you're growing on me (ft. hayden)

You're growing on me

Hayden & Jordan

Deux jours plus tôt, la paire entraient dans les confidences. Jordan en avait appris plus sur lui en quelques jours seulement, alors qu'ils se connaissaient depuis des années déjà. Elle commençait enfin à comprendre quel genre de personnage était Hayden Miller et, à sa grande surprise, elle aimait ce qu'elle découvrait. Il était loin d'être à l'image du connard qu'elle s'était faite de lui. Il n'arborait qu'une épaisse carapace qui, une fois percée, dévoilait un jeune homme brisé et doux. Quelqu'un sur qui elle allait pouvoir compter et qu'elle voulait apprendre à connaître davantage.

Après avoir terminé une petite session de yoga sur le vaste parc qui ornait le campus d'une brillante verdure, l'étudiante rangea ses effets personnels pour rejoindre Hayden à sa moto. Les deux étudiants avaient décidé de se rendre chez lui pour entamer l'écriture de leur rapport de laboratoire. Habillée de ses leggings noirs moulants et d'une camisole blanche quasi-transparente qui donnait vue sur son top de sport rose, elle rejoignit Hayden qui l'attendait près de sa moto. « Désolée, je suis quelques minutes en retard ! », s'exprima-t-elle avant d'attraper le casque que le brun lui tendait. Elle prit place derrière lui sur la moto et ils quittèrent le stationnement de l'université pour se rendre à la modeste demeure du jeune homme. Les deux bras autour de lui et les paumes posées sur son torse, Jordan se sentait à la fois étrange et bien. Elle n'hésita pas à le serrer davantage lorsqu'il accélérait, traversant la ville à vive allure. Le vent qui s'écrasait contre ses cheveux faisait virevolter son épaisse crinière blonde, et lorsqu'ils arrivèrent enfin, l'étudiante put enfin se libérer du casque et tenter de dénouer ses cheveux entremêlés par la violence du vent qui s'était levé sur Nouvelle-Orléans.

Lorsqu'il pénétrâmes à l'intérieur du logement, Jordan fut surprise de la propreté de la demeure. Certes, ce n'était pas la logement le plus luxueux (surtout dans un quartier aussi prisé) et des réparations étaient nécessaires, mais le tout était gardé propre. À l'instant même, l'étudiante reçut un message texte de sa mère.

Coucou chérie. Jim va venir dormir à la maison ce soir après le boulot. Ne sois pas surprise s'il est là demain matin. À plus tard xxx

Jordan étouffa un sourire et présenta son téléphone devant Hayden. « Ça, c'est le code universel de ''ne rentre pas trop tôt, on va être en train de baiser" », s'exclama-t-elle. Elle n'avait clairement pas envie d'interrompre une partie de jambes en l'air entre sa mère et son nouvel amoureux. Sa flore intestinale était beaucoup trop sensible pour sortir indemne d'une telle secousse. « Ça te dérange si je reste ici un peu plus tard que prévu ? Si non, j'irai chez une amie... », osa-t-elle lui demander. Une partie d'elle voulait qu'il accepte de l'héberger un peu plus longtemps. Intérieurement, elle souhaitait passer plus de temps en sa compagnie.

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Assis sur ma bécane, je regardai au loin la princesse qui se trémoussait dans des mouvements de Yoga, ou de trucs du genre. Occupé à la contempler sous toutes ses coutures, je ne voyais pas le temps passer, me mordillant la lèvre du bas tandis que des milliers de pensées lubriques traversaient mon esprit. Lorsque son entrainement prit fin, elle rangea ses affaires, me chercha du regard puis, souriante, se dirigea vers moi. Je l'accueillis d'un beau sourire, et celle-ci s'excusa pour les quelques minutes de retard qu'elle avait, m'obligeant ainsi à patienter.

« T’inquiète pas, tu m'as offert le temps et le loisir d'observer ton beau petit cul en mouvement. Moi, ça me va. » La taquinais-je en lui tendant un casque auparavant rangé sous le siège de ma moto noire et grise métallisée.

