• rp d'intégration // Jack & Siobhan

[ rp d’intégration ]

@Jack McLoughlin et @Siobhan Caldwell
Il est toujours un peu plus plaisant de partager les divertissements entre amis ou en famille. Pouvoir en discuter à plusieurs, échanger les idées et les opinions sur l'oeuvre qui vient d'être vue ou entendue. Ce soir pourtant, vous vous êtes rendu au cinéma tout seul. Peut-être parce que personne n'avait envie de voir ce film, ou peut-être aviez-vous seulement envie d'un peu de tranquillité en solitaire ? Quoi qu'il en soit vous avez passé plus de deux heures dans le noir et bien que le film soit terminé depuis quelques minutes, vous êtes toujours assis sur votre siège. Vous faites partie de ces personnes qui regardent le générique jusqu'au bout, peut-être pour attendre une scène post-générique ou alors par respect de toutes ces personnes qui ont durement travaillé sur le film. De faibles lumières se sont rallumées dans la salle, tout le monde est sorti. Il ne reste que vous et une autre personne, à l'autre bout des rangées de fauteuils.

Finalement l'écran redevient noir et vous récupérez vos affaires pour vous lever et partir. Mais lorsque vous essayez d'ouvrir la porte de la salle, vous vous rendez compte qu'elle est verrouillée. Vous êtes enfermés avec un.e inconnu.e et puisque c'était la dernière séance de la soirée, personne ne viendra faire le ménage de la salle ce soir. Comment allez-vous faire pour sortir de là ?

/ awards session

w/ @Jack McLoughlin

Une soirée en tête à tête avec elle-même, loin des conflits familiaux qui pouvaient parfois être si épuisant, loin de son travail si éreintant qu’elle en avait mal aux talons à force de marcher à droit et à gauche pour diriger deux entreprises. Son téléphone fermé, le plus gros format de popcorn sur les genoux. Elle avait profité des quelques premières minutes du film, laissant son regard s’imprégner d’images par centaine, défilant sur sa rétine jusqu’à finalement fermer les yeux. Siobhan se plaisait à regarder des films, quels qu’ils soient, mais rester dans le noir ainsi, siège confortable ou non, elle avait plongée dans un sommeil d’épuisement. La belle au bois dormant n’avait pas broncher de tout le film, la main traînant dans son cornet de popcorn graisseux, la bave à ses lippes rubis. Elle n’avait rien de la femme respectable qu’elle était en temps normal, vulnérable, sa peau porcelaine brillait sous les flashs de lumière que le film reflétait. Elle rouvrait ses yeux que lorsque le générique arrivait à sa fin, papillonnant de ses longs cils maquillés, elle jetait un regard tout autour d’elle. La salle bondée s’était vidée sans qu’elle ne le réalise. Poussant un bâillement qu’elle prenait soin de cacher de sa main, elle remettait ses escarpins qu’elle avait abandonner sur le sol pour laisser ses pieds retrouver leur liberté. Siobhan pouvait être d’une élégance sans pareil et pourtant, la jeune fille un peu rustre qu’elle avait toujours été se reflétait parfois, comme à cet instant où elle dépliait ses jambes pour se chausser. Cornet de popcorn encore plein entre les mains, elle se dirigeait vers la salle, défroissant sa jupe en marchant et replaçant quelques mèches rebelles qui avaient semble-t-il décidé de créer l’anarchie durant son sommeil.

