• rp d'intégration // Jessie & Neireida

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@Neireida Rodríguez

Jessie regardait la photo avec un air interrogateur, assise sur le canapé de son petit salon. Son petit chat, Paris, était monté sur la table et décida de s’allonger sur son ordinateur alors qu’il avait été mis en veille. La photo représentait la Cathédrale Saint-Louis avec son style de la renaissance et ses trois piques majestueux, faisant face à Jackson Square, le parc historique. Jessie avait passé une très belle journée, cette fois-là, quand elle y avait été avec Anya. Le moment de nostalgie avait fait remonter de nombreux souvenirs, mais plus que tout, elle avait attiré l'œil de Jessie. Une jeune femme au sourire radieux se trouvait en arrière plan.
Prise d’une énergie nouvelle, elle poussa gentiment son chat qui grogna pour attraper son ordinateur portable et commença à faire des recherches sur les réseaux sociaux.

* * *

Elle avait passé des journées entières à la recherche de cette femme, plus déterminée que jamais. C’était son sourire, son bonheur dans le regard qui lui avait donné envie de continuer de chercher. Après avoir demandé à ses amis, elle avait réussi à découvrir son identité : c’était suffisant pour pouvoir la contacter et arranger une rencontre.
Arrivée au Starbucks, Jessie tenait la jolie petite photo entre les mains après avoir pris le temps de l’imprimer comme il se doit. Elle sentait qu’elle avait les mains moites et une excitation certaine traversait ses veines. Elle ne vit personne qui ressemble à la fille de la photo dans le café, alors elle décida d’aller prendre place en commandant en thé glacé au lait pour rafraîchir son palais. Et si elle ne venait pas ? Elle préféra balayer l’idée de son esprit.  

rp d'intégration -- @Jessie Brown
Depuis qu’elle était arrivée à la Nouvelle-Orléans, elle avait l’impression que plus rien n’allait la blonde. Sa vie s’était effondrée comme un château de cartes au vent et elle n’arrivait pas à reconstruire les choses comme elle le voudrait. Elle avait dû dire adieux à sa carrière florissante, elle avait été une star en Argentine et ici elle n’était personne. Une chute à laquelle elle n’arrivait pas à se faire, Neireida. Elle cachait ses peines derrière un beau sourire, un air toujours impeccable et une assurance bien marquée. De quoi tromper n’importe qui et donner l’impression qu’elle nageait dans le bonheur. Il n’y avait bien que sa petite amie dans le fond, pour remarquer que ça n’allait pas. Évidemment, qu’elle, elle le savait que ça n’allait pas, parce qu’elles passaient leur temps à se disputer. Neireida n’avait de cesse de lui reprocher l’ensemble de ses malheurs. Ce n’était pas vraiment de sa faute pourtant, c’était plus de la faute de la société, celle de ses parents aussi, parce qu’ils étaient incapables de l’accepter comme elle était. Elle en souffrait Neireida, même si en principe, elle prétendait que tout allait bien dans le meilleur des mondes. Sauver les apparences, après tout, c’était un don chez elle, c’était ce qu’elle avait fait toute sa vie.

Un peu plus tôt, elle avait reçu le message d’une femme qui cherchait à la rencontrer, ce qu’elle avait accepté, après tout, ça lui donnait l’impression d’être encore un peu célèbre, même si dans le fond, cette fille ne devait probablement même pas savoir qui elle était. C’était difficile de trouver dans le coin des personnes qui s’y connaissaient assez en pop argentine pour savoir qui elle était. Peut-être que si elle avait été dans une autre ville, plus marquée par la culture hispanique, elle aurait eu ses chances, mais ce n’était pas vraiment le cas à la Nouvelle-Orléans. Quoi qu’il en soit, elle avait décidé de se rendre au rendez-vous Neireida, elle n’avait rien à perdre. Elle avait regardé un peu les photos de la fille qui lui avait envoyé le message, assez pour la reconnaître en arrivant au starbucks. Elle commanda une boisson, avant de la rejoindre à sa table. « Hey. » Elle s’installa en face d’elle, le sourire aux lèvres. « Neireida. » Elle se présenta, même si le fille en face d’elle devait probablement déjà avoir retenu son prénom. C’était quand même la moindre des choses de se présenter et c’était d’après elle, un bon moyen de briser la glace en entamant la conversation, il fallait bien commencer quelque part, après tout.

