what if we rewrite the stars ? ((adraël))

âge : 26 ans || 02.02.1996

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Une décision commune, celle de faire comme si ce selfie n’avait jamais existé. Le rire de Heath résonnait encore à son esprit lorsqu’il l’avait rejoint après que Yaël lui avait avoué avoir fait une immense boulette… Mauvais destinataire ! Manquait plus que ça ! Comment il s’était pris pour envoyer un selfie de lui en train de bander à Adriel, il ne savait trop comment il s’y était pris. Impossible de revenir en arrière, par chance ils n’avaient pas travaillé, ne s’était pas recroisé depuis si ce n’était quelques courriels envoyés ici et là. Des retours sur le projet qui avançait lentement. Yaël attendant encore des retours de maison de production pour démarrer le tournage, pris aussi entre ses nombreux boulots, les recherches d’appartement et de maison, le bouclé semblait ne plus avoir de vie. Une vérité en soi, puisqu’il n’avait même plus de temps à accorder à son petit-ami. Une chose qu’ils avaient rectifié lors du dernier week-end, rien que tous les deux hors de la ville. Il avait rechargé ses batteries, pas vraiment, mais il se sentait à nouveau sur son petit nuage. La vie continuait pourtant et c’était le lendemain de son anniversaire que Yaël avait à son agenda un rendez-vous avec Adriel. Cette fois, ça n’avait rien à voir avec son prochain film, mais une petite faveur qu’il tenait à lui demander. Travaillant depuis quelques semaines sur l’un des cadeaux d’anniversaire, il espérait qu’il pourrait lui composer une musique originale pour accompagner son court métrage. Il se regardait dans le miroir de la salle de bain de la coloc, ses doigts traçant un des nombreux suçons qui marquaient sa peau porcelaine. Son cou peinturé d’innombrables cercles violacés, il n’avait pas les cheveux assez longs pour les cachés, tant pis. S’habillant – ce qui prenait en général près de deux heures pour trouver le bon outfit – il quittait le manoir en prenant la direction de l’appartement de Tucker. Son ordinateur mis en bandoulière, il appréhendait tout de même cette rencontre. Comment seraient-ils tous les deux ? Sans doute que ce serait étrange, comment ça ne pourrait pas l’être ? Yaël en rougissait encore d’avoir fait cette erreur, lui qui était si prudent auparavant avait perdu tout discernement vis-à-vis de la discrétion, comme si Heath bloquait toutes ses pensées au point qu’il en oubliait de bien faire les choses. Il se sentait bête. Un coup impossible à rattraper, à moins qu’il puisse avoir accès au téléphone d’Adriel et qu’il supprime son message ! C’était une idée, mais un peu idiote, pourquoi aurait-il gardé cette photo ? Il ne voyait pas, Adriel était marié, il semblait heureux dans son couple et qui plus est, Yaël n’avait pas la sensation qu’il était attiré par les hommes. Et puis, ce serait étrange de garder cette photo dans son téléphone ! Que pouvait-il faire d’une photo de Yaël en train de bander ? Il se rassurait en se disant que le blond l’avait sans doute immédiatement supprimé en la recevant et qu’il ferait comme si de rien n’était. Ça le réconfortait un peu, même si l’envie d’aller ce rendez-vous commençait à le démanger… Il devait toutefois passer au travers de cet étape, il le devait. Appréciant la musique du Newyorkais, il ne se voyait pas changer de compositeur pour son futur film. Ce serait idiot, alors il se devait d’être professionnel, faire comme si de rien était et tenter d’oublier cette histoire. Devant la porte du musicien, Yaël toquait trois coups, attendant qu’elle s’ouvre. Il n’eut qu’à attendre quelques minutes, laissant apparaître Adriel et aussitôt les joues du bouclé devenait cramoisie. « Salut. Désolé je suis un peu en retard. » disait-il en inspirant un bon coup, venant passer sa main sur sa nuque.

