[Terminé ] All we are is dust in the wind [Jordan]

All we are is dust in the wind

Debout derrière le rideau des coulisses qui me séparait de la scène, je jetai un regard attentif au nombre de personnes qui m'attendaient pour le concert de ce soir. Inutile de dire que depuis que l'accident m'avait séparé de ma passion qu'étaient la musique et les concerts, le trac revenait prendre sa place dans mes entrailles. Lâchant un soupir pour me donner du courage, j'évaluais à bien six cent personnes le nombre de spectateurs et consommateurs qui attendaient ma venue. Bien, il ne fallait pas que je me loupe, moi... Me faisant craquer les doigts pour me préparer à faire mon entrée et rejoindre le piano à queue qui m'attendait pour la première partie de la soirée, puis la guitare pour la seconde, je sentis tout-à-coup des bras entourer mes épaules. Un sourire sur les lèvres, je me retournais pour faire face à Jordan.

« Merci d'être venue, Princesse. Tu ne peux pas savoir combien ça me fait plaisir. »

Nous échangeâmes un baiser passionnée, puis nous séparâmes pour que je rejoigne la scène, et elle le public. Une fois installé sur le banc du piano et que les premières notes se mirent à retentirent accompagnées par ma voix, toute trace de stress disparue. Passionné, je jouais avec toute mon âme quelques reprises de mélodies, et d'autres de mes propres compositions qui semblèrent faire un carton. Mon regard parcourait le public, se posant de temps en temps sur Jordan qui, accompagnée par des amies, fut au bout d'un moment rejoint par de drôles de types. Tentant de ne pas me laisser distraire, je les observai attentivement, détournant mes yeux de ce spectacle pour ne pas me laisser gagner par l'angoisse ou bien par la jalousie.

Lorsque vint le moment de l'entracte, je descendis de scène, puis commandais une chope de bière au bar. Soudain, mes sourcils se froncèrent lorsque je vis les types attablés avec Jordan s'échanger des boulettes blanches bien enveloppées. Là s'en était trop... Me dirigeant vers eux comme si de rien n'était, je m'arrêtai devant l'un des dealers, et lui lançai d'un air des plus jovials :

« Excusez-moi de vous déranger, je peux vous poser une question ? »

Se dépêchant de cacher la cocaïne dans sa poche, le type se retourna avec autant de méfiance que ses acolytes tandis que j'ignorais parfaitement Jordan pour une raison très simple : prétendre ne pas la connaître.

« Tiens, t'es le chanteur, toi. » Remarqua le type en se retournant.

Tu parles d'une flèche...
Masquant mon agacement, je lui répondis avec un sourire sympathique :

« Exact. C'est pour ça, à vrai dire on voit tout depuis la scène et j'ai remarqué que vous aviez quelques trucs... d'intéressants que vous échangiez avec les filles. Personnellement je suis client donc si on peut discuter dehors... »

Le gars se mit à rire. Mais pire que de proposer de la drogue à Jordan, il fit ce que je redoutais le plus et que je guettai depuis que j'avais remarqué qu'il l'avait repérée : il tentait vulgairement de la séduire. Posant sa grosse main rougeâtre sur la cuisse de Jordan, il la caressa pour remonter sa jupe et passer en-dessous. Sentant une haine intersidérale me posséder, j'ajoutai :

« Je n'ai pas beaucoup de temps pour l’entracte, on se négocie ça dehors, alors ? »

Le mec se leva avec ses trois amis, et chacun saisit une des filles, dont Jordan, avec une violence qui me ferait vomir. Une fois dehors, sentir l'air vivifiant me monter au visage me fit serrer les poings à en pâlir. Derrière moi, le leader de la bande, toujours collé à Jordan, sortis quelques boulettes de drogue et me demanda :

« Pour combien t'en veux ? »

D'une voix qui transpirait une haine que je n'avais jamais ressentie pour quiconque et pas même pour mon père en vingt-trois ans, je lâchai avec dédain :

« Éloigne-toi de lui, Jordan. »

N'ayant pas le temps de protester pour comprendre la raison de cet ordre, je fis volte-face, et assénais un coup de poing d'une violence rare en plein dans son estomac.

« Espèce d'immonde connard, tu lui proposes de la drogue pour la baiser ensuite, c'est ça ?! »

Si personne ne me retenait... j'allais sincèrement le tuer. Personne ne touchait à ma Jordan. Personne ne touchait à celle que j'aimais.

