festivities and confidences.(yael)

festivities and confidences. // @Yaël Weisel

Hanoukka. Fête d'importance pour lui, comme pour la famille toute entière. Pour toutes les familles juives du coin et dans ce monde. Leur Noël à eux, le moment de partage et où tous le monde se gavaient comme des oies. Mais surtout oui, de la convivialité à foison, des moments de rires, des engueulades pour pas grand chose, les blinis trop cuits ou pas assez tartinés de oeuf de poissons.. Et tout un tas d'anecdotes croustillantes qu'il est capable de ressortir à chaque fois tellement il en rit. Eddy était content de voir la famille se réunir pour un premier soir, content de revoir la fratrie au complet. Cela promettait un joyeux bordel, c'est certain.

Il rentra pas trop tard, car les parents avaient demandés à ce que tout le monde mette la main à la patte. Il avait été donné un coup de main au centre d'escalade pour aider des nouveaux à faire quelques blocs de bas niveau et cela lui permettait d'avoir quelques sous de poches et pouvoir offrir quelque chose de parfait à sa dulcinée....riche. Pas dans la facilité, toujours. Il va toujours prendre le compliqué, le plus difficile. Comme s'il était certain que tout obstacle n'était pas insurmontable. Dans le fond, Eddy n'avait pas tort mais...Celui là était particulièrement périlleux et dangereux. Femme mariée, homme riche qui pouvait lui bouffer la vie entière....La famille qui risquait de très très mal vivre la situation...De quoi mettre de l'eau dans le gaz et peut-être que...cela serait le dernier Hanoukka aussi joyeux... Une fois la douche prise, il alla dans le salon, s'assoit dans le canapé au côté de son frangin le plus proche de son âge : Yael. Il lui offre un bref, sourire, avant de dégainer son téléphone un court instant, avant de demander :
"Alors tu racontes quoi ? J'te croise plus trop en c'moment, même dans le quartier où tu bosses, et j'y passe souvent pourtant !" Qu'il demande, curieux de savoir ce que son frère faisait de ses journées.
"T'es encore sur des projets de films là ?" Demande-il à nouveau, tout en venant prendre un cure-dent qu'il coince entre les dents, ayant constamment se besoin d'occuper sa bouche, sa mâchoire.

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âge : 26 ans || 02.02.1996

[ festivities and confidences ]

