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[ Loterie des rps ]

@Callum Dunne et @Gabriel Thompson
Faire ses courses est un rituel qui n'est pas toujours plaisant, mais bien obligatoire pour qui ne veut pas se laisser mourir de faim. Il faut trouver du temps dans les emplois du temps parfois chargés pour se rendre au supermarché, et espérer alors que la file d'attente pour payer ne sera pas trop longue. Avant de pouvoir accéder à la sortie cependant, il faut d'abord zigzaguer entre les rayons, suivre la liste de courses ou ses inspirations du moment pour remplir son panier. En cette fin de journée, Gabriel et Callum ont tous les deux décidés de faire leurs courses. Gros ravitaillement pour tenir trois semaines ou juste deux bricoles pour le petit déjeuner du lendemain, qu'importe puisqu'ils sont là, arrivant tous les deux d'un côté différent du rayon des thés et des cafés. Il semblerait que les clients ont été nombreux aujourd'hui puisque les étalages sont éventrés, et au centre de l'étagère il ne reste plus qu'une boîte de café. Pas d'autres marques ou d'autres formats, cette simple boîte, que les deux hommes convoitent.

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[ loterie rp ]

@Gabriel Thompson

Éreinté de sa journée de boulot, que ce soit à l’université ou encore au bureau électoral. Callum ne rêvait que d’une chose, rentrer chez lui pour continuer de corriger les copies de ses étudiants, avancer dans les dossiers sur lesquels il devait bosser pour la campagne de Laurie. Il en avait encore pour plusieurs heures à plancher sur divers choses avant de pouvoir trouver le confort de son lit. Dieu seul sait combien il avait besoin de dormir en ce moment. Ses nuits beaucoup trop courtes pour l’analyste qui ne dormait déjà que peu en règle générale. Seulement, une chose clochait à ce merveilleux planning. Si le jeune homme désirait avancer dans sa soirée sans finir la tête écraser sur son bureau à ronfler sur ses copies à corriger, il avait besoin de carburant. Dans son téléphone traînait une note datant déjà de quelques jours, il ne l’avait pas totalement oublié, mais aller faire les courses ne semblaient jamais être sa priorité. Toujours plus important à faire, toujours plus urgent. Il aurait pu trouver un petit café sympa qui fermait tard pour y trouver le doux fumet de la caféine qui finirait par rallumer le moteur mis en veille. Seulement, ses finances commençaient à éprouver une certaine retenu, son portefeuille criant dès qu’il retirait un billet pour se payer un café ou bien un nouveau paquet de clope. Il abusait ces derniers temps, des folies tellement inutiles alors qu’il possédait une cafetière de rêve chez lui. Être né Dunne apprenait à vivre avec un certain standing et si le trentenaire s’était éloigné de la vie luxuriante de sa famille, certaine habitude restait. Le plaisir d’un café préparer avec soin par un expert et non par lui qui ne possédait aucun talent… Il s’était donc rendu dans une épicerie, remerciant que celle-ci ne soit pas fermé à cette heure-ci. Marchant en cherchant tête en l’air pour lire les écriteaux présentant les contenus des rayons, il s’engouffrait dans celui où le café trônait sur les tablettes. Une véritable rasade avait eu lieu, comme si toute la Nouvelle-Orléans s’était passé le mot pour venir acheter café et thé. Dunne avançait les mains dans les poches, observant les tablettes vides. Il se serait cru dans un épisode d’une série postapocalyptique où les gens étaient venus faire des provisions pour les années à venir. Le café était-il si populaire ? Face à lui, une autre personne avançait, aussi surréelle que cela semblait, chacun avançait au même pas, la distance mourante entre eux et cette dernière boîte de café. Callum posait sa main sur celle-ci, au même titre que l’homme qu’il n’avait pas pris le temps d’observer. Seul le contact de cette main large sur sa peau et il retirait sa main aussitôt. Fichu contact qui le mettait mal à l’aise. L’homme ni était pour rien, ça venait de lui et lui seul… « Pardon. » soufflait-il en posant son regard sur le jeune homme. Il regardait les étalages et venant se gratter le front, il posait son regard sur le café. « Je crois que c’est la dernière. » – Bravo mon vieux, t’as l’air intelligent avec ta perspicacité à deux sous…, pensait-il avant de tourner la tête encore pour voir si par miracle une autre ne traînait, délaisser sur une tablette.

