[ You Should Never Say ‘Who’s There ?’ Don’t You Watch Scary Movies? ]
@Yaël Weisel « Putain ! » Je grogne, les mâchoires serrées l’une contre l’autre pour contenir ce qui aurait pu être un râle de douleur. J’observe pour la énième fois ma montre, deux heures. Cent-vingt minutes se sont déjà écoulées depuis que j’ai pris mes médicaments mais rien n’y fait. Les antidouleurs ne fonctionnent pas toujours comme on l’aimerait, ils atténuent les souffrances physiques, bien-sûr, mais la médecine a ses limites. Tu pourrais te servir d’Halloween comme prétexte et commander une potion magique à la première sorcière que tu croiseras tout à l’heure, à la soirée. Cette pensée fait s’étirer mes lèvres en un fin sourire amusé, je risque plutôt d’avoir droit à un shot de téquila ou de vodka mais l’espoir fait vivre. La réalité de la situation me rattrape vite lorsqu’un nouveau coup de jus manque de me faire tomber au sol. Je me rattrape en une cascade improbable contre la vasque du lavabo sur lequel je m’agrippe, les yeux fermés, comme pour chercher un moyen efficace de canaliser la peine, de la convertir en une forme suffisamment satisfaisante d’énergie pour aller de l’avant. Mon genou n’est pas décidé, il ne m’accordera aucun répit, pas aujourd’hui, pas ce soir. J’ai de nombreux jours avec depuis que le feu vert m’a été donné par les médecins pour réintégrer la caserne à un poste administratif puis aux ambulances. J’irais même jusqu’à dire que je n’ai jamais été aussi bien depuis l’accident, en juillet dernier. Je retrouve progressivement mes forces, le kinésithérapeute m’a autorisé à reprendre le sport et je parviens même à courir le matin même si les distances ne sont, pour l’heure, pas aussi importantes qu’autrefois. Une étape après l’autre, remuscler le genou, l’habituer à être sollicité constamment comme avant et avancer en conséquence, en écoutant ton corps plutôt que ton esprit impatient. Rares sont les jours plus compliqués comme celui-ci, j’irais même jusqu’à dire que ce n’était pas arrivé depuis un moment. Je me redresse et observe ma silhouette. « Tout ça pour… Rien… » Je suis déçu, forcément, car j’ai mis le paquet cette année. Une teinture blonde spécialement pour l’occasion, une tenue intégralement blanche, du t-shirt jusqu’aux baskets, pour ressembler au parfait membre d’un boys band des années 90 avec une touche de gore… Car oui, Halloween ne m’inspire rien d’autre que l’épouvante. Je me suis amusé à recréer une morsure de zombie sur mon cou avec du latex, j’ai très largement badigeonné mes vêtements de faux sang, arraché certaines zones des fringues en question pour laisser apparaitre de nouvelles plaies… Des heures de préparation pour une frustration qu’il me parait logique d’éprouver en échouant si près du but. Et si tu te présentais à la soirée avec tes béquilles ? Personne ne te jugerait pour cela. Tout le monde s’en ficherait. La douleur sera la même, j’ai du mal à rester appuyé sur mon genou plus de quelques minutes alors toute une nuit, au milieu d’une très large foule, à danser, sauter, être bousculé… « Yaël ? » J’hurle, renonçant à mes hésitations pour favoriser une prise de décision nécessaire.
« Ya… » Je m’arrête net en arrivant sur le pas de sa chambre. Lui qui déteste se déguiser, il a fait un effort monumental cette année. De quoi m’impression, me faire hocher la tête d’un air convaincu tout en faisant croitre la culpabilité qui m’anime déjà. « T’es… Parfait, ma caille. » Il n’a pas besoin d’être déguisé pour l’être, cela dit, mais j’ai arrêté de le lui signifier. Le mec avait tendance à beaucoup trop prendre la grosse tête. « Je ne vais pas venir finalement… » La bombe est lancée. « Je sais que tu n’es pas parti avec les autres pour me laisser le temps de me préparer après le boulot mais… J’ai trop tiré sur la corde cette semaine. Mon kiné avait raison… Une étape après l’autre mais tu me connais… » Intensité et impulsivité. Je ne sais pas ralentir, j’ai un mal fou à faire du surplace même lorsque j’ai conscience qu’une telle action est dans mon intérêt. « Je vais me mettre un film sur Netflix et accueillir les enfants qui viendront réclamer des bonbons, c’est un bon programme aussi… Toi vas-y et profites de la soirée pour nous deux hein ! » Il aurait tort de s’en priver, surtout habillé de la sorte. Mes opales se perdent sur lui un moment, surement trop longtemps, avant de retrouver le contact très plaisant de ses prunelles.
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(#)You Should Never Say ‘Who’s There?’ Don’t You Watch Scary Movies ? + Yaeath Mar 27 Oct - 18:38
Mica Welsch
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statut civil : dans les méandres d'un secret lourd, il se dit en couple, le clame, mais jamais il ne parle directement de cette personne qui partage sa vie.
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w/ @heath romeo Un vert tirant sur le jaune, c’est tout ce qui restait du coquard qu’il avait depuis plusieurs jours. Il avait fait jaser cet œil tuméfié, des moqueries de ses meilleurs amis après qu’il avait eu raconté sa tentative pittoresque pour venir en aide à une fille. D’autres s’étaient inquiétés de son état. Loin d’être un bagarreur, Yaël tranchait par les paroles, cette langue bien pendue qui ne mâchait jamais ses mots. Face à un lourdo, il n’avait aucune chance et pourtant, ça ne l’avait pas arrêté. Sa sœur lui avait balancé une tranche de surlonge de bœuf sur l’œil en maudissant sa stupidité, peut-être n’avait-elle pas tort ? Aujourd’hui, il avait meilleure mine et c’était tant mieux, il n’avait pas envie de passer des heures à se maquiller pour cacher cette horreur. Il aurait pourtant pu en tiré profit, mais Yaël n’était pas le plus grand amateur de costume ou plutôt de maquillage. Contrairement à ses amis, il n’avait pas enfilé quelque chose de sanglant. Piochant dans des costumes qui traînait au domicile familial Weisel, il en était ressorti avec une combinaison futuriste qui lui donnerait assez de prestance pour qu’il n’ait pas trop à en faire. Assez pour qu’on le laisse tranquille pour la soirée, en sommes. Il avait fermé la porte derrière la bande qui avait pris les devants, assurant qu’Heath et lui les rejoindrait lorsqu’ils seraient prêts. Si Yaël se souciait de l’état de son ex ? Bien évidemment, même s’il ne le dirait pas ouvertement, il s’en préoccupait comme le sort de ses autres meilleurs amis, même s’il n’irait peut-être pas jouer les preux chevaliers avec eux. Son regard se posait sur le panier qui débordait de sucrerie qu’il avait acheté et il devait se souvenir de le sortir pour que les jeunes puissent en prendre même s’ils n’étaient pas là pour les donner. Lui qui n’avait pas la dent sucrée prenait tout de même un caramel qu’il se mettait à mâchouiller, regrettant bien vite son choix avant de monter à l’étage dans sa chambre pour se changer. Il était fin prêt lorsqu’il entendit son nom, tournant la tête vers Heath qui arrivait. BLOND ! Le dévisageant, Yaël retenait un éclat de rire. « T’es déguiser en quoi blondie ? » demandait-il le rire bien présent dans le ton de sa voix. Il pouvait le dire ouvertement, le blond n’allait pas à Heath, il le préférait de loin brun. Cependant tout ce faux sang cachait bien cette platine qui maquillait ses cheveux – en espérant que ce ne soit pas un vrai bleach ! Il passait une main dans ses cheveux bouclés qui retombait devant son visage, avançant vers son ami. « Ça a son charme le sang. » Un petit sourire carnassier, provocateur de sa part. Heath avait bien changé depuis leur relation, Yaël ne l’avait jamais regardé pour son physique, l’homme lui plaisant d’avantage que son apparence. Il avait tout fait pour qu’il se sente à l’aise dans leur relation et qui connaît Yaël saurait qu’il n’est pas genre d’homme à agir ainsi. Pourtant, il l’avait fait, sans rechigner, simplement parce qu’il l’aimait réellement à cette époque de leur jeunesse. Maintenant, il lui arrivait tout de même de laisser son regard s’éterniser sur sa silhouette lorsqu’il le voyait sortir de la salle de bain ou lorsqu’on le traînait à la plage. Toutefois, ça se limitait à quelques regards dévorant son corps, sans arrière-pensée – du moins c’est ce qu’il estimait. L’annonce que lui faisait le pompier le laissait de marbre, impassible, seul un léger haussement de sourcil le trahissait. Ne disant rien, il le laissait se justifier, puis lorsqu’il lui confiait d’y aller lui, Yaël fit un pas de plus dans sa direction. Levant son bras il allait donner une pichenette sur le front d’Heath. « T’aurais pas dû trop en faire. » C’était loin d’être une réprimande, ça ressemblait plutôt à une affirmation, comme s’il s’y attendait. Il passait près de lui, s’arrêtant lorsque leur épaule se touchèrent. « Je vais pas te laisser ici seul, après tu vas bouder en disant que tu t’ennuyais seul dans cette grande baraque. » Il tapotait son chest doucement – en profitant peut-être pour tripoter au passage qui sait – avant de continuer son chemin vers le couloir. « De toute manière j’avais pas envie d’y aller. » Même s’il s’était donné du mal, après tout, il aurait pu simplement prendre un vieux drap y faire deux trous et s’improviser fantôme pour la soirée. Au lieu de ça, il avait enfilé un costume pour la joie de ses colocs qui ne le verrait pas – sauf Heath. « Tu viens ou tu préfère que je te porte pour t’épargner plus de déplacement ? » demandait-il en posant son regard sur le jeune homme. Il n’était pas certain d’y arriver, mais ça n’empêchait pas de proposer.
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(#)Re: You Should Never Say ‘Who’s There?’ Don’t You Watch Scary Movies ? + Yaeath Mer 28 Oct - 5:25
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@Yaël Weisel Je me doutais qu’une telle galère me tomberait sur la tronche, tôt ou tard. Les médecins qui m’ont pris en charge après l’accident et qui se sont chargés de traiter cette fracture au genou droit m’ont prévenu qu’il faudrait faire attention pendant quelques temps malgré la fin de cette période post-opératoire. Je suis, dans les faits, capable de prétendre à un quotidien habituel, comme avant. À une vie complètement normale à une petite condition, celle de poursuivre les séances de kinésithérapie pour renforcer la zone, la muscler à nouveau et éviter le moindre petit traumatisme qui pourrait me condamner à repasser sur le billard. Mon corps, j’ai appris à l’écouter dans mon propre intérêt. J’aurais eu tendance à foncer tête baissée quelques mois en arrière mais j’ai compris la leçon cette fois. La douleur est vive, ce soir, mais elle est passagère et je le sais. Mon kiné m’a prévenu qu’il y aurait quelques moments comme celui-là à passer et qu’ils allaient s’espacer jusqu’à totalement disparaitre avec le temps. Une conséquence logique après une immobilisation synonyme de perte musculaire pendant plus de deux mois. Ne jamais aller plus vite que la musique au risque de ne plus être en rythme avec son propre corps. C’est lui qui dicte la loi, à la fin de la journée. S’il décide de dire stop, rien ne pourra l’arrêter, pas même toute la motivation du monde. Je pourrais me jeter sur une boite d’anti-inflammatoires, doubler les doses de mes antidouleurs afin de me rendre à cette soirée Halloween pour laquelle j’ai passé autant de temps à la salle de bain. Mais à quoi bon ? Je préfère penser à moi et prendre le temps nécessaire, même si cela revient à effectuer un ou deux sacrifices de ce genre en chemin. Yaël sera très certainement déçu d’être resté ici pour rien, lui qui aurait pu prendre la route avec les autres un peu plus tôt dans la soirée mais je sais aussi qu’il comprendra. C’est en tout cas ce que j’espère lorsque je m’aventure dans sa chambre pour lui annoncer la nouvelle. J’observe l’hématome sur son visage, le détaille et constate qu’il commence progressivement à se résorber, une bonne nouvelle même si l’allure de bad boy lui va plutôt bien à ma plus grande surprise. Mes opales, elles ne s’attardent pas uniquement sur son visage, déjà trop occupées à dévaler ses courbes pour immortaliser un effort qu’il n’est pas toujours enclin à fournir lorsqu’on l’invite à des soirées déguisées. Il a mis les petits plats dans les grands. Le résultat est extrêmement convaincant, il est beau comme un Diable là-dedans. Je sens mon sourire s’étirer sur mes lèvres, incapable de contenir le fruit d’une admiration que je sais passagère pour ce déguisement. Lui, en revanche, semble nettement plus surpris par ma proposition. « J’hésitais entre un hommage aux Backstreet Boys et un truc gore… J’ai mélangé les deux. Tu as devant toi, le chanteur de boys band zombifié ! Je ferais un carton dans The Walking Dead ! » Je bombe le torse avec beaucoup de second degré, pourvu d’une fierté qui n’a pour unique but que de souligner la stupidité de mon look. « Et toi ? Quelle est la référence derrière ton costume ? » Il y en a forcément une, il y en a toujours une à Halloween ou à Carnaval. J’étouffe un rictus lorsqu’il mentionne le faux-sang dont je suis recouvert. Il est d’humeur à taquiner, le petit. « Le sang ou les muscles qu’il y a en dessous ? » Je baisse les yeux pour vaguement désigner du regard les quelques trous improvisés à l’aide d’un couteau, puis d’une paire de ciseaux pour faire croire à une attaque sanglante à l’issue de laquelle j’aurais été sacrément amoché avant de passer l’arme à gauche, contaminé par ce virus.
La bombe est lâchée, je guette sa réaction sans totalement parvenir à l’interpréter puisqu’il ne bronche pas. Il arque un sourcil, bien-sûr, mais j’ai du mal à savoir si cela trahi une quelconque forme de mécontentement ou non. Je saurais me rattraper dans tous les cas, lui rendre service à l’occasion même s’il n’a pas besoin de cela pour savoir qu’il pourra toujours compter sur moi, quoiqu’il puisse arriver. Il se décide à bouger, enfin. Je l’observe, n’en loupe pas une miette et grommelle lorsqu’il me réserve pour seule et unique réponse une pichenette sur le front. « C’est quoi cette maltraitance, là ? » Je couine, d’un petit air boudeur qui ne convainc surement personne puisque mon sourire menace de s’élargir à chaque seconde davantage. « Tu as raison, j’aurais dû faire plus attention. Mais tu sais ce que c’est à la caserne… Il n’y a pas de place pour de l’à peu près. Quand on fonce, on fonce ! » Il n’en sait rien parce qu’il n’est pas pompier, mais il sait que nous n’avons pas le temps de réfléchir lorsque le temps presse. Nos missions prennent le dessus sur tout le reste. Il reste, pour ne pas me laisser tout seul, pour ne pas m’entendre me plaindre de cette soirée dans les prochains jours et je bondis sur ce sous-entendu non sans lui emboiter le pas pour me lancer à sa poursuite. « Je ne suis pas du genre à me plaindre pour si peu tu sais… C’est juste que vous aurez l’air idiots quand un psychopathe me passera des coups de fil, me questionnera sur mes films d’horreur préférés et me zigouillera en votre absence ! Un pauvre Heath sans défense ! » Je prends un petit air de chien battu alors qu’en réalité, je serais surement en mesure de me défendre. Lorsqu’un mec te fonce dessus avec un couteau pour t’étriper, j’ignore si la musculature change véritablement la donne. « T’es sûr ? Je me sentirais coupable dans le cas contraire ! » Je refuse qu’il se prive à cause de moi s’il a envie d’en profiter, ce serait logique avec un tel déguisement qui, d’ailleurs, lui fait un joli petit fessier. Je pouffe de rire lorsqu’il émet l’idée de me porter. « Comment ça ? T’es en train de me dire que pour la première fois de ma vie quelqu’un se proposerait enfin de me porter ? Je ne peux pas dire non à une telle invitation ! » Je marque une pause, le regard défiant. « T’es sûr de pouvoir tenir le coup ? Je suis plutôt imposant comme mec ! Surtout pour la brindille que tu es ! » Un sourire provocateur, comme à mon habitude. J’adore l’embêter, c’est une passion parmi tant d’autres. Il s’ennuierait sans sa dose de Heath quotidienne, c’est certain… Je m’ennuierais s’il n’était pas là… Il me manquerait, comme il m’a manqué à l’hôpital… Comme il m’a manqué dans cette ambulance au fond d’un ravin pendant quasiment vingt-quatre heures alors que ma vie me défilait devant les yeux.
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(#)Re: You Should Never Say ‘Who’s There?’ Don’t You Watch Scary Movies ? + Yaeath Jeu 29 Oct - 18:56
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w/ @heath romeo Ses bouclettes ébènes devant son regard, cette tenue juste au corps, cette allure sobre, mais venant d’un autre temps. Yaël ne savait pas trop pourquoi il avait choisi un tel costume pour la soirée, il aurait pu prendre quelque chose de plus commun ou symbolique, mais parmi tout ce qui se trouvait chez ses parents c’était le costume qui faisait moins tape à l’œil. Ce qui lui convenait parfaitement, il n’avait pas besoin de ressembler à une grosse citrouille orange pour attirer les regards. Ce charisme naturel qu’il possédait, qui laissait les regards s’éterniser sur lui, alors qu’il ne leur portait aucun intérêt. Le jeune homme en avait bien que faire qu’on le remarque, qu’on le trouve attirant, lui tout ce qui l’intéressait c’était son art. Il s’y donnait toujours cœur et âme, et s’il n’était pas en train d’attendre des retours pour lancer son prochain film, il aurait sans doute refusé de sortir. Mais puisqu’il était libre ce soir, il pouvait bien faire un effort pour tous, c’est donc ce qu’il avait fait avec son costume, appliquant même un peu de mousse pour travailler la force de ses boucles. En voyant Heath, il ne pouvait pas qualifier s’être totalement donné à fond comme son ami, mais pour Yaël c’était déjà un exploit à ne pas prendre à la légère. « Même dans la mort ça survit… » disait-il un sourire moqueur brodé sur ses lèvres. Yaël détonnait parfois avec ses amis, eux qui étaient fans de la culture populaire, lui préférait des choses plus classiques. Les boysband ce n’était pas sa tasse de thé, le seul temps où il se retrouvait à écouter leur musique c’était avec ses colocs que ce soit ce qui ambiançait le manoir ou bien la chanson choisie pour leur soirée karaoké. Ça n’allait jamais au-delà et si c’était trop, on pouvait être certain qu’il mettait ses écouteurs pour changer de registre. Amateur de musique classique, c’étaient toutefois les musiques de films qui résonnaient dans ses oreilles. « Tu ferais sensation même si tu n’étais pas dans Walking Dead. » Ô ça, il le savait. Un simple regard sur la silhouette de son ex et il savait déjà que les filles tourneraient leur regard sur lui. Lui-même s’attardait à ces petits détails, ces courbes sous un tissu un peu trop moulant, cette peau dissimulée par le rouge du faux sang. Ce qu’il préférait restait néanmoins ce regard, celui dans lequel il aimait se perdre autrefois, ce qui l’avait charmé avec ce sourire communicatif, mais ces choses où il ne s’attardait plus autant, laissant leur histoire au passé. « Vu le monde dans lequel on vit, autant viser l’apparence de l’homme dans un futur plus ou moins proche qui survit à des zombies. » Il ponctuait sa phrase d’un clin d’œil amusé de le taquiner – liant leur costume, une réponse débitée sans réflexion, lui-même ne savait pas trop pourquoi cette apparence si ce n’était ce clin d’œil à la science-fiction, un domaine qui devrait plaire à son ami devant lui. Ses jades se posèrent sur ses endroits qu’il lui désignait, bien qu’il les eût déjà remarqués, il n’en faisait rien. « Des muscles ? » Jouant l’innocent, il savait pertinemment que Heath n’avait plus ce corps qu’il avait connu pendant leur relation. S’il s’éternisait un peu trop à le regarder, le juif savait qu’il regretterait que rien ne se passe entre eux. Mais peut-être était-ce mieux ainsi ? Ils étaient amis, pourquoi prendre le risque de détruire tout cela pour simplement profiter d’un corps sculpté ? Et puis, il ne savait même pas si Heath se sentait toujours attiré par les hommes, ça n’avait jamais sauté aux yeux du juif tout comme il n’avait jamais remarqué des conquêtes masculines quitter sa chambre. Inutile de se brûler les ailes ! Heath lui faisait part qu’il n’allait pas aller à la soirée, une chose qui ne pouvait pas trop surprendre Yaël. C’était en parti pourquoi il était resté au manoir plutôt que partir avec le reste de la bande. Loin d’être altruiste, il s’inquiétait quand même pour son ex et surtout, il n’avait pas l’intention de le laisser aller là-bas seul. Et pour son bien personnel retarder cette arrivée à cette fête ne le dérangeait pas le moins du monde. « C’est ta punition pour en avoir trop fait ! » disait-il en lui sortant légèrement la langue en guise de non-excuse. Une façon un peu étrange de lui dire qu’il le gardait à l’œil, qu’il le surveillait assez pour savoir qu’il en ferait trop. Mais devait-il s’en inquiéter ? Sans doute pas, il connaissait le tempérament du brun, un cœur sur la main, ce qu’il ne possédait pas. « Non j’en sais rien, c’est pas ma vocation de sauver des vies. » C’était peut-être cruel à dire, mais Yaël ne se cachait pas sous de faux-semblant simplement pour épargner des gens. Il y avait ceux qui étaient fait pour aider et d’autres comme lui qui offrait un bonheur, une échappatoire, de l’espoir à travers le septième art. Chacun ses forces et ses faiblesses ! Passant près de lui, Yaël continuait en sortant de sa chambre bien décidé à rester au manoir finalement. Il tournait la tête pour le regarder. « Suffit de suivre les règles, ne pas avoir de relation sexuelle, ne pas boire ni se droguer et ne jamais dire… » Il laissait planer une pause. « Je reviens ! » Son sourire s’élargissait, très bientôt on viendrait sans doute le tuer pour avoir dit cette phrase ! S’arrêtant, il le regardait, ayant un peu de mal à faire abstraction de tout ce faux sang. « Oui sûr. J’avais pas vraiment envie d’y aller de toute manière. Je le faisais pour vous, tu seras mon excuse. » Alors pourquoi ce costume ? Peut-être qu’il souhaitait simplement être remarqué par une petite blonde sans trop en faire, mais qu’importe, il n’aimait pas trop ce genre de soirée. Entre passé celle-ci à être bousculé et sortir avec un parfum alcoolisé ou bien être tranquille devant un film avec l’un de ses meilleurs potes, il n’y avait pas photo. Il prendrait le film même si c’était de série B, merdique et qui ne lui ferait pas peur, il préférait ça ! Une proposition chevaleresque, mais un tant soit peu optimiste. Souriant, il laissait un rire lui échapper. Penchant la tête en avant où ses boucles retombèrent devant son regard avant de la redresser pour poser une fois de plus ses orbes sur lui. « J’ai peut-être vu trop grand. Mais faut pas sous-estimer ma force, crois-moi. » Il n’en avait peut-être pas l’air ainsi, mais il pouvait en prendre. Soulever des poids aussi lourds que pouvait le faire Heath peut-être pas, mais son dos pouvait en prendre plus qu’on pourrait le croire. Après tout, il n’allait pas le prendre dans ses bras – comme une princesse – non plus. Des plans pour qu’il s’écroule en moins de deux, et hors de question qu’il le renvoi à l’hôpital. Une fois lui suffisait. Yaël pourrait pas se permettre d’être la source de ses maux, il ne le supporterait pas. Le regardant, il passait une main dans ses cheveux, un demi sourire sur ses lèvres. « Ne faisons pas les cons. » Une mélancolie traversait son regard alors qu’il réalisait que cette apparence, Heath aurait pu la garder il y a quelques mois. Et s’il n’avait pas survécu ? Son myocarde lui provoquait une douleur sourde qu’il taisait en détournant la tête pour cacher cette faiblesse, celle de se dire qu’il serait anéanti sans lui. Il l’avait caché à tous, même ses meilleurs amis n’en savaient rien et pourtant, contrairement à ce qu’on pouvait croire il avait été à son chevet. Il y était resté plus qu’il ne l’admettrait publiquement. Lui faisant dos pour se diriger vers le salon, il fermait un instant les yeux se souvenant de ce moment où on lui avait dit pour l’accident. « Tu sais ce que tu as envie de regarder ? »
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(#)Re: You Should Never Say ‘Who’s There?’ Don’t You Watch Scary Movies ? + Yaeath Jeu 29 Oct - 22:37
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@Yaël Weisel Je l’observe attentivement, guette la moindre de ses réactions à ce déguisement que j’ai conçu moi-même pour les besoins d’une soirée à laquelle je ne vais même pas me rendre en fin de compte. Pas de quoi en faire tout un plat non plus, juste quelques vêtements dans les tons blancs trouvés dans une boutique pour quelques dollars à peine. Du latex avec lequel j’ai travaillé davantage pour parvenir à un résultat réaliste et dégoutant à la fois. Du faux-sang acheté tout fait et légèrement retouché avec du sirop de cassis pour lui apporter une texture plus collante et foncée. Mes cheveux, ce sont finalement eux qui m’ont demandé le plus travail. Une teinture momentanée qui disparait complètement après un lavage, deux au grand maximum, et la garantie d’obtenir le résultat escompté. J’aurais aisément pu me contenter de mes tifs au naturel, mais je voulais ajouter une petite touche de folie surprenante, comme à mon habitude. J’adore me déguiser, me grimer et chaque occasion est idéale pour impliquer une certaine notion de dépassement. Je me sens déçu de ne pas pouvoir le montrer à tous mes amis, à tous ces inconnus qui ont surement opté pour la facilité en allant louer un costume quelconque dans une boutique spécialisée mais je sais qu’il est préférable de renoncer pour mon bien-être. Je ne veux plus jamais être réduit à quémander l’aide des uns et des autres pour me déplacer, m’habiller ou me faire à manger. Cette période, bien que condensée en l’espace de quelques semaines, fut déjà bien trop longue et traumatique pour moi. Vivre au crochet des autres, ça n’a jamais été mon truc, bien trop indépendant et dynamique pour ne pas me sentir coupable de les embêter. Je sais qu’ils ont pris sur eux parce qu’ils m’aiment, parce qu’ils ont eu peur… Mais quand même… Une part de moi se demande s’ils ne m’ont pas détesté parfois. « Tu sais ce que l’on dit… Ils sont éternels ! » Je retombe sur mes pattes et lui apporte une réponse du même ordre que la sienne, un très large sourire au bord des lèvres et cette lueur espiègle dans le regard qui fait la différence. Je me suis toujours distingué par ma joie de vivre, que ce soit dans les bons moments – bien sûr – mais également dans les pires. Je n’ai jamais laissé entrevoir que mon obésité et le regard des autres me faisaient souffrir, jamais non plus laissé filtrer la peine qui sera pour toujours associée à l’abandon officieux de mes parents et le dénigrement qu’ils m’ont toujours servi lorsqu’ils étaient encore là pour moi de façade, pour ne pas s’attirer le jugement des autres. Je me suis toujours attelé à compartimenter mes émotions pour étouffer et intérioriser mes peines et favoriser la lumière. Les fantômes sont à leur place dans le placard, pas besoin qu’ils me pourrissent la vie et inspirent la pitié autour de moi. La pitié, j’en ai déjà eu suffisamment après l’accident, trop pour une seule vie. Un compliment déguisé m’est adressé et je sens mes lèvres s’étirer malgré moi jusqu’à atteindre mes oreilles. Je baisse la tête pour tenter de dissimuler ce qu’une telle remarque m’inspire, une certaine joie dont j’ai du mal à interpréter la soudaine intensité. « Est-ce un compliment que vous m’adressez, monsieur ? » Je me joue de la situation, de lui et de sa réserve avec laquelle je joue souvent. Ce n’est pas vraiment pour l’embêter, plutôt une manière d’exprimer à ma manière une tendresse à son égard qui, je le sais, trouve écho dans les souvenirs que nous avons en commun. Je n’ai pas besoin d’exprimer les choses pour qu’il les entende. Nous savons, c’est tout. Lui et moi, ça a toujours été comme ça d’ailleurs, beaucoup de taquineries, de regards et peu de mots, au final. « J’ai donc pour objectif de te dévorer, c’est ça ? » S’il incarne l’un des derniers humains au centre d’une société postapocalyptique cernée par les zombies, il est en toute logique la victime que j’espère transformer en casse-dalle quotidiennement. Je m’avance, d’un air menaçant, non sans exagérer une démarche empruntée aux morts-vivants, les mains rivées dans sa direction. « C’est ce que je vais faire dès maintenant… Te manger tout cru ! » Je lui bondis dessus et le fait basculer sur son lit pour le surplomber, d’humeur pour quelques chamailleries et ma bouche que je glisse contre sa nuque pour le mordiller. « Et voilà, tu es mort. Tu ferais un mauvais survivant ! » C’est un simple constat que je dessine de mon air conquérant, le torse bombé, à califourchon sur lui, les mains plaquées contre son torse, un sourire de vainqueur aux lippes et ce goût… Celui de son délicieux parfum sur mes lèvres. Il sent tellement bon, Yaël. Il embaume parfois le Manoir tout entier lorsqu’il se prépare en vitesse mais j’adore cela, je ne connais pas meilleur moyen de démarrer la journée que de le sentir dans chaque pièce que je visite. J’aime l’odeur du café aussi… Et des pancakes que fait parfois cuire Nola lorsqu’elle est de bonne humeur, ou qu’elle a eu une nuit de folie, symbolisée par au moins deux orgasmes. On le sait tout de suite, quand Nola est satisfaite de son coup d’un soir.
