New day, new war (Heath)

âge : trente-cinq ans - 20.08.1987.

[ New day, new war ]

@Heath Romeo & @Austyn Walters
Ces envies là, tu les as toujours eu Austyn, et la plupart du temps tu n’attends pas avant de les combler. Depuis le jour où tu es née, Roman a eu cette place centrale dans ton existence et votre relation a toujours été assez fusionnelle. Vous vous laissez l’espace dont vous avez mutuellement besoin, vous ne vous mêlez pas de ce qui ne vous regarde pas et pourtant, vous êtes toujours là l’un pour l’autre, d’une manière ou d’une autre. Alors oui, tout au long de ta vie tu as toujours eu ces besoins réguliers d’aller le trouver, pour passer un moment avec lui, pour discuter de tout et de rien, passer en revue des sujets importants comme des bagatelles pour passer le temps. Il est ton frère, et étrangement un confident sur lequel tu peux toujours compter. T’as envie de lui parler aujourd’hui, pas pour te vanter ou te mettre sur le devant de la scène, mais pour vérifier que ce que tu ressens est bien réel, et légitime. Tu te sens belle ces temps-ci, et bien que ton apparence ne soit absolument pas une de tes priorités, ça te fait du bien de t’être sentie vue par un garçon qui te plaît. Alors c’est avec une bonne humeur non dissimulée que tu te rends à l’appartement que Roman partage avec une bande de zigotos. Tu les connais ses colocataires, et depuis le temps tu as appris à bien t’entendre avec eux, ou en tout cas avec la plupart d’entre eux. Certains, tu les connais depuis encore plus longtemps d’ailleurs, et au fond ils sont comme une petite famille tous ensemble. Et toi, t’es peut-être une sorte de cousine éloignée, celle qu’ils recueillent de temps en temps. En arrivant devant la porte, tu frappes, mais tu n’attends pas la moindre autorisation avant de tourner la poignée. Ta mère serait bien choquée de ces manières, elle te dirait que ce n’est pas ainsi qu’elle t’a élevé et elle aurait raison. Mais l’appartement de Roman est autant chez toi que chez lui, alors ça fait bien longtemps que tu as appris à prendre tes aises ici. Les seuls moments où tu te sens complètement gênée sont ceux où tu te retrouves plus ou moins seule avec Yaël. A lui, tu ne sais jamais quoi dire pour ne pas avoir l’air d’une idiote, il te fait perdre tes moyens, de la pire manière possible. Mais tu n’y réfléchis pas, tu ôtes ta veste et tes chaussures, avant de te laisser guider par la bonne odeur qui émane de la cuisine. « Salut ! » Un sourire sur les lèvres, tu fais savoir ta présence à Heath, apparemment seul dans la cuisine. « Comment tu vas ? » Ce n’est pas lui que tu es venue voir, mais Heath est un des meilleurs amis de Roman depuis une bonne dizaine d’années. T’as la sensation de toujours l’avoir connu, alors lui tu ne le fuis pas une seule seconde. « Tu fais quoi de bon ? » Tu n’es pas la fille la plus discrète du monde Austyn, alors si Roman est là, il t’entendra sans doute au bout d’un moment, et il viendra par lui-même.

