the young and the restless | austyn & sasha

[ the young and the restless ]

Douces caresses ludiques, cette chaleur entre deux corps, le contact de la peau contre une autre. Des baisers volés brisant quelques gémissements qui fondaient sur les lèvres. Un plaisir non feint, partagé à l’image d’un couple toujours à la naissance de leur amour. C’était doux, c’était bon. Délectable pour ces mariés qui profitaient d’une maison vide. Siobhan n’en était pas à ses premières galipettes en pleine journée, alors que ses enfants se trouvaient sur les bancs d’école. Non. Elle avait connue son lot de moment comme celui-ci, notamment avec son chef d’entreprise où elle avait cherché coûte que coûte à cacher cette relation. Ça avait un petit côté interdit qui lui avait toujours plus, mais cette fois — comme d’autrefois auparavant — elle perdait pied avec celui qu’elle avait choisi pour partager sa vie. Sasha. Elle ne pouvait expliquer pourquoi lui était parvenue à briser ce qu’elle avait toujours souhaitée ne jamais reproduire. Un mariage, peu confiante à l’idée de partager encore une fois sa vie avec un homme, elle s’était laissé convaincre. Bercée par le charme du Texan, découvrant même des sentiments qu’elle n’avait jusque-là jamais éprouvée avec quelqu’un d’autre. Elle lui avait ouvert sa porte et même si parfois elle doutait, elle savait au plus profond d’elle-même qu’elle n’avait pas commis d’erreur. Près de lui, elle se sentait femme désirable, non pas une mère ni une épouse, encore moins cette femme d’affaire. Elle était tout simplement Siobhan. Aimée. Désirée. Tout cela, elle lui rendait bien en retour. Car quiconque connaissait le couple savait qu’ils avaient parfois cette attitude de nouveau marier à la fleur de l’âge, agissant comme des adolescents qui ne pensaient qu’à eux. Un fait. Elle devait bien l’admettre lorsqu’elle voyait ses enfants repousser son homme, et qu’elle n’avait plus la force de se battre pour leur faire comprendre à quel point elle était heureuse, comblée. Elle se savait moins présente pour eux. Cette bataille qui ne trouvait rien de plus à faire qu’envenimer leur univers, la faisant pleurer par moment, les rendant colérique, des dynamiques qui jusqu’alors n’avaient jamais fait partie du foyer Walters. Une famille pourtant si soudée, uni contre l’adversité. Avec les mois qui s’écoulaient, elle tentait de donner de l’espace à ses enfants, tout comme elle se prenait du temps pour elle. Une chose plutôt ardue, elle qui avait toujours été qu’avec ses enfants, eux envers et contre tous. Mais tout ne pouvait pas rester ainsi, les gens changent, évolue, grandi et il fallait simplement l’accepter. Un combat pour elle, pour ces enfants aussi. Et par moment, une simple pause comme en cette journée où elle s’était retrouvée seule chez elle pour travailler. Une tranquillité qu’elle ne trouvait que dans le confort de chez elle. Horaire chargé à l’arrivée du printemps. Shiv devenait alors beaucoup trop prise par son boulot, elle en avait même perdu le fils, au point que la Saint-Valentin était passé à la trappe ! Est-ce qu’elle s’en était voulu ? Bien entendu. Mais avec des horaires surchargés comme les leurs, ça n’avait pas été mal pris. Pas pour elle en tout cas, qui avait simplement souligné l’événement en portant un déshabillé rouge en dentelle en allant se coucher. C’était suffisant ou peut-être pas ! Mais c’était bien plus alléchant que ce qu’elle trouvait à porter certain soir où trop exténuée, elle cherchait surtout le confort de son lit et le soutient des bras de son époux. Et pourtant, inattendue surprise qui ponctuait cette journée alors que Sasha lui dévoilait une facette insoupçonnée. Une chose qui alimentait la flamme, qui faisait perdurer cette union. Qui arrivait même à chasser n’importe quel doute. Cet homme, elle en était toujours autant amoureuse. Ce qui devait être un déjeuner romantique, avait finalement pris une toute autre tournure qui n’était pas pour déplaire à la quarantenaire. Repas qui avait refroidit sur la table basse du salon, humble pour son statut, elle aimait ce côté qui l’éloignait de son niveau social. Étendue sur le canapé, ses mains perdues dans ses boucles sombres, elle se livrait à lui sans retenue. Susurrant son prénom, elle l’implorait de continuer, de ne surtout pas s’arrêter, mais elle n’imaginant même pas qu’elle connaîtrait, d’un instant à l’autre, un moment plutôt embarrassant...

/ awards session

âge : trente-cinq ans - 20.08.1987.

