new year's eve ((dunne's family))

[ new year's eve ]

Un changement d’année, laisser celle qui venait de s’écouler derrière soit pour sauter à pied joint dans la suivante. Callum n’avait pas particulièrement eut une année merdique, plutôt monotone jusqu’au mois de décembre, lorsqu’il avait réalisé que son nouvel employeur n’était autre que son ex, Laurie. Un choc pour le jeune professeur qui ne pensait jamais le revoir et pourtant combien de fois il avait voulu tout laisser pour partir sur un coup de tête et le rejoindre. DC ce n’était pas si loin, dans un milieu qui interpelait l’analyste qui aurait pu s’offrir une meilleure carrière à l’image que ses parents attendaient de lui. Il n’en avait rien fait, la peur au ventre, l’âme souillée par des événements qui le hantaient encore et qui le hanterait sans doute pendant des décennies – voir jusqu’à sa mort. La crainte qu’il l’ait oublié ou l’impossibilité de le voir avec une autre personne. S’il avait refait sa vie, ça aurait été un choc bien trop dur pour le Dunne, qui avait préféré balayer ses rêves pour rester rationnel. Sa place était ici à la Nouvelle-Orléans. Désormais, il savait pourtant des choses comme le fait que son ex était célibataire. Mais à quoi cela l’avancerait ? La crainte de Callum d’être touché à nouveau par un homme restait bien présente, loin de s’évaporer aussi aisément qu’on pourrait le croire. Ce soir pourtant, il n’avait pas à penser à cela. Ce soir, il serait l’homme hétéro que sa famille croyait connaître. Dans le hall d’entré de l’immeuble où résidait ses parents qui possédaient le penthouse, il sortait de son portefeuille un jonc d’argent, le glissant à son doigt pour identifier son célibat. Une honte pour sa famille, un garçon de trente-trois ans qui se trouvaient à toujours être puceau, sans aucune femme pour partager sa vie et aucune progéniture pour faire accroitre le sang des Dunne qui se devait de perdurer. Il appuyait sur le bouton de l’ascenseur indiquant qui allait montrer. Encore une soirée de façade, où il avait dû enfiler son plus beau costard simplement pour éviter de se prendre les critiques cinglantes de sa mère qui referait sans doute trois à quatre fois sa cravate. Quelque chose de si pénible que Callum ne comprenait pas pourquoi il allait encore à cette soirée du réveillon de la nouvelle année. C’était pourtant une fête gigantesque que ses parents organisaient dans leur penthouse. Être invité signifiait qu’on faisait partie de la cour des grands qu’on pouvait se vanter de connaître la famille Dunne. L’ascenseur montait et les portes s’ouvraient sur un homme en noir, baraqué qui le dévisageait. « Votre nom. » Mal à l’aise devant tant de flafla, Cal mordillait sa lèvre inférieure. « Callum Dunne. » L’homme semblait étonné et posant son regard sur le pad qu’il tenait entre ses mains, il opinait du chef en trouvant dans les premiers invités ce fils largement oublié. Il s’écartait du chemin du professeur, lui souhaitant une bonne soirée. Callum lui adressait un sourire, laissant ses oreilles être envahi par une musique assourdissante. Croisant une serveuse, il prenait une flûte de champagne et l’esquive commençait doucement alors qu’il tentait d’éviter ses deux frères ainés et leur femme. Il apercevait sa mère en pleine discussion avec une femme qu’il avait déjà vu au sénat. Les opportunités de boulot étaient nombreuses à chaque année, mais comme toujours il fuyait pour se trouver un coin tranquille. Sortant dehors sur le balcon donnant sur la ville, il s’accoudait sur la balustrade pour lorgner l’horizon en sirotant son champagne.

/ awards session

[ new year's eve. ]