w/ @Eddy Weisel
Huit jours passés loin du manoir, de ses colocs qui constituaient sa seconde famille. Celle qui contre toute attente avait acceptée en son sein le petit con qu’est Yaël. C’était pratiquement impensable s’il prenait le temps d’y penser, mais il l’aimait cette petite bande hétéroclite. Et même s’il aimait être avec eux, parmi ces quatre personnes l’entourant, une seule lui manquerait véritablement pendant cette festivité juive. Celui qui désormais partageait sa vie comme étant son petit-ami officiel. Ça n’avait plus rien à voir avec les relations qu’il avait entretenues depuis sa rupture avec Heath jusqu’à aujourd’hui ; fini la polygamie, fini les cachoteries. Sous la lune d’une première journée de novembre, Yaël lui avait promis qu’une fois ensemble ils seraient exclusifs, que contrairement à tous les autres il serait le seul et unique. Ce que Heath avait toujours été dans le cœur meurtri du cinéaste, même s’il avait tait ses sentiments en les submergeant sous une immense couche de relation mensongère, il était le plus précieux de ses désirs. Et cette promesse qu’il lui avait fait sous les étoiles, un pacte à l’univers les entourant, il ne comptait en aucune façon y déroger. Pour son homme, il serait prêt à accepter bien des choses et c’est râlement qu’il comptait le faire, bien désireux au contraire de lui offrir ce que le jeune homme méritait le plus, la plus belle des histoires. Seulement, être loin de lui pendant un peu plus d’une semaine ne serait pas aussi aisé qu’il tentait de se convaincre. Encore dans le charme d’un amour naissant — ou pour eux un amour renaissant — il désirait passer chaque moment avec lui. Se réveiller près de lui, sentir son doux parfum musqué au petit matin, le contact de ses lèvres contre les siennes, ses caresses délectables. Tout cela s’annonçait être plus difficile à affronter sachant qu’ils étaient tous les deux pas si loin que cela. Il aurait voulu l’amener avec lui, qu’il puisse partager ce moment si important aux yeux du bouclé, malheureusement, dévoiler qu’il aimait un homme n’était pas une chose que Yaël était prêt à révéler à ses aînés. Leurs réactions, il les connaissait et ça ne l’emballait pas alors qu’en dehors de sa famille, il assumait pleinement sa sexualité, ne s’en cachait d’aucune façon. Ayant trouvé un petit boulot comme lutin du Père Noël, c’était complètement lessivé qu’il avait franchit la porte de la maison familiale Weisel. Une savoureuse odeur planait déjà dans la maison, il posait son sac contenant quelques vêtements de rechanges et ses divers uniformes pour ses emplois où il irait malgré Hanoucca à l’entrée, il se dirigeait vers le salon. Ne tenant plus, les nombreuses cigarettes et les litres de cafés ne semblant pas lui donner un regain d’énergie, il s’affalait sur le canapé. Les bruits d’une maison animée avaient quelque chose de réconfortant, Yaël ne savait pas trop s’il était le premier des enfants à être arrivés. Il le pensait, mais bien vite Eddy vint le rejoindre dans le canapé. Tête appuyée sur le canapé, yeux clos, il ouvrait une paupière en entendant la voix de son cadet. « Hum. Peut-être parce que je ne travaille plus là. » Yaël était le genre de personne à changer toujours d’emploi, il ne pouvait rester au même endroit plus de quelques mois, il y avait peu c’était le Spotted Cat qu’il avait quitté pour accepter un emploi de barman dans un bar gay branché du Vieux Carré. C’était plus près de chez lui et donc il arrivait plus tôt après les soirs de fermeture. « Sinon ce qu’il y a de nouveau… » Il passait une main dans ses boucles folles, Eddy était sans doute celui avec qui il était le plus proche étant les deux derniers de la fratrie. « J’ai décidé de me ranger, ton frangin est rendu exclusif à une seule personne. » Un sourire attendrit apparaissait sur ses lèvres à cette simple invocation. Se redressant sur le canapé, il passait sa main sur sa nuque pensif. Il n’aimait pas tellement parler de ses projets de film, assez discret en général sur le sujet. Mais leur père était déjà au courant alors que Yaël lui avait demander un prêt bancaire pour l’aider, chose qu’il avait refusé… « Oui, si tout se passe bien je devrais pouvoir commencer la production en début d’année prochaine. » Son histoire cependant il la gardait pour lui, il n’aimait pas en parler avant l’heure. « Et toi quoi de neuf ? »

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festivities and confidences. // @Yaël Weisel

Les préjugués. Les convenances, les choses qui fallaient faire et que cela plaise avant tout aux parents, aux grand-parents. Oui, il est que trop bien au courant de tout ceci. Ni lui, ni même son frère Yael ne ferrait l'exception, surtout en vue des personnes qu'ils fréquentaient. Il savait pour son frère, qu'il avait un penchant bisexuel, qu'il assumait assez bien sauf ici devant la famille, qu'il était pas avec une petite demoiselle comme ils l'espéraient. Eddy, il s'en moquait bien de le savoir avec un homme ou une femme. Certes, il ne se voyait pas avec un homme, cela ne l'intéressait pas du tout mais...Si son frangin était plus à l'aise ainsi, ainsi soit-il.

Eddy lui parle alors du travail, banalité simple mais qui le confortait. Il aimait déjà pas spécialement parler de lui, alors autant tourner l'attention sur quelqu'un d'autre. Il roule légèrement des yeux, avant de lui répondre :
"Ah bah merci de prévenir, j'avais l'air d'un con moi, à regarder devant comme un crétin, on a dû croire que je draguais le patron" Plaisante-il d'un air amusé, tout en croisant ses bras contre sa poitrine. Il hoche alors de la tête, acquiesçant fièrement en l'entendant parler d'esclusivité :
"Et bei, celui ou celle qui t'a conquit, à été très fort alors ! Qui est donc cet heureux ou heureuse élu(e) ? J'le ou la connait ? " Il avait déjà croisé des potes, des collocs de son frère, quand il lui rendait parfois visite ou venait squatter. Parfois bourré, il était même arrivé comme un cheveu sur la soupe, sans savoir où il était le lendemain. Une cata, mais bon. Yael l'avait jamais grondé ou pris la tête pour ça, donc qu'importe.
"C'est parfait ça. Les parents doivent encore être au taquet pour que cela soit l'évènement de l'année, non ?" Il ricane avec malveillance, connaissant les parents par coeur. Ils étaient du genre absent, mais quand l'un d'eux faisait un truc qui pouvait être d'importance, hop. Ils mettaient le paquet. Trop, sans aucun doute.

