Table n°5 : Carmen & Cassie

Elle est un peu nerveuse Cassie, mais elle tente le plus possible de se souvenir de ce que ses soeurs lui ont dit. Ça te fera du bien, va rentrer du monde. Oublie Maverick. Oui, c'était le plan pour cette Saint-Valentin, qu'elle évite de penser à cet homme qui l'obsède depuis plus de quinze ans. Malheureusement pour elle, son regard a justement croisé celui de son fantasme dès l'instant où elle est entré dans la pièce. Une grosse farce ou un signe du destin ? Pas le temps d'y réfléchir puisqu'elle prend place à la table qu'on lui indique, face à une jeune femme d'à peu près son âge. « Bonjour, je suis Cassie. » timide, elle force tout de même un sourire pour l'inconnue. Elle ne sait pas vraiment quoi dire d'autre la blonde, préférant se mettre à triturer sous la table la manche de sa blouse. « Pourquoi est-ce que vous êtes là ? » Une question un peu étrange, qui sort sans qu'elle y ait vraiment réfléchi. Elle ne se veut pas insultante l'artiste, elle ne sait simplement pas bien comment interagir avec d'autres êtres humains.

elle est fière de sa connerie, Carmen. d'autant plus quand elle voit @ekko morillot s'pointer dans son costume d'un rose éclatant. les lippes qui s'pincent, automatiquement, pour éviter d'éclater d'rire devant l'assemblée. pour vrai, elle s'en cogne de s'taper l'affiche parce qu'elle rit trop fort. aujourd'hui pourtant, elle a décidé d'faire un effort et de rester un temps soit peu discrète. d'autant qu'elle est là pour la bonne cause. les décorations criardes lui attaquent sérieusement les rétines. elle f'ra avec, ça va aller. jolie poupée halée installée à la table cinq, comme on le lui a expressément demandé. bonjour, je suis Cassie. timidité maladive qui s'installe en face d'elle. y a du boulot, c'est clair. salut. Carmen. qu'elle souffle, un sourire qui vient illuminer son visage. radieuse. comme à son habitude. la chaleur des contrées lointaines qui irradie d'son enveloppe corporelle. pourquoi est-ce que vous êtes là ? ou pas, finalement. en vrai ? j'ai parié avec un ami. et j'ai gagné, parce que j'gagne toujours. et j'étais curieuse aussi. la p'tite moue qui accompagne sa dernière phrase. et toi ? vous ? c'est quoi l'but ? y a pas d'agressivité dans l'ton d'sa voix. y en a jamais. poupée avenante et sociable. elle d'vrait détendre l'atmosphère à elle toute seule. normalement.

La chaleur qui se dégage de l'inconnue rassure un peu Cassie et elle se détend légèrement. Venir ici était sans doute une bien mauvaise idée, toutes les cinq ou dix minutes elle va devoir revivre le même schéma, se présenter à un parfait inconnu. Au moins ce premier tour se fait avec une femme qui semble gentille, agréable, lumineuse. Elle aime les gens comme ça Cassie, ceux qui peuvent mettre à l'aise avec un simple sourire. Carmen ne la juge pas pour cette question un peu maladroite et elle apprécie fortement. Sa réponse la fait sourire d'ailleurs, ça soulève des questions dans son esprit. « Il consistait en quoi, ce pari ? » Et voilà, la timidité s'envole peu à peu au profit de cette curiosité qu'elle ressent pour les autres humains. Si ses soeurs l'avaient autorisés à prendre son carnet à dessin, elle serait déjà en train de réaliser esquisse sur esquisse de chaque personne présente dans la salle, posant sur le papier leurs mimiques et leurs réactions. Mais elle n'a ni crayon ni fusain, alors pour une fois elle doit faire un effort avec ses mots. « On peut se tutoyer. » répond-elle avec un sourire doux. « Le but était de sortir. Mes soeurs se plaignent que je suis trop casanière et que je ne rencontre pas assez de monde, ce qui est faux. J'ai des amis. » peut-être pas assez à leurs goûts, mais elle en a. « Et puis le but c'était aussi de ne pas penser à ce gars... qui forcément se trouve dans cette salle aussi. On pourrait croire que je le stalke, mais j'ai juste pas de chance. » Un rire nerveux sort de ses lèvres alors qu'elle détourne le regard vers la table n°8.

