Table n°10 : Anthony & Ekko

Même s'il lui avait laissé une fleur jaune, Anthony se sentait satisfait de cette dernière rencontre. Il fallait dire qu'ils avaient pas mal échangés et s'étaient entendus merveilleusement bien pour des gens qui venaient à peine de se rencontrer. Mieux que cela, il avait rencontré une personne aussi folle que lui, assez folle pour le pousser à hurler comme un loup à chaque fois que quelqu'un éternuait, assez folle pour déposer une rose rouge parce qu'il lui avait demandé. Un immense sourire se dessinait sur ses lèvres puis il se tourna vers sa nouvelle table pour aller s'y asseoir. Il perdit le temps d'un instant son sourire avant d'éclater complètement de rire à la vue du costume rose de son interlocuteur. « Désolé, mais je peux pas m'en empêcher. » s'excusa-t-il en continuant de rire. « Dis-moi que c'est un gage, vieux. » Il avait l'impression qu'il ne pourrait plus jamais s'arrêter. « T'as de la chance, mon pire costume, c'était une licorne ! »

@ekko morillot

Plus qu’un round, un seul et unique petit tour et la soirée speed-dating prendra fin pour le meilleur. J’ai les yeux rivés sur un futur proche somptueux, à l’image des retrouvailles que j’attends pour la deuxième partie de cette célébration. Tu as une excellente bouteille de vin blanc au réfrigérateur, tu as acheté une boite de chocolat à un artisan fantastique en pensant que cette soirée se déroulerait dans d’autres conditions quelques jours en arrière et tu es là, toi… À n’attendre que lui. Tous les ingrédients sont réunis pour une deuxième mi-temps de folie après ce passage par le speed-dating. Avant cela, et après avoir distribué une deuxième rose jaune, il me reste un garçon à rencontrer. Un type, déjà attablé lorsque je me décide à le rejoindre. Le bougre explose de rire en posant les yeux sur moi, il ne m’en faudrait pas davantage pour être vexé et lui retourner la carafe d’eau disposée au centre de la table sur le visage mais je me contiens et m’arrête à un sourire neutre. « Hmm… D’accord ? J’imagine que tu as vu quelque chose d’hyper amusant, tu partages ? » Autant qu’on se bidonne à deux, après tout, même s’il se moque de moi. Ce qui, soyons honnêtes, m’a l’air d’être le cas. Ses mots, fumeux de prime abord, prennent progressivement sens et font s’éclairer une petite lanterne dans mon esprit. « Dis donc, il en faut peu pour être heureux à cette table ! » Je m’installe face à lui, jette un coup d’œil à sa propre tenue. Mouais… Rien d’extraordinaire quand tu sais la figure herculéenne que tu auras bientôt face à toi pour te mettre aux émois. « Tu as raison, cela dit ! Il s’agissait bien d’un défi et… Qu’on se le dise, j’serais surement moins ridicule que toi en licorne ! »

@Anthony Walker

À mesure que les rounds s'enchaînaient, Anthony avait un regard de plus en plus tourné vers Kéo et ça le déstabilisait presque. Il avait encore toute leur histoire dans la tête. Leur histoire ? Sérieusement ? T'as carrément tiré un trait dessus le jour où t'as compris qu'il t'avait menti encore une fois, pendant des mois. T'as clairement perdu toute confiance en lui. Mais ça te retourne, hein, de le savoir ici, à la recherche de ce foutu amour ? Ça te prend aux trippes et t'as même pas envie d'y croire. Tellement pas envie d'y croire qu'il préféra faire comme si de rien n'était, comme s'il n'était pas là. Son explosion de rire pourtant était là comme un appel inconscient à Kéo. On l'entendait peut-être bien dans toute la salle. « Mec, t'as trouvé la recette du bonheur ! C'est exactement ça ! Rire, y'a rien de mieux. » Tony se retint tout de même de reprendre son fou rire, mais il ne put s'en empêcher. Néanmoins, la dernière remarque de l'homme rose le cloua sur place. Il prit soudainement une mine outrée. « Ah ouais ? J'aimerais bien voir ça tiens ! Ce sera jamais pire que ça mon petit pote. » Il ne perdit jamais son sourire, trop amusé par sa tenue - peut-être qu'il n'aurait pas dû le juger autant, mais Tony aimait rire de tout. « Bon, qu'est-ce qui t'amène par ici, beau gosse ? »

