what lies ahead.
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Le Deal du moment :
Manette DualSense PS5 édition limitée ...
Voir le deal

Partagez
 

 I hate this part right here... [Jordan]

Aller en bas 
Invité
‹ Invité ›
Anonymous


I hate this part right here... [Jordan] Empty

I hate this part right here...


Il était peut-être temps… Oui, c’était peut-être pour moi le moment de rentrer. J’avais joué aux morts suffisamment longtemps. Mon poids était en chute libre, j’éprouvais une peine certaine à étudier les cours que Jordan passait me donner lorsqu’elle venait me voir chez Chris chez qui j’avais élu domicile depuis un mois à présent. Il y a deux semaines de cela, j’étais allé me faire recoudre l’avant-bras droit aux urgences, auprès d’une Susan qui ne me reconnaissait qu’à peine et qui, je le sentais, éprouvait un remord certain après l’échange pétaradant qui s’était déroulé avec mon père. Mon père… Je ne savais pas grand-chose de lui. Apparemment, tout allait bien. Il continuait son train-train quotidien sans se préoccuper de mon absence injustifiée. Bon. Peut-être était-ce sa manière à lui de se rassurer en se disant que j’allais bien et que je faisais sûrement le con quelque part ailleurs, avec une fille différente chaque soir, chez des amis différents chaque jour. J’avais demandé à Susan de ne pas le briefer sur ce qu’elle avait vu. Je ne voulais pas lui causer de l’inquiétude pour rien, bien qu’il n’ait déjà pas l’air de s’en faire outre mesure. Côté scarifications… ça n’était pas encore ça. L’autre bras était attaqué, et j’éprouvais un mal fou à présent à résister à cette pulsion de mort, comme l’appelait Freud, qui me poussait à vouloir me faire du mal pour me faire du bien. J’essayais de luter le plus longtemps possible, mais la dernière série d’ouvertures qui s’était produite il y a trois jours m’avait conduite à non seulement demander à Jordan de ne pas venir me voir car j’étais soit disant fatigué, mais également à plier devant l’insistance de Chris, également étudiant en médecine, qui désirait me recoudre lui-même pour au moins m’éviter l’hospitalisation en psychiatrie si les infirmiers alertés me signalaient pour que je sois envoyé là-bas. Et si jamais je tombais encore sur Susan… Non, il avait raison : c’était vraiment à éviter.

Bref, après avoir bouclé mon sac, je montai dans la voiture de mon meilleur ami. Le trajet pour rentrer au domicile familial fut silencieux. Celui-ci s’efforçait de me parler et de me rassurer, mais en vain. J’étais aussi muet qu’une tombe. La voiture marqua l’arrêt devant le portail. Saluant Chris, celui-ci me répéta pour la énième fois :

« Ca va le faire, j’en suis sûr. Salue Jordan, et… Fais gaffe à toi, mec. OK ? J’en ai marre de te recoudre, j’ai passé l’âge de jouer à la poupée. »

« Tu l’as déjà eu ? » Lui demandais-je avec un petit sourire qui se voulait taquin, pour le rassurer. Mon cœur, lui, était tout sauf à la joie, hormis celle de pouvoir être sous le même toit que Jordan.

Faisant volte-face, j’ouvris le portail grâce à ma clé électronique. Vêtu d’un simple jean devenu un peu grand, d’un pull qui l’était trop et d’une veste large empruntée à Chris pour dissimuler mon amaigrissement et me couper de ce froid polaire que je ressentais constamment malgré la douceur de la saison, je traversai le jardin, apercevant les silhouettes  de Susan, de mon géniteur et de Jordan qui s’arrondissait à vue d’œil. Personne ne m’avait remarqué et continuait à prendre son petit-déjeuner en paix. Je me dirigeai vers la porte d’entrée que j’ouvris, accueillis par les aboiements surexcités d’un Dax, lui, extrêmement heureux de me retrouver. Caressant le chien tout en me dirigeant vers la cuisine, je saluai tout le monde d’une nouvelle timidité, quoique mon sourire fût sincère :

« Salut… »

Emue, Susan vint, à ma grande surprise, me prendre dans ses bras, me murmurant à l’oreille :

« C’est bon de te revoir, Hayden. »

« Ca me fait plaisir aussi, Susan. » Lui répondis-je avec sincérité.

