(kaila) the best way to behave is not to.

les quais envahis de la jeunesse désœuvrée en cette soirée où tous semblent ne rien n'avoir trouvé de mieux que de se murger, c'est la banalité des échanges qui finit par le faire s'éloigner. kai, pas bien animé par ceux auquel il ne parvient pas à se lier - l'envie peut-être qui lui manque de faire l'effort de les comprendre. alors que les yeux se font vitreux, que les langues se délient sans pour autant en devenir plus sagaces si ce n'est même moins sages. c'est pourtant un univers qu'il fait souvent sien, kai, lorsqu'il se plait à s'unir aux autres dans un esprit d'éphémérides. l'ennui suinte de ses pores alors que la fumée s'échappe de ses lippes - de son assise surélevée il toise cette image de fête dans l'espoir, peut-être, d'y trouver son compte. les prunelles blasées scrutent les corps à la recherche de la parfaite victime pour chasser son spleen - l'humeur morose faisant tâche à ses désirs d'évasion. puis le sourire malicieux, presque vicieux, tord ses traits d'une vigueur jamais totalement perdue. elle est là, camila, merveilleuse proie de ses jeux provocateurs desquels il ne se lasse pas. elle lui apparaît, comme tombée tout droit du ciel, pour relever le niveau de cette soirée et lui permettre enfin de la pimenter. choix facile lorsqu'on connait cette aisance qu'il a à titiller sa susceptibilité et alimenter sa foudre et qu'il ne compte plus le nombre de fois où elle l'a envoyé se faire foutre. un amour vache, sans doute, entre ceux qui ont eu de la peine à s'apprivoiser, à s'apprécier et qui cherchent encore, parfois, comment se supporter. c'est qu'il est pas facile à vivre, kai, tout le monde le sait lui le premier. qu'il a la fâcheuse tendance à pousser les gens à bout de nerfs par simple taquinerie sans jamais prendre conscience de quel pourraient être les limites - ou qu'il s'en contre-fiche. tout ce qui l'importe en cet instant c'est ce rictus qu'il se défie intérieurement de faire naître sur les commissures de ses lèvres, cette petite ridule qu'il veut voir creuser son front et l'attente de cette veine battante contre sa tempe. alors le corps se meut, s'extirpe de son perchoir et les pas feutrés contre l'asphalte humide le mènent jusqu'à son dos. un effet de surprise qu'il pense primordial pour mettre ses nerfs à fleur de peau. tu cherches quelqu'un ? le souffle murmure comme sorti de nul part derrière son oreille alors qu'il l'attend, kai, ce sursaut qui lui fera dire tu m'emmerdes. et si c'est pas moi, je me demande bien qui ça pourrait être. narquois est le sourire quand la provocation n'est jamais bien loin, il les connait ses réactions lorsqu'il vient s'amuser à complimenter celle qu'elle considérait être à elle, cette amie qu'on ne lui volera pas. ainoa. et si la guerre n'est plus aussi violente qu'elle a pu l'être, kai, lui, se complait dans cette dynamique qui le fait doucement sourire. t'es pas venue avec ton inséparable ? dommage elle aurait fait quelque chose de ça. ou l'art de critiquer une tenue sans avoir soit même fait le moindre effort. kai, il se moque doucement tout en ne pensant pas un instant ce qu'il sous entend. c'est l'envie de la voir sortir son plus beau majeur qui le pousse à chatouiller son irritabilité.

@camila cadbury

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Et elle dansait, Camila, sur les quais d'une ville désarticulée. Les funambules traversaient les ponts sur la pointe des pieds, les bras tendus vers l'horizon, et bercés par la mélodie qui battait leurs tympans. Son corps ondulant contre ces cent noctambules et ses satins cuivrés sous le reflet de l'astre déchu virevoltaient. L'âme enfumée, délivrée de ces maux qui la torturaient alors que sa chair exaltait, éteignant les cris d'agonie de ces actes passés. Elle se déhanchait, piégée entre mille inconnus, fermant ce regard mordoré. L'audacieuse ignorant les innombrables ténèbres qui tapissaient ce ciel étoilé, la fièvre de cette peau se frottant contre elle la réchauffait, et elle refusait d'ouvrir les yeux. La bouche sèche, l'insatiable, et ses prunelles noires, figées, dévoilèrent cet éclat pâle. Elle s'extirpa de la foule décadente en souriant parfois aux nébuleux, glissant entre les frénétiques alors qu'elle déroba un verre dans lequel elle versa l'ambroisie. Elle s'en délecta, appréciant chaque saveur qui caressait docilement sa gorge, incendiée, la lave enflammant chaque fibre de son être. Mila se perdait dans les méandres de l'ivresse, l'estomac noué par la folie de l'insouciance.

Un souffle chaud, prétentieux, étreignant sa peau de quelques frissons, et ses pupilles dilatées souffraient de cet éveil. Elle tressaillit, paumée, Mila. Elle se retourna vivement, fronçant les sourcils, alors que son palpitant cognait douloureusement cette cage dans laquelle il était enfermé. Une peur dissoute lorsqu'elle tomba face à cet ami, et un soupire qu'elle ne tenta pas de retenir passant la barrière de ses lèvres rosées. Il l'irritait déjà, de ce sourire narquois parfumant ces mots soigneusement choisis. « Ferme ta grande gueule, Kai ! » Elle le coupa aussitôt, l'empêchant de parler d'elle, de faire claquer son prénom sur sa langue. Il n'avait aucune idée du bordel qu'il provoquait en elle, la ramenant brutalement à la réalité. Elle tombait, et chaque chute devenait plus douloureuse que la précédente.
Elle leva les yeux au ciel, l'écoutant s'écorcher à parler d'elle, l'imbécile. Et le feu ardent pulsant dans ses veines, irritée par l'éphèbe qui s'amusait à la provoquer, piétinant ses faiblesses alors qu'elle sortait les griffes. Elle le poussa de sa main sur son pectoral. « T'es vraiment qu'un con... » Lui cracha-t-elle. « Tu peux pas t'arrêter de parler d'elle pendant deux minutes ? » Elle scruta son regard, malicieux, s'énervant davantage parce qu'elle savait qu'il jouait. « Ou juste t'arrêter de parler en fait ? » Elle but une nouvelle gorgée de cet nectar édulcoré, tentant de calmer cette pulsion meurtrière qui la traversait parce qu'il était insupportable. « Puis sérieusement, t'as vu comme t'es sapé ? » Et elle passa à côté de lui, le bousculant au passage pour s'avancer vers le coeur de la fête. Là où ses vêtements ne dérangeaient personne d'autre. Là où il n'y avait ni Kai ni Ainoa. Là où elle pouvait assassiner les remords qui la submergeaient et rendre muet ces sentiments diffus qu'elle portait à l'égard de la blonde. Elle avança de quelques mètres, finissant par se retourner vers lui pour lui lever son plus beau majeur. « Laissa ma meilleure amie tranquille, little Pecker. » Elle le nargua de son plus beau sourire, s'interdisant d'entrer dans cette joute verbale qu'il dominait déjà.

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