I realize I'm not alone. Idée saugrenue de revenir chez toi, Rosie. Tu pensais pas être capable de débarquer à nouveau ici. Mais finalement..Ton passé te rattrape toujours. D'un côté, c'est papa/maman qui voulait que tu sois plus prêt d'eux, pour qu'ils puissent voir le petit Milo plus souvent. D'un autre, ton amie Helen, une jeune femme bien plus de son temps et bien moins toxique que Sabrina, ta soit-disante meilleure amie qui ne t'avais pas spécialement donné signe de vie depuis ton départ à Philadelphie mais bref, qui avait donc souhaité ouvrir sa propre boutique et forcément....toi tu savais que tu pouvais avoir facilement un lieu dans cette ville, sous la coupelle de ton père. Pis d'un autre côté, t'avais une autre raison, plus importante. Tu voulais savoir la vérité. Qui était le père de Milo. Toi, dans ta tête, t'a espoir qu'il s'agisse de Jesper, ton grand amour que t'avais abandonné pour "ça". Tu passais pas une journée sans le regretter, Rosie. Tu le sais, t'en a bien conscience que tu as foiré sur toute la ligne. Alors tu reprenais ta vie en main et si t'avais une infime chance de pouvoir le récupérer, tu le ferrais sans hésiter.
Mais ton temps était vite plein avec l'ouverture du Drip, tu avais déjà pas mal de temps pris par ton fils et cela que retrouver ton cher et tendre était loin d'être une mince affaire. Reprendre contacte avec quelques personnes de la faculté un peu moins mais...t'avais sût qu'il était devenu avocat, dans un cabinet apparemment à Central. Mais rien de plus. Tu avais pas envie d'autre côté, de faire la fouine. Tu avais été lâche, tu avais sans doute brisé son coeur alors...revenir l'air de rien avec un môme sous le bras, c'était peut-être pas la meilleure idée que t'es eu, Rosie. Donc tu t'es occupé l'esprit et croyant au destin, au karma...T'a finalement préféré faire sans ces retrouvailles. Cela viendrait peut-être d'elle-même. Et oui. Tu avais pas espéré plus facile. Rosie.
Les mains pleines de farine,tu observes d'un air satisfait les clients qui étaient nombreux à faire la queue au comptoir auprès de Helen et de la petite jeune que vous aviez recrutés pour aider un peu. La salle était pleine à craquer. Tout fonctionnait à merveille. Vraiment. Tu étale donc avec minutie ton fond de tarte dans un moule beurré, avant donc de l'enfourner et d'essuyer tes mains fines dans un torchon avant de commencer, dans un petit rythme de pas édulcoré, sous un son que t'appréciais bien trop pour ne pas le chantonner ou le danser, à une mousse au chocolat végan. Mais ton regard se lève à nouveau vers la salle, à travers ta petite baie vitrée ne cachant pas entièrement l'arrière et la cuisine du reste. T'en fais carrément tomber ton fouet au sol. Tu sens des vapeurs te prendre, mais surtout ton coeur presque déborder hors de ton corps, tellement tu t'y attendais pas. Mais d'un côté, t'es incroyablement contente de le voir. Enfin. Tu sais plus, tu sais pas ce qui est le mieux, alors tu prend les devants, comme tu sais le faire. Tu te jetes vers le comptoir, allant envoyer ta jeune serveuse ramasser les assiettes et tasses auprès des tables vides. « Il est là. » Murmure-tu à ta comparse, le coeur battant. Cette dernière lève les yeux de sa machine à café pour regarder le séduisant brun dans la queue, perdu dans la contemplation de son téléphone. « Fonce. Je m'occupe des préparations.» Elle te prend donc la place pour faire les boissons pendant que tu prends les commandes. Tu es nerveuse, super mal à l'aise mais tu fais mine de rien. Tu dois faire la fille étonnée, la fille qui s'y attendait pas. Alors que t'en a rêvé. Que tu as cherché mille et une solution pour le croiser et peut-être...tout avouer. Tout dire. « Bonjour, qu'est-ce que je vous sers ? » Que tu lâches comme si tu l'aurais fais avec n'importe qui, avant que vos regards ne se croisent. Et là, tu deviens toute pâle, toute blême. Tu pensais être capable de tenir la barque à flot, mais...tu te sens carrément plus confiante là. « Jesper...» Tu sors finalement, avant de finalement sentir un flot d'émotion te submerger et tu étouffes. Tu fuis, une nouvelle fois. Tu as besoin d'air, alors tu fonces à l'arrière, passant par la porte de service, au bord d'une crise d'angoisse. Bordel de merde. Qu'est-ce qui te prend, Rosie ?
