@nyx redfield - Ah, pas encore! s’exclame Régine, les bras lui tombant de chaque côté du corps alors qu’elle fixe sa machine à laver. Cette foutue machine qu’elle vient de faire réparer et qui brise à nouveau. C’est à se demander si ce n’est pas la faute du réparateur. Mais non, Régine sait bien que le problème ne vient pas d’un travail mal fait, mais plutôt d’un appareil électroménager qui se fait vieux et qui mériterait d’être remplacé une bonne fois pour toute. Elle le sait bien, en fait, mais elle procrastine depuis plusieurs mois et reporte l’achat à un autre jour. Va falloir se faire à l’idée : c’est le moment d’acheter une laveuse neuve.
Comme elle n’a plus rien à se mettre, Régine se voit dans l’obligation de passer la journée à la buanderie située à quelques coins de rue de chez elle. Tout en soupirant et en maudissant la vieille carcasse de métal, elle remet ses vêtements dans son panier et transfère le tout dans un grand sac de toile avant de quitter son petit appartement. Pas de chance, il pleut. Elle remonte donc rapidement chercher son parapluie et se dirige ensuite tant bien que mal vers la buanderie, le sac sur une épaule et le parapluie dans l’autre main. Je dois avoir l’air de Quasimodo avec ma grosse bosse sur le dos, songe-t-elle, alors que son reflet dans la fenêtre confirme sa pensée. En route, une voiture qui roule un peu trop vite l’éclabousse, ce qui l’énerve encore plus. Déjà que la journée ne se déroule pas comme prévu, Régine vocifère intérieurement contre le chauffeur inattentif.
Enfin, elle arrive à la buanderie, déserte, à part pour une personne assise à une table à qui Régine ne porte aucune attention particulière. Elle choisit la machine à laver la plus proche, la remplit de ses vêtements pâles pour commencer, y ajoute le savon qu’elle achète dans une distributrice puis appuie sur le bouton pour démarrer sa brassée. Dans sa course, la petite Afro-américaine a oublié d’apporter quelque chose pour se distraire pendant qu’elle attend. Elle pourrait sortir pour acheter un livre à la librairie du coin, mais elle a entendu parler d’un voleur de petites culottes qui s’amuse à faire les buanderies, ce qui la fait hésiter à laisser ses vêtements sans surveillance. Elle attrape donc un journal datant de quelques jours qui traîne sur une table et commence à le lire quand, soudainement, tout devient noir et silencieux. Panne de courant.
- Oh c’est pas vrai, manquait plus que ça, marmonne Régine en levant les yeux vers la personne assise tout près, l'air complètement désemparé.
as long as we’re breathing it’s not too late to change your story.
─ léger soupir s’échappant dans les airs, le regard perdu sur l’horizon. pleine vue sur les vitrines donnant sur l’extérieur. il tombe des cordes. tu aurais préféré te retrouver dehors à courir plutôt qu’ici, à faire… tu ne sais même pas ce que tu fais, à vrai dire. perdue dans tes pensées, la mémoire revient à toi. lendemain difficile. tu as peut-être un peu trop bu la nuit dernière. tu as peut-être même débarquée chez elle complètement ivre, oubliant tes peurs sur l’instant, oubliant que tu pouvais être un peu trop brutale. peut-être même, oui, que tu as passé la nuit avec elle, cassé de nombreuses choses dans l’action et lui a avoué que tu ne pouvais passer une journée sans penser à elle. et peut-être… peut-être que tu t’es barrée comme une voleuse avant même que le soleil se lève en prenant conscience de ta connerie. « Nyx ! tu m’écoutes ? », la voix de l’homme se prononce de l’autre côté du combiné. sortant de tes pensées, tu grognes, une main posée contre ton front. « rappelle-moi pourquoi je fais ta lessive ? », tu lui demandes, l’air agacé plus qu’autre chose. « je sais pas… PEUT-ÊTRE PARC’QUE TU AS FOUTU MA BAGNOLE EN L'AIR ?? », il gueule au haut-parleur. maintenant tu te souviens. de ce soir, finalement semblable à bien d’autres. incrustée chez lui, une soirée entre potes à laquelle tu n’étais pas invitée, et quoi de plus normal ? tu es sa patronne après tout. une bière ou deux, puis l’alcool fort à coulé à flots et tout est devenu flou. les regrets, les remords, remontés à la surface. l’envie de la voir, de te faire pardonner pour une petite dispute que vous avez eu dans la journée. une petite dispute, qui pourtant a offert à ton hyperactivité une excuse pour ne se concentrer sur rien. impossible de travailler, impossible de rester en place, impossible de frapper dans un sac de sable sans péter les plombs et te mettre en colère contre toi-même. puis, est venu le moment de la soirée où tu as pris ses clés et emprunté sa voiture pour conduire jusqu’à la maison de famille Auclair. l'absence d'une mère évitant qu'elle te mette à la porte avant que tu ne le fasses toi-même au petit matin. constat des dégâts de la voiture en voulant rentrer, tout l'avant défoncé par une bouche incendie, des pneus crevés…
« - alors déjà.. elle a pas volé donc je l’ai pas foutu en l’air ! et ensuite… ok, j'ai abusé... - t'es une super patronne, Nyx, vraiment… - mais quoi bâtard ?? - T'ES IRRESPONSABLE ET IMMATURE !! », il te lance franchement. il n'a pas tort.. mais tu lui raccroches tout de même au nez. enfant boudeuse, râleuse dans ses moustaches inexistantes. tu remplis la machine, lis le mode d'emploi. tu ne sais même pas comment ça marche cette merde. c'est que tu as toute ta vie vécue dans un manoir, puis dans des hôtels, où on faisait tout ça pour toi. tu désespères, frappe dans la machine avant qu'elle ne se mette enfin en route. puis, une femme entre, ton téléphone sonne à nouveau. tu t'assois, et sans regarder le nom s'afficher décroche en un « QUOI ?! », l'appareil contre ton oreille. quand la voix féminine et déconcerté de la belle Auclair se fait entendre tu la ramène moins large. « R-Rayfa…? », tu déglutit bruyamment avant de lui raccrocher au nez à son tour dans la panique. une peau basané tournée subitement au pâle, puis quand tu prends conscience de ton geste c'est le courant qui se coupe.
« manquait plus que ça.. », tu lâches en cœur avec l'autre personne présente. « on peut pas décuver tranquille ici… ».
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