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All we are is dust in the wind

Hayden & Jordan

Une soirée bien arrosée, voilà ce qui s'annonçait pour ses copines et elle. Jordan avait bien évidemment accepté d'aller au concert d'Hayden qui, à sa grande surprise, semblait attirer une bonne foule locale. Il fallait toutefois mentionner que la majorité semblait être des jeunes femmes pour la plupart sous les vingt-trois ans et dont certaines, sous les vingt-et-un. Il fallait croire que le marché noir des fausses cartes faisait faire fureur par ici. La gente masculine semblait, quant à elle, donner toute son attention aux femmes. Comme quoi ce type de concert leur donnait accès à un foule de jeunes femmes qu'ils pouvaient séduire. Son groupe d'amies ne semblait pas passer inaperçu, car elles avaient déjà, peu de temps après leur arrivée, quelques mecs qui rôdaient autour d'elles. Connaissant le tempérament plutôt jaloux d'Hayden, l'étudiante jetait régulièrement de furtifs coups d'oeil vers lui, s'assurant de ne pas se laisser trop approcher par l'un des mecs qui semblait particulièrement intéressé par elle. Ses copines, pour la majorité célibataires, ne semblaient guère importunées par leur présence. Jordan était de nature plutôt méfiante, et elle n'aimait pas vraiment l'insistance de ces hommes qu'elle n'avait jamais vus auparavant. Le groupe d'hommes leur offrirent une tournée de shooters qui fut accueillie avec excitation par ses amies. Jordan était, quant à elle, plutôt réticente à accepter leur généreuse offre. Or, ses amies la firent plier et elle prit un coup avec l'ensemble du groupe. Déjà échauffée par l'alcool, la jeune femme n'hésita pas à se commander un gin tonique, choisissant minutieusement le gin qui ferait danser ses papilles gustatives. Quand son verre arriva enfin à la table, le concert d'Hayden s'interrompit pour l'espace d'une quinzaine de minutes. Malgré que le bar ne fût pas des plus grands, il était bondé de personnes qui aimaient découvrir des artistes locaux et bien sûr, des petites fanatiques d'Hayden Miller. Il commençait à se faire une belle réputation à la grandeur de la ville.

L'étudiante chercha son amoureux du regard, question de lui échanger un petit sourire, et le vit quitter pour rejoindre le bar. Attablée non loin, Jordan l'observa du coin de l'oeil tandis que les hommes attablés avec elles s'échangeaient ce qui semblait être de la drogue. N'étant pas une fervante consommatrice, elle préféra faire comme si elle n'avait rien vu et se concentra sur son gin tonique qui attendait patiemment d'être bu. À l'instant où elle s'apprêta à sortir son portable pour envoyer un texto à Hayden, celui-ci retentit à la table où elle se trouvait avec ses copines et le groupe de garçons dont elle commençait vachement à se lasser. À sa grande surprise, Hayden voulait consommer. Fronçant les sourcils, elle s'avoua intérieurement être déçue de ce caprice qu'elle n'avait jamais suspecté de lui. Cachant sa déception, elle suivit le groupe vers l'extérieur où aurait lieu la transaction clandestine.

Se mettant sur ses pieds, l'étudiante se sentit faible et étourdie. Pourtant, elle n'avait pas bu plus que deux verres et un shooter. Jordan était connue pour être tolérante à l'alcool et être capable d'en prendre beaucoup! Sans même lui demander son consentement, l'un des mecs passa sa main autour de sa taille et la serra contre lui. Jordan sursauta, incommodée par un tel geste absolument déplacé. Or, lorsqu'elle tenta de repousser sa main, l'homme resserra ses doigts sur sa peau. Presqu'incapable de tenir debout par elle-même, elle suivit le groupe vers l'extérieur. Une fois arrivés à l'extérieur, Hayden montra ses réelles couleurs et demanda à Jordan de s'éloigner du mec qui la tenait comme si elle était sa possession. L'homme retint un rire, comprenant qu'il y avait certainement quelconque idylle entre Jordan et le chanteur. Au même moment, quand il se décida à libérer Jordan pour confronter Hayden, un violent coup de poing lui fut asséné et coupa momentanément sa respiration.

Se sentant envahie par une soudaine perte de contrôle ainsi que d'un haut-le-coeur absolument horrible, Jordan fit quelques pas et, se retenant d'une main apposée contre un mur de brique, vida ses triples sur le sol.