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@Yaël Weisel
Malgré les jours qui ont passé, Adriel n’a pu effacer de sa mémoire cette photo qui le hante depuis qu’il l’a reçue. Yaël, dans son plus simple apparat, affichant une vigueur et une masculinité qu’il ne lui connaissait pas auparavant. Jusqu’ici Adriel avait fait en sorte de ne pas y réfléchir, il s’était forcé à ne pas le visualiser ainsi dans son esprit pour rester le plus professionnel possible - bien que la barrière ait déjà été dépassée lors de leurs nombreuses conversations par téléphone. Mais maintenant que l’image est inscrite sur sa rétine, maintenant qu’il peut y retourner quand il le désire depuis la galerie de son téléphone, Adriel s’est bien aperçu que le cinéaste venait de plus en plus fréquemment hanter ses rêves. Les fantasmes qui prennent vie dans ses songes lui mènent la vie de plus en plus dure, et pourtant il a eu la chance de ne pas croiser Yaël ces derniers temps. Leurs derniers échanges ont été fait par email ou sms, mais aujourd’hui tout est sur le point de changer. Le cinéaste lui a envoyé un message il y a quelques jours pour convenir d’un rendez-vous et c’est avec cette chaleur si reconnaissable qu’Adriel lui a proposé de venir travailler chez lui. Dans cette grande maison qu’il partage avec sa femme et sa soeur, il possède une salle de musique munie d’un petit studio d’enregistrement. De quoi travailler confortablement depuis chez lui, jusqu’à ce que les projets soient assez aboutis pour faire les choses en grand.

Concentré à préparer du café, Adriel tente de se calmer. Il s’est interdit tout au long de la matinée de regarder cette photo, sachant que c’était une très mauvaise idée d’avoir un Yaël nu en tête alors qu’il allait passer l’après-midi chez lui. Non, il se doit de rester sage et de ne garder toutes ces idées que dans des songes qui ne verront jamais le jour. Yaël est en couple, heureux avec Heath et lui… lui est marié depuis plus de trois ans à une femme merveilleuse. Ces derniers temps Adriel n’a cessé de se répéter ces mots intérieurement, il s’est forcé à reconnaître toutes les qualités d’Eleanor chaque fois qu’il la voyait pour sortir de cette routine dans laquelle il est facile de s’enfermer. L’alliance à son doigt lui rappelle à chaque instant les promesses qu’il lui a faites. Promesses qu’il compte bien tenir. Trop occupé à se sermonner à voix basse, ce sont les aboiements de Lennon qui ramènent le compositeur à la réalité. Les coups de Yaël à la porte de la maison ont été trop subtils pour lui et c’est en prenant une grande inspiration qu’il va lui ouvrir. Sur les joues d’ordinaire si pâles du jeune homme, s’étalent des taches rouges qui lui donnent un air innocent. Innocent… mais peut-être ses joues sont-elles toutes aussi rouges lorsqu’il est sur le point de jouir ? Une pensée qui accélère le cœur d’Adriel alors qu’il force un rire qui d’habitude serait bien naturel. « Salut. Ne t’en fais pas, il faut une première à tout, mais je t’assure qu’un peu de retard ne te fera pas de mal. » Il tente une blague, référence à leur première vraie rencontre à laquelle Adriel avait fait attendre le brun quelques minutes. « Entre, je t’en prie. Tu vas bien ? » demande-t-il en se décalant légèrement - mais pas assez pour que les corps ne s’effleurent pas. « Lennon, du calme ! On ne saute pas sur les gens. » Il s’adresse à la petite chienne, se penchant pour qu’elle arrête de renifler le nouvel arrivant. « Pardon, j’espère que tu n’es pas allergique. » Il n’avait même pas pensé à demander, mais de toute façon ils ne tarderont pas à s’isoler dans la salle de musique. « Tu veux boire quelque chose avant qu’on s’y mette ? » Avant, pendant, peu importe. Adriel tente simplement de ne pas trop le regarder afin que son regard ne s’éternise pas sur les traces violacées qui parsèment son cou et lui donnent des idées.

