autant. Tes amis rigolent tout autour de toi mais toi, ça va pas Maël t’es dans le bus en direction de chez toi et tu te sens malade comme jamais tu ne l’as été avant ça. Tu sais pas ce qu’il se passe mais depuis des semaines et des semaines t’as la tête qui tourne sans arrêt, t’as l’impression de suffoquer, t’as des plaques qui apparaissent et disparaissent d’un endroit à l’autre sur ton corps. T’en a parlé à tes parents mais pour eux c’est juste un début de grippe, ou bien la fatigue et ta mère te donne de quoi te soigner mais ça va pas quand même. Tu te sens faible, surtout là tout de suite. T’en viens à coller ta tête à la vitre du bus et ferme les yeux un instant. Juste un instant, un instant qui s’étend jusqu’à ton arrêt. On te secoue alors pour te reveiller et c’est difficilement que t’ouvres les yeux, croise six paires de yeux rivés vers toi car jamais t’as été du genre à t’endormir dans les transports, du genre à être fatigué si tot dans la journée. Les amis s’inquiètent, toi aussi car tu sais que y’a quelque chose qui cloche et pourtant tu calmes tes meilleurs amis, leur dit que demain ça ira mieux et quitte le bus scolaire, rentre chez toi le plus rapidement que ta condition physique te le permette et vomis à peine as-tu monté les escaliers menant jusqu’à ta chambre.

Direction les urgences après quelques jours supplémentaires de pure martyre.  Mais après une batterie d’examens t’apprends que t’es atteint d’une maladie appelé la maladie de lyme, elle s’attrape dans les parcs, quand on est en contact avec des animaux les trois quart du temps. On ne peut pas vraiment dire où et quand tu l’as attrapé mais ça fait bien plus de six mois que tu traines ça en toi et c’est soudainement que les symptômes font leur apparitions, les uns après les autres. Rien de grave, t’aura un traitement pendant plusieurs mois pour atténuer l’état de la maladie et surement qu’après ça tu ne seras plus emmerdé au quotidien sauf en cas de crise. Mais pour autant, on sait pas trop comment ça va évoluer, les docteurs ne peuvent pas dire si t’auras des séquelles sur le long terme, si pour toujours tu sentiras ce souffle au cœur, si tes articulations parfois te sembleront figés et si ta tête te fera si mal que t’auras envie de l’exploser mais t’essaie de ne pas y penser, t’es jeune et le plus important c’est que ce n’est pas mortel.

Plus de peur que de mal, tu t’en sortira car t'es plus robuste qu'on ne le croit.


[03 septembre 2017, campus de Tulane]

Amphithéâtre qui commence tout doucement à se remplir, premiers cours de l’année, de ta première année ici à Tulane. T’es pas stressé mais t’es pas non plus très à l’aise. Cette fois t’es pas avec tes potes habituels, maintenant chacun va doucement faire son bout de chemin dans des études totalement différentes. Pour Alma c’est l’astronomie, toi les relations internationales à l’étranger. Du droit, de la politique en pagaille. Tu sais pas pourquoi tu te lance dans ça mais au moins t’évite les mathématiques, la science pure et dure comme le souhaitait ton père. Et c’est toujours ça de gagner en attendant de réellement savoir ce que tu veux faire dans la vie. En attendant, ici, Ça chahute à tout va, y’a personne réellement de concentré pour le moment car le professeur n’est toujours pas là et toi, seul dans ta rangée tu fixes ton cahier, dessine dessus sans grand intérêt. Jusqu’à qu’un petit raclement de gorge se fasse entendre, t’oblige à relever la tête. Et bien évidemment, y’a le cœur qui chute jusqu’à l’estomac, les prunelles qui restent figés sur le minois de la brunette qui te regarde elle aussi et te demande d’une voix claire et très sérieuse si elle peut s’asseoir ici.

- Oui tu peux, je n’attends personne.