Journée de travail au rythme effréné dans les hautes tour d’Hartwell, pas une seule seconde de répit complet pour ses occupants qui se doivent d’essayer de tenir le pas de cette course endiablée. La pluie se déverse sur la ville qui se voit détrempée, nuages qui amoncellent dans un ciel aux teintes de grisaille. Dossiers qui s’empilent sur son bureau de verre, Jesper parfois il désespère parce qu’il a l’impression que ses dossiers ne le quittent jamais, justice qui ne le quitte que dans ses rêves. Les pauses sont nécessaires et vitales, productivité que ne fait qu’augmenter lorsqu’il ne se borne pas à passer des heures sur la même affaire pendant des heures. Alors souvent il passe voir Viktor dans son bureau de verre, ne reste jamais enfermé dans la tour le midi, profitant de la moindre occasion pour pouvoir s’en échapper. Plus que tout il craint de ne plus supporter son lieu de travail et de se lasser de sa tour d’ivoire. Matinée chargée aux multiples dossiers dont il ne semble pas parvenir à se détacher ni s’en démêler, le garçon pousse la porte de la tour d’un coup sec, les yeux rivés sur son téléphone qui ne le quitte jamais, mails importants auxquels il doit se précipiter de répondre. Déjeuner qu’il doit passer aux côtés de son meilleur ami, frère de substitution qui épousera l’une de ses soeurs sous peu, une fois qu’il aura récupérer leur brunch. Nouvelle institution, une de celles qui n’étaient pas là à sa dernière visite, commentaires et retours positifs qui ont piqué sa curiosité. S’il ne sort que rarement du quartier des affaires lorsqu’il travaille, il décide cette fois de faire une entorse à la règle pour goûter les mets et cafés dont tout le monde vante les délices. Il ne conduit que très peu pour se rendre à destination, désireux de perdre le moins de temps possible, sans quoi il serait condamné à passer le reste de sa soirée sur ses dossiers dans l’espoir de les boucler. Portière claquér nonchalamment, il la ferme rapidement en appuyant sur le bouton dédié à cet usage sur ses clefs et pousse la porte du bâtiment. Un léger grognement s’échappe de ses lèvres lorsqu’il découvre l’ampleur de l’attente et le temps qui sera perdu ici. Mais maintenant qu’il a fait tout ce chemin, hors de question de faire demi-tour. Alors le garçon se perd dans la contemplation de son téléphone, pianote quelques mots à l’intention de viktor (y a un monde fou, c’est toi qui boucle mes dossiers ce soir), délaisse la conversation pour se concentrer sur ses mails, un en particulier qui planifie une prochaine réunion. Il ne fait pas attention, Jesper. Il avance tel un automate au fur et à mesure que la file devant lui s’amenuise, trop obnubilé par les tâches que lui incombent son boulot pour se préoccuper de son environnement. Alors quand c’est à son tour, il ne le remarque même pas. Il ne s’en rend compte qu’en écoutant une voix féminine lui demander sa commande. Un ton et des intonations qu’il ne connaît que trop bien, mots murmurés à son oreille pendant sept ans, visage poupin qui hante ses rêves les plus érotiques et les plus dramatiques. Pendant de longs mois, Jesper il a rêvé de la retrouver, de pouvoir vivre ce moment. Il fulmine à l’idée que pendant plusieurs semaines ils ont sûrement vécu dans la même ville sans qu’il ne le sache, sans qu’il ne la croise. Et pourtant, à la vue de son visage, toutes ses résolutions et ses ressentiments fondent à vue d’oeil, glace sous le soleil qui ne tolère pas la chaleur ambiante. Son échine elle se courbe quand elle prononce son nom, de la même voix qu’il a toujours adoré. Et même là, il n’arrive pas à parler. Aucun son ne veut sortir de sa bouche alors que son esprit hurle. Hurle de douleur, de peine et d’amour à la fois. Capharnaüm mental, il ne peut que tendre le bras en la voyant partir. À nouveau. Alors son sang ne fait qu’un tour, « Rosie ! » , nom hurlé à la volée alors qu’il suit ses pas. Qu’importe qu’il n’ait pas le droit d’entrer ici, il saura se défendre comme il sait défendre les pires ordures que cette terre ait portée. Et quand il la voit comme ça, si fragile et vulnérable, toutes sortes de sentiments viennent s’entrechoquer en lui, estomac retourné par la situation. « Ne pars pas. Pas encore une fois, je t’en supplie. » Laments