un service comme les autres... ou presque (Anna & Hazel-G.)

[ un service comme les autres... ou presque ]

Anastasia & @Hazel-Grace Buckley

Hourra! Déjà 23H15, il ne me reste plus que 3 heures de service, car ce soir je ne suis pas de fermeture. Je prépare mon cocktail signature en moins de deux, et le sert au client avec un grand sourire comme à mon habitude. Une fois l’encaissement effectué, je m’occupe d’une autre cliente, qui elle avait commandé un mètre de shooters de vodka. Elle m’assura que c’était pour elle et ses copines, qu’elles avaient une table un peu plus loin. Mais je m’en fiche bien, j’ai l’habitude de voir des personnes seules s’enfiler un (ou plus) mètre de shots… Je sers la jeune femme toujours dans la bonne humeur, et je profite de la musique pour bouger un peu la tête en rythme et faire des petits mouvements d’épaules. Oui c’est comme ça que je danse en étant au travail… Je ne sais pas profiter vraiment de la musique quand je dois m’appliquer. Mais c’est dur de ne pas bouger du tout quand l’ambiance est à son comble !
J’avais choisi une jolie chemise noire avec quelques motifs indéfinis de couleur grise, qui s'éparpillent un peu aléatoirement sur la pièce de tissu. J’avais pris soin de me maquiller avec un peu de fard à paupière sombre et du mascara, pour mettre en valeur mes jolis yeux noisette. J’avais également appliqué un rouge à lèvre clair, dans les tons rouges-orangés, mais discret. Le tout était complété par un peu de blush qui illuminait mon visage. Oui, généralement me maquiller est réservé pour les grandes occasions et ce n’est pas vraiment le premier truc que je fais le matin, mais pour travailler je préfère. C’est comme si ça me donnait un bouclier, une espèce de force supplémentaire me donnant le courage d’affronter les clients, même les plus difficiles.
Bon, la piste de danse est presque pleine, l’ambiance commence vraiment à se réchauffer, les clients sont plus à l’aise. C’est sans aucun doute grâce à l’alcool… mais aussi parce que les personnes qui viennent ici aiment danser et mettent le feu à la piste. C’est agréable à regarder, il y a vraiment de belles personnes, de belles silhouettes. Je suis toujours admirative des corps qui s’entremêlent dans un ballet harmonieux. Je suis toujours sous le charme de ceux et celles qui laissent aller leur sex-appeal et se déchaînent au rythme de la musique. Je croise souvent des regards, j’insiste de temps en temps sur certains plus que d’autres. Toute la séduction passe par un jeu de regards, mais généralement je ne gagne que si la personne est prête à jouer… Je jette un regard prolongé sur la piste de danse. Je suis un peu dans les vapes et en raison de mon état de fatigue actuel, je crois apercevoir une de mes amies d’enfance. Je me souviens bien d’Hazel, elle a toujours été quelqu’un qui me ressemble, sa douceur me manque… et ses boucles blondes ont toujours été quelque chose que j’enviais. La personne que je suis en train de reluquée a exactement les mêmes boucles. C’est dommage qu’elle soit de dos car j’aimerai vraiment voir son visage pour en avoir le coeur net. Soudain elle fait un pas sur le côté, se retourne, et virevolte… j’ai toujours les yeux fixés sur elle, je reste bouche bée. Mon coeur s’accélère, mais je n’arrive pas à bouger. J’espère croiser son regard, car pour l’instant je n’arrive pas à croire que ça puisse être elle. C’est impossible que ce soit elle!?

/ awards session

- On se retrouve au Bombay ce soir ma poule ?
- Ouais, quelle heure ?
- Je te redis quand je termine mon service. Je dois finir à 21h. À tout à l'heure, bisous !