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âge : 26 ans || 02.02.1996

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w/ @adriel tucker

Cette sensation bien qu’étrange qui parcourait son estomac alors qu’il toquait doucement à cette porte immense. Se retrouver face au compositeur alors qu’il ignorait comment serait leur échange après l’envoi de cette photo. Ça le rendait mal à l’aise, lui, le garçon impétueux qui n’avait aucun mal à fermer le clapet des gens d’un simple regard, sentait ses joues bouillir en attendant que la porte s’ouvre. Des aboiements dans la maison résonnaient, si Adriel n’avait pas perçu son arrivé, il pouvait être certain que son chien se chargerait de lui dire. Posant son regard dans la petite fenêtre de la porte, il replaçait doucement quelques mèches rebelles qui n’en faisait qu’à leur tête, se coiffant grossièrement. Une silhouette se découpait dans le hall d’entré et décrochait un sourire au cinéaste qui se redressait, ce léger blush aux joues. Rougir… mais quelle idée ! Adriel devait sans doute avoir oublié cette photo, reniant peut-être même d’avoir posé son regard sur une telle photographie. Le bouclé ne pourrait que comprendre venant d’un homme marié et hétérosexuel, et puis, il n’avait pas le physique plastique que beaucoup recherchait. Bibelot de porcelaine qu’on devait prendre avec délicatesse – ou pas. La porte s’ouvrait et la gêne ne se fit que plus présente sur ses traits, ce rose qui barrait son visage habituellement de marbre. Il bafouillait des excuses sur son retard, ce qui n’avait rien d’habituel à vrai dire. « Hum. » laissait-il sortir de ses narines en posant son regard sur le châtain. Le retard ne pourrait pas lui faire de mal, mais quelle idée… Son temps restait précieux, s’il était là aujourd’hui c’était parce qu’il ne lui en restait que trop peu pour mener à bien son idée. Imaginer Heath regarder cette vidéo sur laquelle il bossait depuis des semaines à monter les divers extraits de sa vie, leur vie, allant de leur première relation, jusqu’à l’année passée juste avant qu’ils ne s’avouent leur réel sentiment. L’amoureux avait tout planifié, dans les moins détails pour le dix-huit février, jour d’anniversaire de Heath, cour transformée en cinéma, ils regarderaient ce film blotti. L’impatience de voir son visage lorsqu’il comprendrait que Yaël l’avait toujours aimé augmentait le blush sur ses joues qui s’étendait jusqu’à ses oreilles désormais. Ses jades se posèrent un instant sur Adriel, avant qu’il ne détourne immédiatement le regard pour observer le sol. Être aussi vulnérable devant les gens ne lui arrivait jamais, lui qui cachait ses sentiments sous une énorme couche de glace. Seul son homme arrivait à le faire fondre ainsi et la simple idée de lui offrir ce cadeau rendait le Juif incontrôlable émotionnellement – bien que déjà affaibli par ses films concernant cette fichue photo à caractère explicite. Le compositeur l’invitait à entrer, ce qu’il s’empressait à faire, en espérant chasser ses idées qui virevoltaient dans sa tête. Il relevait d’ailleurs celle-ci, ramenant son regard dans celui du trentenaire, replaçant une bouclette de ses longs doigts filiformes. Leur corps bien trop proche. « Ça va, je reviens de voyage. » soufflait-il alors que sa peau était toute aussi blanche qu’à son départ, le soleil des Bahamas n’avait eu aucun effet sur lui avec son écran total. – Cadeau de Heath pour mon anniversaire. C’est ce qu’il s’apprêtait à dire, mais la simple image de son amoureux pendant leurs petites vacances improvisées, le fit sourire bêtement comme le gamin amoureux qu’il est. « Et toi ? » roucoulait-il sans se rendre compte du ton qu’il employait. Il s’écartait, effleurant un tant soit peu le Newyorkais en entrant complètement dans la demeure. Le chien approchait et au jappement, Yaël posait un pied en arrière, venant appuyer son dos contre le torse de son hôte. Il n’avait jamais compris comment il avait pu être promeneur de chiens, il avait toujours du mal, mais ces animaux semblaient l’aimer plus qu’il ne le désirait. Adriel s’occupait de l’animal tandis que le bouclé tentait de reprendre contenance, autant à cause du chien que de ses pensées pour un homme qui n’était même pas présent. « Non, non, aucune allergie. » disait-il en venant bloquer une mèche derrière son oreille, observant le chien quelques instants avant de tourner son regard vers le propriétaire. Quelque chose à boire, à cette réflexion, il venait happer sa lèvre inférieure, triturant celle-ci sans délicatesse. « Un verre d’eau, ça ira. » Pitié de l’eau bien froide pour calmer toutes ses idées qui l’animait encore et qui lui donnait envie de se cacher dans la salle de bain pour bombarder de sms ce pauvre Heath qui bossait sans se douter que son mec s’allumait tout seul… Il laissait Adriel prendre la direction de la cuisine, le suivant en agrippant fermement la bandoulière de son sac. « Je sais que c’est un peu soudain, mais je ne savais pas trop vers qui me tourner et puis une œuvre originale sera plus spéciale que si je prends une musique qu’on trouve par tout. » disait-il en avançant dans le couloir, observant cette maison dont il n’avait jamais imaginé le décor. C’était féminin, sans doute la femme d’Adriel, Esther ou bien Elize, quelque chose comme ça. Et malgré tout, il savait reconnaitre l’essence du châtain. « Ça te ressemble chez toi. »