« Salut, p’tite sœur. Arrête de grossir, on ne va plus tarder à pouvoir jouer au foot avec toi. » Dis-je à Jordan dans un clin d’œil complice, passant mon bras autour de ses épaules pour déposer un baiser sur sa joue, murmurant au passage à son oreille un « t’es magnifique, mon cœur… ».

Puis je me retrouvais là. Face à lui. Buvant tranquillement son café, il ne me regardait même pas.

« On… Ne se souhaite même pas le bonjour ? Bon… » Demandais-je, un peu surpris par son absence de réaction, lui d’ordinaire si entier.

Continuant de boire son café, il me répondit avec un calme glacial :

« Pourquoi, tu es parti ? Je ne l’avais pas noté. Remarque, c’est pas comme si tes entrées et tes sorties n’étaient pas spectaculaires. J’ai dû combler le trou dans le mur. Et toutes les autres conneries que tu as faites. Ca t’étonne ? »

Stupéfait, je le regardais sans comprendre.

« Les… autres conneries que j’ai faites ? »

Perdant soudainement de sa splendide, mon père posa sa tasse avec colère, et attrapa mon bras. Le mauvais. Celui dont les cicatrices dataient d’il y a quelques jours à peine et qu’à présent il exposait à la vue de tout le monde. Celles dont ni Jordan ni Susan n’avaient eues connaissance.

« Oui, ces merdes, là ! Jusqu’où t’es prêt à aller pour attirer l’attention, hein ? »

Retirant par pudeur ce bras qui, prit trop violemment, s’était remis à saigner, je sentis mon âme mourir sous ses mots.

« C… comment tu peux dire ça… ? » Lui demandais-je, la voix chevrotante devant cet homme que je ne reconnaissais plus, et qui me hurlais à présent dessus.

« Je n’en peux plus de toi ! De tes excès à la con ! Tu veux bousiller ta vie en ratant, entre autres, tes études ? Et ben vas-y ! Tu deviendras peut-être même plombier, le beau retournement de situation, tu ne crois pas ?! Tu cherches quoi, en partant un mois d’ici sans crier gare, et en revenant comme ça, un beau jour, comme une fleur ? Tu penses que je vais t’accepter sous mon toit, après le bordel sans nom que tu y mets ? Si je veux protéger ma femme et sa fille des nuisibles, je dois commencer par toi ! »

Un pas en arrière, je me pris cette gifle verbale.

« C’est ça que je suis pour toi ? Un nuisible ? » Haletais-je.

« Jordan est enceinte, je ne sais pas si tu as remarqué ! Et Susan est fragile en ce moment, alors tu vas partir d’ici, retourner avec toutes ces filles qui te suceraient bien comme la dernière fois, et toutes les autres je parie, et tu te barres ! Je ne te veux plus ici ! Dans MA maison ! DEHORS ! » Hurla-t-il en tendant la main, montrant de son index tremblant la porte d’entrée.

« Parfait. » Lui répondis-je amèrement, les larmes aux yeux, reprenant mes affaires et partant d’un pas vif vers cette odieuse baraque que je n’aurai jamais dû retrouver.
/ awards session
(#) I hate this part right here... [Jordan]    Dim 11 Oct - 21:50
Revenir en haut Aller en bas
Invité
‹ Invité ›
Anonymous


I hate this part right here... [Jordan] Empty


I'll stand by you
Hayden & Jordan


Les deux dernières semaines n'avaient pas été des plus reposantes. Entre les études qui ne finissaient plus, la fatigue occasionnée par sa grossesse et les quarts de travail au Starbucks, l'étudiante ne trouvait presque plus de temps pour relaxer. Il devenait plus difficile de voir Hayden sans couper sur ses heures de sommeil qui, bien évidemment, devenaient de plus en plus essentielles à sa survie. Elle n'avait pas arrêté de le supplier de rentrer à la maison parce qu'elle avait hâte de pouvoir se faufiler dans sa chambre la nuit pour dormir contre lui et de le savoir sain et sauf. Jordan se sentait un peu plus seule à vivre cette grossesse, bien qu'Hayden s'efforçait de se garder au parfum. À cet effet, elle avait son second échographie le lendemain. Le sexe du bébé, ils le sauraient enfin. Elle mourait d'envie de le connaître, de commencer les chicanes amicales pour déterminer le nom de leur bébé et d'entamer les recherches pour un logement qui pourrait les accueillir tous les trois. Tant de beaux projets les attendaient, et la dépression d'Hayden semblait mettre un frein à l'avancement de leur vie commune. La jeune femme ne lui en tenait pas rigueur, bien au contraire, mais elle ne pouvait pas renier la tristesse qu'elle ressentait. Elle souhaitait qu'il se rétablisse, qu'il puisse retrouver ce sourire contagieux qu'il avait jadis toujours accroché sur le visage. Or, pour l'instant, tout ce qu'elle pouvait faire, c'était de se montrer disponible et à son écoute pour l'aider en ces temps difficiles, et ce, tout en espérant qu'il ne passe pas de l'autre côté.

