cause it's like you're my mirror / sorelle

'cause it's like you're my mirror

@sorelle quinn

« Quoi ? T’as encore gagné ? Mais comment tu fais, tu lis dans mes pensées, c’est pas possible ! »  Archibald éclate de rire, la tête secouée de droite à gauche et Corey, il tente tant bien que mal de dissimuler son sourire devant la vision. C’est qu’il adore l’amuser, adore le voir rouler des yeux et faire semblant de vouloir le rassurer. Déjà, l’enfant de quatre ans a relevé les visages qui composent son jeu de Qui est-ce et l’adulte esquisse un sourire en coin, tend une main pour ébouriffer les cheveux du plus jeune qui se laisse faire et il se relève. « Bon, dernière partie, ta mère ne va pas tarder. » Pas que l’arrivée de Sorelle ne mette un terme à quoique ce soit, d’ordinaire – au contraire, même, puisqu’il n’est pas rare que les deux garçons se liguent contre elle le temps d’une partie avec leurs yeux de biche perfectionnés durant les heures qu’ils passent ensemble. Les regards s’affrontent, les premières questions sont posées. Les pièces tombent une à une, diminuant le nombre de possibilités et Corey, il se risque à une proposition qui s’avère être fausse. Focus. Il plisse les yeux, Archie fait de même et il doit se mordre l’intérieur de la joue pour ne pas sourire ; c’est adorable et il ressemble encore davantage à Sorelle quand il prend cet air concentré que le reste du temps. Il tente une seconde proposition alors qu’il lui reste cinq personnages sur son plateau, de nouveau faux et Archibald glousse, la bouche dissimulée derrière sa main. Corey, il sait ce que ça veut dire. Comme il s’y attend, l’enfant ne tarde pas à donner le nom du personnage à deviner et l’ancien flic secoue la tête. « T’es un Jedi, j’en suis sûr. Ou tu triches. » De nouveau, l’enfant glousse et Corey se laisse aller à rire avec lui à l’instant même où la sonnette retentie. Il se lève, très rapidement suivi par Archie et c’est ensemble qu’ils se dirigent vers la porte, l’adulte portant l’enfant pour que ce dernier jette un coup d’œil à travers le judas et confirme qu’il s’agit bien de sa mère derrière la porte. Il ouvre mais avant que Sorelle ait pu mettre un pas dans l’appartement, les deux hommes échangent un regard complice. « Désolés Madame, mais il faut payer pour pouvoir entrer. Vous comprenez, on voudrait pas que des produits illicites comme des légumes ou de la soupe pénètrent le continent. » Les traits se veulent sévères sur les deux visages, sérieux jusqu’au cou pour paraître plus crédible et c’est finalement Corey qui craque le premier, non sans avoir reçu un regard scandalisé d’Archibald. « Désolé buddie, je crois que tu couperas pas aux brocolis. » Il a une grimace pour l’enfant avant d’enlacer Sorelle, un bras autour de son cou, les lèvres venant se déposer sur son front dans le geste. Il s’efface ensuite pour la laisser passer, referme la porte derrière, Archie ayant déjà retrouvé sa place à côté de la table basse où le jeu trône encore, rappelant à sa mère ses nombreuses victoires contre Uncle Corey. « Ton fils est télépathe, ce qui est de la triche pour ce genre de jeux mais je ne voudrai surtout pas avoir l’air d’un mauvais perdant, » statue-t-il avec un haussement d’épaule. « Ca a été ta journée ? » Le ton s’est baissé d’une octave, le sérieux a repris ses droits sur ses traits – parce qu’elle est l’une des rares personnes à le voir devenir plus sérieux et à laisser tomber son masque de clown.