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All we are is dust in the wind

Je voyais rouge. Tel un taureau dans une arène espagnole, mais ça n'était pas moi qui étais pris au piège. Ça non. Au contraire, j'étais même le prédateur qui sentait le sang bouillir dans ses veines et qui voulait que celui-ci jaillisse du visage, des tripes et de toutes les aspérités de la peau de ces mecs qui avaient rendus Jordan malade. Mais je n'étais pas en colère que contre eux. Je l'étais aussi contre elle. Bien sûr cela m'était déjà arrivé de prendre des cuites, plus d'une fois même, mais jamais je ne me serais laissé droguer par des inconnus, qui plus est en état de faiblesse. Même par ma propre conscience. Elle n'était donc dotée d'aucune jugeote pour faire ça ?

La voyant vomir tout ce qu'elle avait dans le ventre, mes poings se serrèrent aussitôt. Et alors que les types fondirent sur moi, une avalanche de coup de poings s'abattirent sur eux. Et sur moi. Si je savais parfaitement me battre, je n'étais pas non plus tout puissant. Aussi, ces espèces d'ordures repartirent avec la haine sur leur visage baigné de sang, tandis que mon arcade sourcilière saignait elle aussi abondamment. Cet os cassant comme du verre, il était probablement fissuré, laissant un filet de sang couler le long de mon visage, de ma joue jusqu'à ma gorge. Et mon poing, à peine rétablit après mon accident de moto, me faisait un mal de chien...

M'assurant que le groupe de racailles était bien parti, je me retournai vers Jordan et passai doucement ma main sur sa nuque.

« Ben alors ? T'as réussi ta soirée, toi... » Lui dis-je avec douceur.

Lâchant un soupir, je regardai ma montre puis laissai tomber mes bras contre moi.

« Ah, Jordan... Mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi... ? »

Les portes de l'enseigne s'ouvrirent derrière moi, laissant passer quatre de mes amis. Denver me demanda avec empressement :

« Dépêche-toi, mec ! C'est à nouveau à toi ! »

Regardant un instant ma main qui caressait toujours le dos de Jordan, je fermai un instant les yeux puis déclarai :

« Je déclare forfait pour ce soir. Je dois m'occuper de ma demi-sœur. J'ai laissé ma guitare et ma basse dans les loges. Essayez de faire un truc avec, au piano et au chant, comme on le faisait avant. Je suis sûr que vous allez assurer. » Lançais-je avec un sourire confiant.

« Au fait, Scott. Tu pourrais me passer les clés de ta caisse ? Je te la ramène demain. Promis, elle ne vomira pas dedans. Je m'en porte garant. »

Après une dernière hésitation, mon ami plongea sa main dans la poche de son jean et m'envoya les clés que j'attrapai au vol. Je l'en remercierai et aidais aussitôt Jordan à se redresser en passant son bras autour de mes épaules.

Nous nous dirigeâmes vers la Volvo noire. Tout en maintenant en équilibre certain ma petite-amie qui semblait plus calme, j'ouvris sa portière et l'aidais à s'y asseoir. J'attachais sa ceinture de sécurité, fermais la portière puis fis le tour de la voiture pour m'installer au côté conducteur. Lançant un dernier regard vers elle, je démarrai tout en douceur et nous reconduisis chez nous en priant pour qu'à cette heure-ci les parents soient couchés. Si sa mère la voyait... elle serait folle de rage. Quant à mon père il serait très probablement déçu que je n'ai pas gagné ma soirée prometteuse financièrement.

Heureusement pour moi, mon pote et Jordan, celle-ci ne déversa pas une seule goutte de gerbe. Constatant à mi-chemin qu'elle s'était endormie, je me garai en douceur et vint la porter comme une princesse pour l'allonger dans son lit pour qu'elle continue sa nuit. Je déposai son corps contre le matelas du lit de sa chambre de princesse, la recouvrit de ses draps tout en veillant à ne pas faire le moindre bruit, puis parti sur la pointe des pieds prendre dans la salle-de-bain un gant imbibé d'eau pour revenir auprès d'elle tamponner son visage doucement afin de la rafraîchir et que ses nausées cessent si jamais elles en avaient encore dans son sommeil et pour qu'elle se sente apaisée.

Quoiqu'il en soit, j'allais la veiller toute la nuit, prétendant être un bon frère si l'on allait se poser des questions. En réalité, je voulais juste être un bon petit-ami... avec l'arcade sourcilière et le poing défoncés.

