In love with these sweet moments [Jordan] +18

In love with these sweet moments

Affalé sur ma table en plein cours de travaux dirigés, je dormais à points fermés avant de me faire réveiller en sursauts par mon professeur de neurosciences.

« Pas mauvais, mais moins bien que d'habitude. Que vous arrive-t-il, Miller ? » Me demanda-t-il alors que je pris ma copie de partiels, la bouche entrouverte de surprise.

86 points sur 100... Moi qui, d'ordinaire, excellé, je m'étais cette fois totalement planté... Du moins selon mon degré de performance. Rangeant ma copie dans mon sac avec colère, je sentis une tape amicale m'arriver dans le dos. Chris, assis à mes côtés, me montrait son soutient. Lâchant un long soupir, je sortis de cours et pris mon portable, sentant que je venais de recevoir un texto de la part de Jordan qui, apparemment, passait également une mauvaise journée. Ayant fini ses cours un peu plus tôt, elle avait repris son service au Starbucks où les clients se faisaient toujours plus exigeants.

* Quand on parle d'une journée de merde... J'arrive d'ici quinze minutes, ma puce. Le temps de prendre le bus... *

Depuis que ma moto était morte, je jonglais entre la voiture de Jordan et les transports en commun lorsqu'elle en avait besoin. Des cernes sous les yeux, je saluai mon meilleur ami et montai dans le bus numéro 50 pour aller rejoindre la mère de notre fils " en préparation ", peut-on dire. Manquant de tomber à nouveau de sommeil, je repensais aux dernières jours que j'avais enchaînés.
Prévoyant avec Jordan de nous installer dans notre propre appartement lorsque nous en auront les moyens avant la venue du bébé si possible, il fallait que l'on gagne un maximum de dollars. Ainsi, je n'avais de cesse, après avoir travaillé mes cours de médecine, de répéter mes musiques et d'enchaîner les concerts chaque mercredi, vendredi et chaque weekend pour diverses occasions, allant du simple concert en passant par l'anniversaire mondain ou le mariage. Alors certes, cela me faisait en fin de soirée de belles sommes, mais physiquement je ne tenais absolument plus, d'où la baisse de mes notes.

La tête posée sur l'épaule d'une petite mamie assise à côté de moi, celle-ci me caressa la joue en douceur avant de me dire d'un sourire édenté :

« Réveillez-vous, jeune homme ! »

Ouvrant tout à coup les yeux, je me redressai, m'excusant platement auprès d'elle. Riant de son petit rire chevrotant, elle me dit, absolument adorable :

« Oh ne vous excusez pas ! Cela fait bien longtemps qu'un si beau garçon n'a pas dormi à mes côtés. »

Ne pouvant m'empêcher de rire avec elle, la voix métallique du bus annonça l'arrêt. Me levant, je la saluai courtoisement et descendis, arrivant à cinq minutes à peine à pied du travail de Jordan. M'efforçant de marcher d'un pas dynamique pour retrouver mon énergie, la journée étant loin d'être fini et ayant un paquet de fiches de révision à rédiger, j'arrivai enfin au café. Pénétrant dans les lieux, une délicieuse odeurs de donuts, de muffins, de chocolat chaud et de caféine m'accueillit. Repérant ma Jordan, je lui adressai un sourire épuisé mais séducteur.

« Bonjour, beauté fatale. Par mesure de survie, puis-je vous quémander un café méga-serré-de-la-mort-qui-tue ? »

Son petit ventre commençant à se dessiner, je l'observais avec amour avant que mon regard ne glisse sur ses petites fesses bien galbées dans ce jean moulant. Mon Dieu que ma femme était belle...

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Hayden & Jordan

La journée avait été horriblement longue. Pour une raison qu'elle ignorait, les clients se décuplaient au café et il devenait difficile de fournir suffisamment pour répondre à toutes les commandes qui leur pleuvaient dessus. Elle était éreintée et ne pouvait que penser à la seconde où elle pourrait enfin déguerpir de cet endroit maudit. Certes, elle appréciait son travail et ses collègues qui rendaient ses quarts de travail un peu moins pénibles, mais la clientèle était par ici très bourgeoise et ainsi, très souvent exigeante. Il lui arrivait souvent de se faire parler comme si elle n'était qu'une moins de rien et comme si son avenir ne reposait qu'entre les quatre mieux de ce commerce. Elle ne pouvait qu'avoir hâte d'être officiellement médecin et d'exercer un métier qui lui apporterait plus de reconnaissance et de respect. Pourtant, bien que les étudiants portaient l'avenir de la nation, du moment qu'ils étaient derrière un comptoir, ils n'étaient rien qu'une bande de bons à rien. Ce genre de perception négative, elle n'en pouvait plus. Mais le bébé qui se préparait en elle suffisait à lui donner l'énergie nécessaire pour ne pas donner sa démission. Le couple avait besoin d'argent; ils souhaitaient emménager ensemble dans un appartement qui serait le leur et auraient bien évidement de nombreuses dépenses qu'exigerait leur nouveau rôle de parents.

À quelques reprises durant son quart de travail, la jeune femme envoya un message texte à son petit-ami afin de se renseigner sur sa journée. Elle espérait qu'il eût une meilleure journée qu'elle, ce qui, malheureusement, ne fut point le cas. Il semblait ainsi que pour tous les deux, ce jour était maudit. Elle ne pouvait ainsi que se réjouir de son arrivée imminente. Le café étant plus proche de l'université que leur maison, Hayden venait ainsi la rejoindre à cet endroit afin qu'il prenne la route de la maison ensemble. Et certes, son arrivée signifiait également qu'elle achevait son travail pour la journée. Inutile de le dire : la jeune femme avait très hâte de retirer son uniforme et prendre la poudre d'escampette.

À peine une vingtaine de minutes après leur dernier échange, Hayden faisait déjà son entrée dans le petit café qui commençait lentement à se vider. Il était près de six heures et l'achalandage marqué par la fin des heures de travail s'atténuait enfin. Épuisée, l'étudiante accueillit son amoureux avec l'un de ses plus beaux sourires. « Avec grand plaisir », lui répondit-elle en s'exécutant immédiatement. Elle lui tendit sa commande en un rien de temps. « C'est moi qui te l'offre », ajouta-t-elle en lui faisant un clin d'oeil.

Les six heures sonnèrent et la jeune femme put enfin retirer son tablier vert. Elle salua chaleureusement ses collègues, prit ses choses et suivit Hayden jusqu'à la sortie du Starbucks. Elle déverrouilla les portières de sa jetta blanche 2015 et déposa son sac à l'arrière avant de prendre place du côté conducteur. Elle observa son tendre pénétrer l'habitacle du véhicule et lui vola un doux baiser lorsqu'il fut installé, question de s'offrir des retrouvailles dignes de ce nom. « Prêt pour une bonne séance d'études? », lui demanda-t-elle en démarrant le véhicule.

