long time no see | simon

âge : 26 ans || 02.02.1996

[ long time, no see ]

Avec la tempête, Yaël n’avait trouvé rien de mieux à faire que de rester chez lui. Sans électricité, sans rien si ce n’est le bruit des branches qui venaient caresser sa fenêtre, il allait devenir complètement fou. Coupé du monde, l’unique chose qui pouvait mettre Yaël Weisel dans tous ses états. Le bar fermé ou comme tous les autres lieux où il bossait, il se retrouvait bien vite à se tourner les pouces et c’était à le rendre dingue… Son portable n’affichant plus aucune batterie, son univers s’écroulait. Ne pouvant nier tout cela, il savait que vivre sa vie sans technologie n’était autre qu’un pur calvaire. Enfant de la génération Z, il ne vivait que par le biais de l’informatique, d’internet, les réseaux sociaux – bien qu’il détestât toujours autant les critiques de ses films – il n’arrivait pas à passer du temps sans. C’est soulagé qu’il eût été heureux de retrouver l’électricité, mais aussi ses emplois. Reprenant ainsi doucement le cours de sa vie. La fermeture pour la soirée du Spotted Cat annoncé, il commençait à ramasser les tables de cette nonchalance qu’il possédait parfois après une longue journée. Son portable vibrait dans sa poche, sortant celui-ci, il lisait un sms de Trixie. Il est vrai qu’il n’avait pas vraiment donner signe de vie à ses partenaires depuis les derniers jours, depuis le début de la tempête pour dire vrai. Il savait Simon parti en exile pour son roman, mais Trixie, il ne s’était pas vraiment enquit d’elle – peut-être un peu trop occupé à profiter de la panne de courant pour se perdre dans les yeux opales d’Holly. Mais comme toutes les autres fois où avec la blonde tout semblait s’arrêter pour eux, ils connaissaient une fin des plus brutale. Il retournait à son quotidien, laissant ses rêveries d’enfant retourner à leur place, derrière ce cœur de pierre. Répondant au sms de la brune, il annulait une possible soirée que tous les deux, trop épuiser pour vouloir faire un tour chez elle, mais il promettait de se reprendre lors de son prochain jour de congé ou dès qu’il aurait plus que deux minutes entre deux boulots. Son horaire semblait encore plus horrible qu’à l’habitude, mais Yaël savait faire avec celui-ci, c’était simplement plus contraignant pour ses partenaires, réduisant son temps passé avec eux. Mais Yaël ne s’était jamais caché sur sa vie professionnel, il la faisait toujours passé avant beaucoup de personne. C’était après tout ce qui le conduirait à réaliser ses rêves de grand cinéaste. Il en était à sortir les déchets lorsqu’il sortait une clope qu’il mettait entre ses lèvres, les mains chargées en prenant la direction de la porte de derrière pour déposer les sacs dans la ruelle. À l’intérieur, son collège comptait la caisse. Il poussait la porte avec son dos, l’air frais de mars chatouillait sa peau blanche. Il déposait les sacs dans la benne à ordure, poussant un soupir en essuyant ses mains l’une contre l’autre pour chasser la saleté. Sa clope toujours pendue à ses lèvres, le papier collé à sa chair humide, il cherchait ses allumettes dans ses poches. Trouvant celles-ci, il relevait ses jades qui se posèrent sur une silhouette se tenant non loin de lui. Un sourire étirait le coin de ses lèvres, prenant le bâtonnet entre ses doigts, il marchait vers cette silhouette. « T’es là depuis longtemps ? » demandait-il en craquant une allumette et venant embraser sa clope. « Tu pourrais passer pour un psychopathe ainsi. » Un rire s’échappait de ses narines, alors qu’il arrivait à la hauteur du trentenaire. Son regard se perdait dans ses opales, l’homme d’une tête de plus que lui, il l’aurait reconnu entre mille. Si Yaël n’était pas un romantique dans l’âme, que son véritable cœur se cachait sous une tonne de sarcasme, le châtain, il l’avait tout de même dans la peau. C’était tout de même sa plus longue relation depuis un certain temps et il ne pouvait nier, quelque chose chez lui l’attirait, le ramenait vers lui. Ses doigts venant s’enrouler dans le tissu couvrant son aîné, il retirait sa clope de ses lèvres, laissant une volute s’échapper de ses narines. « T’as décidé de revenir à la civilisation ? »

