There's no way but the hard way | Creed

[ There's no way but the hard way ]

@gaïa alvarez & @creed fitzsimmons
Est-ce que Gaïa était parano ? Probablement... Mais elle jurerait qu'elle avait déjà vu cette voiture plusieurs fois. Même ce qu'elle avait vaguement aperçu du conducteur lui donnait l'impression d'avoir déjà croisé ce type. "Ressaisis-toi ma fille ! Il doit habiter dans le coin, c'est pour ça que son visage ne t'est pas inconnu" pensa-t-elle. Pourtant elle ne pouvait s'empêcher de regarder vers le véhicule. Il n'y avait qu'un moyen de s'assurer qu'elle se faisait des films et elle devait se débarrasser de cette sensation d'être suivie avant que ça ne vire à l'obsession. Gaïa enfourcha sa bécane et se mit à rouler, un rapide coup d’œil dans son rétro lui appris que la voiture prenait la même direction qu'elle. "Putain !" La jeune femme accéléra à une vitesse qui la ferait arrêté si des flics étaient sur son chemin. Toujours poursuivie. Cette fois, pas de doute, ce type la suivait spécifiquement, ce n'était pas un hasard. Ses pneus la guidèrent jusqu'à la sortie de la ville, crissant sur une rue cernée de bois. Il semblerait qu'elle ait semé l'homme qui la suivait. Bien. Les cheveux au vent, elle poussa un soupire et commença à ralentir à une vitesse plus raisonnable. A cet instant, le véhicule lui barra la route. "Bordel, mais il sort d'où celui-là ?" la voiture avait surgit de nulle part. Si Gaïa ne s'arrêtait pas, elle allait lui foncer dedans. Elle fut forcée de donner un coup de guidon et un coup de frein, provoquant un dérapage bruyant. En une fraction de seconde, elle descendit de sa monture et dégagea la béquille de sa moto pour ne pas la poser par terre. Par réflexe, elle attrapa le couteau rangé dans sa poche.

« T'es qui hijo de puta et pourquoi tu me suis ?! »

Il avait une sacrée carrure. Qui pouvait-il bien être ? Un mec qui avait perdu du pognon en pariant sur un adversaire qu'elle avait vaincu ? Est-ce qu'il avait été engagé pour se débarrasser d'elle parce qu'elle s'était frottée aux mauvaises personnes ? Il avait une bonne gueule de gros bras pas très malin qui exécutait les ordres sans poser de questions. Putain, si c'était ça, elle était dans la merde. S'il avait un flingue sur lui, ses couteaux n'allaient pas lui servir à grand chose.

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Installé près de la terrasse, je dépose les outils à portée de main et m'installe sur le rebord aux pieds de la bécane que j'ai placée là pour bricoler dessus. Je dois démonter le tableau de bord pour ainsi dire, la partie où se trouve le compteur pour remplacer les loupiotes qui tirent un peu trop l’œil vu leur éclairage orange vif par des bleus. Opération simple mais toutefois délicate. La veille, je suis allé récupérer les loupiotes en question au magasin situé en centre ville. Démontant la partie qui m'intéresse, je lève un instant les yeux et esquisse un sourire rien que de voir la chienne s'éclater à quelques mètres. Elle me fait délirer à jouer avec sa cordelette en effectuant quelques tours sur elle-même pour prendre de l'élan et la balancer en ouvrant grand la gueule. La cordelette opère à l'instant une courbe en s'élevant dans les airs tandis que Shruti la guette ainsi le nez levé vers le ciel pour la rattraper. C'est en général raté mais elle fait des efforts pour tenter de prévoir où elle va atterrir. Amusé un instant, je m'en retourne à mes activités en m’affairant de nouveau à la tâche. C'est plus emmerdant que je ne le pensais au départ. Je perds vite patience alors qu'il y a un petit détail qui merde dans le bordel. Après quelques minutes à m'obstiner, je lâche l'affaire avec la moto, décidant que je me pencherais à nouveau sur son cas demain quand je serais moins sur les nerfs.