Il ose se jouer de moi, de mes muscles aussi et je sais très bien qu’il plaisante mais puisqu’il est décidé à en faire des tonnes avec son innocence, j’emprunte le même chemin en ayant recours à un mécontentement que je symbolise d’un petit coup de poing sur son épaule. « Je suis profondément choqué, tout cela parce que t’es dévoré par la jalousie quand tu me vois avec mes gros biscotos. » Je termine par un petit mouvement de tête vers le haut, les yeux fermés et un petit son suffisant qui s’échappe de mes lèvres. Si je suis un excellent danseur, parfois même un bon chanteur, je n’irais pas jusqu’à affirmer que l’acting figure parmi mes qualités premières à en juger par l’éclat de rire qui s’en suit et vient anéantir toute ma performance. « Petit con ! » Je lui ébouriffe les cheveux en un mouvement circulaire, prêt à l’entendre employer des dizaines de qualificatifs peu flatteurs pour me décrire en réaction à un tel affront. Ta punition pour en avoir trop fait. Peut-être devrais-tu constamment te pousser jusque dans tes retranchements si sa présence auprès de toi est la sanction encourue. Je souris à cette pensée, bientôt forcé de me reconnecter à la réalité pour le gratifier d’une moue boudeuse et désolée. « Tu sais ce qu’on dit, ce sont toujours les bons gars qui trinquent pour les conneries des mecs comme moi ! » Sa vocation, sauver des vies, savoir ou ignorer. Je ne l’attendais pas sur ce registre mais la surprise n’est en rien désagréable car je sais ô combien son humour est parfois pince-sans-rire. « Tu n’as pas l’étoffe d’un héros, ça tombe bien ! » Je dégaine l’artillerie lourde avec cette chaleur qui m’est propre. Un humour qui décape et semble cassant mais qui est surtout à la hauteur de ce qu’il me réserve très souvent dans ce domaine. Il est assez amusant de nous voir communiquer l’un avec l’autre de cette manière lorsque nous sommes entourés de gens qui ne sont pas habitués à nous côtoyer. Ils ont toujours l’impression qu’on se dispute alors qu’il n’en est rien. Je l’écoute énumérer les règles essentielles à respecter pour ne pas se faire assassiner dans un film d’horreur et m’amuse de l’écho que ses propos ont avec Scream, visionné quelques jours en arrière. « À défaut d’avoir une vie sexuelle épanouie, je m’apprêtais à te proposer une bonne bouteille de vin à savourer devant le film. Tu sais ce que cela veut dire ? Toi et moi, on est condamnés ! » Une mort atroce nous attend au tournant. Le boug en rajoute une couche avec cette rengaine synonyme de disparition tragique. Je reviens tout de suite. Je grimace, désolé d’avance pour lui. « Tu seras le premier à mourir, tu m’en vois navré. J’ai des chances de m’en sortir finalement, si tu ne lui facilite pas trop la tâche ! » Quitte à crever, autant faire en sorte de gagner du temps pour les copains non ? Son excuse, j’aime ce statut qu’il m’octroie, c’est plutôt agréable d’avoir ce pouvoir, même factice, sur une personne. « Je ferais croire à tout le monde que je t’ai pris par les sentiments, que tu voulais les rejoindre mais que bon… Je t’ai mis le couteau sous la gorge et obligé à t’installer sur ce canapé moelleux à côté de ton vieux pote option canard boiteux ! » Ne pas le sous-estimer lui, et sa force. « Tu parles trop, ma caille. Qu’attends-tu pour me le prouver en passant à l’action ? Je suis prêt ! » Je ne tarde d’ailleurs pas à lui sauter sur le dos en un mouvement assuré et contenu. Je n’ai pas pour objectif de l’envoyer aux urgences lui aussi. Je passe mes deux bras autour de son cou en prenant soin de ne pas trop le serrer et glisse mes deux jambes autour de son bassin. Un frisson me traverse l’échine, suffisamment présent pour faire s’emballer mon cœur sans aucune raison apparente ou presque, si ce n’est le plaisir que j’éprouve à être contre lui, même ainsi, même de dos… C’est tout ce qu’il me réserve habituellement alors que ses bras… J’aimerais parfois qu’il les utilise pour me serrer contre lui. C’est ce qu’il a fait… Une fois… Avec une pudeur immense lorsque nous étions à l’hôpital. Ce jour-là, je jurerais avoir retrouvé le Yaël d’autre fois, celui qui n’était pas aussi effrayé d’exprimer ses émotions. Un court instant, quelques minutes avant un retour à la case départ, à la distance, à l’absence de cette chaleur que j’aime tant ! Repenser à l’hôpital est aussi étrange que douloureux. Je n’ai même pas pensé à moi en premier… C’est à Barry… Je tenais à contacter sa femme pour lui expliquer, lui annoncer… J’étais loin de penser qu’autant de temps avait coulé sous les ponts. Un passage par la réanimation insoupçonné et un deuil en plusieurs temps. Mes phalanges se resserrent contre sa peau comme pour m’accrocher à une bouée de sauvetage, celle qui me permettra de ne pas laisser les fantômes se défaire du placard dans lequel ils sont enfermés. Nous arrivons près des canapés. « Encore un petit effort, tu y es presque ! » Il recule et je me laisse glisser le long des coussins en un sourire satisfait, mes doigts ne résistant pas à l’appel naturel de caresser sa peau dans le processus, de redessiner par-dessus ses vêtements sa colonne vertébrale puis sa chute de reins jusqu’à atteindre la ceinture de son pantalon que j’accroche pour pouvoir m’asseoir sans perdre l’équilibre. « Sur une échelle d’un à dix. Tu obtiendrais un huit sur Uber ! » Je me mordille la lèvre inférieure, mutin, et le laisse s’éloigner pour répondre à une première sonnerie. Les gosses devraient être nombreux ce soir. « J’irais ouvrir à la prochaine salve ! » Ah oui, le film… « Tu es déjà salement puni en ayant à me supporter toute la soirée alors que tu espérais te débarrasser de moi… Je ne t’imposerais pas une double peine en choisissant le film. Vas-y, mets ce que tu veux ! »
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(#)Re: You Should Never Say ‘Who’s There?’ Don’t You Watch Scary Movies ? + Yaeath Ven 30 Oct - 0:03
Mica Welsch
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statut civil : dans les méandres d'un secret lourd, il se dit en couple, le clame, mais jamais il ne parle directement de cette personne qui partage sa vie.
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[ you should never say ‘who’s there?’ don’t you watch scary movies ? ]
w/ @heath romeo Une grimace apparaissait sur son visage au mot éternels. Il aurait préféré que ce ne soit pas le cas, mais il s’avisait bien de passer un commentaire, ce qu’il ne fit pas en laissant sous-entendre un compliment. Rareté à la bouche du juif, même si ça lui arrivait de temps en temps – surtout lorsqu’il était souffrant ! Il remarquait le sourire qui se formait sur les lèvres charnues du brun – blond ? « Peut-être bien. Pourquoi nier que tu attires le regard. » Il levait le doigt pour marquer son poing, énonçant une idée, qui suivait « La prochaine fois faudrait que je note le nombre de fille qui se retourne sur ton passage. » Il laissait filer un rire entre ses lèvres, passant la main de son doigt levé dans ses cheveux. Ce soir, il pourrait vérifier sa théorie, les meufs tomberaient à ses pieds comme des mouches. Par moment, il lui arrivait de se demander pourquoi Heath n’était pas en couple, c’était le genre de mec que beaucoup de meuf voudrait. Mais il ne cherchait pas plus que cela, puisque le savoir investi dans une relation ne lui plairait pas des masses. Il connaissait l’affection du garçon et se doutait qu’il serait accaparé par cette relation, tout le contraire de lui qui plaçait toujours ses potes avant ses partenaires. C’était pourquoi il ne sortait pas ce soir avec sa petite-amie ni Ronan. Il préférait ne pas offrir ce genre de soirée à ses partenaires parce qu’après ça compliquerait qu’un peu plus toute son histoire. S’il arrivait à gérer aussi bien, c’était en parti parce que tout n’était que stratégie. Ses jades le regardaient haussant un sourcil, il venait peut-être de dire quelque chose qu’il n’avait pas du tout calculé. « Arrête ! » disait-il en retenant un sourire, tentant d’être le plus sérieux du monde, alors que regarder Heath marché vers lui aussi pittoresquement lui décrochait un sourire. « J’ai pas dit que je voulais me faire manger part un zombie tombé dans le peroxyde ! » Ne pouvant plus reculer avec son lit derrière lui, il basculait lorsque le chanteur ensanglanté bondissait sur lui. Poussant un grognement au moment où son dos s’écrasait sur quelque chose sous ses draps. Sans doute le dernier roman qu’il était en train de lire. Sa chambre restait un véritable foutoir, c’était déjà bien qu’ils ne se soient pas péter la gueule avant, ils auraient eu l’air brillant… Heath sur lui, il se débattait comme il pouvait. Au contact de ses lèvres contre sa peau, la pulpe des lèvres de Heath effleurant cette zone de son cou. Une décharge se faisait sur sa colonne, son myocarde manquant un battement. Ses orbes le fixaient se redressant fier de cette attaque, ignorant totalement ce qu’il faisait sans doute. Yaël n’était pas aussi froid qu’il le laissait entrevoir. Il n’était pas des plus tactiles, les câlins il n’en donnait pas à profusion, mais il ressentait des choses, il avait envie de tout autres choses parfois. Son attraction pour ses partenaires étaient réels, mais il n’y mettait pas de sentiment, il était donc rare de sentir son corps s’emballer ainsi. Sentant quelque chose sur sa peau, il passait sa main sur sa joue. « Eurk. Tu m’en as foutu partout ! » disait-il en montrant le sang qui le recouvrait maintenant. Passant ses bras autour de la taille du blond, il le faisait basculer à son tour, maintenant c’était lui qui se retrouvait sur le dessus. Il relâchait son dos pour se redresser et le regarder. « Dis-moi au moins que le virus rend pas les cheveux blonds ! » Il se redressait avant de glisser sur son ami, il aurait l’air con à tomber au sol alors qu’ils se trouvaient dans une position plutôt explicite si on ignorait qu’ils ne se préparaient pas à coucher ensemble. Yaël frottait sa joue avec frénésie, se trouvant collant « Putain t’as mis quoi là-dans ! » demandait-il en le regardant une fois sur ses pieds, lui toujours étendu sur son matelas. Cette position qui aurait pu faire frémir Yaël s’il n’avait pas cherché à garder contenance.
Son épaule avait reculée lorsque le poing de Heath était venu à sa rencontre, rien de violent, mais assez pour créer une onde. « Moi jaloux ? Si je voulais avoir l’air de monsieur Univers y’a longtemps que je me serais mis aux stéroïdes ! » Heath n’avait rien de tel, Yaël le savait et son rire ne tardait pas à lui échapper notamment en voyant son ami prendre la pose la plus nulle du monde ! Bien qu’il n’avait rien du mec excessivement musclé, ça lui convenait cette musculature qu’il présentait, Yaël n’avait pas l’apparence pour un tel corps. Il aurait sans doute l’air d’une mauvaise caricature, mais il n’était pas non plus chétif. Sa musculature était simplement plus élancée et discrète sous sa peau laiteuse. Les deux garçons n’avaient rien pour se ressembler, que ce soit physiquement que psychologiquement. Plusieurs personnes devaient vraiment se demander comment un sportif comme son ami pouvait se tenir avec l’allumette qu’il était. Un mystère que même le bouclé ne comprenait pas, mais ne cherchait pas à comprendre. Parfois il n’existe pas de réponse. C’était venu naturel entre eux et tout ce qu’il y avait à savoir c’était qu’ils s’entendaient à merveille même si ce n’était pas toujours ce qu’ils laissaient croire. Comme à cet instant où il passait sa main dans les boucles sombres. Lui qui avait horreur de ça. « Argh ! » Il repoussait sa main avec férocité. « T’es encore plus con ! Asshole ! » Prenant la direction du salon, il ramenait son regard sur Heath, l’observant. « Ça reste à voir. » disait-il en haussant les épaules, mais cette fois un rire franc lui échappait, ce sourire gravé à la commissure de ses lèvres. « Je serais le pire des héros jamais vu. » Cette simplement idée continuait de le faire sourire, il n’en avait pas l’étoffe. Et pourtant, cette ecchymose sur le rebord de son œil disait tout autre chose, racontait une histoire différente, celle qu’il ne dirait sans doute jamais ouvertement. Yaël n’avait pas un mauvais fond, il était simplement égaré dans une personnalité bien difficile à dompter. Ils continuaient de plaisanter. « Je te rappel que je suis pas un héros, donc aucune chance que je me défende. Je suis certain que j’aurais le genre de mort débile tellement prévisible qu’on pourrait avoir que pitié de moi. » Il posait son doigt sur le pectoral de son ami. « Mais un détail t’échappe, je te manquerais beaucoup trop ! » N’est-ce pas la raison derrière cette idée de rester au manoir plutôt que de rejoindre les autres ? Non ? La solitude et le fait de lui manquait, ça pouvait revenir au même. Il haussait un sourcil, entre ses lèvres, il faisait presque pitoyable, mais il haussait les épaules nul doute que c’était la meilleure excuse qu’ils pouvaient expliquer pourquoi lui n’était pas aller là-bas. Une idée lancée, mais bien vite il se ravisait. Avançant vers le salon, il n’avait pas pris conscience que ce dernier viendrait lui sauter dans le dos. Le poids du pompier le faisait basculer vers l’avant, à un cheveu de se retrouver étalé de tout son long sur le sol. « T’ES DÉBILE OU QUOI ! » hurlait-il en reprenant son équilibre. Manquerait plus qu’ils tombent et se blesse… Une de ses mains venaient se poser sur l’un des bras qui enserrait son cou. Puisqu’il avait dit qu’il pourrait le transporter, c’est ce qu’il se mit à faire, transportant leur corps vers le salon. En aucun cas il se plaignait de la lourdeur de son pote, même s’il n’était pas léger. Il fut soulagé de voir les canapés, la simple envie de le balancer sur l’un d’eux le démangeait. Pourtant, il n’en faisait rien, s’arrêtant convenablement près de l’un des deux, le laissant quitter son dos pour s’asseoir. La pulpe de ses doigts effleurant l’avant-bras d’Heath alors qu’il le quittait, lui laissant une sensation de manque. Cette chaleur dans son dos remplacé par la fraîcheur de l’air, par le vide. Il ressentait le contact contre son dos, fermant les yeux un instant et reculant d’un pas lorsqu’il l’agrippait par la ceinture. Tournant la tête, il jetait un coup d’œil dans sa direction. « Rappel-moi la prochaine fois de t’laisser te démerder seul ! » disait-il en se cambrant vers l’arrière dévoilant la peau de son ventre. « T’es vachement lourd ! » grommelait-il en se redressant, tournant la tête au son de la sonnette de la porte d’entrée. Les enfants avaient commencé à faire leur ronde. Heath enfin assit, Yaël se dévouait donc pour aller donner les bonbons. À ses paroles, il prenait tout de même la peine de se retourner et lui faire un doigt d’honneur. « Tu sais que j’aime pas les films d’horreur, alors choisi c’est ce que tu voulais regarder. » disait-il en ouvrant la porte sur une bande de gamin. Prenant une poignée de bonbons, il en donnait en part égale dans leur sac avant de les regarder partir sous les rires des enfants se promenant dans les rues. Ça avait son charme comme festivité, lui qui ne l’avait jamais fêté puisque ce n’était pas dans sa religion. Leur manoir avait été décoré par leur bande, donnant une apparence lugubre à leur maison. Il fermait la porte, prenant une poignée de bonbon qu’il lançait à Heath sur le canapé. « On se prend une bouteille de rouge ? » demandait-il en se dirigeant vers la cuisine où il sélectionnait une bouteille selon leur goût qu’il ouvrait. Trouvant un de ses paquets de clope oublié sur la table à manger, il se glissait un bâtonnet entre ses lèvres sans perdre un instant pour l’allumer. Il tirait une taff en revenant vers le salon, clope au bec, deux coupes de vin vides et une bouteille. « Je sais pas qui l’a acheté, mais tant pis ! » Il déposait coupes et bouteille sur la table basse devant eux et il prenait place à côté du blond. Se penchant en avant il récupérait un cendrier pour y déposer ses cendres, le posant sur le bras du canapé. Il n’avait pas idée de ce qu’il avait choisi comme film, mais de toute évidence, Yaël trouverait ça ennuyeux, mais il était ainsi. Il ne fallait pas le prendre personnel, ses critiques de films se faisaient par automatisme.
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(#)Re: You Should Never Say ‘Who’s There?’ Don’t You Watch Scary Movies ? + Yaeath Ven 30 Oct - 7:33
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@Yaël Weisel Il grimace lorsque je compare l’aura des boys band à l’éternité et ma réaction est immédiate, sommet d’une authenticité qui inspire mon doigt d’honneur à s’élever dans sa direction. Il est jaloux parce qu’il n’aura jamais ce charme qui continue de m’habiter malgré les cheveux blonds et une tenue tout droit inspirée d’une autre époque. Je ne vois aucune autre explication à cela si ce n’est la stupidité des boys band que je suis également en train de moquer en leur rendant un hommage horrifique, à l’image de ce que je ressens lorsque je les écoute, une vingtaine d’années après. Les Backstreet Boys parviennent encore à me cueillir parfois, I want it that way est un sommet du kitch, mais une vieillerie effectuée avec suffisamment de goût pour demeurer véritablement intemporel. Les producteurs de l’époque ne s’y étaient tout simplement pas trompés. Il me complimente et je sens mes joues se réchauffer, bien plus facilement amené à le taquiner qu’à admettre qu’une telle remarque me fait plaisir, particulièrement parce qu’elle provient de lui et que son opinion de moi m’importe beaucoup plus que celle de n’importe qui d’autre. C’es étrange, d’ailleurs, de voir à quel point son regard continue à me faire frissonner après toutes ces années, à quel point je cherche parfois à le faire réagir sans trop être capable de m’expliquer pourquoi. Certaines choses ne changent pas, elles ne changeront jamais. J’ai cette image dans la tête, celle d’un Yaël qui inscrirait sur son carnet un numéro à chaque fois qu’une fille – ou un garçon, d’ailleurs – serait tentée de m’observer plus longtemps que de coutume. « Et ton regard, je l’attire ? Tu te retournerais sur mon passage, toi aussi ? » Je pousse le bouchon, je le sais, mais mes opales ne parviennent pas à se défaire de ses propres prunelles. Je les observe attentivement, à la recherche d’une réaction qui me permettrait de distinguer le vrai du faux. Il ne dit pas toujours les choses, Yaël. C’est un garçon qui a toujours été très pudique, tantôt très franc et tantôt tout le contraire, discret dès lors que ses sentiments sont mis en première ligne. Je me glisse dans la peau du personnage que je suis censé représenter tout au long de la soirée à venir, celle à laquelle je viens de lui annoncer que je n’irais pas. Je suis ce mort-vivant qui, assoiffé de chair fraiche, approche lentement mais surement de son objectif, d’une victime potentielle aux yeux de laquelle il ne représente probablement pas une grande menace. Le zombie a une démarche lente, des actions qu’il est très facile d’anticiper lorsqu’il est seul. Une horde de cadavres change la donne, le danger devient oppressant. Je ne représente rien de cela, en l’état, mais je n’ai besoin de personne pour bondir sur Yaël et le terrasser sur son propre lit car contrairement à eux, mes neurones et ma force sont encore là. « Tu crois que les victimes donnent l’autorisation d’être assassinées à leur malfaiteur avant qu’un tel drame se produise ? Non. Même tarif pour toi ! Tu n’as peut-être pas demandé à être attaqué par un beau gosse blond peroxydé, c’est pourtant ce qui s’apprête à t’arriver ! » Pour attester de la véracité de mes propos, ce sont mes crocs que je viens resserrer contre la fine couche de peau qui recouvre son cou. Son odeur est parfaite, comme toujours. Je l’adorais déjà lorsque nous n’étions encore que deux adolescents tous les deux, du genre à parfumer les peluches de ma chambre avec son parfum après une soirée pyjama aux yeux du reste du monde. Avec les années, et maintenant que je suis en âge de comprendre l’intégralité des cartes dont je dispose entre les doigts, je sais que cette odeur ne m’inspire pas seulement la tendresse. Elle fait s’animer en moi bien des choses qu’il est à la fois agréable et frustrant d’éprouver à l’égard d’un vieil ami… D’une première histoire d’amour adolescente. Plus rien n’est comme à l’époque, les choses ont changé avec le temps et heureusement d’ailleurs. Pour rien au monde je ne reviendrais au Heath que j’étais à l’époque. Je n’étais pas bien dans ma peau, encore moins à l’aise avec moi-même qu’aujourd’hui, incapable de croire en mes rêves… Il ne le sait pas car j’ai toujours pris soin de tout compartimenter par pudeur – à mon tour – mais il m’a beaucoup aidé. Son amour m’a permis de réaliser que j’étais digne du regard des autres, de leur tendresse… De leur considération. Il m’a appris à croire que rien n’était impossible et je lui en serais toujours reconnaissant, même s’il ne sait pas, même s’il ne le saura probablement jamais. Je ne le mords pas vraiment, pas du tout dans l’optique de véritablement lui faire mal, je clôture même cette série de légers mordillements par un bisou plus tendre, censé lui apporter la guérison nécessaire après une telle agression. Sa peau, elle me manque dès la seconde où je recule. J’ai toujours été très tactile contrairement à lui, les câlins font figure de moyen d’expression principal chez moi. Tout passe par mes bisous, mes étreintes, mes petits mots doux… Il est très aisé de lire en moi comme dans un livre ouvert lorsque l’on sait reconnaitre mes différentes approches. Je me redresse sur lui, victorieux, et l’observe non sans quelques éclats de rire batailler avec le faux-sang qui, je l’accorde, est assez gluant. « Tu exagères, tu en as juste un peu sur la joue. En revanche, je suis en capacité de t’en mettre partout partout si tu insistes… » Mon regard se transforme, se mue en quelque chose de plus redoutable. Le petit diablotin est prêt à frapper, il s’apprête d’ailleurs à le faire lorsqu’il prend le contrôle de la situation et me renverse. J’heurte un bouquin dans la bataille, non sans grommeler et le décaler sur le côté pour pouvoir me concentrer sur lui, sur sa stature qui me surplombe et me donne le souffle court. J’ai un sourire idiot aux lèvres, prisonnier d’un corps qu’il est appréciable d’avoir si près et qu’il est détestable de sentir s’éloigner de la sorte l’instant d’après. « Il ne rend pas les cheveux blonds à ma connaissance, promis ! » Je lui tends le petit doigt, comme nous le faisions plus jeunes pour nous moquer du pinky promise qui était censé avoir une immense valeur alors que pas du tout. Il se relève tandis que je reste allongé à l’observer de là où je suis. « Du sirop de cassis, tu devrais goûter, ce n’est pas si mauvais que cela. Très sucré, mais prévu pour qu’on puisse l’ingérer ! » Je me redresse à mon tour, presse mon index contre le faux sang qui recouvre ma joue et lui tend le doigt, mutin. « Tu m’en diras des nouvelles ! »
Je reçois un tacle que je sais amical et envoyé dans les règles de l’art par mon ami lorsque j’ose le pointer du doigt sur sa musculature qui, qu’on se le dise, est plus qu’agréable à l’œil nu. Comment je le sais ? Parce qu’il a tendance à toujours sortir de la salle de bain avec une serviette autour de la taille pour commencer… Et puis il y a la piscine du Manoir aussi, notre jacuzzi dans lequel il se rend en boxer de bain comme tout le monde et… Et le matin lorsqu’il déambule en caleçon. Bref, je sais qu’il est suffisamment musclé pour supporter mon poids sans s’écrouler. Il mérite un second petit coup de poing pour l’insinuation. « Des stéroïdes, la solution des faibles dans ton genre, effectivement ! » Je lui tire la langue et contracte mes biceps pour faire le beau, truc que je n’ai pas l’habitude de faire tellement les mecs qui s’exhibent sans arrêt sous prétexte qu’ils passent douze heures à la salle tous les jours m’agacent. J’ignore quel héros il ferait, ma seule certitude c’est qu’il a une image très éloignée de la réalité au sein de laquelle nous vivons tous les deux. Je ne le vois pas du tout comme il se perçoit, au contraire, il est mon héros pour bien des raisons et cela de manière très récurrente. « La mode n’est plus tellement aux héros, tout le monde a les yeux rivés sur les antihéros tu sais… Je t’imagine plutôt bien dans cet exercice ! » Il a suffisamment de charisme pour tenir bon la barre. Je ne suis pas le seul sur qui les gens se retournent. J’irais même jusqu’à dire qu’il est un sacré bourreau des cœurs. J’en sais quelque chose. « Tu me manquerais ? Et en quel honneur ? Faudrait-il encore avoir un cœur ! » Je tente de rebondir en une moue arrogante, un large sourire dessiné sur le visage. Bien-sûr qu’il me manquerait, c’est une évidence, tous les jours, à chaque seconde. « On sait tous les deux que tu me manquerais… J’ai déjà eu l’occasion de m’en rendre compte ! » Je ne parle jamais de l’hôpital, de mon réveil, de tout ce qui m’est passé par la tête sans que je sois capable de mettre des mots et du réalisme derrière cette expérience. Le premier souvenir fort que j’ai de cela, c’est mon réveil et son absence. Un être vous manque, et toutes les douleurs sont décuplées. Plutôt que de m’exposer davantage, je lui saute sur le dos, prêt pour ce transport qu’il m’a promis et explose de rire quand il s’énerve, probablement surpris et sacrément déséquilibré par ma cascade. « Débile je ne sais pas, mais très con pour sûr ! » Je dépose un baiser contre sa tempe, seule zone facilement accessible depuis ses épaules et m’accroche à lui, prêt pour qu’il m’emmène jusqu’au bout du monde… Le salon, quoi ! Sa main s’agrippe à mon poignet et je frissonne à nouveau. Un pied devant l’autre, il commence à progresser à travers le Manoir et j’en profite pour caler ma tête contre son épaule. Nous arrivons très trop vite à destination et je l’abandonne pour trouver le confort d’un canapé qui n’attendait plus que nous. Je lui attribue un huit sur dix, note honorable avec une marge de manœuvre confortable qu’il prend exactement comme je l’espérais, avec une moue boudeuse que j’adore, qui fait pétiller mes prunelles et me motive à surenchérir quasi-instantanément. « Tu n’oserais pas me laisser seul face à moi-même… Si tel était le cas, tu ne serais pas là ! » J’ai plaisir à le mettre face à ses contradictions même si une part de moi ne peut s’empêcher de penser que j’aurais l’air idiot s’il décide de me clouer le bec en prenant sa veste pour rejoindre les autres à la soirée. Tu n’as pas envie qu’il s’en aille. Tu sais qu’il passera un meilleur moment avec eux plutôt qu’avec toi devant un film d’horreur qu’il détestera surement mais… Mais tu as envie d’être égoïste pour une fois. « Tu parles, je suis léger comme une plume ! » Pas du tout, mais rien ne m’empêche de croire cela. Il s’étire, fait craquer certaines zones de son corps pendant que mes opales, elles, se perdent sur son haut de déguisement futuriste qui remonte et laisse apparaitre son nombril et la naissance de son bas-ventre. J’ai un sourire qui continue à croitre, un peu trop d’ailleurs, et qui me pousse à chavirer vers l’arrière pour ne pas lui laisser le temps de me griller. Être potes n’empêche pas d’observer, comme il le disait si bien. Le contraire reviendrait à de l’hypocrisie tout simplement. Quel film choisir, le choix lui revient à mes yeux.
