the calm before the storm / jolia.

[ the calm before the storm ]

@celia dunne
Vêtu de son costard Prince de Galles, une fine mallette dans la main gauche, Jonah Thompson arpentait les rues de la ville de NOLA avec maîtrise et élégance. Le soleil dardait ses derniers rayons sur l’immense ville où l’effervescence commençait tout juste à se muer. Le trottoir était piétiné de passants pressés quittant leur travail pour rentrer chez eux : c’était l’heure de pointe. Aucun sempiternel costume pour le jeune homme, sa place de conseiller ne l’obligeant pas à tomber dans l’éternelle routine lassante et harassante du métro boulot dodo, il se délectait de pouvoir vêtir quelque chose de nouveau chaque jour sur ses épaules. Il héla un taxi vide qui s’arrêta sur le côté pour accueillir son chic client. Jonah entra sans attendre et indiqua aussitôt la direction à prendre au conducteur avec le ton d’un homme pressé. « Garden District, Poydras St. » L’envie de rejoindre sa dame se faisait pressante, mais il avait un dernier truc à régler là-bas avant de rentrer.

* * *

Jonah quitta le Masquerade Club plus tard que prévu. En sortant de l’établissement, il se rendit compte que la nuit noire était belle et bien tombée. Les milliers d’étoiles dans le ciel formaient un manteau noir parsemé de tâches blanches avec, en son centre, un immense croissant. La lune. Il poussa un profond soupir de fatigue avec l’espoir que Celia l’avait attendu pour manger. Il n’était pas encore suffisamment tard pour qu’elle ait décidé d’abandonner, mais pas suffisamment tôt pour se dire qu’il eu une douce journée. Cette fois-ci, en attrapant un taxi jaune à la volée, il lui indiqua une nouvelle destination. « Warehouse District, 249. » Tout le long du trajet, l’homme d’affaires resta plongé dans ses pensées. Il remarqua que le conducteur lui jetait sans cesse des regards nerveux, désireux sûrement de faire la conversation, intrigué sûrement de voir un homme si bien sapé quitter le Nightclub. Que venait-il y faire, pourquoi avoir quitté si tôt la fête ? Mais Jonah décida de l’ignorer.
Arrivé chez lui, il gratifia l’homme d’un généreux pourboire avant de s’en aller, avec un doux sourire sur le visage qui voulait dire « Surtout, ne retenez pas mon adresse. »

Il rentra au loft fatigué mais heureux et pressé de voir sa magnifique princesse. « C’est moi ! » indiqua-t-il, préventif. Avec la double-vie qu’il menait, il n’était jamais à l’abri d’une mauvaise surprise en rentrant chez li. Chaque fois qu’il passait le pas de la porte, il craignait de la retrouver, un gun sur la tempe, menacée par un gros malin. Il déposa sa malette, enleva délicatement ses chaussures, défit sa cravate, enleva son manteau de costume et la veste qu’il portait avant de se diriger vers le salon, une appréhension au creux de l’estomac. Elle s’envola néanmoins aussitôt dès qu’elle découvrit sa belle blonde plus en sécurité que jamais. Il s’approcha d’elle avec un immense sourire et attrapa son visage pour l’embrasser tendrement. « Dis-moi que tu m’as attendu pour manger. »

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w/ @jonah thompson
Assise au même endroit, sur la même chaise, depuis des heures, toute son attention était portée sur l’homme au costard immaculé, puant l’exubérance, expliquant quelque chose, ses mots envoûtants, les esprits des plus faibles. Celia ne se laissait pas berner par ce dernier, par sa voix autoritaire et des mots ne possédant pas la force nécessaire pour la faire flancher. Si elle lui donnait l’impression de l’écouter d’une oreille attentive, son attention, elle, était ailleurs, se baladant dans un monde nouveau, voir même imaginaire. Sur un plateau d’argent, Celia lui donnait cette satisfaction imaginaire qu’était d’avoir un enfant Dunne travaillant dans ses rangs, lui apportant, par la même occasion, la reconnaissance et le respect que le nom Dunne infligeait d’une façon ou d’une autre. Il avait cette chance, sans savoir, si tôt ou tard, cette chance s’envolerait d’un seul coup. Un jour, son père lui avait dit, qu’elle le remplacerait. Un jour, elle serait celle, perchée sur ses escarpins, qui envoûterait, de sa voix, leurs esprits à ces derniers. Un chemin tracé depuis des années. Celia ne s’était jamais imaginé à cet endroit, l’idée en elle-même ne lui plaisait pas à la Dunne. Elle qui rêvait de plus, de prendre son envol et de s’échapper de cette cage dorée où son père l’avait, à sa naissance, enfermée, lui promettant le monde entier. L’assurant, qu’éventuellement, le monde serait à ses pieds. À leurs pieds, à eux, les Dunne. Une reconnaissance absolue. Certaines fois, Celia jetait un coup d’œil à sa montre, s’apercevant que les minutes s’écoulaient plus rapidement qu’elle l’imaginait. Des heures ici, coincé entre deux êtres humains, sans posséder la chance de s’en échapper. Des heures à écouter des voix s’élever dans les airs, des questions posées, ces mêmes questions répondues avec un degré d’arrogance, ce qui avait agacé Celia. Si son écoute ne durait pas bien longtemps, elle remarquait toujours le ton employé, trop observatrice. À sa sortie de la salle de réunion, les rayons du soleil n’étaient plus, s’étant fait remplacer par cette couverture noircie, signifiant que la journée était terminée, et ce, depuis des heures maintenant. Les humains étaient passés à la routine du soir. Pour certains, c’était de coucher les enfants, pour d’autres, c’était de s’attarder à autre chose, de se préparer à une soirée quelconque. Pour Celia, c’était de se rendre chez elle, dans le silence de sa voiture. Empruntant le même trajet que ce matin. C’était sa routine à Celia. Un appartement vide et plongé dans le noir, s’empressant d’allumer les lumières sur son passage. Accoudée sur le comptoir de la cuisine, Celia s’attardait à sa boîte courriel, incapable de délaisser celle-ci plus de deux heures, ses oreilles captant le son qui lui signifiait l’arrivée de Jonah, confirmé par sa voix quelques secondes plus tôt, ses mains posées sur son torse, petite figure fragile face à lui. « Oui… Je viens d’arriver, la réunion a duré plus longtemps que prévu. » Répondait-elle, lui offrant un sourire, appréciant cette proximité entre eux. Il y avait quelque chose de rassurant lorsque son regard se posait sur Jonah, lorsqu’il était près d’elle. « Tu veux commander un truc ? Je ne suis pas d’humeur à cuisiner et je sais que toi non plus. » Son corps entier réclamant un bain moussant pour décompresser de cette journée banale. « Dit, quand tu rentrais, est-ce que tu as vu un truc bizarre à l’extérieur de l’immeuble ? » S’enquiert-elle, son regard se plongeant dans le sien.