audibles dans sa voix assurée, la peur de la voir à nouveau disparaître, fantôme de son passée qui revient prendre vie devant ses yeux, de la chair qu’il peut toucher. « Calme toi, respire. Ça va aller. Je suis là. » Parce qu’il déteste la voir dans un tel état de panique, Jesper il ne peut pas s’empêcher d’essayer de la rassurer. Alors il brise cet espace qui s’était installé entre eux, parce que maintenant qu’elle est là, il ne veut pas la laisser partir. Qu’importe qu’elle lui ait brisé le cœur il y a pas moins d’un an, sentiments et ressentiments qui viennent se mêler en son sein. Il crève loin d’elle, il crève parce qu’il a jamais eu d’explication, il crève parce que pendant toute cette année, il a espéré. Espéré la revoir, pouvoir la toucher à nouveau, sentir la chaleur de son corps contre le sien.
I realize I'm not alone. Enfant qui sommeille au fond de ton coeur, tu sais que cette partie de toi est celle qui a tout gâcher. Mais d'un côté, tu aurais pas pu lui faire mal à ce point là. Tu t'étais dis, l'an passé, que le quitter sans vraiment lui donner d'explication serait moins grave que de lui avouer cette maudite nuit que tu regrette encore aujourd'hui. Tu t'étais dis que c'était le pire, que tu étais presque la digne fille de ton père. Oh oui, a croire que cela se perpétuait, le gêne de la tromperie. Mais Helen, ton amie, elle t'avait clairement fait comprendre que t'y étais pour rien. Que l'alcool avait pris le dessus, que tu n'aurais sans doute pas fait cela, dans le plein contrôle de tes émotions, sensations. Tu étais peut-être insouciante, mais ton but premier était de ne pas rendre malheureux l'homme que t'aimais et que t'aime encore. T'arrive pas à oublier car dans ta petite caboche, tu peux pas dire qu'il y a eu rupture. Cela aurait continué à être magnifique, si tu avais pas accepté de faire cette maudite soirée entre filles. Tu aurais pu être heureuse, avec Jesper et Milo. Et t'a foiré. Comme jamais.
Tu pensais être capable de gérer, face à lui. Imaginer x fois la rencontre, sous un splendide couché de soleil, dans les ruelles bondés lors d'un concert, tout. Mais là, face à lui, tu perds toute tes convictions, toute ta confiance. Tu as l'océan qui déborde de tes splendides yeux, tu sens les rougeurs te prendre, tu sens ton corps se crisper, se nouer. Tu es effondré, Rosie. Car cela te fais du mal, de le voir ainsi, toujours aussi parfait. Tu fuis, car t'a que cela de mieux à faire. Tu entends Helen t'appeler comme pour demander si ça va, mais t'entend aussi la voix douce et en même temps virile de celui que t'a tant chéri. Tu contiens comme tu peux tes larmes, allant donc en direction de la sortie de secours comme si tu manquais d'air, comme si tu allais faire une crise d'angoisse. C'était tout proche, tu sentais ton pouls aller à vive allure, tu sentais que c'était proche. Puis tu sens son épiderme, qui te donne clairement les frissons. Tu l'entends prendre cette voix apaisante qui te bouleverse encore plus. « Tu es..là ? Pourquoi tu dis ça...Jesper. » Tu es clairement surprise de ces paroles, cela te touche mais c'est clairement étrange comme réaction. Tu t'attendais à une explosion, une embrouille virulente mais pour le moment...il est plutôt calme, sans doute prêt à te pardonner cet écart, fin...tu sais pas vraiment. « Je...je m'attendais pas à te voir...» Avoues-tu en le serrant contre toi, tes doigts se nouant dans son dos, n'ayant pas envie un seul instant de te dénicher d'ici. Tu es bien, en sécurité, comme si rien était arrivé. Tu finis cependant par reculer car tu te sens défaillir à être aussi faible, dans une telle situation. « Je pars pas, ne t'en fais pas. Cela risque d'être compliqué maintenant. » Ricanes-tu en reniflant légèrement tout en regardant l'intérieur de ton domaine, tout en soufflant avant de reposer tes splendides iris sur le brun : « Tu as pas changé, toujours aussi élégant...et occupé. » Tu fais bien sur référence à la sonnerie de ton téléphone qui vibre fortement dans ta poche. Pas étonnant, vue le job de ton ex-fiancé. Ton coeur se serre à nouveau, tu ne sais pas du tout, par où commencer. Tu l'observes, tu le contemples en cherchant ne sait-tu quoi sur son visage. Une ressemblance quelconque avec Milo, sans doute.