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La remerciant par un beau sourire et une gratitude absolument pas forcée, j'observais son joli popotin s'en aller pour aller me chercher mon café puis revenir dans un temps record avec celui-ci. Un doux sourire sur les lèvres alors que mon regard n'avait pas quitté un instant la beauté de son visage, je pris le café qu'elle me tendait.

« Mon saint Graal ! Merci, mon cœur. Si tu savais combien tu me sors d'affaire, là ! »

Soufflant sur sa légère mousse, je précisai toutefois :

« Promis je le bois d'une traite et on y va. Je ne voudrais pas te faire rester plus longtemps ici... »

Chose promise, chose due, et grâce à la faculté que j'avais de pouvoir rapidement boire une boisson sans particulièrement me brûler, nous fûmes sortis en moins de cinq minutes. Avançant main dans la main, nous montâmes dans la voiture garée à quelques mètres de là, sur le parking réservé au personnel du Starbucks. Nous éloignant pour enfin rentrer chez nous, elle me demanda, tandis que je rangeai mon sac dans l'espace pour les jambes afin de m'en débarrasser, si j'étais prêt pour une bonne séance d'études. Un sourire gourmand sur les lèvres, je posais délicatement ma main sur la sienne, sur le levier de vitesses, et approchai mes lèvres pour dévorer son cou tout en demandant avec envie :

« Etude de quoi ? Etude de toi ? »

Mais non content de savoir que je ne pourrai pas faire ce que je voudrais ce soir vu la tonne de travail qui m'attendait, je revins à ma place et lâchai un long soupir.

« Fausse alerte, je croule sous les travaux à rendre, les partiels et les sales notes à prévoir... et les concerts. Nuls aussi. Il y a tout qui fout le camp là, je ne suis plus dans la coup. Pfff, je sens le burn out arriver, je te promets... » Me lamentais-je en m'enfonçant dans mon siège, les bras croisés.

Le négativisme ne me ressemblait absolument pas. Moi qui était toujours une boule d'énergie, j'étais tout simplement à bout, ne trouvant plus de solution à rien. Et me priver de sexe pour travailler... Non, là c'était carrément pas moi !!!

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Hayden & Jordan

Pouvoir enfin s'asseoir dans sa voiture était presqu'un soulagement en soi, tant sa journée ne l'avait pas du tout épargnée. En plus d'avoir passé la veille à étudier jusqu'aux petites heures du matin, son sommeil avait été bousculée par des périodes d'éveil centrées sur des réflexions qui tourmentaient implacablement son esprit. En d'autres termes, Jordan n'avait pas beaucoup dormi. Et comble du bonheur, elle devait passer la majorité de sa journée à servir des cafés et des boissons de toute sorte à une clientèle pour laquelle le respect n'était pas chose acquise. Sa patience avait été épuisée, et elle avait passé les derniers moments de son quart de travail à regarder sa montre et à attendre avec impatience que les six heures ne sonnent. De façon générale, Jordan était toujours très souriante envers ses collègues et les clients, mais cette journée-là, son sourire forcé ne suffisait à convaincre personne, pas même un aveugle.

Voir son petit copain sembla lui redonner un certain éclat de vie, quoiqu'elle était encore beaucoup trop exténuée pour être la même petite boule d'énergie prête à tout casser. Se montrant un tant soit peu vivante, elle se rendit à la voiture avec, au moins, un sentiment de délivrance. La paire s'était prévue une soirée étude (qui serait certainement partiellement interrompue pour une inspection corporelle, pour laquelle l'assiduité et la régularité étaient de mise, question de relâcher les muscles crispés par le stress des études!). Ils avaient, pour une des rares fois, la maison à eux seuls. Jim travaillait de soir et Susan avait un diner avec une amie de longue date et ne semblait point prévoir rentrer tôt. Ils pourraient ainsi en profiter pour être ensemble, et ce, sans prétendre s'haïr sans bon sens.

« Bah écoute... On aura sûrement une petite portion d'étude anatomique », répliqua-t-elle en lui faisant un petit clin d'oeil rempli de sous-entendus. Mademoiselle Reeves était si tendue qu'elle devait certainement se prévoir un moment où elle se couperait du monde entier, à l'exception de son amoureux, bien évidemment! Il lui parut tout aussi embêté qu'elle; il croulant sur de nombreuses sources anxiogènes sur lesquelles la prise de contrôle semblait impossible. Leurs beaux jours ne leur semblaient être réservés que dans un avenir lointain, d'autant plus qu'ils allaient accueillir un bébé d'ici quelques mois. Il fallait croire que leurs études en médecine, combinées à leur train de vie généralement occupé, les préparaient déjà à l'absence sévère de sommeil. « Tu t'en mets beaucoup trop sur les épaules. Je te l'ai déjà dit. Tu dois relâcher un peu. » Doucement, elle passa sa main sur sa nuque. Peut-être croyait-elle faussement parvenir à lui donner ne serait-ce qu'une once d'ondes positives, mais en réalité, le couple était déjà au fond du gouffre. Et le putain de gouffre, il était foutrement creux.

« Tu sais quoi? On va se prévoir une soirée tous les deux. Bientôt. On ne pense ni à l'école, ni à tes concerts, ni au boulot. Rien. On se relâche et on récupère nos forces », suggéra-t-elle tandis qu'elle prenait la route de la somptueuse demeure. Elle croyait dur comme fer qu'ils avaient réellement besoin de prendre du temps pour se recentrer et reprendre le dessus sur leur esprit dominé par un tsunami d'angoisse.

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Me relâcher un peu ? Ouais, elle n'avait pas tort... Mais je ne le pouvais pas. Je devais réussir mes études, et donc travailler d'arrache-pied pour les réussir car la médecine n'était pas l'orientation la plus simple. Pour nous assurer de réussir à obtenir un appartement un minimum décent, il fallait de l'argent. Ne pouvant compter sur nos parents qui, très certainement, nous haïraient lorsqu'ils apprendraient pour notre relation, il faut travailler, et donc pour cela je devais multiplier les concerts. Mais qui dit concert qui répétitions, et donc non, je n'avais pas d'autre choix que de travailler très dur. Mais ne voulant pas inquiéter Jordan outre mesure, je ne m'expliquais pas davantage et gardais le silence, observant d'un air pensif le paysage qui défilait derrière la fenêtre de la voiture.

Jordan me dit alors avec enthousiasme qu'il faudrait que l'on se fasse une soirée rien qu'à nous deux, sans préoccupation ni rien d'autre. Oui... mais quand ? On n'en avait pas le temps. Soucieux toutefois de ne pas la contrarier ni de lui donner du souci, je posai ma main sur sa cuisse pour la caresser et lui offris un doux sourire.

« Bonne idée. » Répondis-je.