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@celia dunne
C’est quand elle se presse contre son torse qu’il ressent tout l’amour qu’il a pour elle. Il pourrait lui embrasser tout ce doux petit visage à croquer, l’aimer jusqu’à la fin de ses jours, se perdre des heures durant dans ce regard noisette. Il y avait dans ses yeux autant de douceur qu’il n’a jamais pu en trouver dans n’importe femme - si ce n’est chez sa mère ou sa soeur, mais la famille n’entre pas en ligne de compte. Il aura mis énormément de temps à s’accrocher à ce petit bout de femme, à cet âme immense, à ce charme intense. Le temps qu’il apprenne à lui faire confiance, qu’il fasse son deuil et qu’il parvienne enfin à voir qu’elle lui plaisait. Elle avait eu raison de son coeur. avant même qu’il ne puisse s’en rendre compte. Celia était sienne, mais pas toute entière. Pas tout à fait. Il savait qu’elle était sa possession, sa dame, sa princesse. Mais elle était encore aux mains de son père, aux mains des Dunne. Un jour pourtant, il le sentait au fond de ses entrailles, il ferait d’elle sa femme. Elle lui dirait oui. Et elle prendra son nom. Elle deviendra Thompson. Et elle serait alors totalement sienne, de la tête aux pieds jusqu’au fond de ses entrailles.

Il passa sa main dans ses doux cheveux, petite fleur fragile. Sa peau délicate l’appelait, le happait. Il était chanceux de l’avoir simplement pour lui, il le savait. « Oh, la journée a été longue pour toi aussi alors. » Avec un sourire complètement attiré par ses lèvres. Il s’approcha de son oreille pour lui murmurer quelques mots. « Qu’est-ce que tu dirais d’un bon bain chaud à deux et on commande après ? » Il avait terriblement besoin de déstresser après la journée qu’il avait passé, prendre du bon temps avec sa femme - il aimait à l’appeler ainsi, la voyant déjà sienne, un lien scellé par les lois du mariage. Lorsqu’il découvrit l’inquiétude peindre son visage, l’idée du bain s’envola aussitôt et il craignit pour la sécurité de sa belle. Était-elle en danger par sa faute, dans leur propre maison ? « Non, rien. Tu as cru voir une ombre, quelqu’un ? Tu sais que tu es en sécurité ici, Celia ? Avec moi. Je suis là. » lâcha-t-il avant de lui embrasser le front. Jonah savait qu’il avait de nombreux ennemis capable d’être assez stupide pour vouloir s’attaquer à ceux qu’ils aiment. C’était peut-être son seul défaut : l’amour le rendait terriblement vulnérable.

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w/ @jonah thompson
Elle n’y avait pas cru, Celia, à l’idée de retomber en amour. Bien des années avant l’arrivée de Jonah dans sa vie, elle avait senti son palpitant se fermer à double tour, ne laissant plus la chance aux hommes de l’atteindre, plongeant son nez dans les bouquins de droit, ses études dans ce domaine devenant une priorité. Pour elle et pour son père. Toujours dans cette fameuse quête de l’entendre lui dire qu’il était fier d’elle. Puis, Jonah était apparu de nul part, chamboulant son existence d’un seul et simple regard. À son grand étonnement, l’approbation s’était fait ressentir dans le comportement de son père, lui le grand juge de sa vie personnelle. Sa fin digne de Disney, qu’elle considérait mériter, Celia se disait qu’elle y touchait du bout des doigts. Qu’un jour, elle serait celle dans une magnifique robe de mariée, au bras de son père, marchant le long d’une allée. Qu’elle ne serait plus une invitée quelconque à un mariage, rêvant de ce jour parce que malgré toute son indépendance, Celia possédait toujours ce rêve de petite fillette. Elle désirait plus que tout une fin heureuse. Après tout, on lui rappelait constamment que c’était ce qui manquait à son existence. Ça et des enfants. Trois ans plus tard et ils partageaient une vie. Auprès de lui, Celia entre de bonnes mains. Son souffle près de son oreille l’avait chatouillé tandis qu’elle affichait une expression faussement surprise. Jonah était bien l’une des seules personnes de son entourage à ne pas croire son rôle de vierge immaculée et avec cause, si on lui demandait à Celia. « Jonah ou l’homme qui sait parler directement à mon cœur. » Répondait-elle avec un sourire avant de constater ce changement s’effectuer dans son ton et ses gestes. Comme à l’habitude, il était là pour lui rappeler qu’auprès de lui, elle était en sécurité et ça, Celia le savait. Depuis le début. « Oh, tu sais, c’est peut-être un chien errant aussi. J’ai entendu les voisins mentionner qu’il y en avait un qui traînait dans les parages dernièrement… Imagine qu’on l’adopte, ce serait bien non ? » C’était sa tentative de le rassurer à son tour comme lui faisait en la rapprochant de lui, protégeant son corps frêle. Sa main qui allait caresser sa joue, elle lui souriait, Celia. « Je sais que je suis en sécurité ici, tu t’es assuré de ce détail, Jonah. » Répliquait Celia, lui offrant un baiser furtif, n’éloignant tout de même pas son visage du sien. « Alors, ce bain ? » Un murmure contre ces lèvres, une invitation mise à l’exécution lorsque sa main s’emparait de la sienne, les guidant à travers le loft.