[ The young and the restless ]

@Siobhan Caldwell & @Sasha Caldwell & @Austyn Walters
La mauvaise humeur qui t’habite te pousse à jeter des insultes à voix basse, destinées à personne en particulier si ce n’est l’univers tout entier. Pourquoi a-t-il fallu que tu naisses une fille ? Pourquoi a-t-il fallu que chaque mois, tu vives un enfer simplement pour la survie de l’espèce ? Tu n’as pas de réponse à cela, mais l’embarras qui teinte encore tes joues de rouge te pousse à y réfléchir encore et encore. Alors que tu étais en plein cours de biologie, la douleur qui dérangeait ton bas ventre a été telle que tu t’es évanouie au milieu de la leçon. Evidemment, les moqueries n’ont pas tardées. Austyn la mauviette. Austyn la prude qui ne supporte pas d’entendre parler de procréation en cours. Austyn la chochotte. Tu n’es rien de tout cela et ça te met hors de toi que certaines personnes puissent le penser. Après un séjour à l’infirmerie pour expliquer ce qu’il t’arrivait, tu t’es vue autorisée à quitter le lycée plus tôt, pour rentrer chez toi. Tu détestes cet état, le mélange entre les larmes qui brûlent tes yeux, la douleur qui te paralyse et la colère qui te donne envie de hurler sur chaque personne que tu croises. Tout ce que tu veux à présent, c’est retrouver le confort de ta chambre, te rouler en boule dans ton lit et attendre. Dans l’idéal, tu voudrais que ta mère soit à la maison, qu’elle passe ses doigts dans tes longs cheveux et qu’elle passe avec toi un moment délicat. Sans dispute, sans tension, juste vous deux, qu’elle te dise qu’elle est là, qu’elle comprend. Ces temps-ci c’est peut-être plutôt vers ton frère que tu te tournes quand tu as besoin de réconfort mais, sur ce sujet précis, tu aurais plus envie de le maudire. Lui n’a pas à subir ça. Tu pousses un soupir en sortant du tramway, dans précisément une minute et quarante-trois secondes, tu seras devant la porte de ta maison. Bien vite, tu peux tourner la clé dans la serrure et tu te sens déjà un peu mieux lorsque l’ambiance de ton chez toi t’englobe. Tu fuis souvent ces lieux depuis que Sasha a emménagé, mais il faut bien avouer que tu ne te sens mieux nulle part ailleurs. Rapidement, tu retires tes chaussures, ta veste et traîne ton sac jusqu’au salon. Tu salives déjà en imaginant le bol de céréales ou de glace que tu vas te préparer. Mais le spectacle que tu découvres dans le salon te coupe instantanément toute envie de gourmandise. « MAMAN ! » Allongée sur le canapé, entremêlée avec Sasha, tu n’as absolument aucun doute sur les activités de ta mère. Instantanément, tu te tournes pour leur montrer ton dos, refusant de voir quoi que ce soit de plus des corps dénudés des deux adultes. « Non mais vous êtes sérieux ? Vous faîtes quoi là ? » Question idiote, question naïve dont tu ne veux pas entendre la réponse. « Ne répondez pas ! Ce que je veux dire c’est qu’est ce que vous faite dans le salon ? Vous avez une chambre, non ? Et puis merde, il y a des enfants qui vivent ici ! » La seule fois, sans doute, où tu admets être encore une enfant. Il faut dire que tu sais te servir de ce détail quand ça tourne à ton avantage. Un cri de dégoût et de frustration passe tes lèvres, avant que tu ne te retournes pour voir s’ils se sont rhabillés. Pas assez à ton goût, ce pour quoi tu saisis un plaid traînant sur un des fauteuils pour le jeter à Sasha. « Couvre-toi, j’ai aucune envie de voir ça. » Comme à ton habitude, le ton que tu emploies est extrêmement sec avec lui, mais vu le contexte tu as sans doute tous les droits d’être en colère. Certes, à l’heure qu’il est tu devrais être en cours de sport, mais ça n’excuse pas qu’ils se prêtent à ce genre d’activité dans les pièces communes de la maison.

/ awards session

[ the young and the restless ]

w/ @austyn walters & @siobhan caldwell

Sasha, par nature, n’était pas du genre à laisser passer une opportunité. Alors quand une semaine de Saint-Valentin non célébrée s’était achevée par un emploi du temps étonnamment arrangeant, Sasha avait sauté sur l’occasion. C’est presque d’un accord commun et non verbalisé que Siobhan et lui n’avaient rien fait de particulier pour la fête des amoureux. Sasha était pourtant resté sur le qui-vive, prêt à réagir à l’arrachée si sa femme exprimait la moindre vexation au cours de cette journée, mais elle avait était encore plus occupé que lui. Il n’y a rien dans l’épuisement qui était particulièrement sexy ou romantique, si bien que la soirée s’était soldée sans la moindre frustration ou attente particulière. Mais Sasha n’avait pas oublié. Alors cette plage horaire de temps libre qui leur promettait une poignée d’heures en tête à tête ? Oh, il allait en tirer le maximum. Parce qu’il n’était pas non plus un grand cuisinier, Sasha passa commande auprès d’un restaurant que Shiv appréciait particulièrement. Il se chargea juste du dessert ; de simples petites pâtisseries aux cerises ukrainiennes que sa mère lui faisait souvent lorsqu’il était petit, et qu’il se savait presque incapable de foirer. Rien de très formel ou pompeux, mais une petite surprise qui eu l'effet escompté s'il fallait en juger par la réaction de sa femme et la tournure qu'avait pris les choses. Une chose en amenant une autre, le moindre appétit avait été complètement délaissé pour satisfaire une toute autre faim. Pour Sasha, il ne lui était même pas venu à l'idée qu'on puisse les interrompre. Ni le téléphone, ni un voisin indélicat, et encore mois un des autre habitants de cette maison. Sasha était perdu entre les lèvres et les courbes de Siobhan lorsqu'une voix des plus intrusive se fit entendre. Il lui fallu une bonne seconde pour que son cerveau embué de désir interprète la signification de la chose, et c'était déjà trop tard. Sasha leva des yeux écarquillés sur une Austyn qui n'avait rien à faire là! La jeune fille s'était déjà retournée, mais ça n'empêcha pas Sasha de se redresser brusquement, embarrassé. Siobhan faisait de même, et dans la confrontation entre leurs gestes paniqués, Sasha perdit l'équilibre et bascula du canapé. Il percuta la table basse dans un exclamation étouffée, mais ravisa sa plainte en voyant son pantalon qui traînait innocemment sous le meuble. Il l'attrapa et l'enfila à l'arrachée tandis que sa belle-fille continuait sa tirade outrée. Sasha préférait laisser Shiv gérer ça. Après tout, c'était sa fille et elle aurait sans doute plus de diplomatie et de tact que Sasha pouvait en avoir dans une telle situation. Si la situation était gênante au possible (Sasha pouvait encore sentir la chaleur émaner de ses pommettes écarlates), il n'y avait pas mort d'homme non plus, et Siobhan avait bien le droit de faire ce qu'elle voulait dans sa propre maison, à un horaire supposément dépourvu d'autre présence humaine ! Austyn lui balança un plaid en pleine tête, l'intimant de se couvrir, et Sasha l'ignora royalement. Il était torse nu, pas en train de parader ses parties génitales! « Tu devais pas être en cours? » demanda-t-il d'une voix plate et légèrement accusatrice. Okay, oui, il était peut être un tantinet agacé de voir ce petit tête à tête avec sa femme gâché de la sorte...