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@Yaël Weisel
Jamais Adriel n’a vu Yaël dans cet état, avec des joues plus rouges que ses lèvres fines et l’embarras au fond des yeux. Ce n’est pas habituel pour lui qui a l’habitude de fréquenter un jeune homme à la langue bien pendue, qui déclame des répliques acerbes dès qu’il en a l’occasion. L’échange, pourtant, est assez plaisant aujourd’hui, parce que pour une fois il peut deviner ce qu’il se passe dans la tête du cinéaste. Cette fois, peut-être que c’est lui qui a l’avantage en détenant dans son téléphone une photo interdite, qu’il n’aurait jamais dû voir. Adriel sait qu’il aurait dû supprimer l’image depuis des jours et oublier cet incident. Il aurait dû en faire mention à sa femme, comme une blague qu’ils auraient partagé ensemble, simplement pour lui faire comprendre que rien ne se passe entre lui et son collègue. Tant de choses qui devraient le garder sur le droit chemin, mais il ne peut pas se résigner à perdre cette petite ouverture qu’il a. Parce que Yaël a cette passion en lui qui le bouscule, cette flamme mystérieuse qu’il aimerait mieux connaître. Cette fascination d’Adriel a commencé avant même leur première rencontre et plus le temps passe, plus ils se côtoient, plus l’attraction se renforce. Il n’oublie pas cependant toutes les interdictions qui les entourent et le fait que si le bouclé est là aujourd’hui, c’est juste pour travailler. Alors il se décale légèrement, l’invitant à entrer dans la maison. Les regards se croisent et s’accrochent, ils restent proches l’un de l’autre, tandis qu’une tension se crée déjà - chez Adriel en tout cas. « Ton voyage s’est bien passé ? Pas trop fatigué ? » Politesse ou curiosité intéressée, il ne saurait pas le dire, mais le sourire béat sur le visage de Yaël lui fait croire qu’il a des choses à en dire de ce voyage. Ils restent proches, trop pour que ce soit décent mais puisque le plus jeune ne bouge pas, Adriel reste en place également. Son sourire s’étire sous le ton employé par le bouclé, ça aussi c’est une nouveauté. Depuis quand utilise-t-il une voix aussi mielleuse quand il s’adresse à lui ? « Je vais bien, content de me remettre au travail. » Composer de la musique, oui, mais peut-être que ce n’est pas le seul travail qu’il a en tête aujourd’hui. Bien que Yaël s’éloigne légèrement, il ne manque pas de l’observer quand il se retourne après avoir fermé la porte. Il n’a pas le temps de bien analyser les formes devant lui cependant, puisque le cinéaste fait quelques pas en arrière, se pressant contre lui, dos contre torse. Dans un geste mécanique, Adriel pose sa main sur la hanche du jeune homme, le maintenant à sa place une fraction de seconde avant de se décaler, pour prendre en charge le problème. Lennon saute partout, heureuse d’avoir un nouvel ami à solliciter, mais même dans son état second Adriel voit bien que leur invité n’est pas à l’aise. Le compositeur se penche, caresse la chienne pour l’apaiser, avant de trouver l’un de ses jouets pour le lancer un peu plus loin dans la pièce. L’attention revient à Yaël et à nouveau il joue à l'hôte, proposant une boisson. La réponse le fait sourire et il hoche la tête, sans poser de questions. « Je te prépare ça tout de suite. Si tu veux autre chose plus tard, n’hésite pas. » Prenant la direction de la cuisine, il sent le jeune homme se mettre également en mouvement pour le suivre. Quelques secondes et de l’eau fraîche est servie dans un grand verre, un café pour lui versé dans une tasse. « Ne t’en fais pas, je suis toujours content de pouvoir aider. Et composer quelque chose. » Il tourne la tête, souriant de plus belle en voyant le cinéaste observer la maison. « Quel est ce mystérieux projet alors ? » Yaël n’en a pas dit grand-chose dans les messages qu’ils se sont envoyés, juste assez pour attiser la curiosité du musicien qui, de toute façon, n’aurait pas laissé passer cette opportunité. Il a d’autres projets à réaliser, plusieurs travaux entre lesquels il jongle, mais il a bien du temps pour aider un ami. « Merci. Je n'ai pas tout le mérite, mais on se sent bien ici. » répond-il à la remarque sur la maison. Il reste vague, essayant de ne pas penser de trop à Helena, jugeant qu’elle n’a pas forcément sa place dans cet échange. Elle fait partie de cette maison pourtant, de tout ce qui a été construit ici, mais Yaël s’en doute sûrement. « Ce n’est pas ce que tu imaginais ? » Il fait son curieux, cherchant à en savoir plus sur les idées que le brun peut avoir à son propos. Puis il se saisit du verre et le lui tend. « Tiens. On y va ? » poursuit-il en lui adressant un signe de tête. Il quitte alors la cuisine, menant son invité à travers la maison pour atteindre ce qu’il appelle son bureau. Une pièce lumineuse dans laquelle trône un piano droit et divers instruments, ainsi que des ordinateurs et des tables de mixage. C’est cependant vers une table des plus classiques que se dirige Adriel, posant sa tasse et triant quelques partitions encore étalées. « Assieds-toi, mets toi à l’aise. » D’un geste de la main, il lui indique une chaise. « Tu as des images à me montrer ? Je peux fermer les rideaux pour une meilleure visibilité. » L’idée d’être dans une ambiance tamisée avec Yaël est dangereuse, mais il tente de se mettre dans un état d’esprit professionnel et de ne pas divaguer. De ne pas penser au rapprochement possible s’ils se mettent côte à côte, les yeux rivés sur un écran. Il désenchanterait bien, de toute façon, en voyant les dîtes images.