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@Heath Romeo & @Austyn Walters
J’ignore où sont passés mes colocataires. Ils étaient pourtant tous là quand j’ai proposé de passer derrière les fourneaux pour nous concocter de quoi goûter. Puis, l’un après l’autre, ils se sont évaporés pour finalement me laisser seul face à moi-même. Ils ne méritent pas tes gâteaux, tu serais presque tenté de les apporter à la caserne là où tes talents seront reconnus et où les gens semblent nettement plus le mériter que tes vilains amis. Quand le chat n’est pas là, les souris dansent et je prends évidemment mes aises en cuisine, musique à fond la caisse avec une playlist dont moi seul semble avoir le secret. Un mélange de tous les genres, de toutes les époques avec une sélection de titres qui font office de guilty pleasure chez tout le monde et que tu assumes de reprendre à tue-tête même quand t’es seul comme un plouc. Au programme ? Des muffins avec un cœur coulant au nutella ou, au choix, au chocolat blanc. J’ai prévu le coup ce matin en congelant sur une place plusieurs noix de nutella avec, dans un sac congélation, une plaquette de chocolat blanc coupée en morceaux. Tous les ingrédients sont sur le plan de travail, le chocolat à part, et déjà j’entame ma préparation. Tu adores cuisiner, tu n’as besoin de personne pour te sentir extrêmement bien. Tu retrouves une joie de vivre qui ne t’abandonne plus pendant des heures et des heures. Ne parlons même pas de la musique qui m’accompagne et m’apporte l’énergie nécessaire pour improviser mon plus beau solo de danse avec une bouteille de lait entre les mains. Ta prestation ferait un tabac dans un épisode de Glee, Zoey’s Extraordinary Playlist ou… Tiens… La La Land. Tout ça pour ne pas citer High School Musical puisque le jugement émanerait de part et d’autre de chacun de mes colocataires. Heureusement pour moi, le Manoir est suffisamment grand et étendu pour que je puisse balancer mes meilleures vocalises sur We’re all in this together, chorégraphie à la clé, bien entendu. Et puis une voix s’élève, m’interrompt dans ma danse endiablée. Pas besoin d’être un génie pour la reconnaitre, celle de la petite dernière, la petite sœur de Roman. Ta petite sœur aussi, même si tu es le seul à l’avoir affirmé jusqu’à présent. « Viens par-là, ma caille ! » J’ignore d’où me vient ce surnom, mais elle le porte avec élégance depuis des années et des années. « Tu n’embrasses pas ton Heath adoré ? » Moue boudeuse, je frôle le scandale. « Des muffins… J’ai prévu un cœur coulant digne de ce nom. T’es là pour l’après-midi ? Si tu cherches ton frère, il doit être à l’extérieur, en train de barboter dans la piscine plutôt que de m’aider ! » Je ne suis pas du tout vexé, pas du tout.

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âge : trente-cinq ans - 20.08.1987.

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@Heath Romeo & @Austyn Walters