« En route, princesse. » L'invitais-je à monter avec moi.

Jordan enfourcha la moto et nous quittâmes l'université, prenant la direction d'un quartier bien moins luxueux que le sien, et qui était mien : Warehouse District. Je devais bien avouer que l'emmener dans cette chose que j'osais à peine appeler une maison me faisait honte. Heureusement, j'avais tout rangé à fond et nettoyé comme un sous neuf pour rendre les lieux le plus présentable possible. Et le défi avait été de taille, non pas pour moi, mais pour mon père qui était un sacré bordélique.

Bref, nous arrivâmes au bout d'un gros quart d'heure, la circulation n'étant pas très clémente. Je me rassasié toutefois du contact si proche de ma demi-sœur et moi et de nos deux corps pressés l'un contre l'autre lors du trajet. Lorsque nous arrivâmes, je retiens ma respiration, espérant qu'elle n'allait pas me prendre pour un sale clochard à vivre ainsi.

Tournant la clé dans la serrure, je l'invitai ensuite à entrer.

« Je t'en prie. Fais comme chez toi. Même si c'est loin d'être comme chez toi... »

La blonde pénétra dans les lieux et, à ma grande surprise, n'eut pas l'air d'en être particulièrement dégoûtée. Un bon point pour moi. Enfin... je crois. Ou alors elle savait très bien mentir. Toutefois, sa découverte de l'endroit fut interrompue par l'arrivée d'un message sur son téléphone qu'elle attrapa pour le lire. Je ne pus m'empêcher de partager un petit rire avec elle, lui accordant que le message était on ne peut plus clair.

« Bon, ben ce soir c'est la fête du zizi. Ça fait bizarre de me dire qu'un mec comme mon père, un simple plombier, va fourrer ta mère qui est médecin. Comme quoi, être un expert du tuyau ça marche ! » Plaisantais-je.

Mais à la question embarrassée de Jordan, je penchai la tête sur le côté, et la regardai d'un air de dire "tu plaisantes ?". Posant mes mains sur ses épaules, je la fis pivoter pour qu'elle me tourne le dos, puis la poussai en douceur pour la diriger la première vers la pièce au fond de la petite maison.

« Ouvre la porte. »

Ma chambre se dévoila à ses yeux. A droite, un synthétiseur était posé. A côté de lui, une guitare acoustique, la même qui était tatouée sur tout mon avant-bras droit tenait sur son socle. Devant nous, un bureau entouré d'une myriade de livre et à droite un lit deux places occupé la pièce.

D'une voix extrêmement douce, je lui dis :

« Il s'agit d'un deux places. Par conséquent, si tu me supportes ce soir, tu n'as pas besoin d'appeler une copine puisque tu es la bienvenue. »

De ses épaules, mes mains glissèrent le long de ses bras pour venir dans ses mains et entrecroiser ses doigts tandis que je collais mon corps au sien et laissai mes lèvres murmurer au creux de son oreille :

« Allez... Reste avec moi... »

Je n'avais couché avec aucune autre nana depuis l'autre fois avec elle. Pas envie d'une autre. Il n'y avait qu'elle... Et ce soir encore je n'avais pas envie d'être raisonnable...

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Hayden & Jordan

Jordan n'était pas la fille la plus matérialiste. Elle se contentait de simples choses pour être heureuse et préférait amplement mettre ses sous sur des voyages et des expériences dont elle se souviendrait pour le reste de ses jours. Elle ne pouvait ainsi pas juger les choix d'un homme comme Jim qui préférait de loin un logement modeste mais confortable plutôt que de s'endetter pour paraître plus riche qu'il ne l'était. Malgré tout, elle sentit le malaise que ressentait Hayden vis-à-vis sa demeure. « Tu n'as pas à comparer ton chez-toi au mien. Nous avons une jolie maison, certes, mais c'est en grande partie dû aux prestations de l'armée américaine et des assurances de mon père. Je ne te jugerais jamais en me basant sur l'endroit où tu vis. » Elle retira ses chaussures pour quitter l'entrée et observer les lieux. Le logement était petit aux allures vieillots, ce qui lui donnait un je-ne-sais-quoi. « C'est mignon, à vrai dire. J'aime ça », lui dit-elle en se tournant vers lui, laissant sa longue chevelure s'écraser contre ses épaules.