/ awards session

[ the young and the restless ]

w/ @austyn walters & @sasha caldwell

Profiter de la compagnie de son homme sans bouleversement était plutôt rare. Un téléphone sonnant. Une alarme rappelant un rendez-vous important. Un enfant arrivant à l’improviste. Siobhan savait qu’elle n’avait pas le loisir de pouvoir faire comme ces personnes qui s’accordaient des câlins à tout bout de champ. Elle était à la tête d’un empire, son mari aussi, chacun son domaine, chacun ses responsabilités qui s’entrecroisaient. Un petit moment comme celui qu’il était en train de vivre, elle en profitait donc. L’esprit voilé par le désir, l’envie qu’il lui faisait ressentir, elle n’entendît pas la porte, ni les pas qui se quittait l’entrée pour passer devant le salon. Ce petit nom familier qui révélait son rôle de mère résonnant à ses oreilles, lui fit tourner la tête. Devant eux se trouvait sa fille, surprise et telle une adolescente que son père vient tout juste de surprendre avec son petit-ami, elle se redressait tout en remettant son soutien-gorge, qu’elle agrafait en répondant à Austyn : « Je suis encore chez moi. » Son ton était plat, sans colère, simplement une façon de dire qu’elle avait encore droit de faire ce que bon lui semblait. Elle reprenait même ses mots pour corriger son erreur « Nous sommes chez nous. » Bien que Sasha possédât encore son appartement dans le Vieux Carré et qu’il avait emménagé dans la maison familiale Walters, ce qui appartenait à Siobhan appartenait désormais aussi au Texan. Elle s’interrompait rendu à la dernière agrafe de son soutif en voyant la chute de Sasha. « Ça va chéri ? » soufflait-elle en tentant sa main pour la poser sur son épaule. Elle continuait de s’habillé une fois rassurée de voir qu’il allait bien. Son haut reposant un peu trop loin pour qu’elle ne le reprenne avant que sa fille ne se retourne, Shiv se retrouvait avec un coussin devant elle. Un soutif c’était peut-être comme un maillot de bain, mais ce n’était pas son corps qui la gênait vraiment – enfin si, son corps l’avait toujours gêné. Elle regardait sa fille jeter un plaid à Sasha et un soupir lui échappait, elle fermait les yeux un instant. Il était facile de prévoir la suite. En ce moment, tout événement au sein de cette famille tournait au vinaigre. Elle savait donc que la discussion s’emporterait, que des mots seraient dit. Mais elle était l’adulte, c’était à elle de calmer le jeu. Elle rouvrait ses yeux, posant ses orbes sur son mari qui avait tout de même poser une question pertinente. « Répond à la question Austyn. » disait-elle avant même que sa fille ne décide de répliquer à son beau-père. Elle reconnaissait de moins en moins sa fille. Pouvait-elle la juger ? Très certainement pas, elle aussi avait vécue son âge, connu son lot de moment embarrassant. Toutefois, elle ne pouvait pas se permettre de la laisser faire tout ce qui lui chantait. Siobhan savait aussi comment le mode pouvait être difficile, que l’avenir de sa fille reposait sur ses études. Elle se redressait sur le canapé, prenant des mains de Sasha le plaid qu’elle déposait avec grâce sur ses épaules. Poussant un soupir, elle posait ses opales sur sa benjamine. « Tu sèche souvent les cours ? » Dans sa voix résonnait la déception, elle avait l’impression que c’est tout ce qu’elle savait faire en ce moment lorsqu’il s’agissait de ses enfants… Être déçue…

/ awards session

âge : trente-cinq ans - 20.08.1987.