Et le temps semble s'être arrêté, maintenant qu'il l'a retrouvée. Cacophonie intérieure, sentiments confus qui se mélangent à une allure déconcertante. Tiraillé entre l'envie de la prendre dans ses bras, pouvoir la chérir à nouveau, juste l'espace d'un court instant. Mais de l'autre côté les ressentiments sont toujours battants, sang qui monte à ses tempes alors que la lave bouillante reprend sa place dans le château de glace. Déchirement intérieur qu'il ne semble pouvoir éviter, la peur de céder face à des émotions bien trop fortes pour être contenues. Parce que pendant un an, il s'est demandé pourquoi elle était partie si soudainement, pendant un an il a tenté de résoudre cette énigme qui le rendait fou, tard la nuit. Sans jamais y avoir trouvé de réponse, il a juste abandonné Jesper. Parce que c'était ce qu'il y avait de plus simple à faire, résolu à l'idée qu'il ne reverrait jamais sa douce. Alors, il s'est construit ce mur autour de lui, glace et lave qui sont venues se cogner en son sein, parce qu'ériger un mur face au glas de leur mariage semblait être la meilleure des résolutions. Pourtant, quand elle dit son nom, tout semble fondre autour de lui. Ce mur de glace qu'il avait mis tant de temps à bâtir, la lave qui, une nouvelle fois, vient s'écouler en lui. « Je... Je ne pouvais pas te laisser partir encore une fois, pas après tout ce temps à te chercher. » Ses mots sont crachés en un souffle, voix à la douceur qui se veut être apaisante, tentative de calmer les battements de son coeur qui semble vouloir s'arracher à sa poitrine tant il accélère. Et il peine à dissimuler sa surprise lorsqu'elle enserre son corps de ses bras, gestuelle aussi inattendue que bienvenue, seul un quart de secondes passe avant qu'il ne lui rende son étreinte. Contact dont il a longtemps rêvé pendant cette année de solitude partielle, parfum qu'il hume doucement, vestige d'une vie passée à ses côtés. Alors quand elle recule, le myocarde se pince et vient à regretter immédiatement la proximité qui leur était propre, fut un temps. « Parce que ça ne l'était pas, il y a un an ? » Mots qui sortent de sa bouche avant qu'il ne puisse le regretter, le contrôler. Son ton est dénué de toute méchanceté, une curiosité et un besoin de comprendre ce départ qui refont surface, désir instinctif que d'avoir; des réponses à ses questions qui sont venues le tarauder des nuits durant. Pendant longtemps, juste après son départ, Jesper il mourait face à son absence, départ aux raisons obscures, lettre qu'il était venue brûler dans les heures après qu'il l'ait lue. Douleur abominable qui venait lui remuer les entrailles, trahison qu'il peinait encore à digérer tant la plaie était profonde. Jamais cicatrisée ni pleinement désinfectée, elle était toujours ouverte, là quelque part, enfouie sous une couche de glace dans l'espoir que personne ne viendrait la faire fondre. Parce que l'eau qui s'y écoulerait à nouveau serait synonyme de défaite, défaite par rapport à soi et cette promesse de ne plus jamais se laisser blesser de la sorte. « Ouais, hm, je bosse chez Hartwell maintenant. » Tour d'ivoire où il passait ses journées à planifier ses plaidoiries dans le but de faire innocenter les pires ordures, ceux qui ne le méritaient pas tant ils se targuaient de ne rien regretter. S'il haïssait cet aspect là de la profession lors de ses premiers mois, le garçon a vite réalisé qu'il devrait faire abstraction des principes qui lui avaient été profondément inculqués s'il voulait durer plus d'un an dans le métier. Parce que ça en faisait partie, et qu'il ne pourrait pas passer sa vie à simplement faire des réunions avec divers auteurs pour l'adaptation de leur livre sur le grand écran. « T'es ici depuis longtemps ? » Le café, la Nouvelle-Orléans. Pas vraiment sûr de vouloir connaître la réponse parce qu'il aurait peur d'en être blessé, qu'elle lui dise qu'elle est revenue il y a des mois, qu'elle a refait sa vie. Egoïste qui lui, l'a partiellement reconstruite aux côtés d'une nouvelle femme avant de voir l'entièreté du château de cartes s'effondrer à nouveau.