@callum dunne

Nouvel An. Le temps de célébrer la fin d’une année et la promesse des résolutions jamais tenues. Une fête célébrée, à travers le monde, le moment idéal pour les parents de Celia d’organiser leur fameuse soirée pour fêter la fin de cette année, invitant les plus gros portefeuilles de la Nouvelle-Orléans. Le temps d’une soirée, de cette soirée, des gens de différents domaines se côtoyaient, mais tous possédaient qu’une seule pensée au final : bien paraître devant la famille Dunne. Gentille famille puissante qui paraissait bien sur n’importe quel papier. Celia avait promis à sa mère de venir l’aider un peu avant le début de cette fameuse soirée, comme toujours, trop apeurée de lui refuser quoique ce soit. Si elle redoutait son père, sa mère, elle la redoutait davantage. Cette femme avait ce fameux don de faire culpabiliser ses enfants d’un simple regard et Celia ne désirait pas débuter la nouvelle ainsi. Surprise qu’on lui demande son nom, Celia offrit à l’homme un regard noir, maintenant insultée de se faire demander comment elle se prénommait alors que quelque part dans ce penthouse trop grand pour deux personnes, il y avait une photo de son minois seule et bien d’autres de la famille entière Dunne, forcés à un moment quelconque de l’année, de s’asseoir afin de prendre une photo familiale. Un grand n’importe quoi cette situation et malgré cette offense, Celia répondit tout de même, d’un ton un tant soit peu froid à l’égard de cet homme qui ne faisait que son travail, au final, malgré le fait que sa mère soit la seule présente ici. Dans un coin de sa tête, la Dunne en avait pleinement conscience, on voulait que la mauvaise herbe reste à l’extérieur. Au bras de Thomas, ses oreilles écoutaient, à peine, ce que l’homme devant elle parlait. Les mots sortaient de sa bouche depuis cinq bonnes minutes et Celia avait cessé de l’écouter après deux minutes. À certain moment, sa tête s’hochait de manière automatique, prétendant s’intéresser à ce qu’il racontait tandis que ses iris regardaient les gens autour d’elle, espérant croiser une personne avec qui elle appréciait parler. Qui ne l’endormait pas. Ce qui s’avérait être une tâche bien plus difficile que Celia l’imaginait parce que la plupart des gens présents, elle ne les connaissait pas. Tous des connaissances de son père. Des gens touchés par sa bonté d’un moment. Ils riaient à ces blagues nulles, buvaient ses paroles comme s’il était la réincarnation de Jésus. Puis son regard qui reconnaît une silhouette familière. Callum. Présentant ses excuses à Thomas et à l’inconnu, Celia attrapait sa robe d’une main et entamait une marche rapide afin de le rejoindre. « Si tu comptes sauter par-dessus le balcon, j’attendrai que papa fasse son discours sinon tu risques de te faire hanter dans l’au-delà. » Sa voix brisant sa paix, son doigt se pointant vers le haut et finalement son rire enveloppant Callum et elle. Un au-delà, qu’au fond, Celia ne croyait pas en beaucoup. On lui avait enseigné qu’il y avait un Paradis et un Enfer. Que les gens bons allaient vers le haut et que les mauvais allaient vers le bas et au milieu, il y avait les vivants. Sourire affiché étirants ses lèvres d’un rouge écarlate, ses talons claquant contre le sol, Celia s’approchait de son frère, accoudé sur la balustrade, déposant sa main sur celle-ci, une flûte de champagne dans l’autre. Un goût de luxe dans la bouche, à chaque fois qu’elle en prenait une gorgée. « Tu pourrais, au minimum, me dire au revoir avant de le faire. » Dans ces moments-là, Celia se permettait de faire des blagues noires. Callum avait toujours été, depuis leur enfance, le seul à comprendre.

/ awards session

[ new year's eve ]

W/@Celia Dunne

Réunion familiale obligeait sa présence, l’image des Dunne se devait d’être irréprochable en tout point. Callum le savait, c’était pourquoi il cachait tant de chose à sa famille. S’il venait à les dire, il craignait la réaction de celle-ci, notamment son père qui peinait déjà à accepter son choix de ne plus être au centre de la politique nationale. Un simple enseignant, ces mots il les avait souvent entendus de sa bouche, relevant aisément le dédain face à cette profession. Et pourtant, son père avait fait jouer ses contacts dans le dos de son fils pour lui avoir un poste dans une université, mais encore une fois, il avait trouvé le moyen de le décevoir en prenant une université publique et non privé. Si ça semblait n’être rien pour beaucoup, Callum savait que son père fulminait à cette idée que l’un de ses fils se contente de si peu. Ses aînés respecter pour leur titre militaire, sa sœur avocate, ses cadets dans la finance. Même ses belles-sœurs et son beau-frère rejoignaient un standing qui améliorait l’image de cette famille de pouvoir. Callum n’y avait jamais vraiment eu sa place, il n’en disait rien et pourtant, il savait que Celia le comprenait mieux que quiconque. Il n’avait pas besoin de dire quelque chose pour qu’elle le réconforte sans un mot. Une force qu’ils avaient développer au gré des années pour éviter de poser des mots qui pourraient être entendu par d’autres membres de la famille. Il était donc normal que Callum une fois arrivé à la soirée n’avait pas perdu un instant pour se faufiler loin de cette foule étouffante. Il aurait pu pourtant faire la conversation à des personnes intéressantes, mais il n’en avait pas envie. Il faisait acte de présence par son physique et non par plaisir d’être là et il laissait son esprit vogué sur d’autres pensées. Dehors, appuyé contre la balustrade de la terrasse, il buvait une gorgée de bulles dorés. Cherchant dans sa poche arrière son portefeuille, il tournait la tête en entendant la voix cristalline de sa cadette. Princesse de ce royaume peuplé d’homme. « Étrangement, je suis sur qu’il trouverait le moyen de me ramener à la vie pour m’assassiner de ses propres mains si je faisais ça. » répondait-il bien loin des idées suicidaires, même si parfois ça pouvait sembler alléchant lorsque la pression était trop forte au sein de sa famille. Posant ses jades sur la jeune femme d’une incroyable élégance, il affichait un sourire à son rire. Son portefeuille mit sur le large rebord en pierre, il l’observait se diriger vers lui, souriant un peu plus au contact de la peau chaleureuse de sa sœur sur la sienne. Un petit rire sifflait entre ses lèvres et il lui donnait un petit coup d’épaule contre celle de la blonde. « Je te laisserais pas seule avec cette famille. » Il souriait, tendant sa flute de champagne à cette dernière. Devant elle, il n’avait aucun mal à se montrer pratiquement comme il était. « Tu peux me tenir ça une seconde. » disait-il en sortant de son portefeuille l’ultime costume de la soirée, ce mensonge qu’il gardait bien d’alimenter encore et encore. Passant la bague de chasteté à son doigt, il adressait un clin d’œil à Celia. « J’étais en train de l’oublier. » disait-il alors que tous les deux savaient qu’elle ne s’appliquait plus à lui. Mascarade à leurs yeux et misérable échec aux yeux des autres, notamment sa mère qui voyait le temps s’écouler et son troisième fils qui n’avait personne dans sa vie, qui n’était pas près de lui donner des petits-enfants. Il reprenait sa flûte non sans la remercier de l'avoir gardé pour lui quelques secondes, il se tournait pour faire face à la belle, s’accoudant d’un coude sur la pierre. « Alors tu es venue aider mère encore cette année ? Elle a encore fait sa crise existentielle comme quoi tout serait raté ? »