Les palabres accompagnés d’un hochement de tête comme si elle n’avait pas compris juste avec les mots que tu viens de prononcer. Tu décales alors ton ordinateur qui empiétait sur la place d’à côté et la regarde s’installer tranquillement. Tes prunelles qui glissent sur ses longs cheveux blonds, son nez légèrement en trompette, sa bouche pulpeuse. Si seulement on t’avais prévenu que dès le premier jour tu serais hypnotisé comme ça par une nana…. Et avant même que tu ne puisses lui demander son prénom, si ce cours est sa matière principale le professeur arrive et chamboule tous tes plans. A peine arrivé que tout le monde se tait, l’écoute avec attention. Bien évidemment à toi, ça te fait limite chier qu’il soit déjà là car t’aurais bien aimé discuter avec cette étrangère, cette jolie fille à l’air trop sérieux. Mais malheureusement c’est pas pour tout de suite, ni pour jamais d’ailleurs. A peines les deux heures sont passés qu’elle ne prend pas une minute de pauses la poupée, ne s’étire pas sur sa chaise comme les trois quarts des personnes présentes dans cet amphi’. Elle, elle range ses affaires, son ordinateur dans son sac et puis s’en va. Un putain d’ouragan de mèches chocolat, t’as le temps de rien, pas même de la rattraper qu’elle s’est volatisée. Ce jour-là, t’essaie de la croiser à tous tes autres cours mais manque de chance pour toi elle n’y est pas. Et tu te promets que la semaine prochaine, si elle est là au cours du lundi matin t’iras lui parler. Il le faut, elle te plait. C’est pas la première ni la dernière fille qui te fait cet effet mais t’es un garçon en pleine croissance, un garçon qui raisonne uniquement avec ses hormones au grand malheur de ces demoiselles.



Des longues accolades, des larmes qui commence à couler le long des joues de ta mère. On dirait que tu pars à la guerre alors que tu ne pars que six mois pour étudier le droit en France. C’est pas comme si elle ne savait pas où tu vas en plus, tu pars vivre chez ses parents à elle. Mais c’est pas une raison valable pour tolérer cet éloignement d’après elle, alors tu la laisses pleurer au creux de tes bras, lui caresses le dos en souriant à Alma qui est juste en face de toi. Parait-il que t’es un traître, un salaud même de partir et de laisser tout le monde en plan comme ça pour faire ta petite vie à Paris quelques mois. Mais t’as besoin de ça, puis elle y va elle aussi. La fille qui te plait depuis le début de l’année, et même si t’as compris qu’elle ne veut pas d’une relation car elle est trop occupé par ses études et n’a pas envie de foirer, t’as pas moins envie de partager cette expérience avec elle en tant qu’ami. Ça t’empêchera pas de t’amuser, t’empêchera pas de connaitre d’autres filles.

Puis au moins, tu pourras revenir certainement bilingue. Ça ne pourra que t’aider pour le futur ça, c’est ce que tu répètes à tous pour dédramatiser. Et déjà, se fait entendre dans tous l’aéroport que le vol en direction de Paris est près pour l’embarquement. Alors tu lâches ta mère un instant pour la serrer ton père, l’écouter te donner quelques conseils une fois que tu seras là bas et surtout, te prévenir que si il y a le moindre souci tu peux appeler peu importe l’heure et ce que t’as à demander. T’hoches la tête et vient voir ta meilleure amie qui fait royalement la gueule, ça te fait sourire. Tu viens mettre une pichenette sur son front pour la dérider mais y’a rien à faire, elle a la tête dure Alma.

- Fait pas la tête Alma, ça va vite passer… Puis tu pourras toujours venir me voir pendant les vacances ?

Si elle le souhaite du moins, mais pour l’heure t’es certain qu’elle te déteste de partir et ne voudra jamais te rejoindre où que ce soit. Et comme tu la connais trop bien, tu viens tout de même la serrer dans tes bras, dépose un bisou sur l’une de ses joues car si vous ne vous dites pas au revoir t’es certains que vous le regretterez tous le deux. On parle d’Alma et Maël là, les amis de toujours. C’est comme ta sœur Alma, sa tante comme une seconde mère pour toi. Y’a pas de fierté qui tienne la route, t’agis comme bon te semble et c’est tout. Et déjà, le temps se met à presser, tu lâches ta meilleure amie et dit :

- Bon aller, c’est l’heure … On s’appelle quand j’arrive là-bas, faites attention à vous.