Nous sommes interrompus par la sonnette, il s’élance en premier pour accueillir les gosses et leur distribuer quelques bonbons. J’ai tout juste le temps de démarrer Netflix qu’une floppée de bonbons m’agresse. « Enfoiré ! » Nouveau doigt d’honneur et moue boudeuse qui s’efface en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire lorsqu’il propose d’ouvrir une bonne bouteille. « Carrément ! » Il s’éloigne pour nous préparer le nécessaire et j’en profite pour parcourir le catalogue du géant du Streaming. La sélection est riche, très variée et couvre un large prisme horrifique. J’opte finalement pour Conjuring, premier du nom. Un classique d’une efficacité toujours aussi redoutable, le genre qui promet d’énormes sursauts même quand tu sais déjà ce qui va se passer. Mon colocataire revient, armé d’une cigarette glissée entre les lèvres et du nécessaire pour nous servir un bon vin. « On s’en fiche. La bouteille appartient à la communauté ! » Pas vraiment, mais personne ne s’indignera d’une telle disparition. Notre cave à vins est régulièrement réapprovisionnée quoiqu’il arrive. Je prends l’initiative de nous servir tous les deux et lance le film après avoir éteint les lumières pour ne plus laisser que la lumière de quelques bougies tamiser l’ambiance. « Merci encore… Tu sais… D’être là ! »
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(#)Re: You Should Never Say ‘Who’s There?’ Don’t You Watch Scary Movies ? + Yaeath Sam 31 Oct - 18:49
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w/ @heath romeo « Si je te voyais pas tous les jours, qui sait. » Il n’y avait pas vraiment de sous-entendu à ses propos. Il affirmait que oui, il le regarderait, mais il était habitué de le voir. Une normalité dans sa vie, une présence qu’on finit presque par oublier tant elle nous est familière. Et pourtant, sans dire, il savait pertinemment qu’il se retournerait encore et encore pour lui. Ça lui arrivait par moment, un peu dans la lune, posant ses prunelles verdoyantes sur son ex alors qu’il passait près de lui. Un regard qui s’attardait en le voyant sortir de la salle de bain après la douche. Un coup d’œil discret quand la bande allait se prélasser dans le jacuzzi. Oui, Yaël n’avait jamais vraiment cessé de le regarder, mais en avait-il pleinement conscience ? À vrai dire, non, trop orgueilleux pour s’en rendre compte. Ce n’était pour lui pas plus qu’il ne regardait Ulrich, Kléa ou Nola et bien moins que son regard qu’il portait sur Ophelia. Il n’y avait pas photo, Heath faisait parti de sa vie, il le voyait et parfois s’attardait à le regarder sans plus. Il n’aurait pas à indiquer d’un trait ce regard porté sur sa personne. Une chose qu’on pourrait lui révéler comme étant tout le contraire… Et le simple fait qu’il ne fit rien de plus en voyant Heath avancé vers lui pouvait en dire long sur sa relation avec ce dernier. Yaël n’avait jamais été le garçon affectueux, plutôt perdu dans ses propres idées, ce monde qu’il conçoit depuis l’enfance. Cette idée qu’il véhicule sur les pages et anime sur une pellicule. Cette vision du monde qu’on lui accorde, celle qu’on croit qu’il préconise, alors qu’il en est loin. À l’écran, dans ses films, Yaël sait rendre hommage à l’amour, ce sentiment que beaucoup rêve de vivre. Il l’embellit, rend les gens rêveurs d’une romance aussi unique. Un écho dans la tête du jeune homme qui s’en inspire sans le vivre. Ce serait une déception de savoir que le cinéaste n’a jamais été aussi romantique qu’il peut le laisser croire. Yaël ne le vivait pas, pas même aujourd’hui alors qu’il entretenait deux relations, son cœur ne balançait pas, neutre et libre à la fois. Il ne l’avait véritablement offert qu’une fois – à sens partagé – et cette personne se trouvait devant lui, approchant, alors que le bouclé se refusait à se prendre au jeu. Si l’affection n’était pas son point fort, les râles foulaient ses lèvres pour la moindre petite chose. Désormais étendu sur son lit, Heath le surplombant, Yaël se voyait dans une position qui aurait pu en faire fondre plus d’un.e. Lui il semblait de marbre dans cette situation, un peu trop habitué aux manières de son pote. « Argh. » Un grognement lui échappait, il tentait de le repousser en posant ses mains sur les épaules du blond – sans trop s’y appliquer, sentant cette chaleur contre son cou. Une odeur de cassis, ce sucre qui lui montait aux narines camouflait ce parfum qu’il avait en temps normal. Ces mordillements contre sa peau, ce baiser qui lui décrochait une plainte entre le désaccord et celui de faible plaisir. Une plainte qui lui avait totalement échappée sans qu’il puisse y faire quelque chose. Repoussant quelques mèches de son regard avant d’essuyer son visage de ce faux-sang qui lui collait à la peau. « N’essaie même pas ! » le prévenait-il alors qu’il était hors de question qu’il se retrouve recouvert d’hémoglobine de baie ! Il le savait capable de lui faire et il n’y tenait pas, loin de supporter cette odeur sur lui. Ne lui laissant pas le temps de passer à l’acte, bien vite Yaël finissait par se retrouver au-dessus du blond, leur regard se croisant encore. Sceptique, il regardait ce petit doigt tendu vers lui. Il hésitait à le prendre, mais il le faisait tout de même crochetant le sien avec celui de Heath avant de se relever. Debout, il le regardait lui et sa dégaine de boysband, ce sang marquant ses draps. « Je suis pas intéressé. » disait-il, lui qui ne mangeait rien de sucré, ne le supportant pas. Il n’avait pas manqué un seul de ses gestes qui vint récolter le sirop sur sa joue, ce doigt qu’il lui présentait reluisant d’un rouge profond. Il n’avait qu’une idée, repousser celui-ci et ne plus en parler. Seulement, connaissant Heath, il ne lui lâcherait pas la grappe… Levant les yeux au ciel, il agrippait son poignet se penchant pour porter ce doigt à sa bouche. Il aurait pu simplement y passer sa langue, récolter du bout de celle-ci ce liquide qu’il devait goûter. Au lieu de cela, il prenait son doigt en intégralité entre ses lèvres. Appliquant sa langue pour y récolter le sirop, suçant ce doigt avant de le relâcher. Le goût du cassis sur ses papilles le fit aussitôt grimacer. « C’est infecte ce truc ! » rouspétait-il en sortant la langue avec dégoût. « Trop sucré. » soufflait-il comme un gamin qui venait de manger quelque chose qui ne lui plaisait pas du tout.
C’était peut-être un peu dur comme réflexion, mais Yaël ne le pensait pas, du moins pas à propos de Heath. Il savait combien ce dernier avait travaillé avec acharnement pour en arriver là. Il avait vu le changement se former et il n’avait besoin de rien pour y parvenir si ce n’était de sa propre volonté et ça Yaël n’en doutait pas, il en possédait à revendre. Un rire hautain lui échappait, l’observant légèrement de haut – malgré le fait qu’il soit vaguement plus petit. « C’est pas tout le monde qui peut avoir physique, j’te signale. » répondait-il en lui faisant un magnifique doigt d’honneur en bonne et due forme. « Et arrête de sortir tes muscles pour m’impressionner ça marche pas ! » continuait-il en retroussant sa lèvre supérieure dévoilant une canine au passage. Cette chamaillerie d’enfant, Yaël pouvait s’y perdre parfois, levant le voile sur ce qu’il pouvait être. Bien loin d’être ainsi avec le reste des personnes qu’il pouvait connaître, les facettes du juif étaient bien plus nombreuses et étonnantes lorsqu’on le voyait en compagnie de ses meilleurs amis. Une vague de fraicheur dans ce monde où il paressait tellement au-dessus de tout. Il ne les écrasait pas, ne les percevait pas non plus comme des incapables, au contraire, sans le dire Yaël le poussait à être le meilleur d’eux-mêmes. Il pouvait être l’ombre pour leur laisser la lumière. Est-ce que cela faisait de lui un anti-héros ? Peut-être. Ou peut-être pas. Il ne s’était jamais posé la question, il ne s’attardait pas à ces détails. Il vivait simplement sa vie à sa manière qu’on le comprenne ou non. « Et si j’étais le vilain ? » Les gens charismatiques pouvaient aussi être les pires, non ? Il laissait planer un sourire sur ses lèvres, bien heureux de pouvoir le contredire et par simple plaisir de le faire. « Ha. Ha. Ha. » soufflait-il, un cœur, il en avait un, bien plus que Yaël et pour autant qu’il sache même lui aurait pu affirmer que Heath lui manquerait. Éventuellement, il préférait se taire, garder ce détail pour lui. Il regrettait ses paroles, taisant tout ce qui lui passait par la tête. Ce qu’il insinuait, Yaël le comprenait, sachant bien qu’il parlait de l’hôpital. Ce sujet qu’ils n’avaient pas évoqué, préférant sans doute étouffer ces sentiments reliés à tout cela. Il avait eu peur de le perdre cet été. Son cœur s’était arrêté lorsqu’il avait reçu cet appel l’informant de l’accident. Il avait chassé ses larmes perlant ses cils lorsque son corps s’était posé à travers cette fenêtre, ce corps immobile. Ce tableau s’était imprégné sur sa rétine, il n’en trouvait pas la force à ce moment-là de le voir ainsi. Il n’avait tout simplement pas pu, préférant fuir tout cela, s’enfermer dans cette crainte de le perdre que de venir le voir. On lui avait reproché, mais il n’avait rien fait pour changer leur opinion, gardant cette froideur, cette distance qu’il s’avait imposée. On n’avait pas cherché plus loin se disant sans doute que c’était Yaël, qu’on ne pourrait pas le changer. Une vérité tout autant qu’un mensonge… Préférant ne pas en dire plus, gardant son jardin secret pour lui, il retrouvait cette attitude de râleur lorsqu’il l’avait senti sauter dans son dos. « Débile et très con ! » grommelait-il, soulignant même le baiser sur sa tempe d’un grognement plus discret. Cette chaleur dans son dos, le poids sur ses épaules, c’était une étrange sensation qui l’animait. Aussi soulagé que navré de ne plus l’avoir contre lui, il reprenait ses bonnes vieilles habitudes. « Je t’ai dit que t’était mon excuse ! » À d’autres ! Il aurait très bien pu le laisser seul, mais il ne pouvait tout simplement pas. Quel meilleur ami serait-il ? Sans doute pas le meilleur puisqu’il le critiquait sur son poids, ne mâchant pas ses mots, bien qu’il ne le jugeât pas. C’était une évidence vu les muscles, il ne pouvait pas avoir un poids plume quand même ! En guise de réponse, il lui jetait simplement un coup d’œil avant de s’étirer. Il se fichait bien de montrer sa peau à cet instant, il ne remarquait même pas ce regard qu’il lui jetait.
Contrairement à d’habitude, Yaël n’avait pas râlé à aller ouvrir la porte et faire face à des enfants. En d’autres temps, il aurait été le dernier à le faire. Il n’était pas le plus attendrit par les mômes, bien au contraire. Toutefois, il avait laissé un sourire prendre place sur ses lèvres, il avait été gentil. Une première. La porte fermée, la main remplie de bonbons qu’il balançait à Heath avachit sur le canapé, un sourire prenait place sur son visage. « Je pense à te nourrir, tu devrais me remercier ! » disait-il avec un clin d’œil tout en se dirigeant vers la cuisine. Commencer avec de l’alcool, il n’y avait pas mieux pour détendre, surtout s’il devait passer sa soirée à ouvrir la porte à des gosses accoutrés de façon merdique. Assis dans le canapé, il gardait sa clope entre ses doigts, faisant tourner le filtre entre ses doigts. Le film lancé, la lumière éteinte, Yaël ne voyait pas grand-chose si ce n’est l’immense NETFLIX qui s’affichait avant de lancer le film, baignant la pièce de couleur. Il tournait la tête vers le blond. « Tu fais dans le sentimental ? » Il le repoussait doucement du bout des doigts. Tirant une latte, il laissait la fumée s’échapper de ses lèvres venant poser sa clope dans le cendrier le temps de se pencher pour prendre le verre qui lui était destiné. « Y’a pas de quoi. » répondait-il finalement en se relevant s’installant contre le fond du canapé. Son regard se portait sur l’écran, le film commençait. Il buvait une gorgée de vin. Des soirées cinéma entre coloc, ils en avaient fait à ne plus les compter. Ça ne gênait pas Yaël, lui qui aimait les films, mais il choisissait rarement, ses goûts peu accordés avec le reste de la coloc, mais il regardait. Seulement, seul avec Heath, ça n’était pas arrivé depuis des années. Ce temps lointain où ils étaient ensembles et encore, il n’y avait pas tellement de moment où ils étaient allés voir un film que tous les deux. Avoir cette même bande d’ami compliquait quelque peu cette relation, toujours ensembles. Ces ados inséparables. Il jetait un coup d’œil vers Heath, passant une main dans ses boucles foncées. Il s’évadait vers cette soirée où tout le monde avait annulé les laissant seuls pour la séance de Final Destination 5. Pourquoi repensait-il à cela ? Était-ce ces baisers qu’il lui avait donnés ? Non, il en avait l’habitude, cette tendresse dans ses gestes, cette façon de lui démontrer son attachement. Il n’était certes pas démonstratif, mais ça ne l’empêchait pas de connaître son coloc, cette façon de faire. Peut-être cet accident ? Avait-il eu peur de perdre Heath au point de repenser à leur tout début ? Prenant sa clope, il choisissait de s’occuper comme il pouvait chassant ses pensées, ces souvenirs, se concentrant sur le film.
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(#)Re: You Should Never Say ‘Who’s There?’ Don’t You Watch Scary Movies ? + Yaeath Dim 1 Nov - 7:23
Invité
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[ You Should Never Say ‘Who’s There ?’ Don’t You Watch Scary Movies? ]
@Yaël Weisel « D’accord. » J’acquiesce verbalement, sans pour autant le quitter des yeux. Une réponse à la hauteur du personnage, je n’en attendais pas moins de lui. Il pensera surement la même chose de moi lorsqu’il m’aura entendu surenchérir comme je m’apprête à le faire, sans jamais me séparer de mon sourire en coin. « Je note que tu t’es lassé de moi ! Une chance que je ne sois pas ton copain, ou ta copine… Ou personne à qui tu tiens. J’aurais de quoi m’inquiéter sinon ! » Si j’en profite pour glisser un léger tacle ? Peut-être un peu, mais c’est de bonne guerre entre nous, il n’y a aucune volonté de lui faire mal gratuitement, ce n’est pas mon genre. Tout le monde sait qu’en dehors de grosses crises de colère lorsqu’on vient me chatouiller là où je suis le plus irritable, je suis un véritable Bisounours qui, s’il le pouvait, répandrait la joie à travers le monde entier. À défaut, puisque tendre ne veut pas dire naïf et idiot, je me contente de combler de douceur et d’amour mes proches, ceux qui comptent le plus à mes yeux et qui méritent d’être gâtés comme je tente de le faire quotidiennement, sans jamais faiblir. Je l’exprime parfois par le biais d’un petit mot, d’une petite remarque ou d’un compliment. D’autres fois en ayant recours à des petits cadeaux ou à tout ce qui me passe sous la main. Je suis très certainement bien trop bon pour ce monde, mais je ne changerais jamais pour autant. Je m’approche de lui, de mon pas lent, saccadé, proche de la démarche d’un mort-vivant dans les films d’épouvante. C’est bien cela que je suis, un être plus vraiment humain mais pas vraiment mort non plus. Un entre-deux étrange qui me rend inlassablement inapte à trouver ma place. Les zombies ont une sacrée charge sur les épaules, ils sont rejetés de tous et j’en viens même à avoir pitié d’eux. Je serais très certainement le premier d’entre nous à se faire dévorer, et cela très bêtement, parce que j’aurais envie de les aider, de les aimer malgré tout… Parce qu’ils souffrent peut-être de leur condition au fond d’eux sans que personne ne s’interroge à ce sujet. Tu es définitivement trop bon pour ce monde, trop peu conscient du danger qui rôde parfois lorsque tu n’as pas ton uniforme sur le dos. À vrai dire, tu es souvent inconscient jusque dans l’exercice de tes fonctions. C’est ce qui fait de toi un excellent pompier, tu es prêt à donner ta vie pour les autres, tu le ferais sans hésiter, il t’arrive de le faire plusieurs fois par mois dans des situations complètement désespérées. Je lui bondis dessus et le terrasse à même son lit. Cette proximité le fait réagir à sa manière, je n’ai pas besoin qu’il en fasse des tonnes pour le savoir, pas même besoin de me plonger dans ses prunelles pour le ressentir car entre nous, ça a toujours été ainsi. Je le connais mieux que personne, je l’ai découvert amoureux, je l’ai aimé à en crever et je continue à le faire malgré toutes ces années. Il est certain que mes sentiments se sont altérés avec le temps, ils ne sont plus tellement comparables à ceux de notre adolescence mais nous avons grandi et appris de nos autres histoires. Cette richesse d’expérience trouve un écho au beau milieu de cette connexion à part, celle qui fait s’élargir mes lèvres lorsqu’il ouvre la bouche, celle qui fait briller cette lueur dans mon regard lorsqu’il se met à sourire à son tour, celle qui fait galoper mon myocarde lorsque ses doigts effleurent ma peau sans que je puisse avoir le moindre contrôle ni même la moindre compréhension d’un tel effet. Il est unique, tout simplement, et rien ni personne ne pourrait prétendre combler l’espace qu’il occupe en moi depuis toujours. Je l’embête, le badigeonne de faux-sang et trouve à chacune de ses complaintes l’énergie nécessaire de poursuivre cet effort. Il me menace et j’explose de rire, pas le moins du monde effrayé. « Qu’est-ce que tu feras pour m’en empêcher ? Hein ? » Je lui attrape les poignets pour les immobiliser de part et d’autre de son visage, penché sur lui, mon souffle – plus court qu’habituellement – expulsé en une brise légère contre le bout de son nez. « Tu es mon prisonnier ici. Ma victime. Tu seras bientôt réanimé comme moi, un mort-vivant qui cherchera à étancher sa soif de chair humaine. » Nos positions sont rapidement inversées après cela, le pauvre semble dégoûté par la faible quantité de faux-sang qu’il a sur la joue, celle qui s’empresse de nettoyer non sans enchainer les moues théâtrales à souhait. Je le laisse faire, observe ce spectacle avec beaucoup d’intérêt et me redresse à mon tour pour lui tendre l’index sur lequel j’ai pris soin de récupérer un filet de faux-sang pour qu’il puisse goûter avant de juger. Il ne semble pas très enclin à le faire en premier lieu, mais il sait également que j’insisterais sans jamais faiblir, c’est d’ailleurs ce que je m’apprête à faire lorsqu’il se ravise et décide d’approcher pour se livrer à une dégustation dans les règles de l’art. « Tu vois, quand tu veux ! » Je continue de l’emmerder, de mon petit sourire arrogant. Il capture ma main entre les deux siennes pour embarquer mon doigt contre ses lèvres. Je les effleure un bref instant et éprouve une étrange sensation d’aspiration lorsqu’il capture mon doigt entre ses lippes pour en lécher le contenu. Mon regard soutien le sien alors qu’en moi tout est étrangement électrique. Il m’accueille en son sein et je frissonne, le cœur incapable de ne pas s’emballer et les pensées propulsées vers d’autres contrées qui me poussent à rougir malgré moi. Je baisse la tête pour ne pas qu’il puisse lire à travers mes opales, pour ne pas qu’il comprenne. Le regard comme un miroir un peu trop explicite de l’âme. Tu adores observer les autres pour cette raison, mais tu sais qu’il te taquinerait jusqu’à ce que tu pousses ton dernier souffle s’il comprenait que ton corps, lui-même, est en train de se durcir car ton esprit est bien trop porté sur la chose pour ne pas s’imaginer une telle posture dans une autre situation. La chaleur humide qui émane d’entre ses lèvres me fait vriller et ce n’était clairement pas prévu. Tu repenses aux asticots retrouvés entre les doigts de pied d’une victime quelques semaines en arrière après une intervention dans un vieil appartement complètement pourri. Tu te remémore l’odeur infâme, un mélange d’urine, de déjections, de mort tellement ignoble que deux de tes collègues ont vomi après quelques secondes à peine à l’intérieur. La tension redescend et l’étroitesse de mon pantalon ne me fait soudain plus autant souffrir, Dieu merci. « Trop sucré, certes, mais moins désagréable qu’un truc chimique comme on peut en acheter partout dans les grandes surfaces en ce moment ! »
Tous les deux parés au décollage, nous en venons à reparler des muscles, de notre poids, de nos gabarits qui diffèrent grandement sans pour autant nous opposer radicalement l’un à l’autre. Nous avons grandi ensemble tous les deux, au même titre que notre petite bande. Chaque changement a toujours été célébré, que ce soit des pertes de poids, des gains de muscles, un tatouage, des piercings, de nouvelles coupes de cheveux… Nous formons une famille très originale, digne d’un remake de Friends avec un casting encore plus haut en couleur sans les vannes parfois très réchauffées ou forcées. Une alchimie amicale comme celle-ci, on ne la rencontre pas à tous les coins de rue. Je m’estime heureux d’être ici, d’être leur ami et de pouvoir me reposer sur eux lorsque le monde part en vrille et menace de me faire perdre pied. Si j’ai une sainte horreur de m’exprimer sur mes émotions lorsque je me sens vulnérable, je sais qu’ils n’ont pas besoin de m’entendre pour me soutenir. On se sait, tout simplement. « Tu as raison ! Être maigrichon comme toi c’est quelque chose qu’il est impossible de faire en adaptant son alimentation ! » Je lui tire la langue pour continuer à l’agacer mais ce que je dis est véridique malgré tout. Prendre du poids est on ne peut plus facile, gagner en muscles grâce à un régime hyperprotéiné nécessite des sacrifices mais est abordable également, tout comme une perte de poids. En revanche, sa morphologie ne s’improvise pas, je ne suis même pas certain qu’un régime extrême puisse permettre d’atteindre un tel objectif. J’ai des os nettement plus imposants de nature, de quoi me donner une allure plus costaud quoiqu’il arrive. Yaël est plus fin, nettement plus délicat physiquement. C’est ce qui contribue à faire son charme au-delà de tout le reste. Il n’a peut-être pas le profil typique du héros, mais il ferait un sacré antihéros, un bon vilain également, comme il le dit si bien. « Tu serais un méchant que tout le monde adorerait détester ! » Il en existe quelques-uns, des personnages de cette trempe. Ceux qui peuvent compter sur de nombreux fans malgré toutes les saloperies qu’ils font lorsqu’ils apparaissent dans les films ou les séries. « Tu serais un excellent méchant car tu es très froid de prime abord, tu camoufles tes sentiments, ne raffole pas des élans de tendresse… Tu pourrais aisément faire croire à ceux qui ne te connaissent pas que tu ne ressens rien, tout simplement, que tu restes véritablement de marbre peu importe les circonstances. Tu as un charisme qui peut intimider, une posture dominante et un humour pince sans rire que personne ne serait jamais en capacité d’interpréter avec certitude. » Je ne le quitte plus des yeux à niveau. Je lui offre une description de sa personne, du Yaël que tout le monde pense connaitre alors que moi, aussi prétentieux puisse cela paraitre, je sais qu’il est bien plus complexe que cela. Ne pas le dire à haute voix ne veut pas dire que je ne sais pas. Je respecte ses choix, il ne s’agit que de cela. « Tu es un bon méchant car tu surprends tout le monde avec ta backstory, celle qui te permet de gagner instantanément des points, de devenir attachant et qui pourrait permettre à n’importe qui de justifier tes actions. Tu es un monstre de chaleur étouffée qui n’aurait pas besoin de grand-chose pour se laisser consumer… À nouveau. » Je souffle, à peine audible, mes opales nettement plus habiles pour faire passer un message que je n’ai pas conscience de véhiculer. Ce n’est plus mon esprit qui parle, peut-être est-ce mon cœur, ou un mélange des deux… Je me laisse porter dans l’euphorie du moment, bercé par ma description qui ne me revient même plus aux oreilles. Loin, très loin de ce tableau, je lui saute sur les épaules et me fend la gueule à l’entendre ainsi se plaindre de mon comportement très peu prudent. Il a raison, ce n’était pas très intelligent de ma part, surtout avec un genou douloureux, mais je me fiche bien de cela. Tout ce dont j’ai envie, c’est de vivre avec légèreté, de ne pas me prendre la tête et de profiter de cette soirée en sa compagnie. Je ne regrette rien, j’en viens même à oublier cette soirée à laquelle nous devions nous rendre parce qu’elle m’aurait privé d’une telle opportunité. À quand remonte le dernier moment que nous avons partagé rien que tous les deux, lui et moi ? À plusieurs années au moins. « Très con, comme moi. On m’appelle Monsieur Connard dans la rue, tu sais ! » Je le laisse avancer et profite du miroir près de l’entrée pour enfin lui tirer la langue, qu’il puisse me voir à l’œuvre. « Ton excuse… J’ai bon dos ! » Je relève, d’un ton dédaigneux, déjà occupé à me soustraire à sa présence pour m’installer confortablement sur le canapé. Il m’abandonne le temps de s’occuper des enfants qui sonnent à la porte et me laisse choisir le film qui ponctuera notre soirée. Un classique du cinéma d’épouvante des dernières années, Conjuring, connu pour les frissons que peuvent procurer certains morceaux de bravoure. Je déteste les esprits, peut-être parce que je leur accorde le bénéfice du doute au quotidien, incapable de statuer sur leur existence ou, au contraire, leur absence pour ne jamais avoir été témoin de rien. La science ne peut pas tout révéler des mystères qui nous entourent.