La musique résonne fort dans l’appartement, mais c’est bien loin de t’étonner. Ce lieu, tu as la sensation de l’avoir vu sous toutes ses coutures possible. Pleins de musique, de rire, de jeux, comme parfois sous une lumière plus sombre, triste et morne. C’est ce que tu aimes ici Austyn, cet appartement il n’est pas seulement un toit au dessus de quelques têtes chevelues, c’est un vrai lieu de vie. A une époque, ta maison aussi elle avait cette allure là, mais depuis que Sasha a emménagé et que Roman est parti, tu n’as plus autant de plaisir à être chez toi. C’est simple, lorsque tu te trouves dans la demeure familiale, tu restes surtout enfermée dans ta chambre pour voir le moins possible ton beau-père. Alors il n’est pas rare que tu viennes squatter le nouveau logement de ton frère, tu as appris à connaître ses colocataires, certains que tu connaissais d’ailleurs d’avant. Comme le jeune homme qui se déhanche dans la cuisine actuellement, te faisant immédiatement sourire. Heath et sa joie de vivre, son énergie constante, tu ne pourras jamais t’en lasser. Aucune surprise sur son visage lorsqu’il te voit, au fond t’es un peu une lointaine habitante de cet endroit aussi, toi aussi tu y as ris et verser quelques larmes par le passé. Mais pas de ça aujourd’hui, comment pourrais-tu pleurer en entendant ce surnom qu’il t’a trouvé. Tu n’as aucune idée de comment il l’a dégoté celui-là, mais depuis le temps tu as appris à faire avec. Il râle parce qu’il n’a pas eu d’accueil très chaleureux, et sa moue te rend encore plus heureuse d’être venue. Tu pourrais facilement rendre Roman jaloux de la relation que tu as avec son meilleur ami, mais les choses ne fonctionnent pas du tout comme ça entre vous. Ton frère, il doit être simplement heureux de voir que vous vous entendez bien et toi, tu n’arrives pas à voir les deux jeunes hommes exactement de la même manière. Tu sais que comme ton aîné, Heath ferait beaucoup pour toi, mais il y a quelque chose dans ses yeux, ou dans ses abdos, qui fait que tu ne peux pas penser à lui comme un grand frère. « Si mon Heath adoré demande un bisou, qui suis-je pour refuser, franchement ? » Avec un sourire, tu bats des cils avant de t’approcher de lui, et de passer tes bras autour de son corps. Tu sais parfaitement qu’il n’y a pas d'ambiguïté dans ce geste, pas comme avec d’autres personnes, mais malgré toi tu ne peux t’empêcher de te dire qu’il est bien musclé quand même. « Je passais voir Roman oui, mais t’es tout aussi bien toi. Et puis si tu acceptes un autre Walters pour terminer ces muffins au coeur coulant… à condition que je sois récompensée avec l’un d’eux. » Un sourire grand jusqu’aux oreilles, mais des yeux qui se plissent, pour sous-entendre l’entourloupe. Tu sais bien que tu n’as pas besoin de demander, tu pourrais rester à le regarder cuisiner que tu serais quand même la première à goûter ses pâtisseries. Mais t’es quand même prête à mettre la main à la pâte, cuisiner c’est toujours assez amusant, surtout avec des gens qu’on apprécie. « Alors comment tu vas, Heathcliff ? » Toi aussi tu as des surnoms pas tellement recherchés pour les gens, et lui ça t’a toujours fait rire de l’appeler comme un personnage de roman gothique. En inspectant les ingrédients qu’il a disposé sur la table, tu remontes tes manches et commences à te laver les mains.