La veille, Hayden l'avait informée qu'il comptait rentrer le lendemain matin. Enfin, il serait avec elle. Elle s'était réveillée avec hâte sachant que son bien-aimé serait bientôt à ses côtés et qu'il ne serait qu'une question de temps avant de le serrer dans ses bras. Ils s'étaient bien sûr vus ici et là pendant les deux dernières semaines, mais il était inutile de dire que la dynamique n'était plus la même, au contraire. Et cette dynamique pesait de plus en plus sur elle, bien qu'elle s'efforçait de se montrer heureuse comme à son habitude.

La main sur son ventre, elle discutait allègrement avec Susan qui préparait le petit-déjeuner. L'étudiante ne cessait de dévier son regard sur une tasse de café posée sur le comptoir, maudissant cette grossesse pour lui avoir enlever l'un de ses pêchés mignons. Bien qu'elle pouvait en boire une fois de temps à autre, son addiction n'était tout de même pas satisfaite; il lui fallait un café par jour, parfois plus. Ce ne fut que le bruit de la porte d'entrée qui s'ouvrit qui brisa sa soudaine fixation. Un sourire en coin, elle sentit son coeur se remplir d'une joie immense. Il était enfin là.

Or, à peine avait-il mis les pieds dans la demeure que tout sembla déparer, au point où la scène frôla l'irréalisme. Son beau-père et son petit-ami s'élancèrent dans un échange houleux qui la jeta par terre. Les larmes se mirent à monter, menaçant subitement de déformer son visage serein. L'excès d'hormones pouvait à lui seul justifier sa réaction démesurée en raison du détachement vis-à-vis d'Hayden dont elle faisait normalement preuve, mais elle ne pouvait pas rester muette. Pas lorsqu'il se faisait traiter comme un déchet alors qu'il ne le méritait pas. « Ça suffit! », osa-t-elle enfin. Il fallait qu'elle intervienne. « Hayden, tu restes ici. C'est autant ta maison que celle de Jim. Et si Jim n'est pas content, alors tu resteras dans MON sous-sol », s'exclama-t-elle avec confiance, suscitant l'incrédulité de Susan qui était tout à fait surprise de voir sa fille prendre position. « Je ne vais pas laisser mon demi-frère se faire jeter dehors comme ça alors que, décidément, il passe à travers des épreuves difficiles. Si vous voulez tant que nous soyons une famille, mettez-y des efforts », continua-t-elle en fixant Jim avec sévérité dans les yeux tandis qu'elle prononça sa dernière phrase.

Sans ajouter un mot de plus, elle prit le sac d'Hayden posé au sol et descendit au sol-sol pour le déposer. Il n'allait aller nulle part.  
/ awards session
(#) Re: I hate this part right here... [Jordan]    Lun 12 Oct - 1:50
Revenir en haut Aller en bas
Invité
‹ Invité ›
Anonymous


I hate this part right here... [Jordan] Empty

I hate this part right here...


Les éclats de voix me parvenaient d’en bas, depuis le sous-sol. Par moments, c’était la voix de Susan que je percevais, à d’autres c’était celle de Jordan. Et toujours en fond celle de mon père qui se faisait plus en colère et incompréhensif que jamais. Assis sur le canapé, je passais une main sur mon visage épuisé, et poussai un soupir, résolu. Prenant ma veste à côté de moi, je l’enfilai et remontai les escaliers, rentrant au plein cœur de l’orage. A mon arrivée, les voix se turent. Enfin presque, celles de Susan et de mon père continuaient de fuser, tandis que Jordan tournait la tête vers moi, les yeux gonflés.

« Ne te fais pas de mal pour rien. Va te reposer, tu en as besoin. »

« Tu sors ? » Me demanda Susan, le visage rouge d’une colère mue par un homme qu’elle croyait aimer mais qui, à cet instant, lui faisait affreusement honte.