'cause it's like you're my mirror

@corey wilcox

« Non, sans soucis… mhm… les corrections peuvent être apportés d’ici le 30. Mhm, tout à fait. » Sorelle hoche de la tête. « Absolument, aucun souci. » Cette réunion est interminable alors que son éditeur lui passe toutes les notes de ce nouveau chapitre. Pour être franche, elle n’est même pas certaine de ce qu’elle fait encore dans le bureau. Normalement, il aurait simplement envoyé le manuscrit par courriel avec des centaines de notes en marge du document. Toutefois, il semblerait que ce soit nettement mieux de se retrouver dans un café à l’autre bout de la ville. D’ailleurs, la belle rousse était surprise de voir que son éditeur se soit donné la peine de se déplacer à l’autre bout du pays pour cette rencontre.

Le temps passe et Sorelle jette un coup d’œil à son portable. Ah, merde! Elle s’excuse auprès de l’individu en face d’elle et souligne qu’elle doit absolument partir, qu’elle avant promis à sa babysitter qu’elle serait de retour aux alentours de seize heure… il était maintenant seize heure quinze. Ils se donnent rendez-vous à la fin du mois et elle se dirige vers sa voiture. Heureusement, en empruntant les petites rues et en évitant les artères principales, elle arrive finalement dans l’entrée et y stationne sa voiture. Sorelle glisse une main dans ses long cheveux roux parfaitement frisés. Elle se dirige vers la porte et toque trois fois à la porte. Elle entend du bruit de l’autre côté de la porte comme si des pas se dirigeait vers cette dernière afin de voir qui se trouvait derrière. La jeune écrivaine regarde le judas et elle attend patiemment que ses deux gamins ouvrent la porte. Quelques secondes plus tard, elle croise finalement le regard de Corey et celui d’Archie. Un sourire se faufile tranquillement sur son visage étirant ses commissures. Elle s’apprêtait à entrer lorsque son meilleur ami prend la parole. Elle lève un sourcil et reprend un air plus neutre. « Oh? Eh bien messieurs les agents… j’ai bien peur que les légumes et les cookies ne viennent ensemble. S’il faut en bannir un, il faut bannir l’autre. » Corey flanche et Sorelle n’est pas surprise. Elle sourit, victorieuse, et se permet d’entrée tandis que l’ancien policier ne s’excuse au gamin de quatre ans. « Contente de vous voir aussi, hein. » Malgré son ton de voix plutôt choquée, la belle rousse se laisse enlacer par ses deux hommes. Elle resserre son étreinte autour de Corey. « Ça été? Vous avez pas fait trop de bêtises? » L’inspecteur allait répondre alors que la trentenaire lève le bras. « J’parlais à ton babysitter, hein Archie? T’as gardé un œil sur Uncle Corey? » Aussitôt interpellé, le garçon de quatre ans s’empresse de se lancer dans une longue tirade sur ses activités de la journée et la quantité phénoménale de victoire. La voix de l’adulte réchérit derrière elle et l’auteure hausse les épaules. « Hey, il tient de sa maman, pas vrai mon cœur? » Elle prend le garçon dans ses bras alors qu’il hoche de la tête avec énergie. Sorelle rapporte son attention sur son ex petit-ami lorsqu’il s’enquit de sa journée. « Ça été, beaucoup de modifications pour le prochain roman… plus que prévu. J’ai eu une commande de reportage pour le mois prochain également, mais ça été. Au moins, ça me donne des contrats de plus. Toi? Comment est-ce que tu vas? » Archie retrouve le sol et retourne à ses jouets tandis que sa maman rapporte toute son attention vers Corey. « Tu restes manger avec nous? » So’ sourit en coin posant une main sur le bras de l’ancien flic. « Promis, c’est pas moi qui cuisine. »