un simple sourire et une attitude positive peuvent détendre une âme nerveuse. la preuve en est qu'elle s'intéresse un temps soit peu à son discours. c'est pas non plus la nouvelle du siècle mais ça a au moins le mérite d'être souligné. et si, par le plus grand des hasards, elle peut également faire se tourner les regards vers l'homme qui r'ssemble à un malabar, elle aura gagné sa soirée. disons qu'il était persuadé qu'y a une note que je n'arriverai pas à atteindre. la chanteuse est bosseuse. la chanteuse cache encore quelques trésors dans l'fond d'sa gorge. elle n'a pas encore dévoilé toute l'étendu des possibilités de sa voix modulable. elle peut faire des merveilles. il a voulu joué, il a perdu. et l'sourire en coin, d'la victoire écrasante, qui étire ses lippes. un brin mauvaise pour le coup, mais c'est plus maladroit qu'autre chose. et la d'moiselle s'épanche sur les raisons de sa présence à cette soirée. hum ... je vois. tout le monde ne peut pas avoir cette facilité de sociabilisation. elle aime à croire qu'elle est unique dans le genre, Carmen. pourtant, elle sait bien qu'c'est faux, qu'elle n'est pas la seule à se sentir à l'aise face à l'inconnu. elle qui prend bien trop souvent les choses à la légère. plus simple. moins prise de tête. et les regards qui dérivent vers une autre table. la poupée humidifie ses lippes, ses prunelles ayant eu le temps d'croiser celle d'une autre. ouais, ça aussi j'vois bien. qu'elle soupire. question stupide : il sait c'que tu r'ssens pour lui ? la question peut paraître complètement à côté d'la plaque m'enfin, elles ont quelques minutes pour échanger alors autant mettre les deux pieds dans l'plat et puis, au pire des cas, si un jour le salon coule, elle pourra p'tre se reconvertir dans une agence matrimoniale. et arrête de l'regarder, ça va l'ternir, ce s'rait dommage. qu'elle susurre, à demi mot, afin d'être bien certaine qu'elle seule puisse entendre ses paroles.

Elle se détend, elle sourit plus sincèrement. Carmen semble être ce genre de personne dynamique, et la simple explication de sa présence ici est assez pour attiser la curiosité. « Une note ? Tu es chanteuse ? C'est génial ! » La musique n'est pas le centre d'intérêt principal de la blonde, qui passe son temps le nez collé à des toiles et des sculptures. Mais elle a tendance à croire que tous les arts se valent, qu'ils expriment tous plus ou moins les mêmes choses, à leur manière. Son engouement diminue cependant lorsqu'elle parle de la raison de sa venue, et évidemment elle se perd un peu dans ses explications. Le regard porté vers Maverick, elle s'étonne de la question si directe de Carmen. « Je ne sais pas. Je crois oui... j'ai essayé de lui montrer, plusieurs fois. » Depuis le temps qu'ils sont amis, les tentatives ont été nombreuses. Pourtant Maverick semble toujours plus intéressé par une autre femme, un autre homme, ou n'importe quelle distraction pour ne pas la voir elle. Et elle s'accroche Cassie, espère toujours qu'il ouvrira les yeux. Elle reporte son attention sur Carmen en entendant son murmure et rougit brusquement. « Pardon, on est ici pour faire des rencontres et je t'embête en parlant de quelqu'un d'autre. » elle soupire doucement, le coeur fragile. « C'est compliqué lui et moi, on a une histoire dont il n'est pas au courant. Je pense qu'il ne pourra pas vraiment m'aimer avant de tout savoir, tu vois ? Mais ça fait trop longtemps que j'aurai dû lui dire la vérité. » Elle se croit dans un conte de fées Cassie, elle a l'impression qu'ils sont faits pour être ensemble parce que c'est écrit dans les étoiles. Ce n'est nullement le cas, mais ses pieds sont bien trop loin du sol pour qu'elle s'en aperçoive. « Tu toi, tu as quelqu'un dans ta vie ? Tu as dit que tu voyais de quoi je parlais. » demande-t-elle avec un sourire triste.