[ The young and the restless ]

@Siobhan Caldwell & @Sasha Caldwell & @Austyn Walters
Le cri déchire les lourds soupirs qui emplissaient l’air, sans qu’Austyn ne puisse y réfléchir. Elle a la sensation qu’elle pourrait s’évanouir à nouveau, mais elle tient bon, regagnant de l’énergie en criant sur sa mère et Sasha, comme s’ils étaient deux enfants pris en flagrant délit. Ils le sont d’ailleurs, en quelques sortes. Evidemment Austyn a bien conscience qu’ils s’adonnent à ce genre d’activité, mais elle fait de son mieux pour ne pas y penser. Ils ont une chambre privée, et bien que la maison soit grande, Austyn préfèrerait largement qu’ils gardent les parties communes de la maison propres et saines. Lorsqu’elle se retourne pour les regarder à nouveau, ils se sont plus ou moins rhabillés, mais elle jette tout de même un plaid à Sasha, avec tout le dédain dont elle est capable. C’est rapidement eux qui prennent la parole, posant des questions sur des tons accusateurs. Un soupir quitte les lèvres de l’adolescente et malgré elle, ses épaules se haussent dans un mouvement de désespoir. Evidemment que sa mère pense immédiatement au pire, évidemment qu’ils l’accusent tous les deux dès l’instant où elle entre dans une pièce. C’est ainsi que fonctionnent les choses à présent, Austyn est la criminelle à éliminer. « J’ai fait un malaise en biologie et quand je me suis réveillée, l’infirmière m’a dit de rentrer à la maison. Elle voulait appeler mes parents, mais je lui ai demandé de ne pas les déranger parce qu’ils étaient au travail. » Elle parle sur un ton sec et les traits de son visage n’exprime aucune empathie, aucune excuse non plus. Elle pensait faire la bonne chose, être une fille responsable et attentive en ne demandant pas à sa mère de quitter son bureau au milieu de la journée, mais elle se dit maintenant qu’elle aurait peut-être dû. La seule chose qu’elle voulait était sans doute le soutien de sa mère en se réveillant au milieu des moqueries de ses camarades de classe, mais ça Siobhan ne s’en rend pas compte. « Donc si certaines personnes sont en train de sécher ici, c’est vous deux. Pas moi. Mais pardon de ne pas aller bien, je ne voudrais pas déranger vos emplois du temps ô si importants. » Le choc de ce qu’elle a vu quelques minutes plus tôt n’est pas encore passé et il alimente sans aucun doute la colère qu’elle ressent. Elle en a assez, Austyn, d’être immédiatement jugée et critiquée dès qu’elle fait quelque chose. Mais ça, c’est l’influence de Sasha, à qui elle lance d’ailleurs un regard mortel. « Et puisque vous agissez comme des ado, laissez-moi vous rappeler que les protections existent, hein. » Ces mots lui donnent presque envie de dégobiller tellement l’idée la dégoûte. Elle-même n’est pas prête à passer à cette étape là avec qui que ce soit, alors elle ne veut absolument pas imaginer sa mère et Sasha dans de telles galipettes. Malheureusement, l’imagination n’a plus sa place ici puisqu’elle sait exactement à quoi cela ressemble maintenant.

/ awards session

[ the young and the restless ]

w/ @austyn walters & @siobhan caldwell

Ça n'était pourtant pas faute d'avoir essayé, mais Sasha n'avait pas encore réellement trouvé une place concrète et solide au sein de la famille Walters au complet. La légitimité qu'il possédait sur son lieu de résidence et sur ses rapports avec les enfants de sa femme restaient plus que théorique aux yeux de ses derniers. Sasha se sentait parfois comme un invité non désiré que l'on laisse s'attarder par politesse frustrée; un sentiment qu'il avait appris à ignorer. En cet instant, la sensation lui revenait en plein visage. Il hochait de la tête lorsque Shiv lui demanda s'il allait bien, s'empressant de se rhabiller tandis qu'Austyn les fustigeait tout deux de paroles acerbes. S'il s'était exprimé sous le coup de la frustration, Sasha regretta ses paroles aussitôt celles-ci prononcées. Ca n'allait certainement pas lui faire gagner des points auprès de sa belle-fille, mais vu le retard qu'il avait accumulé, ça ne changeait pas grand chose. L'un dans l'autre, il ne voulait pas envenimer les choses entre mère et fille. « Shiv... » tenta-t-il de temporiser lorsque cette dernière accusa sa fille de sécher les cours de manière régulière. Ce n'est pas ce qu'il avait voulu sous-entendre et, honnêtement, ça ne lui semblait pas comme une discussion qui pouvait être débattue en sous-vêtement. Et, évidemment, puisqu'il aurait été arrogant d'espérer que la situation s'améliore d'elle même, Austyn partagea la raison tout à fait rationnelle de sa présence. Sasha se laissa retomber sur le canapé, passant une main dans ses cheveux, le regard fixé au sol pour refreiner la légère culpabilité qui le gagnait. Sasha ne se considérait pas comme un père; rejeté par la seule filiation qu'il possédait et dénué de l'expérience concrète d'élever et éduquer un enfant. Il s'imaginait pourtant, que ce contexte particulier possédait les échos d'un cauchemar anticipé par beaucoup de parents autour du globe : le sentiment d'avoir laissé tombé sa progéniture, de les avoir déçu, d'avoir perdu leur confiance. Shioban et Austyn n'en était pas là, mais Sasha ressentait un lourd malaise par procuration. La jeune fille acheva sa tirade sur une énième pique que Sasha ne releva même pas. L'ironie d'être sermonné par une gamine qui ne devait pas avoir la moindre expérience sur le sujet l'aurait sans doute amusé dans un tout autre contexte. A la place, il se contenta d'un battement de silence avant de demander « Tu vas mieux maintenant ? ». Elle était rentrée seule sous l'indication de l'infirmière, donc oui, elle ne semblait pas au bord d'un autre malaise, mais tout de même. « Tu devrais aller te reposer ». Oh, il imaginait très bien qu'elle allait lui dire d'aller se faire voir avec ses conseils, mais s'énerver ne semblait pas particulièrement conseillé pour quelqu'un ayant souffert d'un malaise, aussi bénin eut-il été.