Je profite de cette pause pour répondre au téléphone. Il s'agit de ma tante, Yaritza. Elle m'invite à rejoindre un endroit où il semble que sa nièce, en l’occurrence ma cousine même si les liens de sang ne sont pas totalement directs, ait été repérée présentement. Je suis censé remettre la main dessus. Pour vous expliquer, Gaïa la nièce de Yaritza, est en effet la fille de sa soeur décédée qui a par ailleurs refusé de prendre la responsabilité de cette dernière lorsque la gosse a atterrit en orphelinat à la mort de sa maman. Pourquoi ? A cause des affaires dans lesquelles Yaritza trempe et qui n'auraient alors pas constitué un milieu sain pour élever une enfant. Gaïa ne la connait d'ailleurs pas ni n'est au courant de son existence. Et plus tard, quand Gaïa a atteint la majorité, Yaritza a voulu relancer les recherches mais à la période dite, des querelles et des tensions entre cartels ne constituaient pas le moment le plus propice non plus et auraient encore une fois mis Gaïa en danger. Alors entre ça et le fait que Yaritza ne sait pas trop comment s'y prendre pour faire irruption dans la vie de sa nièce après toutes ces années perdues, ce n'est que maintenant qu'elle a décidé de faire appel à moi pour remettre la main sur Gaïa qui est d'ailleurs plutôt difficile à trouver étant donné qu'elle n'a pas de domicile fixe.
C'est au hasard d'une discussion autour de sa nièce que Yaritza est venue à en faire appel à moi. Il valait mieux un cousin qu'un parfait étranger pour l'aborder. Et les autres n'ont pas franchement une tronche à inspirer confiance, et puis Yaritza sait qu'elle peut me faire confiance et que je ne risque pas de mal traiter cette fille.

Je quitte ainsi la maison en voiture pour me rendre à l'endroit indiqué où elle a été aperçue il y a encore quelques minutes. Coup de pot, je tombe sur elle encore présentement dans le coin lorsque j'arrive. J'observe, j'attends. Il semble à un moment donné qu'elle repère ma bagnole. J'aurais mieux fait d'en descendre et faire mine de trainer dans le coin. Elle ne m'a pas forcément repéré mais quelque chose me dit que je ne dois pas perdre de temps lorsque je la vois enfourcher sa bécane. Joli modèle soit dit en passant.
Pas de doute, elle m'a bel et bien repéré. Pas le choix, il a fallu que je dépasse une ou deux bagnoles entre nous à un moment donné. Nous prenons la direction au sud menant à la sortie de la ville. Une série de virolos se présentent alors qu'on entame une portion de route à travers bois et je décide de choisir un autre chemin, connaissant bien le coin. Elle a l’avantage sur moi en moto et il me faut ruser si je veux arrêter sa course dans ce coin paumé avant la prochaine ville. Aussi, j'emprunte un raccourci qui devrait me faire prendre de l'avance sur elle et me permettre de lui couper sous le nez plus loin. A assez de distance toutefois pour éviter un carambolage mais la forcer à braquer pour m'éviter et la foutre potentiellement dans le fossé, sans trop de mal occasionné.

Le dérapage qu'elle opère alors que l'instant se joue présentement comme je l'avais prévu, n'aboutit toutefois pas à la faire chuter. Elle contrôle. Et elle semble surtout déterminé à venir me confronter. Je descends de mon véhicule dans une attitude cool qui ne suffira certes sans doute pas à la rassurer, et vais alors me jucher sur le devant du capot, calant une clope au coin de mes lèvres. Je repère le couteau discrètement glissé dans sa main.

« T'es qui hijo de puta et pourquoi tu me suis ?! »

- Range ça, ça ne sera pas nécessaire, dis-je en m'apprêtant à allumer ma clope.

- T'as déjà un pied dans la famille, pas de doutes ... relevais-je vu la trempe dont tu fais preuve. Cette seule réflexion en dit déjà long à elle seule. Je pose un regard sur toi et t'adresse un léger sourire.

- T'es pas facile à trouver cousine ... .

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@Gaïa Alvarez

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@gaïa alvarez & @creed fitzsimmons
Ce type était tenace, il fallait au moins lui accorder ça. Et il avait l'air plutôt confiant vu sa nonchalance en descendant de sa voiture. Est-ce que c'était vraiment le moment de se griller une clope ? Gaïa haussa un sourcil, elle ne savait pas trop si elle devait être rassurée par le fait qu'il n'avait pas l'air de vouloir lui tirer une balle entre les deux yeux ; ou encore plus inquiète du fait qu'il ne trahissait aucune émotion. Range ça, ça ne sera pas nécessaire "C'est pas dans mes plans".