Au même moment, son portable vibra brièvement, signe qu'elle avait reçu un message texte. Elle partagea le message de sa mère avec Hayden. Les deux rirent ensemble, refusant de se faire trop d'images qui choqueraient même les esprits les plus pervers. « Peut-être qu'elle a été séduite par ses atouts... Peut-être tiens-tu ça de lui », répliqua-t-elle en lui faisant un clin d'oeil coquin. Elle lui demanda ensuite s'il serait possible de rester plus tard chez lui, ce à quoi Hayden sembla lui répondre d'un air se traduisant par un oui. Du moins, c'est ce qu'elle crut percevoir. Peut-être ne voulait-il pas la jeter dehors par peur de paraître impoli et insensible? Sans plus attendre, Hayden guida la blonde jusqu'à sa chambre. À sa demande, elle ouvrit la porte pour y découvrir une charmante chambre à coucher. Elle ne put s'empêcher de sourire à la remarque d'Hayden, à savoir qu'elle pouvait rester si elle parvenait à le supporter. « Tu m'invites même à coucher? Dis donc, je suis chanceuse! », répliqua-t-elle avant de poser ses yeux sur son synthétiseur suivi de sa guitare.

« Tu joues de la musique ? », s'exclama-t-elle en passant ses fins doigts contre les instruments. L'étudiante avait toujours été fascinée par la musique et rêvait d'apprendre à jouer d'un instrument. Hormis sa magnifique voix, rien ne la connectait avec ce monde qui la fascinait tant. Elle se tourna vers lui, sentant sa main qui glissait contre son bras. Elle sentit son coeur se serrer et son estomac s'exciter. Pourquoi se sentait-elle soudainement ainsi? Certes, Jordan savait qu'elle avait le malheur de tomber amoureuse très vite, mais elle ne pensait pas qu'Hayden susciterait chez elle de tels sentiments. Cela va sans mentionner qu'elle était toujours avec Kyle. Or, son petit-ami n'était plus dans ses pensées à ce moment-là. Elle s'abandonna plutôt à la timide étreinte d'Hayden, incapable d'y résister. « OK », se contenta-t-elle de lui répliquer, laissant ses lèvres effleurer doucement le cou du jeune homme avant d'atteindre sa mâchoire où elles déposèrent un chaste baiser.

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Qu'est-ce que pouvait bien trouver Susan à mon paternel ? Je me posais sincèrement la question. Il avait quoi, franchement ? Heureusement pour moi, je ressemblais beaucoup plus à ma mère. Enfin, c'est ce que ce qui l'avaient connue me disaient. Hormis pour les cheveux et les yeux noirs. Ça, je l'admets, c'était tout mon géniteur. Alors... Ouais, je n'étais pas si loin que ça de lui non plus, et cette simple pensée m'arracha une mimique de dégoût. Doté d'un grand sens de l'humour, j'aurais pu rire à la remarque de Jordan en ce qui concernait le "matériel" de mon père que nous avions peut-être en commun. Au lieu de cela cependant, j'avais manqué de m'étouffer en entendant ces mots.

« Pitié... Ne me parle JAMAIS de la machine de mon père... Je vais faire un infarctus, sinon... »

Si je tenais quelque chose de mon père, j'espérais franchement pas que ça soit son sexe. Bon sang, c'est précieux et personnel, ça ! Remarque... On parle bien de "bijoux de famille", non ? Oh mon Dieu ça y est, je vais soit devenir insomniaque, soit faire des cauchemars à vie. Bref, parlons de choses meilleures. Jordan ne savait pas où dormir ? J'en avais bien une petite idée, personnellement.