/ awards session

[ new year's eve. ]

@callum dunne

Un faible rire. Ses iris qui s’étaient posé sur son frère qui cherchait frénétiquement quelque chose. Il n’y avait qu’avec Callum que Celia se sentait à l’aise de blaguer de la sorte parce qu’à chaque fois qu’elle se trouvait en sa compagnie, l’étau de la perfection se desserrait autour de son cou à Celia. Ils se comprenaient mieux que les autres. Il y avait ce respect mutuel. Cet attachement. Cette compréhension muette entre eux qui leur permettait de se comprendre d’un simple regard. Ses frères, Celia, les aimaient tous à leurs façons, n’admettrait jamais qui était son favori, mais elle en avait un. « Je crois aussi, il a probablement conclu une entente spéciale avec Dieu que pour ça. » Ou Satan lui-même parce que même si ses pores dégageaient l’odeur de la sainteté, il lui était impossible à Celia de s’empêcher que ce genre d’entente arrivait seulement avec ce dernier, et ce, malgré tout le respect que la Dunne avait envers cet homme dépourvu de sentiments. Fervent défendeur de la religion, des valeurs inculquées à ceux-ci. « Merci de penser à moi dans tout ça, Callum… C’est réellement apprécié de ta part. » Répondait-elle d’un ton moqueur, main sur son cœur pour ensuite se charger de débarrasser ce dernier de sa flûte de champagne déjà entamée. Son regard scrutant tous ses mouvements, sortant un anneau. Un détail important de cette mascarade, promesse sacrée qu’ils avaient brisé tous les deux. Un mensonge pour lui. Pour elle. Pourtant, elles ornaient toujours leurs mains sur une base régulière. Callum, seulement lors d’événements en famille. Celia, tous les jours, jouant le jeu de la Vierge Immaculée. Ils n’étaient plus purs, souillés de ce vice qu’était la chair, condamnant l’humanité, à nouveau. Celia lui lançait un faible sourire, s’imaginant qu’ils devaient être tous les deux fatigués de prétendre, lui redonnant sa flûte. « Tu me connais, trop gentille pour refuser quoique ce soit à la femme qui m’a mise au monde. » C’était un cercle vicieux dans lequel Celia se retrouvait continuellement coincer. Toutes les années, Celia se promettait de ne pas se mêler des préparations de sa mère et toutes les années, l’histoire se répétait où la Dunne terminait toujours d’apporter son aide à la matriarche. « Aussi étonnant que cela puisse l’être, cette année, il n’y a pas eu de crise existentielle. » Sourire moqueur sur le visage, tentant de contenir ce rire qui cherchait à s’échapper de sa prison. « Tu connais maman, bien sûr qu’elle a faite une crise, comme toujours. Je pense même qu’à mon arrivée, elle en était à son troisième café, si tu vois ce que je veux. » Ajoutait-elle, soupirant, ne pouvant plus s’empêcher de lever les yeux au ciel. Dans ces moments-là, Celia ne pouvait s’empêcher de montrer son exaspération. « Tu t’es déjà demandé ce qu’aurait été ta vie si tu étais né dans une autre famille ? Tu crois que les autres familles célèbrent de la même manière que nous ou c’est juste notre famille qui est spéciale ? » Sa voix était faible, suffisamment forte pour Callum et elle, terrifiée à l’idée qu’on entende ses mots malgré la musique jouant à l’intérieur. Celia avait toujours été curieuse de savoir ce qui se passait à l’extérieur de sa cage dorée.

/ awards session

/ awards session