@sorelle quinn

Le menace de ne pas avoir de cookie ronge sa détermination et il rompt le pacte conclu avec Archibald plus tôt dans l’après-midi. L’enfant lui lance un regard qui veut tout dire et Corey, il comprend qu’il va devoir se racheter – il ne s’en fait pas trop, toutefois, parce qu’il sait exactement comment acheter l’amour et le pardon du jeune garçon et le tout, dans le dos de Sorelle (parce qu’après tout, elle le sait bien, elle, qu’il est faible pour les cookies, Corey, leur très longue amitié ayant souvent inclue des goûters à base de ces gâteaux). Il laisse un rire lui échapper en l’enlaçant. « Roh, comme si tu savais pas qu’on était content de te revoir. T’as vraiment amené des cookies ? » Sourcil arqué, regard pétillant, il essaie de zieuter dans le sac de sa meilleure amie mais il est hermétiquement fermé et il se renfrogne bien vite. Il ouvre la bouche, elle l’interrompt avant qu’il n’ait le temps de produire le moindre son et s’il se pare d’un air outré, il n’en est rien. Il a conscience que ce n’est sans doute pas loin de la vérité – c’est ce que lui répète souvent son plus vieux frère, en tout cas dès qu’il est chargé de garder ses nièces et neveux. Archie, il ne se fait pas prier pour raconter la journée, Corey échange un regard avec Sorelle avant de faire mine de s’étrangler. « Il tient définitivement son art pour la triche de toi, c’est clair. N’essaie pas de nier, tu triches tout le temps au Uno. » Il lève un doigt dans sa direction, la défiant de le contredire devant témoin quand ils savent tous deux qu’il a des preuves pour confirmer ses propos. L’avantage de connaître quelqu’un depuis autant d’années qu’eux : les dossiers sont nombreux (dans un sens comme dans l’autre, certes, mais Corey aime à croire qu’il est plus organisé quand il s’agit de conserver des preuves dû à son passé de flic). « Ah merde, de grosses modifications ? Genre ils veulent que tu réécrives tout un chapitre ? » Les contrats de maison d’édition, le monde de la littérature, ça ne le connaît pas vraiment (lui, il apprécie lire mais tout le chemin qui mène à la création d’un livre, il l’ignore et préfère croire que c’est magique), alors tous ces détails lui échappent régulièrement. Pour lui, Sorelle écrit des univers qui lui permettent de s’évader quand il se plonge dans l’un de ses romans et ça lui suffit – exit les corrections qui viendraient laisser penser que le talent de Sorelle n’est pas entièrement parfait. « Moi ça va, je crois avoir les preuves suffisantes pour aider un client de la boîte. » Il hausse les épaules, l’air détaché parce qu’il ne peut pas s’étaler sur ses contrats, sur les recherches qu’il effectue pour le cabinet – classé confidentiel car sujets délicats. « Je t’avais parlé du contrat que j’avais signé avec un client pour une affaire un peu plus personnel ? J’ai toujours ce mauvais feeling à ce propos. Je me dis que quelqu’un ne fuit pas sans raison, non ? » Il tait les noms les rares fois où il donne vaguement plus de détails – juste les grandes lignes : un père qui demande à retrouver sa fille (adulte) pour une raison qu’il ignore, mais cette enquête lui prend de son temps libre, l’oblige à l’évoquer, même à demi-mots. Parce que Art, il la connaît, ne serait-ce qu’un peu et il sait qu’il a un bon instinct quand il s’agit de faire confiance à quelqu’un. Il sait que son sixième sens de flic, développé grâce à l’enseignement de son père et de son grand-père, ne se trompe que rarement et Corey, il ne peut pas croire qu’Artémis ait fuit son père pour autre chose qu’une bonne raison. N’est pas certain qu’il a envie d’aider son client plutôt qu’Art – elle qui lui paraît bien trop tendre et douce pour cacher quelque chose. « Si tu promets de ne pas cuisiner alors je reste avec plaisir. T’as des bières ? » Encore un peu trop tôt pour commencer à servir le vin qui accompagnerait sans doute le dîner – encore même un peu trop tôt pour vraiment évoquer le dîner en lui-même. « Bouge pas, je vais me servir t’inquiète, demande au petit monstre s’il veut boire un truc. Enfin, si tu l’autorises à boire du jus de fruit ou un soda parce que son oncle préféré est présent et qu’il se doit de trinquer avec lui. » Il n’essaie pas de dissimuler son large sourire, ni l’air sournois, conscient qu’il sera probablement accusé d’avoir causé les prochaines caries d’Archibald.