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âge : 26 ans || 02.02.1996

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w/ @adriel tucker

Les flammes grugeaient sans vergogne les joues du pauvre malheureux qui s’enflammait comme la gazoline. Il brûlait d’un feu qu’il n’affichait qu’en présence d’une seule et unique personne. Ce fut à travers ses pensées, que cette personne bousculait toute sa droiture. Il se montrait vulnérable, atteignable ainsi face à un Adriel qui lui souriait. Miroir audacieux qui se reflétait dans son regard et sur ses lèvres qui se retroussaient lentement en un sourire charmant. Yaël n’était plus l’arrogant cinéaste, mais ce gamin au cœur tendre qui riait sans craindre les regards lorsqu’il s’éprenait de ces ébats avec Heath. Le gamin tendre et romantique qu’il n’avait pas été depuis plus d’une décennie. Cœur beaucoup trop meurtri pour espérer une fois de plus s’offrir à un autre. Il lui appartenait, enfermé dans cette cage, battant pour un amour qu’il se devait d’oublier, mais qui se rappelait à lui. Désormais, il le vivait une fois encore. Plus passionnément qu’autrefois. Libre. Ses ailes atteignant le ciel sans nuage, beau et paisible avant l’orage. Ses barrières tombées, il en oubliait de se cacher. Priver l’homme d’un tel spectacle. « C’était plaisant, mais pas trop reposant. » Cette fois, il retenait ses pensées qui galopaient à grande vitesse vers ces souvenirs érotiques qui l’avaient maintenu en haleine pendant des jours, des nuits. Son corps se remettant à peine de ses courbatures et de l’alcool. Un petit rire gêné glissait doucement de ses lèvres, alors qu’il fixait le musicien, laissant la gêne l’envahir à un point que continuer à le regarder ainsi le fit détourner les yeux. La carrure forte du compositeur n’échappait pas aux idées lubriques du cadet dont l’imagination s’alimentait de peu de chose. Un souffle vibrant près de sa peau. Une onde de chaleur inondant son espace. Un parfum délicat, mais présent qui emmitouflait ses sens. Les deux hommes restaient là, face à face, affrontant le silence de leur regard fébrile. Une voix brisant le réel de la situation, écho lointain à peine perceptible à l’oreille de celui qui l’employait. Yaël était à des lieux de se retrouver présent dans cet endroit, conscient ou non de ce moment qui se gravait dans l’histoire. Il hochait la tête. « Tu n’as pas d’autres contrats ? » demandait-il avec ce timbre mélodieux qui ne lui était pas ordinaire. Quelques pas lui servant à pénétrer dans la maison avant l’arrêt complet. Son dos bien appuyé sur son hôte, Yaël ne faisait rien de plus que toiser l’animal sautillant. Il ne senti même pas la chaleur de la main sur sa hanche, ni le contact des doigts glissant sur le tissu de ses vêtements. Il observait seulement l’animal