/ awards session

[ the young and the restless ]

w/ @austyn walters & @sasha caldwell

Si Siobhan avait porté des accusassions envers sa fille, elle les regrettait aussitôt que celle-ci dévoilait la raison de son retour. Tant de distance existait entre elles désormais, si la mère tentait de retenir son oisillon dans le nid, elle devait bien admettre qu’elle ne pourrait pas le faire bien longtemps. Leur relation avait changé, si ça fille ne lui avait que très rarement fait des secrets, Shiv savait qu’en ce moment rien n’allait plu entre elles. Sasha ne pouvait pas comprendre à quel point les deux femmes n’avaient plus le même rapport. La colère laissait place à la peine et l’inquiétude. Une tristesse coincée dans la gorge. Elle désirait s’enquérir de sa fille, savoir si tout allait bien, mais rien à faire. Aucun mot ne sortait et c’est Sasha qui finalement posait cette question qui lui brûlait les lèvres. Elle lui jetait un coup d’œil, le remerciant silencieusement d’avoir parlé, d’avoir dit cette question qu’elle aurait aimé poser elle-même. Elle ressentait encore la colère dans la voix d’Austyn, mais elle avait de plus en plus l’habitude de devoir y faire face. Elle n’était que déception pour sa propre fille, tout comme elle la décevait alors que Shiv la voyait s’éloigner d’elle. Resserrant le plaid contre elle, elle se levait finalement. Elle n’avait pas encore dit un mot depuis qu’elle avait appris le malaise de sa fille et pourtant, elle aurait pu la corriger plus d’une fois sur cette façon de leur parler. « Je vais te préparer du thé. » disait-elle en adressant un sourire à sa fille. Une vieille tradition qu’elle avait tendance à faire lorsque ses enfants n’allaient pas très bien. « La prochaine fois cependant, tu nous appelles. » Elle posait sa main libre sur la joue de cette petite diablesse. « Je me fiche que tu me déranges au travail, tu seras toujours ma priorité Austyn. » disait-elle en venant poser ses lèvres au sommet du crâne de sa fille. Sans ajouter un mot sur cette réflexion de préservatif ou bien le fait qu’elle ne travaillait pas préférant s’envoyer en l’air avec son mari – chose arrivait lorsqu’ils le pouvaient – elle tournait les talons. Se penchant, elle ramassait son chemisier qui traînait toujours sur le sol. Elle le regardait en main, jetant un regard à Sasha en se demandant si ça irait. Les laisser seuls n’étaient sans doute pas l’idée la plus brillante, mais que tout le monde la suive dans la cuisine n’était pas bien mieux. En chemin, elle laissait tomber le plaid, qu’elle ramassait tout de même pour enfiler son chemiser. Posant la couverture sur un tabouret, elle mettait de l’eau à bouillir avant de couper des citrons qui traînait dans un plateau – citrons provenant du citronnier qu’elle avait planté à la naissance de son fils. Elle tendait l’oreille pour écouter ce qui se passait dans le salon, se préparant à une troisième guerre mondiale !

/ awards session

âge : trente-cinq ans - 20.08.1987.

[ The young and the restless ]