elle partage la raison de sa présence. tout est parti d'une connerie, un défi, un pari. pour vrai, elle ne comptait pas venir à la base, mais la tentation était bien trop grande de voir ekko dans un tel accoutrement. moui, on peut dire ça comme ça. disons que j'me débrouille, ce s'ra plus exact j'pense. bien trop modeste. elle tient un salon d'beauté avant tout. sa passion pour la musique n'est que secondaire. elle excelle pourtant dans cet art aussi complexe. l'enthousiasme de sa partenaire des prochaines minutes la remplie de joie. comme pour toutes ces âmes qui prennent le temps de s'arrêter quelques secondes et d'échanger avec elle. la simplicité incarnée. et les questions qu'elle se permet de poser, bien qu'elle ne soit réellement pas légitime, faut bien être honnête. et la poupée qui s'confie malgré tout. ouverture d'une porte dans laquelle la brune s'engouffre avec grand plaisir. si elle peut apporter son aide ou du moins tenter de lui faire y voir plus clair, elle ne va certainement pas se gêner. et les excuses qui s'en suivent continuent de la faire sourire. oh ne t'en fais pas. les rencontres amicales, ça marche bien aussi tu sais. le clin d'oeil pour sceller une complicité grandissante. la poupée n'a pas l'intention de la laisser s'faire envahir par des pensées tortueuses. ce n'est ni le lieu, ni le moment. qu'elle pense. assez égoïstement, quand on y r'garde de plus près. et si, au prochain round, tu t'retrouvais à la même table que lui, tu penses être prête à tout lui raconter ? parce qu'il y a cette éventualité qu'il serait judicieux de prendre en compte. elle se veut rassurante, Carmen. elle se veut aidante, aussi. trouver une solution à une situation mêlante, c'est un peu son péché mignon. elle f'rait p'tre bien de penser à une reconversion rapide. elle qui pourrait avoir plusieurs casquettes. p'tre qu'elle s'rait même capable de gérer plusieurs affaires en même temps. elle se promet de réfléchir à tout cela à tête reposée. oh euh non. personne dans ma vie. nope. et la négation qu'elle lui envoie en pleine face, comme un dégoût pour le simple fait d'être enfermée dans une relation. elle est bien trop attachée à sa liberté pour vouloir se mettre en cage. c'est juste que ... et ses prunelles qui dérivent vers la table deux. @heath romeo dans son champ de vision. et elle s'demande à quoi cela peut bien rimer, qu'les garçons se retrouvent dans cette soirée. ensemble mais séparés. ça n'a aucun sens. à moins qu'il y ait de l'eau dans l'gaz. lueur de quelque chose que l'on pourrait qualifier d'espoir. j'me suis p'tre un peu trop attachée à la mauvaise personne. m'enfin, ça passera pour moi. et elle hausse les épaules. léger mouvement de sa main pour enterrer le sujet qu'elle ne trouve pas méritant de tant d'attention.

Ça la fait sourire Cassie, elle a en face d'elle une femme qui a de bons amis, très proches, avec qui elle peut faire des paris de la sorte. Ça ressemble un peu aux amitiés qu'on a au lycée, tellement importantes et centrales qu'on a la sensation qu'elles vont durer la vie entière. Elle n'a pas vraiment souvenir d'avoir ressenti ça un jour l'artiste, mais c'est toujours agréable à voir. « Plus que ça si tu peux atteindre la note inatteignable. » Elle est la première à croire en le talent d'autrui, elle qui doute pourtant du sien. Cassie doute de tout quand il est question d'elle, de sa valeur en tant qu'artiste, en tant qu'amie, en tant que soeur même parfois. La seule chose en laquelle elle ne veut pas perdre espoir, c'est l'amour qui doit exister entre elle et Maverick, et pourtant c'est bien le seul domaine dans lequel elle n'a aucune preuve que ça pourrait fonctionner. En réponse au sourire de Carmen et ses paroles rassurantes, elle lui sourit également. « Les rencontres amicales sont plus importantes. » L'atmosphère se détend, ou peut-être est-ce juste elle qui prend confiance en elle en se confiant à une inconnue. Mais sa nouvelle question la rend confuse, elle balbutie un peu avant de savoir quoi répondre. « Je ne pense pas. J'aurai peur de sa réaction, de ce qu'il pourrait croire. Je pense qu'il ne verrait pas l'évidence tout de suite, il ne comprendrait pas pourquoi j'ai garder ça aussi longtemps pour moi. » Plus de sourire, même plus de gêne. Simplement de la tristesse sur ses traits, un peu de honte aussi. La situation lui a tellement échappé des mains, elle ne sait pas comment revenir en arrière. Alors elle retourne la situation, s'enquiert de la vie amoureuse de Carmen en espérant que celle-ci soit plus chanceuse. Mais la trop forte négation de la jeune femme lui met immédiatement la puce à l'oreille. Alors elle attend, lui laisse le temps de continuer et finalement la réponse arrive. Furtivement. « Il est à quelle table ? » Elle est peut-être naïve Cassie, la tête plongée dans son propre monde la plupart du temps, mais elle est aussi observatrice. Elle aime voir le monde autour d'elle, noter les petites manies, les habitudes de certains. Elle s'en sert souvent pour rendre ses toiles un peu plus réelles. Et là, elle a bien vu le regard de Carmen dévier vers un autre. « Je te promets que je serai discrète. Il est habillé comment ? »

