take me back to the start. (jack)

take me back to the start

La journée était passée à vive allure. Parce qu’elle appréhendait ce moment Maya. Celui d’un aveu inattendu, de cette envie secrète qu’elle avait gardé pour elle pendant trop longtemps. Les bras croisés sur sa poitrine, elle marche dans le salon, nerveuse. Elle est inquiète car elle sait que ce qu’elle va dévoiler va venir tout chambouler, tout changer. Elle fait les cent pas dans la pièce, attendant qu'il rentre du travail. Moi qui d'habitude est impatiente de te retrouver, me voilà à craindre ton arrivée. Elle sait Maya, que le moment ne sera pas facile, probablement même douloureux. Mais elle ne veut plus faire semblant. Trop de temps s'est écoulé tu sais... Quand il passe enfin la porte, elle sent les battements de son cœur qui s'accélèrent, consciente que le sourire qui se dessine sur son visage risque de disparaître prochainement. « Hey... » Malgré la douceur de sa voix, Jack la connaît assez pour savoir que quelque chose ne va pas. Peut-être se doute-il déjà qu'elle cache quelque chose, lui qui peut lire en elle comme dans un livre ouvert. Il faut dire que depuis quelques jours, elle est ailleurs, pensive et silencieuse. Il n'avait rien dit. Préférant probablement lui laisser faire le pas de la confession. Je ne peux rien te cacher tu sais... Pas après toutes ces années passées à ses côtés. Pas après avoir partagé tous ces secrets. Il est tout ce qui lui reste. Le seul à connaître cette vérité parfois trop lourde à supporter. Elle s'approche, se love contre lui. Savoure cette tendresse avant la tempête qui s'annonce. Elle se recule légèrement, ses yeux fixant les siens. « J'ai quelque chose d'important à te dire. » Elle voit ses sourcils se froncer à cette phrase. Elle s’écarte de lui, à contrecœur comme pour lui laisser l’espace nécessaire pour encaisser ce qui va suivre. Dans ses prunelles, elle peut lire toute la surprise et l'inquiétude qui le gagne. Son regard à elle se baisse, fixe ses mains qu'elle trifouille comme une enfant. Elle craint sa réaction face à la bombe qu'elle va lâcher. Et le moment est arrivé... Il est l'heure de lui dire ce qui la ronge. Elle prend une grande inspiration et trouve le courage de planter ses yeux dans les siens. « Je vais partir. » Ce n'est pas un souhait mais bien une certitude qu'elle énonce. Son choix est fait et elle ne reviendra pas dessus. Malgré cela, elle a peur Maya. Peur de la colère qu'elle risque de déclencher. Peur de voir la déception et la tristesse briller dans son regard. Je ne veux pas te faire de mal tu sais... Malgré sa détermination, elle ne supporterait pas de le blesser. Elle ne veut pas faire de Jack son dommage collatéral. Il y a eu bien assez de blessés dans cette histoire...

