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You're the sound of a song and I can't get you out of my head
You're the calm in the storm, you're the voice sayin', "Come back to bed"
Maybe I'm just too tired to keep runnin'
Maybe you're what I never saw comin'

@santino reyes

À chaque nouveau jour, elle pensait à lui. À cette bague qui trônait encore dans sa boîte à bijoux, celle-là même qu'elle voyait dès qu'elle ouvrait les yeux le matin, dès qu'elle les fermait le soir. La promesse d'un amour éternel qu'elle avait peut-être bafoué en s'en allant, mais jamais rompu. Ses paupières se refermaient toujours de la même façon lorsque, sur sa taille, se glissaient les doigts de Mike. Elle inspirait profondément, affichait un sourire au bord de ses pulpeuses, et tournait tête et corps vers lui, déposant un baiser sur ses lèvres, ses doigts sur sa joue. Et la journée commençait, comme ça, sur le fantôme d'une caresse, quand les obligations l'appelaient. Trois ans. C'était assez pour faire le deuil d'une relation, elle le savait. Ses ex, elle les avait oubliés en moins de temps que ça. Mais pour parvenir à tarir les larmes d'un amour perdu, il fallait en déclarer la mort ; Saoirse, à aucun moment de sa cavale, ne s'était contraint à une telle sentence. Aucun deuil ne pouvait être fait, aucun trait n'avait été tiré. Dans un coin de son esprit, elle n'arrivait pas à se défaire de son image. Il lui suffisait de fermer les yeux pour qu'en persistance rétinienne ne lui apparaisse le sourire à demi-lèvres de l'homme à qui elle s'était promise jusqu'à son dernier souffle.

Elle aimait Mike. Au fond d'elle, elle s'en persuadait. Elle aimait sa présence, ses attentions. L'importance qu'elle prenait à ses yeux et la sécurité qu'il lui offrait de sa proximité. Elle aimait ses mains, ses yeux, son sourire. Glisser sa main dans ses cheveux ou sur son torse, sentir son corps non loin du sien lorsqu'ils se couchaient. Et pourtant, les disputes ne la gênaient pas tant pour le risque encouru pour leur couple que pour la frustration de se savoir possiblement en tort, ou son incapacité à le raisonner sur ses propres dérives. Se coucher en colère ne serrait pas sa poitrine aussi fort qu'il le fallait, se perdre dans les eaux troubles des doutes ne brisait pas son cœur un peu plus à chaque battement. Elle aimait Mike, mais sans doute n'en était-elle pas amoureuse, et l'évidence avait ce quelque chose d'effrayant lorsque, à la moindre pensée qu'elle dirigeait vers Santino Reyes, son cœur battait jusqu'à la dérive. Alors elle se renfermait sur elle-même. Introspectait quand, d'ordinaire, elle n'hésitait jamais à faire entendre ce qu'elle avait sur le cœur ou l'esprit. Dans une bulle qui n'appartenait qu'à elle, elle se replongeait entre souvenirs et remords, et se demandait bien trop souvent où il était, ce qu'il faisait, avec qui le faisait-il et si, à son annulaire gauche, brillait encore la fine bande d'or qu'elle lui avait offert en échange de la sienne. Ses espoirs égoïstes, jamais elle n'en parlait à voix haute. Ils faisaient, tout à chacun, partie d'un pan de sa vie qu'elle n'était pas prête à ouvrir, quand pourtant il lui arrivait souvent de conter en espagnol, dans les oreilles de sa vie lovée entre ses bras, les aventures d'un amour fait pour survivre à tout, ou presque.

Son retour, elle ne l'espérait pas. Ne l'attendait pas. C'était à elle de faire un pas vers lui et, plongée dans une incertitude quant à ses fréquentations, elle n'était jamais suffisamment sûre d'elle-même pour oser avancer dans sa direction. À son départ, elle n'avait laissé derrière elle aucun indice. Rien d'autre qu'un mot, dont elle se demandait encore, de temps à autre, s'il l'avait froissé et jeté, ou gardé près de lui. Les coups contre la porte ne lui parurent donc pas suspects. Son ventre ne se tordit pas d'appréhension, ses pas ne furent pas hésitants lorsque, laissant derrière elle la cuisine et ses lessives, elle se dirigea vers l'entrée. Rien ne se passa en elle lorsqu'elle tourna la poignée entre ses doigts, jusqu'à ce qu'elle n'ouvre la porte et ne pose son regard sur lui. « Santino... » Oh, il n'avait pas changé. Il affichait toujours ce sourire aux allures de moue, si fin qu'il était parfois imperceptible, et son regard était toujours aussi vif que dans ses souvenirs. Trois ans sans le voir, et pourtant la vie ne semblait pas avoir joué de son œuvre sur ses traits, tant qu'elle se demanda, l'espace d'un instant, si elle était en plein rêve. Fronçant les sourcils, les paupières closes, elle secoua la tête avant de reposer son regard sur lui et de le détailler de haut en bas. Ses yeux, sa bouche. Sa mâchoire. Le tatouage qui ornait sa gorge, ceux sur ses mains, jointes devant son bassin. Elle ne fut plus sûre que son cœur puisse encore battre et, entrouvrant les lèvres, elle souffla : « ¿Qué estás haciendo aquí? » elle murmura, retenant son corps de retrouver le sien.
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(#) tú, nadie más (s/s)    Jeu 22 Oct - 4:10
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" But it took a wild heart to tame mine
And it took a wild heart to charm
Now a wild heart has gone and floored me
With this ever lasting glance.  "
 @Saoirse Reyes  