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All we are is dust in the wind

Hayden & Jordan

L'étudiante était loin de se douter de la tournure inattendue de sa soirée. Elle croyait qu'elle n'allait qu'assister au concert de son petit-ami accompagnée de ses quelques copines. Ses amies étaient peut-être un peu trop enthousiastes à l'idée d'attirer les hommes à leur table et d'avoir un charme qui ne laissait guère la gente masculine indifférente. Or, Jordan n'était pas des plus chaudes à l'idée d'être accompagnée par ces quatre grands gaillards qu'elle ne connaissait point. Elle ne souhaitait que passer un bon moment avec ses amies avant de poursuivre la soirée avec son petit-ami. Cependant, les cocktails arrivaient à la queue-leu-leu à leur table et malgré sa réticence à boire trop vite, ses copines ne s'empêchaient pas d'enfiler les verres comme s'ils étaient remplis d'eau. Avec un peu plus de retenu, la jeune femme n'hésitait pas à refuser un verre qu'on lui offrait, insistant à terminer tranquillement celui qu'elle était déjà en train de boire.

Malheureusement, il n'eut qu'à avoir un moment d'inattention pour que l'un des hommes ne mette quelconque drogue dans son verre. Jordan était ainsi soumise à la merci de ces inconnus aux intentions sombres. Après un certain temps, alors qu'elle n'avait pourtant pas tant bu, elle commença à se sentir faible et parvenait difficilement à tenir sur ses jambes, si bien que l'un des hommes l'aida à se tenir debout pour rejoindre l'extérieur du bar où, à sa grande surprise, Hayden s'apprêtait à acheter de la drogue.

À peine avaient-ils mis les pieds dehors que son amoureux lui ordonna de s'écarter du petit groupe d'hommes, ce qu'elle ne put réellement faire en raison de son piètre état. Ne craignant pas l'hostilité dont faisait preuve Hayden, l'homme retira son bras de sa taille pour la confrontation. Incapable de se tenir debout, elle fit quelques pas désorganisés pour s'accoter contre un mur de brique. Sa tête tournait beaucoup trop et elle sentait de plus en plus déconnectée avec son corps. Soudainement, un haut-le-coeur lui prit et elle vida ses tripes sur le sol pendant que la bagarre s'amorça. La sécurité ne prit toutefois pas beaucoup de temps avant d'intervenir, forçant le groupe d'hommes à quitter les lieux. Les amies de Jordan quittèrent toutes en taxi, tandis qu'Hayden, amoché par les coups qu'il avait reçus, décida de raccompagner sa belle. Pendant la route, l'étudiante avait déjà perdu le cap et avait sombré dans l'inconscience.

Quelques heures plus tard, Jordan se réveilla seule dans son lit. Emmitouflée sous ses couvertures et habillée que de ses sous-vêtements, elle ne put s'empêcher de sursauter. Comment s'était-elle rendue chez elle? Avait-elle ramené quelqu'un? Avait-elle trompé Hayden? Prise d'un vent de panique, elle se leva de son lit et fut soudainement submergée par un incommodant mal de tête. Au même moment, Hayden pénétra la chambre, armé d'un verre d'eau et de ce qui semblait être des Tylenols. Ses battements de coeur revinrent immédiatement à la normale, rassurée par la présence du brun.

« Va falloir que tu m'expliques qu'est-ce qui s'est passé hier... », lança-t-elle en observant son sourcil sur lequel avait séché du sang. Elle reprit place sur le lit et l'invita à s'asseoir à côté d'elle pour se nicher dans ses bras.

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All we are is dust in the wind

Allongé dans mon lit, je me tournais et me retournais, ne trouvant pas le sommeil. Lâchant un soupir, je me levais pour la cinquième fois de la nuit, ou plutôt du matin, pour retourner voir Jordan et surveiller que tout allait bien. Visiblement, elle dormait sur ses deux oreilles. Me retournant, j’eus un sursaut lorsque je rencontrais Susan qui me surpris, à moitié à habillé.

« Hayden ? Mais qu’est-ce que tu fais ici ? Qu’est-ce qui est arrivé à ton visage ? Et Jordan, elle va bien ? » Me demanda-t-elle sous cette avalanche de question, de plus en plus nerveuse au fur et à mesure que les mots sortaient de sa bouche.