« Me nourrir de saloperies, c’est certain. Je préférerais largement que tu passes derrière les fourneaux pour me concocter un bon petit repas ! » Toujours plus, je sais. Ce n’est clairement pas ce que j’attends de lui ce soir. Je pense surtout vin et sucreries à dévorer entre deux moments de tension et quelques déplacements pour satisfaire les petits monstres en quête de friandises à amasser. Il s’installe à son tour et j’en profite pour éteindre les lumières et allumer quelques bougies pour le principe, parce qu’on adore une ambiance tamisée pour se faire peur. Sa réaction, je la voyais venir à mille kilomètres à la ronde et je la laisse planer dans l’air l’espace d’un instant, un très large sourire aux lèvres et un haussement de sourcils bien mystérieux. « Qui sait ce que j’ai véritablement prévu pour cette soirée. Qui te dit que j’ai vraiment mal au genou ? Peut-être que tout ceci n’est qu’une excuse pour t’isoler du reste du groupe et te… » Je laisse grimper le suspense, celui qui ne laisse aucune place à l’imagination à en juger par l’apparente sensualité de ma voix qui, après quelques secondes, disparait au profit d’un éclat de rire sadique. « TUER ! » Je me moque à nouveau et me redresse lorsque la sonnerie nous arrache à l’ambiance angoissante du film. « Je reviens tout de suite ! » Une mort assurée m’attend, ou pas, puisque c’est un petit gang de sorcières que je retrouve sur e pas de la porte. Je prends le temps de les complimenter les uns après les autres, de leur fournir plus de bonbons qu’il n’en faut et de refermer la porte derrière elles, un grand sourire aux lèvres. Il est temps de le rejoindre. « J’ai loupé quoi ? » À peine le temps de m’installer qu’un jumpscare me surprend, inattention oblige et me fait sursauter au point où, comme au cinéma quelques années en arrière, je m’accroche à Yaël. « Je ne devrais plus me faire avoir avec le nombre de films que j’ai déjà regardé. Je suis faible purée ! » J’étouffe un rictus chargé en autodérision et reporte mon attention sur l’écran sans pour autant reprendre mes distances. Je ne suis pas si mal ici, si près de lui. Sa chaleur est rassurante, elle m’apaise. Je me sens bien.
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(#)Re: You Should Never Say ‘Who’s There?’ Don’t You Watch Scary Movies ? + Yaeath Dim 1 Nov - 17:12
Mica Welsch
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statut civil : dans les méandres d'un secret lourd, il se dit en couple, le clame, mais jamais il ne parle directement de cette personne qui partage sa vie.
habitation : w/ lucius
disponibilité : open ; 4 en cours
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w/ @heath romeo Un haussement de sourcil, c’est à quoi Heath avait droit avec cette réponse. « Tout le monde sait que je ne suis pas celui qu’on devrait avoir pour ami ou copain. » Yaël n’allait pas le démentir, il était la pire personne avec qui se mettre en couple et encore être ami avec lui. Il le savait, les gens ne l’intéressaient pas. Il ne cherchait jamais à les comprendre ni à leur trouver une petite chose qui pouvait susciter son attention au-delà de ce qu’il voyait en premier lieu. Malgré cela, il vivait en colocation avec cinq autres personnes et il avait deux compagnons de vie. Comme quoi, même les pires connards pouvaient trouver leur place. Sans l’affirmer, Yaël savait qu’il ferait toujours passer ses amis avant bien d’autres sujets. Ils avaient leur importance, et le cinéaste faisait tout de même attention, mettant de l’eau dans son vin sans pour autant retenir ses râles si qualificatifs de sa personnalité. Il fallait donc s’attarder à ces petits détails qu’on ne remarquait pas toujours, mais qu’il prenait le temps de faire. Dire qu’on connaissait parfaitement Yaël serait étonnant, derrière ses airs de garçon prétentieux, il pouvait être une toile aux mille couleurs. Souriant discrètement à un compliment, défendre les autres avec ses paroles souvent blessantes et sans oublier sa capacité à montrer un monde tellement différent par l’objectif de sa caméra. Mais il n’était certes pas le plus enclin à partager les délires zombies de son meilleur ami. L’observant, il anticipait déjà la chose et s’il tentait à le retenir, tout fut en vain. Étendu sur le dos, le regard observant un bref instant ce plafond blanc, Yaël ne mettait pas longtemps à laisser son regard revenir sur le sportif. Cette proximité ne le gênait pas à prime abord, après tous les deux garçons arrivaient à des situations similaires assez souvent. Le bouclé n’avait pas le gabarit pour se défendre – et peut-être aimait-il la poigne de son ami. Heath étant bien plus joueur que lui, Yaël se retrouvait donc pris dans ce rouage qui durait depuis des années. Il ne s’en plaignait pas, loin de là, s’il en avait été autrement, il aurait sans doute exposé son désagrément depuis belle lurette ! « Comme si j’allais te le dire ! » maugréait-il en se tortillant. C’était donc bloqué sous lui qu’il tentait de se débattre avant de se retrouver les mains bloquées au-dessus de sa tête. Cette poigne resserrant ses poignets… Comment aurait été leur relation s’ils n’avaient jamais rompu ? Il pouvait bien se poser la question. Heath avait été le premier garçon pour qui il avait eut des sentiments, et pourtant, ils n’avaient pas été bien plus loin qu’une amourette. Sans doute trop jeune pour se laisser bercer par cette tentation, celle de se découvrir, apprenant à se connaître. Et Yaël se connaissait bien, chaque défaut qu’il possédait, il les connaissait, les assumait, les vivait. Les qualités, bien que présente, il les étouffait, les cachait, faisait tout pour qu’on en voit pas les traces – consciemment ou non. Il savait ce qu’il aimait et encore plus en la présence d’un partenaire. Heath, il n’y avait jamais goûté outre ses lèvres, cette peau et s’il tenait à garder son esprit saint, il tairait toute l’imagination qu’il pouvait avoir en le regardant. Montrant ses crocs, il claquait des gens, sauvage et peu disposé à lui donner ce qu’il désirait, une proie facile. Yaël n’avait après tout pas donner son dernier mot et s’il taisait ses paroles, il reprenait bien vite le dessus en inversant les rôles. C’était lui maintenant qui se trouvait sur ce corps athlétique. Il n’en profitait pas, bien trop préoccupé par ce faux-sang collant qui marquait sa peau. Un affront qu’il aurait pu repousser de la main, ignorer, mais qu’il préférait répondre de la plus tentatrice des façons. Si Heath désirait jouer, Yaël en était tout autant capable et ses lèvres enveloppant son doigt le démontrait bien. Il n’avait pas lésiné sur sa langue qui s’était assuré de récolter le sirop, mais la poussant aussi à s’entortiller autour de ce doigt qu’il lui avait naïvement offert. Ses mains le retenaient, bien peu désireux de lui échapper. Il se vengeait pour cette fausse attaque de zombie. Suçant sans ménagement ce doigt, il ne quittait pas son ami des yeux, remarquant ce rouge qui lui montait aux joues, cette façon de baisser le regard. Satisfait après quelques secondes qui auraient pu sembler durer des heures, il relâchait doigt et poignet se redressant en affirmant que c’était beaucoup trop sucré pour lui. Loin d’être un amateur de sucrerie, Yaël trouvait le goût insupportable. Il ne cachait pas non plus son dégoût face aux bonbons en général. Il n’en mangeait pas ou alors que très peu, préférant les offrir aux autres lorsqu’ils faisaient du porte-à-porte étant enfant ou encore refilant les chocolats qu’on lui avait offert à la Saint-Valentin. « Je préfère encore mieux le goût de ton doigt. » Ô il était salaud, il le savait. Ce rouge, il n’allait pas l’oublier et il avait ce petit sourire suffisant qui cornait le coin de ses lèvres, laissant briller ses yeux d’une toute autre essence. Il le provoquait, mais il en payerait sans doute le prix…
Quelqu’un d’autres l’aurait sans doute mal pris, mais le bouclé se savait maigrichon. Il aurait pu avaler des kilos de junk food qu’il ne prendrait que quelques kilos, rien qui le rendrait trop gros. Cependant, Yaël faisait attention. Bon cuisinier, il se préparait le plus souvent à manger, laissant dans le frigo des plats à son nom. Si quelqu’un avait le malheur d’y toucher, il pouvait aisément perdre sang-froid. Contrairement au reste de la bande, il se conformait à de la nourriture casher et ne mangeait que comme eux s’ils commandaient. Suivant le mouvement plutôt que de se compliquer la vie, mais pour le reste, il faisait lui-même. C’était à se demander quand trouvait-il le temps pour ses emplois, bosser sur son film, les sorties, voir ses partenaires, dormir et faire à manger ? Il en trouvait, coupant le plus souvent sur ses nuits de sommeil qui ne dépassaient que très rarement quatre heures. La consommation de cigarette avait aussi son avantage, lui coupant l’appétit alors qu’il comblait la faim avec une tasse de café noir. « N’essaie pas en tout cas, tu en perdrais des plumes. » Et en toute honnêteté, il avait un mal fou à imaginer Heath avec un gabarit comme le sien. Le juif le préférait de loin avec les courbes de sa musculature, un peu plus grand que lui, cette apparence plus virile avec sa barbe. Non, son ami n’avait rien à changer ! Si lui possédait tout du méchant qu’on aimait, il était persuadé que son coloc serait le genre de héro dont on ne rêve que d’une chose : qu’il vienne vous sauvez. « Je n’ai aucun mal à dire qu’on devrait sans doute s’affronter. Toi héros et moi vilain. » Des paroles qui furent bien vite balayées, le regard du bouclé se perdant dans les iris de son cadet – de quelques jours à peine. Il le dépeignait et sans rien dire, il reprenait cette apparence froide, son menton légèrement surélevé. L’aisance à laquelle parlait son ami le mettait quelque peu mal à l’aise, ne trouvant pas les mots pour dire quoi que ce soit à tout ceci. Seul le à nouveau traînait dans son esprit. Il s’éloignait ne désirant pas argumenter ou même plaider sa cause, illustrant que son ami avait tout faux alors que certaine chose était véridique. Une réflexion bien vite chassé alors qu’il sentait le poids du pompier sur son dos. Un grognement franchissait ses lèvres, peu désireux de servir de mulet ! En d’autres temps, peut-être aurait-il balancé Heath sur le sol, mais il n’osait rien en faire. Qu’il se blesse par sa faute cette fois, il ne pourrait le supporter. Le voir une fois aussi mal-en-point lui suffisait amplement. Tout au fond de lui, il savait qu’il ne pourrait pas le supporter encore. Cette image du brun étendu dans un lit inconscient… Non il ne pouvait pas. « Wow. Je suis presque intimidé là. » disait-il en tapotant doucement son poignet comme pour lui dire : c’est pas grave on te laisse croire que c’est ça ! Monsieur Connard déposé dans le canapé, c’est le dos de Yaël qui commençait à souffrir et il se sentait soulagé. Ces rapprochements ce soir n’avaient finalement peut-être rien de bien naturel. Ils n’avaient pas été seul ainsi depuis des années, il en perdant même ses derniers souvenirs relatant ces moments. Cette soirée avait quelque chose de particulier et Yaël ne pensait pas à ces esprits foulants le sol ce soir ou encore aux enfants qui venaient toquer à leur porte pour quémander des bonbons. C’était tout autre chose, une sensation qu’il préférait taire, alors qu’il s’ennuyait de cette présence dans son dos. Cette carrure qui l’enveloppait, cette chaleur qui le berçait doucement, ce parfum qui lui était remonté aux narines pour enivrer ses sens. Décidément, le caramel qu’il avait mangé lui avait monté à la tête !
« Je suis pas ta boniche ! Si tu veux on se fera livrer plus tard. » Ce soir, hors de question que Yaël cuisine ! Non. Non. Non. Il n’en avait tout simplement pas envie. S’il avait accepté de mâter un film d’horreur pour les beaux yeux de son pote, il n’allait pas passer une heure à faire un repas qui finirait balancer dans un sursaut prévisible. Loin d’être un grand amateur d’horreur, Yaël trouvait ces films puérils, il manquait souvent de charme et tout était prévisible. Si tout le monde sursautait, lui, restait de marbre. Plus jeune, il aurait sans doute eu quelques tressaillements à des endroits clés du film. Avec le temps, il en avait perdu cette frayeur qu’il pouvait ressentir. C’est souvent blasé qu’il regardait ces films que sa bande aimait tant. Tout ce à quoi il servait en général c’était de barrière pour se protéger, une protection de chair où on venait se réfugier sans réfléchir. Il laissait couler. Clope au bec, coupe dans une main et cendrier dans l’autre, il posait son regard sur son ami qu’il voyait à peine sous la lumière de quelques bougies. « Il me semble que je suis déjà mort, monsieur le zombie de pacotille. » Un sourire moqueur aux lèvres, un regard qui l’était tout autant. Il portait sa coupe à ses lèvres pour boire une gorgée sans quitter l’écran du regard. La musique aurait pu suffire à glacer l’échine de n’importe qui, mais il restait de marbre. Balançant toute fois un coussin à Heath lorsqu’il s’éloignait pour aller répondre à la porte. Il écrasait sa clope dans son cendrier, se trouvant légèrement inconfortable dans son armure. Même si c’était Halloween, il n’avait pas été à ce party et être assit dans le canapé était bien différent d’être debout dans le recoin d’une salle bourré de personne. Son choix fut aisé, il se levait donc pour passer son armure au-dessus de sa tête, laissant son marcel remonter sur son ventre collé à son costume. Il parvenait à la passer par-dessus sa tête et la déposait sur le second canapé, replaçant son débardeur sur son ventre plat. « L’arrivé d’une pale réplique d’Ellen Ripley. » disait-il en parlant de lui dans cet accoutrement mi-homme du futur et mi-décontracté qu’il avait avec ses boucles qui partaient désormais dans tous les sens. La question n’était pas tournée vers lui, mais plutôt vers le film. C’est qu’il avait un peu perdu le fil. Au point qu’il n’avait pas prévu le jumpscare qui arrivait et en moins de deux, il se retrouvait avec un Heath blotti contre lui. « Ça a son charme. » murmurait-il alors qu’il était renvoyé prêt de dix années en arrière alors qu’ils étaient devant ce film que tous les deux. Cette histoire qui avait débuté de cette façon. À l’époque, il avait appris à gérer certaine situation, plus disposé à montrer certaine facette de lui. Son bras le plus près de Heath, il le soulevait pour le passer autour de ses épaules. Une protection simple, cette barrière qui saurait le rendre plus fort devant ces effrois causés par le film. Tout semblait lui revenir comme si rien n’avait pris fin, ses doigts remontant pour venir caresser de sa pulpe l’hélix de son oreille. Un geste longtemps oublié qui reprenait prenait ses droits à cet instant où ils n’étaient que tous les deux.
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(#)Re: You Should Never Say ‘Who’s There?’ Don’t You Watch Scary Movies ? + Yaeath Jeu 5 Nov - 7:08
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[ You Should Never Say ‘Who’s There ?’ Don’t You Watch Scary Movies? ]
@Yaël Weisel Je réponds avec une impulsivité qui ne surprend plus personne. Tout le monde sait que j’agis sans réfléchir, pris dans l’adrénaline du moment, le feu de l’action. Un défaut pour certains, une qualité pour d’autres et un mélange conséquent des deux au quotidien pour une profession qui nécessite de ne pas uniquement se fier aux plans établis par avance. Lorsque tu évolues au centre d’un bâtiment consumé par les flammes et que ta porte de sortie se dérobe sous tes yeux, tu te dois de ne jamais céder à la paniquer et de continuer à avancer quitte à le faire en improvisant. C’est ce que vous faites souvent, tes collègues et toi, encore plus lorsque la vie d’autres civils est en jeu. Vous n’avez tout simplement pas le temps de réfléchir, de considérer vos options car le sablier ne s’arrête pas lorsque vous le faites et une minute de perdue à reprendre ses esprits est autant de temps offert à un feu pour te devancer et te condamner à brûler ou, au mieux, à mourir étouffé par la toxicité de la fumée. Cette même impulsivité qui s’exprime ici et le tacle avec un soupçon de sérieux que j’ai du mal à justifier malgré tout. Tu ne sais pas pourquoi tu aimerais que son regard sur toi soit différent, pourquoi tu apprécierais qu’il soit toujours captivé par tes formes, par toi, tout simplement. Pourquoi ? Parce que tes prunelles continuent de se perdre sur lui, parce qu’il continue parfois à apparaitre dans des rêves sur lesquels tu n’as aucun contrôle… Parce qu’il sera toujours le premier garçon que tu as aimé… La première personne tout court ! Je l’écoute se rabaisser et hoche la tête en signe de désapprobation. « Je t’ai souvent entendu raconter des bêtises, mais tu es particulièrement fort ce soir… Oh et, avant que tu te lances dans une démonstration pour me prouver que tu as raison, laisse-moi te rappeler que mon expérience en la matière suffit à elle seule à invalider tout ce que tu pourras dire à ce sujet ! » Nous savons tous les deux à quelle expérience je fais référence, à quel moment commun de notre vie je me réfère pour élaborer un tel avis. Il pourra bien me dire autant qu’il veut qu’il a changé, je n’entendrais rien de cela. On ne peut pas soudainement passer d’un extrême à l’autre et le Yaël que j’ai connu savait définitivement aimer en plus d’être fidèle. L’humour et les chamailleries ne tardent pas à reprendre le dessus, comme toujours. Chassez le naturel et il revient toujours au galop. J’utilise ce costume de mort-vivant que j’ai créé de toute pièce pour me glisser dans la peau d’un monstre démoniaque et justifier ce saut qui nous vaut à tous les deux un gros rebond sur son lit. Je le chevauche, en quête d’une domination qui lui est imposée, le chatouille, le charrie et n’hésite pas à abuser de mon pouvoir pour le recouvrir d’une petite quantité de ce faux-sang maison. Sa réaction est à mourir de rire, tout comme ses menaces qui font ressurgir en moi cet esprit compétiteur, avide de provocation. Je le cherche, conscient qu’il est du genre à partir au quart de tour quand on insinue qu’il n’est pas à la hauteur, c’est justement ce que j’ai envie de voir se produire. Il est toujours bien plus amusant de le pousser à bout et d’attendre les surprises qui viennent avec le soulèvement qu’une telle impulsion fait naitre en lui. « Tu ne veux pas me le dire ? Ah oui, parce que tu sais que même avec l’effet de surprise il sera difficile de me battre, c’est ça ? » J’ai ce sourire suffisant aux lèvres, miroir du plaisir que j’éprouve à l’embêter. Comme pour assurer ma suprématie d’une minute, je lui attrape les poignets pour en faire mes prisonniers, soudain si proche de lui que son souffle parait être une brise qui disparait contre mes lèvres. Je frissonne, le myocarde éprouvé par de telles sensations. Il me montre les crocs, claque des dents et je pouffe de rire, peu impressionné par cette maigre tentative de prendre l’ascendant sur moi. Trop peu méfiant, une erreur de débutant à en juger par le retournement de situation qui me terrasse. Je me retrouve allongé sous lui en l’espace de quelques instants à peine, les mains rivées contre ses hanches, à tenter d’enrayer cette rébellion sans succès. Je m’avoue vaincu, pour l’instant. Mon pote a peut-être remporté la bataille, mais la guerre promet d’être longue. Redressé face à lui, à côté de son lit, au centre de cette chambre en bordel, je perds pied, incapable de hisser une barrière protectrice entre mes émotions et leur affichage à même mon visage lorsque sa bouche s’aventure tout au long de mon doigt et sa langue… Je frissonne, assailli par des coups de jus qui se fraient un chemin de mes cheveux jusqu’à ma nuque pour mieux traverser ma colonne vertébrale et se centraliser au niveau de mon bassin. J’ai l’impression que le sol, lui-même, se dérobe sous mes pieds sans parvenir à le quitter des yeux. Je ressens ardemment, il n’y a d’ailleurs pas que ton ressenti qui est durement impacté, sombre et trouve une forme de salut en me détournant de ses opales pour fixer le sol et chercher en moi la force nécessaire pour faire disparaitre ces pensées, ces envies et ce désir qui m’étouffe, me donne la sensation de brûler de l’intérieur. Mon épiderme est sensible, à fleur de peau et cette image promet de me hanter encore et encore. Crois-tu qu’il t’adresserais ce regard s’il décidait sur un coup de tête de s’agenouiller devant toi pour te libérer de cette prison que devient chaque seconde davantage ton boxer, un peu trop serré à ton goût… Est-ce ainsi qu’il te mettrait le feu avant même de bénir ta virilité ? Nouveau frisson et ce rouge qui gagne inlassablement du terrain sur mes joues. Je n’ai jamais pensé à lui de la sorte, jamais aussi frontalement. Il me libère de sa langue habile et je crois être à nouveau trahi par un soupir soulagé. Je pense être capable de reprendre mon souffle mais voilà qu’il m’achève à nouveau en mentionnant mon doigt dont il aime le goût. Cette fois mes opales se heurtent directement aux siennes et je jurerais ne plus être capable de filtrer quoique ce soit. Ne plus être capable de rien du tout, pour être plus précis, si ce n’est de bégayer, peut-être, et de sentir cette horrible bosse croitre davantage encore dans ton pantalon bien trop serré à ton goût. Tu le hais, tu ne le pensais plus capable de t’inspirer une telle chose après toutes ces années. Tu pensais en avoir fini mais… Mais tu le veux tellement fort à cet instant… Tellement qu’il est infiniment douloureux de résister. Je me sens fiévreux, le suis-je ? « Si tu trouves mon doigt délicieux, tu n’as rien vu ! » J’ose, en un haussement d’épaules très innocent et pourtant conscient de l’interprétation qu’il en fera, celle qui correspondra à la mienne, peut-être. Je me détourne, observe le mur, la tonne d’items qui jonche le sol et trouve en cela un moyen efficace de chasser partiellement cette vague de chaleur qui donne matière à ce souffle-court.
Les sujets de conversation s’enchainent, se suivent et ne se ressemblent pas une seule seconde puisque nous en venons à parler poids et morphologies. Il est certain que Yaël et moi n’avons rien en commun à ce niveau-là. Le petit gros d’hier devenu un petit mec musclé tandis que lui, je l’ai toujours connu sec, maigrichon mais suffisamment musclé pour faire son petit effet en petite tenue. Il n’a pas besoin de plus, pas besoin de rouler des mécaniques pour séduire. La seule chose qui lui est nécessaire, c’est de rester lui-même. Me frotter à un régime dantesque pour atteindre son poids et son allure ? « Aucun risque. Le petit gros d’hier n’est jamais loin tu sais… Si je ne suis pas attentif au moindre aliment que je consomme, même les jours de fête, je reprends aussitôt. Mes muscles ne servent finalement qu’à cacher la misère et Dieu sait à quel point j’étais laid… Je ne veux surtout pas revenir en arrière ! » Ressentir la lourdeur insistante du regard des autres, leur inspirer la honte, ressentir cette même honte comme un frein, une excuse pour se distancier de moi. J’ai toujours été le gros rigolo, celui qui faisait des blagues pour dissimuler sa peine, celui que personne n’a jamais vu souffrir parce qu’il le faisait avec dignité, en silence. Les cicatrices, elles, demeureront pour toujours et continueront à me hanter jusque dans mon dernier souffle. Je ne parviendrais jamais à me trouver beau, à ne pas percevoir une armée de défauts. On ne revient jamais totalement indemne de l’obésité, pas quand le regard des autres se greffe à l’équation. Yaël ferait un antagoniste convaincant, le genre de figure diabolique qui touche droit au cœur lorsque les masques tombent et moi… Un héros, je ne dois cette appellation que pour le métier que j’exerce, un surnom que j’entends régulièrement après un sauvetage. Je ne suis pourtant pas un héros, juste un homme étouffé par ses failles mais désireux de toujours aller de l’avant en faisant de son mieux. « L’affrontement serait intéressant. Intense aussi ! » Oh que oui, personne ne pourrait anticiper sur une victoire, les résultats seraient incertains jusqu’au dernier moment, jusqu’à ce qu’un plot twist vienne déséquilibrer la balance et favoriser la progression de l’un au détriment de l’autre. Comme pour m’imposer en superhéros et le terrasser une première fois, je lui saute sur le dos et m’amuse de sa réaction, du mécontentement grandissant qui ne cesse de s’estomper avec les secondes et la tendresse que j’ai le réflexe habituel de lui fournir. Je caresse sa peau du bout des doigts, ses cheveux, embrasse même sa nuque au détour d’un virage avant d’atterrir sur le canapé, de renoncer à cette proximité – à regret ? – pour retrouver le confort des coussins moelleux de ce dernier. Il n’y a pas à dire, j’ai bien fait de les embêter pendant des jours et des jours pour qu’ils acceptent d’investir dans un tel mobilier. Ce salon, tel que nous l’avons refait peu avant l’été, est tout simplement parfait… À l’image de la soirée qui se dessine, à l’image de ces retrouvailles, rien que nous deux, comme à une époque lointaine sur laquelle je peine encore à placer des dates, comme s’il ne s’agissait plus que de vieux souvenirs qui reviennent parfois te hanter à tort ou à raison. J’apprécie de les accueillir à nouveau en mon sein, de me remémorer ce cinéma, ce film et un sentiment étrange de retour en arrière. Comme si nous réinterprétions notre propre histoire, pour Halloween.