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[ long time, no see ]

w/ yaël weisel
Déjà plus d'une semaine que Simon est revenue à la Nouvelle-Orléans après s'être retiré de la civilisation pour se pencher sur son prochain roman. Les idées germent depuis des mois dans sa tête, il ne lui manquait plus qu'à s'isoler pour coucher le tout sur son ordinateur. Mais pour ça, il se devait de quitter la ville pour quelques dizaines de jours. Ça s'est terminé en plus d'une quinzaine au final puisque la tempête a fait des dégâts dans la ville et on lui a interdit d'y revenir jusqu'à nouvel ordre. Il ne s'y trouvait pas loin, à une quarantaine de minutes et il n'a pas été aussi lourdement touché qu'à la Nouvelle-Orléans. Evidemment, il a suivi tout ça de près, s'inquiétant pour ses proches et pour Yaël particulièrement. Mais son téléphone, il l'avait laissé à son appartement pour éviter d'être distrait à la moindre notification s'affichant sur son téléphone. C'est sa façon de faire, à Simon. Il se coupe entièrement du monde et son entourage ne comprend pas toujours. Parce qu'il ne prévient pas toujours, surtout au début. Maintenant, il fait en sorte d'avertir tout le monde pour éviter qu'ils ne préviennent la police et qu'on ne lance un avis de recherche sur sa personne.
Il a mis du temps à revenir en ville parce que la tempête a eu pas mal de répercussion par la suite. Mais il a fini par revenir dans cette ville qu'il aime tant et retrouver ses repères de toujours. Il est revenu avec un roman pratiquement terminé et des moments à rattraper et sûrement à se faire pardonner. Mais avant ça, il a eu quelques petites affaires à régler comme bon nombre d'habitants. Chez lui, il n'a pas eu de dégâts. Il vit au quatrième étage d'un immeuble plutôt récent. Mais son réfrigérateur a rendu l'âme et il a perdu tout ce qu'il avait dans son congélateur. Ça n'a pas été très intelligent de sa part de l'ouvrir d'ailleurs, l'odeur et l'eau qui en sont sortis auraient pu faire fuir n'importe qui. Ça n'a pas été un de ses meilleurs retours mais il ne peut faire autrement au vu des événements.
Et sans comprendre pourquoi, ni comment, il a réussi à chopper une vilaine grippe. Enfin c'est ce qu'il pense parce qu'il n'a pas encore eu l'occasion de se rendre chez le médecin. Et d'ailleurs, il a horreur de s'y rendre, ça fait des années qu'il n'y a pas mis les pieds et il s'en porte très bien. Mais il ne se sent pas au meilleur de sa forme. Des courbatures, de la fièvre, une toux atroce et quelques nausées par moment. Vraiment rien de glamour mais c'est pourtant comme ça qu'il a décide d'aller voir Yaël. Il