Gales + On rencontre sa destinée souvent par des chemins qu’on prend pour l’éviter

On rencontre sa destinée souvent par des chemins qu’on prend pour l’éviter

I heard that your dreams came true. Guess she gave you things, i didn't give to you. Old friend, why are you so shy ? [...] Never mind, i'll find someone like yo. I wish nothing but the best for you, too. "Don't forget me, " i beg i remember you said. "Sometimes it lasts in love, but sometimes it hurts instead".

J’en ai surmonté des ouragans de douleurs, des tempêtes de souffrances. J’ai dû enterrer mon propre frère, pleurer sur sa tombe, lui dire au revoir, lui dire combien je l’aimais à travers une énorme pierre de marbre, aussi froide et sombre que mon coeur. J’ai dû dire adieu au bonheur que tu m’apportais, laisser s’en aller tout ce qu’il y avait de bon dans ce nous qu’on a construit à la sueur de nos disputes et aux sentiments profonds de nos battements de coeur. J’ai dû te regarder partir alors que mon palpitant, il poussait dans ma cage thoracique, il se battait si fort pour que tu l’entendre respirer pour toi. J’ai perdu un homme que j’aimais, puis un autre. Ils tombent tous, ils s’en vont, sans se retourner. Ils disparaissent avec mes sentiments, ne me laissant que les souvenirs d’un passé que j’ai chéri si tendrement qu’il en a marqué ma chaire. Et toute cette douleur elle vient par vague. Elle disparait aussi vite qu’elle est arrivée. Parfois elle reste plus longtemps que prévu, fait des ravages, fait perler les larmes sur mes joues avant de se retirer. Laissant le calme et le vide m’envahir. Si tu savais à quel point je suis perdue Gabriel. Entre l’envie de te sentir contre moi, raviver chaque recoins de ma mémoire où tu es. Et l’envie de quitter cette pièce avant que tout mon être ne s’embrase. Tu es la flamme incandescente qui dévore mon âme. Je brûle pour toi. Toujours. À jamais. Je la sens la chaleur, au moment où ma main vient se poser contre ton torse, qu’elle entre en contact avec la douceur de ta peau. Mes yeux qui se ferment, pour capter chaque sensation de ce moment. Le touché de ton épiderme, l’odeur de la pièce, les sons qui nous entourent. J’ouvre les yeux pour enregistrer ton visage. Te voir, encore une fois. Avant j’étais celle qui nous dirigeait. Celle qui te montrait, qui t’apprenait. Aujourd’hui je suis aussi perdue que toi. J’erre seule, dans le noir. Aide moi à y voir plus clair, donne moi la définition de ce que je ressens. Est-ce de la nostalgie ? Peut-être. Est-ce de la haine ? Probablement. Est-ce de l’amour ? Putain que oui. Parce que quand je sens ton coeur battre au creux de ma main, je le sens. Cette amour que j’avais mis dans une petite boite. Boite de pandore ouverte, qui laisse s’échapper tous les mots, tous les maux. Tu m’as tellement manqué Gabriel. Une part de moi à l’impression de n’être complète que si tu es là, à mes côtés. L’autre a apprit à vivre sans toi, à composer sans ta présence. Elle s’est faite à la solitude et au vide que tu as laissé à l’intérieur. La femme que je suis, elle te doit en partie ce qu’elle est. Dans un sens tu m’as permis de survivre dans cette jungle. Je suis devenue plus méfiante, plus forte, plus sauvage. Dans un sens tu m’as sauvé la vie. Mais est-ce vraiment une vie quand tu n’y es pas ? Mes yeux ne peuvent plus quitter les tiens. Impossible de regarder ailleurs, je suis tienne à cet instant. Ta main qui presse un peu plus la mienne. La pulpe de mes doigts qui s’enfoncent contre ta chemise, qui te ressens, comme si ta prison de tissu n’était qu’un mirage. Sans m’en rendre compte, mon corps s’avance encore contre le tien. Comme une attraction presque mystique. La gravité diront certains, un moment de connexion ultime diront d’autres.

Peut-être que je voudrais y retourner tu sais ? Dans nos souvenirs. Effacer ces quinze dernières années sans toi et tout recommencer.
Ou alors y aller maintenant. Parce qu’on était différent et que tout était écrit. Mais aujourd’hui, je me demande s’il y aurait une fin. On a été heureux non ? Je veux croire qu’on s’est aimé très fort qu'on ne peut jamais perdre ce genre de sentiment.
Je voudrais y retourner tu sais.

@Gabriel Thompson

Ⓒslytbitch.