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@celia dunne
Ils avaient pris le temps, l’un et l’autre. Ils avaient fermé les portes au monde qui les entourent pour ne plus souffrir d’un être qui détruirait tout sur son passage à la manière d’une tempête tropicale. Ils avaient ce point crucial en commun, celui de ne pas précipiter les choses de peur de ne pas voir le gouffre s’ouvrir sous leurs pieds. Ils avaient progressé dans cette relation comme s’ils marchaient sur des charbons ardents et les voilà qui filaient un amour parfait depuis trois belles années. Certes, ils étaient tous les deux beaucoup occupés par leur travail, traîné ici et là, toujours loin des yeux, mais toujours près du coeur. Il ne se passait pas un seul instant sans qu’il ne pense à sa princesse. Il la connaissait du bout des doigts comme elle pensait le connaître. Mensonge unique capable de bouleverser à nouveau son existence. Seulement, il savait que si elle finissait par être au courant de ses agissements, la jeune femme lui retournerait une claque et le chasserait d’un coup de pied au cul. Il pourrait courir, hurler, lui chanter la sérénade ou chercher à l’obliger à quoique que ce soit, Celia était une femme à la volonté de fer. Elle aimait oui, mais on sait tous que la limite entre l’amour et la haine est terriblement infime. Il sourit, terriblement accroché à son charme dévorant. « L’adopter ? » Jonah était particulièrement dubitatif à cette idée. Il baissa le regard, cherchant ses mots, rassemblant ses idées. « Je vais y réfléchir. » conclut-il. Un cabot, dans la maison ? Tant qu’il avait pas une tête de rat, peut-être bien qu’il pourra être utile et protéger sa maîtresse quand le maître est absent. Les risques de ses affaires illégales font de sa belle une personne vulnérable qu’il ne pourra pas protéger en toute circonstance. Il se laisse guider dans la salle de bains et détache sa main massive de ses doigts fuselés pour laisser couler l’eau. Il se tourne vers elle et plonge son regard dans le sien. Sa main descend le long de son cou, caresse ses épaules, repasse dans ses cheveux blonds délicats. Il se délecte de sa beauté, la dévore seulement des yeux comme un diamant précieux qu’on refuse de briser en posant ses mains dessus. Il ne fait que frôler son amour et enleva complètement sa cravate qu’il avait simplement défait. Elle tombe par terre et elle sera évidemment rapidement rejointe par ses autres affaires. Mais pour le moment, la délicatesse guide davantage leurs gestes. Il commence à défaire les premiers boutons de sa chemise blanche immaculée et sent sur ses lèvres une très légère sensation se manifester : l’envie.

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w/ @jonah thompson
L’instant d’une nuit, elle voulait que ce soit le monde entier contre eux. Qu’ils oublient le monde extérieur. Qu’ils partagent un instant, crée de nouveaux souvenirs. Elle ne voulait pas penser à sa famille, à son travail, aux dossiers qui patientaient sur le coin de son bureau, aux criminels qui attendaient d’être défendus pour retrouver une liberté écourtée pour x raisons. Pour une nuit, Celia désirait laisser tomber son masque, cette illusion projetée où elle devait, en permanence, jouer la femme parfaite, abandonnant ce dernier au sol, l’instant de quelques heures dans le simple but de caresser du bout des doigts, cette liberté dont les autres semblaient toujours profiter. Attentive aux mouvements de Jonah, elle l’examinait, sourire en coin. Dans ses bras, elle avait désiré oublier les maux du passé et elle y était parvenue, à son grand plus bonheur. « Promets-moi une simple et petite chose Jonah, on oublie le monde extérieur pour une nuit d’accord ? Que toi et moi, ce soir. » Parce que demain, ce ne sera plus le cas, mon amour. S’approchant de lui, diminuant l’espace entre eux, sans le toucher pourtant bien que le désir y était. Dans ses bras, elle s’était laissé aller. Dans ses souffles, elle s’était perdue. S’ouvrant à lui, lui permettant de capturer son cœur et d’en faire ce que lui, Jonah Thompson, désirait, espérant qu’il ne le piétine pas parce que même s’il lui avait prouvé, à de nombreuses occasions, que cela n’arriverait pas, la vie avait une drôle de façon de faire les choses. Une vie parfaite n’était jamais à l’abri d’un malheur quelconque et ce fait était ce qui terrifiait la Dunne. « Tu veux bien me dézipper ? S’il te plaît. » Sa voix n’était qu’un murmure dans cette pièce trop grande, comme si ses mots n’était qu’un secret qu’une autre personne n’était pas supposé entendre. Ce même murmure de sa voix voyageant l’écart entre eux tandis que son corps entier fit un tour sur place, lui tournant le dos tandis qu’elle retirait cette anneau, promesse brisée depuis des années comme bien d’autres. Un acte que Celia continuait, malgré tout, à jouer devant ses parents et le monde entier. Malgré la familiarité existante entre Jonah et elle, Celia demandait toujours poliment parce qu’ainsi avait-elle été éduquée, gentille petite fille. Patientant gentiment qu’il s’exécute, son corps ressentant cette irrésistible envie de sentir ses mains sur sa peau comme si cela serait la dernière fois.