« Tu peux toujours te brosser, muchacho »

Gaïa ramena la lame bien en évidence face à elle, adoptant une position défensive mais prête à l'attaquer si les choses tournaient mal. Elle n'avait nullement l'intention de ranger son couteau tant qu'elle ne saurait pas qui il était ni ce qu'il voulait. Peut-être pas non plus après ça d'ailleurs... T'as déjà un pied dans la famille, pas de doutes ... La famille ? Quoi, c'était un mafieux ce type ? Les films lui avaient plutôt offerts une vision des mafieux en costard-cravate, même pour les gros bras. T'es pas facile à trouver cousine ... "Cousine ? Non mais pour qui il se prend lui ? Et ta mère..." Pour autant, il avait piqué la curiosité de la brune qui n'avait pas bougé d'un cheveux.

« Okay, j'sais pas pour qui tu me prends "cousin" » dit-elle en appuyant ce mot « mais y'a erreur sur la personne alors tire-toi et fous moi la paix, pigé ? »

Pas facile à trouver, ça voulait dire qu'il la cherchait. Et depuis un moment a priori. Mais il s'était forcément trompé. S'il parlait réellement de famille, Gaïa n'en avait pas. Celle qu'elle avait, elle l'avait choisie. Si tout cela n'était qu'une métaphore pourrie, elle était bonne pour finir enterrée dans les bois.

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J'esquisse un sourire amusé en te voyant prendre une position défensive.

- T'es pas facile à trouver cousine ... . finis-je par souligner après t'avoir déclaré que tu collais décidément bien au portrait de famille.

« Okay, j'sais pas pour qui tu me prends "cousin" mais y'a erreur sur la personne alors tire-toi et fous moi la paix, pigé ? »

- Nope, pas d'erreur. Ta mère avait une sœur, chica... .

Je tire une bouffée sur ma clope et me hisse sur le capot, y prenant place en tailleur, les bras nonchalamment calés sur mes genoux tandis que je t'observe.

- T'as un petit air de ressemblance avec Yaritza. C'est son nom. Elle te cherche depuis un petit moment, lâchais-je sans trop entrer dans les détails. Ça a été compliqué et t'as sans doute pas mal de questions qui te polluent la tête présentement alors le mieux que je peux te proposer est de la rencontrer.

Méfiante comme tu sembles l'être, j'imagine que tu t'imagines qu'il s'agit d'un traquenard. Yaritza en a appris pas mal sur toi, elle a récolté des infos ça et là mais tu sembles exceller dans l'art de te faire discrète quand il s'agit d'arriver à te mettre la main dessus. Je me demande un instant si notre tante envisage à l'avenir d'utiliser tes talents pour son propre compte ou plutôt celui de l'organisation et j'aurais presque des scrupules à me dire que te faire pénétrer dans cet univers n'ayant rien d'anodin même si tu trempes dans des activités plus ou moins dangereuses toi aussi d'après ce qu'on m'en a dit, serait ainsi pour toi synonyme de plus de danger encore. Quoi qu'il en soit, Yaritza tient à te connaitre et faire partie de ta vie et rien ne l'en empêchera au final.

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@Gaïa Alvarez

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@gaïa alvarez & @creed fitzsimmons
Les yeux plissés, Gaïa restait sur ses gardes. C'était forcément une mauvaise blague. Qui était-il pour avoir le culot de parler de sa mère ? Mais quelque chose la fit pourtant tiquer dans sa phrase. Ta mère avait une sœur, chica... "avait"... qu'il disait. Il avait mit sa phrase au passé, ça voulait dire qu'il savait qu'elle était morte. A moins qu'il parle de cette fameuse tante... Gaïa le regarda s'asseoir en sur le capot de sa voiture mais elle-même ne changea pas de position. Cela dit, elle allait devoir prendre une décision, soit elle baissait sa garde, soit elle lui fonçait dessus, mais dans cette posture, ses muscles commençaient à être mécontents. T'as un petit air de ressemblance avec Yaritza. C'est son nom. Elle te cherche depuis un petit moment. Les méninges de Gaïa tournaient à plein régime. C'était de sa tante qu'il parlait, c'est ça ? Ça a été compliqué et t'as sans doute pas mal de questions qui te polluent la tête. "Naaaan ? Sans déconner ?!" des questions, ce n'était pas ce qui manquait. A commencer par : c'est quoi ce bordel ? alors le mieux que je peux te proposer est de la rencontrer. Gaïa lâcha un rire nerveux.

« Oh bah oui ! Quelle bonne idée de rencontrer une parfaite inconnue parce qu'un parfait inconnu me dit qu'on est de la même famille ! » vous la sentez là, l'ironie ? « C'est bien la preuve que tu me connais pas. »

Gaïa était la méfiance à l'état pur. Elle ne faisait jamais confiance à personne tant que cette personne ne l'avait pas mérité. Croire aveuglément, ce n'était pas vraiment son credo. Avant d'avoir des courbatures, Gaïa se décida à quitter sa posture de défense pour se remettre debout correctement mais ne lâcha pas son couteau pour autant.