@Siobhan Caldwell & @Sasha Caldwell & @Austyn Walters
Si la relation mère-fille n’est pas au beau fixe depuis des mois maintenant, Austyn se sent aujourd’hui plus blessée qu’elle ne l’a jamais été. Avant même qu’elle n’ait le temps de s’expliquer, sa mère lui fait les pires reproches, sans imaginer ne serait-ce qu'une seconde, que cette fois elle n’est pas en tort. Parce que si elle avait eu le choix, l’adolescente aurait passé une toute autre journée, elle serait encore en cours actuellement, discutant avec ses amis, et surtout elle n’aurait pas la moindre idée de ce qu’il se passe entre sa mère et son mari. Mais là voilà qui doit se justifier devant des adultes pris en flagrant délit et sous le joug de la colère, de l’émotion, ses lèvres sortent un poison destiné à leur faire du mal. Elle peut voir la culpabilité s’emparer d’eux, peut-être même le regret d’avoir parler trop vite, mais étonnamment ce n’est pas assez satisfaisant. Sasha lui demande comment elle va tandis qu’elle fixe sa mère, attendant une réaction de sa part à elle. Une réaction qui ne vient pas. Alors elle hausse les épaules la gamine et pose un regard dédaigneux sur son beau-père. « J’avais tellement mal au ventre que je suis tombée dans les pommes. Je suis consciente actuellement, je sais pas si on peut dire que je vais mieux. » Elle lui parle comme s’il était le dernier des abrutis et au fond d’elle, elle sait que c’est une erreur. Au moins lui pose des questions contrairement à sa mère qui n’a rien dit depuis qu’elle l’a faussement accusé de sécher régulièrement les cours. « Et pourquoi est-ce que tu tiens tant à ce que je débarrasse le plancher, hein ? » Elle lui adresse un sourire mauvais, mais bien vite son attention se repose sur sa mère alors qu’elle semble revenir à la réalité. Elle ne dit rien, aucun commentaire sur le ton qu'emploie sa fille ou même sur son état de santé. Rien. Et c’est comme un coup qu’elle lui donnerait en plein cœur. Austyn la fixe alors qu’elle s’approche, pose sa main sur sa joue et lui dit qu’elle sera toujours une priorité. Elle n’est pas bien sûre de si elle doit la croire ou en rire. Sa mère s’éloigne, quittant la pièce pour la laisser seule avec Sasha. Elle sent un nouveau poids s’emparer d’elle. Que peut-elle bien dire à cet homme maintenant qu’ils sont seuls ? Elle n’a pas envie d’entamer une conversation ou de lui raconter sa journée. Ils ne sont pas amis, ne le seront jamais et il faut que sa mère arrête naïvement d’y croire. « Tu te débarrasseras pas si facilement de moi tu sais. » Sasha pense peut-être que si elle part dans sa chambre ça suffira pour qu’ils reprennent là où ils en étaient, mais Austyn n’en est pas si sûre. Il croit peut-être aussi que, dans quelques mois, elle quittera la maison pour partir faire des études loin de la ville, mais une fois encore il se plante complètement. Elle est chez elle ici, Siobhan était sa mère avait d’être Madame Caldwell. Secouant doucement la tête de droite à gauche, elle laisse passer un soupir avant de laisser son regard vadrouiller dans la pièce. Elle reste silencieuse, refusant de regarder Sasha alors qu’il est encore à moitié nu. Tout ce qu’elle voudrait c’est oublier que tout cela s’est passé, courir dans sa chambre pour se réfugier sous sa couette et s’endormir pour de longues heures. Mais elle doit au moins attendre que sa mère revienne, elle veut attendre en réalité. Elle espère que cette fois sa mère la prendra dans ses bras, qu’elle la rassurera en lui disant que tout va bien. Les orbes bleus de la jeune fille s’humidifient, sa vision se brouille et alors qu’elle se mord l’intérieur de la joue pour se retenir de pleurer, elle sait qu’il est déjà trop tard. Stupides hormones pathétiques. Sur ses joues enfantines les larmes commencent à rouler, perles salées qu’elle aurait voulu ne jamais montrer à l’homme en face d’elle. Mais comment peut-elle se retenir alors qu’aujourd’hui il est le seul à lui avoir demandé si elle allait bien. Sa propre mère ne lui a pas posé la question, se contentant d’une tasse de thé et d’un demi-sourire. « Est-ce que t’as un mouchoir ? » demande-t-elle d’une toute petite voix. Elle est chez elle ici, elle pourrait facilement aller dans la cuisine pour trouver ce dont elle a besoin, mais il semblerait que ses jambes ont pris racine dans le parquet du salon et que rien n’est assez fort pour la faire bouger. Elle relève le regard vers Sasha, prétendant qu’elle ne pleure pas, bien que son visage soit inondé de larmes et son nez tout rouge. « Je suis désolée. » C’est un murmure qui quitte ses lèvres tandis qu’un sanglot lui traverse le corps. Non, elle n’est pas désolée pour tous les reproches qu’elle lui fait constamment, ni de les avoir dérangés en pleine action. Elle ne présente pas ses excuses pour le ton qu’elle a employé ou pour les insultes qu’elle lui jette à la figure un peu trop souvent. Austyn s’excuse de se montrer vulnérable, une chose qu’elle n’a pas vraiment appris à faire avec cette mère qu’elle pense plus forte que tout. Elle s’excuse pour les larmes, pour les pleurs, sans réaliser la stupidité de ses propos. En temps normal, jamais elle ne se mettrait dans cet état, certainement pas devant lui, mais en cet instant elle a simplement l’impression d’être un poids dans cette famille et elle n’avait pas besoin de ça aujourd’hui.

/ awards session

[ the young and the restless ]