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@Heath Romeo & @Austyn Walters
La cuisine, ça a toujours été une passion. Née d’une curiosité très innocente, d’un désir raté de reproduire ce que je voyais parfois dans les émissions à la télévision. Ces programmes où des mecs présentés comme amateurs débarquent et doivent composer un plat sur le thème de la pomme. Le truc sur lequel tu resterais un moment à réfléchir avant de te mettre au travail avec seulement trois minutes sur le temps imparti pour véritablement composer. Un tel travail de réflexion aboutissant sur la confection d’une tarte aux pommes. Je me suis toujours amusé de les voir retomber sur leurs pattes avec leurs histoires de textures. De la pomme en condiment, de la pomme en soupe, de la pomme en chips, de la pomme utilisée pour faire flamber je ne sais quelle viande. De la pomme partout et moi qui ne serais déjà pas capable de l’utiliser pour réaliser l’une des préparations isolée du reste. Tu aimerais tester le fumage d’une viande au foin, le truc qu’ils sortent à toutes les sauces et à toutes les arômes dans ce genre d’émissions. Tu t’es toujours dit que ça devait grave impressionner les convives. À défaut, je profite de ces muffins qui auront un succès tout aussi important auprès de mes colocataires. Ils adorent ça, me voir leur concocter de bonnes petites friandises sucrées pour ravir leur gourmandise. La musique est à fond, mon inspiration à son paroxysme et mes petites danses endiablées. Tu ne sais soudainement plus si tu anticipes sur une participation très lointaine à une compétition culinaire ou à danse avec les stars. L’un comme l’autre, tu as les capacités avec un peu de travail. Regardez-moi ce bassin aux ondulations à se damner, comme le ferait un parfait danseur de salsa. Tes vies antérieures ont surement été particulièrement excitantes. Tu regretterais presque de ne pas t’en souvenir. Personne à l’intérieur du Manoir ne viendra m’embêter sous prétexte que j’anime la baraque toute entière avec la musique, mes vocalises et le bordel que je mène entre deux cassages d’œufs. Nous avons tous une préférence notable pour la vie, nous aimons cet endroit vivant, animé, joyeux. Un cocon dans lequel chacun se sent véritablement chez lui, prêt à partager de bonnes ondes jusque dans les moments les plus difficiles. Nous formons une véritable équipe, soudée et plein de sentiments qui feraient pâlir les personnages de Friends. Je me demande bien quel rôle j’occuperais, si je me retrouvais propulsé dans la sitcom. Ma caille, comme j’ai décidé de l’appeler aujourd’hui, débarque et vient apporter la touche finale à ma bonne humeur. Tu es habitué à la voir déambuler par ici, elle fait partie des meubles, tu aimes l’avoir près de vous. Avec les années, tu es devenu ce grand-frère qui garde un œil sur elle, prêt à aller défoncer le nez du premier connard qui oserait lui briser son petit cœur qui n’est composé que d’amour. Son sourire fait s’élargir celui qui me fend le visage. Je quémande, comme à mon habitude, avec une réponse qui me plait mais qui, pour changer, ne me parait soudainement plus du tout suffisante. « Sauf que le bisou, c’est comme un prêt tu vois ? Puisque tu as du retard, il y a des intérêts. Un grooooooos câlin ! » Je la serre fort contre moi. Les bras autour de sa taille, toujours aussi enthousiasmé par son parfum. « Tu sens trop bon ! Méfie-toi, j’suis en train de préparer des gâteaux parce que j’ai la dalle… J’pourrais bien abandonner afin de te dévorer ! » Je mime des griffes de méchant loup, prêt à lui bondir dessus, le rire jamais très loin. « Tu veux être mon commis ? Attention, je suis un chef multi étoilé hyper exigeant ! T’es certaine de pouvoir encaisser mes critiques à la Top Chef ? » Le mec ne s’y croit pas du tout. « Deal, tu peux même en prendre une ou deux pour rentrer chez toi ! » Je lui tends la main, comme pour clore un contrat imaginaire entre nous deux. Heathcliff, je pourrais être le vieil homme bourgeois d’un roman d’Edgar Allan Poe. « Génial, et toi alors, mon enfant ? Quoi de neuf dans ta vie ? J’veux tout savoir !!!! » Je m’intéresse toujours énormément à elle, à ce qui lui arrive, à son bien-être. « On divise la pâte en deux, celui qui fait la meilleure fournée de muffins ? Tu choisis quel chocolat ? Blanc ou Nutella ? »