lui manque et il n'a pas envie de passer par un écran interposé pour lui dire tout ça. Il a besoin de le voir, de l'avoir en face de lui, peut-être de le prendre dans ses bras aussi. Il a juste besoin de lui. Alors il a pris son véhicule et il s'est rendu jusqu'à son lieu de travail sans vraiment savoir s'il va y être. Mais il patiente à l'arrière de l'établissement. Plusieurs minutes qui lui semblent interminable passent avant qu'il ne voit cette tête bouclée apparaître. Il retrouve instantanément le sourire et sort discrètement de sa voiture pour s'approcher de lui alors qu'il s'allume une cigarette. Il n'a jamais aimé ça et l'embête souvent avec mais qu'a-t-il réellement à dire. Il n'est pas grand monde pour lui dire ce qu'il doit ou peut faire.
Leurs regards se croisent enfin et un sourire se dessine sur les lèvres du plus âgé alors qu'il se trouve à plusieurs mètres de lui. Il ne voudrait pas lui refiler cette merde qui le colle depuis quelques jours. Depuis assez longtemps pour me rendre compte que tu m'as beaucoup manqué. Il le ressentait lorsqu'il écrivait mais il était plus absorbé par son monde fictif que par la vie réelle. Mais maintenant qu'il est en face de lui, il se dit qu'il a été idiot de partir aussi longtemps. Ce garçon, il en est pas attaché. C'est bien plus profond et puissant que ça. Il est simplement et sincèrement amoureux de lui. Il ne veut personne d'autre que lui à ses côtés pour terminer sa vie. Si c'est le prix pour te voir, ça me va. Un léger rire s'échappe de ses lèvres alors que le plus jeune est à présent en face de lui. Lui qui voulait garder un certain périmètre de sécurité pour qu'il ne tombe pas malade à son tour. Mais après tout, plus rien ne les empêcherait de se toucher et de s'embrasser ensuite.
Il l'observe un peu, balayant son visage de son regard pour éviter de le toucher mais c'est plus fort que lui. Ses doigts viennent se glisser dans ses cheveux comme il en a l'habitude avant de l'embrasser, sauf qu'il n'en fait rien cette fois. Maintenant que la tempête est passée, j'ai pensé que c'était le bon moment. Il laisse tomber son bras le long de son corps et à contre cœur, il s'éloigne légèrement de lui. J'ai très envie de t'embrasser mais la grippe a eu raison de moi cette année et j'ai pas envie que tu sois cloué au lit par ma faute. Il grimace légèrement, essayant de montrer une mine plus radieuse que ce qu'elle était avant de partir. Mais il garde malgré tout ce teint plutôt pâle et une faiblesse générale. Promis, je me rattrape dès que je suis de nouveau sur pied. Tu ne vas pas pouvoir y échapper ! Qu'il dit, en riant un peu.