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@celia dunne
Il y a toujours eu que l’amour entre ces deux êtres. Un amour digne d’un conte de fées, un amour auquel il n’avait pas cru au début mais qui s’était progressivement inscrit dans sa chair jusqu’à faire battre terriblement fort son myocarde chaque fois qu’il voyait débarquer cette chevelure blonde, chaque fois qu’il croisait son regard azuré et la douceur de son visage. L’électricité de leurs êtres lorsque les doigts frôlaient l’épiderme tendre de l’autre. Une folie destructrice qui l’avait fait plonger dans un cercle aussi vicieux que vertueux. Pour elle, il avait toujours eu la volonté d’être un homme meilleur. Pendant un temps, il s’était même doucement éloigné de la criminalité dans laquelle il était tombé. Mais petit à petit, le côté sombre de son âme l’avait à nouveau attiré dans la corruption avant même qu’il ne s’en rende compte. Il avait essayé de laisser sa place mais il savait que maintenant qu’il était tombé dedans, il lui était désormais impossible de tout abandonner d’un seul coup. Pas comme ça. Puis, Jonah, il aimait bien trop le pouvoir, d’une folie héréditaire dont il ne parvenait à se détacher. Jonah n’était pas alcoolique ni drogué mais complètement accro au pouvoir et peut-être bien aux jeux d’argent par la même occasion. Mais il avait cette chance que Celia ne l’empêche pas de s’amuser à jouer aux cartes, à perdre un peu d’argent - c’était surtout parce qu’il ne s’y ruinait pas qu’elle l’acceptait, sûrement. Il se retrouva transporté aussitôt par sa voix douce et silencieuse au milieu de l’espace promis par les deux êtres terriblement et follement liés. « Mmh, c’est une requête intéressante. » Il se toucha la barbe pour faire mine de réfléchir. « J’hésite. Voudrais-tu donc, madame Dunne, future madame Thompson, que je fasse de toi le centre de mon attention et de mon monde pour une soirée unique ? Tout dépend de ce que tu me proposes en retour. » lança-t-il avec un clin d'œil, jouant sur les négociations comme un conseiller financier. Un sourire sincère s’afficha sur ses lèvres et cet éternel air taquin avec cette légère position de supériorité qu’il aimait tant posséder. L’espace entre eux diminua soudainement et leur souffle se mélangeaient tandis que leurs yeux s’absorbaient. Puis elle brisa ce contact en se retournant pour qu’il s’occupe de laisser glisser sa tenue le long de son corps. Il prit néanmoins tout son temps - ils en avaient, ce soir - pour profiter indéfiniment de ce moment hors du temps. L’une de ses mains dégagea d’abord ses cheveux blonds de sa nuque et il laissa ses doigts frôler son épiderme sans jamais véritablement le toucher. Il défit la fermeture de sa robe délicatement et laissa finalement sa main se poser sur son épaule, véritable contact établi cette fois-ci. Et tendrement, il déposa ses lèvres sur son cou dégagé, sa main continuant de glisser le long de son bras avant de se poser sur ses hanches délicates. « Ce soir, tu es mienne. » murmura-t-il à son oreille.