elle a l'rouge qui lui monte aux joues, la poupée halée. bien trop modeste pour avouer son talent évident. disons que queen mariah m'a juste montré l'exemple. et l'éclat d'passion qui scintille dans ses iris. ils vouent un culte à mariah carey, parce que faut bien avouer qu'elle en jetait, avant. on passera sous silence ces playbacks dégueulasses mais elle a la classe quand même, faut bien le reconnaître. et puis, s'il n'y avait pas eu mariah, ils ne se seraient p'tre jamais rencontrés. rapprochés. appréciés. l'histoire ne pourra le dire et c'est bien mieux comme ça. elle qu'a l'myocarde qui s'emballe à chaque fois qu'ils se réunissent. beaucoup trop investie dans c'projet, c'est clair et net. comme à chaque fois qu'elle entreprend quelque chose, dans l'fond. y a qu'à la regarder agir avec une parfaite inconnue. elle qui balance des sourires à la pelle, s'autorise des clins d'œil comme si elles se connaissaient d'puis des années alors que ça doit faire à peine deux minutes. ça n'a aucun sens et pourtant, elle est comme ça, carmen. elle s'jette à cœur et corps perdu dans tout c'qu'elle entreprend - presque tout. et la voilà partie à donner des conseils relationnels. on aura tout vu. elle qu'est pas capable de s'engager et qui, en plus de ça, est restée accrochée à une idylle illusoire. pars du principe que les mecs, ça n'croit que ce que ça veut bien croire. généralité sans pareille et pourtant, ça fait ses preuves à chaque fois. ils prennent l'information comme ils veulent la prendre. ils réagissent avant de réfléchir. ils sont tordus. pas capable de faire les choses dans l'bon sens ces idiots. et on doit l'être un peu, nous aussi, finalement. parce que r'garde comment tu te tortures à tout garder pour toi alors que ça t'ferait tant de bien de dire c'qui t'pèse à c'point. et elle pose ses coudes sur la table, appuie sa tête sur ses poings fermés. le demi sourire, rassurant, qui étire un temps soit peu ses lippes fardées de rouge. remarque, si tu traines ta peine depuis longtemps, c'est pas une journée d'plus ou d'moins qui va changer grand chose. léger haussement d'épaules. m'enfin, à mon avis, tu d'vrais pas tarder à lui parler franchement ... parce que plus t'attends, et pire ce s'ra, j'te l'garanti. la douceur dans l'ton d'sa voix. elle a d'bons conseils pourtant. elle qui ne les applique jamais. c'est toujours plus facile de conseiller l'monde que de s'écouter soi-même. et son r'gard qui dévie, inévitablement, vers une autre table. ça aussi, faudrait que ça s'arrête. et elle passe son temps à s'répéter qu'elle doit décrocher, qu'ça ne pourra jamais fonctionner. et l'voir là, ce soir, ça met d'l'huile sur le feu. et c'est moche. et elle lui d'mande, sa partenaire de quelques minutes. qui il est, à quelle table il se trouve. et elle ferme les yeux carmen, elle grimace, un peu, aussi. table deux. veste rouge. les lippes qui s'pincent. faut qu'tu sois la discrétion incarnée sur c'coup là. qu'elle prévient, p'tre un peu trop autoritaire. mais en vrai, comment est-ce que quand ils sont ultra canons, ils doivent systématiquement être gays ? c'est sorti tout seul. ceci dit, c'est une question qu'elle se pose tous les jours et pour laquelle elle n'a encore jamais eu de réponse.