Eddy est un peu dubitatif, essayant de savoir quel mot trouver. Il voulait parler à son frère, dire qu'il voyait quelqu'un. Mais il a peur de se faire entendre, peur de la réaction. Il se lève finalement, avant de tendre discrètement son paquet de clope :
"On va fumer ? " Appel direct pour qu'il vienne avec lui, qu'importe s'il acceptait une clope ou non. Il serait plus à l'aise de parler devant la maison, qu'ici.
"Les murs ont des oreilles." Prévient-il en guettant les parages, d'un air inquiet. Car oui, Eddy a besoin de se confier, besoin des conseils de quelqu'un qui vivait aussi une situation pas forcément ordinaire, particulière.

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âge : 26 ans || 02.02.1996

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w/ @Eddy Weisel
Les confessions dans la maison familiale Weisel était souvent un risque à prendre. Yaël pesait toujours ses mots, tout du moins en temps normal. La crainte au ventre que ses grand-mères perçoivent une bride de conversation et l’interprète à leur avantage pour satisfaire une attente que le cadet ne comptait pas combler. Trouver une gentille juive, se marier, fondé une famille, c’était bien tout en bas de sa liste – et on pouvait railler la gentille juive. Son cœur étant maintenant accaparé par le seul et l’unique, celui pour qui il serait prêt à accepter des choses qu’il n’aurait jamais envisager sinon. Heath le rendait si différent, il le comblait à un point que tout son sale caractère fondait comme la glace au soleil. « Rooh comme si ça te déplaisait de draguer. » Son frère n’avait certes pas les mêmes critères d’attirances, mais il ne parlait pas sérieusement de toute manière. « Et je te le dis maintenant. Mais c’est pas trop un bar où tu viendrais traîner. Quand tu auras l’âge. » se rattrapait-il finalement. Lui aussi avait eut dix-neuf ans, certes ce n’était pas un grand fêtard, mais vivre sa jeunesse, il l’avait fait comme n’importe quel adolescent. Humectant ses lèvres, il aurait aimé lui parler pendant des heures de son amour pour son mec, mais ici et maintenant c’était impossible. « Oui tu connais. » Il venait de faire exprès de ne pas donner le genre, c’était préférable. Il glissait toutefois sa main dans la poche de son jean, sortant son portable où en quelques cliques il parvenait à trouver une photographie que Heath – non compromettante et où il était vêtu de la tête aux pieds. Puis, il balançait l’appareil à Eddy. Ça n’éveillerait rien en son frère – et c’était sans doute une chance – mais il pourrait mettre un nom, un visage sur celui qui partageait la vie de son aîné. Yaël ne savait pas si les deux garçons s’étaient déjà croisés au manoir, mais ils devaient au moins se connaître de vue. Récupérant son portable, il le glissait à nouveau dans sa poche, posant son regard sur son benjamin. « Mhum. Je dirais pas ça ainsi. Papa a refusé de m’aider financièrement, encore une fois. Je ne sais pas pourquoi je cherche toujours à lui demander de l’aide… » Ils pouvaient être d’un très bon support, mais pour certaine chose, ils étaient de marbre. Yaël ne s’en formalisait pas, il trouverait le financement ailleurs comme il était arrivé à le faire deux fois par le passer. Assez parlé de lui, il tendait la perche vers son frère. Le silence le faisait froncer les sourcils, puis il le regardait se lever et lui tendre son paquet de clope. Le cinéaste aurait pu le bousculer pour cacher ça, mais sa famille savait depuis des années qu’il fumait. Une chose qu’ils n’appréciaient pas, mais dont ils avaient fini par « accepter ». Prenant le paquet entre ses doigts filiformes, il se levait. « Tu fumes vraiment de la merde. » disait-il en tournant dans sa main. Acquiesçant finalement d’un signe de la tête, comprenant parfaitement ce qu’il sous-entendait. Il se dirigeait dehors, s’arrêtant sur le porche pour sortir ce cancer cylindrique qu’il glissait entre ses lèvres. N’ayant jamais de briquet avec lui, il trouvait dans ses poches un paquet d’allumette, embrasant l’une d’elle, il venait la faire embrasser le papier. « Alors, que voulais-tu me dire loin des parents ? »