La conduisant jusque dans ma chambre, je la vis découvrir les lieux avec une sincère curiosité positive et enchantée. Se disant apparemment chanceuse d'être invitée à dormir ici, à mes côtés, elle fit un petit tour de la pièce, petite mais aménagée avec soin pour pouvoir contenir tout ce qu'elle contenait.
S'approchant de mon synthé', elle me demanda si je jouais de la musique.

« Oui. C'est ma plus grande passion, avec la médecine. Viens un jour à l'un de mes concerts. Ça me ferait plaisir de t'y voir. Et toi ? Tu en fais ? »

Revenant vers moi, j'en profitai pour me coller à elle, et laisser mes mains glisser le long de ses bras pour venir ensuite dans ses paumes et entrelacer nos doigts. Ma bouche à quelques millimètres de son oreille, je lui murmurai dans le creux de rester avec moi, ce à quoi elle acquiesça à mon plus grand plaisir. Ses lèvres à elle vinrent effleurer mon cou avant de déposer un baiser sur ma mâchoire dessinée, m'arrachant un soupir de plaisir.

La tension était à son comble. Nous étions si proches et à la fois si loins. Les paupières closes, mon nez pouvait sentir l'odeur enivrante du parfum de son shampoing. Le cœur battant la chamade, ma main droite quitta la sienne tandis que l'autre restait avec sa complice, et vint se glisser dans ses longs cheveux blonds que je caressai tendrement. Puis cette caresse vint se faufiler sur sa joue, redessinant chacun des traits parfaits de son visage angélique. Mon index vint glisser sur ses lèvres pulpeuses et rosées et, ayant plus chaud que jamais, je rapprochai mes lèvres des siennes et lui demandais :

« Dis-moi seulement si j'ai le droit de faire ça... Repousse-moi, et je partirai. Invite-moi, et je t'embrasserai comme on ne t'a jamais embrassée... »

Jamais je n'avais eu pareille envie, dirais-je même besoin d'embrasser une fille. S'en devenait littéralement vital.

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Hayden & Jordan

Un vif éclat de rires s'émana de la bouche de l'étudiante lorsque, pris de dégoût, Hayden sermonna la jeune femme en lui demandant de ne plus mentionner l'engin de son père. Reprenant son souffle après ce court moment à s'esclaffer, Jordan prit le chemin de la chambre d'Hayden dont la porte ne se trouvait pas bien loin. Elle y découvrit une chambre bien rangée, ce qui montrait le côté organisé d'Hayden. Arrêtant son attention sur ses instruments de musique, Jordan lui demanda s'il en jouait. Il s'agissait là d'une question toute à fait banale, car il n'aurait certainement pas eu d'instruments dans une si petite pièce si ce n'était pas pour en jouer. Fascinée, elle écouta sa réponse avec un sourire pendu aux lèvres. Elle avait envie de lui demander de jouer quelque chose pour elle et se surprit même à se demander si elle serait suffisamment confiante pour l'accompagner au chant. Bien trop consciente de sa gêne, elle repoussa cette idée du revers de la main. Il n'y avait que Dax qui pouvait l'entendre chanter. Personne d'autre. Elle ne voulait pas s'humilier devant Hayden, après tout. « Tu donnes des concerts? Oui, bien sûr. Je viendrai. Tu penses que Nora me laissera l'accompagner dans les loges? », dit-elle à la blague. Sentant que ce n'était peut-être pas le moment de faire allusion à Nora, elle s'empressa d'ajouter : « Je... hm... chant...ais. Enfin. Je chante, mais plus autant qu'avant. Quand j'étais petite, je chantais toujours. Mon père m'avait inscrite à des cours et m'encourageait toujours à chanter. » Elle regretta aussitôt d'en avoir parlé. Le chant devait être son secret. Elle ne voulait pas qu'Hayden lui demande de chanter. Elle venait ainsi de lui ouvrir une porte, celle de révéler quelque chose qui la rendait remplie de mélancolie et de tristesse : cette passion qu'elle partageait avec son père qui, lui aussi, avait une voix magnifique.