@ekko morillot  

Il faudrait être aveugle, même en le rejoignant à cette table sans le connaitre, pour ne pas remarquer qu’il toise très longuement du regard un autre individu. Je n’ai qu’à suivre le fil invisible qui s’érige entre lui et l’inconnu en question pour repérer un grand mec, cheveux mi-longs là-bas. Il a du charisme, c’est le moins qu’on puisse dire. Dans d’autres conditions, peut-être qu’il me chamboulerait moi aussi. Sauf que personne ne trouve grâce à tes yeux ce soir, et cela depuis plusieurs semaines maintenant. Tu ne vois que lui, même si l’inverse ne se vérifie pas et que tu le comprendras très rapidement, en fin de soirée. Je croise le regard de @Maverick Deckard que je n’ai eu de cesse de rencontrer de loin ce soir sans pour autant avoir été suffisamment proche afin de lui adresser quelques mots. Je me contente donc d’un signe de la main et m’installe là où je suis attendu, bientôt accueilli par une crise de rire que je n’attendais pas. « C’est mon effet naturel, ça ! J’inspire le rire constamment. J’devrais même rendre le bien-être que je fais jaillir partout autour de moi payant ! » Je tente un trait d’humour pince-sans-rire, peut-être un peu trop éloigné de cet humour qu’il apprécie. Qui ne tente rien, n’a rien, comme ils disent. Je lui rentre dedans avec beaucoup de second degré, amusé de le découvrir théâtral, prêt à me relancer la balle. Les minutes pourraient s’écouler à la vitesse de l’éclair, finalement. « Fais gaffe, mon p’tit gars, j’suis à deux doigts de te défier. Un duel au sommet, en plein milieu de la rue, avec des déguisements de licorne ! J’te mettrais forcément à l’amende, aucun doute là-dessus ! » Ou pas, mais l’idée a de quoi me faire sourire, dans tous les cas. Beau gosse, tu souris, forcément, car tu sais déjà ce que tu vas lui répondre. « Le véritable beau gosse là-bas ! » Et je désigne du doigt, sans aucune gêne, @Bran Sussex. « J’ose supposer que la réponse est la même te concernant, pour l’élan là-bas ! » @Kéo Sanrowley a plus qu'été dévoré du regard, après tout.

@Anthony Walker

Il aimerait bien ne pas le perdre de vue, lui avouer tellement de choses. Il avait tenté de s'excuser de ses conneries, de se remettre en question tout le temps où il s'était barré de NOLA pour essayer de se vider la tête. Mais il lui manque cruellement de mots et de courage sûrement. Il se demande parfois encore comment il a pu revenir. Faire face à ses démons, ne pas s'enfuir comme un lâche. Mais Tony avait encore en travers de la gorge le fait que @Kéo Sanrowley lui ait menti à deux reprises. Les deux plus grands mensonges de leur vie. Il lui avait dit : il n'y en aurait pas de troisième. Et ça voulait tout dire. « Oh, c'est clairement pas con ça ! Mon dieu, j'y avais jamais pensé ! » lui lança-t-il en rigolant de plus belle. Il n'avait pas tort. À force de faire rire toutes les meufs du coin chaque fois qu'il en draguait une, faudrait peut-être qu'il soit payé. Au moins, il serait riche aujourd'hui et pas en train de ramer pour terminer le mois parce qu'il est allé chercher de la drogue au gamin du coin. « Oh me tente pas parce que je relève tous les défis ! » tandis qu'on le tenait de se foutre encore en costume de licorne dans la rue. Et dire que la dernière fois, c'était juste pour satisfaire la nièce d'@Isaac Evans. « Oh. » répondit-il en perdant un peu son sourire. Son regard passa de Bran, au doigt, à Ekko, pour faire à nouveau le chemin inverse. « Je le connais. C'est Bran. On a passé une bonne petite soirée ensemble y'a quelques années, si tu vois ce que je veux dire. Un très bon coup d'ailleurs. » lui lança-t-il avec un clin d'oeil entendu. « Le laisse pas filer, il est sympa avec une plastique de rêve. » Puis il perdit peu à peu son humour quand il vit que Ekko n'avait eu aucun mal à comprendre qu'il ne faisait que de regarder Kéo. Gêné, il passa une main sur sa nuque. « Hum ... je- enfin, c'est compliqué. » La colère, les mensonges, c'est tout ce qu'il retenait en cet instant.