Irréalisable, mais je devais lui faire plaisir et donner le change. Sinon ça grossesse serait beaucoup trop anxiogène. Mettant en route la radio, nous chantâmes pour nous libérer de ces poids que nous avions sur le cœur. C'est ainsi l'esprit plus léger que nous rejoignîmes la maison et que Jordan se gara dans l'allée.

Descendant de voiture, je lui demandais en passant de son côté :

« Tu es sûre que le couple parfait n'est pas là ? »

Me répondant par l'affirmative, je me collai alors à elle et lui offris un baiser enflammé qui fit battre la chamade à mon cœur. Lorsque nos lèvres se détachèrent, les miennes articulèrent à quelques millimètres des siennes :

« Elan de besoin vital. Désolé. Mais je pense que tu me pardonneras, n'est-ce pas ? »

Rentrant à l'intérieur de la somptueuse maison, je me dirigeai vers le frigo pour attraper la carafe de thé au citron glacé. Prenant un verre, je versai le liquide à l'intérieur et en bus une longue gorgée avant de voir Jordan ouvrir la porte du sous-sol aménagé.

« Tu fais quoi ? » Lui demandais-je.

Le sous-sol était une vaste pièce dont elle seule avait l'accès, non pas physiquement mais parce que cet endroit lui appartenait. Personne ne s'y rendait jamais, et j'avouais moi-même n'y être allé qu'une seule fois, simplement pour lui annoncer qu'on la cherchait à l'étage du dessus. Maintenant que nous étions un couple, cela ne la dérangeait bien sûr pas de me faire venir, mais vis-à-vis des parents nous ne pouvions trouver aucun prétexte de faire descendre le beau-frère infernal dans cet endroit intime qu'elle aimait le plus.

L'entendant alors m'appeler d'en bas, je lui répondis :

« Hein ? Ah OK, j'arrive ! »

Finissant mon verre, je descendis alors pour la rejoindre, et découvris véritablement les lieux du regard.

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Hayden & Jordan

L'engouement forcé de la jeune femme ne suffit pas à convaincre son petit-ami. Le temps, ils n'en avaient pas vraiment. Du moins, pas de temps qu'ils seraient en mesure d'accorder à des loisirs qui leur permettraient de vider leur tête de tout ce stress qu'ils cumulaient depuis un bon moment déjà. Se contentant de sa courte réponse, la jeune femme n'ajouta rien et demeura silencieuse jusqu'à ce qu'elle gare le véhicule dans l'entrée asphaltée de la demeure des Reeves-Miller. La paire sortit du véhicule, prête à rentrer à la maison après cette longue et pénible journée.

Une lumière demeurée ouverte sembla susciter une certaine inquiétude chez le brun. Pourtant, la famille avait l'habitude de laisser un peu de lumière pour Dax afin qu'il ne soit pas laissé à lui-seul dans une noirceur plombante. « Non, non. Ma mère m'a dit ce matin qu'elle allait dîner avec une amie et que ton père travaillait de soir », le rassura-t-elle. Les deux jeunes étudiants devaient ainsi avoir la maison que pour eux-seuls, à leur grand plaisir. Ils se languissent l'un comme l'autre de passer du temps ensemble et d'exposer leur amour sans craindre que leur relation ne soit découverte.

Accueillant son doux baiser qui lui réchauffa tout son être, elle ferma ses paupières pour en profiter pour les quelques millisecondes qu'il aura duré. « J'aime ces élans de besoin vital », lui répondit-elle en dessinant le plus beau et tendre sourire sur ses lèvres rosées. Reçus par un Dax on ne peut plus joyeux de ne plus être prisonnier de la solitude, les amoureux pénétrèrent la demeure. Tout en évacuant un long soupir de soulagement, Jordan fit glisser son sac à dos sur le sol de l'entrée avant de prendre le temps de retirer son manteau léger et de s'étirer. Elle avait l'impression d'avoir été prise au piège toute la journée dans son uniforme du Starbucks et, fidèle à son hyperactivité, elle avait besoin de se dégourdir un peu.

La blonde reprit son sac à dos pour rejoindre la porte menant vers le sous-sol sous le regard intrigué d'Hayden. Lorsqu'ils étaient avec les parents, elle prétendait ne vouloir personne dans son havre de paix. Et pourtant, en réalité, il n'y avait rien qui ne lui faisait plus plaisir que de partager le sous-sol avec son amoureux. D'ailleurs, elle songeait à bientôt y déménager sa chambre question d'être dans la pièce adjacente à son salon privé, dans lequel se trouvait une table de babyfoot, un ensemble de cinéma-maison que sa mère lui avait offert il y avait quelques années ainsi qu'un douillet canapé en L. La pièce avait tout pour plaire et était, sans grande surprise, l'endroit que la jeune femme aimait le plus. Elle s'était même aménagé un petit espace pour y faire son yoga. « Tu viens ? », cria-t-elle lorsqu'elle se posa finalement sur le sofa. « J'essaie de prétendre ne pas te vouloir ici, mais si le coeur t'en dit et que tu veux t'y infiltrer, libre à toi », lui dit-elle en l'invitant à s'asseoir à ses côtés.

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Descendant dans son sous-sol, j'eus, sur la dernière marche, un temps d'arrêt. Parcourant les lieux du regard, j'émis un sifflement.

« Eh ben... On ne se refuse rien ! »

Tâtant du doigt son canapé, je la prévins :

« Permission : je teste. »

Je me vautrais alors comme une loque sur son canapé, lâchant un long soupir de soulagement. Bras et jambe pendant du canapé, je fermai les yeux et lui dis :

« Aaaah ouais... J'approuve. »

Me redressant sur mes coudes, je continuais ma découverte de son sous-sol, avant que mon regard se pose sur son tapis de sol. Intéressé, je lui lançai un regard et un sourire pervers en lui demandant :

« Et tu prends des pauses lascives dessus ? »

Attrapant un coussin, je calais ma nuque dessus et croisai les bras :

« Je veux voir ! » Ricanais-je.

Mais sachant qu'elle était enceinte, il était évident que les choses devenaient complexes voir impossibles. A part le yoga pour futures mamans, mais ça franchement... ça n'était pas très sexy, entre nous !
Mon problème étant que lorsque je venais visiter un endroit, ma curiosité était telle que j'avais envie de tout fouiller. Surtout dans un lieu où seule une fille avait le droit d'entrer. Qui sait ce qu'elle cachait là... Qui plus est Jordan et son esprit lubrique ! Bon, pas autant que le mien, certes, mais je me faisais déjà tout un milliard de films : Jordan et ses films érotiques, Jordan et son yoga sexy, Jordan et ses petits objets cachés dans l'un de ses placards...

« Quoi ? » Lui demandais-je, me rendant compte que mes propres pensées perverses m'avaient emportées très loin, du moins suffisamment pour que je ne fasse absolument pas attention au fait qu'elle était en train de me parler.