Il l’avait retrouvé. Comme une quête qu’il n’aurait jamais pu atteindre, comme le saint graal qu’il attendait depuis trois longues années, date à laquelle elle avait disparu en un clignement d’oeil, le laissant sur le carreau, un matin, alors que le soir d’avant, ils partageaient une dernière fois une étreinte forte, remplie de tendresse, d’amour, il l’avait retrouvé, avait su où chercher, grâce à l’aide de connaissances, de cousins, prêts à dépanner Santino Reyes, à la recherche d’un mirage distant, d’une chimère tant les années qui avaient défilées lui semblaient les avoir séparés. Son visage, lui, ses boucles rousses, son sourire, ses taches de rousseur, son corps sculpté finement par les heures de danse, son rire, tout lui était resté empreint en lui, à l’image des tatouages qui ornaient sa peau caramel. Pas une seconde, elle n’avait quitté son esprit, toujours là à lui rappeler que personne d’autre ne pourrait le rendre heureux qu’elle. C’était sa malédiction, son fardeau ; celui de porter l’amour pour sa femme, un amour qu’il pensait éteint tant la douleur de sa disparition soudaine l’avait laissé anéanti. Oh, Santino Reyes l’avait bien cachée, toute cette affliction, faisant bonne figure,  devant la famille, devant le gang, serrant la mâchoire et ravalant un crève-cœur qui n’avait fait que s’empirer, les jours passant, sans nouvelles d’elle. Il aurait aimé qu’elle ne fasse demi-tour, qu’elle ne se rende compte de son erreur, qu’elle ne revienne toquer à la porte du domicile conjugal, un soir, où Santino attendait, dans l’obscurité, le moindre signe qu’elle ne se serait trompée, qu’ils n’en avaient pas finis et que tout cela n’était qu’une simple erreur, une bien belle erreur, qui faisait mal, mais qui guérirait avec le temps. Les scénarios justifiant une telle fuite, eux, avaient trottés dans son esprit, l'harcelant, le malmenant, cherchant tout simplement de trouver une raison pour laquelle elle pourrait partir si précipitamment sans qu'elle ne lui laisse qu'un mot où quelques mots étaient griffonnés à la va-vite. Était-ce tout ce qu'ils étaient? Était-ce tout ce qu'ils méritaient? Un I love you, I'm sorry. sur un bout de page, comme si tout ce qu'ils avaient vécus ensemble, tout l'amour qu'ils avaient partagés ne valait que ça. On lui avait dit qu'elle avait trouvé un autre homme. Qu'elle l'avait mené en bateau. Sa propre mère avait pleuré la fuite de sa belle-fille, reprochant à son fils de ne pas avoir tout fait pour la garder. Les pieds plantés dans la cuisine du domicile de ses parents, Santino n'avait que soupirer, se murant dans un silence qui était à l'image de sa détresse: il ne savait pas où elle était, ni ce qu'elle faisait, ni avec qui. La brisure nette provoquée par la tornade rousse n'avait fait que le rendre plus solitaire. Moins enclin à la discussion, plus précipité dans ces actions, dans une envie d'en finir si Saoirse n'était pas là pour le prendre dans ses bras le soir, lorsqu'il rentrait. Santino Reyes avait été toujours fier de ce qu'il faisait, jusqu'à ce qu'il ne la rencontre, qu'il ne trouve enfin quelqu'un à aimer pour l'éternité. Saoirse n'était pas prévue dans ce foutu bazar. Elle était arrivée, avait frappé à sa porte, s'était essuyé les pieds, avait déposé ses meubles, refusant de le laisser finir une vie seul. Elle avait été tout. De l'amante, à la meilleure amie, de la confidente au soutien inexplicable. Puis de l'amour de sa vie, de sa femme, la seule qu'il n'aurait pu imaginer porté son nom, elle était passée à rien. Un évanouissement dans la nature, l'obligeant à passer en mode survie pour tenter de garder la tête hors de l'eau. Alors, baissant ses gardes, cherchant un moyen de se sentir en vie, il avait plongé un peu plus dans la vie criminelle de Los Angeles. Avait accepté encore plus de missions, de plus en plus risqué, estimant qu'il n'avait plus rien à perdre, vu que la chose qui comptait pour lui, à part sa famille, avait décidé de le quitter sans préavis. Il avait si mauvais ce soir là qu'il n'avait même pas tenté de protester lorsque les menottes avaient été enfilées sur ses poignets. Non, il ne se battrait pas. Pour qui? Pour quoi? Autant rester au fond d'une cellule de prison, si personne ne l'attendait à l'extérieur. Et puis, son cousin l'avait appelé. Un jour, lors de sa première année de détention, il avait reçu le coup de fil qui avait tout changé. Yo se donde esta, Santino. Nueva Orleans.