@ekko morillot  

« Personne n’y pense jamais ! On se laisse exploiter au quotidien et franchement… No more. C’est peut-être le seul talent que j’pourrais exploiter tout au long de ma vie alors autant en profiter ! » Je pourrais parler de la musique mais ce n’est pas vraiment l’endroit, pas le moment non plus et encore moins la tonalité que je veux insuffler à cette conversation qui lorgnerait tout de suite plus naturellement vers le premier degré. Je préfère l’embêter, le taquiner, chahuter comme il le fait si bien depuis mon arrivée au sujet de ma tenue. Si tu as gardé en tête une partie des compliments qui t’ont été adressés tout au long de la soirée, ils s’estompent tous pour ne plus laisser place qu’à cette image-là. Tu dois vraiment être ridicule au-delà des espérances de Carmen. Étrange qu’elle ne se soit pas encore manifestée, elle que tu aperçois là-bas, un peu plus loin, et que tu n’as pas pu sauver du drama au centre duquel tu imagines qu’elle a dû mettre les pieds en se retrouvant à la même table que le mec de son crush. « Tu relèves tous les défis, et donc ? J’suis censé avoir peur, c’est ça ? Ce que tu ignores, mon p’tit gars, c’est que MOI AUSSI, je relève tous les challenges ! » Et je suis à deux doigts de lancer une compétition, là, maintenant, tout de suite, dans le simple objectif de lui faire mordre la poussière en toute amitié. Tu l’aimes bien, ce gars. Tu ignores comment il s’appelle, mais tu n’as aucun mal à lui parler de ton Bran, à anéantir les espoirs qu’il fondait peut-être en cette rencontre en manifestant ton obsession pour un autre. Pour TA perfection incarnée. Je le regarde, lui et ses magnifiques yeux bleus, et perçois une pointe d’inquiétude, de mal-être qui m’interroge. Si tu savais. Il le connait, d’accord mais… Mon sourire perd en intensité, je l’avoue, et cela malgré moi. J’attrape mon verre de vin et le rive contre mes lèvres pour en capturer une large gorgée. « Je vois ce que tu veux dire, en effet ! » Ils ont passé du bon temps. « Pourquoi ne pas avoir recommencé à l’époque ? J’veux dire… Tel que tu décris la chose, si le sexe était si bon que ça et sa plastique aussi fantastique… Pourquoi t’être contenté d’une baise ? » Ne pas le laisser filer, cette phrase, elle me serre le cœur, me retourne l’estomac. C’est pourtant lui, que tu as l’impression de voir s’enfuir un peu plus chaque jour parfois… Lui, pour qui tu meurs d’envie de te battre jusqu’à en crever, si cela devait être nécessaire. Je le fixe malgré moi, Bran, et acquiesce, comme pour lui confirmer que je sais de quoi il s’inquiète à présent. Mentionner son mec, à lui aussi, semble plomber l’ambiance des deux côtés. « Compliqué ? Plus que de cohabiter avec le mec qui te fait rêver, que tu aimes et qui sait ce que tu ressens sans qu’il ne se passe rien depuis deux mois ? Try me ! »

@Anthony Walker ( +cités @Bran Sussex @Carmen Banks )