Arrivant devant les portes de la salle, elle tirait sur l’une d’elle. Rien. La seconde. Rien. Avait-elle perdue toutes ses forces ? Des pas derrière elle la fit tourner la tête. Si Siobhan pouvait être impeccable, elle s’assurait rapidement de se retirer toute trace de bave à la commissure de ses lèvres en voyant l’homme arriver. « Je n’arrive pas à ouvrir les portes. » disait-elle sur un ton innocent. Femme de tête, celles qui avaient du pouvoir, qui ne se laissait pas piler sur les pieds. Elle pouvait tout au contraire, se montrer délicate, accepter qu’on vienne à son aide si cela lui profitait. Autant paraître inoffensive et fragile devant un homme, c’était souvent plus facile à mener vers ce qu’on désirait. Des choses que sa grand-mère lui avait inculqué par le passé pour arriver à ses fins. Elle n’en n’usait pas tant que cela, mais parfois – comme ce soir – ça pouvait être pratique. « Vous croyez qu’on nous a enfermé ici ? » demandait-il en replaçant une mèche de cheveux derrière son oreille.

/ awards session

w/ @Siobhan Caldwell

Il était tard ce soir là. Trop tard. Comme à mon habitude, je suis dans cet état, entre la fatigue, l'excitation, la volonté de m'endormir pour des jours durant, où de veiller toute la nuit. De toute manière, le sommeil ne viendrait pas à moi. Maya semblait l'avoir pour deux, déjà dans les bras de Morphée, bien logée. Le loup solitaire que je suis, devait se trouver une occupation rapidement pour ne pas tourner en rond et devenir chèvre. Veste enfilée, c'est ainsi que je pars déambuler dans les rues de cette ville que j'aime autant que je déteste. Dans le centre de mon quartier, je marche en observant autour sans réellement regarder. Comme ci, ce qui passait devant mes yeux disparaissait aussitôt de ma mémoire. Jusqu'a l'entrée du cinéma. Les affiches une à une, ma main vient retirer la cigarette entièrement consumée de mes lèvres. La dernière bouffée soufflée, je viens de me décider. J'avance en direction du cendrier pour y balancer mon mégot, je pénètre dans ce lieu pas visité depuis un bail et rejoins le guichet le plus proche pour prendre un ticket. Prochaine étape, aller prendre de quoi grignoter et boire. Un mélange de bonbons et une bouteille d'eau, ça fera l'affaire ; il est temps de trouver la salle et occuper mon esprit pour les deux prochaines heures. Aucune stratégie dans le choix du siège, je vais là où se trouve la disponibilité et m'y installe, prêt.

Ne me demandez pas si ce que je viens de voir était intéressant. Tout comme le spectacle que la rue m'a offerte pour venir jusqu'ici, j'ai regardé sans attention. A tel point que le générique déroule sous mes yeux et que je ne bronche pas. Les gens bougent, tous en quête de passer la sortie et retourner à leurs vies. Je ne fuis pas la mienne, je suis juste blasé. Blasé de me rendre compte que, je ne suis toujours pas fatigué. Emoussé d'avance pour la journée de travail que je vais devoir affronter demain. L'écran noir, il est temps de se mouver. Je me redresse de mon siège pour remettre ma veste sur mon dos et ramasser ce qui m'appartient. Il y a une autre personne allant à mon allure, ce qui me fait étirer légèrement les lèvres. Première à la porte, je remarque du coin de l'oeil qu'elle en reste bloquée devant. Je viens alors la rejoindre, opérationnel pour porter mon aide. "Elles sont peut-être dures à ouvrir." Sans vouloir porter de jugement machiste. Je quitte ses yeux des miens pour placer dans une main, ma bouteille et mon paquet encore rempli à moitié. De l'autre, j'actionne la poignet et je pousse. Rien. Je tire, même résultat. Je fais la même manoeuvre sur sa voisine, et.. "Merde." Je me retourne, faisant face une nouvelle fois à cette inconnue qui devient dès à présent ma partenaire de galère "J'crois bien oui." Un rire nerveux qui s'échappe face à la situation cocasse. Mais pas dépourvu de mon esprit vif, je demande "Vous avez un téléphone sur vous?" Parce que moi, je l'ai tout bonnement laissé à mon domicile. Pas devin quant à l'issue de ma soirée improvisée. "Il faudrait tenter d'appeler l'accueil du cinéma pour prévenir que nous sommes enfermés ici." Et, je te souris, dans un calme olympien.

/ awards session

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