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[ Loterie des rps ]

@Callum Dunne
les supermarchés sont une épreuve pour toi, tu le sais depuis toujours. la foule t'oppresse, ça n'a rien de nouveau. c'est pour ça qu'en règle générale, tu t'y rends avec une liste toute faite et un itinéraire bien précis. tu n'traînes pas, tu ne zones pas non plus et n'erres sûrement pas entre les rayons. ce supplice, pour toi, prend fin à l'instant même où, goguenard, t'as réuni tout ce dont tu avais besoin dans ton caddie et que tu quittes enfin ces lieux. c'est sans doute la raison pour laquelle, aujourd'hui - comme d'ordinaire -, tu franchis les portes avec le ventre noué. t'as l'impression, depuis le départ d'Orphée, que la foule est plus oppressante que jamais. comme si tu te noyais dans un océan de poissons tous plus dangereux les uns que les autres. alors, rapidement, tu fais le tour des étalages en attrapant ce dont tu as besoin. à chaque article tracé sur ta liste, c'est un peu de soulagement qui se dégage de tes iris pourtant sombres. papier toilette, pâtes, serviettes, condiments, tout y passe mais, surtout, tout se fait en vitesse. c'est lorsque le mot café apparaît sur ta liste que t'as l'sentiment de t'sortir enfin de ce traquenard. plus que ça, et après, tu fileras en caisse, règleras tes courses et quitteras cet endroit - somme toute - infernal. le rayon est à quelque pas, tu fais l'impasse sur les sachets de bonbon qui te font de l'oeil et te concentres sur ton objectif. quand t'arrives face au stand, t'es presque content. tu tends la main.. un instant, c'est tout ce qu'il suffit à la vie pour te ramener à la réalité. une autre main qui frôle la tienne et ce contact, brusque et sans avoir été prévu, te fait reculer aussitôt sur tes jambes.
- pardon. te souffle le jeune homme à qui appartient cette main. ton regard se porte sur le sien et tu le reconnais très vite. trop vite. je crois que c’est la dernière. il annonce en regardant la boîte qui trône sur l'étagère. merde ! est-ce qu'on parle de ton besoin viscéral de routine et d'habitude ? ce café, c'est celui que tu bois depuis l'âge de seize ans. t'y as jamais renoncé. et qu'importe le prix qui flanche parfois, t'as jamais su te défaire de cette marque. aujourd'hui ? non, t'es pas prêt pour ça. Orphée est parti, ton quotidien est déjà renversé.. t'as besoin de ce café. besoin !
- oui, on dirait. tu lui réponds, tranquillement. t'essaies de te montrer cordial mais te retrouver en face d'un politicien - tout du moins, d'un enseignant et d'un fidèle de Laurie - te fait presque froid dans le dos. tu pries pour qu'il ne te reconnaisse pas même si t'es presque sûr qu'il a fait le rapprochement entre ta tenue parfaitement choisie et l'image qui trône derrière les ouvrages que t'as écrit sur le sujet. tu marques une pause, tu restes poli. je suis désolé.. mais.. j'en ai besoin. tu lui glisses, tout en faisant de ton mieux pour ne pas avoir l'air complètement hystérique. la routine, l'habitude, tu peux pas perdre ça. si tu dois arrêter de boire du café, c'est pas l'moment idéal pour commencer. ça va paraître dingue, mais je bois cette marque depuis mon adolescence. tu voulais pas avoir l'air hystérique ? bah bravo !

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