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âge : trente-cinq ans - 20.08.1987.

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@Heath Romeo & @Austyn Walters
Dans n’importe quel autre contexte, tu ne serais pas là aujourd’hui, dans cette cuisine. Pas que faire de la pâtisserie soit une corvée, c’est une activité que tu apprécies de temps en temps, toujours heureuse de penser au résultat qui découlera de cet effort. Ce qui rend cette situation extraordinaire cependant, c’est que tu sois seule avec un homme de vingt-quatre ans, normalement trop âgé pour être un ami proche. L’âge n’a pas réellement de valeur à tes yeux, pas avec Heath en tout cas, mais s’il s’agissait de n’importe quel autre jeune homme, t’a mère ne t’aurait jamais autorisé à venir ici. Pas qu’elle ait vraiment de pouvoir sur tes aller-retours, elle ne connaît pas toutes tes fréquentations et, heureusement pour son rythme cardiaque, elle est loin de connaître tous tes passe-temps. Néanmoins, tu te sens parfaitement en sécurité de venir ici, parce que tu sais que jamais elle ne te reprochera de passer du temps avec Heath. Modèle d’un garçon bien élevé à ses yeux, puisque vous l’avez rencontré par des bénévolats associatifs il y a des années de cela. Quand ton frère a quitté la ville pour ses études, Heath l’a un peu remplacé, il est devenu celui vers qui tu te tournes facilement, lorsque tu as des questions, un besoin de parler, ou simplement envie d’enquiquiner quelqu’un. C’est sans doute la dernière option qui t’a poussé aujourd’hui à débarquer chez lui à l’improviste, mais il en a l’habitude et à en juger seulement par sa requête de câlin, il te le rend bien. « Qu’est ce que tu m’aurais obligé à faire si je t’avais posé un lapin ? » Penser à la réponse te fait légèrement rougir en vérité, mais dans cette étreinte presque étouffante, l’homme ne peut pas le voir. Un rire s’échappe de tes lèvres et tu te recules doucement, une lueur malicieuse dans les yeux. « Pff, t’en es pas capable ! » Espiègle, tu lui tires la langue, te sentant réellement à l’aise avec lui. Tes paroles sont vraies, tu doutes fortement que Heath soit capable de cannibalisme, mais lancer des défis est une deuxième langue maternelle pour toi. « Oui, je pense que je peux encaisser… et puis l’avantage d’être un commis c’est que je suis un peu invisible, non ? Donc si tu deviens chiant, je peux glisser un truc dans certains muffins. » Tu en serais certainement capable, mais tu ne voudrais pas te mettre tous les colocataires de Heath à dos, dans l’éventualité où ils mangeraient tes préparations. Après tout, si tu as appris à les connaître, ils ne font que te tolérer sous leur toit. « Si j’ai le droit d’en ramener chez moi alors, je ne peux refuser ! » Tu sers alors énergiquement la main qu’il te tend, mais ta volonté de le secouer échoue avant même que tu essaies. Heath a bien changé depuis votre rencontre, il n’a plus rien du lycée enrobé qu’il était et aujourd’hui, tu sais parfaitement que tu ne peux pas lutter contre la montagne de muscle qu’il est devenu. Tout ce que tu peux faire, c’est admirer et saliver. Pour commencer à bien faire les choses, tu te laves les mains dans l’évier de la cuisine, écoutant sa question en même temps. Il est tout à fait naturel qu’il veuille tout savoir, tu as l’habitude. « Eh bien les vacances arrivent à grand pas, j’arrive pas à croire que dans quelques mois j’aurai terminé le lycée. Ca fait un peu peur, mais qui n’aime pas les défis, hein ? » Tu souris, joyeuse et dynamique parce que tu n’aimes pas montrer tes faiblesses Austyn. Idéalement tu aimerais que tout le monde te voit comme cette jeune fille intrépide, sans peur et sans attache. La vérité est bien différente, tu te sens un peu terrifiée ces temps-ci. Le lycée prend fin, tu vas devoir entrer à l’université sans même savoir ce que tu veux y étudier, tu as peur que ta mère ne veuille plus de toi à la maison, et la liste ne cesse de s’allonger. Mais rien de tout ça n’a d’importance maintenant, Heath lance une compétition de pâtisserie et tu ne diras jamais non à ça. « J’espère que t’es prêt à perdre alors ! Je prends le Nutella, tu n’arriveras pas à faire un coeur aussi fondant que moi. » Et sur ces mots, tu te saisis d’un bol pour commencer à y casser des oeufs. Tu ne connais pas la recette par coeur cependant, alors tu vas devoir loucher sur la préparation de Heath pour ne pas être trop perdue. L’espace d’une seconde, tu hésites à mentionner Cosmo et le baiser que vous avez échangé il y a quelques semaines, mais tu te retiens. C’est totalement idiot, tu en as bien conscience mais Heath est un gars cool, séduisant et peut-être que tu le trouves un peu trop attirant pour lui parler d’un autre garçon. « Pourquoi t’as décidé d’être pompier toi ? » C’est étrange mais depuis toutes ces années, tu as l’impression de ne lui avoir jamais posé la question. Sans doute parce qu’avant, tu ne te posais pas toutes ces questions sur ton propre avenir. En écoutant sa réponse, tu attrapes le paquet de farine et comme toujours la poudre volatile s’empare un peu de l’air avant de retomber sur la table. Tu n’aimes pas la farine, il y en a toujours partout, même lorsque tu fais attention. Mais soignement, tu récupères ce que tu as fait tomber dans le creux de ta main et, en la présentant à plat devant le visage de Heath, tu souffles fort.

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