« Et donc, pourquoi personne n'a le droit d'entrer ici ? T'abuses, c'est génial ! »

Me retournant d'un bond, je lançai d'un air machiavélique :

« Arrête : on pourrait y enfermer nos parents et tous nos problèmes seraient réglés ! Quoi ? Oh ça va, ne me regarde pas comme ça : on ferait une trappe pour les nourrir et les abreuver une fois par semaine, je ne suis pas un monstre... » Plaisantais-je.

Le problème avec moi reste de savoir quand je plaisante ou pas. Sans que je ne sache pourquoi, tout le monde me prend toujours au premier degré, surtout quand je me montre cruel. Je ne ferai pas ça à mon père et ma belle-mère quand même. Oh... quoique...

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Hayden & Jordan

Il était complètement surréaliste de constater à quel point la dynamique entre Hayden et elle avait évolué au fil du temps. Jamais n'avait-elle pensé pouvoir en être amoureuse un jour et, qui plus est, porter son enfant. Certes, elle n'en était qu'à neuf semaines de grossesse, mais il n'en demeurait pas moins qu'ils allaient être parents dans les mois qui allaient suivre. Et pourtant, malgré qu'elle l'eût détesté pendant de nombreuses années, elle ne pouvait désormais le regarder qu'avec amour et fierté. À peine avait-il mis les pieds dans sa cachette secrète (bien qu'elle ne fut ni cachée ni réellement secrète), elle l'invita à prendre place à ses côtés sur son gigantesque canapé. Elle y avait passé un bon nombre de soirées à regarder la télévision et à manger des chips jusqu'à s'en donner mal au coeur. C'était définitivement son endroit préféré.

« Et je peux te dire qu'il est aussi très confortable et très spacieux pour toutes sortes de galipettes. Testé et approuvé », lui chuchota-t-elle en se penchant légèrement vers lui, non sans accompagner ses derniers mots par un clin d'oeil suggestif. Il fallait dire que le canapé avait été le proche témoin de scènes très loin d'être chastes.

Lorsque ses yeux se posèrent sur son tapis de yoga, elle ne pouvait pas s'attendre à autre chose qu'un tel commentaire de sa part. Il devait certainement l'avoir vue plusieurs fois sur le terrain du campus en train de profiter des chaudes journées pour y faire son yoga. Elle était d'ailleurs très habituée d'attirer le regard des garçons qui, bien souvent, n'étaient pas les plus discrets lorsque venait le temps de l'observer exécuter ses poses de yoga avec finesse. Ne se faisant pas prier, elle prit place sur son tapis violet et y effectua quelques positions, notamment le downward dog et le cobra, afin d'offrir à ses muscles quelques divines secondes d'étirement. Et pour le plaisir de son homme, elle se positionna en melting heart, question de faire ressortir son fessier bien rond. Tout en éclatant de rire, elle se releva et le rejoignit à nouveau sur le canapé. Elle l'observa se perdre dans ses pensées qui ne devaient certainement pas être les plus sages. « Pervers, va ! », lui lança-t-elle en le tapant légèrement sur l'épaule.

« Ç'a simplement commencé quand mon père est décédé. C'était son sous-sol, tu vois. Le sous-sol de mec pour s'évader des femmes! », commença-t-elle. Elle prit une pause et, se remémorant de quelques souvenirs avec son père, dessina un petit sourire nostalgique sur son visage. « Quand il est décédé, c'est ici que je venais me réfugier. Presque toujours. Je n'étais pas vieille et il n'y avait pas grand-chose que je pouvais venir y faire, mais de l'imaginer ici... Ça me réconfortait. Avec le temps, ma mère m'a aidée à l'aménager pour que ce soit mon espace. Elle descend de temps à autre pour faire la lessive, mais n'y reste jamais. Elle respecte que c'était l'espace de mon père et que, maintenant, c'est le mien. » L'aménagement du sous-sol avait été, inconsciemment, l'un des plus beaux cadeaux que Susan aurait pu lui faire. Et aussi étrange que cela fût, c'était également une façon pour elle de rester proche de son père. « Alors non, personne ne va être enfermé ici! Hormis peut-être moi... et toi... Et le bébé », répliqua-t-elle en prétendant s'indigner.

« Bon. Avant qu'on ne s'embarque dans les études, je propose un jeu pour décompresser! Que dirais-tu d'une petite partie de vérité ou conséquence? », lui lança-t-elle aussi excitée d'une gamine.

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Je la regardais faire sa petite démonstration de yoga, enchaînant les pauses toutes plus alléchantes les unes que les autres. Quel corps elle avait, franchement... C'était après avoir goûté à beaucoup de corps féminins, de différentes charpentes, que je pouvais affirmer haut et fort que celui que je préférais était bel et bien celui que j'avais sous les yeux, et de loin ! J'avais donc tout intérêt à garder ma chérie à l'œil si je voulais jalousement la garder. Et puis... Un peu de moi était à l'intérieur, après tout, maintenant. Si Jordan n'appartenait à rien ni à personne, un petit embryon de neuf semaines nous unissait l'un l'autre, et évoluerait jusqu'à nous donner cet enfant que j'aimerais, et ce jusqu'à ce que mes yeux se ferment à tout jamais.

Perdu dans mes pensées et dans cette contemplation, je ne m'étais pas rendu compte qu'elle avait terminé sa démonstration de sport. Sa petite tape me fit émerger, et je l'attrapais pour la ramener contre moi, lui offrant une bataille de chatouilles pour me rebeller.

« A qui la faute, t'as vu ce que tu me mets sous la dent ?! »

Puis nous parlâmes du sujet plus grave, à savoir son père, et que cet endroit était auparavant le sien. Il en avait fait son sanctuaire dans lequel il aimait passer tout son temps et se détendre, un peu comme le faisait Jordan, avant de trouver la mort. Je l’écoutais me parlais dans un silence religieux, tout comme la manière dont j’aurais aimé que l’on m’écoute si j’avais parlé de ma mère, mon sujet le plus précieux avec la famille que je construisais. Puis, à nouveau, nous parlâmes avec légèreté, et je dis à Jordan que cela pourrait être un bon endroit pour enfermé nos parents. Celle-ci se mit à rire de son rire chantonnant et aussi clair que le cristal. Elle rétorqua que les seules personnes qui y seraient enfermées seraient moi, elle, et le bébé.