Elle n'a pas la référence Cassie, elle et la musique ça fait sûrement deux ou trois. Pourtant elle sourit, parce que référence ou non, elle peut bien lire la passion dans les yeux de Carmen et ça elle sait ce que ça fait. Être à ce point transporté par un art, se perdre dedans, corps et âme. C'est ce qu'elle ressent pour la peinture et les arts visuels en général, alors elle comprend. Etrangement c'est peut-être aussi les mêmes sensations qu'elle rencontre lorsqu'elle croise le regard de Maverick ou qu'elle se met à parler de lui. Aujourd'hui elle est face à une inconnue, qui n'a pas l'air de connaître l'homme de sa vie, alors elle se lance. Elle se confie, sur ce qu'elle ressent, sur toutes ces choses qu'elle retient pour protéger l'amitié qu'elle a forgé avec l'homme. Ses soeurs lui disent souvent qu'elle est folle et qu'elle devrait tout lui dire, mais elle ne sait plus comment faire. Carmen semble avoir bien des avis sur les hommes, ce qui fait sourire un peu tristement la blonde. Elle a du mal à voir les gens comme ça, et pourtant si elle ouvrait un tout petit peu les yeux elle se rendrait compte que Maverick est l'exemple parfait de ce que la chanteuse est en train d'expliquer. « Ils ne font pas tous ça. Ils détournent peut-être un peu les informations, parfois, mais c'est juste parce qu'on ne leur dit pas tout. » Résultat affligeant d'une société patriarcale, Cassie a appris à rejeter la faute sur elle, tout le temps. « Ça me ferait du bien, mais sans doute à un prix trop élevé puisque je le perdrais... » C'est une conversation compliquée qu'elles sont en train d'avoir, et elles n'ont vraiment pas assez de temps pour que Cassie commence à lui raconter toute l'histoire. Quinze ans de sentiments enfouis, de correspondance, d'amitié à distance... Puis finalement Carmen a sans doute raison. Trois ans qu'ils sont amis et elle n'a toujours rien dit. Comment réagira-t-il quand il tombera enfin amoureux d'elle et qu'elle lui dira toute la vérité ? « Je sais que tu as raison... j'ai juste peur des conséquences. » Elle baisse un peu le regard, avant d'adresser à la jeune femme un sourire bien sincère. « Merci de tes conseils, vraiment. » Deux inconnues et pourtant le courant passe plutôt bien entre elles, elle se sent rassurée. Et puis curieuse aussi, alors évidemment elle retourne la conversation quand elle sent que le coeur de Carmen est lourd également. La brune semble ne pas vouloir en parler, mais devant la mine innocente de Cassie elle lui dit quand même, la priant d'être discrète. Alors elle se tourne doucement vers la table deux, balayant son regard sur toutes les personnes présentes. Puis les sourcils froncés, elle se retourne vers Carmen, le coeur serré d'inquiétude. « Heath n'est pas gay. » Pas qu'elle le connaisse très bien, mais elle l'a rencontré plusieurs fois, avant et après sa mise en couple avec Yaël. « Mais je comprends ce que tu veux dire, ce sont toujours ceux qu'on veut le plus qu'on ne peut pas avoir... » Une phrase qui ne s'appliquera pas à Maverick, elle se le jure intérieurement. « Je ne savais pas que Heath et Yaël avaient rompus, et ils sont tous les deux là en plus... tu crois qu'ils vont bien ? » Elle détourne un peu le sujet sans s'en rendre compte, mais puisque Yaël est facilement le plus vieil ami qu'elle a en ville, elle ne peut s'empêcher de se poser la question. Elle sait qu'il est heureux avec lui, mais peut-être que sa nouvelle amie pourra ressortir d'ici heureuse aussi si elle se retrouve à la table du pompier pour le prochain tour.