« Ma mère est morte. Mon père est... je sais pas où. J'ai pas de famille. J'vais pas bêtement croire un géant qui vient me dire qu'on est de la même famille, j'vis pas au pays des bisounours. » de sa petite taille, elle le toisait de haut « Elle doit pas me chercher depuis si longtemps que ça puisque j'ai jamais entendu parler d'elle en vingt-huit ans »

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Déclarant finalement que le mieux que j’ai à te proposer est de la rencontrer, tu rétorques par une réplique d'autant plus cinglante, laquelle laisse entendre toute l'étendue de ta méfiance, et même si certes, je comprends que tu le sois et qu'il vaut d'ailleurs mieux ça que de se montrer aussi facilement dupe, ceci commence à mettre ma patience à rude épreuve.

« Oh bah oui ! Quelle bonne idée de rencontrer une parfaite inconnue parce qu'un parfait inconnu me dit qu'on est de la même famille ! C'est bien la preuve que tu me connais pas. »

- Qui t'as dit que je me targuais de bien te connaitre ?!

Tu sembles te détendre légèrement et reprends une position moins contraignante.

« Ma mère est morte. Mon père est... je sais pas où. J'ai pas de famille. J'vais pas bêtement croire un géant qui vient me dire qu'on est de la même famille, j'vis pas au pays des bisounours. »

- Soit, relevais-je simplement, attendant que tu poursuives ta tirade vu comme tu sembles sur ta lancée.

« Elle doit pas me chercher depuis si longtemps que ça puisque j'ai jamais entendu parler d'elle en vingt-huit ans »

- Range ta méfiance deux secondes. D'où je tirerais toutes ces infos selon toi ?! Si je voulais te piéger sous un quelconque prétexte, je m'y prendrais autrement et je ne m'emmerderais pas à te sortir un balourd aussi élaboré, réfléchis deux secondes ! m'impatientais-je. Et finalement, alors que je bondis du capot pour récupérer un truc dans mon portefeuille, je te lance :

- Tu m'emmerdes jeune fille ... tiens ! lâchais-je en mettant la main sur le cliché que m'a refilé Yaritza qui ressemble beaucoup à ta mère et sur lequel elles posent d'ailleurs toutes les deux. Derrière comme je te l'indique d’ailleurs, il y a une note indiquant la date et leurs deux prénoms. "Yaritza et Alena - sisters for life".

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@Gaïa Alvarez

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@gaïa alvarez & @creed fitzsimmons
Qui t'as dit que je me targuais de bien te connaitre ?! Ce n'était pas ce qu'elle avait dit, mais le constat était là. Il ne la connaissait pas. Et ce n'était pas parce qu'il prétendait être de sa famille qu'elle voulait le connaître. Pas pour l'instant. Elle lui accordait le bénéfice du doute mais ça ne l'empêchait pas de trouver ça louche. Si elle avait été friquée, elle n'y aurait pas cru une seule seconde. C'était peut-être parce qu'elle n'avait rien qu'une part d'elle admettait que cette histoire était plausible. Range ta méfiance deux secondes.

« La méfiance, ça maintient en vie » lâcha-t-elle avant de le laisser continuer

Gaïa était une fille de la rue, au sens propre. Voilà des années qu'elle y vivait et qu'elle en avait fait son territoire. Si elle avait été plus faible et moins méfiante, elle aurait déjà agressée, violée à maintes reprises voire tuée. Au mieux, elle se serait retrouvée sous la coupe d'un mac qui lui promettait de lui fournir un petit appartement en échange de vendre son cul. D'où je tirerais toutes ces infos selon toi ?! Gaïa haussa simplement les épaules. Comment elle faisait, elle, pour trouver des infos sur les gens ? Suffisait de poser les bonnes questions aux bonnes personnes, glisser un billet par-ci par-là. Si je voulais te piéger sous un quelconque prétexte, je m'y prendrais autrement et je ne m'emmerderais pas à te sortir un balourd aussi élaboré, réfléchis deux secondes ! C'est vrai que c'était con mais ça...