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Tu sais, tu as comme un goût d'enfance dans le regard. J'y plongea toujours aussi vite et y retrouve mes années de gamin. Tu as cette habitude, cette manie, celle de me dévisager bien plus longtemps que nécessaire, de me fixer comme si c'était pour toi un constant apprentissage, une découverte sans fin. Avec le temps bien sûr, c'est quelque chose qui est devenu normal, une routine inévitable qui s'inscrit dans notre histoire. "Salut." que je prononce, la porte qui se ferme dans mon dos. Une fois la veste posé, je me dirige vers toi. Comme un cheveu en plein doute, posé là devant moi, tout simplement. Aussi soupçonneux qu'amoureux, je devine que quelque chose cloche. Je suis son bordel, son désordre obéissant. Hasard fluide et heureux événement. C'est jusqu'au bord de toi que je marche usant de ma plus belle arme, mon silence. Bras qui s'ouvrent, je me lance à l'aveugle dans notre monde un peu tordu. Quelque part au fond de moi, je la devine depuis longtemps, perdue, cette femme aux yeux déchirées. Je te reçois contre mon torse, mes paupières qui se ferment comme dans un sentiment de soulagement. Tu me procures ce bien-être en un contact, aussi simple que ce câlin que tu prives de sa durée. Tu me regardes, prévenante sur une suite qui se peut un peu moins agréable. Je fronce mes sourcils. Parce que je ne suis pas friand de ce genre de phrase. On doit parler, j'ai quelque chose à te dire,... Ca se ressemble. Et la finalité n'est jamais bonne. "Je t'écoute." Comme depuis toujours. Cette oreille qui ne se lasse pas de tes mots, cette épaule qui jamais, ne laissera ta tête tomber. J'ai l'inquiétude qui me gagne, car notre secret pourrait amener bien des complications dans nos vies. Et je crains que ce que tu dois me dire, ai un rapport avec ce dernier. Mais ton aveu me transforme en un spectateur muet. Avant que je ne vienne me répéter tes mots dans mon esprit, et que je peux y entendre comme un fracas de verre. Serait-ce mon coeur? "Comment ça, tu vas partir?" L'intonation est froide. Mon visage se ferme dans l'incompréhension de ce qui est entrain de se passer. "Tu vas aller où?" Les questions sortent d'un un rythme lent, mais je me retiens de ne pas laisser couler toutes celles que j'ai au fond. Je te laisse l'opportunité de t'expliquer. Toi, que je regarde avec l'absence de toutes émotions. T'es pas encore partie que je suis amputé de tout. Bras ballants, je suis déconcerté.  

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Le cœur qui tambourine et les mains qui se mettent à trembler. Elle avait eu beau jouer des centaines de fois la scène dans sa tête, la réalité était tout autre. Elle aurait pourtant dû savoir Maya, à quel point cela allait s'avérer difficile. À quel point son regard allait briser son âme en peine. Putain comme ça fait mal de te voir comme ça tu sais. Comme ça fait mal de savoir que je suis l'unique responsable de tout cela. Il est froid, distant. En une phrase, le ton a changé et elle comprend alors combien la suite va être désagréable. « Je retourne à la Nouvelle-Orléans. » Là où tout a commencé... Là où j'ai tout perdu... Point de départ de cette vie dont je n'ai pas voulu. De cette identité à laquelle j'ai dû me plier, me conformer malgré moi. Mais dans cette vie, il y a toi. Toi sans qui je n'aurai jamais pu tenir. Toi qui m’as sauvé, supporté, rassuré, aimé... Depuis neuf ans tu es mon tout Jack. Mais il y a au fond de moi cette voix qui résonne, qui m'appelle encore et encore. Malgré ce cœur qui bat de plus en plus fort pour toi, j'ai besoin de le voir. Besoin de savoir comment il va. Besoin de retrouver l'espace de quelques instants celle que j'étais autrefois. C'est égoïste, je le sais mais c’est plus fort que moi. « Ne t'énerve pas s'il te plaît... » Il a pourtant toutes les raisons de le faire, elle le sait. Mais elle ne veut pas se disputer. Elle veut seulement lui faire comprendre ses raisons. « Je sais que ça va te paraître insensé. Ou même totalement stupide. Mais j'y ai bien réfléchi Jack... Et je ne reviendrai pas sur ma décision.  » Seulement, elle le connaît assez Stevens pour savoir qu’il n’acceptera pas sans rien dire. Qu’il allait tenter de la faire rester. Toi qui déteste me savoir en danger… Toi qui as tout donné pour me protéger… « Je suis désolée... » Désolée de te donner l’impression de ne pas être assez. Désolée de mettre en péril tout ce que nous avons construit. Pourras-tu comprendre mon geste ? Accepter ce choix ? Je ne veux pas t’affronter tu sais… Parce que j’ai besoin de toi. Besoin que tu viennes avec moi, que tu sois là, encore une fois. J’ai peur Jack. Peur que cette décision m’éloigne à jamais de toi… Et ça, je ne le supporterai pas.