Je relève la tête, outré, en un regard indigné que je prends soin d’accentuer théâtralement lorsqu’enfin mes prunelles se lancent à la conquête des siennes. « Ah t’es comme ça toi ? Faire la cuisine à l’homme que tu aimes le plus au monde c’est te transformer en boniche. Je te retiens mon pote, je te retiens ! » Je joue sur les mots, use et abuse de l’exagération à outrance en invoquant un amour qu’il ne me porte pas en dehors d’une amitié que je sais solide. Je termine par un tirage de langue interrompu avec la première sonnerie, quelques enfants que Yaël a plaisir à choyer en leur offrant quelques douceurs sucrées que nous n’aurons aucun plaisir à déguster l’un comme l’autre. Je profite de ce temps pour mettre en place les éléments qui me permettront d’instaurer une ambiance détendue et tamisée. Tu pourrais aisément employer le terme romantique, il correspond totalement au climat qui règne dans la pièce mais tu ne veux pas, tu n’en vois pas l’intérêt. Pourquoi utiliserais-tu un tel terme pour qualifier une soirée entre amis ? J’acquiesce, placé face à mes propres incohérences puisque ce bon monsieur est effectivement censé ne plus être de ce monde. « Ce serait oublier un détail essentiel ! » J’ai déjà trouvé comment rebondir, je le pointe d’ailleurs d’un doigt accusateur. « Tu n’es pas mort, tu es mort-vivant et je me dois d’éradiquer le fléau que tu représentes en mettant au repos ton cerveau… Un repos éternel ! » Un geste purement amical, une fleur que je me propose de lui faire, un service rendu afin de lui éviter d’errer pour le restant de ses jours à la recherche de chair de moins en moins fraiche sur laquelle se sustenter. De la générosité, encore et toujours. « Et puis… Comment ça, zombie de pacotille ? » Nouvelle moue boudeuse. Il se débarrasse d’une partie de son armure futuriste et mon cœur s’emballe à nouveau. Son petit marcel remonte, laisse entrevoir cette ligne de poils qui symbolise une descente délicieuse qui, à nouveau, me fait frissonner et détourner le regard pour me reconcentrer sur le film. « Une Ellen Ripley qui ne serait pas badass du tout ! Je te vois mal avec un fusil à pompe ou un fusil d’assaut entre les mains, paré à défoncer de l’Alien ! » Ce n’est clairement pas un rôle qui correspond à tout le monde. Une nouvelle sonnerie ne tarde pas à retentir et ce signal semble tomber à point nommé puisqu’il me permet de me dérober et de me concentrer sur autre chose, sur ces bonbons qui me servent à voir s’illuminer les yeux de gamins à l’innocence intacte. Film d’horreur oblige et paranoïa logiquement grandissante à cause de cela, je prends soin de verrouiller la porte d’entrée après mon passage et récupère au passage le coussin qu’il a audacieusement essayé d’utiliser pour me heurter. Je m’abstiens de recourir au même geste, suffisamment patient pour attendre le bon moment, celui où je le contourne pour retourner m’asseoir près de lui. Le coup s’abat comme la foudre, précis, simple et efficace. À défaut de mordre la poussière, c’est le coussin qu’il reçoit en pleine figure. « Un prêté pour un rendu, monsieur ! » Et puis ce jumpscare, celui qui me fait sursauter, me déséquilibre et me fait tomber contre lui, blotti contre sa peau libérée de cette fameuse couche de vêtements, la tête dissimulée contre son cou par réflexe. L’instinct de préservation. Avec le nombre de films que j’ingurgite chaque année, je ne comprends même pas qu’il soit encore possible de me surprendre de la sorte et pourtant… La remarque de Yaël me fait sourire, rougir peut-être même mais plus légèrement que tout à l’heure. Les circonstances ne sont pas comparables. Son bras s’élève et me recouvre de son voile rassurant et enfin je me sens bien, calme, à ma place. Je ne me fais pas prier, un temps timide avant de fondre le long du canapé pour pouvoir me coller à lui et adosser mon menton contre sa clavicule. Tu ne saurais pas expliquer exactement ce qui te vient à l’esprit. Tout ce que tu sais, c’est que tu te sens entier, incapable de maitriser ce myocarde qui palpite, encore et encore, et qui semble s’animer à chaque fois que vous vous rapprochez tous les deux. Ses doigts caressent ma peau et je frissonne sans oser broncher, bien trop effrayé à l’idée d’en être privé. Le film parvient difficilement à me captiver à présent, c’est plutôt ma propre main qui attire toute mon attention, elle qui, en déroute complète, se perd le long de mes abdominaux pour rejoindre son genou. Je le caresse un temps et décide de démarrer une lente conquête jusque sur sa cuisse. Un mouvement doux, teinté d’une tendresse que je ne peux tout simplement pas retenir. « Tu m’as manqué ! » Je souffle, vulnérable, les yeux rivés sur lui, si près de lui. Tu n’avais pas conscience d’ô combien tout ceci t’avais manqué, pas jusqu’à ce soir ! Comment aurais-tu pu t’en douter ? Je me mordille la lèvre inférieure nerveusement, comme pour réprimer la moindre pensée qui pourrait s’immiscer dans mon esprit à ce moment-là.
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(#)Re: You Should Never Say ‘Who’s There?’ Don’t You Watch Scary Movies ? + Yaeath Ven 6 Nov - 23:29
Mica Welsch
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theatre is mirror, a sharp reflection of societythose who give me the line
statut civil : dans les méandres d'un secret lourd, il se dit en couple, le clame, mais jamais il ne parle directement de cette personne qui partage sa vie.
habitation : w/ lucius
disponibilité : open ; 4 en cours
mes trophées :
[ you should never say ‘who’s there?’ don’t you watch scary movies ? ]
w/ @heath romeo Leur relation… Pourrait-elle réellement invalider tout ça ? Yaël en doutait, ils n’étaient plus ensembles depuis un bon moment. Chacun avait continuer leur chemin sans penser à se retourner, regarder celle-ci avec nostalgie. Elle était leur passé sans possible avenir. C’est ce qu’il pouvait se dire aujourd’hui, bien loin d’imaginer la tournure que prendrait cette soirée. Sa relation avec Heath n’était donc pas un exemple pour démontrer qu’il était le petit-ami parfait, celui qu’on désirait garder près de soi. Celui qui nous aimait à parfois suffoquer d’un sentiment trop puissant. Yaël n’avait rien à offrir de si puissant, et même s’il connaissait en son for intérieur le sentiment d’aimer, il ne l’exploitait plus depuis bien longtemps. Par moment, il se lisait dans ses iris lorsqu’il regardait Ophelia, mais son amour pour elle se taisait de plus en plus. Il devait de continuer à avancer et laisser son amour pour elle devenir aussi beau que ce qu’il ressentait maintenant pour Heath. Pourquoi être tombé amoureux de ses amis ? Il s’était déjà posé des questions à ce sujet, pourquoi eux ? Pourquoi pas quelqu’un d’autres ? Il ignorait pourquoi et sa force c’était d’arriver à cacher ses ressentiments vis-à-vis de tout cela. L’amour n’était pas ce qu’il priorisait, aussi triste que ce soit cette réalité. Sa facilité à dire oui à n’importe qui simplement pour ne pas être totalement seul. Il ne s’engageait jamais assez pour ses partenaires, jamais comme il aurait pu le faire avec Heath s’il ne l’avait pas quitté. Ce garçon, il l’avait fait vibrer, son amour n’était pas équivalent avec celui qu’il éprouvait – éprouve – pour leur amie, mais ça leur était propre. Il était sincère dans ses sentiments, qu’importe ce qu’on aurait pu leur dire. Leur rupture avait créé cette faille, il le savait, mais se taisait. Connaissant son ex, il savait que ça l’affecterait de découvrir qu’il n’était peut-être pas la cause, mais une pierre ayant amené au Yaël d’aujourd’hui. Il ne lui répondait rien, ça valait mieux, loin de rabâcher de vieilles histoires que tous deux ne pouvaient changer. Agissant plutôt comme à son habitude, il perdait une fois de plus face à l’athlète. Ce petit gabarit ne pouvant pas lutter bien bien longtemps avec lui et c’est sous lui que Yaël démontrait son mécontentement. Lèvres retroussées. Nez légèrement retroussé. « Si je te disais y’aurait surtout aucun plaisir à voir ta tronche quand tu comprendrais ce qui t’arrives ! » disait-il en se débattant sous lui, sous cette poigne qu’il appliquait avec ses mains, ses cuisses. Cette proximité aurait pu éveiller tellement de chose en lui, mais son orgueil, son désir de rabattre le clapet du brun, il en oubliait cette approche. Le fait qu’ils se trouvaient tous les deux étendus sur son lit, dans une position qui éveillerait tous les sens du juif. Leur souffle se croisant pour se mélanger, leur parfum mutuel qui s’harmonisait dans une nouvelle gamme qui l’aurait fait vibrer s’il avait pris le temps d’humer cette fragrance. Sans avoir de distraction, il trouvait la force pour dominer, prendre le dessus sur son ami. Une chose plutôt rare habituellement, un Yaël si peu disposé à vaincre. Sur le point physique tout du moins, parce qu’il pouvait vaincre. Il le faisait un peu plus aisément en prenant son doigt qu’il torturait de sa douce langue. S’il lui donnait des frissons, du plaisir, il s’en fichait bien, trop concentré sur son visage cette expression qui se dessinait. Les joues rosées, ses orbes quittant ce contact qu’ils avaient, Yaël savait avoir gagné cette bataille. Est-ce que ça lui donnait envie d’aller plus loin ? Oui, il aurait voulu continuer, lui donner tellement plus, mais la punition ne serait que plaisir s’il allait plus loin. Une chose planait quand même au-dessus de sa tête. Si Yaël voulait de tout cela, s’il avait toujours voulu d’Heath bien avant qu’il ne change son apparence physique, lui le désirait-il vraiment ? Il se doutait que non, il avait été celui qui avait mis fin à leur relation… Le cinéaste n’avait pas l’intention de jouer avec le feu, se faire larguer par une personne qu’on aime… Il ne pouvait tout simplement pas y faire face, un second rejet se serait trop pour lui. Il pouvait donc chasser une fois de plus toutes ces envies, les renvoyant d’où elles venaient. Un sourire prenait tout de même place sur ses lèvres, cet affront. « J’ai souvenir de ce que goûtait tes lèvres. » Ô oui, il aurait pu parler d’autre chose, ce qu’il n’avait jamais eu droit, mais pourquoi alimenter une chose qui le frustrait de ne pas avoir ? Préférant garder un certain recule, ça ne l’empêchait tout de même pas de passer sa langue sur sa lèvre supérieure. Aguicheur, bien conscient de provoquer une fois encore. Jouer pouvait être si facile, mais à continuer ainsi, il se brûlerait les ailes…
Parler poids n’était peut-être pas la chose la plus judicieuse à faire, il aurait dû le savoir au vu du passé de son pote, mais Yaël n’en avait fait qu’à sa tête. Toutefois, les mots qu’employait le brun ne lui plaisait pas. Faisant preuve d’une pulsion comme jamais il n’en usait, il empoignait le t-shirt de son ami – ignorant le faux-sang, le tirant ainsi vers lui. « Tu n’as jamais été laid. » Voir Yaël ainsi était plutôt rare, même si cet air sérieux il pouvait l’afficher en permanence. Le ton de sa voix n’avait rien de blasé ou d’hautain, il était plutôt profond et sec. « À mes yeux tu seras toujours parfait. Ce n’est pas ton poids qui fait qui tu es. » Il n’avait jamais souffert d’obésité, on aurait pu lui dire que ses propos étaient déplacés, qu’il ne pouvait pas comprendre ce que Heath avait vécu. C’était vrai, il ne pouvait pas comprendre. Seulement, il savait de qui il était tombé amoureux des années auparavant, et ce n’était pas son physique qui avait fait tourner son regard. C’était lui, tout simplement. Un tout qu’il ne pourrait décrire, ce garçon au sourire chaleureux, celui si généreux qu’il aurait fallu le préserver du monde entier. Yaël aurait aimé le protéger de tout ce qui aurait pu le blessé, mais il n’avait pas cherché ce rôle après leur rupture. Il avait volontairement donné sa place à leurs amis, s’éloignant pour refermer ses propres plaies, malgré tout, toujours présent pour lui accorder un sourire le moment opportun. Il relâchait son t-shirt ensanglanté, réalisant ce qu’il venait de dire, de faire, détournant le regard pour reprendre contenance. « Ne dis plus ça… c’est tout. » finissait-il en passant une main sur sa nuque, embarrassé par tant de franchise de sa part. Après tout, il pouvait comprendre que Heath se soit pris en main et pour cela, il serait toujours présent pour le motivé au besoin. Mais il ne le voyait pas plus beau qu’autrefois, simplement plus vieux, plus mature. Un homme adulte face à un adolescent incertain. En le regardant dans les yeux, il pouvait y déceler cette même personne que jadis. Et c’était dans cette toile de losange vert et doré qu’il percevait son ultime beauté. Cette âme si douce qu’il serait regrettable de la salir. Yaël n’avait donc aucun mal à percevoir son ami comme un héros, des gestes banals surpassaient les actes héroïques à la Héraclès. Il n’en restait pas moins, que les petites attentions possédaient un pouvoir immense et ce bien que tout cela apportait, ça le rapprochait du véritable héros. Le bouclé le pensait, même s’il ne le décrirait pas ainsi à voix haute. Heath n’était pas méchant, il cherchait la bonté à en tout le monde – même celle du jeune Weisel – il pouvait accepter tout et chacun. Ces petites attentions, ces élans de tendresses, elles ne passaient pas inaperçues pour beaucoup. Yaël n’avait pas évoqué qu’il puisse être un héros à cause de son métier, mais bel et bien parce qu’il connaissait l’homme derrière cet uniforme et ce titre. « Je t’écrabouillerais ! » plaisantait-il un large sourire prenant place sur son visage. Sachant pourtant, qu’il n’aurait qu’une piètre défensive face à quelqu’un comme son ami. Le fait qu’il lui saute dans le dos en restait un exemple flagrant. Courbant l’échine pour garder ce dernier sur son dos, non pas sans rouspéter comme il savait si bien le faire. Yaël se laissait apprivoiser, une chose qu’il ne faisait plus vraiment… Laisser quelqu’un ainsi se coller à lui dans une telle situation. Pour autant, il pouvait en avoir l’habitude. Ses colocs n’avaient pas l’habitude d’être si sage. Les chamailleries étaient monnaies courantes au manoir et si le juif préférait rester plus discret, il se faisait souvent embarquer dans les plus grands délires. Mais ce soir, ils n’étaient pas avec leurs meilleurs amis, ils étaient seuls dans une bâtisse bien trop grande et se laissant harper par les fantômes de leur passé mutuel. Cette chaleur qu’il ressentait contre son dos, il en avait l’habitude ne venant pas de lui et malgré cela, elle lui semblait totalement différente. Plus enveloppante, sécurisante, une sensation où il se sentait tout simplement bien – même si Heath pesait une tonne en arrivant au canapé. Ne laissant rien paraître comme toujours, gardant cette froideur qui lui est sienne pour affronter tout ce qui les attends ce soir.
Une tape sur le front, voilà tout ce qu’il lui offrait comme réponse. L’homme qui l’aimait le plus au monde… Mais quelle connerie, n’est-ce pas ? Qu’est-ce qui ne fallait pas entendre tout de même ! « Montre encore cette langue et elle disparaîtra ! » Trop de fois elle s’était présenté à lui, taquine et provocante, Yaël ne comptait pas rester les bras croiser devant elle. Il prévenait et si Heath avait assez de jugeote, il se douterait de comment il allait la faire disparaître s’il se fiait à ces précédentes menaces qui avaient fini avec son doigt dans sa bouche ! Bonbons offerts à une première bande de gamin, c’était retour sur le canapé avec sa clope et son verre de vin. Un bref regard en direction de son coloc, se doigt pointant dans sa direction qu’il repoussait avec nonchalance, laissant le vin vaguer dangereusement dans sa coupe. « Je dois te rappeler que le fléau qui m’a mis dans cet état là c’est toi ! Tu devrais te sacrifier au lieu de vouloir corriger tes bêtises. Et puis si tu me tue, qui te tiendra compagnie pendant l’éternité ? » Il imaginait très mal son ami survivre à la solitude, même en tant que zombie. Il avait besoin de compagnie, de chaleur, de donner de l’affection. Il ne pourrait pas et ça le bouclé le savait pertinemment. Un rictus à ses lèvres, il se penchait pour regarder son ami. « T’es loin de faire peur, d’être terrifiant, t’es bien plus le genre de zombie qui pourrait être dans Warm Bodies, te connaissant. » Un zombie amoureux lui irait tellement mieux que le traditionnel zombie horrifique. Il n’avait aucun mal à l’imaginer s’éprendre de la personne qui devrait être son goûter. Mais puisque ce n’était pas lui et qu’il n’avait pas à s’en soucier étant déjà trépassé, il cherchait plutôt à se mettre à son aise. Son armure en moins, il se sentait bien plus confortable dans le canapé, riant même au commentaire du cadet. « Je suis pourtant doué avec les gros calibres. » Le sous-entendu était immense, mais il s’en fichait. Ce n’était pas une première ce soir que les sous-entendus flottaient entre eux. Était-ce jeter de l’huile sur le feu ? Peut-être bien, mais il n’avait rien à craindre. Ils étaient deux potes plaisantant. L’observant quitter le canapé pour ouvrir la porte, Yaël en profitait pour boire une dernière gorgée de sa coupe, la posant sur la table basse en attendant de se resservir. Il ne s’attendait néanmoins pas à ce que son attaque au coussin lui soit rendu sournoisement et l’air pantois, il observait son ex en clignant des paupières. « Tu me le payeras ! » S’il voulait se venger – une fois encore – il n’en avait pas la chance. Heath entre ses bras, il posait ses jades sur lui. Ne réfléchissant d’aucune manière, il venait l’envelopper, le caresser comme il aurait pu le faire autrefois. Des gestes familiers si longtemps oubliés, ils lui reviennent avec une aisance déconcertante. Cette respiration qui caressait son cou, cette chaleur qu’ils partageait désormais en étant blotti l’un contre l’autre. Ses yeux se fermait un instant, simplement pour profiter de ce moment qui prendrait fin sous peu. Du moins, c’est ce qu’il pensait avant de sentir sa main sur son genou, ouvrant ses orbes pour regarder cette ascension vers sa cuisse. Lentement, il tournait la tête pour le regarder. Un peu plus tôt, il lui avait demandé s’il se retournerait pour lui, Yaël en était resté vague, mais il n’avait pas besoin de lui dire. Ce visage, il le connaissait par cœur de ses yeux brodés de longs cils noir, à son nez en flûte et ses lèvres charnues. Il le regardait assez pour en connaître chaque détail, il n’avait pas besoin de se retourner sur son passage, il le regardait déjà bien assez. Ses mots résonnaient dans son esprit, il parvenait difficilement à y croire… Il voulait y croire. « J’ai toujours été là. » disait-il sans réfléchir comme s’il avait attendu son retour depuis des années. Sa main quittait son oreille pour venir se glisser sous son menton et le soulevant, il venait capturer ses lèvres. Ses baisers n’avaient plus rien de ces expériences malhabiles qu’ils avaient pu avoir dans leur relation. Pressant ses lèvres, laissant sa langue se frayer un chemin pour rejoindre la sienne dans une danse endiablée. À quoi pensait-il ? À rien. Il répondait à une envie trop longtemps contenue, s’apprêtant à rouvrir une plaie s’il allait trop loin. Mais qu’importe, il le désirait ce moment – avec conscience ou non – il le désirait à un point tel que sa main libre s’apprêtait à venir le guider pour qu’il trouve son entrejambe avec plus de rapidité. Seule une chose le retenait, était-ce sa première fois ? Il n’avait jamais entendu les ébats de Heath relatant ses exploits avec des hommes. Pouvait-il le brusquer ? Et lui que faisait-il ? Aussi faible soit-il, il se laissait enivré par ce baiser qui l’amenait à se mettre à califourchon sur Heath. Il lui cachait le film, se montrait bien plus audacieux en venant prendre place ainsi, mais… « Tu l’as ressenti toi aussi ? » demandait-il sans trop savoir de quoi il parlait réellement. Alchimie ? Désire ? Pulsion ? Seulement tout ce soir semblait les conduire vers ce rapprochement comme si leur chemin avait été guidé. Appuyant son front contre celui du sportif, ses bouclettes retombant autour de son visage, il le regardait oubliant la sonnette qui résonnait dans le manoir à cet instant même.
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(#)Re: You Should Never Say ‘Who’s There?’ Don’t You Watch Scary Movies ? + Yaeath Sam 7 Nov - 5:24
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[ You Should Never Say ‘Who’s There ?’ Don’t You Watch Scary Movies? ]
@Yaël Weisel Le passé appartient à ce qu’il est, une étape du parcours de chacun qui s’est terminée sur un détail ou un autre, le tout agrémenté de conséquences aussi diverses que variées. Certaines amenées à avoir un impact plus important sur le prochain chapitre à débuter et d’autres plus anecdotiques. J’ignore quel est mon rôle, celui que j’ai joué en me liant d’amitié à Yaël en premier lieu. Nous n’avions pas la moindre idée de ce qui nous attendait ce soir-là, au cinéma, à regarder Destination Finale 5. Ces premiers frissons, un rapprochement loin d’être anodin, des sourires maladroits et un premier baiser initié par Yaël. Je me demande encore ce qu’il a pu voir en moi, ce qui a pu l’attirer là où tout le monde semblait vouloir rebrousser chemin pour ne pas avoir à m’observer plus que de raison. Mes parents eux-mêmes ne semblaient pas en capacité de me supporter – c’est toujours le cas à présent, d’ailleurs, même s’ils n’ont plus la grossophobie pour alimenter leur haine et que, l’âge aidant, les contacts se sont amoindris jusqu’à ne quasiment plus exister avec les années. Pourquoi lui ? Et pourquoi pas, Heath ? Il a su faire naitre des tas d’illusions en toi. En sa présence, tu avais l’impression d’être unique, le sentiment d’être à part, aimé, adoré et respecté. Tu ressentais la même chose, tu l’aimais tellement fort que tu aurais pu en crever. Tu es mort à petit feu ce jour-là, lorsque tu as décidé de mettre fin à votre histoire. Tu as tenu bon, trouvé les mots que tu savais les plus à même de ne pas te trahir, balancé ta bombe, été fort jusqu’à ce qu’il s’en aille avant de t’effondrer à ton tour. Un premier chagrin d’amour qui ne cessera jamais de te hanter. Ce choix, peux-tu prétendre le regretter aujourd’hui ? Tu as toujours été du genre à te sacrifier pour les autres, à ne pas vouloir te mettre en avant plus que de raison au risque de devenir cet obstacle qui empêche toute progression naturelle de se faire. Tu ne voulais pas être ramené à cela… Une embûche sur un chemin, une problématique que Yaël aurait à contourner pour atteindre son objectif premier. Tu pensais lui rendre service, vous rendre service à tous les deux. Il se confond dans le silence, Yaël. Il ne m’offre aucune réaction, qui s’abstient consent, n’est-ce pas ? Notre histoire date peut-être d’une dizaine d’années ou presque, mais je reste persuadé qu’il est impossible de changer du tout au tout de la sorte. Je l’ai vu à l’œuvre, entendu se prononcer sur certaines de ses relations passées et je comprends donc à quoi il fait référence lorsqu’il se montre aussi sévère envers lui-même, je n’y crois juste pas. Nous savons tous les deux le garçon qui se trouve là, présent quelque part au plus profond de lui. Peut-être qu’il se cache lui aussi, à la manière dont je l’ai fait toutes ces années en me montrant d’une prudence extrême. Incapable de laisser suffisamment de place à quiconque pour m’aimer durablement. People always leave, comme avait l’habitude de le dire Peyton Sawyer et tu ne cesses de te dire qu’elle n’avait pas tort. Qu’elle n’était pas pessimiste mais tout simplement réaliste. Tu ne connais personne qui se soit accroché à toi sur la durée. Tous semblent se lasser d’une manière ou d’une autre et toi… Toi tu acceptes, les gratifie d’un sourire et passe à autre chose car tu ne sais rien faire d’autre qu’avancer, tracer ta route sans te retourner pour prendre connaissance de tout ce qui blesse et pourrait nourrir un océan de regrets. Je le connais, peut-être même mieux que personne et j’assume d’affirmer une telle chose avec prétention car il sait autant que je sais. « Tu as tout à fait raison. J’adore les surprises ! J’espère juste qu’elle ne se fera pas trop attendre. » Je termine en une moue boudeuse, bien conscient de cette impatience qui me gouverne au quotidien. Je ne sais pas attendre, constamment en action. Je grogne dès lors qu’une série s’arrête sur un énorme cliffhanger et qu’il me faut attendre plusieurs semaines avant d’obtenir l’épisode suivant. M’agace d’avoir à poireauter plusieurs heures dans une salle d’attente lorsqu’un rendez-vous m’est fixé à un créneau qui n’est pas respecté, déteste lorsque la circulation nous empêche d’escorter un patient entre la vie et la mort à l’hôpital et qu’il devient nécessaire de nous mettre en danger en slalomant sur plusieurs voies afin de gagner du temps. Mon métier est une course contre la montre constante et un aspect de ma profession que j’emporte avec moi jusque dans mon quotidien. Je supporte beaucoup de pression, mais celle que m’impose l’incertitude me dépasse très rapidement. J’ai horreur de cela. Il ne se fait pas prier et me surprend en une inversion des rôles que je ne vois pas venir et sur laquelle je n’ai malheureusement aucun pouvoir. J’apprécie néanmoins de le voir ainsi se hisser au-dessus de moi, il me neutralise un temps, tout cela pour m’abandonner à mon triste sort. Il renonce au navire confortable qu’est son lit pour se redresser et je lui emboite le pas, soucieux de poursuivre cette joute verbale au-delà du cadre de sa chambre, paré pour un transport qu’il me promet avant d’oser se plaindre de cette texture gluante que compose le faux-sang avec lequel je me suis tartiné pendant un long moment tout à l’heure pour apporter la substance nécessaire à mon déguisement. Un zombie sans un maximum d’effets gores n’en est pas un, tout simplement. Si la sensation est dégoutante, le goût l’est un peu moins et je l’invite à se faire une propre idée sur la question, de ce doigt innocemment tendu. De cette succession de phalanges qui lui sert de vengeance, chaude, humide, exquise, sensuelle et délirante à la fois. Je suis gêné, poussé jusque dans des retranchements que jamais je ne pensais avoir à retrouver en étant à ses côtés. C’est pourtant le cas, mon corps n’en fait qu’à sa tête, ne parlons même pas de mes pensées qui s’écharpent à la recherche d’une cohérence que je suis incapable de fournir. Mon palpitant s’emballe et ses yeux paraissent bien trop inquisiteurs pour qu’il me soit possible de soutenir leur force sans dévoiler ô combien le désire m’étouffe et me confronte à mes propres limites. Tu ne pensais plus jamais avoir envie de lui de la sorte. Tu plaçais cela sur le compte de l’adolescence auparavant. Les hormones qui travaillent et te donnent constamment envie de toucher, d’explorer sans pour autant oser le faire autrement que par l’imagination, seul face à un membre érigé et recouvert d’une main droite habile et capable d’expulser la pression mécaniquement, pour un temps. Tout est différent cette fois. Ce ne sont pas les hormones qui te donnent envie de flancher, ce n’est pas uniquement le geste en lui-même mais plutôt les flashs qui te viennent et t’inspirent un geste audacieux que tes mots dessinent sans aucune honte. Tu sous-entends, malicieux, sans vraiment savoir ce que tu attends de lui ou non. Le rouge peine à se défaire de mes joues, mon corps tout entier cherche un moyen efficace de se refroidir. Est-il encore possible d’envisager se jeter dans la piscine à l’extérieur ? Un bain glacé pour se remettre de telles émotions et passer à autre chose… Une douche froide ferait surement l’affaire mais le processus semble trop simple pour être efficace. Il parle de mes lèvres, du souvenir qu’il en a gardé et je retrouve le chemin de ses jades, curieux. « Ah oui ? Et quel était leur goût ? » Un souvenir lointain, erroné après tout ce temps, mais qui pourrait parvenir à me rendre nostalgique malgré tout. Moi aussi, je m’en souviens, mais je préfère ne rien dire, ne pas m’engager à nouveau sur une telle pente alors que le repos me gagne enfin.