en se pinçant les lèvres. Un petit obstacle qui prenait vite fin sous les pas de course du chien qui s’éloignait pour rattraper son jouet. D’un ton plus propre à son habitude, il accepta l’offre du breuvage, hochant la tête aux paroles du châtain. Il aurait pu demander plus extravagant, seulement, il devait chasser ses idées et non les alimenter ! Suivant le propriétaire, il s’engouffrait dans la demeure à la décoration qui ne le laissa pas muet. « Hm. » soufflait-il en tournant ses prunelles verdoyantes vers l’homme. « Oh. Un cadeau. Je fais un film avec des images que j’ai amassé avec les années et j’aimerais une musique de fond. » répondait-il en continuant d’observer la maison. Sans un brin trop curieux, mais l’intérieur d’une zone habitée pouvait en dire long sur les personnes qui y vivaient. Chaque détail pouvait décrire une personne. Cette maison reflétait bien les Tucker pensait-il sans laisser un mot franchir ses lèvres. Il avançait s’approchant du comptoir et d’Adriel. « Oh, en fait, j’avais pas trop d’apriori, mais en regardant je trouve que ça vous ressemble. » Cette fois, il mentionnait le vous, n’incluant pas seulement Adriel dans cette idée, mais sa femme aussi. Il prenait le verre, remerciant au passage son hôte. « On va où ? » demandait-il en suivant docilement, ne se lassant pas d’observer les recoins de la maison et s’accordant quelques gorgées ci et là de son verre d’eau. Les images de Heath s’estompaient peu à peu, laissant revenir le cinéaste à son état brut. Au moins le temps du trajet, car une fois dans une pièce qui semblait être le bureau d’Adriel, il laissa filer un « wooh » de ses lèvres. Mais qui était ce mec ? Ses orbes se posèrent sur l’homme, alors qu’il fronçait les sourcils légèrement pour mieux scinder le compositeur. Une fois vieux, Yaël voudrait bien d’un bureau tel que celui-ci. Une pointe de jalousie brillait en lui, mais il la ravalait. Venant prendre place à la chaise qu’il lui présentait, le bouclé sortait son ordinateur de son sac. « Oui, j’ai pas fini le montage encore, mais j’ai une bonne base de commencer. » Il sortait son matériel, déposant l’ordinateur sur la table. « Pour la lumière c’est comme tu préfères, c’est sur qu’on verra mieux les images dans un espace plus sombre. » continuait-il en ouvrant son ordi. Batterie à plat. Il sortait son chargeur. « Tu as une prise de courant pas loin ? » demandait-il en présentant le sauveur de la batterie, sauveur qui virait au cauchemar, alors qu’il accrochait son verre d’eau et celui-ci s’échouait sur son clavier. « MERDE NON. » disait-il en se redressant pour soulever son instrument de travail hors de porter de cet ennemi. « C’pas vrai. » grognait-il en fronçant le nez comme un enfant qui allait pleurer.

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