« On devrait carrément monter un business ensemble ! » renchérit-il aussitôt. Aussi étonnant que ce soir, alors que quelques minutes plus tôt il se moquait encore de sa tenue rose jusqu'à en avoir mal aux abdos à ne plus pouvoir se retenir, le voici désormais en train de prétendre à monter un plat contre tous ces gens auxquels ils offrent généreusement leur bonne humour. Le speed-dating tourne un peu en dérision selon lui. Ça ressemblait clairement pas à tous ces échanges formels qui commençaient par le prénom, âge, métier. En vérité, Tony se rendait compte qu'il ne savait rien de ça concernant l'homme en costume rose. Et le pire dans tout ça, c'est que ça ne le dérangeait pas plus que ça. Tout ce qui comptait ce soir, c'est qu'en ce dernier date, il s'amusait. « Ouh, mon petit gars, on va bien s'entendre alors. Attends un peu. » Il sortit son téléphone de sa poche presque aussitôt. « Impossible de laisser ce défi filer ! On échange nos numéros et on se fait ça un de ces quatre. » dit-il en lui donnant aussitôt son numéro sans vraiment chercher à attendre et à se prendre la tête avec l'histoire des roses. Lorsque le sujet de Bran vient sur la table, Anthony se sent subitement plongé des années en arrière, le clope au bec, à la sortie d'une boîte de nuit dans laquelle Kéo et Laura se déhanchaient. Il avait eu besoin de prendre l'air ce jour-là, un peu grognon pour au final vivre un excellent moment en sa présence. « La vie, mon gars. J'étais pas sur la ville pendant longtemps, on était en road trip et puis même lui, il s'est barré juste après et on s'est jamais revu depuis. C'est curieux de le voir ici. » Mais pas déplaisant. Il était toujours aussi charmant, Anthony n'allait pas lui enlever ça. « T'es quoi, son mec ? » qu'il lui demande sans gêne avant que le sujet de Kéo ne tombe sur le tapis. La dernière phrase du jeune homme semblait ressembler à un air de défi que Tony voulait relever. Et aussi parce qu'au fond, il avait terriblement besoin de parler. « Je l'ai connu, j'avais 8 piges, t'imagines ? Alors tes deux mois, mon pote, je suis désolé mais on repassera hein. » Avec un petit sourire, il reprit. « Je suis même partit en road trip avec lui. Pendant 8 ans. Pour qu'il me mente sur la mort d'un proche. S'éloigne de moi. Me déclare y'a quelques semaines qu'il m'aime et que j'apprenne pas une autre personne qu'il m'avait aussi caché que j'avais un gosse. » Il poussa un profond soupir. « Je t'ai dit, c'est compliqué. »

@ekko morillot  

« Tu sais quoi ? J’suis plutôt d’accord avec toi. On a matière à se faire un maximum d’argent à moindre frais ! » Qu’aurait-on à investir, après tout, si ce n’est du temps et notre naturel ? « Et puis j’ai un léger avantage sur toi, au niveau marketing. Je parle deux langues, presque trois. J’suis sûr qu’en parlant français sans me forcer, j’fais rire un maximum d’américains ! » Ils ont déjà tous ce sourire que je devine au bord de ses lèvres quand ils m’entendent parler avec mon accent à la française. Ce n’est pas de ma faute, si on me grille à dix kilomètres à la ronde. Il parait que ça fait tout mon charme, je devrais peut-être poser la question à Bran même si je connais déjà certains des éléments de réponse qu’il m’apportera. Tu sais qu’il raffole de t’entendre lui susurrer des mots qu’il ne comprend pas en français, là, juste au creux de l’oreille dans ces moments où un rien pourrait vous faire succomber. Il dégaine son téléphone entre deux bêtises échangées en un enchainement improbable d’idées affolantes et me propose de lui donner mon numéro afin qu’on puisse songer à véritablement mettre en application ce défi et, comme l’imbécile heureux que je peux être, je me penche pour attraper son portable et tapoter sur l’écran. « Attends, j’prends un selfie pour que tu te souviennes de moi et que tu évites de me confondre avec un énième plan cul quand j’tenverrais un message ! » Je baisse l’appareil, de sorte à ce qu’il soit déjà sur un angle complètement dégueulasse et baisse le visage au maximum pour faire ressortir un horrible double-menton et improviser ma plus belle grimace. « Voilà qui me semble parfait ! Je compte sur toi pour en faire de même, bien entendu, quand tu m’enverras un message dans deux secondes pour que je puisse enregistrer ton numéro. » J’apprends ensuite qu’Anthony connait Bran et qu’ils ont eu une aventure ensemble. Pas la révélation que je voyais venir, je l’avoue, mais pas non plus de quoi m’inquiéter à en juger par ce qu’il m’apprend au sujet de ce qu’ils ont vécu. Toi aussi, tu as eu des aventures, des petits-amis et une vie sexuelle active avant lui. Il ne risque pas de les croiser, bien entendu, parce qu’ils vivent tous en France, mais sur le principe, tu ne peux pas être jaloux d’un mec avec qui il a couché à une époque où vous ne vous connaissiez pas. Tu peux l’envier, cela dit… Parce que toi aussi, tu crèves d’envie de goûter à ses courbes surnaturelles. Sa question m’arrache à mes pensées et je le regarde à nouveau, Bran, un fin sourire apaisé aux lèvres. « Il est bien plus que cela. » J’ai le cœur qui bat la chamade rien que de penser à ce qu’il est à mes yeux. Tu l’aimes comme jamais tu n’as aimé personne. Deux mois ou non, rapidité ou non… Tu ne crois plus qu’il soit possible d’utiliser ce terme pour vous qualifier qui plus est. Deux mois, ce n’est pas rapide, encore moins quand tu habites sous le même toit. Nous avons vécu tellement de choses ensemble, le pire pour lui, puis la reconstruction, son deuil… Notre histoire, elle est cimentée, qu’elle se termine en eau de boudin romantiquement ou non. « Pour être plus précis, je suis celui qui t’explosera l’arcade si tu oses poser les yeux sur lui et espérer un second tour de manège ! » Je souris, mutin et, au fond de moi, plutôt sérieux malgré tout. Tu marques ton territoire, malgré toi. Une petite voix dans ma tête me répète qu’il ne risque pas de s’y intéresser cependant, à en juger par les regards qu’il porte à un autre garçon, plus loin. L’utilisation du terme compliqué en dit extrêmement long, qui plus est. L’avalanche de révélations sous laquelle il me noie a le mérite d’être inattendue. J’écarquille gros les yeux, surpris. « Attends, quoi ! Je ne sais même pas sur quel point réagir en premier… Tu as appris par lui que t’étais père ? Mais… Comment c’est possible ? » Mes idées s’entrechoquent, il m’a complètement déboussolé, le con ! « La seule question qui importe, cela dit… T’es amoureux de lui, toi aussi ? Ne t’avise pas de répondre à moitié ou de développer les choses pour m’embrouiller parce qu’il n’existe aucune autre réponse qu’un OUI ou un NON. Il n’y a pas juste de milieu, on n’aime pas un peu ou beaucoup… On peut aimer, aimer passionnément, à la folie ou PAS DU TOUT. » S'il me retournait la question, je saurais exactement quoi répondre à cela car l'homme que j'observe à nouveau. Je l'aime à mourir. 