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festivities and confidences. // @Yaël Weisel

Le gamin avait vite compris que les murs avaient des oreilles dans cette maison. Tout pouvait être entendu, répété et amplifié. Alors oui, il devait faire attention à ce qu'il disait, bien que l'envie de partager ses secrets était là. Il voulait en parler à la seule personne qui le jugerait pas, son aîné le plus proche. Yael était bien le seul à comprendre, puisque lui aussi avait des petits penchants...originaux. Du moins, il savait que ses parents n'apprécieraient peut-être pas qu'il soit avec un homme, même si clairement, Eddy n'y avait jamais vue le mal. Les principes, la religion, toujours. Le gosse n'avait pas ce soucis, mais il le voyait même pire que ce que vivait Yael. Ou du moins, d'une toute autre façon. Le brun roule légèrement des yeux, avant de faire virvolter sa main dans l'air, comme s'il chassait une mouche invisible :
"Tu m'connais, je suis pas un fin dragueur, mais je dis jamais non à contempler de jolies créatures." Ricane-il légèrement, tout en croisant finalement ses bras affinés par la musculation régulière, avant de donc d'écouter les paroles de son frère. Il acquiesce un peu à ses propos, avant de dire :
"Ah ouais ? Pourquoi donc ? Il est si malfamé que ça ? Ou c'est juste trop envahis d'homme à mon goût ? " Répond Eddy à voix basse, se mordant légèrement la lèvre inférieur d'un air taquin. Pas qu'il se sentirait à l'aise mais bon. Si son frère y bossait, il ferrait bien un effort. De plus, il avait aussi un copain de sa bande, qui était gay. Il serait sans doute mal à l'aise, mais cela serait pareil que si on l'emmenait dans une boite de strip-tease. Eddy, c'est pas le mec qui est très intéressé par tout ça. Il n'a connu qu'une fille dans sa vie. Maintenant, il y a Madelyn mais, c'est encore un chemin qu'il explore, sans encore en connaître toute les ficelles.

Le gamin attrape le téléphone que lui lance le bouclé, avant de contempler le visage qui apparaissait. Il hoche la tête, avant de dire :
"Il est pas déjà venu un soir ou quoi dans la coloc ? Ou alors j'étais trop bourré mais ouais, ça me dis quelque chose " Fâcheuse manie de parfois venir scouater chez son frère, quand il avait quelques grammes dans chaque bras. Mais c'est comme ça, il a pas envie parfois, de retourner ici, dans la silencieuse demeure. Eddy était habitué au brouhaha de la vie, du monde autour de lui. Mais Yael était parti à son tour et il se retrouvait un peu seul, ici.
Un profond soupire qui s'échappe alors que sa tête se secoue de côté :
"Putain, il abuse." Lance Eddy, cherchant brièvement du regard son père. Pas croyable. Dés lors qu'un gamin de la famille faisait pas ce que les parents voulaient, ils le laissaient en total autonomie, même quand ce dernier avait besoin. Il ne faisait pas exception à la règle. Il aurait voulu aller en colocation avec sa bande de copain et copines, mais bien sur, Papa à dit non. Qu'il avait qu'à se trouver un boulot et se démerder, qu'il payerait pas pour une colocation alors qu'il y avait la maison.
"T'a pas moyen d'ouvrir une cagnotte ou d'avoir des aides financières par un truc de cinéma en ville ? " Demande-il en réfléchissant aux éventuelles possibilités qui pouvait s'offrir à lui. Pas simple, en effet.