Hochant simplement la tête, je ne perçus pas le moindre soupçon d’inquiétude de la part de mon père qui me demanda :

« Tu prends la voiture de Jordan ? »

« Non. Pour les « fausses maladies » on donne de « faux médicaments ». Je ne voudrais pas la lui abîmer par une conduite dangereuse. Je reviendrai plus tard. Quand, je n’en sais rien. Ne vous en faites pas, même si je pense que pour certains ça ne sera pas le cas. Bonne journée. Et même si c’est une seconde nature : arrête de jouer aux cons, s’il-te-plaît. Regarde-les : elles sont à bout. Préserve-les. » Dis-je à l’intention de mon géniteur que je ne pouvais plus appeler « Papa ».

Faisant volte-face sans attendre de commentaire, je sortis et m’enfuis par la grande porte. Ma journée passa ainsi : errer au bord de la route, puis dans la ville lorsque je la rejoins enfin au terme d’une longue marche. J’étais fatigué, à bout, j’aurais pu appeler Chris, mais je ne désirais voir personne. Ni déranger personne. Sur mon chemin, je ne rencontrais personne que je ne connaissais, ce qui était chose rare. Etant aussi populaire que je l’étais, j’avais l’impression d’être soudainement devenu seul au monde. Mais c’était-là ce que je cherchais : la solitude. Ne reconnaître aucune tête dans le décor. Les heures défilèrent les unes à la suite des autres, et je me perdais dans cette ville immense que je connaissais pourtant par cœur. Chaque recoin m’étais familier, et c’était comme si je profitais de le voir une dernière fois. Pourquoi ? Je n’en connaissais pas encore la raison.

Lorsqu’assis sur un banc en plein centre-ville, au milieu des gazes des pots d’échappement et du brouhaha des voitures et de la vie qui régnait ici je vis à ma montre qu’il était vingt-deux heures passés, je songeais qu’il était peut-être temps pour moi de rentrer. Mon téléphone portable était resté sur la table basse du sous-sol volontairement, me coupant ainsi de tout contact. Mais à présent que je n’avais pas vu le temps défiler, accompagné de mes seules amies la Détresse et la Solitude, le songeais à Jordan et au fait qu’elle devait s’inquiéter de ne plus me voir revenir auprès d’elle.

Je repris donc ma longue marche, et pus revenir chez eux – il m’était impossible de dire à nouveau « chez moi » - aux alentours de vingt-trois heures passés. Dax était dehors et dormait paisiblement, ses babines vibrant sous l’effet de ses ronflements. Tu parles d’un chien de garde… Entrant à pas de loup dans la maison, je surpris mon père en train de dormir dans un plaid sur le canapé. Visiblement, l’engueulade avec sa femme était allée suffisamment loin pour qu’ils décident de faire chambre à part.

Ouvrant doucement le sous-sol que je refermais derrière moi, je descendis les marches avant de voir avec surprise que Jordan s’était installé sur le lit d’appoint. Bien que je fusse aussi silencieux qu’un fantôme, je la sentis bouger lorsque j’arrivais à ses côtés. M’allongeant près d’elle, je murmurais à son oreille avec tendresse :

« Chuut… Rendors-toi… »

Caressant avec tendresse son visage, ma main glissa ensuite sur son ventre, soulevant légèrement le tissu de sa nuisette pour pouvoir le caresser. Et embrassant tendrement son cou, je ne pus m’empêcher d’ajouter dans ce même murmure :

« Mais je n’ai pas du tout envie de te laisser dormir… » Riais-je doucement.

Retirant ma veste ainsi que mon pull que je jetai un peu plus loin, je soupirai :

« Allez. Bonne nuit, ma princesse. »
/ awards session
(#) Re: I hate this part right here... [Jordan]    Lun 12 Oct - 16:12
Revenir en haut Aller en bas
Invité
‹ Invité ›
Anonymous


I hate this part right here... [Jordan] Empty


I'll stand by you
Hayden & Jordan


Elle n'en pouvait tout simplement plus de cette situation. Plus le temps avançait, plus elle se sentait seule. Cette grossesse qui se voulait jadis être un événement heureux qui unissait la paire avait désormais un goût amer; plus les semaines s'écoulaient, plus elle avait le sentiment de vivre cette aventure seule. La jeune femme ignorait quoi faire, quoi dire ni même quoi penser pour s'ajuster à ce chaos qu'avait causé leur famille dysfonctionnelle. De l'énergie, de l'espoir et de la résilience, elle n'en avait plus. Elle en venait même à remettre en question ses capacités d'assumer son rôle de mère, de réussir ses études et d'être une petite-amie à la hauteur. En effet, elle se remettait en question. Serait-elle réellement capable de passer à travers ce brouhaha dans lequel la tempête se déchaînait sans relâche?