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w/ @jonah thompson
Ça lui avait pris du temps à Celia d’apprendre à aimer, à nouveau, son corps. Ça lui avait pris du temps aussi avant de laisser les mains d’un homme sur sa peau à la suite de son attaque. Elle avait eu de la difficulté, s’était rétractée à plusieurs reprises avant de lâcher prise. L’ascension avait été douloureuse. S’imposant un silence absolu, faisant promettre à ses collègues d’oublier cet incident et parfois, Celia savait que lorsqu’ils la regardaient, ils voyaient l’image de la femme brisée. Pendant de longs mois, elle avait même détesté son reflet dans le miroir, fuyant ceux-ci coûte que coûte, se refusant d’y apparaître fragile et en mauvaise condition. Son épiderme s’était endurci, sa fierté en avait pris un coup. Puis Jonah était apparu, il s’était imposé dans sa vie, bousculant son quotidien, avec son allure de Viking, d’homme dur et malgré cette image qu’il dégageait, Jonah avait fait preuve de douceur au toucher. Comme s’il tenait dans ses mains, un morceau de tissu si rare qu’il était obligatoire d’enfiler des gants pour ne pas laisser de trace qui pourrait tâcher son épiderme, à une époque, impeccable. Son cœur manquant un battement en entendant le fameux future madame Thompson, les sourcils haussés, parce que la bague d’une promesse éternelle, Celia l’attendait comme un enfant excité par la fée des dents et ils savaient, tous les deux, que ses parents, à Celia, également. Si seulement, mon amour. Pourtant, elle savait que ce n’était que des mots. Qu’ils n’étaient peut-être pas au même endroit dans la vie et ça, Celia essayait de s’y accommoder, en se disant qu’un jour arriverait. « Tu veux négocier avec moi ? Tu sais que c’est ce que je fais tous les jours, pas vrai ? » Elle le taquinait, Celia, comme lui l’avait fait à l’instant, son sourcil arqué, prête à sortir les meilleurs arguments possibles pour le convaincre, sachant que cela ne serait d’aucune utilité. Dos à lui, Celia patientait gentiment, loin d’être pressé que ce moment se termine. Elle voulait en profiter au maximum, désirant s’en souvenir pour l’éternité de ce moment juste au cas où il lui filerait entre les doigts. Celia de toute sa peau frissonnant au contact de Jonah, ses traits s’étirant à ses mots. Elle était sienne pour l’éternité, peu importe. « Seulement ce soir ? » Questionnait-elle, virevoltant sur place afin de lui faire face, la tête penchée, ancrant ses iris dans les siens, s’y perdant un instant. « Autant en profiter, alors. » Que Celia murmurait près de son visage, lui volant un baiser, reculant afin de plonger son corps dans l’eau chaude. « Alors, monsieur Thompson, on me rejoint bientôt ou on est trop terrifié ? » Piquant là où ça devait faire mal.

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@celia dunne
Celia, c’était une tendresse incroyable, une douceur qui plonge sans attendre dans un paradis nuageux où tout semble beau et rose. En trois ans de relation, les disputes arrivaient forcément mais elles étaient rares et jamais aussi violentes qui celles qu’il avait pu vivre. Il n’y avait qu’elle, au monde, qu’il ne manipulait pas. Qu’elle avec qui il était complètement honnête et sincère - en oubliant son activité officieuse. Ça changeait terriblement de l’homme qu’il était, de l’homme qu’il fut. Elle avait fait de lui un autre genre d’humain simplement par sa présence. Elle s’était glissée au milieu de sa vie et l’avait élevé comme un pilier au-dessus des montagnes, au-dessus des nuages, avec le risque qu’elle soit les ailes d’Icare. Avec le risque qu’il se crame en montant peut-être un peu trop haut et ne se relève pas de sa chute. Pendant longtemps, il avait été plongé dans un profond dilemme. Il avait hésité à être franc dès le début mais l’histoire avait été tellement belle qu’il avait gardé le silence - parce que mine de rien, à l’époque, Jonah s’accrochait déjà à ses yeux de biche, à l’élégance de ses pas, à la grâce du cygne qui faisait d’elle la femme qu’elle était. La femme qu’il aimait. « N’oublie pas non plus que tu es devant le meilleur négociateur de NOLA. » lui répondit-il, taquin, un immense sourire fendant son visage. Jonah la savait : en cas de mariage et de divorce, le pouvoir de négociation des deux individus rendrait l’affaire terrible et douloureuse. C’était d’ailleurs pour cela qu’il avait encore eu du mal à poser le genou au sol. Il se délectait de l’épiderme de son dos mais se laissait perdre encore plus rapidement dans les orbes de la demoiselle. « Au moins pour ce soir. » rectifia-t-il. « Pour le reste, ça dépend que de toi. » Et ça voulait tout et rien dire, ça éveillait la curiosité et c’était voulu. « Vaut mieux que tu profites de moi comme si c’était le dernier jour, chaque fois qu’on se voit. Tu sais ce qu’on dit, il faut “ cueillir le jour ”. » lâche-t-il en la regardant lui filer entre les mains comme un poisson fraîchement attrapé, se glisser gracieusement dans l’eau. La lueur de défi dans ses yeux révèle aussitôt le compétiteur qu’il est, celui qu’elle avait appelé avec quelques mots envolés. « Moi ? Terrifié ? Je me ris du danger ! C’est certainement pas lui qui arrivera à me mettre à terre. » Il la regarde pendant un moment sans bouger, un léger sourire aux lèvres, inscrivant son visage dans son crâne, le gravant à la pioche dans le marbre avant de reporter son attention sur les vêtements qui trônent encore sur ses épaules. Il laisse son regard passer de ses orbes à ce qu’il porte encore, plusieurs fois, comme pour dire « et moi alors ? »