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âge : 26 ans || 02.02.1996

[ long time, no see ]

w/ @simon byers

S’il s’attendait à voir Simon ce soir ? Pas le moins du monde. Il n’était pas très friand des surprises, vu son statut sentimental, il préférait éviter toute forme de surprise. C’était une question de précaution, mais en vérité, si ses partenaires venaient à faire un face-à-face, ce n’était pas ce qui le dérangerait. Yaël ne se prenait jamais la tête, si ça arrivait, il était clair à eux de voir ce qu’ils souhaitaient, mais lui, il ne changerait pas. Ce n’était peut-être pas définitif, un jour prendrait-il position, mais pour l’heure, il n’en avait pas envie. Trop longtemps à jouer ce jeu pour réaliser s’il possédait de véritable sentiment. Un sourire étirait ses lèvres, comme ça il pouvait manquer à quelqu’un. Étrangement, ça venait presque le surprendre, lui-même aurait besoin de faire une pause de sa personne par moment… « Moi aussi. » soufflait-il en approchant. Même s’il n’avait pas des sentiments aussi forts que ses partenaires, ça ne l’empêchait pas de ressentir quelque chose à leur égard. Le bouclé ne pouvait nier qu’il appréciait la compagnie du châtain, que ce soit leur discussion ou bien ces moments plus intimes qu’ils s’accordaient. Donc oui, il lui avait manqué, mais il comprenait aussi très bien pourquoi il avait besoin de recul. Chacun sa manière se retrouver dans le calme pour créer. Yaël c’était le fouillis de sa chambre qui le rendait création, l’animation de sa coloc aussi, même s’il passait son temps à leur râler dessus. « Ça ne coûte rien de me voir, encore moins d’avoir l’air d’un mec louche tapis dans le noir. » Ça avait tout de même quelque chose de séduisant, le risque du danger peut-être, même s’il n’avait rien à craindre de Simon. Si ça avait été l’inverse, peut-être. Yaël était bien plus intimidant que pouvait l’être son copain et cette simple idée le fit sourire encore un peu plus. Ses doigts enserrant le tissu, il gardait son regard poser sur son aîné. Laissant sa clope se consommée seule entre ses doigts. Les opales du châtain posé sur lui, il se sentait précieux, important, désiré et pourtant, il arrivait à ne pas s’en formaliser. Certain aurait eu les jambes en coton et lui, il aimait simplement le voir le regarder de cette façon, ni plus ni moins. Un soupir d’aise quittait tout de même ses lèvres, trahissant son appréciation qu’il ressentait à ce simple contact. Peu possédait le droit de toucher sa tignasse rebelle, mais ceux qui en possédait l’autorisation arrivait toujours à le rendre gaga. Un point faible ? Sans doute. « Ne me rappelle pas cet enfer… » Ô oui un enfer pour le juif, il en râlait encore. Ses sourcils se froncèrent alors qu’il le voyait s’éloigner, ce geste de recul n’était en général jamais bon signe. Annonciateur de mauvaises nouvelles, Yaël pressait sans réaliser sa clope entre ses doigts. Il s’attendait déjà à l’entendre dire que finalement c’était fini entre eux. Une réflexion précipitée… Puisque ce que l’écrivain lui disait n’avait rien à voir avec ce qu’il pensait. Une grippe. Le regardant, le voyant s’éloigner… Non. Yaël n’allait pas laisser passer ça. Étirant de nouveau la main qui avait préalablement relâcher le haut de son vis-à-vis, il l’empoignait une nouvelle fois. « Tu peux pas débouler ici et me faire ce coup. » Il le tirait vers lui. Très loin d’être le gamin innocent qu’on pouvait croire au premier abord avec sa gueule d’ange de porcelaine, il avait beaucoup plus d’audace qu’il ne laissait voir. Il savait ce qu’il voulait et le démontrait très bien. « Ne dit-on pas que baiser est un bon remède contre la grippe ? » Il se souvenait d’avoir vu ça une fois dans l’un des magasine des filles. Ça l’avait fait rire, mais finalement ça pouvait se montrer utile. Il ne se souvenait pas des détails de l’article, mais il n’avait pas besoin d’un dessin pour savoir ce qu’il avait à faire et jouer au docteur c’était un classique. Mais respectant tout de même son copain qui ne lui voulait que son bien, le bouclé venait poser délicatement ses lèvres contre sa joue, non loin de la commissure de ses lèvres. Il s’éloignait un peu sans pour autant relâcher le châtain, il portait sa clope à ses lèvres pour en tirer une latte, qu’il laissait quitter ses lèvres dans une volute délicate. « Si tu es malade ne restons pas plus longtemps dehors. Je finis le close et tu pourrais me ramener chez… moi ? » Ou chez toi, qu’il se retenait de dire. Il ne lui laissait pas vraiment le temps de réflexion, il laissait son bâtonnet sur le sol venant l’écraser avec son pied avant de prendre la main de son compagnon. Il l’amenait avec lui à l’intérieur du bar.