D'un pas décidé, Jordan était descendue au sous-sol pour y déposer les choses d'Hayden. Elle refusait qu'il ne quitte à nouveau; elle n'en pouvait plus d'être séparée du père de son bébé. Elle avait terriblement besoin de lui, et lui d'elle. Et elle espérait tant pouvoir le serrer dans ses bras, l'implorer de partir avec elle dans un appartement où ils pourraient repartir à nouveau... Elle voulait tant relancer leur vie sur de nouvelles bases solides et plus promotteuses, mais Hayden décida qu'il valait mieux aller prendre l'air. D'une certaine façon, elle le comprenait. L'air était toxique dans cette maison et même elle n'avait plus envie d'y rester. Laissée seule dans cette maison à l'atmosphère triste, elle attendait impatiemment son retour.

Enfermée dans le sous-sol, elle essayait tant bien que de mal d'étudier. Son regard ne cessait de dévier vers sa montre. Il était déjà presque de neuf heures et elle n'avait reçu aucune nouvelle de lui. Nada. Nichts. Niet. Après d'incalculables efforts pour combattre le sommeil, elle tira sa révérence et s'installa sur le lit d'appoint. Bien que le stress refusait de la quitter, elle finit par s'assoupir tranquillement. Elle ne fut réveillée que par Hayden qui, en catimini, rejoignit le sous-sol et se glissa à ses côtés. Elle se retourna vers lui pour lui faire face, accueillant ses caresses avec soulagement. Doucement, elle nicha sa tête dans son cou pour humer son parfum. « Je n'en peux plus », souffla-t-elle contre lui. « On peut partir, toi, moi et le bébé? », ajouta-t-elle d'une voix remplie d'espoir. Elle passa sa jambe entre les siennes et serra son corps contre le sien cherchant un semblant de réconfort. Elle ne pouvait plus le laisser partir.
/ awards session
(#) Re: I hate this part right here... [Jordan]    Lun 12 Oct - 18:17
Revenir en haut Aller en bas
Invité
‹ Invité ›
Anonymous


I hate this part right here... [Jordan] Empty

I hate this part right here...


Je n’aurais pas dû la laisser seule avec ce monstre… A moins que le monstre dans l’histoire, ça ne soit vraiment moi ? Je restai sans réponse, muet face à sa question ? Caressant ses cheveux, mon menton posé sur son crâne, je lui répondis :

« Ca va aller. Ca va s’arranger. Il lui faut un peu de temps, c’est tout. »


Enfin ça, c’était ce que j’espérais, mais rien n’était moins sûr. Tôt ou tard la tempête se calmerait. Que je sois là ou pas. Du moins j’osais l’espérer. J’aurais aimé le lui promettre, lui jurer que l’on partirait d’ici tous les trois, mais l’avenir était une notion qui m’était devenue étrangère. Je ne savais plus ce que le mot « futur » signifiait, et encore moins celui de « bonheur ». Pas même avec elle. Pas même avec le bébé. J’étais perdu dans les catacombes d’un monde qui ne verrait plus jamais le jour. La vérité, c’était que plus les secondes passaient, plus je sentais que la fin était proche. Et pourtant, je n’avais pas peur. Il n’y avait aucune autre alternative, c’est tout. Cela devait se terminer là, aussi rapidement que j’étais venu au monde je devais en partir. Et je n’étais pas effrayé. La notion d’égoïsme que j’avais pu ressentir la dernière fois était claire dans mon esprit : je n’étais pas égoïste, j’étais altruiste. Je devais sauver ma famille de cette situation catastrophique sans fin. Je devais sauver celle que j’aimais et notre bébé d’un avenir que je ne pouvais pas leur offrir : le bonheur n’était pas dans mes cordes. Alors doucement je viens embrasser celle qui était ma future femme, et qui ne pourra finalement jamais le devenir, parce que ma vie s’arrêtera dans peu de temps. Quelques heures, tout au plus. Pour la dernière fois de ma courte vie, bourrée de péripéties en tous genres, je vins lui faire l’amour. Nous scellâmes cette nuit dans les bras l’un de l’autre puis, lorsque Jordan s’endormit, je pris le temps de la contempler à la lumière du réveil qui, grâce à sa luminosité, me dessinait les contours de son corps parfait. Ma main continuait d’effleurer son ventre alors que je pensais à notre bébé que je ne connaîtrais jamais.