Trêve de plaisanteries – quoique – Jordan proposa de passer à un petit jeu : vérité ou conséquence. La regardant avec un air réservé, je me permis de lui faire part d’un doute :

« Honnêtement, connaissant à quel point mon esprit peut être tordu et vu la démonstration que tu as osé me faire d’un soi-disant « yoga »… J’ai très peur de ton jeu, oui, vraiment très peur ! »

Et honnêtement, mon Dieu que ça me plaisait. M’installant alors confortablement sur le canapé en croisant mes longues jambes, je déclarais :

« Allez, si tu as des chips goût barbecue ou les chamallows pour accompagner le spectacle, je propose que commencent les femmes et les enfants d’abord. Ca tombe bien, là on a les deux ! »

Lui laissant le soin de commencer les hostilités, je commençais par lui proposer la célèbre formule :

« Alors ma beauté, vérité ou conséquence ? »

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Hayden & Jordan

L'étudiante lui avait certainement donné de quoi se rincer l'oeil. Un joli spectacle qu'il n'avait certainement pas détesté, au contraire. Ne voulant toutefois pas passer toute la soirée sur son tapis de yoga, elle mit fin à sa petite activité après quelques minutes seulement, choisissant plutôt d'aller le rejoindre à nouveau sur le canapé. Elle préférait de loin être nichée dans ses bras que d'exécuter des poses de yoga alors qu'elle n'était ni dans ses habits de sport ni dans un atmosphère sollicitant sa pleine concentration et relaxation. Le voyant la dévorer du regard et s'exciter devant ses courbes alléchantes, elle ne put s'empêcher de le ramener à l'ordre, non sans en rigoler. Après tout, son petit jeu était tout à fait calculé et les répercussions étaient sans contredit prévisibles.

Entrant par la suite dans les confidences, Jordan lui révéla la signification réelle de cet endroit pour elle. Cette grande pièce lui faisait sentir qu'elle était, en quelque chose, proche de son père. Elle s'y enfermait dans ses plus grands chagrins comme dans ses moments les plus heureux. Et maintenant, elle y apportait une personne qui la rendait épanouie. Elle avait envie de profiter d'un peu de temps avec lui, d'autant plus qu'ils avaient la maison à eux seuls. Ainsi, la jeune femme décida de ne pas entamer de longues heures d'étude pénibles en proposant un jeu auquel ils s'étaient déjà adonnés. Certes, cela faisait de belles lurettes depuis qu'ils y avaient jouer, mais elle sentait que c'était une des meilleures façons d'en apprendre plus l'un sur l'autre. Même après plusieurs mois de fréquentation, il y avait toujours de nouvelles choses à apprendre sur Hayden. « Mais non, n'aie pas peur! Tu sais que tu peux me faire confiance! », tenta-t-elle de le rassurer en battant innocemment des paupières. Bon, peut-être allait-elle chercher à obtenir des révélations croustillantes, mais ses intentions demeuraient bonnes.

Se levant d'un bon lorsqu'il mentionna des chips tant son estomac était vide, elle éclata toutefois de rire lorsqu'il prononça marshmallow « chamallow ». Elle ne s'y attendait certainement pas, à celle-là. « J'essaierai de voir si nous avons des... chamallows. J'ai une tonne de chips, par contre! », lui dit-elle avant de monter les marches à la course pour fouiller le garde-manger. Après avoir cherché quelques instants, elle mit la main sur un sac de guimauves et attrapa un sac de chips Doritos au passage avant de le retrouver au sous-sol. « Victoire! », s'écria-t-elle en lui lançant le sac de guimauves.

« Bon, donc... hm.. Je vais y aller avec vérité... Question de voir quel genre de question tu vas oser me demander! », s'aventura-t-elle en posant son regard méfiant sur lui.

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Jordan partit nous ravitailler en chips et en CHAMALLOWS ( :fuck:

). En attendant, je me dirigeai vers la chaîne hifi que j'allumai avant de la connecter au bluetooth de mon téléphone portable. Cherchant patiemment des chansons qui seraient sympathiques à écouter en bruit de fond, Jordan revint les bras plein de denrées alimentaires. Voyant le paquet de guimauves me passer sous nez, je l'attrapai au passage.

« Je me permets de te soulager ! »

Fourrant deux guimauves dans ma bouche en regardant vers le ciel tant ces confiseries étaient délicieuses, je demandais alors à ma petite-amie, une fois celles-ci avalées, de choisir entre l'action ou la vérité. Son choix fait, je m'allongeai légèrement en réfléchissant, m'appuyant sur un coude tout en continuant de manger tranquillement mes guimauves blanches ou roses.

« OK. Quel est chez moi l'élément que tu n'aimes pas ? »

Jordan ne pouvait pas se débiner. Bien sûr, je n'allais pas franchement aimer la réponse, mais tant pis. J'étais sincèrement curieux de savoir si elle allait m'attaquer sur le plan physique ou psychologique, et dans l'un ou l'autre des cas, quelle serait la réponse. Je ne cherchais par là pas à me faire du mal pour rien, mais seulement à m'améliorer pour être une meilleure personne pour elle et le petit être en son ventre.

Posant le paquet à côté de moi, je me retournai pour être allongé sur le ventre et lui attrapai les pieds pour les masser tendrement. Le sourire curieux sur les lèvres, je l'encourageai :

« Allez, dis-moi ! Promis, je ne le prendrai pas mal. Enfin... Pas trop. Bon, bien sûr si tu me dis que je suis équipé comme un lilliputien c'est pas dit qu'après je danse de suite la java, mais vraiment je suis curieux de savoir. »

De toute façon, je savais pertinemment que j'avais une tonne de défauts, au moins. Mais c'étaient ceux qu'elle voyait qui m'intéressaient. En tout cas j'étais déjà prêt pour la phase suivante : pour ma part, je prendrai aussi une « vérité ».

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Hayden & Jordan

Soutenant son regard méfiant, elle attendait avec appréhension la question qu'il avait décidé de lui demander. Qu'avait-il derrière la tête? Allait-elle regretter d'avoir initié ce jeu dangereux? En même temps, ce n'était pas comme si elle avait réellement des secrets qu'elle souhaitait à tout prix ne pas lui révéler. Il la connaissait bien, trop bien même! Alors pourquoi était-elle soudainement aussi stressée?

Tentée par le sac de chips qu'elle s'était apporté tandis qu'Hayden se remplissait la bouche de GUIMAUVES ( :please:

), elle ouvrit les portes du Paradis et prit quelques Doritos qui comblèrent sa fringale soudaine. La question que le jeune homme finit par lui demander n'était peut-être pas aussi pire qu'elle ne s'y attendait, mais elle ignorait réellement quoi lui répondre. Certes, il leur arrivait d'avoir quelques accroches par-ci et par-là, mais il n'y avait rien dans le comportement ou les habitudes d'Hayden qui l'embêtait vraiment. Le brun n'avait pas un trait de personnalité particulier avec lequel elle devait composer et qui lui rendait la cohabitation difficile. « Hmm... », prononça-t-elle tandis qu'elle réfléchissait minutieusement à sa réponse. Elle ne voulait rien dire qui pourrait le froisser, mais elle souhaitait en même temps être entièrement honnête. Ainsi, elle lui dit les deux premières choses qui lui passèrent par la tête et qui, en réalité, n'étaient certainement pas les pires défauts qu'une personne pouvait avoir : « Tu te laisses VRAIMENT trainer dans la salle de bain et je dois TOUJOURS mettre tes boxers dans le bac de linge sale. Sinon... Parfois, tu parles vraiment beaucoup. Presque pire qu'une meuf, mais en réalité, je trouve ça mignon. » Il était vrai que son petit-ami avait l'habitude de déblatérer de longs paragraphes, mais elle sentait que c'était davantage son manque de confiance qui le poussait à être ainsi plutôt que son désir insatiable de tenir de longs et interminables monologues. Certes, elle était peut-être moins du genre à parler beaucoup, mais elle appréciait les conversations qu'elle était capable d'avoir avec Hayden ; il était franc et sans filtre. Il n'avait jamais peur de laisser parler son coeur. « Mais j'aime que tu communiques autant. J'ai l'impression que ça m'aide à mieux te comprendre et à saisir comment tu te sens », sentit-elle le besoin d'ajouter. « Par contre, la salle de bain... Ça je n'aime pas! », finit-elle en rigolant tout en lui ébouriffant les cheveux.