Puis le brun lui propose de sortir, fumer. Il n'a pas envie que cela se sache, pour sa...conquête actuelle. Son amante, fin il savait même pas comment il devait la qualifier, même. Situation complexe, qui demandait un petit coup de pouce. Vraiment. Le gamin lui tire la langue d'un air exaspéré, se fichant bien des clopes qu'il fumait. Il ne fumait déjà pas beaucoup, alors en plus s'il devait les payer une fortune, sans façon.
"Et bien...Je fréquente une fille. Mais comment dire..." Il cherche ses mots, avant de tendre la main pour que l'aîné Weisel lui donne son paquet d'allumette, venant à son tour embraser la cigarette. Il tire une profonde bouffée du tube, avant de dire :
"Elle est mariée." Avoue-il en espérant sincèrement qu'il allait pas se prendre la brasse de sa vie.
"Et plus âgé. Pas l'âge de maman hein, mais bon, quand même plus que moi quoi." Il ricane bêtement quand il imagine que Yael pourrait voir une femme vraiment plus vieille que lui. Bon, Madelyn était dans les 30/35, c'était déjà pas mal...Mais bon. Il irait quand même pas se taper une femme de 50 ans non plus...Enfin quoique. Il commençait sincèrement à douter de ses envies et de ses convictions, depuis sa liaison avec elle.
"Donc je sais pas qui de nous deux, se ferrait le plus fumé par les parents, hein." Un petit soupire à moitié couplé à un ricanement, qui déchire le silence, avant de reprendre une bouffée.
"J'sais pas quoi faire, en vrai. Car j'crois que j'ai vraiment des sentiments mais.." C'est dur pour lui, tout ça. Il est déjà pas du genre à se dévoiler, à dire ses sentiments alors là..Une calamité.

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âge : 26 ans || 02.02.1996

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w/ @Eddy Weisel
Un coup d’œil à son benjamin entre quelques mèches bouclées qui retombaient devant ce regard verdoyant. Un Weisel n’avait jamais vraiment besoin d’être un fin dragueur, la multitude d’origine qui sculptait leur apparence avait le chic pour attiré les regards. Tout du moins, pour le cadet qui n’avait quant à lui jamais eu de mal. Son apparence rendant hommage aux sculptures de marbre, avait contribué à attirer les regards, lui offrant bon nombre de possibilité dans ses relations. Nul besoin de mot, simplement le mystère qui découlait de ces jades et ce petit air hautain qui étrangement plaisait bien. Il en avait fait des ravages et il était persuadé qu’Eddy en faisait tout autant, comme leurs aînés. Basculant la tête de côté, laissant un sourire s’étirer sur ses lippes cendrées il répondait dans un voile de secret pour ceux qui pourraient avoir l’oreille longue. « La seconde option. » Imaginer Eddy dans un bar gay avait quelque chose d’amusant, il pourrait y trouver sa place, se faire des amis, mais ça risquait de finir avec un peu trop de mec autour de lui. Yaël cherchait à le préserver, le pauvre ! Avec un tel lieu de travail, il n’y avait plus rien d’étonnant à ce que le cinéaste abord le fait qu’il sortait avec un mec. C’était peut-être même une évidence pour son frère. Ne s’étant jamais caché, Yaël avait toujours eu une préférence pour les hommes. Il ne savait pas trop pourquoi à vrai dire, il avait eu plusieurs petite-amie, mais il se sentait toujours plus à l’aise avec un autre homme. Oscillant généralement entre une relation masculine et une féminine, le juste milieu dans le meilleur des mondes pour un mec polygame bisexuel. Aujourd’hui, il était fixé, la monogamie s’installait en lui retrouvant ce vieil ami qui l’avait délaissé autrefois quand Heath l’avait plaqué il y a dix ans de cela. Cette histoire secrète qui remontait tellement, qu’à la réplique de son frère Yaël laissait un petit rire lui échapper. « Il y vit tu sais, mais il taffe pas mal ou s’entraine. Tu ne l’as peut-être jamais croisé. » Si sans doute, quand il venait à la maison alors qu’ils étaient ado et qu’ils voulaient échapper à leurs amis pour avoir que des moments à eux. Personne ne se méfiait de ce garçon qui venait dans la chambre de Yaël et dont ils fermaient la porte pour se rouler des pelles en cachait. Heath avait énormément changé depuis, perdre du poids pour finir sculpter comme ce corps d’aujourd’hui, il était normal qu’Eddy ne fasse pas le lien, mais ça lui convenait. Cette première partie de leur relation, il ne tenait pas à l’ébruiter encore moins à Hanoucca.