Je souris et m’affale sur le canapé. Mon ménage est enfin terminé, je n'y croyais plus. Je reste posée seulement le temps que les sols sèchent, ensuite je me lève, enfile des baskets, une veste et quatre verrous plus tard me voilà sortie de chez moi. Je me refuse toujours autant à rester à la maison. Je n'y arrive pas. Tant que je suis seule je n'arrive pas a y rester sans perdre la boule. Toujours peur qu'un jour, il débarque ici et me force à revenir vers lui. C'est vrai, je l'aime encore… Mais je ne penses pas que je serais capable de revivre le même enfer encore une fois. Je l'aime et je le déteste. J'aimerais le revoir autant que j’aimerais apprendre qu'il est mort. Même une telle nouvelle, je ne suis même pas sûr que je serais soulager... C'est bien à cause de lui si je n'ai plus aucuns contacts avec les parents. Ils me manquent tellement … Je m’arrête dans une première boutique où je tourne en rond trente minutes ou une heure peut-être. J'en ressors bredouille, les mains dans les poches. Je regarde l'heure ; il faut que je rejoigne mon contact pour quelques pilules alors je marche d'un pas pressé dans les rues. Je tourne dans une petite ruelle et je m’arrête en attendant sagement qu'il arrive. Je sors les billets, connaissant le tarif ; depuis le temps qu'il me fourni. Transaction faite, je fourre les pilules dans mon sac et il est l'heure que je rentre me préparer. Grignoter quelque chose déjà et me préparer après. (…) Je pousse la porte du Bombay habillée d'une robe rose poudré, un décolleté plus qu'aguicheur et perché sur des talons aiguilles noirs. Je n'attends pas ma collègue de travail pour déjà aller commandé une bière auprès d'un serveur … Ultra sexy. J'y reviendrais dès que j'en aurais l'occasion. Je pars m'installer à une table en retrait pour pouvoir avaler l'une de ses fameuses pilule fraîchement achetée. Je la fais descendre avec une gorgée de bière. J'attends de finir ma bière pour aller danser, essayer de trouver un prétendant pour une éventuelle nuit de folie. Après je ne sais combien de temps je me décide à reprendre de quoi boire mais aucunes nouvelles de Zoé, ma collègue qui est sensée me rejoindre pour la soirée. Je ne prends pas la peine de m'installer à une table et bois mon verre de scotch au bar même. J'en commande encore un quand je sens mon téléphone vibrer.

- Je suis désolée je pourrais pas venir…
- C'est pas grave, je comprends.

Je range mon téléphone, mon bois verre d'une traite et file sur la piste. Au bout d'un moment, je sens un regard sur moi. Je regarde partout cherchant qui me fixe. En me retournant, je vois cette barmaid. Je plisse des yeux en souriant et m'approche. Je suis complètement défoncée mais je suis joyeuse. Je m'appuie contre le bar et enfin, je la reconnais.

« Heeeeey !!! Aaanaaaa !!! »

/ awards session

Citation :: "Je range mon téléphone, mon bois verre d'une traite et file sur la piste"

J'ai ri

-----

C'est bien elle, @Hazel-Grace Buckley se tient devant moi et vient de s'approcher du bar un peu en tanguant, avant de me balancer un joyeux salut à la figure.
Je n’en reviens pas. 9 ans c’est long, 9 ans sans parler à quelqu’un c’est encore plus long. La personne devient une presque inconnue, car il s’en passe des choses en 9 ans. J’en avais vécu des choses. Et je me doutais que Hazel aussi.

En même temps qu’elle sourit elle plisse des yeux, un peu trop à mon goût. Ajouté à sa jovialité, je commençais à faire l’équation et à la suspecter d’avoir déjà un peu trop bu. Je ne sais pas depuis quand elle est arrivée, mais ça ne devait pas être le premier verre qu’elle venait de descendre et reposer sur le comptoir. J’attrapai son verre pour le mettre dans le lave vaisselle. En même temps, je lui retourne un grand sourire et lui répond tout aussi gaiement :

Heeey Hazel!! Ça va ?

Tout en ajoutant, avec un ton très très étonné:

Qu’est-ce que tu fais là ?!

Bon évidemment, elle était magnifique. Son décolleté faisait son effet, me faisait de l’effet, malgré son haleine de bière elle était charmante. La revoir, là en face de moi, me rappelait tous nos bons moments ensemble. Tous ces moments d’amitié et d’innocence de l’enfance, mais aussi de l’adolescence. Même si on ne s’étaient pas vues souvent, on s’écrivait, et nos retrouvailles étaient toujours remplies de bonnes surprises. Mais c’est vrai que la distance avait dénoué ces liens. On avait perdu contact à mon grand désespoir. Et maintenant que je la revois, je me dis que ça pourrait être comme avant, alors que je sais très bien que ce n’est pas possible. Puisqu’on a toutes les deux évolué et qu’à mon avis son caractère aussi...

J’ajoute :

Tu te rends compte combien de temps ça fait qu’on s’est pas vues ? Regarde toi! Tu es superbe !

/ awards session

Je suis pliée aussi. :mdr:

J'ai limite honte de cette faute :mdr:

Même accoudée au comptoir du bar, je continu de me trémousser en rythme avec la musique. Les yeux très certainement déjà vitreux et brillant à cause de l'alcool et le noir qui coule je dois être immonde à voir. Pour autant, j'ai un mec qui me colle aux back' et il m'insupporte. D'un simple et léger coup de pied dans ce que je suppose être son tibia je le vire de derrière moi et le renvoie à la chasse à la nana dispo et surement plus très fraîche. Comme moi en fait, mais pas moi. À cette instant, le plus important c'est cette barmaid, cette brune que je connais si bien. Ou que je connaissais ? Enfin, avec toute ses années, ses goûts et couleurs ont très certainement changé une centaine de fois ! Les yeux plissé comme jamais, comme si l'image qu'ils me renvoient allait être plus nette, je fixe Anastasia et acquiesce.