Lorsqu'il avait foulé le sol de la Nouvelle-Orléans, en homme finalement libre, il avait enlacé son cousin. L'avait remercié. Avait été amené dans la famille, hébergé la première soirée, jusqu'à ce qu'il ne puisse plus rester en place. Tengo que encontrarla. Son cousin avait acquiescé, lui avait donné quelques billets, lui avait demandé de rencontrer son agent de probation, qu'il ne se manifeste, qu'il ne laisse pas sa chance passée. Santino s'y était rendu, avait dressé son portrait. Puis à la sortie, il avait sorti le mot qu'il avait gardé, avait caressé son alliance et pensé à ce qui lui avait été dit. Qu'elle vivait en banlieue, qu'elle était maman. Que son compagnon travaillait la journée. Il avait déglutit à l'idée qu'elle ne puisse refaire sa vie et puis, la curiosité l'emportant, la soif de savoir pourquoi aussi, il avait pris le bus jusqu'à l'adresse indiquée, attendant quelques heures pour tenter de l'apercevoir. Son cœur avait cessé de s'alimenter à l'instant même où ses longs cheveux roux avaient croisés son champ de vision; cette tignasse, il l'avait caressée, l'avait coiffée même. Saoirse l'avait toujours laissé fourrer son nez dedans, trouvant le confort recherché en quelques secondes. Son odeur chatouillait encore ses narines. Une effluve qui resterait aussi gravée que ses multiples tatouages. Hésitant, dubitatif face à l'accueil sûrement réservé, il s'était avancé prudemment vers la maison. Avait soufflé un coup, regardant autour de lui, croisant le regard d'un voisin nerveux qui questionnait sa tenue de cholo, les dessins qui ornaient son cou, la chaîne qu'il avait récupérée. Il avait monté les quelques marches de son porche, espérant qu'on ne lui dirait pas de rentrer chez lui. Puis, bon acteur, ayant peaufiné ses techniques entre les quatre murs d'une prison inhospitalière, Santino Reyes s'était paré de son expression favorite, celle qu'elle reconnaîtrait. Les pieds fixés sur son paillasson, il frappa à la porte.

«  Hey, Mama. » Il ne bougea pas d'un cil en la voyant. Les gouttes de transpiration, elles, trahissaient l'état extrême d'anxiété qu'il accusait. Ses yeux détaillèrent ses traits poupons. Son visage rouge, son nez, ses pommettes, ses longs cheveux. Ils caressèrent son décolleté, son ventre, ses longues jambes, d'une finesse à en damner les dieux. Puis il resta silencieux quelques longues secondes, esquissant un sourire plus prononcé en entendant sa question? S'humectant les lèvres, il garda l'éternel rictus qui faisait sa signature. «  ¿No puede un esposo saludar a su esposa? » Il agrémenta sa question d'un sourcil arqué. Si elle se rappelait de lui, de ses stratégies, elle comprendrait rapidement que l'humour, l'ironie était sa meilleure arme, face à un Santino dont le cœur déraillait, tant l'envie de la prendre dans ses bras, de la sentir contre lui, le prit à la gorge, l'empêchant de respirer, ne lui donnant que le choix de déglutir pour enlever la boule coincée dans son œsophage. « I thought I'd drop by to say hi. » Se mordant la langue pour ne pas mentionner qu'il savait pour sa petite famille, il souffla par le nez, laissa ses pieds se repositionner, souhaitant garder un ancrage lorsque son monde semblait s'ouvrir sous ses pieds pour l'engloutir. Il ne flancha pas pourtant; pas une seconde, il ne lui montra une faiblesse. C'était ce qu'il était, c'était comme cela qu'il avait été éduqué. Don't flinch a second even if the world is crumbling. «  So, can I come in or do I need to go back to where I come from? » D'un geste mécanique, les poings serrés, il montra l'arrêt de bus qui l'avait amené ici du pouce. Humectant à nouveau ses lèvres, il pencha la tête. Les années lui avaient été clémentes. Mieux que ça, elle conservait l'image parfaite de celle qui l'avait fait chavirer, oh, plus d'une fois. For better or for worse. Les mots qu'ils s'étaient soufflés, entre deux crises de rires ou de larmes, dans l'intimité d'un petit mariage privé, revinrent à sa mémoire. I guess it's for worse, now, baby.

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(#) Re: tú, nadie más (s/s)    Ven 30 Oct - 23:04
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