L’interrompant en posant mes mains sur les siennes, je lui répondis calmement :

« Viens, je vais tout t’expliquer. Laissons-la dormir en paix. »

Descendant les escaliers, nous nous installâmes à la table d’extérieur alors que le soleil se levait, une brise fraîche l’accompagnant sans que pourtant je n’ai froid grâce à ma musculature qui devait peut-être jouer un peu dans cette protection. Grimaçant de douleur lorsque je posais ma main blessée sur la table en verre, Susan le remarqua aussitôt et s’inquiéta :

« J’espère que tu ne t’ais pas à nouveau cassé le poignet. Je reviens, je vais te chercher de la glace. »

Elle revint quelques minutes à peine plus tard, celle-ci enveloppée dans un linge que je bandai autour de ma blessure. Me dévorant du regard tant elle attendait avec impatience que je lui raconte nos aventures, je réfléchis aux mots que je pourrais utiliser pour ne pas la faire paniquer. Mais je crois que de ce côté-là, je n’avais pas grand choix…

« Bien… On est allé au concert, comme tu le sais. Je n’ai pas vraiment su ce qu’il s’était passé du côté de Jordan parce qu’avec les projecteurs je n’y voyais pas grand-chose mais… Je ne suis pas certain qu’elle ait abusé dans sa consommation, tu sais. Honnêtement, tu me connais, si je peux la pourrir je le fais, alors crois-moi quand je te dis qu’elle a été honnête. Et donc euh… Ben on a fait une pause mais j’ai vu des mecs pas nets l’emmener dans l’arrière boutique avec ses copines alors je les ai suivis. Je me doute bien que ça n’est pas dans son genre d’aller avec ce genre de type. Le truc c’est qu’elle vomissait et ne marchait plus droit, et qu’eux étaient totalement défoncés à la drogue. Du coup, bah… Je les ai cognés. Quoi ? Me regarde pas comme ça, ils ne l’auraient pas laissés partir, et tu le sais ! Alors j’ai pris la voiture à un ami et on est rentrés. Je l’ai ramenée dans sa chambre et voilà… » Lui expliquais-je, prenant bien soin de ne pas reporter la faute sur Jordan. Si elle était fautive, c’était à moi qu’elle allait devoir l’expliquer.

Touchant ma blessure à l’arcade, je lançai une légère protestation de douleur. En déduisant que j’avais certainement dur me re-casser le poignet et l’arcade sourcilière, Susan prit son téléphone et s’éloigna pour téléphoner à un médecin le plus tôt possible malgré mes protestations.
Me taisant pendant qu’elle passait l’appel, je fis signe que je remontais à l’étage pour m’occuper de la malade, ce à quoi elle acquiesça. Attrapant un plateau, une boîte de Tylenols, un verre et une carafe d’eau, je remontai et ouvris doucement la porte de sa chambre. Déjà assise sur son lit, Jordan m’accueillit en me laissant une place. Posant le plateau sur sa table de chevet, je vins m’installer auprès d’elle sur son lit, et ramener mes jambes pour m’asseoir en tailleur en écartant un bras pour qu’elle vienne se blottir contre moi. Caressant ses longs cheveux blonds, je déposai un baiser sur son front, et lui répondit :

« Tu as eu de la chance que je sois là, ma princesse… »

Posant mon index sur son nez d’un air taquin, je lui dis avec un petit sourire en coin :

« D’abord tu prends ça, toi. » Lui dis-je en montrant les comprimés que je venais d’apporter.

Je me penchais pour attraper le verre et la boîte que je lui tendis, grimaçant lorsque je pris appuie sur ma main.

« Tiens. Cul sec. »

Lorsqu’elle but, je repris le verre et, posant mon front et mon nez contre les siens, je lui dis d’une voix douce :

« Dis-toi juste que tu as un gars qui t’aime tellement qu’il fera tout pour te protéger. »