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Je crois mourir à chaque fois, quand, malgré moi ton coeur s'éloigne du mien. Tu veux me laisser, m'obliger à tenter de panser les futures blessures, seul, ne sachant pas si je suis compté dans ton plan d'évasion. Ton départ serait le signe que la vie n'a décidément rien de bien à m'offrir. Si tu pars, je devrais me contenter oui, du moins bien ; destiné à me remémorer ce que nous étions. Et si j'envisages déjà le pire, c'est que dans tes yeux je lis que tu es certaine de l'issue. "Ne fais pas ça.." Ne me le dis pas, ne me dis pas au revoir. C'est à chaque fois une séparation qui me déstabilise, me brise. Je veux encore le goût de tes lèvres, une empreinte invisible, mais dont le poids me rappelle qu'un instant ne se prolonge jamais, qu'il s'échappe dans les fibres de ma peau et s'apparente avec cette détresse qui ne me quitte plus. Ne me dis pas au revoir, parce que j'embraserai les ténèbres, je fraterniserai avec l'enfer, qui deviendra mon Éden... Ma main qui tremble, s'avance pour chercher le contact de ta peau. Ne me dis pas au revoir, même pas un 'à plus tard', car c'est toujours trop tard pour mon cœur, qui se déchire derrière toi, quand je ressens cette blessure qui abîme mon âme déjà fissurée, j'entrevois les flammes qui me consument, comme si elles n'attendaient que ça, que je brûle autrement que de passion,  cette passion dévorante qui elle, n'est que délivrance. Entre chaque sourire en coin, que tu m'offres imperceptiblement, j'en redemande, comme une prière dans mon regard. "Ne me dis pas au revoir.", surtout ne prononce pas ces mots inconvenants, car je ne l'accepterai pas. Je ne veux pas voir les contours de ton corps qui s'éloigne, ni être le murmure que tu n'entendras plus. Un soupir qui ne te touchera plus, une larme que tu n'essuieras pas, qui glissera sur ma joue pour mourir sur les dalles d'un sol qui n'attendra que mes genoux. Ne me dis pas au revoir, ne me dis pas adieu, et si un plus tard est plus acceptable, tous ces mots me parlent de séparation, d'un manque de toi que je ne saurais combler. Tout autour de moi, il y a l'ombre de ta présence, la douceur de tes caresses, les senteurs de nos ébats, et la plénitude d'un abandon... Mes doigts sur ton avant bras, mes yeux te supplient avec une pointe de colère. "C'est de la folie Maya!" Cette colère, qui me fait détourner les yeux pour regarder le premier horizon que je croise. Pour soupirer, pour réfléchir à ce que je pourrais bien dire pour te raisonner. J'attrapes alors mes hanches, remuant sur place comme ci j'avais les jambes engourdies. "Et si tu le vois, tu vas faire quoi hein? T'as pensé à ça?" Pas ignare, je sais que c'est pour lui que tu veux retourner là-bas. Tu es la seule à m'avoir permise de sentir mon âme liée à la fois si tendrement et mystérieusement, à une autre. Mais, je dois accepter que je n'ai su te détacher de la sienne.
 