« Je ne sous-estime jamais la connerie des gens ! Puis comme on dit, plus c'est gros, plus ça passe, non ? J'connais pas mal de gens qui se laisseraient avoir par ce genre de mensonge »

Les gens en mal de famille comme elle en avait beaucoup connu. Lorsqu'il sauta à terre, Gaïa eu un mouvement de recul immédiat et sa position de défense repris le dessus. Son porte-feuille était trop petit pour cacher une arme mais ça ne l'empêchait pas d'être inquiète, elle se détendit quand elle vit qu'il ne s'agissait que d'une feuille de papier, une photo, à y regarder de plus près. Tu m'emmerdes jeune fille ... tiens !

« C'est ma plus grande qualité » ironisa-t-elle

Gaïa se tint à nouveau droite, méfiante, elle s'approcha pour saisir la photo mais s'éloigna aussitôt pour remettre de la distance entre eux. Alors elle se permis de baisser les yeux sur la photo décolorée. Alena, c'était bien le prénom de sa mère. Des photos d'elle, elle en avait peu mais elle en avait quelques unes mais... même avec toute la mauvaise foi du monde, Gaïa devait bien se rendre à l'évidence qu'il s'agissait bien de sa mère. La brune releva un regard plus froid qu'elle ne l'aurait voulu vers le colosse.

« Okay. Admettons que cette femme soit ma tante. Qu'est-ce que ça peut bien me foutre ? Elle était où ces dernières années ? Elle était où pendant que j'étais cloîtrée dans un orphelinat de merde, hein ? »

C'était un peu facile de se réveiller maintenant. Gaïa voulait bien admettre qu'elle avait la bougeotte, mais cette femme n'avait sûrement pas mis dix ans à la chercher. Soudain, le visage de Gaïa s'adoucit légèrement.

« Depuis quand elle sait que j'existe ? »

Si elle avait appris l'existence de sa nièce récemment, ça pouvait expliquer ces années d'absence...

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- Tu m'emmerdes jeune fille ... tiens ! lâchais-je en mettant la main sur le cliché que m'a refilé Yaritza qui ressemble d'ailleurs beaucoup à ta mère et sur lequel elles posent d'ailleurs toutes les deux. Derrière comme je te l'indique d’ailleurs, il y a une note indiquant la date et leurs deux prénoms. "Yaritza et Alena - sisters for life". Tu poses alors les yeux sur la photo après t'en être emparée, instaurant toujours cette distance entre nous, pleine de méfiance. Tu sembles troublée et un silence s'installe avant que tu ne déclares que tu veux bien admettre que cette femme soit effectivement ta tante. Mais il y a un mais ... qu'est-ce que ça peut te foutre au final comme tu le soulignes si bien.

« Elle était où pendant que j'étais cloîtrée dans un orphelinat de merde, hein ? » déclares-tu avant d'ajouter. « Depuis quand elle sait que j'existe ? »

- Je t'inviterais bien à aller te faire foutre avec tes questions mais allons-y ... c'est compliqué si tu veux tout savoir. Disons que Yaritza évolue dans un milieu particulier et qu'elle craignait que ce soit trop instable et dangereux pour toi à l'époque, en plus de ne pas être un environnement sain pour une gosse. Ça aurait d'ailleurs compliqué la tâche avec les services sociaux si elle avait tenté. Ces gens-là mènent des enquêtes, aussi ils auraient sans doute, sans forcément tout découvrir, capté quelque chose de louche avec elle. Aujourd'hui c'est différent, sachant dans quoi tu trempes, aussi la question de stabilité et de danger ne se pose plus.

Je n'évoque pas qu'à une période elle aurait pu se manifester s'il n'y avait eu ces tensions entre clans. Je ne suis pas là pour faire un exposé. Tu sembles néanmoins te radoucir un peu face à mes propos ou peut-être juste à cause de la preuve que je t'ai glissé sous le nez.

- Quant à ta dernière question, je ne suis pas le service des renseignements, tu lui demanderas toi-même.

Je ne connais pas tous les détails. Pour l'heure, je termine alors ma clope et m'éloigne doucement en marchant à reculons sans te lâcher du regard, une façon de garder ton attention alors que je te lance.

- T'as juste à la rencontrer une fois, à quoi ça t'engage ? Ça lui tient vraiment à cœur, elle a perdu déjà bien trop de temps et de mon côté, je ne peux pas rester ici des plombes. Accepte au moins de me suivre de loin en moto pour voir où elle vit et ensuite ce sera à toi de décider si tu veux passer le portail ... aujourd'hui, demain... plus tard ou jamais. Je ne peux pas te forcer.

Sur ces paroles, je remonte en voiture et démarre pour reprendre la route tranquillement. Tu as toutes les cartes pour se faire. Il ne tient plus qu'à toi de prendre une décision.

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@Gaïa Alvarez

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