Jetant un coup d’œil à l’heure, je vis qu’il était trois heures et quart du matin. Un soupir franchit mes lèvres. Me détachant du corps de Jordan contre lequel j’étais amoureusement collé, je respirai son parfum une dernière fois. Me dirigeant vers le bureau, je pris mon téléphone portable et le bloquai sur la fonction « torche » pour écrire ces lettres qu’ils ne retrouveraient qu’auprès de mon corps mort demain matin.
La première fut pour mon père. C’était celle qui était la plus rapide à écrire.


« Papa,

Tu ne comprendras certainement pas mon geste, comme tu n’as pas compris les précédents. Je ne cherche pas à partir en grandes pompes, au contraire je crois que par cet ultime acte tu auras pu constater que je m’efface définitivement. On n’a jamais jamais réussi à se cerner, toi et moi, et je sais que si tu as été… difficile hier, je n’en ai pas été moins odieux envers toi pendant vingt-trois ans. Alors c’est à moi de te demander pardon. Pour tout ce que je t’ai fait subir. Pour mes sautes d’humeur, pour mon manque de respect envers toi et tout ce que tu représentes. Tu n’as peut-être été « qu’un » plombier, mais tu as été bien plus que je n’ai jamais pu être.

Désolé. »



« Susan,

On n’a pas vraiment eu le temps de se connaître, toi et moi, et je le déplore. Je pense pourtant que, comme Jordan, tu m’auras cerné un peu plus que personne ces derniers temps, et peut-être mieux que moi-même en me découvrant, là où je fermais les yeux. J’aurais aimé passer plus de temps auprès de toi, ma Belle-mère, mais la vie ne fait pas toujours ce qu’on veut. S’il-te-plaît, prends bien soin de cet espèce de grand idiot qui te sert de mari, et aime ta fille plus que tout. Ils le méritent plus que nuls autres. Fais aussi attention à toi. Même si j’ai (trop) souvent été injuste, je sais que tu ne le méritais pas. Je t’appréciais sincèrement, sache-le. »


Je pris un souffle, réfléchis un instant, puis pris la dernière feuille pour écrire cette lettre :


« Ma Jordan,

Je ne te demande pas de pardonner mon geste, je sais que malgré ta force de titan, tu n’en auras certainement pas le courage. Tant pis si cette lettre est lue par quelqu’un d’autre et que l’on découvre notre secret, mais j’ai besoin de te dire ces mots que je n’ai jamais su te répéter assez souvent. Certainement ma fierté était-elle trop mal placée pour que je sois aussi honnête… Je t’ai aimé plus que je n’ai jamais aimé personne, et te faire cet enfant est la preuve ultime de la puissance de ces sentiments que je ressens pour toi. Je suis navré si je n’ai pas su vous protéger et vous emmener ailleurs, toi et le bébé, mais je veux que tu saches que cet acte que tu pourras qualifier d’hautement égoïste n’est qu’un pur acte d’altruisme. En effet, ce n’est pas à cause de toi, mais c’est pour toi que je pars. Parce que je sais que, particulièrement ces derniers temps, mais chaque jour qui passait auprès de toi, je n’étais qu’un fardeau, un boulet que tu traînais à tes pieds et qui ne te faisais que t’empêcher d’avancer. S’il-te-plaît mon amour, comprends que je ne souhaite que votre bonheur, à Bébé et à toi, mais vivant je ne peux vous l’apporter. Je sais qu’un jour, peut-être même très proche, tu finiras par m’oublier, et que tu referas ta vie avec un homme qui te mérites vraiment. Je sais qu’il ne pourra jamais t’aimer autant que moi, mais lui au moins aura le mérite de vous rendre heureux tous les deux. Je ne veux plus être un fardeau, et tu sais combien ma foutue fierté me détruisait. Je ne veux pas que tu continues à me voir pleurer, tout comme je ne veux pas continuer à mentir en permanence en souriant comme un nigaud pour prétendre que tout va bien.
S’il-te-plait, si tu fais le choix de parler de moi à notre enfant, ce qui peut ne pas être le cas, dis-lui que par-dessus tout il devra se montrer aimant envers toi, patient, et que je l’aime plus que tout au monde. Je suis navré de lui infliger l’absence de son père, mais jamais il ne devra grandir en se disant que je suis parti à cause de lui ou je ne sais quelle autre bêtise. J’ai fait un choix, et celui-ci m’appartient. Si c’est une fille, je veillerai sur elle de là-haut en me vantant d’avoir la plus belle des petites princesses. Si c’est un garçon, je serai le plus fier de savoir qu’il y a au moins un homme qui saura mieux que nul autre faire attention à toi. J’ai tellement de choses à te dire, et je suis tellement gauche pour la faire… Tu sais que je n’ai jamais été très littéraire. J’espère que tu garderas la bague que je t’ai donné, même si tu te marieras avec un autre homme un jour. Sa symbolique ne disparaîtra pas, et j’aimerais que tu te dises qu’à l’intérieur, il y a un peu de ton beau-frère et de celui que tu aimer… Et détester ! Penser à ça me fait encore sourire ! On a eu une sacrée histoire toi et moi, hein ?