@Anthony Walker ( +cités @Bran Sussex )

« Oh nan, sérieux ? C'est même plus un avantage, c'est la triche à ce point-là ! » Il n'avait jamais appris plus que sa langue maternelle et même s'il prétendait connaître quelques insultes en russe ou en espagnol, ça le rendait clairement pas trilingue comme lui. « Tu me feras des démos de français, j'ai jamais vraiment réussi à prononcer un seul de leurs mots tellement c'était dur. » Fallait dire qu'il trouvait qu'ils avaient tous un accent assez bizarre qui rendait les discussions parfois carrément difficiles à suivre pour peu qu'il entrave quelque chose à ce qu'il se disait. Il avait rarement eu affaire à des français malgré tout. Quelques uns lors de son road trip. Road trip partagé avec Kéo. Kéo qui était là dans la salle. Pourquoi fallait-il encore que tout revienne à lui ? À croire que tout ne tournait que autour de lui depuis le début ! Anthony tenta à nouveau de le chasser de son esprit, mais l'idée même de voir sa chevelure tomber presque sur ses épaules, ça lui rappelait bien trop de souvenirs. Pour le faire sortir complètement de ses pensées, le jeune homme rose dont il ne connaît d'ailleurs toujours pas le prénom, attrape son téléphone pour pianoter son numéro. « C'est pas une mauvaise idée, j'avoue ! Une excellente même ! » Des exs, des plans cul, y'avait que des conneries dans son téléphone. Des gens qu'il rappellerait sûrement jamais, un seul sms échangé, parfois aucun. Au moins, l'homme rose se donnait le bénéfice de ne jamais figurer parmi ces gens-là. « Oh nan, mais ... une tête sexy quand même ! » Il lâche un profond soupir avant de lui envoyer un message. « Tu me dois un selfie moche ! » Puis le sujet dérive peu à peu sur Bran d'abord, glissant lentement vers Kéo. « Bon, bah je viens de gagner un ennemi alors. » lance-t-il d'un sourire moqueur. Disons qu'il fallait être un peu moins exigeant avec Anthony s'il voulait continuer à faire ami-ami, parce que lorgner sur lui n'était pas une option. On allait quand même pas lui priver de voir une plastique aussi belle ! « Nan, promis, je te le laisse. J'ai eu mon coup avec lui. » lança-t-il avec un clin d'œil. « J'espère sincèrement que vous serez heureux. Je vous connais pas, tous les deux, mais du peu que j'ai vu, vous méritez d'être heureux. » Ça le faisait sourire à l'idée que ces deux-là se mettent ensemble. Bran était plus réservé que son interlocuteur, mais ils formaient clairement un bon duo avec le grain de folie d'Ekko. Ce dernier a d'ailleurs les mots pour le prendre aussitôt au dépourvu concernant ses sentiments pour Kéo. Il en sait rien Tony, de ce qu'il ressent pour lui. C'est que tout semble carrément différent par rapport à Casey. Plus le temps passe et plus il n'est même plus certain d'avoir réellement aimé Casey, trop occupé à sniffer des lignes blanches ou à se foutre une seringue dans le bras à l'époque. « Je- Je sais pas. Je suis jamais tombé amoureux. » Ça tombait presque comme une claque dans la figure, autant dans celle d'Ekko que dans la sienne.