D’un sujet à l’autre, d’un érotisme oppressant, à deux doigts de relever du fantasme, à nos corps aux morphologies complètement opposées. Sa carrure, je ne parviendrais jamais à l’atteindre, c’est un fait. Mon vis-à-vis serait plus à même de se mesurer à mes standards. Il ne lui suffirait que de modifier son alimentation, de se rendre à la salle de sport plus régulièrement et d’avoir recours à des poudres protéinées qui simplifieraient sa progression en un instant. Je ne critique pas l’usage de ces dernières, même si je n’ai jamais eu à en consommer des tonnes pour perdre du poids et me façonner une telle carrure. Je me suis donné corps et âme sportivement parlant jusqu’à relever mes objectifs les uns après les autres. Ce n’est qu’après cela, et pour m’assurer un coup de pouce, qu’un shaker protéiné est devenu le moyen idéal de démarrer la journée. Une seule consommation quotidienne et matinale pour garder ce goût de l’effort et de la récompense. Je n’arriverais pas à me contenter d’une boisson à la place de mes repas même si j’admire la plupart de mes camarades à la salle, ceux qui ne font que cela et n’osent même plus ingurgiter autre chose que des œufs ou du blanc de poulet en complément. Si j’ai conscience de la métamorphose à laquelle je me suis adonné en l’espace de dix ans, mon image de moi-même ne changera probablement jamais. Je me percevrais toujours comme ce gros sac que certains aimaient comparer à un porc. Je suis passé par tous les surnoms, toutes les moqueries sans jamais parvenir à me forger une carapace autrement que de façade. Les mots blessent bien plus que les gestes, ils détruisent tout sur leur passage, surtout lorsqu’ils sont également utilisés dans le cadre privé de la maison, de cette famille censée te propulser vers le haut plutôt que de chercher à t’enfoncer vers le fond à grand renfort de coups de pelle. J’utilise le second degré pour me référer à cette époque, à son incidence sur mon présent et me surprend de le voir m’empoigner de la sorte par le t-shirt, prêt à me bousculer pour manifester son mécontentement. Tu n’as jamais été laid. Souvent entendu et pourtant difficile à considérer. J’ignore pourquoi tout ceci est aussi compliqué, pourquoi je n’arrive pas à l’intégrer. Je sais pourtant qu’aujourd’hui les autres se retournent parfois sur mon passage, mais cela ne suffira jamais parce qu’ils me rappellent sans cesse que quelques années en arrière, c’était eux qui passaient le plus clair de leur temps à me rabaisser. À mes yeux tu seras toujours parfait. Ce n’est pas ton poids qui fait qui tu es. Je l’observe, incapable d’avoir le moindre contrôle sur mes émotions. Parfait, un mot qui pourrait ne pas avoir beaucoup de sens s’il ne venait pas d’être utilisé par quelqu’un comme Yaël. Lui plus que n’importe qui d’autre, lui qui me fait monter les larmes aux yeux. Je le ressens sur mes opales bientôt débordées par ce flot avant même de le réaliser. « Je… Je ne le suis pas. » Quelqu’un de parfait ne l’aurait pas fait souffrir à une époque, quelqu’un de parfait aurait été franc d’un bout à l’autre, quelqu’un de parfait ne serait pas bourré d’une telle quantité de défauts… Quelqu’un de parfait n’aurait pas à avancer sans se retourner pour ne pas souffrir des nombreux fantômes en sommeil qui menaceraient de s’éveiller dans le cas contraire. Quelqu’un de parfait ne l’aurait pas laissé sur le côté en pensant agir dans son intérêt. Dans leur intérêt à Ophelia et lui. Qu’aurais-je pu faire d’autre ? Il aurait fallu être aveugle pour ne pas comprendre. J’ai toujours pensé qu’ils étaient faits l’un pour l’autre. Il méritera toujours mieux que moi, parce qu’il ne mérite rien d’autre que le monde, Yaël. Mes larmes débordent et j’ai honte, honte d’être aussi transparent, incapable de contenir ce que me procure de tels mots dans sa bouche. « Merci ! » Je souffle, les yeux rivés sur mes pieds, à la recherche d’une porte dérobée à emprunter au plus vite pour rebondir et ne pas m’exposer davantage. Il me relâche et s’éloigne, m’offre suffisamment d’espace pour renifler en une maigre tentative de ravaler ces émotions et de les exorciser en un soupir libérateur. Je relève la tête, balaie ces larmes – preuve, s’il était encore nécessaire d’en fournir, de mon émotivité – et parviens à rebondir sur cette notion d'héroïsme, ces personnages qui ont plutôt le profil d’antihéros ou, au contraire, l’obscurité pour personnifier le méchant dans toute sa complexité. « Tu parles. Tu sombrerais tellement vite que les fans du monde entier se rebelleraient et hurleraient au scandale pour une bataille aussi peu épique. » Et comme pour le prouver je l’attrape par le bras pour le déséquilibrer d’un mouvement habile de la jambe. Il part vers l’arrière, prêt à sombrer jusqu’à atteindre le sol mais je le retiens au dernier moment et l’aide à se redresser, plutôt satisfait par ma démonstration. « Je devrais peut-être batailler sur les tatamis, j’aurais matière à glaner quelques médailles ! » Je le provoque, bien entendu, les larmes très éloignées à présent. « Pour te laisser une chance de me vaincre, je serais obligé de jouer sur la défensive plutôt que sur l’offensive… Tu sais… Pour te laisser le temps de faire monter les enjeux avant de t’anéantir en une ultime action qui laisserait tout le monde sous le choc ! » Je reviens sans aucune transition à cette notion de bataille finale entre le bien et le mal, centre de la plupart des blockbusters qui peinent encore à décrire des camps nettement moins catégoriques. Le bien et le mal n’existent pas vraiment en réalité, tout est bien plus compliqué que cela. Nos plaisanteries nous mènent finalement jusqu’au salon après un transport sur le dos d’un Yaël mécontent, car pris par surprise. Il s’éloigne pour répondre à un premier appel et je profite de son absence pour nous avancer et désigner The Conjuring comme programme de cette soirée. Halloween ne le serait pas sans un film d’horreur.
Je provoque, me montre hautain, prétentieux, arrogant… Les termes ne manquent pas pour illustrer avec goût et humour l’attitude que j’arbore pour l’embêter comme je sais si bien le faire. « Tu vas faire quoi hein ? Je n’ai pas peur de toi, encore moins de tes menaces ! » Pour preuve ? Je lui tire à nouveau la langue en un geste exagéré, prêt à le pousser à bout, comme à mon habitude. J’ai toujours été ce petit con qui, en matière de rigolade et de taquineries, ne manque pas de répondant. Je poursuis d’ailleurs sur ma lancée, en très grande forme ce soir malgré ce genou d’humeur maussade et qualifie son état de mort-vivant par le terme fléau qui, comme prévu, le fait immédiatement réagir et fait se dessiner sur mes lèvres un sourire de vainqueur, comme s’il était tombé à l’endroit précis où j’espérais le conduire. « Je ne peux pas être coupable de ton état si je suis un héros. Ce serait paradoxal, tu ne trouves pas ? » Toujours garder en mémoire les mots précédemment utilisés pour servir l’intérêt commun – le mien, en l'occurence – je lui tire la langue à nouveau – décidément – et me redresse au doux son de la sonnette d’entrée, pas prêt à battre en retraite pour autant. À vrai dire, je prends quelques secondes supplémentaires pour lui renvoyer la balle, prêt à concéder qu’il m’a effectivement coincé sur un point sensible, la solitude. « Qui te dis que je resterais seul pour l’éternité ? Tu as oublié d’envisager un scénario : celui au centre duquel je te libèrerais en un geste salvateur de ta misère avant de me donner la mort à mon tour pour te rejoindre dans une éternité nettement plus appréciable et humaine. » Cette description aux faux-airs de tragédie, une teinte prononcée de romantisme qui, malgré tout, me plait énormément. Ce serait une belle manière de partir, la promesse d’un ailleurs pour toujours et à jamais sans aucune souffrance, sans le moindre doute ni la moindre barrière. J’entends le titre d’un film adapté d’un roman éponyme lui sortir de la bouche, le genre qui me correspondrait totalement comme il le remarque si bien. « J’aurais plus de prestance qu’en zombie dans L’Armée des Morts, certes ! » Une apparence moins gore, moins viscérale pour une mine plus adolescente, comme tout ce qu’Hollywood produit à destination d’un public moins âgé et mature. « Attention néanmoins à ne pas trop me sous-estimer ! » Je pourrais le surprendre, je l’espère ! Doué avec les gros calibres, je pouffe de rire, incapable de résister à la tentation. « C’est d’un beauf, je te pensais plus habile que cela avec les mots ! Peut-être n’es-tu finalement doué qu’avec ta langue ! » Référence à peine déguisée à tout à l’heure, maintenant que la tension est redescendue et que je peux en parler sans me démonter. Les enfants derrière la porte sonnent une deuxième fois et se rappellent enfin à ma mémoire. C’est que j’aurais facilement pu les oublier, bien trop occupé là où je suis. J’abandonne mon ami pour rejoindre les quelques morveux regroupés devant le Manoir et les gratifie d’une quantité vraiment très généreuse de bonbons. Notre décoration extérieure semble les impressionner, j’irais même jusqu’à dire qu’elle les effraie encore plus que mon costume et je le prends avec beaucoup de fierté pour avoir passé des heures et des heures à flâner sur internet à la recherche des éléments nécessaires pour me surpasser cette année. J’ai eu du temps à tuer avant de reprendre le boulot, des semaines que j’ai su mettre à disposition pour développer ma fibre artistique. Mes colocataires ne sont pas prêts pour ce que j’ai prévu à Noël, je puis vous l’assurer. Tout est déjà commandé. De retour près du canapé, je prends soin de réserver à Yaël une vengeance dans les règles de l’art, un retournement de situation qu’il ne voit pas venir et qui provoque une vague d’indignation succulente dont je me délecte sans bouder mon plaisir en un sourire satisfait. « La vengeance est un plat qui se mange froid, tu sais ! »
Un jumpscare maudit, résultant en un rebond apeuré et des bras désignés pour me rassurer. Un rapprochement imprévu et pourtant ô combien agréable, encore plus que dans mes souvenirs, ceux qui remontent à cette première séance, à Destination Finale et à tous ces potes qui, s’ils avaient été présents, nous auraient empêché de connaitre cela. Une position pas désagréable qu’il contribue à rendre encore plus rassurante en me couvrant d’un bras protecteur qui fait fondre l’ensemble de mes défenses. Mes prunelles qui n’arrivent plus vraiment à s’intéresser au film et mes doigts, curieux, qui se perdent le long de son genou, dessinent de petites vagues le long de cette cuisse que je remonte très lentement, la tête ailleurs, dans un monde où tout serait possible. Je n’ai plus envie qu’il me lâche, pas envie qu’il se dérobe et je prie intérieurement pour qu’aucun gamin ne vienne nous interrompre en appuyant sur notre sonnette. Qu’attends-tu exactement Heath ? Tu n’en sais rien. Ta seule certitude, c’est de vouloir le serrer fort, continuer à t’imprégner de son odeur, de sa chaleur qui te semble soudainement vitale. Il m’a manqué, cette réflexion que je pensais cérébrale est en réalité verbale. Elle lui est adressée et fait état d’une vulnérabilité que je déteste afficher, d’une sincérité à fleur de peau. J’ai toujours été là. Ses mots me heurtent, trouvent un écho particulier. J’aimerais pouvoir lui dire qu’il ne l’était plus, pas comme j’aimais qu’il le soit, qu’il ne l’était plus comme j’en rêvais mais la culpabilité me reviendrait en pleine face. Tu es celui qui en a décidé autrement, celui qui a tranché pour le libérer et leur laisser le champ libre à tous les deux. Était-ce une erreur ? Tu n’es pas du genre à réfléchir de la sorte, tu préfères te dire que rien n’arrive par hasard. Le regretter n’y changerait rien, quoiqu’il arrive. Il renonce à mon oreille qu’il était occupé à caresser pour longer ma mâchoire et s’attarder sur la pointe de mon menton qu’il remonte pour que nos regards puissent à nouveau se confronter. Mon myocarde, à l’agonie, s’emballe à nouveau et je sais… À cet instant je crois enfin comprendre ce qui nous attend tous les deux. Un sourire tendre étire mes lippes, bientôt chassé par la redécouverte de ses lèvres en une décharge électrique qui me fait tout oublier. Comment suis-je parvenu à survivre tout ce temps sans cela ? Sans lui, sans ce goût inimitable qu’il laisse en une empreinte nettement plus maitrisée que précédemment. Vous n’êtes plus des enfants, vous avez connu bien d’autres choses lui et toi. Chaque moment nous menant tous les deux à cet instant précis, imprévu et enivrant. Je sombre, noyé d’une ivresse qu’il m’est impossible de ne pas exprimer par tous les canaux disponibles, qu’ils soient physiques ou émotionnels. Le temps s’arrête autour de nous, plus de son, plus besoin de se voir pour se ressentir. Il n’y a que sa langue qui se fraie un chemin entre mes lèvres, bientôt interrompue en chemin par une camarade longtemps oubliée et occupée à simplement le narguer. Il avait raison tout à l’heure, ses menaces étaient fondées et j’ai plaisir à en être la victime privilégiée. Mes doigts se pressent contre son visage, sur ses pommettes contre lesquelles je m’accroche comme à une bouée de sauvetage pour m’assurer de la réalité d’une telle scène. Son corps se dérobe, son bras abandonne ma nuque en une froideur qui me fait grommeler, mécontent. Ses lèvres me manquent et le temps me revient en pleine face. Tu repenses à cette histoire de théorie de la relativité. Une seconde pour une éternité loin de lui, une éternité pour une seconde lorsque à nouveau vos corps s’affrontent en une étreinte qui te fait décoller. Mes mains s’agrippent à sa taille pour l’accueillir au-dessus de moi. Il est tout simplement à tomber, bien trop habillé à mon goût et pourtant bien incapable d’effectuer le moindre geste par peur de me réveiller. Tu es surement en train de rêver et tu le sais. Je me mordille la lèvre fiévreusement, le regard troublé par un feu d’artifice que rien ne peut surpasser. Si je l’ai ressenti ? Je tremble comme une feuille, dévoré par un désir qui me dépasse, au centre duquel je pourrais me noyer, au sein duquel je m’apprête à sombrer quoiqu’il arrive. « Je n’ai jamais cessé de le ressentir ! Jamais ! » Je tambourine avec fermeté, le souffle court, à fleur de peau, front contre front, le bout de mon nez venant tendrement effleurer le sien. « Suis-je en train de rêver ? » Je l’interroge, en un susurre. « Embrasse-moi ! » Je n’ai pas la patience, pas envie de l’attendre alors je bondis. Scelle nos lèvres à mon tour, plus incisif et bestial. Mes doigts, eux, se glissent sous le tissu de son marcel pour caresser sa peau que je brûle d’envie de recouvrir de mes baisers. Cette barrière que je remonte au fur et à mesure que je caresse sa colonne vertébrale pour le pousser à s’en séparer. Débarrassé et affamé, ma langue renonce à ses lèvres, joueuse, et s’élance à la redécouverte de son cou. Je ne le mordille plus comme un zombie à présent, cette trace que je désire laisser, elle, est bien plus sensuelle, enflammée et indélébile. Plus rien n’importe, et tant pis pour cette sonnerie qui ne cesse de retentir, tant pis pour ce film. Il n’y a que lui qui m’importe. Il n’y a que lui qui m’a toujours importé ! « Tu es tellement beau ! » Je n’ai d’yeux que pour lui, ensorcelé et occupé à immortaliser cette vision ô combien délicieuse de sa peau dénudée et symbole d’un désir nettement supérieur à celui que mes rêves les plus fous semblaient m’inspirer. Je l’entoure de mes bras, le fait prisonnier malgré sa posture dominante en recouvrant ses omoplates de mes mains aguicheuses pour offrir à mes lippes la possibilité de se perdre, d’inonder son larynx de baisers, de chuter sensuellement le long de sa clavicule que je redessine pour mieux entamer une lente conquête de ses pecs, de ce téton sur lequel ma langue se fait joueuse, cet endroit sensible que je mordille, prêt à faire naitre en lui cette même excitation qui, déjà, me dévore et menace d’exploser à tout moment.
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(#)Re: You Should Never Say ‘Who’s There?’ Don’t You Watch Scary Movies ? + Yaeath Sam 7 Nov - 19:14
Mica Welsch
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theatre is mirror, a sharp reflection of societythose who give me the line
statut civil : dans les méandres d'un secret lourd, il se dit en couple, le clame, mais jamais il ne parle directement de cette personne qui partage sa vie.
habitation : w/ lucius
disponibilité : open ; 4 en cours
mes trophées :
[ you should never say ‘who’s there?’ don’t you watch scary movies ? ]
w/ @heath romeo Une soirée qui se présentait d’une certaine façon aux deux jeunes hommes, laissant naître sans qu’ils ne le perçoivent une nostalgie contagieuse. Reflet d’une vieille histoire qu’ils avaient tenus secrète aux yeux des autres, gardiens de cette amour qui était le leur. Une amitié, des sentiments surpassant celle-ci pour finir comme elle avait commencé, ami ni plus ni moins. Sans doute que si leurs amis avaient été mis au courant, ils auraient tout fait pour les faire rester ensemble. Peut-être que si Yaël s’était battu pour le garder, Heath ne l’aurait pas quitté ainsi. Personne ne pouvait savoir, même pas eux et pourtant, le bouclé se tenait devant son ex sa main empoignant son t-shirt, ses jointures affichant un blanc sous la force de sa poigne. Il ne perdait que très rarement son sang-froid au point de laisser son impulsivité prendre le dessus sur lui. Ça avait été plus fort que lui, ces mots résonnant à son esprit, ni trouvant aucune forme de plaisanterie. Il ne pouvait pas se mettre à sa place, il le savait, il ne pouvait pas ressentir ce qu’il avait pu éprouver, mais seul Yahweh était témoin de son désir de le protéger. Il le désirait tellement, prendre tous ses maux pour le soulager d’un poids qu’importe celui-ci. Il soutenait ses jades, révélant des choses qu’il n’aurait jamais osé dire. C’était trop profond pour lui, des vérités qu’il l’affectait tout autant que son vis-à-vis. Il aurait aimé le toucher, lui montrer à quel point il était parfait à ses yeux, comment il n’avait pas besoin de faire passer les autres avant lui, qu’il pouvait être lui-même qualités comme défauts, ces imperfections qui à ses yeux le rendait unique, le rendait parfait. Il ne l’avait pas aimé parce qu’il pouvait être d’une pureté intouchable, mais parce qu’il était humain, juste et bon. Heath en avait peut-être lourd sur les épaules, le regard des autres pesant sur sa personne, mais Yaël ne le regardait pas pour cela. Aujourd’hui encore, il percevait toujours cette force, mais aussi toute cette souffrance qu’il remarquait par moment briller d’une étincelle discrète dans son regard quand personne ne s’y attardait. Des vidéos du sportif mélancolique, il en possédait, même s’il ne les avait jamais montrés à quiconque, précieux trésor, secret inavouable. Il le chérissait pour cela. Les doigts de sa main libre remontaient vers le visage du brun, les perles brillantes entre ses cils lui brisait le cœur. S’il pouvait au moins voir ce que lui voyait, il comprendrait… La pulpe de ses doigts arrivait à effleurer sa barbe, un toucher discret, incertain. « Tu ne vois pas ce que moi je vois. » Ses doigts se ravisaient tout de même de l’effleurer plus, de le toucher, le ressentir sous sa peau. Il en perdrait le contrôle, abuserait d’une situation qu’il ne devrait pas. Heath avait été clair, il ne voulait plus de lui. La raison s’était imposée à lui avec les années, ne pouvant n’en parler à personne, il s’était tait. Il s’éloignait avec une force, préférant garder ses distances alors que tout son être souhaitait crier. Une blessure ignorée depuis tant d’année et ce désir de protéger celui qu’on a aimé. Déchiré par ses propres sentiments, il préférait se refermer, ne leur laissant pas la moindre chance quant à reprendre le contrôle de son être. De son talent d’acteur, il redevenait ce Yaël blasé, distant, celui avec qui on ne savait jamais trop comment agir. Il pouvait dire tout ce qui lui traversait la tête et pourtant, il ne faisait pas toujours preuve de franchise lorsqu’il s’agissait de ses sentiments. Revenant ainsi avec une certaine aisance dans leur délire et conversation héroïque. « Roh je suis à peu près sûr que beaucoup me pleurerait quand même. » Pas du tout… C’était lui qui avait raison, sans doute qu’on crierait au scandale avec si peu de gloire dans une bataille contre lui. Il en serait surement le premier même ! Il ne l’avait pas vu venir et bien avant de pouvoir régir, il voyait le décor changer sous son regard étonné, les murs, le plafond et son visage. Pinçant ses lèvres, il foudroyait de ses prunelles devenues sombres. En se redressant, il lui donnait une claque sur l’épaule rien de bien méchant. « Moque-toi et si tu m’avais vraiment fait tomber ! » Ce n’était pas vraiment leur premier fois et des coups à la tête Yaël en avait subi, mais la surprise avait fait arrêter son cœur le laissant en suspend dans sa poitrine. Il avait craint pendant un instant, un infime instant, alors qu’il savait que Heath ne le lâcherait jamais. Ils n’étaient peut-être plus ensemble, mais il avait confiance en son ami. Une confiance aveugle comme on avait que très rarement envers les gens. « Méfis-toi, les méchants sont souvent sournois. On ne peut pas s’attendre à ce qu’ils feront. » disait-il en croisant ses bras, donnant une vulgaire ressemblance à Thor contre Loki. Et Yaël avait tout du dieu de la malice éponyme du personnage Marvel. Il regrettait presque de ne pas posséder ses pouvoirs au passage ça lui aurait éviter de conduire Heath jusqu’au canapé, le laissant préparer film et salon pour leur soirée d’Halloween.
Ignorant ses menaces, voyant une énième fois cette langue, Yaël s’avançait pour la prendre entre ses doigts. Cependant, se trouvant un peu trop loin il n’eut pas le temps de l’attraper. Ce n’était que partie remise, voilà tout. Ce soir, comme bien d’autres soirs, Heath semblait d’humeur taquin, plaisantin, signe que son genou ne lui faisait pas autant mal. Ça suffisait à Yaël, si son ami le faisait tourner en bourrique pour se remonter le moral et oublié qu’il n’avait pas pu aller à cette soirée. Il le regardait, haussant un sourcil, il l’observait. « Si t’es nul comme héros c’est pas mon souci, mais c’est toi qui m’a fait ça ! » disait-il en lui montrant son cou où du sirop se trouvait encore. Ce n’était que lui, à moins qu’il ait un jumeau maléfique ! C’était peut-être ça en vrai ! Deux Heath… Cette idée, cette pensée, ces suggestions que son cerveau lui offrait le rendait tendu dans son boxer. – Mais à quoi tu penses idiot… Y’en a pas deux comme lui, pensait-il chassant ce drôle de fantasme qui avait germé en un éclair dans sa tête. Le regardant se lever, le suivant de ses orbes verdoyants, le reluquant comme il avait dit ne pas faire. Un sourire à la commissure de ses lèvres, ses boucles qu’il replaçait d’un mouvement de main se passant dans ses bouclettes ébènes. « En effet, mais si tu te suicides nous ne seront pas au même endroit. » N’étant pas tellement porté sur le fait de parler de sa religion avec ses colocs, le judaïsme restait tout de même bien encré dans les veines du juif. Le suicide n’étant pas bien vu par sa communauté, pour lui les romances à la Roméo et Juliette ne pouvait connaître de fin belle et merveilleuse. « La meilleure solution ne serait-elle pas d’être simplement mort-vivant et éternel, oubliant nos souffrances en comblant ce vide ensemble ? Tu pourrais aussi transformer le reste de la coloc. » Sa suggestion, il ne la faisait que par crainte de se dire qu’il ne voudrait pas être simplement avec lui. L’image du zombie romantique collait bien plus à l’image que renvoyait Heath en général, sentimentale comme il pouvait l’être ! Est-ce qu’il le sous-estimerait pour autant ? Sans doute que non, sachant l’effet qu’il pouvait lui faire tout de même après tant de temps. Non, il devait le garder à l’œil et n’ajoutant rien de plus, il laissait planer le mystère sur son visage, s’amusant de l’abandonner ainsi sans réponse. C’était tout de même à son tour de sortir une bêtise et Yaël n’était pas le plus doué en humour… Mais il souriait, amusé de le voir rire autant de cette connerie qui lui avait échappé. « Je suis d’accord c’était horrible » il riait avec franchise comme il était si rare de le voir, un large sourire sur son visage angélique. « Mais je pourrais te surprendre. » Il haussait les sourcils provocateurs, s’amusant à lancer une éventualité où ils pourraient coucher ensemble. Un rêve, parce que Yaël savait que ça ne pourrait jamais arriver – ne faut-il ne jamais dire jamais ?
En effet, la vengeance se mangeait froide et Yaël pouvait être très patient lorsqu’il le désirait. Il n’avait même pas le temps de réfléchir à une possible repartie que la situation glissait entre ses doigts. L’un coller sur l’autre, il en perdait ses moyens. Si les câlins pouvaient être courant, c’était à des années qu’il repêchait ces sensations qui l’animait. Un bras protecteur, une caresse délicate et réconfortante. Tout aurait pu rester ainsi, sans plus. Deux jeunes hommes blottis pour s’apporter du soutient pendant un film d’épouvante. Il en était tout autre. Ce frisson qui parcourrait le corps du cinéaste ne pouvait pas rester ainsi, attendant que tout prenne fin. Il n’en avait pas envie, pas après avoir su qu’il lui avait manqué. Yaël avait toujours été le plus entreprenant des deux, confiant dans ses désirs et ses gestes. Ses doigts sous son menton, l’obligeant à le relever pour que leur regard se croise. Dès cet instant son monde s’effondre, les murs s’écroule sur ces lèvres qu’il n’avait jamais oublié. Plus personnes ne voguent dans son esprit, il en oubli leurs meilleurs potes, Ophelia, son copain comme sa copine, les enfants en pleine chasse aux bonbons. Tout lui semblait futile, se laissant submerger par tant d’année à repousser ce qui n’aurait jamais dû prendre fin – n’est-ce pas ? Ses paupières fermées avec force, il souffrait autant qu’il prenait un plaisir inimaginable à l’embrasser après autant de temps. Ça n’avait plus rien à voir avec leur baiser incertain, malhabile, Yaël avait la plus grande confiance du monde. Il gémissait déjà contre ses lèvres, enviré par un tel contact. Aurait-il pu se limiter à cela ? Il savait bien que non, pas après tout ce qu’ils avaient fait ce soir, ces longs sous-entendus. Tout semblait avoir mener à cet instant où sans retenu, ils se livraient l’un à l’autre. Montant à califourchon sur lui, il cherchait à se rapprocher, ne faire qu’un entre ses bras. C’était puissant, délectable. Appuyant son front contre le sien, il le regardait avec désir, trahissant toutes ces années où il avait fait comme si rien n’avait existé. Où ses sentiments s’étaient emmurés au fil du temps. En sentant son nez contre le sien, il fermait ses yeux en poussant un soupir. « Si c’est le cas alors nous sommes deux à faire ce rêve. » Un magnifique rêve. Ne le laissant pas attendre, il posait ses mains sur ses joues, glissant ses doigts dans sa barbe de quelques jours. Un geste sans doute trop lent, leur lèvre se rencontrant une fois de plus le faisant basculer. La sonnette retentissait, mais il l’oubliait déjà bien trop occuper à se perdre dans les sensations qui l’envahissaient. Douce délectation de ses lèvres, ses mains si chaudes parcourant sa peau. Il s’empressait de retirer son marcel pour le laisser tomber près du canapé, laissant pour seul décoration l'étoile de David à son cou. Sous ses lèvres, il le laissait le déguster sans rien dire si ce n’est de léger gémissement qui foulait ses lèvres démontrant son appréciation. Son cou lui brûlait d’une douce chaleur alors qu’il continuait sa quête pour le rendre complète fou. Et ça fonctionnait, pourtant Yaël avait l’habitude des relations, mais cette fois peut-être était-ce tout ce temps qui les avait séparés, mais il se laissait bercer par lui. Il était pour ce soir rien qu’à lui. Passant ses doigts dans ses cheveux courts, il le forçait à reculer sa tête pour qu’il le regarde. Ses orbes assombris par le désir, ses joues commençant à prendre une teinte plus rosée, sa respiration bien trop emballée par si peu encore. « Tu le veux vraiment ? » demandait-il sachant que ça pouvait tout briser un éclat, mais il désirait être certain. Il avait besoin de savoir, il ne voulait pas être simplement ce coup après tant d’année. Rouvrir certaine chose n’était jamais bonne et même s’il semblait enclin à lui donner tout le plaisir du monde, Yaël craignait le lendemain. « Dis-moi oui… » suppliait-il en le regardant brûlant de désir, il voulait cet homme de tout son être, son cœur vibrant d’une symphonie qui lui faisait tourner la tête. Cette douleur qu’il percevait en attendant sa réponse, enflammant son être, brûlant ses rêves qui lui permettait de garder la tête sur ses épaules. Il ne souhaitait qu’une chose, là, maintenant… lui appartenir.