Je vais arrêter là. Je n’ai plus la force de continuer cette lettre et, de toute façon, je n’ai plus la place d’écrire. Mon écriture commence à ressembler à celle d’un véritable médecin !
Je t’aime, je le répète, mais ça ne sera jamais assez. Fais attention à toi. Fais attention à Bébé. Prends soin de vous et je t’en prie, avance. La mort n’est pas une fin en soit. Je saluerai ton père, si je le croise. Je suis sûr que c’est un homme génial, pour avoir fait une fille aussi douce et belle.

Adieu, ma Jordan. Adieu, ma chérie que j’aime tant. »


Je reposai mon stylo et éteignis la lampe de mon téléphone, effaçant l’unique larme qui roulait sur ma joue. Prenant dans mes affaires ma plus belle chemise et un pantalon élégant, je m’habillai en silence et, après avoir regardé une dernière fois Jordan avec toute la tendresse du monde, je lui envoyai un baiser volé de la main pour ne pas la réveiller et montai les marches du sous-sol pour rejoindre l’étage. Mon père dormait toujours. Montant les escaliers pour aller au premier, je m’enfermai à clé dans la salle-de-bain. Posant les lettres sur le rebord de la baignoire, j’ouvris le placard où toutes les boîtes de médicaments étaient rangées, et les ouvris une par une pour avaler enfin une quantité colossale de pilules de chaque taille et de chaque couleur. Les avalants par poignées, je sentais peu à peu la nausée me gagner ainsi que de violents étourdissements. Ne pouvant en ingérer davantage, je m’allongeai alors dans la baignoire, et après une dernière et profonde scarification à chaque poignet pour achever le travail, le sommeil me gagna sans que je ne m’en rende compte…


… peut-être pour tout jamais.
/ awards session
(#) Re: I hate this part right here... [Jordan]    Lun 12 Oct - 19:18
Revenir en haut Aller en bas
Invité
‹ Invité ›
Anonymous


I hate this part right here... [Jordan] Empty


I'll stand by you
Hayden & Jordan


Collée contre lui pour ce qu'elle ignorait être la dernière fois, elle s'abandonna complètement dans cette ultime étreinte. À ce moment-là, ce n'était plus question de plaisir sexuel. Non. Le sexe devenait pour eux une façon d'oublier et de n'exister que pour s'aimer. Tandis que son corps valsait contre le sien, elle n'avait cessé de lui répéter ô combien elle l'aimait. Plus rien n'était comme avant et elle savait, quelque part au fond d'elle, que les choses ne seraient plus jamais les mêmes. Elle savait que l'amour, aussi puissant fut-il, ne suffirait plus. Elle s'accrochait tant à l'espoir qu'à elle seule, elle parviendrait à le retenir dans ce monde qu'il détestait tant. Peut-être était-elle consciente que son optimisme aveugle n'était que d'ambition, mais elle refusait de baisser les bras. Pour elle, pour lui et pour leur bébé. Hélas, ce ne fut guère suffisant pour le retenir. Le passage à l'acte était imminent.

[...]