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« Ne fais pas ça. » Le regard qui implore, qui supplie et ce cœur qui se brise sous cette tristesse affichée. Ça fait mal de le voir ainsi, si vulnérable face à elle. Elle aimerait le rassurer. Elle aimerait être celle qui panserait ses plaies. Mais je ne peux pas… Parce que malgré tout ce qu'il pourrait dire, elle ne changerait pas d'avis. Maya pouvait se montrer particulièrement bornée parfois. C'était une de ses forces lorsqu'elle était encore avocate et qu'elle devait se battre pour ses clients. Parce qu'elle est tenace. Parce qu'elle ne lâche pas. Et aujourd'hui il est temps… Il est temps d'emprunter ce chemin trop longtemps ignoré. Pourtant, elle comprend son désarroi. Elle comprend que cet homme qui avait partagé sa vie ces dernières années se sente perdu face à cette décision inattendue. C'était brutal. Peut-être un peu trop, elle le conçoit… Mais elle le connaissait assez désormais pour savoir qu'il aurait tout fait pour la convaincre si elle en avait parlé avec lui. Or, elle savait ce qu'elle voulait. Elle y avait réfléchi bon nombre de fois, avait repassé en boucle le fil de sa vie. Mais maya, elle ne s'imagine pas quitter un jour ce monde sans revoir son visage. Elle ne désire pas emporter dans sa tombe ce secret. Elle ne supporte pas l’idée de disparaître sans qu’il ne sache jamais la vérité…

Elle savoure le contact de sa main sur sa peau, ferme les yeux un instant. « Ne me dis pas au revoir. » Ils sont douloureux ses mots. Perturbants même. Elle doit faire preuve de beaucoup de force pour ne pas craquer, pour ne pas flancher. Ses yeux s’ouvrent, brillant désormais de toute la tristesse qu’elle ressent à cet instant. Et elle garde le silence, incapable de trouver les bons mots. Elle sent cette main qui resserre légèrement sur son bras, cette peur et cette colère qui semblent grandir en lui et tout le désespoir qui se lit dans son regard.  « C'est de la folie Maya ! » Elle soupire, fatiguée. Elle n’a pas envie de se battre. Surtout pas contre lui. Mais elle se doit d’être honnête… « Je savais que tu dirais ça… Écoute Jack, je comprends que tu sois contre cette idée mais j’irai dans tous les cas. Avec ou sans toi. » Ferme, elle voulait qu’il comprenne que sa décision était prise et qu’elle ne reviendrait pas dessus. Peu importe à quel point ça pouvait lui briser le cœur de lui infliger ça.

Mais je te comprends Jack… Ils avaient traversé tellement d'épreuves. Pourquoi était-elle prête à vivre celle-ci sans lui ? Peut-être parce qu'elle craignait son refus. Elle s'était préparée à partir seule pour ne pas faiblir s'il refusait de l'accompagner. Au fond, elle espérait qu'il vienne avec elle. Qu'il continue d'être ce soutien infaillible dont elle avait tant besoin. Mais elle ne peut nier la peur qu'elle a de réveiller en lui de vieilles blessures. Parce qu'il sait Jack, ce qu'elle cherche à retrouver là-bas et ne tarde d’ailleurs pas à soulever ce sujet.  « Et si tu le vois, tu vas faire quoi hein ? T'as pensé à ça ? » Elle y avait pensé oui. Tous les jours même. En réalité, elle ne sait pas ce qu’elle ferait. Tant de scénarios lui paraissaient possibles… Et si elle n’a aucune idée de comment cela se passerait, elle était sûre d’une chose : elle ne pourrait jamais s’y préparer. Retrouver Elijah était particulièrement risqué et elle ne se rendait probablement compte d’à quel point cela allait être éprouvant. Mais, malgré les doutes, malgré la peur, elle savait que c’était ce qu’elle devait faire. « J’y ai pensé oui… Et pour être honnête j’en sais rien. Je ne sais pas ce que je ferai si je le vois. Difficile de savoir comment Elijah va prendre le fait que sa femme supposée morte est en réalité bien vivante. » C’était de la folie rien que de le dire. Et pourtant, c’est bel et bien la réalité… « Mais il a le droit de savoir. Je ne peux plus continuer de faire semblant, de jouer ce petit jeu en sachant qu’il ne saura jamais rien. Je… Je peux pas c’est tout. Je supporte plus ce mensonge tu comprends ? »