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[ on rencontre sa destinée souvent
par des chemins qu’on prend pour l’éviter ]

@Jules Slater-Reid
et après ? qui y-a-t-il ensuite ? que se passe-t-il quand on se noie dans un regard comme tu le fais ? qu'est-ce que ça implique, qu'est-ce que ça signifie ? encore une fois, tu n'sais pas vraiment ce que tu dois tirer de tous les enseignements qu'elle t'a offert, toutes ces années. il y a un fossé qui te sépare aujourd'hui de l'homme que tu étais et de celui que tu es devenu, avec le temps. moins aigri, sans doute, plus ouvert à l'amour même si tu n'sais toujours pas quoi en faire. sur ton annulaire, l'anneau qui marque une promesse et un sermon. celui que tu as fait à Orphée il y a des années déjà mais qui se brise aujourd'hui. et Jules, dans tout ça. qu'est-elle devenu ? quelle est sa place ? tu sens sa main qui se pose sur ta poitrine et quelque chose te renverse, littéralement. tu voudrais pouvoir lui expliquer avec tes propres mots ce que ça signifie mais tu serais incapable de les choisir correctement. t'es doué pour écrire, pas pour parler. alors tu restes là, les yeux plantés dans les siens, tandis que ta main rejoint la sienne et presse un peu plus fort.
et après ?
que reste-t-il vraiment de vous ? de votre histoire ? de votre amour ? que reste-t-il encore à vivre quand tout semble s'être déjà estompé avec le temps ? comme une vieille photographie qui prend l'eau et dont les couleurs jaunissent, doucement. tu te rappelles, tu n'oublies pas. cette mémoire qui représente parfois un fardeau dont tu te débarrasserais bien et qui t'accompagne, pourtant, depuis si longtemps. aucun sourire, aucun mot échangé. juste vos mains liées sur ta poitrine. comme un sermon, encore. mais à quoi bon ? t'as jamais été capable d'embrasser parfaitement la vie qu'on te souhaitait. tu te souviens de tout, tu n'oublieras jamais. la douleur n'est pas ta compagne, tu n'regrettes rien. et dans cet instant précis, perdu entre l'envie d'être un autre homme et d'être à la fois celui que tu as toujours, tu baisses un peu la garde. tu lui laisses entrevoir autre chose. ça dure quelque seconde, c'est fort et intense. et puis, ta main abandonne la sienne pour passer dans tes propres cheveux, tu rougis, malgré toi. le feu qui te brûle un peu partout alors que tu recules d'un pas, à contre coeur sans doute.
- tes.. ils doivent nous attendre, non ? tu dis comme pour briser la magie qui opérait, juste avant. comme pour signifier la fin d'un instant qui te dépasse, qui signifie bien trop d'choses sans que tu n'sois capable d'y mettre les termes exact. tu souris, maladroitement. tu cherches partout autour de toi des réponses qui n'existent pas. t'es perdu, complètement à l'ouest. l'anneau à ton doigt et ton palpitant qui se cognent et se combattent. il y avait Jules, il y avait aussi Orphée. et pourtant, tu ne t'es jamais senti aussi seul qu'en ce moment. c'est donc ça, la solitude ?

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I heard that your dreams came true. Guess she gave you things, i didn't give to you. Old friend, why are you so shy ? [...] Never mind, i'll find someone like yo. I wish nothing but the best for you, too. "Don't forget me, " i beg i remember you said. "Sometimes it lasts in love, but sometimes it hurts instead".