Maintenant qu'elle avait répondu avec franchise, il était désormais le temps de demander à Hayden s'il préférait une action ou une vérité. Non sans surprise, il lui dit qu'il souhaitait également une vérité. Prenant le temps de réfléchir à une question, elle décida de lui demander quelque chose qui, en réalité, n'avait jamais été le fruit d'une conversation. Bien qu'au fond d'elle, elle croyait déjà connaître la réponse, elle sentait le besoin de l'entendre venir de lui. De réellement savoir. « Pourquoi as-tu autant voulu qu'on garde le bébé? J'ai... j'ai senti que c'était vraiment important pour toi et que même sans y avoir réfléchi, c'était ce que tu voulais. » Lorsqu'elle lui avait annoncé pour sa grossesse (ou du moins, lorsqu'il l'avait découverte), il s'était immédiatement réjoui à l'idée d'avoir un bébé. Jamais le doute, l'hésitation ou la peur n'a semblé avoir traversé son esprit. Il semblait ainsi avoir toujours été prêt d'être père, contrairement à elle qui ne pensait pas en arriver là aussi tôt...

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Trouvant ma place sur le tapis moelleux plutôt que sur le canapé que je laissais gracieusement à ma princesse, je m'adossais contre celui-ci, me remplissant la bouche, dirais-je même me gavant de guimauves tandis qu'elle réfléchissait à une réponse qui ne tarda pas à arriver... et à me faire éclater littéralement de rire. Heureusement, j'eus le réflexe de mettre ma main devant ma bouche, nous évitant ainsi le ballet vulgaire et sale des guimauves crachées saliveuses volantes dans les airs.

Finissant ma bouchée, je levai un doigt contestataire et lui répondis :

« Je mets peut-être du temps dans la salle de bain, mais estime-toi heureuse de pouvoir prétendre avoir un petit-ami soigné et qui sent bon ! Et comment veux-tu que je fasse vite alors que je ne peux pas passer moins de trois heures à essayer de m'occuper de ça ?! » Lui demandais-je en me redressant sur mes genoux, désignant du doigt mes cheveux aux boucles noires.

Déposant au passage un baiser sur le bout de son nez.

« Et j'émets un contre-argument : je ne parle pas beaucoup, je m'exprime, nuance ! » Dis-je d'un air princier et posant mon idex sur le coin de ses lèvres avant d'en dessiner le contour.

Me penchant sur ses lèvres, je murmurais alors :

« Mais si cette dame préfère que je me taise à jamais, fort bien. Je m'effacerai et deviendrai un jouet simplement sexuel. C'est ça que tu veux, hein ? » Lui dis-je en frôlant ses lèvres des miennes, toutefois en m'amusant à ne lui offrant pas le baiser qu'elle désirait tant.

Retrouvant ma position sur le tapis, je repris mon paquet de guimauves et en glissai une entre mes dents et ma joue. Je ne pus m'empêcher de rire avec elle alors qu'elle me fit à moitié tomber en m'ébouriffant les cheveux, prétextant qu'elle aimait tout chez moi sauf ma manie de laisser traîner mes boxers dans la salle de bain.

« Mais tu ne comprends pas ! C'est pour répandre mes phéromones, pour t'exciter ! » Ricanais-je.

Bien entendu je riais, mais je notai dans un coin de ma tête que je ferai à l'avenir plus attention.

« Après si tu veux laisser traîner tes strings, je ne dis pas que je serai aussi sévère que toi sur la question... » Lui dis-je en faisant mine de choisir soigneusement ma prochaine guimauve.

Soudain, elle me posa cette question. La fameuse question, dirais-je. Pourquoi voulais-je être père ? A vrai dire... Moi-même je ne me l'étais jamais posée. Posant le sachet à côté de moi, Je repliai mes jambes contre moi et renversai ma tête en arrière pour l'avoir dans mon champ de vision. Ne prenant pas plus de quelques instants pour réfléchir, je déclarai :

« Peut-être parce que... Même si tu ne m'appartiendras jamais, je me dis que dans un sens je suis le gars qui aura le plus marqué ta vie, pour avoir fait avec lui un enfant. Du moins pour l'instant, on ne sait jamais ce que l'avenir nous réserve, m'enfin... Et puis si je me dis que la vie est courte, et même si j'aspire à devenir médecin, qu'est-ce qui restera franchement de moi quand je serai six pieds sous terre ? »

Me redressant pour me retourner et lui faire face, ce fut les yeux pétillants que je poursuivis :

« Quand tu m'as dit que tu étais enceinte, en fait ça a été instantané. J'ai entendu comme une voix qui m'appelait non pas "Hayden", mais juste "Papa". Je me suis dit que pour une personne au monde, je serai un être particulier. Que pour une personne au monde, je compterai plus que tout, et que rien ni personne n'aura d'égal que moi. Je serai irremplaçable. Alors d'un coup, ben je me suis dit que j'avais trouvé ma raison de vivre. Etre médecin c'est bien, mais ça ne dure pas. Une fois que tu es parti, il ne reste plus rien de ton titre, alors qu'un enfant... c'est ton nom qu'il perpétue, ainsi que ta mémoire et les bons souvenirs. C'est un être que j'aimerais à en crever. Que je voudrais protéger de tout, tout en lui offrant les expériences de la vie. Et un jour, peut-être, si j'ai la chance d'être un vieux con, je te dirai lorsque tu seras à mes côtés : « Tu vois cette "maladresse" ? Ce bébé que l'on a eu trop tôt ? C'est la plus belle chose qu'on a accomplie » .»