@ekko morillot  

« On ne peut plus sérieux, mon petit gars ! Qu’est-ce que tu croyais, que j’allais me contenter d’un costard rose pour me rendre mémorable ? » Je confirme d’un hochement de tête enjoué. Le français, arme imparable pour tirer son épingle du jeu lorsque la situation l’exige. « Bien-sûr, je peux même t’apprendre quelques approches, tu pourras séduire n’importe qui avec les bons mots et la bonne intonation. Succès garanti ! » Une telle réussite, que j’en viens même à me demander pourquoi je ne l’ai pas encore fait à cet Apollon qui profite de son ultime tour de piste en compagnie d’une jeune femme. La soirée touche bientôt à sa fin, du moins, la première mi-temps, et mes pensées sont déjà presque essentiellement tournées vers la suite des événements. Ceux qui m’intéressent réellement, ceux qui me font vibrer le cœur comme rarement il ne l’a fait jusqu’à maintenant. Tu as des idées plein la tête, des pistes à explorer et seulement le chemin du retour pour oser mettre au point un plan diabolique qui te permettra de tout lui faire oublier de cette mauvaise journée. De cette première dispute volcanique échangée par le pire biais, les SMS. Tout aurait été nettement plus simple si tu l’avais eu en face de toi. J’attrape le portable de mon vis-à-vis, improvise un selfie vraiment dégueulasse qui m’assure d’être distingué de tous les numéros qui figurent dans son répertoire et font office de trophées après une nuit torride – ou pas, parce qu’il est peut-être mauvais comme tout au pieux, je n’en sais rien. « Sexy ? Pourquoi, tu veux me faire suinter de désir à chaque fois que tu m’enverras un SMS, c’est ça ? Désolé mais… Tu n’es pas mon genre… Pas assez… » Je m’arrête volontairement et laisse mes prunelles dévaler les formes sublimes de l’homme qui, lui, sait me faire perdre mes moyens sans même avoir à effectuer le moindre mouvement. Je me mordille la lèvre inférieure et me reconcentre sur mon camarade que j’ai, décidément, bien du mal à regarder plus de deux secondes. « Comment ça, j’te dois un selfie moche ? Je viens tout juste de t’en offrir un sur un plateau ! » Son manque d’élégance quand il fait référence à Bran pourrait aisément me crisper si je ne connaissais pas les mecs dans son genre. Ils ne réalisent pas forcément qu’ils manquent de respect à la personne ciblée. Bran, il mérite mieux qu’un coup. Il est tellement plus que cela ! C’est peut-être aussi pour cela, que tu ne l’as pas touché jusqu’à présent. Tu t’es contenté de ses lèvres, de préliminaires qui continuent à faire s’éveiller ton être tout entier quand tu te les remémore… C’est-à-dire dix fois par jour ou presque. Les mots qui suivent sont nettement plus appréciables et font s’étirer mes lippes en un très large sourire. « C’est gentil. Pour ce que ça vaut, j’espère que tu trouveras les réponses à tes questions. Si je devais me livrer à une supposition vous concernant… Je te dirais qu’on ne fixe pas un mec qu’on n’aime pas avec une telle intensité. Tu n’arrives pas à décrocher et j’crois que, partant de ce principe, tout est dit… Non ? Peut-être que tu tomberas amoureux pour la première fois… Tu l’es déjà, si tu veux mon avis, tu dois juste te l’admettre et t’abandonner à cela en écoutant ton cœur ! » Puisque le round touche à sa fin, j’attrape une rose rouge, puis une rose jaune et laisse tomber la seconde sur la table. « Je te pique la rose rouge, j’en ai besoin pour autre chose ! » Je me redresse, attrape ma veste et cherche du regard Bran que je ne vois plus à sa table. Est-il déjà parti ? Tu sens les battements de ton cœur s’accélérer sans prévenir. « À bientôt, Anthony ! Prends soin de toi ! »