Le sac de sport posé à tes pieds que tu récupères, la hanse que tu passes sur ton épaule et bien évidemment c’est maintenant que l’émotion te prend. Mais faut pas, comme tu l’as répété depuis que t’as annoncé ton envie de faire ce voyage c’est temporaire, tu seras de retour d’ici quelques mois. Alors tu clignes des yeux pour effacer l’humidité qui s’y installe, sourit à tes proches et t’éloigne lentement d’eux, un dernier signe de la main avant de te tourner, de te répéter mentalement de ne pas te retourner, de ne pas les regarder. T’es un homme maintenant, c’est toi qu’a pris cette décision en plus. C’est pas maintenant qu’il faut regretter. Puis t’es sûr que ça va être cool, aller Maël ça va aller.  


[31 juillet 2019, monaco sur la cote d'azur]

Pied dans l’eau, soleil tapant sur ta peau déjà bronzé par les multiples journées passées à la piscine ou bien sur les plages de sable dorée. Il fait chaud ici dans le sud de la France et le bruit des vagues t’apaise, te rappelles les nuits d’été à la nouvelle Orléans avec tes amis. Sentiment de honte qui se fait sentir dans la poitrine lorsque tu repenses à eux, tu sais que t’abuses Maël, que ça fait des mois que t’as pas parlé avec la bande en général. Y’a qu’avec Alma que l’échange de texto continue mais de plus en plus rarement. Tout ça car elle t’en veut, t’en es certains. Alma qui d’ailleurs adorerait la côte d’azur, Monaco et ses jolies voitures, son musée océanique et son château royal. Mais Alma elle se fait rare, distante et t’imagine que c’est la vie qui fait que les choses sont comme ça. Un soupire qui s’échappe d’entre tes lèvres, tu t’allonges alors sur le sable et ferme les yeux un instant en te disant que si elle savait ce qu’il se passe chez toi, surement qu’elle aussi aurait décalé la date de son retour pour ne pas affronter les dégâts. Papa a trompé Maman, et Maman ne le pardonne pas, ne le tolère pas. C’est la guerre, et toi comme un lâche, tu préfères rester à Paris chez tes grands parents, profiter des soirées parisiennes et des jolies filles qui craquent pour l’accent américain qui s’entend encore et toujours lorsque tu parles le français.

Et y’a ton portable qui sonne, t’arrache un sourire car t’es sûr qu’Alma a pensé à toi juste à ce moment-là et qu’elle vient prendre de tes nouvelles. C’est ça d’être comme frère et sœur. Mais pas du tout, c’est juste un message de ta grand-mère te demandant des nouvelles et tu soupires, un peu déçu. Tu ne lui réponds même pas mais envoie plutôt un message à celle que t’as toujours considéré comme ta sœur :

Expéditeur : Maël, envoyé à 12:13 am

Tu vas bien grosse tête ?
J’pense je rentre cet hiver, ça commence à me manquer la Nouvelle Orléans
J’imagine que tu dors encore à cette heure-là puisqu'ici il est midi à peine...
donc j’te souhaite un bon réveil et passe le hola à tata de ma part !  

Et tu ranges ton portable dans ton sac à dos, le repose sur ta serviette de plage et file rejoindre tes amis parisiens dans l’eau. Tu profites de tes derniers moment dans le sud avant de reprendre un semestre les cours, juste le temps te mettre dans la tête que de te cacher c’était agréable quelques mois mais qu’il va falloir affronter les choses comme elles viennent malheureusement. Faut que ta vie reprenne son cours, normalement.