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w/ yaël weisel

L'amour qu'il éprouve pour Yaël est indescriptible et ça lui fait assez peur. Peur parce qu'il pourrait lui briser le cœur à tout moment et partir après l'avoir piétiné à plusieurs reprises, le laissant seul avec ses sentiments. Dans un coin de sa tête, il y pense souvent. Yaël est jeune, il a toute la vie devant lui, pourquoi il irait s'encombrer avec un vieux comme lui ? Mais il n'a pas envie d'y penser parce qu'il n'a pas envie de gâcher quoi que ce soit entre eux. Il se sent bien quand il est à ses côtés, quand ils passent des moments à deux même si c'est juste pour se regarder dans le blanc des yeux ou à se câliner. Parce qu'avec lui, ça lui semble tellement simple d'avancer et d'affronter la vie. C'est différent de ses précédentes relations, aussi peu nombreuses soient-elles. Mais une chose est sûre, il n'a aucune envie qu'il soit de passage dans sa vie. Il s'approche en lui disant que lui aussi, il lui a manqué, et ça a le don de le faire sourire encore plus. Il a envie de l'embrasser encore et encore, de lui montrer à quel point il lui a manqué et à quel point il l'aime mais il se retient à cause de cette foutue maladie qu'il n'a pas envie de lui refiler. Il jette un regard derrière lui pour voir la scène d'un œil nouveau, du sien. Bon, je l'admets. Ce n'était pas malin de ma part. Qu'il dit en riant un peu avant de reporter son attention sur son petit-ami. Mais je ne voulais pas te déranger et je ne me souvenais plus de l'heure à laquelle tu terminais. Il aurait pu l'appeler mais il se serait sans doute douter de quelque chose et la surprise serait tombée à l'eau.
Il est si proche de lien et en même temps, Simon doit garder une certaine distance de sécurité. Chose qui devient compliqué tellement il a l'impression de perdre totalement le contrôle quand il se trouve si près de lui. Il déraille, il faiblit, il devient presque à sa merci. Yaël le rend un peu fou et comme un adolescent qui connaîtrait sa toute première histoire d'amour. Il rit un peu en glissant ses doigts à sa nuque et caressant légèrement sa peau nue comme s'il s’apprêtait à l'embrasser. Et s'il s'écoutait, il le ferait mais il ne peut pas. Alors il laisse retomber sa main. C'était si atroce ? Simon ne l'a vécu qu'à travers l'écran de la télévision de son hôtel et des dires de sa famille, rien de plus. Il se sent chanceux et en même temps, il aurait aimé être là pour soutenir les personnes qu'il aime. Il s'est senti impuissant face à la nature et il a détesté ça.
Et c'est Yaël qui s'approche pour l'embrasser. Hors de question, il ne peut pas le laisser faire. Alors il recule et le plus jeune ne semble pas comprendre pourquoi. Rapidement, il lui explique les raisons pour éviter qu'il ne pense à mal. Il ne semble pas vouloir l'entendre et n'en faire qu'à sa tête puisqu'il se rapproche de nouveau de lui. Ce n'est pas pour déplaire à Simon de toute façon. Et quand il lui sort que baiser est bon pour rétablir de la grippe, il rit à gorge déployée. Jamais il n'avait entendu ça mais il n'est pas sûr que ça l'embête plus que ça. Où est-ce que tu as lu ça ? Qu'il s'empresse de lui demander. Mais il ne lui laisse même pas le temps de répondre parce qu'il surenchérit. Si ça peut m'en débarrasser, je ne suis pas contre essayé. Même s'il n'est pas sûr d'assurer autant que d'habitude une partie de jambes en l'air. Un sourire au coin des lèvres apparaît sur le visage du plus âgé avant que le plus jeune ne vienne embrasser la commissure de ses lèvres qui n'a d'autre effet que de faire frissonner Simon.
Frissonner de désir.
Frissonner d'envie.
Mais il n'a le temps de rien dire que Yaël le prend par la main et le fait entrer à l'intérieur du bar. Il n'a pas trop l'habitude d'y venir parce qu'il ne veut pas l'embêter pendant qu'il travaille. Je peux t'aider à faire quelque chose ? Plus vite il aurait terminé, plus vite il pourrait profiter un peu de sa présence. Parce qu'il ne compte pas le ramener à la colocation mais bien chez lui. Du moins, s'il le souhaite.