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(#)Re: You Should Never Say ‘Who’s There?’ Don’t You Watch Scary Movies ? + Yaeath Dim 8 Nov - 0:15
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[ You Should Never Say ‘Who’s There ?’ Don’t You Watch Scary Movies? ]
@Yaël Weisel Bien-sûr que je suis surpris lorsque cette main vient se resserrer contre le col de mon t-shirt pour me faire reculer. Je ne l’ai jamais connu ainsi, Yaël, aussi renfrogné et décidé à rétablir une vérité qui m’est inconnue. J’ai parfois des moments de lucidité, ceux qui me permettent de prendre le recul nécessaire sur ma vie, sur tout ce que j’ai pu accomplir jusque-là, des instants qui m’aident à réaliser que oui, j’ai tracé ma route. Appris de mes erreurs, de mes blessures et rectifié le tir en cicatrisant. Je ne dois mes réussites qu’à moi-même en partie, mais à eux tous qui ont assuré mon équilibre sans relâche, qui m’ont aidé à ne jamais baisser les bras. Je ne l’ai jamais dit parce qu’il est rare que j’accepte de me montrer aussi vulnérable que ce soir, alors que les larmes coulent sans qu’aucune barrière ne puisse enrayer la machine, mais Yaël m’a sauvé. Son amour m’a permis de prendre conscience de tout ce que je pouvais être. Si ma transformation physique était déjà en marche, rééquilibrage alimentaire en tête de liste, c’est ce cœur que j’ai consenti à briser qui m’a motivé à me défoncer à la salle pour canaliser ma peine, ma détresse et mes espoirs. Je me suis défoulé des heures et des heures durant jusqu’à ce que plus rien ne semble faire mal à ce point, jusqu’à ce que cet abattement se transforme en une source vitale d’énergie, jusqu’à ce qu’il me soit possible à nouveau de le regarder dans les yeux sans créer le moindre sentiment de suspicion chez les autres car oui, il était là, le problème. Personne n’a jamais rien su de notre histoire, je ne me souviens même pas des raisons qui ont motivé ce silence, cette discrétion qui s’est poursuivie avec pudeur jusqu’à la fin. Le deuil de notre histoire, nous l’avons fait chacun de notre côté. Parfois je me demande même s’il a écrit à notre sujet, s’il s’est inspiré de nous pour exorciser certains de ses vieux démons. Je n’ai jamais osé le questionner là-dessus, tout comme il ne m’a jamais interrogé sur ce qui m’a poussé à avoir un tel déclic, d’entamer une telle métamorphose là où tout était extrêmement lent et contrôlé auparavant. Nous n’avons rien dit, rien laissé paraitre jusqu’au bout, jusqu’à ce soir. Nos regards, eux, ne trompent pas. Nous pourrions bien affirmer tout un tas de choses que rien ne parviendrait à les faire mentir. Le miroir de l’âme, cette expression se vérifie aujourd’hui plus que jamais. Le silence règne dans la pièce, mais il n’a rien de lourd, il n’est en rien comparable à la mort ou à une quelconque absence d’intérêt. Il ne s’avère pas pesant, pas même remarquable puisque ce sont nos yeux qui communiquent, qui menacent de tout bouleverser et qui font redoubler d’effort ces larmes qui suintent et roulent sur mes joues. Des perles salées qui expriment une émotion vive, un cocktail instable de peine trop longtemps enterrée et d’amour, celui qu’il m’inspire en me communiquant une telle chaleur avant même d’avoir recours à ces mots qui empruntent la même direction. Mes larmes, elles sont chassées avec une douceur infinie par ses doigts, par son âme et je le ressens à nouveau, ce sentiment de sécurité, d’amour qui pourrait tout détruire sur son passage, même les pires obstacles au monde. J’aimerais le serrer dans mes bras, maintenant, mais quelque chose m’en empêche, le fantôme d’un passé qui se remémore à mon souvenir et me ramène à mes décisions. Étaient-elles mauvaises ? J’ai toujours agi dans son intérêt à lui, prêt à me sacrifier à la moindre difficulté pour leur permettre à tous d’avancer même si cela revient parfois à m’handicaper. Je les aime tous comme la famille qu’ils ont su constituer autour de moi, la seule à laquelle je peux me référer puisque la mienne n’existe plus depuis longtemps. J’ai peur, j’ai toujours été pétrifié à l’idée qu’Ophelia puisse m’en vouloir un jour et que ce foyer chaleureux qui, autrefois, m’a accueilli à bras ouverts et continue de compter énormément à mes yeux me tourne le dos à son tour. Je suis bourré d’incertitudes qui me rendent la vie impossible et m’empêchent de vivre comme mon cœur me dicterait de le faire. Pourtant dans ses yeux, je crois que je pourrais trouver la force de ne plus me soucier de rien, de prendre des risques comme je le fais quotidiennement à la caserne sans me soucier des conséquences, pour ma survie, pour secourir cette âme en perdition qui s’éveille à nouveau lorsqu’il me regarde de la sorte. Tu baisses la tête et tente de retenir tes sanglots. Ses mots te font autant de bien qu’ils n’achèvent de te tuer à petit feu car tu sais… Tu sais que tu ne peux rien dire, tu sais que tu ne dois rien dire de tout cela pour votre bien à tous les deux… Tu sais qu’il ne t’aimera plus jamais comme il l’a fait parce que tu lui as brisé le cœur sans afficher la moindre hésitation de façade. Il a raison, tu ne te laisserais pas une seconde chance après tout cela si tu étais lui, tu te méfierais… Ou pas… Ton cœur est tellement grand que tu foncerais tête baissé dans la gueule du loup sans même y réfléchir à deux fois. Je ne vois pas ce qu’il voit, et pourtant je crève d’envie de lui attraper les mains, de les mener contre mon visage pour qu’il me le caresse à nouveau, lui demander de m’enrober de sa présence singulière, de me serrer pour ne plus jamais me laisser partir… J’aimerais lui demander ce qu’il perçoit en moi mais ce serait ouvrir la boite de Pandore et nous risquer à un torrent de malheurs, d’incertitudes et de complications que je décide de taire en optant pour une porte dérobée. « Je suis désolé… Je ne pleure que devant les films et les séries d’habitude… » Je cède, en un rire moqueur, teinté d’autodérision. Bientôt tenté de m’éloigner, de me distancer de lui, de toutes ces pensées afin de slalomer entre ses affaires qui, n’ayons pas peur des mots, constituent un véritable parcours du combattant pour atteindre la boite de mouchoirs non loin d’ici. J’en attrape deux, un premier pour me moucher et un second pour tenter d’endiguer ce flot ininterrompu de larmes que j’ai tellement l’habitude de contenir et d’intérioriser qu’au moindre signe de faiblesse décrété, plus rien ne semble pouvoir les arrêter. Par chance, et comme s’il avait ressenti de là où il est mon besoin de revenir à nos vieilles habitudes amicales, nous enchainons rapidement sur quelque chose d’autre. Sur cette notion de bien et de mal qui semble régir notre société dans son intégralité alors que la vie n’est pourtant pas uniquement blanche ou noire. « Héros ou non, ennemis d’hier et d’aujourd’hui ou non… Je le ferais… Il y aurait à nouveau de quoi surprendre les fans, mais je le ferais… Au nom de cette complexité et d’une relation qui, autrefois, n’aurait pas uniquement été basée sur un antagonisme dramatiquement tragique ! » Une double lecture, des sous-entendus qui en disent bien plus que tous les mots que je pourrais utiliser pour m’exprimer frontalement sur nous deux, sur lui, sur beaucoup de choses que je n’ai jamais été capable de formuler. Je le prends par surprise en une prise de lutte parfaitement maitrisée qui le déséquilibre et manque de le faire sombrer. Toujours en contrôle, sans aucune place pour l’approximation, je le réceptionne au dernier moment en un rire qui gagne en puissance lorsqu’il me tape en guise d’expression de son mécontentement. « Tu ne serais jamais tombé ! Je ne l’aurais jamais permis ! » Il a raison, cependant, quand il me met en garde sur ces méchants qui ont toujours plus d’un tour dans leur sac et se montrent d’une sournoiserie hallucinante en prouvant, le moment venu, qu’ils ont toujours plusieurs coups d’avance sur les héros qui sont toujours complètement à côté de la plaque et tombent dans chacun des pièges tendus comme des imbéciles. « Les méchants me font souvent penser aux illusionnistes. Tu ne sais pas trop comment, mais ils parviennent toujours à te faire croire à tout et n’importe quoi, que tu le veuille ou non. Ils tendent pourtant des pièges gros comme le monde mais tu finis toujours par tomber dedans ! » Inévitablement, pour un énième retournement de situation à la sauce Hollywoodienne. Il ferait un formidable Loki, increvable, toujours au rendez-vous.
Il tente de m’attraper la langue en un mouvement ridicule qui me fait glousser, très heureux d’afficher ce petit air narquois qui le fera surement partir au quart de tour. Je croise les bras autour de ma poitrine et remarque, de mon air le plus innocemment ironique, pour le plaisir de provoquer un peu plus encore. « Tes réflexes sont vraiment décevants ! Tu ne ferais pas un bon méchant non plus… » J’exagère un long soupir, symbole d’une déception théâtralisée à souhait. Le mythe du héros en prend un gros coup dans la foulée, résultat d’une nouvelle offensive menée par un Yaël que je sais rarement à court d’idées pour relancer la balle. Son sens de la répartie m’a toujours séduit, impossible de s’ennuyer avec un mec comme lui. « Tu dis n’importe quoi. Le héros est tombé en premier lieu parce qu’il s’est sacrifié… Un peu comme Tony Stark, tu vois ? Et cela pour sauver un maximum de monde pendant une attaque de morts-vivants. Ce n’est tout simplement pas de sa faute si personne n’a eu pitié de lui en lui mettant une balle dans la tête ! » Il exhibe son cou sur lequel trône encore une petite quantité de faux-sang et j’acquiesce vivement, on ne peut plus satisfait de cette attaque menée à bien. « Je n’étais plus un héros au moment de t’attaquer. Je suis un allié du méchant, et toi aussi à présent ! » Parce qu’il va bientôt se transformer, le virus se répand dans ses veines, ne cesse de croitre et fera très bientôt taire chacun de ses organes jusqu’à ce que son cœur soit incapable de combattre la maladie. J’oublierais presque l’espace d’un instant que sa religion ne tolère pas le suicide, il est même très mal perçu. Je pourrais m’avouer vaincu face à cela mais une autre idée me permet de rebondir, en équilibre précaire certes, mais de rebondir quand même en retombant sur mes pattes. « Tu es une créature diaboliquement sanguinaire. Tu viens d’obtenir un ticket pour l’Enfer et moi aussi pour deux raisons différentes. Nous nous retrouverons là-bas… Nous nous retrouverons toujours quoiqu’il arrive ! » Est-ce toujours de ces deux morts-vivants que je parle ? Je ne suis plus très certain tout à coup parce que mes yeux, eux, cherchent désespérément ses opales. Comme premier élément de réponse, c’est nos colocataires qu’il se décide à maudire en suggérant de leur inoculer ce virus et je comprends le message, encaissant le coup silencieusement, en un bref hochement de tête déçu, ou surpris… Je ne sais plus vraiment ce qui me passe par la tête, à vrai dire. « Une troisième version de ce scénario nous permettrait peut-être de trouver le repos éternel tous les deux en étant abattus par nos amis, justement. Ce serait la conclusion la plus satisfaisante à cela… Mais on peut les ajouter à l’équation pour qu’ils soient avec nous pour l’éternité également si c’est ainsi que tu vois les choses, ça me conviendrait totalement ! » Rebondir, encore et encore, pour ne rien laisser paraitre. La fuite est à nouveau une jolie solution motivée par cette porte qui sonne et ces gosses que rien ne m’empêchera d’abreuver d’une tonne de sucreries. Je quitte la pièce au moment opportun puisque ses sous-entendus font s’étirer mes lèvres en un sourire amusé qu’il n’a pas le loisir de voir et sur lequel il ne peut à présent que spéculer. Tout cela avant mon retour annoncé par cette porte fermée à clé pour éviter qu’un Michael Myers, Jason Voorhees ou autre Ghostface ne décide de s’inviter à la soirée en nous étripant comme le couple d’adolescents en chaleur que nous pourrions incarner dans une version dans l’air du temps du slasher classique.
Un jumpscare. J’ai du mal à réaliser qu’une situation comme celle-ci puisse soudainement se débloquer à l’aide d’un maudit jumpscare. Les films d’horreur devraient être d’utilité publique dorénavant parce qu’ils le sont. Ce sont eux qui nous ont déjà permis de nous rapprocher une première fois par le passé, ce sont à nouveau eux qui s’apprêtent à en faire de même alors que son bras m’entoure et me comble d’une tendresse à laquelle je suis sensible. Nous aurions pu rester ainsi, en silence, et profiter du film sans un mot, sans un geste jusqu’à ce que la porte soit à nouveau martelée de coups par des enfants en mal de bonbons. C’est ainsi que les choses étaient surement censées se passer. C’était sans compter sur ta personnalité, sur ce cœur qui tambourine depuis trop longtemps dans ta poitrine. Sur ce désir qui ne s’est jamais totalement effacé depuis qu’il a osé glisser ton doigt entre ses lèvres, depuis que ses yeux ont fait monter en toi ces larmes… La coupe est pleine et ce jumpscare, sous forme de goutte d’eau, a fait déborder un vase que tu ne veux plus contrôler. Tu t’es battu pendant des années, tu t’es même très honorablement débrouillé pour camoufler et oublier, mais les fantômes ne restent jamais indéfiniment coincés dans le placard. Ce soir, tu as libéré tellement de choses que tu es submergé, incapable de percevoir les choses clairement à une exception près. Tu le veux tellement fort que cela en devient douloureux. Tu n’as jamais aimé personne comme tu l’as aimé… Comme tu continues de l’aimer jour après jour, si près des yeux et pourtant loin du cœur. Il pourrait en être ainsi, tout pourrait s’arrêter là mais ma main refuse d’écouter, elle se fraie un passage envers et contre tout sur son genou, épouse sa cuisse tendrement et invite mes lèvres à s’exprimer sur le manque que j’éprouve, celui qui m’étouffe et semble enfin pouvoir être comblé par cette douceur qu’il me réserve. Je ne l’ai jamais vu enlacer personne d’autre, Yaël… Pas depuis… Pas depuis nous et je le retrouve. Tu n’as jamais autant été à ta place qu’ici, dans ses bras, à te sentir vibrer sous ses prunelles, contre ses lèvres qui font s’élancer une armée de papillons de ton bas-ventre jusque dans ta gorge qui se noue, étouffée par cette euphorie qui te gagne, par l’adrénaline qui fait trembler chacun de tes muscles. Tu sombres peu à peu, complètement dépendant à nouveau, affamé de sa peau, de son être, d’un corps que tu as rêvé et que tu meurs d’envie de redécouvrir à nouveau sans avoir à faire semblant de détourner le regard, sans avoir à te sentir coupable de le regarder lorsqu’il sort de la douche. Tu veux pouvoir t’allonger près de lui et caresser sa peau entièrement nue, la faire réagir à chacun de tes baisers, à chacune de tes sollicitations. La sonnerie retentit à nouveau mais je n’entends rien, je ne le laisserais pas s’en aller quoiqu’il arrive. Lui non plus, d’ailleurs, ne semble pas vouloir renoncer à ce que nous nous apprêtons à explorer. Il s’éloigne pourtant et fait se serrer mon cœur, brisé à l’idée qu’il puisse s’en aller maintenant. Tu ne peux pas le laisser faire, tu ne le laisseras pas s’éloigner à nouveau, comme il l’a fait lorsque tu as mis fin à votre histoire. Tu t’es battu contre toi-même ce jour-là pour ne pas te rétracter, pour ne pas le supplier de tout oublier, pour ne pas lui expliquer les véritables raisons derrière une telle décision purement guidée par la peur… Tu ne laisseras pas un tel scénario se reproduire, même s’il ne devait s’agir que d’un baiser, que d’un moment suspendu. Par chance, cette seconde s’écoule à une vitesse formidable et me laisse dans un état de satisfaction qu’il m’est difficile d’intérioriser lorsqu’il me surplombe et que son bassin vient ainsi se coller à moi. Nos vêtements forment une barrière comparable à une torture délirante qui me bouffe. Mon corps, en pleine croissance, boosté par un désir explosif se heurte à cette barrière sans pour autant renoncer à une attaque qui se profile et se ressent contre ses fesses. Parvient-il à te sentir ? Ressent-il à quel point tu le veux jusqu’au plus profond de ton être ? Mes yeux le dévorent et redécouvrent chaque petit millimètre de son torse au fur et à mesure que mes phalanges s’empressent de le débarrasser de ce marcel. Il est somptueux et son odeur… Son parfum me rend complètement fou, me berce, motive cette ivresse qui pourrait bien m’être fatale. Il ne s’agit pas d’un rêve, à moins que nous soyons tous les deux concernés par ce dernier et je frémis à cette idée, bouleversé par la beauté de ses mots, par la magnificence de ses orbes rivées dans les miennes. La timidité s’estompe et la passion l’emporte, neutralise mes dernières barrières, chaque petite once de bienséance qui demeurait pour me laisser sombrer à mes plus délicieux travers. Tu iras en Enfer pour cela, Heath, mais tu n’as jamais été aussi heureux de te condamner à une éternité de souffrances. Pour lui, tu serais capable d’endurer toutes les peines du monde. Mes lèvres, habiles et joueuses épousent ses formes, le mordillent, s’entrouvrent pour laisser à ma langue le loisir de réchauffer sa peau, de la marquer d’une empreinte humide, indélébile tout en ponctuant un chemin délicieux vers le fruit d’un désir que je n’ose même pas regarder dans les yeux au risque de chavirer. Je marque un bref moment d’interruption pour lever la tête, mener mes mains jusque sur son visage, sur ses mâchoires que je prends le temps de caresser tendrement, sur le bout de son nez que j’embrasse pour prévenir un baiser chaste sur ses lèvres. « Je le veux… Je te veux ! » Tu ne sais pas vraiment si tu fais allusion à un abandon momentané, ou si tu lui offres ton cœur sur un plateau. Ta seule certitude, c’est de le vouloir tellement fort que tu en viens déjà à craindre la fuite qu’il pourrait considérer au petit matin, dès lors que les autres réintégreront le Manoir. Tu le veux dans tes draps, contre ta peau pour le restant de la nuit. Tu veux te réveiller à ses côtés, embrasser sa peau, la caresser jusqu’à ce qu’il s’éveille à son tour et l’aimer plus fébrilement encore jusqu’à en oublier le temps et vos obligations. Jusqu’à envisager ne plus jamais s’échapper de ce lit, ne plus jamais se dérober à ses bras et ne plus jamais admirer autre chose que sa beauté redoutable.
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(#)Re: You Should Never Say ‘Who’s There?’ Don’t You Watch Scary Movies ? + Yaeath Dim 8 Nov - 16:27
Mica Welsch
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theatre is mirror, a sharp reflection of societythose who give me the line
statut civil : dans les méandres d'un secret lourd, il se dit en couple, le clame, mais jamais il ne parle directement de cette personne qui partage sa vie.
habitation : w/ lucius
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[ you should never say ‘who’s there?’ don’t you watch scary movies ? ]
w/ @heath romeo Ces perles coulant sur ses joues, un tableau qui affectait l’aîné bien plus qu’il ne le laissait paraître. Quelques plis se formant entre ses sourcils alors qu’il affichait cet air désolé, retenant cette envie de lui hurler dessus pour qu’il se reprenne. Yaël était bien plus imbu de sa personne à la limite de la personnalité narcissique, il était bien supérieur à tous ces gens. Il le pensait, réellement et cela depuis des années, il le disait aussi, s’affirmait. Alors s’attarder à quelqu’un, chercher à lui faire comprendre tout ce qu’il était, pour lui n’avait rien de normal. Il n’était pas ce genre de personne qui trouvait la force de réconforter, de monter les gens dans leur propre estime, il en était plutôt l’antipode. Face à quelqu’un d’autre, il aurait dit d’une franchise tranchante ce qu’il voyait, se fichant de blesser. À ce moment, il était aussi franc, simplement ça n’avait rien de blessant, il ne se voulait pas ainsi. Ses mots, il ne les contrôlait pas, il ne réfléchissait pas laissant son cœur dicter tout cela. C’était profond, à la mesure d’une romance depuis longtemps envolé. Si on pouvait dire de lui qu’il était un romantique en voyant ses films, Yaël aurait tout aussitôt démenti cela, mais au fond peut-être que c’était vrai après tout. Son premier film refermait un secret indéchiffrable, son amour pour sa meilleure amie, Ophelia. Quant au second, il s’était laissé inspiré par lui, Heath. Tout avait été changé rien n’avait été pris de leur histoire, mais si on connaissait la leur, sans doute qu’on pourrait y voir cette inspiration entre les lignes. Il s’était assuré pour camoufler certain clin d’œil. Lors de la première représentation de son film devant ses amis, il l’avait observé, mais rien n’avait laissé paraître. Il n’en avait jamais parlé, comme leur relation amoureuse son film avait pris la poussière. Pourtant, il avait gagné bon nombre de prix pour celui-ci, pour eux. Il était devenu ce petit prodige du cinéma indépendant celui qu’on scrutait désormais à la loupe et Yaël craignait la suite. Plus d’histoire à raconter et pourtant un script écrit, un film prêt à être filmé. Différent et pourtant bien loin d’être si éloigné des précédents. Le silence retombant sur leur épaule, enveloppant d’un moment qui se désirait communicatif. Les mots n’avaient pas besoin d’être échangés à cet instant. L’un face à l’autre, ils se regardaient dans une dualité qui n’avait rien de comparable. Il avait envie de chasser chacune de ses larmes, récolter celles-ci avec douceur, mais il n’en faisait rien. Ce n’était pas son droit, même s’il aurait pu le faire en tant qu’ami, seulement, ce n’était pas ainsi qu’il souhaitait le faire. Il aurait voulu le toucher, le prendre dans ses bras, lui dire qu’il était désolé d’avoir dit ces mots parce qu’il ne voulait pas être la cause de ces larmes. Ses doigts étaient attirés comme un amant vers lui, désireux de le ressentir sous leur pulpe. Ses lèvres se poser sur sa peau pour panser ses maux. Mais il était de marbre, impassible sous son regard de jade humide. « Ce n’est pas grave. » répondait-il avec un léger sourire, alors qu’il savait que ce n’était pas que le seul temps où son ex pleurait. Trop sensible pour ce monde si froid, mais il ne l’avait jamais vraiment vu, il s’en doutait simplement. Il connaissait le personnage, il n’avait aucun mal à l’imaginer pleurer seul et ça lui brisait le cœur. Si Yaël lui ne pleurait pratiquement jamais, il aurait voulu lui voler de sa peine pour pleurer à sa place. Déverser ce flot d’émotion à travers son regard à lui. Tant d’années s’étaient écoulées et il trouvait encore la force de vouloir le protéger de tout son être, de le soulager de ses malheurs pour le rendre plus fort. Le soulevé, bien que lui tel un immense trou noir aspirait la froideur du monde pour la déverser autour de lui. Cette chaleur qu’il ressentait à cet instant, elle venait de lui et nul autre. Pourquoi cherchait-il à se faire du mal ? Il l’ignorait, c’était plus fort que lui, comme si le feu et glace cherchait compromis pour rester l’un avec l’autre. Peut-être avait-il bien plus besoin de lui qu’il ne voudrait le laisser sous-entendre… Cette chaleur qu’il véhiculait, qu’il lui transmettait empêchait Yaël de pleinement basculer vers cet abysse. – À quoi pense-tu, il ne veut pas de toi… Vous êtes amis, il te l’a bien fait comprendre autrefois. Aussi brutal, il ne pouvait l’être qu’avec lui-même. Tranchant et douloureux dans ses pensées, il pouvait qu’accepter cette vérité, Heath n’avait pas besoin de lui, n’avait pas besoin de cette froideur camoufler sous une nuance de douce chaleur. Il méritait tellement mieux que cet être si infâme qu’était Yaël. Il lui souhaitait mieux, quelqu’un à sa hauteur, le cœur bon, lui rendant cet amour qu’il pouvait donner avec tant de générosité. Chassant cet air morose qui prenait peu à peu place sur ses traits, il laissait leur discussion reprendre le cours, continuant sous une forme tout aussi illustré que ses pensées, le bien, le mal. Il ne pouvait y échapper, il le savait. Yaël avait longtemps signé avec le mal, bercé par la laideur de son âme. Ce voile l’enveloppant, l’étouffant jour après jour alors qu’il parvenait à faire ressortir le meilleur des gens d’un simple regard, par l’objectif de sa caméra. Prisonnier d’un miroir depuis trop longtemps brisé, laissant le malheur d’une vie le pousser à devenir ce gamin aujourd’hui adulte prétentieux et hautain. À l’image du super vilain, Yaël laissait un sourire narquois prendre place sur ses lèvres. « Tout finirait malgré cela par une tragédie. » – Comme jadis, pensait-il ignorant bien s’il sous-entendait leur histoire, si tout pouvait être interprété ainsi. Il lui avait échappé une fois, ses doigts cherchant vainement à le garder près de lui. Déchiré, désemparé face à cet aurevoir, Yaël s’était laissé bercé par la peine. Enfant de la fragilité, il avait perdu pied en se livrant dans des relations au sentiment édulcoré. Jamais sincère, des paroles dites à la volé, un cœur faussement donné pour combler le vide des autres et lui offrir un rappel inégalé d’un amour perdu. Il perdait ainsi pied, riant au nez même de l’amour qui l’avait trahi en le délaissant, lui prenant ce qui aurait pu faire de lui quelqu’un de si différent. Pourquoi ne restait-il pas entre ses bras alors qu’il le réceptionnait après cette manœuvre inattendue, pour la simple et bonne raison que tout son être se laissait amadouer. Une maison vide, baignant chaleureusement de leur présence, de leur intimité à se retrouver enfin seul tous les deux après des années à partager leur espace avec d’autres. – Tu m’as fait tomber une fois, une seule fois sans que je puisse me relever… Il aurait aimé lui dire, laisser ces mots grafigner son cœur, briser cette chaleur et le laisser entrevoir cette trahison si longtemps enfoui, mais rien ne sortait. Seuls ses orbes le regardaient, silencieux de tout ressentiment. Un pincement de lèvre, faible, se retenant de dire ces mots qui le hantaient dès l’instant où il les avait pensés, en guise de réponse, il hochait la tête. Après tout, il y croyait aussi, il y croyait si fort que le combat entre feu et glace se livrait en son for intérieur. Téméraire et brutal, ils lui écrasaient tout sentiment pouvant le briser encore, mais laissant ces éclats atteindre son cœur réanimant son désir, cette passion qu’il taisait. Pourquoi ce soir ? Pourquoi maintenant alors qu’ils étaient seuls ? Pourquoi ne pas la laisser en dormance, le laisser être l’infamie qu’il se devait d’être pour protéger le peu d’amour qui vivait encore à travers lui. « C’est un secret, impossible de te révéler pourquoi les vilains sont si attractifs et teeeeellement persuasifs. » Si sous cette façade, il combattait une armée d’émotion prête à lui faire perdre la tête, devant Heath, il restait le même. Sa langue provocatrice qui parcourrait sa lèvre supérieure dans ce défi inaudible. Laissant place à un rictus fier et bien loin de démontré tout l’étendu de cette tourmente qui l’assaillit à cet instant. Aussi brutal que le moment où il le sent dans son dos, où les mots se veulent renfrognés pour cacher toute l’étendue de ce qu’il ressentait.