I realize I'm not alone. Tu as mal à la poitrine, le coeur qui manque de déborder de ta bouche. Oh oui, tu avais espéré que ce moment arrive mais...pas comme ça. Tu aurais préféré être un peu plus préparé, tu aurais voulus mieux contrôler la situation mais clairement, tu as été prise au dépourvue. Tu es complètement sous le choc, que c'est presque un crève-coeur que de lui faire face, que de devoir le servir comme si rien n'était. T'es pas comme ça, Rosie. Tu es émotive, tu es comme ça. Tout simplement. Le contact est rude, est douloureux mais à la fois intense. Il t'a terriblement manqué, Jesper. Toujours aussi doux, toujours aussi imposant et à la fois rassurant. Tu as tellement honte, Rosie. Tellement honte d'avoir été sur cette pente glissante lors de ta soirée d'enterrement de vie de jeune fille. Tu déglutis légèrement en l'entendant dire, qu'il te laisserait pas partir. Les larmes enveloppent tes globes, tu fais tout pour que cela ne coule pas, même à t'éventer les yeux, te donnant un air stupide. « Tu changes définitivement pas, Jesper...» Souffles-tu pas comme un reproche, mais comme un douloureux compliment qui te crèves le coeur. Oh oui, tu as laissé échappé la perle rare, Rosie. T'en es presque sûr. Il te blesse encore plus dans ton amour-propre, quand il te balance qu'il l'était peut-être aussi l'an passé. Bien sur, qu'il l'était. Tu l'aimais encore, cet homme. Pas un jour avait passé sans que tu ne ressentes quelque chose. Mais tu peux pas lui avouer, lui dire la vraie raison. Tu as foiré alors oui, c'est toi qui doit subir maintenant. Subir le bonheur volé. « Si...bien sur que si...» Tu vas dans son sens, tu sais qu'il est pas en tort. Tu te mords la lèvre, trop fort sans doute que tu sens le goût du fer glisser entres tes incisives.
Finalement le sujet change, c'est sans doute mieux. Tu t'extirpes de ces bras, que t'aurais aimé ne pas quitter. Mais c'est comme ça. Tu as pas le droit de faire ça. Tu prend une petite inspiration pour te remettre de tes émotions bien que tes mains moites, trahissent encore ton état. « Hartwell ? wow, c'est une grosse équipe ça. Je me souviens avoir cotoyer un des enfants, quand j'étais dans les RH de Stanley. Tu dois y être bien. » Tu vois qu'il as de l'occupation, qu'il a évoluer dans son boulot. T'es contente, Rosie. Heureuse qu'il soit peut-être épanoui au moins dans un truc. Et t'espères secrètement, qu'il n'est pas quelqu'un d'autre. Jalousement. « Oh et bien, je viens d'ouvrir ce coffee shop avec une amie, que j'ai...rencontré à Philadelphie.» Tu avoues enfin où t'étais passé. Tu vas pas lui mentir, bien au contraire. Les mensonges ne doivent plus faire parti de ton toi actuel. Alors tu dis les choses. «Et oui, étonnant venant de moi mais..j'y trouve un certain confort, une passion inavouée de faire de la pâtisserie, du commerce...» T'es gênée, tu glisses maladroitement une mèche brune derrière ton oreille, avec ce petit sourire en coin timide.