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Hayden & Jordan

Un vilain mal de tête s'acharnait sur la jeune femme. Elle tentait de se souvenir de ce qui s'était passé la veille, sans succès. Cette soirée était marquée d'un flou immuable. Elle se souvenait que ses copines et elles étaient accompagnées de quatre hommes qu'elles avaient rencontrés le soir-même et qui la rendaient particulièrement mal à l'aise. Jordan avait d'ailleurs placé à quelques reprises qu'elle avait un copain dans la conversation, souhaitant démontrer avec clarté son désintérêt. Or, le statut de la jeune femme ne semblait pas importuner les jeunes hommes qui, décidés à rester en compagnie du petit groupe d'amies, vomissaient des compliments pour les charmer, Jordan incluse. Ses trois copines ne semblaient toutefois pas gênées par leur présence et gloussaient à la moindre blague et rougissaient sous la pluie de compliments qu'elles recevaient. Le malaise que l'étudiante ressentait était plombant et, se voulant méfiante, elle tentait de contrôler sa consommation d'alcool pour ne pas plonger dans l'ivresse. Elle ne pouvait se permettre de perdre les pédales et de se laisser à la merci de parfaits inconnus. Or, malgré ses bonnes intentions, le contrôle, elle l'avait perdu. À peine s'était-elle levée qu'elle titubait. Sa tête était lourde et son corps ballottait au moindre pas. Connaissant sa résistance à l'alcool et son aversion des drogues, l'étudiante ne pouvait qu'avoir été droguée.

Très certainement, l'un des hommes avaient mis quelque chose dans son verre, possiblement impatient vis-à-vis la lenteur avec laquelle elle le consommait. Fâchée contre elle-même, l'étudiante soupira. Elle avait été stupide d'être restée, sachant très bien ô combien elle se sentait inconfortable. Dès leur arrivée, elle avait eu un mauvais pressentiment vis-à-vis le petit groupe d'hommes et malgré les signaux que sa raison lui envoyait, elle était restée. « En fait, tu n'as sûrement pas besoin de m'expliquer. J'ai été idiote... » Elle baissa les yeux, embarrassée par sa stupidité. Au même moment, Hayden approcha son visage du sien et posa son front contre le sien, la forçant à le fixer. Ses paroles la firent sourire, bien que l'étudiante s'en voulait terriblement d'avoir été aussi bête et naïve. « Je suis désolée... Je n'avais aucune intention de rentrer avec un autre homme que toi », justifia-t-elle, même si elle devait se douter qu'Hayden était déjà conscient de cette information. « Merci d'avoir pris soin de moi. J'espère que je n'ai pas gâché ta performance... », ajouta-t-elle. À vrai dire, elle espérait réellement ne pas avoir rien foutu en l'air. Elle ignorait de quelle façon elle était rentrée chez elle ni ce qui avait causé les blessures d'Hayden - quoiqu'elle se doutait qu'il avait dû intervenir à un certain moment -, mais elle espérait réellement ne pas avoir été un trop gros fardeau à porter.

Doucement, Jordan prit la main d'Hayden pour observer la portée de ses blessures. Elle soupira. Les remords l'envahissaient avec virulence. Comment avait-elle pu se montrer aussi vulnérable et influençable?

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All we are is dust in the wind

Jordan semblait être rongée par le remord et le regret. Aussi, il était de mon devoir d'alléger sa peine. Continuant de passer tendrement et calmement ma main dans ses cheveux, je lui répondis :

« Tu n'as pas été idiote. Tu es juste une très jolie fille qui a rencontrée de gros connards. Et ça, ça arrive malheureusement bien trop souvent. »

Se confondant en excuses, elle ajouta qu'elle n'avait aucunement l'intention de partir hier soir avec un autre que moi.

« Je l'espère bien. » Lui dis-je avec un petit sourire malicieux.

Là, elle me remercia d'avoir pris soin d'elle, tout en espérant de n'avoir pas gâcher ma prestation. A ces mots, je ne répondis pas. Elle n'avait pas à savoir ce que cela avait engendré pour moi. Si elle me le demandait, je lui répondrai. Mais temps que ça n'était pas le cas, je resterai motus et bouche cousue.

D'un air rêveur, je fixai le sol un peu plus loin devant moi, lorsque soudainement je sentis une main prendre doucement la mienne. Tournant la tête vers nos mains jointes, je sentis la mienne, blessée, se crisper légèrement de douleur. Je la retirai de la sienne pour la ramener vers moi, ayant toujours le réflexe premier de faire comme si de rien n'était et comme si j'étais invinsible.

« C'est rien ça, ne t'inquiète pas. » Lui dis-je en lui faisant un clin de d’œil.

Laissant mon doigt glisser le long de son nez fin et de ses lèvres galbées, je lui murmurai :

« N'ais plus peur de rien et embrasse-moi... »

Nos lèvres se joignirent alors en un baiser intense.

- FIN -

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