Riant doucement, je m'assis, et m'excusai :

« Et voilà... J'ai encore trop parlé... »

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Hayden & Jordan

Écoutant sa réaction face à sa confession, l'étudiante se retint de rire. « Ah! Ça oui, tu sens bon! Par contre, j'aimerais que tu gardes la salle de bain en ordre quand tu l'utilises. Ou du moins, que tu la remettes en état. Tes produits sont partout sur le comptoir! Une vraie meuf! », répliqua-t-elle avec animosité, bien que son ton se voulait amicalement taquin. L'écoutant jouer la victime tandis qu'il prétendait qu'il ne se résoudrait qu'à n'être qu'un jouet sexuel, si tel était son choix, Jordan leva les yeux au ciel. Lorsqu'il eût terminé de se justifier, la jeune femme put enfin lui demander une vérité. Elle réfléchit rapidement à la question qu'elle lui poserait, et, à son tour, se lança pour obtenir de lui une nouvelle confidence.

Elle ignorait pourquoi elle ne l'avait jamais interrogé sur le sujet. Pourquoi avait-elle attendu qu'ils s'apprêtent à ce jeu de gamins pour lui demander une telle question, comme s'il s'agissait d'un sujet tabou. Pourtant, ce n'était qu'un sujet intime dans lequel elle pouvait, en tant que petite-amie, s'aventurer. Ainsi, avec un semblant de confiance, elle lui demanda pourquoi il avait en lui ce profond désir d'être père. Tandis qu'elle s'attendait à l'émergence d'un élan de panique incontrôlable à l'annonce de cette grossesse qui, bien évidemment, était loin d'être prévue, il s'en était cependant immédiatement réjoui. À juste titre, la jeune femme avait préféré repousser l'idée de lui en parler, préférant aligner ses propres idées avant d'inclure les siennes qu'elle anticipait beaucoup plus bouleversées qu'elles ne l'avaient été en réalité. Malheureusement, elle ne fut point en mesure de suivre son plan initial; Hayden avait fait la découverte après avoir récupéré son test de grossesse qui était tombé au sol. Rien de tout cela n'avait été prévu, mais elle apprenait lentement à composer avec cette nouvelle réalité. Elle devenait de plus en plus prête à assurer son rôle de mère et, un jour ou l'autre, à annoncer à sa mère l'identité réelle du père. Pour l'instant, ils partageaient en cachette le bonheur naissant que leur apportait cette nouvelle grossesse. Pour la blonde, il était encore beaucoup trop tôt pour lancer les hostilités vis-à-vis sa mère qui, une fois mise au courant, serait renversée et incapable d'accepter la réalité.

Dans un silence quasi-complet - les craquements de Doritos n'étant malheureusement pas des plus discrets -, elle l'écouta parler avec le plus grand intérêt. Or, si elle était déjà follement amoureuse du jeune homme, cette confession amplifia les sentiments qu'elle avait envers lui. L'observant d'un regard rempli d'étoiles, elle l'écouta attentivement jusqu'à son tout dernier mot. Répondant en un rire à sa remarque, elle secoua sa tête. « Non, ça va. J'ai aimé ce que tu as dit », le rassura-t-elle. « Tu vas être un père formidable. Notre petite crevette a tant de chance que tu sois son papa. J'espère que tu le sais », poursuivit-elle dans une honnêteté implacable. « Et quoi qu'il arrive, et malgré toute l'angoisse qu'amène cette grossesse qui était pour le moins imprévue, je sais que je t'aimerai toujours pour m'avoir donné la plus belle chose qui soit », ajouta-t-elle. Tout en posant sa main sur son ventre très peu rebondi, la jeune femme termina : « Je suis terrifiée, mais je sais qu'on va être de bons parents. » Se penchant un peu vers l'avant, elle déposa un doux baiser sur son front.

Malgré que le moment fut des plus mignons et profonds, elle se sentait prête pour une action qui allait les remettre dans un atmosphère de défiance et prêt à accueillir d'innombrable éclats de rire.

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Je sentais toute la crainte qu’éprouvait Jordan à l’idée d’être mère, mais également la confiance qu’elle avait en moi, son partenaire.

« On sera les meilleurs. » Lui dis-je, sincèrement confiant mais pas moins angoissé.

Bien entendu cette grossesse serait épreuve pour elle, tout comme elle l’était pour moi, mais j’étais certain qu’à nous deux nous y arriverions. Et si j’étais le plus indépendant des indépendants, je ne pouvais m’empêcher de penser qu’au fond… on aurait nous aussi peut-être un peu besoin de nos parents, même si mon père n’avait pas été un être exceptionnel dans le rôle qui lui avait été attribué. Je ne pouvais m’empêcher de me dire, des fois, que si Maman n’avait pas eu sa maladie, tel que je le découvrais aujourd’hui, rieur et gaffeur comme il l’était, on aurait pu s’entendre. Même si cela me faisait mal de l’admettre, au fond lui et moi, on se ressemblait. Souvent un peu trop, d’ailleurs, et c’était cela qui me poussait à déverser ma rage sur lui : j’avais peur. J’avais honte. Je ne voulais pas être comme lui. Je ne voulais pas lui être semblable au point d’avoir la même vie de merde : perdre la femme que j’aimais plus que tout au monde et finir tel un plombier qui ne compte plus ses heures et qui ne voit même plus son fils pour aligner trois dollars. Je ne voulais pas être ce raté.

Poussant un soupir, je fis répéter Jordan qui me demanda à son tour de reprendre la partie.

« Ah ! » Lui dis-je avec excitation, revenant dans la réalité, et remettant les choses en place dans ma tête.

« Alors ma douce, que désirez-vous ? Serez-vous joueuse et accepterez-vous une vérité, ou serez-vous une aventurière et vous lancerez-vous témérairement dans une action ? » Lui dis-je en grimpant sur le canapé, déployant mes muscles pour me poster au-dessus d’elle, telle une position de pompes en prenant appui sur mes mains et sur mes pieds puis sur mes genoux pour me rapprocher d’elle et embrasser son cou de milliers de baisers.

« Petite technique de déconcentration pendant la réflexion… »

Ma langue jouant avec le lobe de son oreille, je lui murmurai :

« Tu me dis ? »

Me postant sur mes tibias en levant les bras telle la position du vainqueur, je m’écriais :

« Elle a dit « action » ! »

M’asseyant à ses côtés, je tapotai mes lèvres de mon index, les bras croisés, réfléchissant à l’action que j’allais bien pouvoir lui donner. Un tas d’idées, je ne le cache pas, avait traversé mon esprit qui, pour une raison que j’ignorai, s’était échauffé tout seul semblerait-il. Cela n’étant cependant pas un acte rare ni surprenant, je me calmais et trouvais finalement mes idées peu intéressantes pour apprendre à la connaître. Depuis tout-à-l ’heure nous nous faisions des révélations réellement intéressantes, alors logiquement je désirais poursuivre dans la lancée et découvrir ce qu’elle avait en tête.

Ce qu’elle avait en tête…

C’était ça la clé ! Autant le lui demander directement. Un sourire mutin sur les lèvres, je cherchais à formuler ma question qui devint tout simplement :

« Pour continuer dans nos découvertes respectives, fais-moi la première chose qui te passe par l’esprit. Vraiment la première. Sauf si c’est me coller une baffe, bien sûr… » Riais-je, me mordant le pouce en la regardant attentivement, réellement poussé par la curiosité.