Prise dans un élan de tendresse qui fit tomber le sujet de conversation, la jeune femme sentit son corps être atteint d'un puissant frisson. Elle suivait du regard les moindres faits et gestes de l'homme et se laissa ensorceler par son charme inébranlable. En quelques jours seulement, il avait semé en elle quelque chose d'inexplicable. Sentant ses lèvres s'approcher des siennes, elle sentit son coeur manquer un battement. Autant était-ce la chose qu'elle désirait le plus, autant c'était ce dont elle redoutait par-dessus tout. Parce que pour elle, un simple baiser ne serait pas qu'une des composantes du sexe. C'aurait une toute autre signification..Une signification qui la terrifiait. Or, incapable d'aligner des pensées dans sa tête ni même de porter la réflexion bien loin, elle se jeta dans la gueule du loup. Elle passa sa main sur sa nuque et colla ses lèvres contre les siennes. Prisonnière de cette tension électrique, elle se laissa tomber assise sur le lit d'Hayden, l'attirant contre elle par le fait même. Ses mains s'affairèrent à déboutonner sa chemise, incapable de résister à son corps d'Adonis qu'elle ne demandait qu'à contempler, toucher et goûter.

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La jalousie me rongeait comme la gangrène. Jamais je n'avais ressenti ça, et j'avais tout fait pour l'éviter, mais là... C'était intenable. Je cuisais de l'intérieur, je brûlais, je bouillonnais, et s'en était extrêmement douloureux. Lorsque ses mains vinrent se poser sur les miennes pour que je cesse de reboutonner ma chemise afin de me rhabiller et partir à l'autre bout du monde, j'interrompis mon geste, la mine basse, mes yeux fixant le sol. Elle voulait faire taire son mec ?

« Pourquoi ? C'est si honteux que ça d'avoir couché avec moi ? » Lui demandais-je sur un ton glacial, les mâchoires redevenant aussi serrées qu'elles auraient pu se briser.

Toutefois, quand elle me demanda ce que je voulais qu'il y ait entre nous, si je voulais que ce soit purement et simplement du sexe ou bien une relation, je fermai les yeux, sentant mes yeux me piquer. Pourquoi cela me faisait-il ressentir autant de peine ? Car je savais très bien la réponse : je voulais une relation, mais c'était tout bonnement impensable ! Après tout, nous n'étions plus très loin d'être frère et sœur.

Néanmoins, ses paroles suivantes m'immobilisèrent. Venait-elle réellement dire qu'elle avait plus de sentiments pour moi que pour son copain ? La bouche légèrement entrouverte sous l'effet de surprise, je lui répondis lorsque mon cerveau se reconnecta :

« C'est que tu ne dois vraiment pas tenir à lui, alors... Je me trompe ? »

Contrairement à ce que l'on aurait pu en penser, ça n'était pas une question rhétorique mais une véritable question. C'est vrai ça, qu'éprouvait-elle pour lui ? Et... Que ressentait-elle pour moi ? Peut-être pas grand chose de plus, finalement.
Elle m'avoua alors qu'elle tenait à moi. Fermant un instant les yeux, je pris une inspiration et lâchai un soupir en suivant, avant de lui prendre les mains et de l'attirer contre moi. Passant mes bras autour de sa taille de guêpe, je posai ma tête dans le creux de son cou, et déposai un baiser au passage avant de lui dire au bout de quelques minutes de silence :

« C'est ça, la seule chose que je veux. Le problème, c'est que... Je commence à ressentir des choses pour toi et ça me fait très peur. Peur parce que mon père sort avec ta mère. Peur parce que la plupart du temps je me conduis comme un connard pour ne pas m'attacher aux gens. Peur parce que je ne sais pas vraiment qui je suis. Peur parce que j'ai peur de te décevoir et de te faire souffrir. Et peur parce que... Je m'étais juré de ne jamais tomber amoureux... »

Est-ce vraiment cela ? Je tombais amoureux ? Oui. Indubitablement. Ça me tombait sur un coin de la gueule comme la foudre tombe sur un puissant chêne qui se fend pourtant en deux.