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w/ @jonah thompson
Une vie parfaite. Voilà ce que les gens pensaient en la regardant Celia. Qu’elle l’était. Que sa famille entière l’était. Que sa relation l’était. Que tout ce qu’elle touchait était parfait. Pour la plupart, des mascarades. Il n’y avait que sa relation qui l’était réellement, au final, à ses yeux. Le reste était des mensonges qu’on racontait pour maintenir cette image. Jonah était parfait, avait réussi à obtenir l’approbation de son père. Celia, elle savait, qu’à n’importe quel moment, il donnerait son approbation à Jonah pour lui demander sa main. Elle le savait. Trois ans plus tard, ils patientaient tous, apprenaient toujours à se connaître. Du moins, Celia en apprenait de son côté, elle s’étant dévoilée complètement et rapidement, Jonah étant dans la capacité de la lire comme un livre ouvert. Elle ne possédait pas de secrets, Celia. Mince sourire aux lèvres en réponse à ses propos et ce sourire fendant qu’il affichait, un sourire qui aurait agacé une autre personne, mais pas elle. Non, pas Celia parce que l’habitude de le voir ce sourire sur le visage de tous les hommes que son chemin croisait. « Je ne l’oublie pas, je t’assure. » Il lui était impossible d’oublier son succès dans son domaine. Comme il ne pouvait pas oublier le succès dans le monde juridique. Deux univers différents tout en possédant une ressemblance dans la négociation. « Tu comptes me quitter après ce soir, c’est ça ? Je souhaite bonne chance à la pauvre femme qui me suivra, je suis irremplaçable, ne l’oublie pas. » Elle lui offrit un clin d’œil, son rire les enveloppant. Sa confiance était l’une des qualités que Celia appréciait chez Jonah. « Besoin d’aide ? » Interrogeait Celia, sa tête pivotant pour le regarder, sourire en coin alors qu’elle, elle était bien, plongée dans l’eau chaude. Ses muscles ce relaxants un peu plus à chaque seconde qui s’écoulait. Finalement, sans pudeur, son corps s’émergeait de l’eau, quittant cette chaleur, ses pas se dirigeant vers lui et sans gêne, sans prétendre être une vierge immaculée désormais, se positionnant face à lui, Celia se chargeait de lui retirer sa chemise, le bout de ses doigts caressant sa peau, descendant doucement pour laisser ses mains s’occuper de sa ceinture, la laissant tomber au sol. Puis l’arrêt total de sa part, à Celia, ses doigts, malgré tout, restant accrochés à son pantalon pour ensuite reprendre sa tâche de lui retirer ce qui l’empêchait de le rejoindre dans cette baignoire, sans perdre cette douceur qui lui était propre, lui offrant des mouvements lents. « Satisfait ? » Ce n’était pas une réelle question. Elle le voyait dans son regard qu’il était satisfait. Elle le savait Celia. « Maintenant, tu peux me rejoindre, détendre ces mucles tendus. » Ajoutait-elle, reculant, créant une distance entre eux qui ne lui plaisait pas, préférant être près de lui. Pour être sienne, ce soir.

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@celia dunne
Se perdre dans ses yeux, c’est ce qu’il faisait sûrement le mieux après l’aimer de tout son être. En la rencontrant pour la première fois, Jonah ne s’était jamais imaginé tomber si rapidement et si facilement pour elle après la rupture difficile de laquelle il émergeait. Plus que tout, il n’avait pas eu envie de tomber pour elle, se rendant compte qu’en l’aimant, il allait tout de même devoir lui cacher la part sombre de son être, de peur qu’elle ne la découvre et l’envoie balader d’un revers de la main. Pour la première fois de sa vie sûrement, Jonah avait eu peur de quelque chose : perdre la perle rare à laquelle il était en train de s’accrocher, conscient au fond de lui que beaucoup de requins tournaient dangereusement autour d’elle. La concurrence rude l’avait poussé à jouer les hommes parfaits tout en cachant une double identité qu’elle ne soupçonnait même pas. Trois ans maintenant qu’il lui mentait presque ouvertement, trois ans qu’il avait terriblement peur. Un truc aux tripes qui le ronge sans arrêt. Celle de la perdre, d’une quelconque façon. Parce qu'au-delà de la perdre par le mensonge, il savait aussi qu’en se mettant avec elle, il la mettait en danger. En se mariant avec, la laissant dans l’ignorance, il était persuadé que cela ferait d’elle une cible facile automatiquement. Bloqué au sein de deux situations terriblement désastreuses, il avait choisi de se taire, cherchant encore le bon moment pour lui dévoiler. Mais, en vérité, moins elle savait, moins elle avait d’informations à dévoiler. « Mmh, je tâcherai de m’en rappeler. C’est sûr qu’aucune autre femme ne doit t’arriver à la cheville. » lança-t-il d’un ton ironique en levant les yeux au ciel, s’amusant un peu. « Je serais pas contre. » répondit-il, continuant de scruter tous les habits encore sur ses épaules. Ses yeux se perdent et son coeur chavire lorsqu’elle la voit émerger de l’eau comme la plus sublime des princesses. « Faut dire que parfois, je redeviens un peu un enfant quand je suis avec toi et j’ai besoin que tu t’occupes de moi. » Un petit sourire aux lèvres, il sent ses muscles se détendre et l’envie grimper doucement en lui tandis qu’elle le déshabille délicatement, prenant tout son temps, caressant son épiderme frissonnant sous ses doigts de déesse. Son sourire s’étendit largement tandis qu’il se retrouvait maintenant dénudé. Alors qu’elle instaurait une nouvelle distance enivrante entre eux, Jonah s’approcha d’elle, l’allure aussi dangereuse que tentante avant de passer devant elle pour entrer dans l’eau. Une fois installé, il déposa un regard satisfait sur elle et tandis sa main pour l’aider à enjamber la baignoire, prêt à l’enlacer.