Le vent de la tempête, maîtresse de cette mélancolie indescriptible avait emporté celle-ci en silence, laissant un répit au jeune homme. Éprouvé par tout ce qu’il ressentait, il s’évadait dans le sourire et la plaisanterie, alcool et nicotine pour intoxiquer ses sentiments qu’il refoulait, eux désirant à cet instant reprendre leur droit, entre les mains du sportif. Un passement bien maigre sur une plaie encore ouverte semblait-il… Une plaie qu’il ouvrait doucement en laissant couler ce flot de sentiment écœurant qu’il repoussait avec tant d’ardeur pour ne plus jamais leurs faire face. Il se devait de garder la tête sur les épaules et les pieds sur terre, sinon, il se laisserait prendre dans les mailles d’une toile qu’il chassait assidument depuis une décennie environ. « Qui dit que ce n’était pas fait exprès ? » Ce ne l’était pas, bien au contraire, mais assumé une défaite aussi peu satisfaisante, Yaël ne pouvait se le permettre. Il garderait son orgueil intact, ne montrant d’aucune façon qu’il pouvait être le perdant de l’histoire – bien qu’il le fût il y a un moment. Clope brûlant lentement entre ses lèvres, une fumée dansante entre leur regard alors que le zombie peroxydé cherchait encore à défendre son titre de héros, incertain de vraiment vouloir le posséder et pourtant si fort aux yeux de Yaël. Il n’avait jamais cherché à le voir autrement et même si son palpitant saignait des larmes d’un rouge passion pendant les premiers temps de leur rupture, le bouclé n’avait pas su le faire baisser dans son estime. Il était promu à tellement de merveilles, qu’il lui souhaitait tout le bonheur du monde même si ce n’était pas ensemble. Il n’avait donc jamais ressenti de jalousie à le voir en compagnie d’une femme, ni de l’imaginer avec un autre homme. Il n’était pas maître de ce pouvoir, cette possession et il ne pouvait se livrer à un sentiment qui l’aurait détruit à petit feu. L’oublié c’est tout ce qu’il avait fait en se laissant bercer par la tendresse de ceux qui se disait l’aimer. Jamais de sentiment, jamais plus. Basculant dans ce qu’on pourrait qualifier de briseur de cœur, d’un goujat sans limite, un jeu qui convenait bien à sa peine. Copain de l’un et de l’autre, détenteur d’un amour qui pouvait paraître sans limite, mais enfermé à double tour ou peut-être bien toujours présent dans la main de celui qui lui avait arraché. Lui qu’il regardait ce soir, se plaisant à passer une soirée que tous les deux alors que pourtant tout renaissait, comme le phœnix de ses cendres. Il continuait toutefois à les voiler eux si cruels, préférant les taire en se disant que demain ce serait oublié et que tout redeviendrait à la normale. Que ce n’était qu’une faiblesse passagère imposé par une soirée à la lueur d’une magie inconnue. « Quel héroïsme, vraiment. » Un sourire moqueur brodé sur ses lèvres qui embrassait encore ce filtre empoisonné, laissant le bâtonnet animer ses propos dansant frivolement sur ses mots. Basculant lassement la tête sur le dossier du canapé, tirant sur ce cancer cylindrique, il posait ses iris sur le blond, un balayement de regard sur cette silhouette ensanglanté avant de repousser ces paroles d’une main chasseresse. « Tu cherches vraiment à basculer du côté obscur toi. T’es pas fait pour être un méchant. » Jamais il ne pourrait le voir comme tel. Même s’il était le maître de leur rupture, Yaël savait qu’il n’avait aucune méchanceté en lui. Une peine de cœur n’avait rien de cruel, c’était une banalité sans nom. L’amour faisait toujours mal, aucun remède pour le rendre plus doux. Ça ne rendait pas une personne odieuse pour autant, Yaël aurait été hypocrite de le croire, jamais il n’avait rompu, jamais il n’avait dit des mots foncièrement amers quand on le larguait et malgré tout, il était porteur de ce mauvais rôle. Détesté, il étayait ce titre sans s’en plaindre, bien conscient de ses fautes, bien désireux de les commettre encore et encore tel un jour sans fin. On le détestait et lui s’en fichait. On pouvait le traiter de tous les noms, le qualifier des pires mots possibles, il ne bronchait jamais face à tout cela. Impossible de l’atteindre, c’est ce qu’il avait compris avec le temps, cette froideur qui lui servait d’armure était épaisse, difficile à briser. Une fissure apparaissant toutefois au niveau de son de myocarde, craquelant cette glace finement alors qu’il regardait le pompier près de lui et si loin à la fois. Ces mots, cette façon de vouloir à tout prix qu’il soit uni dans la mort avait quelque chose de naïf et beau. Un sourire étirant ses lèvres pêches, se dissimulant quand même sous une cigarette bien imposante à son bec. Une beauté sans précédent, une harmonie dans un monde précaire face à tant de splendeur. Un peu trop utopique et pourtant, cette vision d’une fin les menant à vivre éternellement ensembles avait quelque chose de magnifique. Une beauté qu’il broyait d’une main habile en évoquant leurs colocataires. Ces amis chers et tendres qu’ils possédaient tous les deux et qui le protégeait de se brûler une fois de plus les ailes sous le charme de cet homme devant lui. Ses prunelles s’éternisaient sur ce corps maquillé pour créer la peur et pour tout dire, c’était sous ces couches de faux-sang, de vêtement et de peau que se trouvait cet organe qui terrifiait le juif. Pouvait-il battre encore pour lui ? Cette autre théorie avait son charme, le temps d’un battement de cil, idée implantée de sa bouche et malgré tout repoussée de son esprit. Yaël avait voulu les inclure de peur que Heath ne veuille pas vraiment être seul avec lui, mais finalement, il n’était pas si désireux de les savoir dans cette même plénitude que celle qu’ils se voyaient partager. « Je n’ai peut-être pas envie d’eux. » Un murmure à ses lèvres, inaudible aux oreilles de son cadet qui avait déjà tourné les talons pour aller répondre à ces enfants bien impatients de recevoir leurs friandises.
Un appel, un signe qui lui donnait le courage de se lancer, pourtant l’indécision avait été maître de ses choix ce soir. Il pensait… Il ne savait même plus à quoi il avait pu penser alors que ses lèvres retrouvaient le chemin de la maison, leur maison. Elles avaient leur place lover contre les siennes, désireuses de laisser entrevoir ce qu’il avait toujours ressenti à son égard. Un baiser bien loin de ce qu’ils avaient pu échanger étant plus jeunes. Ça n’avait plus rien à voir et pourtant, Yaël se rappelait d’elles comme s’ils avaient échangé un baiser pas plus tard qu’hier. Pousser par cette vague de désir dont il perdait le contrôle, il venait bien vite prendre place sur lui, s’imposant comme il savait le faire. Comment camoufler ses sentiments pour qu’on y voit que du feu, prendre les devants. On aurait pu croire que c’est ce que Yaël tentait de faire et tout ceci en était bien loin. Il ne souhaitait qu’une chose, se rapprocher le plus possible de lui, ne pouvoir faire qu’un. Chaque caresse fissurait cette glace qui l’enveloppait, laissant filtrer une chaleur apaisante. Contre lui, il le ressentait que ce soient ses lèvres ou bien plus bas à travers leur pantalon. Peu de chose pouvait dissimuler cette attraction commune. Et avant d’aller plus loin dans ce qui semblait être un enchantement, Yaël désirait savoir s’il en avait véritablement envie. Entrelacé, il sentait son cœur tambouriné dans sa poitrine et ses tempes. La tête lui tournait et il craignait faire un malaise s’il lui répondait que non. La boule au ventre, la crainte dans les orbes pourtant révélateurs de son plaisir grandissant, il craignait ce qu’il avait toujours craint. À ses mots, sans réfléchir à cette forme de promesse, il venait lier leur lèvre une fois de plus l’une à l’autre. Déferlant toute sa crainte en un baiser passionner, illustrant toutes ces années de solitude loin de lui. Peut-être n’avait-il jamais cessé de l’aimer ? Peut-être avait-il simplement caché la vérité ? Il n’avait pas la tête à penser à cela. Ses mains quittant ses joues pour venir se croiser derrière sa nuque, perdant ses doigts fins et bagués dans ces cheveux ras. Un gémissement foulant ses lèvres, alors qu’il s’accordait une respiration. La porte hurlant pour les enfants qui ne désiraient qu’une chose, leurs bonbons. Peu d’importance aux yeux du bouclé qui avait retrouvé son chemin, trop longtemps égaré. Il se reculait pour le regarder, souriant tendrement devant ses orbes ombrageux qui lui faisait face. « Pas ici. » murmurait-il en se levant pour le laisser en plan sur le canapé. Un sourire moquer, mais à la fois affectueux s’élargissait sur ses lèvres avant qu’il ne lui tendre la main. « Viens. » Passant sa main dans ses bouclettes brunes, il le guidait vers l’étage, montant les marches pour rejoindre les chambres qu’ils avaient quittés quelques instants plus tôt. En montant les marches, il tournait la tête pour le regarder alors qu’il refermait ses doigts sur les siens. Puis sur le pallier de l’étage, il venait chercher son visage pour l’embrasser une fois de plus, le faisant reculer vers l’endroit qu’il convoitait. Arrivé devant la pièce, il le poussait à l’intérieur et refermait la porte devant lui, le laissant seul dans la salle de bain. Tenant la poignée avec fermeté, il lui parlait à travers la porte « Il est hors de question que ma première fois avec toi se trouve à être quand tu as du faux-sang partout. Lave-toi et rejoins-moi après. » Il appuyait son front contre la porte. Il aurait pu prendre sa douche avec lui, mais il n’avait pas plus envie d’une première fois sous la douche. Sous ses paupières closent, il laissait son imagination lui peindre cette œuvre si alléchante. L’eau ruisselante sur ses courbes musclés. Délicieuse violence qu’il se faisait pour ne pas le rejoindre et le couvrir de baiser. Il attendait le bruit de l’eau avant de relâcher la poignée et de sourire, lui laissant ainsi un peu de temps. Dans une course folle, il descendait au rez-de-chaussée pour prendre son marcel et son armure qu’il ne comptait pas laisser traîner. Il fermait la lumière extérieure, laissant signe qu’ils n’avaient plus aucun bonbon à donner alors qu’ils en avaient encore un panier plein. Les filles seraient sans doute heureuses ! Il allait balancer plastron futuriste et marcel dans sa chambre, puis redescendait fermant la télévision, ramassant quelques bougies et la bouteille de vin ainsi que leur coupe. Il remontait pour une seconde fois, se maudissant de fumer autant et ne pas faire assez de sport… Allant dans la chambre de Heath, plus convenable que la sienne qui se trouvait à être un véritable foutoir. Rapidement, il disposait les petits lampions à des endroits où le risque de les faire tomber était les moindre. Il posait les coupes sur une table de chevet. Il regardait l’endroit plutôt fier de lui, lui qui était si loin de faire autant d’effort. Pour lui, il en ferait. Il se passait une main dans les cheveux, se retournant au bruit de ses pas. Il attendait qu’il apparaisse devant lui pour sourire, alors que la glace qui gelait son être volait en éclat. Un rouge à ses joues, un petit sourire timide, il baissait le regard. « On mérite quelque chose de mieux qu’une baise sur un canapé… qu’on nous forcera à nettoyer si on le salit… » Pinçant ses lèvres, il relevait son regard vers lui. Tant de fois, il l’avait vu sortir de la douche, mais ce soir c’était pour lui. De grandes foulés, il le rejoignait rapidement empoignant son visage propre entre ses mains, ses doigts laissant leur pulpe ressentir chaque texture sous elles. Ses lèvres retrouvant ce contact qu’il avait dû délaisser aussi longtemps, le temps d’une douche et d’une planification un peu in extrémiste d’un endroit plus romantique. « Je… » soufflait-il contre les lèvres charnues du faux-blond, un début de phrase qui s’étouffait dans sa gorge. Lui qui n’avait pas pour habitude d’exprimer ce dont il avait envie, ce qu’il désirait le plus. Ses orbes se perdant dans ses jades, il tentait de lui transmettre ce message – je te désire tellement.
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(#)Re: You Should Never Say ‘Who’s There?’ Don’t You Watch Scary Movies ? + Yaeath Lun 9 Nov - 6:05
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[ You Should Never Say ‘Who’s There ?’ Don’t You Watch Scary Movies? ]
@Yaël Weisel Qui aurait pu prédire une telle soirée ? Certainement pas moi. Je me serais très ouvertement moqué de l’individu qui se serait présenté à moi en affirmant que Yaël et moi nous passerions par un tel panel d’émotions. Je me serais roulé par terre, victime d’un fou rire incontrôlable si quelqu’un m’avait parlé d’un tel rapprochement, d’une telle succession d’événements et surtout, d’un tel ravivement d’une flamme omniprésente depuis toujours mais discrètement entreposée dans un petit coin de mon cœur. Notre histoire, qu’il m’était impossible de conjuguer autrement qu’au passé jusqu’à maintenant, elle était une fleur que jamais je n’aurais pu laisser mourir. Certains auraient aisément arrêté les frais après cette rupture, c’est même ce que je pensais faire, convaincu que le chagrin finirait par s’amoindrir avec le temps et que les cicatrices finiraient elles aussi par se refermer mais je ne suis tout bonnement jamais parvenu à une telle conclusion. Je me suis aperçu avec les années qu’il était effectivement possible de ne plus avoir mal, plus autant en tout cas. Je me suis surpris à être capable d’une telle proximité amicale sans ressentir cette douleur vive, cette rage injuste à leur égard lorsque j’étais témoin d’un rapprochement subtil, certes, mais bel et bien réel entre Ophelia et lui. J’ai fini par me convaincre qu’il était tout bonnement possible d’oublier et de tourner la page même si ce myocarde, lui, continuait toujours à battre discrètement pour lui. Une secousse, légère impulsion qu’il a toujours été facile de réprimander en un mouvement de tête désabusé. Ce souvenir lointain, que je pensais uniquement animé par une forme indomptable de mélancolie, il n’en était pas un… Il était juste l’expression d’un besoin vital que je n’étais tout bonnement pas prêt à m’avouer. Ce sont ses doigts, ainsi rivés sur mon visage lorsque mes larmes commencent à couler et que ma vulnérabilité prend le dessus, qui me font prendre conscience qu’il est bien plus qu’un ami, qu’il sera toujours voué à une place beaucoup plus singulière dans ma vie. Tu penses naïvement à cet instant que tu es victime d’un moment de faiblesse, entièrement lié à cette émotion vive qui te gagne. Tu te crois sous l’emprise des mots qu’il utilise pour te rappeler ô combien tu brilles jusqu’au plus profond de ses yeux. Tu jurerais être capable de percevoir l’amour que tu as désespérément cherché partout ailleurs sans jamais parvenir à le ressentir comme tu le faisais pour lui… Comme tu le fais dans le plus grand des secrets, comme si votre histoire était un temple au centre duquel tu pouvais trouver refuge dans les bons comme dans les mauvais moments. C’est ce que tu as fait toutes ces années, peut-être était-ce inconsciemment, mais tu es bel et bien conscient ce soir. Tu vibres lorsqu’il effleure ton visage, lui hurle de te prendre dans tes bras sans jamais le formuler à haute voix et surtout… Surtout tu pries pour qu’il ne s’arrête jamais de t’exprimer ô combien tu comptes pour lui… Ô combien ce que tu es lui plait au point d’avoir recours à une violence qui est inhabituelle, au point de tout remettre en question pour se faire entendre. Je ne m’attendais certainement pas à cela en renonçant à ma participation à cette fameuse soirée Halloween pour laquelle je me suis pourtant longuement préparé. Je ne m’attendais pas à étouffer de la sorte, prisonnier de ses lèvres, de cette langue qui me ravage les sens et me met le corps à feu à et sang. N’espérais plus pouvoir me blottir dans ses bras au détour d’un jumpscare et éprouver le besoin vital de le toucher, de caresser sa cuisse de la sorte, de m’abandonner à ses prunelles jusqu’à ce qu’enfin je sois capable de regarder la vérité en face. Jamais tu ne pourras l’oublier. Faudrait-il encore le vouloir pour entamer un tel processus et toi, tout ce que tu veux, c’est te remémorer… Remonter le temps, juste pour quelques instants, afin de te rappeler chaque seconde, chaque moment de complicité, chaque regard, chaque baiser et occulter la fin… Non… Tu ne la négligeras pas non plus, tu sais qu’elle vous a mené jusqu’ici tous les deux, ce soir, à cet instant précis. Rien n’arrive par hasard, jamais.
Nos lèvres s’effleurent, se redécouvrent comme si jamais rien n’avait changé, comme si le temps s’était tout bonnement arrêté juste avant notre rupture pour ne redémarrer qu’à cet instant précis. Tout est bien entendu différent, cette sensualité, ce désir pressant, cette notion d’expérience qui vient se greffer à la manière dont nous abordons tous les deux ce contact si intime entre nos lippes, entre nos corps. Nous sommes très loin des baisers échangés lorsque nous étions plus jeunes, des adolescents inexpérimentés qui n’osaient pas aller trop loin ni même essayer trop de choses. Nous avons eu une vie entière devant nous ou presque, des expériences qui sont parvenues à nous forger des habitudes, des aptitudes qui enrobent ces retrouvailles d’un immense voile de tension. Il m’a toujours attiré, depuis toujours, même lorsque je ne considérais pas le sexe comme le meilleur moyen de m’exprimer, mais tout est nettement plus différent cette fois-ci. Je ne pourrais tout simplement pas me retenir, bombe sur le point d’exploser et de tout embraser sur son passage. Je dévore ses lèvres comme le plus gouteux des mets, en savoure chaque note, chaque ondulation sans parvenir à contenir cette onde de bien-être qui se répand en moi à la vitesse de la lumière. Tu ne croyais pas qu’il puisse te manquer quelque chose, jusqu’à maintenant. Tu pensais impossible la perte d’un segment de soi, de son âme mais tu réalises que c’était le cas… Que cette minuscule pièce qui empêchait de compléter ce puzzle se trouvait en sa possession. Tu l’as attendu toutes ces années pour l’obtenir, pour le retrouver, pour l’aimer, il est enfin tout à toi… Du moins, pour les heures à venir. Il me chevauche, Yaël, et j’aimerais pouvoir lui susurrer qu’il n’y a pas que mon corps qu’il surplombe, qu’il ne vient pas seulement de prendre l’ascendant sur mon enveloppe charnelle, mais sur mon être tout entier. J’aimerais revendiquer avec espièglerie cette érection éprouvante qui me met à l’épreuve et m’en servir comme la parfaite illustration du champ de bataille qui règne en moi, mais mes yeux sont bien trop captivés par les siens, par ce torse que je libère d’un marcel devenu bien trop gênant, par ce besoin vital de le parcourir, de l’embrasser, le lécher, me l’approprier comme pour m’assurer que plus personne ne le touchera ensuite. Sa peau est un délice addictif, son parfum, son odeur naturelle, la forme de ses muscles, chaque petit détail s’imbrique élégamment pour faire de lui une véritable arme de destruction massive. Mes défenses ne pourront rien changer à cela, je suis tombé… Tombé pour lui. Il t’interroge et tu souris, naïvement, bêtement sans daigner lui accorder la moindre réponse, percuté par sa beauté comme s’il s’agissait d’une découverte. Tu pourrais te surprendre de sa perfection chaque seconde, heurté par une forme étrange d’Alzheimer. L’admirer, le désirer et l’aimer comme si c’était la première fois ne te dérangerais pas. Tu n’as pas besoin de cela pour en ressentir l’intensité, pour te laisser emporter à ton tour et le rassurer. Ce moment, tu l’as rêvé tellement de fois sans oser te l’avouer que rien ne pourra t’arrêter, pas même la peur de te réveiller en plein milieu d’un acte que tu imagines avec une telle anticipation qu’elle en vient à te faire frémir, serré sous ces vêtements et bientôt humide à l’idée d’être autorisé à ne faire qu’un avec lui. Tu le veux tellement fort, lui et personne d’autre, que tu pourrais soulever des montagnes, épris d’une adrénaline qui anesthésierait tout le reste. Je prononce des mots en ayant conscience de leur ambigüité. Pourrais-je lui dire oui, lier nos destins devant son Dieu – n’ayant pas à inclure mes croyances là-dedans puisqu’athée depuis très longtemps – et lui jurer fidélité jusqu’à ce que la mort nous sépare. Je provoquerais même l’assemblée en allant plus loin, en invoquant l’éternité telle que nous nous sommes jurés de la découvrir tout à l’heure, en plaisantant. Sur un coup de tête, je pourrais regrouper l’ensemble de mes affaires les plus essentielles et le suivre jusqu’au bout du monde. Pour lui, rien ne serait trop fou, trop compliqué ou impossible. Pour lui, j’ai déjà bravé des années d’enfer personnel… Pour son bonheur, j’ai déjà appris à souffrir en silence, qu’une telle malédiction se soit avérée efficace ou non. Je l’embrasse à nouveau, m’humecte les lèvres entre deux respirations sans jamais être rassasié de sa présence et m’indigne de le voir ainsi s’éloigner à nouveau. Il se redresse et je le toise du regard, mécontent. « N’y compte même pas ! » Qu’il ne s’avise pas de me laisser ici, de m’abandonner. Je ne le supporterais pas… Je ne le laisserais pas faire non plus. Ses mots font s’étirer mes lèvres en un sourire provocateur. Le canapé du salon n’est effectivement pas l’option la plus attirante, pas quand on sait le risque auquel nous nous soumettons si nos colocataires décident de rentrer plus tôt que prévu. Pas quand tu sais à quel point tu comptes utiliser cette nuit à bon escient. Tu ne lui laisseras aucun répit, pas avant le petit matin… Pas même après, jusqu’à ce qu’il décide qu’il est temps ! Tu veux l’aimer comme si ta vie en dépendait, comme si ces quelques heures étaient les dernières et que tu t’apprêtais à quitter ce monde. Tu veux l’aimer comme tu n’as cessé de le faire en silence pendant toutes ces années. Je me demande s’il l’a compris, s’il le ressent à travers mes prunelles qui brillent d’une lueur inédite. Est-il conscient de ce qu’il est en train de recréer en moi ?
Je lui emboite le pas, pas le moins du monde inquiété par cette télévision qui reste allumée, par ce film qui, à défaut d’avoir un public attentif, continue de jouer sa partition comme si de rien n’était. Je me contrefiche de ces bougies allumées tout à l’heure pour créer une ambiance tamisée – romantique, était-ce un objectif inconscient ? – et de ces mômes pour lesquels je serais prêt à donner un rein en temps normal mais qui n’ont plus le moindre attrait ce soir, alors qu’il avance, beau comme un Dieu, devant moi ! Ses doigts se fraient un chemin le long des miens et je le serre, fort, bouée de sauvetage à laquelle je m’accroche pour ne plus jamais prendre le risque de le voir m’être arraché. J’ai ce sourire qui ne me quitte pas, expression du bonheur dans lequel je nage, de cette impatience qui me ronge le bas-ventre et de toute cette quiétude qui semble enfin s’abattre sur mes épaules et me libérer d’un fardeau qu’il fut éreintant de porter durant tout ce temps. Il s’arrête, diabolique, et prend à nouveau possession de mes lippes. Je n’oppose aucune résistance, bien trop content de le retrouver après quelques secondes comparables à une éternité loin de lui. Mes mains n’ont pas le temps de s’aventurer le long de ses joues qu’il me repousse, m’arrache au confort de ses lèvres et ose commettre l’impair de refermer cette porte derrière-moi. Prisonnier, je le suis de cette salle de bain. Victime, mais loin d’être mécontent à la fois. Ce temps-là me parait judicieux. « Je me vengerais, Weisel ! Je me vengerais ! » J’hurle, la voix teintée de frustration, d’amusement et de sensualité… De celles qui laissent deviner qu’il passera un sale quart d’heure très prochainement et qu’il m’hurlera de ne surtout pas m’arrêter en si bon chemin. « Es-tu sur que tu ne veux pas venir sous la douche avec moi ? Tu sais… Pour m’aider à me débarbouiller ! » Je le provoque, déjà bien trop occupé à envoyer valser mes vêtements les uns après les autres, bien trop heureux d’enfin pouvoir me débarrasser de mon boxer pour libérer d’un poids étouffant ma virilité. Je n’ai plus une minute à perdre. Je fonce sous la douche, bouillante et me débarbouille, renonce à ce latex dégoûtant, à ce faux-sang qui n’était pas du tout à son goût. Mon cœur me parait si léger qu’il pourrait s’envoler en un instant. Je suis heureux à ne plus pouvoir m’arrêter, à en devenir agaçant pour les autres. Tu ne te souviens pas la dernière fois que tu as ressenti cela. Comment as-tu survécu sans cela jusqu’à maintenant ? Sans lui. Il était pourtant si près… Si proche et pourtant si loin.
/ awards session
(#)Re: You Should Never Say ‘Who’s There?’ Don’t You Watch Scary Movies ? + Yaeath Mar 10 Nov - 17:14
Mica Welsch
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statut civil : dans les méandres d'un secret lourd, il se dit en couple, le clame, mais jamais il ne parle directement de cette personne qui partage sa vie.
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disponibilité : open ; 4 en cours
mes trophées :
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