Des milliers de questions qui me submergent, je nage à contre courant, la tête que je tente de maintenir hors de l’eau. Assurément sûr de ce que je ressens habituellement, les ambitions déjà toutes tracées, toi tu viens tout chambouler d’un regard. Il te suffit de planter tes iris dans les miennes, maintenant mon regard, presser ma main un peu plus fort pour tout retourner. Certitudes que tu balaies d’un geste. Je pensais t’avoir oublié. Je pensais que j’avais réussi à cadenasser nos souvenirs, les avoir enfermés dans une boite, ranger dans un coin de ma mémoire. Mais faut croire que refouler à ses limites, que passer à autre chose c’est un concept complètement abstrait que je ne maitrise pas. Je pensais que je ne t’aimais plus, que t’appartenais au passé et que j’avais avancé. Mais la colère que t’as déclenché, la nostalgie, l’attraction.. c’est pas ce qu’on ressent pour un fantôme du passé. Je suis pas perdue dans ce que je ressens, ça devient de plus en plus clair. Je suis perdue parce que je comprends pas pourquoi. Je suis perdue parce que je sais que toi, tu comprends parce que c’est. À la façon dont tu me regardes, je vois bien que j’ai provoqué quelque chose en toi et ça complique tout. Parce que ça veut dire que je ne suis pas rien, que je ne suis pas plus rien. S’il y a une chose que je déteste le plus dans ce monde, c’est l’espoir. Y' a jamais rien de bon à espérer. Il n’y a que souffrance et déception. Je refuse que tu sois ma déception dans cette vie la. Tu as de nombreuses places mais pas celle là. Ma main toujours contre ta poitrine, je suis incapable de m’éloigner de toi. Je n’en ai aucune envie. Je voudrais rester comme ça encore des heures. Mes yeux perdus dans les tiens, je vois le reflet ce que cette chose que je hais, l’espoir. Ça pompe mon énergie, ça me fait vivre les montagnes russes en quelques secondes. Et ça s’arrête quand tu relâches ma main. Je la récupère et la presse immédiatement contre le dossier que je tiens toujours contre ma poitrine. « tes.. ils doivent nous attendre, non ? » je secoue la tête, me souviens qu’on est au bureau, qu’on était censé bosser sur une affaire et qu’on a des milliers de choses à faire. « non. Enfin oui. Je veux dire, si, ils doivent nous attendre. » je te souris doucement, je voudrais te dire que j’ai envie de te revoir, je voudrais te toucher un peu plus longtemps, je voudrais pouvoir continuer à te regarder en silence. Parce que parfois les regards veulent dire tellement plus que des mots. Je souffle un coup, pose ma main sur la poignée et te regarde une dernière fois. Une dernière seconde, espérant que tu m’empêches d’ouvrir la porte. Tu vois comme l’espoir est traitre ? Comme il est plus douloureux qu’autre chose quand on espère de tout son coeur quelque chose qui n’arrive pas ? Je préfère vivre des coups durs purs que passer par le stade de l’espoir et dégringoler d’encore plus haut. Parce que m’élever, c’est ce que tu as toujours fait. D’aussi loin que je me souviens, je me sentais voler avec toi. Voler au dessus des drames de la vie, capable d’entreprendre tout ce que je souhaitais parce que j’étais capable de tout. Tu me faisais me sentir vivante, puissante, invulnérable. Et ce fut la chute.

@Gabriel Thompson

Ⓒslytbitch.

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@Jules Slater-Reid
comme deux câbles qui se retrouvent et relancent la machine. un déclic, simple et efficace. après un long moment d'absence, une longue transition. la traversée d'un brouillard épais dans lequel t'as cru te perdre, juste une seconde. sa main sur ta poitrine, la chair de ses doigts sous les tiens et cette chaleur qui t'enivre. et puis..
CLIC
tout redémarre. la machine reprend vie, les rouages se remettent à tourner et tu recules dans un geste logique. ton regard qui change, aussi. l'atmosphère qui se tend à nouveau et tout revient à la normal. un balbutiement, comme si le grain de sable existait encore et faisait foirer les mouvements et puis, sa réponse, hésitante :
non. enfin oui. je veux dire, si, ils doivent nous attendre. tu la regardes alors avec une tendresse que tu n'saisis pas vraiment, comme si elle venait d'entrer à nouveau dans ta vie, dans tes circuits. ton esprit s'agite, bouillonne. quand elle s'approche de la porte et qu'elle te lance un dernier regard, t'as le sentiment que quelque chose doit se passer, doit se produire sans réussir à y mettre les termes. tu te tais, ne dis rien, ne bronches pas. face à l'inconnu, tu restes muet, c'est plus simple. c'est une défense comme une autre. pour t'éviter les erreurs de jugement. elle semble presque déçue mais appuie finalement sur la poignée. la porte s'ouvre. le brouillard disparait complètement et tout revient à la normal. tu souris, alors, machinalement. ton corps reprend sa marche, tes jambes avancent et dans un mouvement lent et long, tu passes devant elle.
- ne les faisons pas attendre plus longtemps. tu dis, formellement. tu réajustes le noeud de ta cravate et t'engouffres dans la porte. sans l'savoir, une empreinte vient de s'dessiner sur la longue histoire de ta vie. comme une marque, indicible. tu ne le réalises pas encore, mais Jules vient de réintégrer ton existence d'une manière qui pourrait avoir l'air aussi douce que pathétique mais qui, à ton échelle, représente sans doute l'impossible. tu lui esquisses un dernier sourire avant de disparaître dans le couloir. ensemble, vous rejoignez le reste de l'équipe pour un débrief' solide de l'affaire en cours. tu feras ton maximum pour les aider, sans pour autant réussir à supprimer cette petite tâche de brouillard qui résiste à la lumière de ton esprit affuté et aiguisé. comme une goutte pixellisée qui te hantera jusqu'à ton domicile. tu n'y comprendras pas grand chose et pourtant, tu feras ton maximum pour l'oublier et ne plus y penser. machinalement, et par habitude, tu y parviendras.. jusqu'à la revoir quelques jours plus tard lors d'une soirée caritative pour la fête des amoureux.

THE END.

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