les confidences ont l'air bien plus faciles avec une inconnue. comme carmen l'est pour cassie. la jolie poupée qui expose ses états d'âmes et la brune qui n'hésite pas un seul instant à apporter son aide. son soutien aussi, un peu. en un sens. elle voit bien qu'elle est bouleversée, peut-être même perturbée. bien trop empathique aussi. surement. merci de tes conseils, vraiment. toute la bienveillance dont elle sait faire preuve, traduite en un seul sourire. avec plaisir. qu'elle glisse, ravie d'voir pu éclairer un temps soit peu la lanterne de sa partenaire de quelques minutes. avant que le ciel ne s'assombrisse. avant qu'elles n'en viennent à parler d'un coup de cœur qui n'aurait jamais dû exister. l'amertume qui la saisit à la gorge. d'avoir été aussi naïve. d'avoir osé penser que les choses seraient différentes. d'avoir abaissé les barrières. sans doute un peu trop précipitamment. oh ça oui, je ne le sais que trop bien. qu'elle souffle, un demi sourire accroché à ses lèvres, quand la blonde mentionne qu'il n'est pas gay. elle le sait ça, carmen. peut-être un peu trop bien. la préférence qui s'échappe pourtant vers un homme et lui tiraille le myocarde. je n'en n'ai pas la moindre idée. et pour être tout à fait honnête ... le soupire et la mine triste qui s'en suit. je n'arrive pas à savoir si cela m'atteindrait ou non. et la culpabilité qui la ronge, un peu. d'oser penser que si le couple se sépare, elle ne serait certainement pas de ceux qui se demanderaient ce qu'il s'est passé. son cœur est bien trop grand et précieux pour qu'elle s'autorise à penser à mal pourtant. et sans doute qu'elle s'inquiéterait, après tout. parce que ce qui importe réellement dans cette histoire, c'est que l'homme à la veste rouge aille bien. la sonnerie qui retenti. la poupée lève la tête et se reprend. chassant ses vilains démons le plus loin possible de sa carcasse solaire. oh waw, on en est déjà rendues là ? la surprise qu'un instant qui aurait pu paraître si long se soit déroulé aussi vite. j'ai été ravie d'discuter avec toi cassie. sincèrement. son sourire en atteste, sans nul doute. et c'est pour cette raison que je choisis de te donner cette rose rouge. au cas où tu aurais envie de parler un peu plus de cette histoire qui terni ton si joli sourire. parce qu'elle ne recherche absolument rien en participant à cette soirée. elle qui, de toute façon, n'est capable de se donner qu'à la gente masculine.

Si l'artiste était nerveuse en s'installant à la table, finalement elle se sent assez soulagée d'être face à Carmen. La conversation se passe bien, elle dévoile des éléments bien trop intimes de sa vie, elle rougit et se retrouve un peu mal à l'aise, mais elle parle, rassurée par la présence chaleureuse de la brune. Pourtant elle voit bien que derrière les sourires et les clins d'oeil, Carmen souffre comme elle, d'un mal similaire contre lequel elles ne peuvent pas lutter. La chanteuse trouve que tous les hommes inaccessibles sont gays, Cassie dirait plutôt qu'ils sont aveugles. Mais elle est surtout surprise parce qu'elle connaît celui qui possède le coeur de Carmen, et elle connaît surtout son petit-ami. Elle n'a aucune idée de ce que Heath et Yaël font là, elle s'inquiète pour leur idylle qui lui semblait si parfaite, sans même réaliser le mal qu'elle fait face à elle. « Honnêtement ? Je pense que ça t'atteindrait. Même une personne que tu as complètement mis derrière toi, si à un moment de ta vie il y avait quelque chose entre vous, quelque chose de réel, alors savoir que ce serait à nouveau possible ça te fait quelque chose. » A son tour d'analyser la situation, bien qu'elle n'a pas assez de clés en mains pour vraiment le faire. « Toi aussi tu devrais lui parler. » dit-elle avec un sourire. Dans la bouche de Carmen cela semblait être un excellent conseil, alors elle tente de le retourner, de lui apporter la même aide. La sonnerie retentit, mettant fin à la conversation d'une manière un peu brutale. Cassie aussi pensait qu'elles auraient plus de temps, mais face aux mots adorables de Carmen elle se sent heureuse d'avoir déjà partagé ça. « Ça m'a vraiment fait plaisir aussi. » dit-elle en rougissant un peu. « Je te donne une rose rouge aussi, évidemment. Je serai vraiment contente de te revoir Carmen. » Elles ne se connaissent pas, n'ont sans doute pas suivi les règles tacites du speed-dating, mais Cassie a tout de même l'impression qu'il pourrait y avoir quelque chose. Une belle rencontre amicale. « Bonne chance pour les autres tours. Si tu tombes sur lui j'espère que tu trouveras tes réponses. »