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w/ @jonah thompson
Cette proximité entre eux, Celia ne voulait pas qu’elle cesse, en voulant toujours plus parce qu’avant Jonah, Celia n’avait eu qu’une relation sérieuse, qu’un grand amour et à un certain moment, peut-être avait abandonné l’idée de trouver le grand amour. De trouver son âme sœur. Jonah, elle ne regrettait pas leur histoire. Elle ne regrettait pas de lui avoir ouvert son cœur, les portes de son existence. De l’avoir présenté à ses parents, le présentant comme s’il était ce fameux chevalier venu la sauver parce qu’au fond, peut-être, était-ce qui était arrivé, la retirant d’un ennui mortel. D’une vie simple et sans amour tandis que tout le monde autour d’elle trouvait l’amour, tandis que son premier amour vivait sa vie, heureux comme il le méritait. Et Jonah avait ce côté mystérieux qui la faisait fondre, si elle devait être honnête. Ce qu’elle aimait par-dessus, c’était la sécurité que Jonah lui apportait sur une base régulière, l’acceptant comme elle était. Une Celia a deux visages. L’une parfaite et l’autre imparfaite, terrifiée de la déception. Il ne la jugeait pas de prétendre être une autre personne en compagnie de ses parents ou des gens qu’elle fréquentait depuis sa plus tendre enfance lors des nombreux événements organisés par ses parents. « Aucune femme ne m’arrive à la cheville. » Déclarait-elle d’une voix sérieuse, préférant croire à l’illusion qu’il n’arriverait jamais à la remplacer alors qu’au fond, dès demain, il serait capable de la remplacer sans problème. Une blonde avocate provenant d’une famille aisée, il y en avait des dizaines à la Nouvelle-Orléans. Le perdre lui serait impossible à Celia et préférait ne pas y penser, incertaine de savoir si elle arriverait à se relever d’une nouvelle déception amoureuse. S’occupant de lui retirer les vêtements qu’il lui restait, Celia s’appliquait dans ses mouvements, démontrant une douceur qui lui était connue, sans dire le moindre mot reculant, finalement, le voyant s’approcher d’elle de son énorme carcasse imposante. « Je te préfère largement sous cet habit qu’avec ceux au sol. » Sous ses yeux et son regard satisfait, Celia acceptait la main qu’il lui tendait, son corps se plongeant dans l’eau chaude, son dos allant se coller à son torse, ne voulant pas mettre fin à ce moment. Ses mains caressant la surface de l’eau pour ensuite s’emparer de mousse et souffler sur celle-ci, ne pouvant s’empêcher d’agir comme un enfant un court instant. « Est-ce qu’il y a autre chose que je peux faire afin de satisfaire aux exigences de mon grand enfant ? » Questionnait-elle, avec un sourire en coin qu’il n’était pas en mesure de voir, mais qu’il pouvait facilement imaginer sur les traits de Celia. « Ton confort est ce qui m’importe le plus Jonah, parle avant qu’il ne soit trop tard. » Ajoutait-elle, le visage tourné à la droite, le regardant en coin. Du moins, essayant de capter l’expression sur son visage.

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[ the calm before the storm ]

@celia dunne
L’amour qui s’était emparé de lui quand il avait appris à connaître Celia l’avait tout d’abord terrifié. Terrifié de s’accrocher à une nouvelle femme pour qu’on lui brise le coeur à nouveau : il ne l’aurait pas supporté. Mais devenir l’homme parfait de Celia avait de nombreux avantages le concernant : se rapprocher des Dunne, protéger ses intérêts, se faire valoir, gagner en valeur politique bien qu’il ne soit là que par figure. Jonah souhaitait devenir intouchable, et plus le temps passait, plus il tombait pour elle. En trois années à partager ses jours et ses nuits, Jonah se rendait parfois compte qu’il souffrait de son manque lorsque l’ennui s’amenait, lorsque le danger le frôlait, lorsque la mort le titillait. Celia était devenue la Reine à laquelle il souhaitait passer la bague au doigt pour régner en maître sur la Nouvelle-Orléans. Des courbes qui se dessinent et l’enivrent. Il songea un instant au danger qui rôdait dehors puis ses mots le rappelèrent aussitôt à la réalité. Et devant ses mots, il se tut mais le sourire charmeur sur ses lèvres laissa sous-entendre qu’elle avait raison. Il se voyait mal remplacer, celle qu’il mettait sur un piédestal depuis tant d’années désormais. Les projets fusaient dans sa tête. Ils partageaient déjà un loft ensemble et un jour, elle aurait la bague au doigt. Un jour, elle porterait leur enfant en son sein. Un jour oui, ils fonderaient une famille ensemble et il serait le premier à continuer de faire vivre l’héritage des Thompson. « Oh yeah ? What are you gonna do with this one ? » avec un regard à la fois inquisiteur et captivant. Il laisse son dos venir se coller à son torse et l’enlace un instant, posant son menton piquant sur ses épaules, les embrassant tendrement tandis qu’elle soufflait sur la mousse. Il se recula un peu, déposant ses mains sur les rebords de la baignoire, l’air pensif. « Mmh. Intéressant … mais ta présence est déjà amplement suffisante, princess. » Un jour, tu seras ma Reine. Un jour, je passerais cette bague autour de ton doigt, je te le promets. Mais avant, je dois m’assurer de ton entière sécurité. Il passa sa main dans ses cheveux, admiratif de leur beauté et glissa ses doigts le long de sa colonne vertébrale. « Find the word. » Sur son dos, il se mit à dessiner. B. A. B. Y. Message intentionnel, sujet qu’il avait envie d’évoquer tranquillement au cœur d’un bain, songeant qu’il n’y avait pas plus intime pour parler d’un sujet aussi délicat que celui-ci.