w/ @austyn walters & @siobhan caldwell

Sasha aurait dû savoir qu'il n'y avait aucune version de l'histoire dans laquelle il pouvait gagner. On lui avait attribué le rôle du vilain sans lui demander son avis, et c'est à ce rôle qu'il devait se résoudre jusqu'à ce qu'on lui offre une chance de rédemption. Sa question n'avait été ni malicieuse ni manipulatrice; juste normale dans un tel contexte. Et pourtant, voilà ce que ça lui coûter de s'enquérir de la santé de sa belle-fille : des réprimandes, encore et toujours, sur un ton que l'on réserverait à une vermine. Ca le fascinait toujours, cette manière dont elle avait de lui parler. Dans sa jeunesse, il ne se serait même pas imaginé s'adresser de la sorte à un adulte, aussi exécrable l'aurait-il trouvé. Son père n'aurait pas tardé à le corriger pour une telle impolitesse. Mais dans le foyer Walters, c'était monnaie courante. La chasse était ouverte toute l'année envers Sasha Caldwell, et il avait commencé à s'en détourner complétement, lassé de cette guerre qu'il ne pouvait espérer gagner. Sasha se laissa s'enfoncer dans le canapé, rendant les armes. « C'était juste une question, désolé de me soucier de toi » souffla-t-il, exaspéré. Il était mieux de rester en coulisses, de laisser ce moment à Shiv et à Austyn. Il était indéniable que la jeune fille n'attendait qu'une réaction de sa mère, et Sasha aurait pris la fuite si sa femme n'était pas sur le point d'en faire autant. Elle se proposa d'aller faire du thé et Sasha ne comprenait pas l'intérêt de les laisser tous les deux seuls dans le salon vu l'ambiance qui régnait. Il hocha tout de même la tête légèrement pour signaler à Siobhan qu'elle pouvait s'absenter un instant pour aller dans la cuisine. Le silence s'installa après son départ; une atmosphère lourde et gênante. Austyn ne tarda pas à combler le vide avec une nouvelle menace. Ne s'épuisait-elle jamais de cette hantise?. « Ce que je sais c'est que tu frôles la paranoïa » maugréa-t-il, peu enclin à relancer le débat. Il ne cherchait certainement pas à se débarrasser d'elle, mais à quoi bon essayer de lui faire comprendre? Qu'il s'agisse de l'instant présent (et franchement, le moment était ruiné maintenant) ou d'un futur proche, il n'avait jamais un seul instant pensé évincer Austyn de leur vie. Il n'allait pas mentir et dire que sa vie n'allait pas être plus facile ou agréable lorsque cette dernière ne vivra plus sous le même toit que eux, mais de tout de même. Sasha termina de se rhabiller complétement, désireux de passer le temps et de réduire la gêne entre eux, lorsque le bruit de sanglots que l'on cherche à maîtriser attira son attention. Il se figea sous le choc de voir sa belle-fille pleurer soudainement, elle qui était toujours sur l'offensive et déterminée à montrer sa force. Sasha ne savait pas quoi faire. Devait-il appeler Shiv? Essayer de la réconforter au risque de se prendre une nouvelle claque métaphorique en plein visage? Finalement, c'est Austyn elle même qui lui donna quelque chose à faire. « Euh...oui, un instant » dit-il avant de faire quelque pas jusqu'à la boîte à mouchoir la plus proche. S'il se pensait surpris, les prochaines paroles de la jeune fille lorsqu'il lui tendit le tissu le laissèrent complètement abasourdi. Elle s'excusait. Pour quoi précisément, il n'en savait rien, mais Sasha estimait mériter au moins ça après des mois et des mois d'agressions verbales injustifiées, même si elle s'excusait juste de pleurer devant lui. Elle s'excusait et allait sans doute le regretter. La fragilité de ses nerfs était sans doute à blâmer, après la journée qu'elle avait eue. « Ce n'est rien. Tu ne veux pas t'asseoir en attendant ta mère? » Il considérait la fatigue qu'elle devait subir et cette énergie inutile qu'ils dépenseraient à se battre davantage. Vivement que Shiv revienne et prenne le relais.

/ awards session

[ the young and the restless ]

w/ @austyn walters & @sasha caldwell

Face à son impuissance, cette fragilité qui l’avait empêché d’agir comme elle l’aurait toujours fait, Siobhan avait pris la fuite. Certes, elle s’éclipsait pour préparer un thé comme elle le faisait toujours pour adoucir les maux de ses enfants. Seulement, cette fois, elle ne le faisait pas que pour cela. Elle n’avait pas trouvé les mots à dire à Austyn. Elle l’avait accusé à tort et n’avait pas su lui demander pardon. Muette, elle avait laissé son mari jouer le rôle du parent qu’elle avait toujours fait. Cette réalité la déstabilisait totalement. Elle qui pouvait être si forte, se retrouvait vulnérable. Une chose qui lui arrivait parfois, mais qu’elle cachait irrémédiablement à ses enfants. Maman se devait d’être forte pour les protéger de ce que le monde pouvait leur faire, mais qui la protégeait elle ? Elle avait trouvé cette protection aux côtés de Sasha, elle avait su trouver la force d’être vulnérable devant lui, de montrer ses faiblesses, ses craintes et ses douleurs, alors qu’elle ne l’avait jamais fait à quiconque. Austyn comme Robin ignorait tout le bien qu’il lui apportait et à quel point Shiv pouvait se reposer sur lui pour se sentir plus légère par moment. Elle ne lui cachait absolument rien, pouvant passer des soirées dans leur lit à discuter de ses craintes, de voir ses enfants s’éloigner et ne pas savoir quoi faire. Loin d’être parfait, la rousse se retrouvait bien plus souvent dans une bataille, dont elle ignorait comment agir pour garder le cap. Elle ne cherchait pas la victoire, pouvant très bien accepter la défaite, néanmoins, elle cherchait à amoindrir la rage qui régnait sous son toit. À cet instant, elle n’avait pas su trouver les mots pour réconforter, elle avait tu ses paroles pour simplement dire des choses que tout le monde pourrait dire. Elle n’était pas fière d’elle, et si elle tendait l’oreille pour pouvoir réagir en cas de crise au salon, couper des citrons l’aidait à réfléchir. Elle en avait besoin, à tête reposée sans le regard de sa fille pour la faire culpabiliser encore plus. Quelle mauvaise mère était-elle pour ne pas s’enquérir de l’état de son enfant ? Bien vite des perles roulaient de ses cils, traçant leur chemin sur ses joues de porcelaine rehaussées de son maquillage. Dans la solitude de la cuisine, elle pleurait ce rôle dont elle ne se sentait pas digne depuis des mois. Ne sachant pas comment réagir à tout cela, comment calmer le jeu sans remettre son mariage en question ? Devait-elle penser à ses enfants ? Ou alors égoïstement à elle pour une fois ? Serait-il plus sage de quitter Sasha parce que ses enfants ne l’aimaient pas ? Prendre le risque de renoncer à son propre bonheur pour satisfaire leur désir ? Qui prendrait soin d’elle lorsqu’eux ne seraient plus là ? Elle en avait encore pour un moment à vivre dans cette grande maison, mais rester seule était-il la solution ? Tant de questions qui coulaient à travers ses larmes, alors qu’elle continuait de couper les citrons plus pour tenter de se calmer que de réellement servir à agrémenter le thé d’un zeste d’agrume. La lame mordait sa peau, lui faisant étouffer un sanglot, alors qu’elle lâchait le couteau en mordant ses lèvres pour ne pas gindre. Masquer les épreuves, c’était ce qu’elle avait toujours fait face à ses enfants. Une mère forte, pratiquement invincible. Ouvrant le robinet, elle passait son doigt sous l’eau pour retirer le jus de citron qui lui faisait redoubler ses larmes. L’eau si clair prenait une teinte rosée sous la plaie qui saignait. « Sa… » Sa voix tressautait, ponctué d’un sanglot certain, alors elle se taisait un instant, inspirant profondément pour camoufler ses peines sous un voile de force. « Sasha, tu peux aller chercher la trousse de premier soin s’il-te-plait ? » disait-elle finalement en essuyant ses larmes d’un revers de bras. Forte elle le serait, ce soir dans leur lit elle pleurait.