@Anthony Walker ( + cité @Bran Sussex )

Tony sourit au commentaire d'Ekko, avant même d'éclater de rire tellement il avait raison. C'est sûr que se contenter d'un simple costard rose n'allait pas les aider dans leur semblant de business qui avait l'air de se mettre en place. Après tout, une petite réflexion marketing ne faisait pas de mal pour monter une entreprise. « Oh ouais. Mais carrément, je vais pouvoir impressionner toutes les filles qui ne tombent pas à mes blagues. » lança-t-il, l'air enjoué. Malgré tout, s'il faisait des blagues sur les filles qu'il avait tendance à draguer, il fallait dire que ces derniers temps, il s'abstenait plus que tous les autres moments de sa vie. Il y avait eu trop de secousses pour lui donner le coeur à draguer comme il avait pour habitude de le faire autrefois. Il laissait son regard glisser sur des corps mais se contentait généralement que de cela. À croire qu'un tournant dans sa vie l'avait arrêté dans l'homme qu'il avait été. Il refusait de se dire que c'était à cause du fait qu'il s'accrochait davantage à certaines âmes, refusant de s'oublier dans d'autres. Et pourtant, tu t'y accroches plus que tu ne le voudrais, sans être capable de l'admettre ni même d'y croire au fond de toi. « Hum. » lui répondit-il, peu convaincu par ce qu'il venait de dire, sentant ses yeux se déposer sur lui. Et même si les choses se révèlent enivrantes l'espace d'une petite seconde, Anthony, pour une fois, n'envisage rien du tout. Pas même de tenter de le draguer. Il sait la situation, il la comprend. Ils auraient pu se plaire en d'autres circonstances mais ils savaient tous les deux que rien ne se passera jamais. « Non, non. Moi je dois t'offrir un selfie moche pour ton téléphone ! » Aussitôt, il l'attrapa sans réfléchir et fit la même grimace désastreuse que lui, avec un sublime double menton comme on les aime. « Voilà ! » conclut-il, heureux de sa bêtise. Les mots d'Ekko se gravent soudainement dans sa tête, lui donnant la chair de poule, l'empêchant de répondre. Une colère furieuse monte en lui avant de redescendre soudainement. Pourquoi s'offusquer ? Parce qu'il avait raison ? Parce qu'il refusait qu'on ait raison à sa place ? Parce qu'il n'aimait pas qu'on lui dit qu'il était amoureux et qu'il ne l'admettait pas ? Non. Il n'avait pas envie d'y croire. Il resta néanmoins muet, refusant de parler davantage de ce sujet, complètement sonné. Il avait pourtant l'air de savoir de quoi il parlait. C'est qu'il a vraiment l'air de l'aimer, Bran. Peut-être qu'après tout, il en sait rien à l'amour, tu sais pas, toi ! Confus, il l'examina se lever, poser une rose jaune et s'en aller avec la rose rouge. Un sourire se forma sur ses lèvres, il déposa à son tour la rose jaune, songea à faire pareil et prendre la rose rouge mais la laissa finalement sur la table. « Toi aussi. » laissa-t-il en flottement avec qu'Ekko est déjà partit. Son regard se posa instantanément sur Kéo et il sortit son téléphone pour répondre à un message avant de quitter sa table, essayant de taire le stress montant en lui. Il devait parler à Kéo.

@ekko morillot