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w/ @jonah thompson
Celia, elle n’offrait pas sa confiance à quiconque qui s’approchait de sa personne, toujours un pied à l’extérieur, au cas où le besoin de s’enfuir se faisait ressentir parce que bien des gens tentaient de pénétrer dans son monde sous les lumières, à la recherche de cette notoriété que ce fameux nom Dunne. Jonah en était peut-être l’exception. Peut-être aveuglément, elle lui avait donné sa confiance sur un plateau en or. Offrant à Jonah un accès privilégié de son monde, les portes s’ouvrant devant lui sans qu’il ait besoin de dire ce fameux mot de passe imaginaire. Parce qu’ils étaient comme la lune et le soleil. Tous les deux, brillant haut dans les airs, à des moments différents d’une journée. Jonah lui permettant l’accès qu’à une partie de son âme, des maux qu’il lui dissimulait dans le simple but de la protéger. La face cachée de la lune. Celia, elle prétendait ne pas remarquer les fois où son regard devenait plus dur, les fois où il semblait être dans un autre monde, préférant se réconforter avec l’idée qu’il ne lui dissimulait rien, qu’elle était en mesure de le lire comme s’il était un livre ouvert, s’accrochant à cette image qu’il lui présentait depuis la première fois que leurs regards s’étaient croisés, lorsque son cerveau s’était permis d’imaginer un futur, avec lui, auprès d’elle, sans lui avoir dit un mot. « Tout en mon pouvoir pour le satisfaire. » Un ton bas, audible que pour eux, parce qu’elle voulait le rendre heureux, s’assurer qu’il reste auprès d’elle pour l’éternité, dans ce cocon où ils se trouvaient actuellement, où ils étaient bien et confortables. Où les soucis du monde extérieur ne les approchaient pas, protéger par cette bulle invisible et impénétrable. Se laissant aller contre son torse, confortable et en sécurité, acceptant l’affection qu’il lui donnait, se réfugiant, par habitude, auprès de cet homme que Celia aimait. Sourire en coin qui se pointait au surnom qu’il lui attribuait, douce mélodie qui sonnait différente que lorsque c’était le patriarche Dunne qui l’employait. Elle était sa princesse, visant, un jour, devenir la reine de son existence comme elle mourrait d’envie de lui donner cette couronne de roi, eux régnant sur le monde, ensemble, main dans la main. « Tu es coincé avec moi pour l’éternité Jonah. » Dans sa tête, c’était définitif, elle resterait à ses côtés jusqu’au bout. Sa peau se délectant de ce contact, un frisson qui lui parcourt l’échine. Elle avait pris le temps de réfléchir tandis qu’un tourbillon se formait à l’intérieur de sa tête, parcelle d’espoir se formant en elle. « Taco ? » Soupçon de moquerie dans la voix, elle jouait la carte de l’innocence, sa tête qui se penchait vers l’arrière, tentant de capter son regard. « Baby ? » Elle l’invitait à développer sur ce sujet, car Celia, ça faisait déjà des années que cette conversation, elle l’avait eu avec elle-même.

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@celia dunne
Depuis les premiers instants, depuis le premier contact visuel, il avait su que ce serait elle. Elle et personne d’autre. Peut-être était-ce pour cela qu’il avait réussi à lui faire confiance plus facilement que d’autres. Peut-être était-ce une des raisons pour laquelle il s’était plus ouvert et qu’il avait renoncé à cette promesse faite à lui-même : ne plus jamais se faire avoir par une femme. Et il avait, inconsciemment, donné son âme pour elle. Il avait suffit qu’elle l’effleure par sa grandeur et sa douceur. Son élégance s’enrobant autour de lui, lui faisant tourner la tête. Elle était parvenue à passer à travers les faibles interstices de son cœur rudement fermé pour arranger sa peine. En sa présence, il avait cessé de maquiller ses larmes intérieures, il s’était ouvert sur sa vie, sur ses relations jusqu’à omettre malgré tout la part la plus sombre de lui. L’obscurité qu’elle ne pourrait supporter, la pénombre qui ferait qu’il la perdrait instantanément et à tout jamais. L’âme étirée en deux, des envies incapables à satisfaire. La crainte constante que son monde bascule comme une épée de Damoclès au-dessus de sa tête. Malgré tout, plongé dans le bain, la douceur de sa peau contre lui, la terreur qui lui nouait l’estomac s’évanouissait. Grande était la force que Celia était capable d’offrir à son œil, dans un mot, un simple regard. « We’ll see. » lui lança-t-il, taquin, comme une promesse pour ce soir. Il l’enlaça tendrement tout en profitant de cette proximité qui les liait. Quand elle lui parlait de l’éternité, il avait souvent envie d’y croire. Il avait envie de s’y voir, une éternité aux côtés de sa bien aimée. Et puis la réalité le rattrapait souvent bien trop rapidement, le déposant brutalement sur terre pour lui faire réaliser qu’un homme comme lui ne connaît jamais l’éternité. Il n’a droit qu’aux risques et aux dangers qui savent le faire vibrer. Parce qu’inlassablement, qu’il cherche à s’en détacher ou non, la partie sombre de son âme le tirera toujours vers la face cachée de la lune. « C’est un honneur de l’être. » lui répondit-il en souriant. Puis, délicatement, il laissa ses doigts glisser sur son épiderme et lorsqu’elle découvrit le mot après une petite blague, il laissa un doux silence s’installer. Il passa ses bras autour d’elle pour attraper de la mousse dans le bain et passa sa tête par-dessus son épaule. Dans un souffle léger, il laissa s’envoler la mousse dans les airs. Il colla son menton contre sa clavicule. « Je sais qu’on a déjà eu rapidement la discussion y’a un bon moment. Je t’avais dit que je voulais qu’on attende. J’ai suffisamment attendu pour ma part. Est-ce tu serais prête, toi ? »

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