La famille Weisel brillait par son art et Yaël n’y échappait pas, même s’il n’avait pas le talent de leur père ou bien de leur mère. Qu’Eddy s’indigne ainsi amusait le bouclé qui laissait place à un sourire. Il en avait l’habitude de ces refus, trimer pour arriver à faire quelque chose de bien c’était tout un ouvrage. Compter sur la fortune de la famille valait mieux ne jamais y penser. Mais il tentait tout de même sa chance, dans l’espoir de… Celui-ci volait en éclat, mais il avait forgé son caractère, son indépendance comme son autonomie. Même s’il vivait en colocation, Yaël trimait durement pour son rêve, plusieurs boulots accumulés qu’il enchaînait jusqu’à pas d’heure, s’épuisant à la tache bien souvent. « J’ai une bonne somme dans mon compte bancaires j’économise depuis deux ans avec les revenus de mon dernier film et mes boulots. Seulement ce n’est pas assez… J’aimerais tourner quelques plans en Pologne. » Il marquait une pause, passant une main dans ses cheveux alors qu’il pensait à cet homme, leur grand-père seul aïeul qui n’était plus présent dans la famille. La plus grosse perte selon Yaël qui en était très proche. « Mais j’ai encore des contacts et je dois trouver une maison de production, j’irai sans doute quelques jours à Los Angeles dès que je pourrais pour rencontrer des personnes et trouver du financement. » Il tournait la tête vers leur père. « Je pensais simplement que cette fois, il aurait bien voulu m’aider… » Inspirant profondément, il ramenait son regard vers son benjamin lui adressant un sourire.

Dehors, clope au bec, Yaël appuyait ses fesses contre la rambarde, posant les mains dessus après avoir tendu son paquet d’allumette à son frère. Si on les surprenait là, sans doute se feraient-ils disputer à fumer si proche de la maison ! Mais le bouclé s’en fichait, il laissait la chaleur de la braise consumée cette merde qui lui faisait grand bien. Un sourire creusait la commissure de ses lèvres, sachant bien qu’Eddy n’avait pas vraiment eu d’histoire jusqu’à présent. Il trouvait ça attendrissant et amusant même de voir cela. « Hum. » soufflait-il l’invitant à poursuivre ses propos qui jusqu’alors, l’aîné croyait se limiterait à une religion différente ou quelque chose de bien banale qui pouvait faire flipper leurs parents et pire encore leurs grands-parents. Béat, il entrouvrait ses lèvres, laissant le bâtonnait pendre à ses lèvres. Mariée. Plus âgée. Les informations montaient à son cerveau et finalement, il donnait une tape sur l’épaule de son benjamin. Retirant la clope de ses lèvres. « On ne choisit pas de qui on tombe amoureux. » Qui était-il pour juger ? Il ne s’attendait certes pas à cela d’Eddy, mais franchement y’avait pire comme nouvelle. « Mais j’espère qu’elle a pas l’âge de m’man sinon ce serait étrange. » Il fronçait le nez un peu troublé par cette image d’une femme beaucoup plus mature avec son frère. Eh bien, il découvrait des fantasmes insoupçonnés chez ce dernier. Eddy et une cougar ! Prenant une taf, il la laissait filer de ses narines, grattant sa lèvre avec l’ongle de son pouce. « Au moins toi elle peut porter tes gosses. » plaisantait-il sachant que l’un comme l’autre n’était pas rendu là. Parler enfants et mariage… Ils en étaient loin. « T’es jeune, vit ta vie Eddy, ils n’ont pas à savoir que tu sors avec une femme mariée qui est plus vieille que toi. Et au pire si tu tiens à le dire, attend qu'Ava lance une brillante idée comme d'habitude et tu pourras glisser la nouvelle, ça devrait passer crème. » plaisantait-il en second lieu, puis il marquait une brève pause pour reprendre son sérieux. « T’as le droit d’avoir des sentiments pour elle, mais est-ce vraiment sérieux entre vous ? » demandait-il ne pas pour porter jugement, mais simplement pour guider, savoir comment rassurer son frère qui venait de le sidérer.