« Tu sais, j'ai promis à ma mère quand elle est morte que je serai le mec le plus fort de toute la Terre. Mais devant toi, j'ai l'impression d'être aussi faible qu'un moineau qui vient de sortir d'un œuf qui menace de tomber au bord de sa branche. Qu'est-ce que je dois faire, dis-moi... ? »

J'ai perdu, totalement. Et je ne pouvais plus m'en remettre qu'à elle...

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Je n'avais jamais aussi bien dormi de toute ma vie. La princesse appuyée contre le creux de mon épaule, mon bras entourant son corps fin mais superbement dessiné, je dormais profondément. Aucun songe ne vint perturber mon sommeil du juste... ou presque. Lorsque la sonnerie du téléphone portable de Jordan retentit à nos oreilles, je grommelai et me retournai, attrapant la couette et enfonçant ma tête sous l'oreiller ainsi que les épaisses couvertures. Quelques secondes après à peine, ce fut mon propre téléphone qui se mit à sonner. Émergeant de sous la couette, je pestai :

« Si c'est mon père, je le tue... Et si c'est pas mon père... Je le tue aussi... » Grognais-je.

Décrochant le téléphone portable, la mine boudeuse, je bougonnai :

« Quoi ?? Hmm... Hmm... Hmm... »

Un long et profond soupir s'échappa d'entre mes lèvres lorsque je tournai ma tête d'emplafonné vers ma tendre et douce, et acquiesçai d'un « Ouais... » totalement dénué d'énergie.

Sortant de mon lit, nu comme un ver, je me dirigeai vers ma penderie pour en sortir un pantalon noir, ainsi qu'une chemise blanche élégante et un boxer noir avant de me tourner vers ma belle.

« Une petite douche en tête à tête, ça te tente ? » Lui demandais-je, retrouvant petit-à-petit un sourire enjôleur.

Traversant le couloir, je m'arrêtai un instant devant la porte du garage où je lui dis :

« Au fait, je ne t'ai pas montré mon monstre ! D'habitude il est dans ma chambre, mais comme tu étais là je me suis dit qu'on avait besoin de plus de place. »

Une cage apparut, posée sur la machine à linge, dévoilant un monstrueux... petit lapin noir angora.

« C'est mon super lapinou d'attaque, ça ! Hein, mon gros tas ? » Lançais-je à mon lapin que j'aimais tant, malgré mon allure de caïd.

Je refermai la porte puis nous entrâmes dans la salle de bain. Posant les affaires sur l'étendoir à linge, j'invitais la blonde à venir avec moi.

« Tu viens, ma princesse ? »

Refermant la cabine de douche heureusement suffisamment spacieuse pour nous supporter tous les deux ensemble, je pris du savon liquide et me mis à lui laver le corps à coup de caresses sensuelles. L'esprit partagé entre l'appréciation des plus totales à pouvoir toucher le moindre centimètre carré de sa peau et l'angoisse de ce que nos parents avaient de si important à nous dire, je lui demandais :

« J'espère que mon père n'a pas fait un gosse à ta mère, sinon là on est mal... »

Mais heureusement pour nous ils étaient un peu trop vieux pour ce genre de bêtises-là. Nous avaient-ils grillés dans notre relation ? Impossible. Nous-mêmes nous ne nous étions pas rendus compte de nos sentiments avant hier soir. Alors... Quoi d'autre ? Nous le sauront d'ici une heure, une heure et demie... Et franchement, j'angoissais !

- FIN -

lumos maxima

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