« Ouuuuaiiiis ! S'per biiieen pouleeeette ! Et toi ?! »

Je la regarde virer mon verre avec une rapidité surprenante. Bon, tant pis j'irais voir ce bel Apollon pour en réclamer un autre tout à l'heure. En attendant, l'alcool aidant, je grimpe à moitié sur le comptoir pour enlacer mon amie d'enfance. Amie et correspondante française, que de bons souvenirs me reviennent en mémoire. Souvenirs que j'avais totalement oubliés. D'ailleurs, je n'avais jamais prit la peine de répondre à sa dernière lettre, je n'en ressentais plus du tout le courage. Et puis, je n'avais plus grand chose à lui raconter. Je ne pouvais quand même pas lui dire que mon mari ... Enfin, je pouvais pas.

« J'ai d'ménagée !! »

Je lui fais un clin d'oeil en éclatant de rire. Heureusement que j'ai l'alcool joyeux, au moins je suis de bonne humeur pour la retrouver. Je lui dépose un baiser sur la joue, enjouée. Je me laisse glissé sur le rebord jusqu'à se que mes pieds retouchent enfin le sol. Combien de temps ça fait qu'on s'est pas écrit ? Alors là ... Je me laisse tomber sur un tabouret et commence à compter sur mes doigts, enfin, j'essaie. À peu près.

« Presq' dix ans j'crois. Nan ? »

Je glousse comme une gamine mais au fond de moi je m'en veux. Quand j'y réfléchis un peu plus, c'est à cause de lui que je l'ai perdu en quelques sorte. Je m'en rends compte de tout le mal qu'il a pu me faire, pas que physiquement mais également moralement et mentalement. Il a tout détruit sur son passage et même en étant à des centaines de kilomètres de lui, il arrive encore à me pourrir la vie, malgré tout...

/ awards session

C’était pas des vacances de travailler dans ce bar. Bon, le Bombay Club n’était pas un bar burlesque, donc heureusement je n’avais pas de perruque ou de porte-jarretelles à porter. Et puis mon travail me permettait de sortir de mon cafard que je traînais depuis un bout de temps, et qui me rappelait tous les bons moments vécus avec mes précédents amants. En plus de ça, y’a pas longtemps j’étais tombée sur mon beau mannequin en couverture d'un magazine que quelqu'un avait juxtaposé à mon préféré, ce qui m’avait fait fondre en larmes au beau milieu du magasin de presse. Au moins grâce à ce travail j’ai l’occasion de rencontrer de nouvelles personnes, et quand je tombe sur des personnes charmantes ou aguicheuses, cela me procure de l'endorphine me remontant le moral immédiatement. Ce sont souvent plus les hommes d’ailleurs qui sont avenant et qui viennent me faire la conversation. Certaines fois je tombais sur des aberrations, à mon grand désespoir, mais bon, au moins j’avais des gens qui s'intéressent à moi.

Cessons de penser à autre chose, là tout de suite j’espérais juste que Hazel n’allait pas régurgiter tout ce qu’elle venait de boire, parce que sinon c’est moi qui devrait nettoyer… En plus de ça je me sentais pas au top de ma forme car mon épilation de la veille me faisait un mal de chien à l’appareil génital, pire que si je venais de passer 5 heures assise sur une selle de cheval ou de me masturber avec un vibromasseur…

La jeune femme postée en face de moi est tellement de bonne humeur qu’elle est à deux doigts de passer de l’autre côté du comptoir quand elle se penche pour me prendre dans ses bras. Elle me dit qu’elle a déménagé, mais sans détailler davantage le pourquoi du comment. Je remarque son clin d’oeil et lui souris en retour. Elle se laisse tomber sur le tabouret et commence à compter sur ses doigts. Quand elle me demande si c’est presque 10 ans qui se sont écoulés je comprends mieux ce qu’elle était en train de faire quelques secondes auparavant. Je lui réponds, sur le même ton enjoué que le sien, essayant de cacher les idées noires qui refaisaient surface en cet instant.

“Et oui, déjà presque 9 ans! J’y crois pas! Pourquoi tu as choisis de t’installer ici ?”

Je ne savais vraiment rien de sa vie actuelle, je ne savais pas si elle avait un copain, ce qu’elle faisait comme travail. J’avais beaucoup trop de questions à lui poser. Mais parmi toutes ces questions, la première qui me venait c’était :

“Et ton mari, il t’a suivie ici ?”

C’est vrai que au moment où elles avaient arrêté de s’écrire, elle était mariée. Du coup je ne savais pas vraiment ce qu’il en était depuis tout ce temps. Après réflexion, j’espérais ne pas avoir fait de gaffe. J’espérais vraiment qu’ils étaient encore ensemble et que tout se passait bien, sinon je passerai pour une grosse idiote.

/ awards session

/ awards session