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festivities and confidences. // @Yaël Weisel

Il sait.
Il sait le môme Weisel, qu'il finira droit en enfers, avec ces conneries.
Qu'il sera le pariat de la famille, encore pire que son aîné.
Obligé.
Mais il a besoin de se confier, le morveux. Il a besoin d'en parler à une personne de confiance et qui n'était pas une fille. Pas Eva, surtout. Pas après tout ce qui se passait entre eux, pas envie d'encore plus remuer le couteau dans la plaie. Alors oui, c'était Yael, qui convenait le plus à son sens. Qu'il le jugerait pas, qui dirait peut-être ce qui devait être dit, sans que cela soit rédhibitoire pour leur relation. Un bon coup de pied aux fesses et cela irait sans doute mieux.
Mais Eddy est pas fou, il ne veut pas parler de ça dans le salon, les oreilles sont partout, trop à l'affût du moindre petit potin qui passe. Et surtout quand il s'agissait des relations amoureuses des membres de la famille...Ah ça, les matriarches des familles du coin...Elles en rafolent. Sa mère n'y échappe pas. A son grand damne.

Clope au bec, les deux frangins se laissent aller aux confidences. Le gosse qui se gratte l'arrière de la tête, avant de claquer des doigts :
"Si mais si, je crois voir, mais ouais, je le croise pas souvent." Il passe pourtant pas mal de soirées, dernièrement par là-bas, sans jamais voir ce fameux. Mais qu'importe.
"Et t'es bien avec ? Il te rend heureux ?" Qu'il demande, d'un air songeur, presque rêveur :
"C'est le plus important, penses-y avant de penser à ce que les parents vont penser...Cela sera pas "facile" mais tant pis. Ils s'y ferrons." Il hausse les épaules, pas tout à fait sur de ses propos. Mais il veut y croire, le gamin. Il veut croire que...Avec de l'amour, tout est possible.
Il hôche la tête concernant les soucis de taff de son frère. C'est pas simple, il le voit bien. Tant qu'il arrive à quelque chose et faire vivre sa passion, il pouvait que l'encourager :
"Putain, fait chier de devoir avoir un carnet de numéro remplis pour vivre dans ce genre de domaine. Le talent suffit même plus t'sais..."Il est innocent encore le gamin. Il connait pas encore la dure vie, la dure loi de la jungle. Encore le nez plongé dans les bouquins, vivant sur le cul de papa et maman encore...Il est pas tout à fait prêt à voir le monde tel qu'il est actuellement : sombre et injuste. Avec quelques éclaircies, mais vite rattrapé. Souvent.

Puis vint le sujet Maddie. La trouble-fête, la blonde qui lui colle à la peau. Il voit bien la réaction sur le visage de son frère, il voit bien que...C'est pas facile à digérer, qu'il fait clairement de la merde. Mais il est un peu rassuré des mots, des paroles engagés de son frère. Tape sur l'épaule qui était pleine de sens un peu comme : "putain, t'es bien dans la merde, frangin". Il se fait petit mais c'est vrai.
"Ouais...malheureusement.." Et sa pensée qui va droit vers Eva. Putain.
Il manque de s'étrangler avec sa fumée de cigarette, quand il lui balance cette histoire qu'il pouvait la faire enfanter, contrairement à lui. Il éclate de rire, toussant à moitié avant de dire :
"Ouais fin déconne pas, j'y suis pas encore !" Mais il sait que dans le fond,c'est moche pour lui. Que lui, s'il finissait sa vie avec Heath...Cela ne serait pas une paire de manche.
"Je compte pas franchement le dire à Ava, pour de vrai... J'avais déjà hésité à t'en causer, alors je veux encore moins à Ava..." Pas qu'il avait un soucis avec elle mais...C'étit une fille. Elle le jugerait différemment, et verrait plutôt les emmerdes avant le sentimental sur ce coup.
"Hmm, je sais bien mais...Tu penses pas que c'est juste une lubie, qui passera ? Que j'ai vraiment un avenir, une chance qu'elle le laisse pour moi ?"Naïvement, les paroles qu'il voudrait tant connaître. La solution à cette équation sans fin...Pas sur que son frangin pourrait l'aider, lui donner la solution.
Il hausse les épaules, en écrasant sa clope, après avoir pris une bonne bouffée :
"J'en sais rien...J'ai envie de dire que pour moi oui. De son point de vue, je dirais que je suis peut-être la nouveauté, qu'elle a l'air de m'aimer bien mais...Est-ce que c'est pas comme une crise de la quarantaine mais avant la quarantaine ? J'en sais rien..." Il est paumé, ça se voit.
"J'ai peur qu'elle se lasse ou se dise : je peux pas larguer mon mari, ma vie de riche pour un gamin." Et il sait dans le fond, que c'est ce qui arrivera probablement...

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