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Jordan avait toujours su me tenir en haleine, et ce jusqu’au bout. D’un défi, vinrent des baisers. De baisers, vinrent des regards. De regards, vinrent des touchers. De plus en plus lents, de plus en plus appuyés. Ne nous quittant pas des yeux, je rendais à Jordan son sourire enjôleur, et mon cœur peu à peu s’emballa lorsque je compris l’intention qu’il y avait derrière. Lorsqu’elle fit descendre la braguette de mon pantalon, une certaine partie de mon corps était déjà au garde-à-vous. Et pas seulement mon cerveau. Excité, ma canine vint mordre par réflexe ma lèvre inférieure, et mes paupières se fermèrent lorsque, dans un râle de plaisir, je me laissais aller à ce bonheur que m’offrais la langue et la bouche tentatrices de ma petite-amie. Une main derrière la tête, installé à mon aise sur ce canapé for confortable, l’autre vint doucement lui caresser le haut de sa chevelure, l’enjoignant à continuer encore et encore alors que, petit à petit, des gémissements discrets sortirent de ma bouche. Le plaisir était indescriptible et aurait pu durer des heures. Oui, il l’aurait pu si je n’avais pas entendu la porte du sous-sol s’ouvrir bruyamment et le retentissement de talons qui foulaient les marches des escaliers résonner. Me redresser, Jordan toujours entre mes cuisses pour masquer sa tête et, bien sûr, mon érection manifeste, je tournais la tête pour apercevoir une Susan bouche-bée.

« Hayden… M… Mais que fais-tu ici ? »

Ne trouvant rien à lui répondre, sa bouche s’entrouvrit d’autant plus qu’elle aperçut une petite masse de cheveux entre mes cuisses. Offusquée, elle s’exclama avec une colère qui était tout sauf dissimulée :

« Remonte immédiatement avec ta petite-amie, lorsqu’elle t’aura fini ta fellation ! »

Retournant à l’étage d’un pas fâché, Jordan sortit de sa pseudo cachette et nous échangeâmes un regard paniqué.

« Bon, je sais. Je vais remonter et toi tu vas courir à l’étage. Cherche pas, fais juste très vite. Je dirai que toi, tu es déjà en haut. Ca marche ? »

Me redressant, je pris un mouchoir pour essuyer mon pénis et remis mon boxer ainsi que mon pantalon en toute hâte. Puis montant les escaliers en premier, j’ouvris lentement la porte du sous-sol qui donnait sur le salon ainsi que sur la cuisine, et, apercevant ma belle-mère de dos, fis signe à Jordan de courir à l’étage. Entendant les bruits de pas précipités, Susan s’apprêta à jeter un coup-d’oeil lorsque j’apparus dans son champ de vision.

« Discrète, ta petite-amie. » Dit-elle d’un air pincé en beurrant son moule à gâteau.

« Euh… Ouais. Elle n’a pas trop envie de vous rencontrer temps qu’on n’est pas officiellement “ensemble”. »

« Par contre te faire ce genre de choses, ça ne la gêne pas. »

Accusant le coup, je retins une réplique amère. Je devais éviter l’incident diplomatique pour une seule et bonne raison, et celle-ci allait arriver…

« Tu peux m’expliquer ce que tu faisais dans le sous-sol de Jordan ? » Reprit-t-elle sans m’adresser le moindre regard, continuant de beurrer nerveusement son moule qui en contenait déjà trop.

Baissant la tête, je passais une main sur ma nuque d’une signe nerveux. Je savais très bien ce que ce sous-sol représentait pour Jordan. Comment faire comprendre à sa mère que j’y étais avec elle et que c’était sa fille qui me faisait tout-à-l’heure ce… genre de choses ?
Ne trouvant alors aucune excuse à formuler, je jouais la carte du coupable.

« Je ne sais pas, la porte était ouverte et comme le lieu était sympa, je me suis dit… »

Posant violemment et à deux mains son moule sur le plan de travail, Susan me lança un regard qu’elle ne m’avait jamais adressé depuis que je la connaissais : avec une haine viscérale.

« Alors tu t’es permis d’entrer dans le sous-sol de son PERE, qu’IL a aménagé rien que pour ELLE et qui est LE SEUL lieu qui le rattache à SA MEMOIRE ? »

Surpris et ne sachant que répondre, je fus happé par les ténèbres qui se dégageaient autour d’une femme d’ordinaire si solaire et qui, à présent, me laissait percevoir toute la tristesse qu’elle éprouvait encore pour son défunt mari.

« Dis-toi bien une chose Hayden : cet endroit est exclusivement destiné à Jordan, et en aucun cas approprié pour que tu fasses tes sauteries et autres saletés ! Des fois, franchement, je ne sais absolument pas ce que tu as dans la tête. Je me demande même si tu as quelque chose dedans ! Je comprends pourquoi ton père me répète combien tu le déçois tous les jours avec ton comportement de gamin gâté immature ! »

Là, s’en fut trop. Elle avait dégainé les mots tous plus aiguisés que des lames de couteaux sans s’arrêter, sans douter. Sans me regarder. Elle n’avait alors pas vu la haine qui avait fait chanceler mon cœur. Mais le pire, je crois, ce fut cette fin. Ce « comportement de gamin gâté immature ». Où avait-elle vu que j’avais déjà été gâté ? Par qui ? Par quoi ? Par mon père peut-être ? Par un abruti pareil ? C’était immature, jusqu’à cinq ans, d’accompagner sa mère dans la mort sans rien dire ? Sans pleurer ? Alors quoi ? Je n’ai pas le droit de rire aujourd’hui ? Je n’ai pas le droit au bonheur, moi non plus ? Une énergie dévastatrice m’envahit le corps et le cerveau, et sans que je ne sache comment ni par qu’elle force, je craquais. D’un coup de poing serré, celui-ci s’enfonça de quelques centimètres dans le mur, y laissant une marque for visible.

« LA FERME ! LA FERME ! » Hurlais-je, sentant mon corps parcourut de sanglots qui montaient et qui m’envahissaient.

Elle était allée trop loin dans l’échelle de ce que je pouvais entendre et supporter. Beaucoup trop loin.

« Dis-toi bien une chose : tu ne sais rien de moi, Susan ! ABSOLUMENT RIEN ! » Hurlais-je avant de me ruer au-dehors, en tee-shirt alors que le froid de la nuit s’abattait sur la ville.

Franchissant le portail, je me mis alors à courir aussi loin que mes pieds purent me conduire. A en perdre haleine. Je ne m’arrêtais plus, quitte à en perdre le souffle. Je pouvais continuer jusqu’à en crever, j’étais prêt à le faire. Mais il fallait que je parte loin. Très loin. Aller tout, à des milles de cette maison de fous…

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