Regard figé sur la balle de tennis que tu fais rebondir contre le mur de ta chambre depuis une demi-heure déjà, tu te sens emprisonné, tu t’étouffes dans cette baraque. Ça fait à peine quelques jours que t’es rentré que tu te rends déjà compte de l’étendue des dégâts causé par ton père. Ça hurle dans cette maison si parfaite de l’extérieur, ça ne fait que ça de gueuler. Pour un oui, pour un non. Tu savais ta mère en colère, mais pas à ce point. Elle mène la vie dure à tout le monde, à ton père en le menaçant jour après jour de dévoiler que le grand anthropologue est un putain de connard, et toi en te demandant de faire un choix pour savoir avec qui tu partirais si quelqu’un doit quitter la baraque. C’est infernal l’ambiance et tout ça, mélangé à un jetlag dont tu n’arrives pas à te remettre et cette sensation de ne pas être chez toi qui ne te quitte plus. T’étais peut-être mieux à Paris, certes loin de tes proches mais au moins loin des ennuis et de l’indifférence qu’on te porte depuis que t’es revenu ici. Et si tu t’attendais au réconfort d’Alma, à ses histoires rocambolesques pour te remonter le moral dès que t’as posé les pieds sur le sol américain après une année et demie d’absence …. T’as bien été déçu de ne pas la voir du tout, la seule personne qui est venue te chercher c’est ton père. A peine monté dans la voiture qu’il t’a fait le topos sur l’engagement que tu dois tenir envers l’équipe de soccer ici, le fait d’avoir de très bonnes notes ce prochain semestre pour qu’au moins, la famille Grant garde son statue élitique au sein de l’université de Tulane. Car y’a que ça qui compte pour lui, le paraitre, le fait qu’on parle bien à l’extérieur de lui et de son fils. Ça t’a fait soupirer, t’as agacé d’une force comme pas possible. Et pourtant tu n’as rien dit, tu l’as laissé parler pour ne pas aggraver la situation, car faudrait pas que tu sois un boulet de plus actuellement. Mais à aucun moment il t’a demandé si les choses s’étaient bien passé pour toi, aucun moment il t’a demandé si tu t’étais amusé, si t’avais rencontré quelqu’un ? Si tu revenais le cœur brisé ou bien si t’étais tout simplement heureux de rentrer à la maison. Mais non, rien. Nada.  

Bruit d’un verre qui se casse te sors de tes pensées, t’entends des remontrances, des accusations – les même pour la millième fois – et ça explose dans ta tête, tu laisses retomber la balle que tu viens pourtant d’envoyer tomber parterres et tu bondis de ton lit, enfile tes baskets, une veste et descend à toute allure les escaliers pour quitter au plus vite cette maison de malheur. T’as beau claquer la porte de toutes tes forces t’es certains qu’ils ne t’ont pas entendu t’en aller. Et maintenant, tu te retrouves seul dans les rues de ton quartier, les mains dans les poches de ton manteau à marcher comme un connard sans savoir où aller. Y’a bien chez Alma chez qui tu pourrais te réfugier, ou bien chez tous les autres car t’es sûr qu’à cette heure-ci, ils doivent être tous rassemblés mais pourtant tu ne le fais pas. Car t’es gêné, tu te sens de trop. Ça fait longtemps que t’as plus parlé à certains d’eux, que t’aurais pas envie de gâcher l’ambiance avec tes histoires de famille à la con. Surement qu’ils jugeraient ça comme stupide, déciderait de minimiser le truc en te disant que c’est vraiment le plus con des problèmes, qu’au pire y’en a des milliers de parents qui se quittent. C’est pas comme si tu n’étais pas grand Maël, t’as même pas à être impliqué dans tout ça et pourtant c’est ce qu’ils font tes parents, ils t’impliquent de force. Te dise de ne surtout pas parler de tout ça car votre famille en pâtirait, pour le moment c’est secret jusqu’à que maman ou papa ne se décide à enclencher les démarches d'un très certain divorce.

Mais en attendant faut que tu supportes, en silence. En attendant tu dois te montrer exemplaires à l’université pour que personne ne remarque que y’a une couille dans le potage et pareil à la maison pour ne pas être un autre problème pour tes parents. Faut que tu sois comme quand t’es parti Maël sauf que ce n’est plus le cas, y’a quasi deux ans qui sont passé, t’as grandis, t’as changés et ça, t’as l’impression que personne ne l’a remarqué. Alors tu te tais, tu restes dans ton coin. T'es solo avec tes problèmes, esseulé comme tu ne l'as jamais été.