Son corps encore dénudé reposait sur le lit d'appoint aux petites heures du matin. Les premiers rayons de soleil franchissaient le seuil de la petite fenêtre pour illuminer ses courbes qui n'étaient recouvertes que par un épais plaid gris. Ses paupières se mirent à battre tranquillement tandis qu'elle reprenait doucement conscience. Son regard se mit à parcourir la pièce à la recherche de sa tendre moitié qui, de toute évidence, semblait avoir déserté les lieux à son insu. Ses effets personnels n'avaient pas quitté les lieux. Son portable se trouvait encore sur la table basse; son sac à dos et son portefeuille n'avaient pas bougé d'un poil. Peut-être était-il à l'étage en train de prendre son petit-déjeuner, se disait-elle. Or, elle ne pouvait chasser les mauvais présages qui se ruèrent violemment dans ses pensées. Elle se rhabilla donc précipitamment avant de monter au rez-de-chaussée. La maison semblait toutefois déserte. Il était peut-être encore trop tôt pour que Jim ou Susan ne fussent réveillés en ce dimanche, et le couple devait ainsi encore se trouver à l'étage endormis dans leur lit. Jordan parcourut la cuisine puis le salon avant de s'attarder à instiguer l'extérieur pour constater que son véhicule était toujours garé devant le domicile. Les souliers d'Hayden, quant à eux, étaient toujours bien placés dans l'entrée. Force était de constater que le jeune homme n'avait pas quitté la maison, mais il demeurait introuvable.

Son coeur augmenta la fréquence de ses battements. Elle sentit l'angoisse gagner du terrain. Peut-être était-elle devenue complètement névrosée au point où elle s'imaginait les pires scénarios possibles. Et pourtant, elle ne pouvait qu'imaginer le pire. Accaparée par une peur sans précédent, elle monta au premier étage. Elle ouvrit la porte de la chambre d'Hayden en espérait l'y retrouver, mais son lit était encore intouché et parfaitement placé. Elle traversa silencieusement le couloir pour rejoindre la salle de bain - celle qu'elle partageait avec son demi-frère - et tourna la poignée pour y entrer. Toutefois, le verrou l'empêcha de poursuivre plus loin et elle resta bloquée à l'extérieur. La main tremblante, elle toqua à la porte et appela son nom à quelques reprises. Or, le silence ne fit qu'exacerber son anxiété et augmenter le volume de sa voix. La peur laissa place à la panique totale et ses appels tournèrent aux hurlements. Réveillés par ses cris demeurant sans réponse, Jim et Susan sortirent de leur chambre à coucher.

« Jordan, que se passe-t-il ? », lui demanda sa mère qui se recouvrit de sa robe de chambre. Les larmes ruisselaient sur ses joues tandis qu'elle tentait de trouver la force de lui répondre sans que ses paroles ne soient inaudibles. Elle avait complètement perdu le contrôle. « Hayden est introuvable et... et la salle de bain est verrouillée et il ne répond pas », finit-elle par lui répondre sur un ton empreint d'une panique éloquente. Jim cogna à son tour, appelant son fils d'une voix forte, mais inquiète. Le silence demeurait l'unique réaction à leurs incessants appels et pousser par la nécessité d'agir, Jim prit un élan et défonça violemment la porte.

Ce fut lorsqu'elle le vit allongée dans la baignoire, le teint pâle et semblant absent de vie qu'elle s'effondra au sol. Sa réaction ne suscita qu'un coup d'oeil de la part de sa mère qui, bien que surprise par les hurlements impuissants de sa fille, devait se jeter sur Hayden pour tenter de le ramener à la vie... s'il n'était pas déjà trop tard. Jim fit couler de l'eau froide sur son fils tandis que Susan prenait son pouls, espérant silencieusement de sentir les battements de son coeur. « Son coeur va lâcher. Il faut appeler le 911 », s'exclama-t-elle. Jim le sortit immédiatement de la baignoire, voyant très bien que l'eau gelée ne sembla pas le ramener parmi eux. Jordan s'accouru vers la chambre des maîtres pour y récupérer le premier portable qu'elle vit sur la table de chevet et composa le 9-1-1. Tandis que sa mère lui prodiguait les premiers soins pour le maintenir en vie, elle fit état de la situation au répartiteur qui s'empressa d'envoyer une ambulance. Or, à peine quelques instants avant l'arrivée des secours, Susan constata que le coeur d'Hayden ne battait plus. Il était cliniquement mort.

Jordan s'écroula à nouveau sol, hurlant de toutes ses forces. Elle vit son beau-père pleurer pour la toute première fois devant une Susan qui tentait désespérément de le ramener à la vie. Le chaos régnait dans le domicile. Plus rien ne serait jamais pareil.

 
/ awards session
(#) Re: I hate this part right here... [Jordan]    Lun 12 Oct - 20:15
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
‹ ›


I hate this part right here... [Jordan] Empty

/ awards session
(#) Re: I hate this part right here... [Jordan]   
Revenir en haut Aller en bas
 
I hate this part right here... [Jordan]
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
what lies ahead. :: archives rps.-