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âge : 26 ans || 02.02.1996

[ long time, no see ]

w/ @simon byers

« Et si je n’avais pas travaillé ce soir ? » demandait-il amusé de voir tous ces efforts, alors que l’incertitude planait au-dessus de la tête de son aîné. Les horaires de Yaël étaient toujours compliqués, il enchainait tellement de boulot que même lui, s’il ne se fiait pas à son calendrier, il en perdrait le Nord. Par chance, il bossait pratiquement tous les soirs au Spotted Cat. Il s’assurait un emploi tout de même stable et il pouvait compter sur le pourboire que les gens lui laissaient. Étrange de se dire qu’il parvenait à en avoir lui qui était si distant, cette manie de se croire supérieur alors qu’il faisait un boulot bien loin de son talent de cinéaste. Il parvenait à camoufler bien des choses, un talent qu’il avait su développer au fils du temps. Ça ne le rendait pas plus agréable, mais les gens n’y voyaient que du feu. On aurait pu dire qu’il faisait de même avec Simon, lui envoyant de la poudre aux yeux, mais Yaël pouvait être si complexe que penser le connaître se révélait être l’inverse. Surprenant, il cachait bien des choses à son sujet, enfoui, terré dans un gouffre pratiquement impossible à trouver. Il pourrait nier son attachement au besoin, dire que ce contact sur sa peau ne lui fait aucun effet. Mais se serait mentir. Les doigts de son aîné sur sa nuque électrisent ses sens, il sent un frisson parcourir sa colonne alors que ses lèvres s’entrouvrent, désireuse de rattraper ce temps où ils étaient loin l’un de l’autre. « Pas de téléphone. Pas d’internet. C’est comme me vider de mon air. » Enfant de la génération Z, vivre sans technologie c’était tout simplement impossible. La fin du monde, autrement dit. Du moins, ce l’était pour Yaël qui n’avait pu se sortir cela de la tête. Il aurait pu lire un livre, écrire à la main son script, mais non, il avait été paralysé. Mère nature lui avait retiré ses bras, l’handicapant avec cette tempête. Maintenant qu’il avait retrouvé l’usage de ses bras, il pouvait bien les utiliser comme il se devait. Agrippant la chemise de son copain, le bouclé s’approchait, brisant les limites. Ce qu’il dit était tiré par les cheveux, il en avait bien conscience. Ce qu’on pouvait lire dans les magazines par moment c’était tellement absurdes, toutefois, il pensait plutôt en tirer un avantage. Loin d’être prêt à accepter que son copain vienne le voir sans plus. Une simple visite de courtoisie, mais quelle idée ! Il trouve toutes réponses à toute chose. Aussi idiote semble-t-elle. L’interlocution de son aîné, il aurait sans doute eu la même si on lui avait dit la même chose, mais tout comme lui, l’absurdité de cette réflexion ne l’aurait pas arrêté. « Dans un magazine de mes colocs. » disait-il malgré tout, en faisant mine de réfléchir. L’avantage de vivre avec des filles c’était qu’il pouvait bien voir toute sorte de chose dans des magazines qu’il n’aurait jamais pris la peine de lire autrement. « Ce serait quand même bête de refuser. » Lui ne l’aurait pas fait en tout cas. Ce simple contact, lèvre contre peau suffit à lui faire comprendre que non, il ne pourrait refuser cette offre. Il en avait envie. C’est à contre cœur qu’il mettait un frein à leur étreinte. Il le devait, s’il voulait rentrer chez lui à un moment. Retournant dans le bar en traînant l’écrivain, il amenait ce dernier où se trouvait le bar. L’endroit désert après le départ de son collègue. Une routine qui avait le don de l’énerver, comme s’il était le seul à devoir toujours fermer… Mais ce soir, il ne s’en plaignait pas. « Repose-toi plutôt. Je n’en ai pas pour longtemps. » Le plus gros avait été fait, il lui restait à compter la caisse, faire le dépôt de la soirée. Passant une main dans ses boucles folles, il les lissait vers l’arrière mordant sa lèvre en cherchant à se concentrer. « Tu as pu finir ton livre ? » demandait-il en sortant les liasses de billet de la caisse.

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