/ awards session

âge : trente-cinq ans - 20.08.1987.

[ The young and the restless ]

@Siobhan Caldwell & @Sasha Caldwell & @Austyn Walters
La vision d’horreur qui s’était étalée sous ses yeux lui avait redonné de l’énergie, suffisamment pour se plaindre et faire la morale aux deux adultes en tout cas. Elle aurait aimé rentrer dans une maison calme, dans laquelle elle aurait pu se préparer un thé chaud et se mettre au lit pour maudire le créateur de l’anatomie humaine. La présence de sa mère n’était pas indésirable, puisque rien au monde ne peut l’apaiser autant que les douces caresses que celle-ci peut poser dans ses cheveux ou les mots qu’elle peut parfois lui répéter. Mais à choisir, elle aurait bien préféré être seule plutôt qu’être confrontée au jugement et à l’indifférence de sa mère. Face à Sasha, évidemment que la guerre reprend de plus belle. Elle sait qu’il n’attend que son départ de la maison, qu’il barre les jours sur le calendrier qui le sépare d’une séparation avec les enfants Walters. Pourtant elle reste là, pas encore prête à quitter le nid, Austyn fait tout pour s’accrocher. Elle doute parfois d’être encore désirée dans cette maison, il suffit de voir la réaction de sa mère pour la faire douter encore un peu plus. Et aujourd’hui, avec toutes les émotions fortes qu’elle a dû subir, toutes les décharges hormonales qui ont lieu dans son corps, il semblerait que c’est la goutte de trop. Silencieusement d’abord, elle se met à pleurer, debout dans le grand salon. Elle essaye de lutter, de ne pas montrer cette faiblesse et elle voit bien que Sasha tente également de l’ignorer. C’est plus simple ainsi, eux qui n’ont jamais eu ce genre de relation familiale dans laquelle il pourrait simplement la consoler. L’homme est pourtant le seul qui semble s’en faire un tout petit peu aujourd’hui et elle brise le silence pour lui demander de l’aide. Ce n’est pas grand chose, simplement un mouchoir, mais lorsqu’il le lui tend, elle pose sur lui un regard sincèrement reconnaissant. « Merci. » Petit mot qu’elle prononce le moins possible pour lui, mais dont elle ne se cache pas aujourd’hui. Dans sa détresse elle se surprend même à vouloir qu’il la prenne dans ses bras… Hérésie qu’elle chasse bien vite de ses pensées. En entendant sa question, elle hésite légèrement. « Est-ce que tu… » Elle voudrait étrangement lui demander de rester avec elle en attendant, mais Siobhan lève la voix depuis la cuisine et la coupe dans sa réflexion. La distorsion dans la voix de sa mère appelant Sasha la fait tourner la tête. Quelque chose ne va pas et si elle en est certainement la cause, Austyn aimerait également pouvoir être une raison qui tait cette inquiétude et cette douleur palpable. Croisant le regard de l’époux de Siobhan, elle attend une fraction de seconde avant de se mettre en route, allant vers la cuisine aussi vite que son état le lui autorise. Bouffée d’adrénaline qui meurt aussitôt en voyant de loin le sang s’écouler du doigt de sa mère. Et elle se stoppe la gamine, incapable de faire le moindre geste pour l’aider. « Maman ? » A nouveau les sanglots reviennent, secouent l’enfant qui ne voulait pas croire que sa mère puisse souffrir comme tout autre mortel. Elle s’en veut de ne pas pouvoir prendre les choses en main, d’être trop faible pour saisir la trousse de premier secours pour trouver un pansement à sa mère. Elle reste en retrait, observant Sasha qui cette fois encore joue le bon rôle aux yeux de Siobhan. Le preux chevalier sur son cheval blanc. Du mieux qu’elle peut la gamine se hisse sur l’une des chaises hautes de la cuisine, se sentant presque défaillir. Le front posé sur la table, elle passe ses bras autour de sa tête, se protégeant ainsi du monde extérieur. « Soigne-la, s’il te plaît. » chuchote-t-elle à destination de Sasha. Ce n’est pas sûr qu’il puisse l’entendre, mais elle répète cela dans un leitmotiv qui n’a pour but que d’empêcher les pleurs.

/ awards session

/ awards session