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@Neireida Rodríguez

Jessie était à la fois excitée et nerveuse à l’idée de rencontrer cette fameuse femme. Son regard, son sourire, tout l’inspirait. Elle avait passé un bon moment à scruter la photo qu’elle avait sous les yeux, incapable de faire autre chose que de la détailler - ce qui pouvait paraître assez bizarre à première vue, mais en vérité, elle ne pouvait juste pas détacher ses yeux de cette magnifique femme. Elle trépignait d’impatience, désormais. On pouvait le comprendre à sa jambe sauteuse ou à ses petits ongles qui frappaient à un rythme mélodieux et systémique contre la table qu’elle avait prise. Elle regarda un peu partout, observant l’endroit pour s’occuper, accrochant son regard à la pendule, à un tableau qu’elle ne trouvait pas particulièrement beau, puis au serveur qui venait d’amener ce qu’elle avait commandé.

Finalement, contre toute attente, elle entendit une voix derrière elle et elle se retourna vivement. La jeune femme se présenta une nouvelle fois et Jessie décida de faire de même.
— Hey. Jessie.
Elle avait un grand sourire en la regardant s’installer. Jessie eût l’impression que la blonde de la photo lui paraissait plus joyeuse, plus épanouie. Néanmoins, cela n’enlevait rien à sa beauté, ce qui laissa la jeune femme bouche bée pendant quelques instants avant de se reprendre, lui montrant la photo qu’elle avait retrouvé.
— C’était ... hum … c’était bien toi ce jour-là ?
C’était indéniable, mais elle avait besoin de l’entendre de sa bouche.

rp d'intégration -- @Jessie Brown
Neireida, elle faisait partie de ces filles qui aimait qu’on les regarde. Elle avait été célèbre dans son pays et elle avait toujours adoré l’idée qu’il y ait des gens, ici et là, à travers l’Argentine qui l’admirait. La célébrité, le succès, ça pouvait facilement monter à la tête et c’était évident que c’était ce qui lui était arrivé à elle. A tel point qu’elle avait toujours tout fait pour être à l’image de ce que les gens attendait d’elle. Si bien qu’au fond, ce n’était pas pour ce qu’elle était qu’on l’admirait, mais pour l’image qu’elle renvoyait. Elle se plaisait à croire que cette personne n’était pas bien différente de celle qu’elle était au plus profond d’elle-même, mais ce n’était pas le cas. Il suffisait de voir à quel point on lui avait tourné le dos quand la vérité sur ses relations amoureuses avait éclaté au grand jour. Le fait qu’elle aime les femmes, ça ne correspondait pas à l’image qu’on se faisait d’elle. On l’avait rejetée pour ça, elle était devenue la cible favorite des tabloïds argentins et c’était sans parlé de ses parents qui l’avaient simplement reniée parce qu’elle apportait la honte et le déshonneur dans la famille. Maintenant qu’elle était aux États-Unis, la gloire elle était derrière elle. Loin, derrière elle. Personne ne la connaissait ici et elle détestait ça la blonde. Elle était tombée de son piédestal et la chute elle était longue et douloureuse, si bien que Neiri, elle avait tendance à croire qu’elle ne s’en remettrait jamais.

Forcément alors, quand on l’avait contactée pour une histoire de photo, elle n’avait pas hésité la blonde. C’était probablement juste un hasard qu’elle se retrouve sur une photo prise par une inconnue, mais ça lui donnait l’impression que quelqu’un dans cette ville s’intéressait à elle et il ne lui en fallait pas plus à Neireida. Égocentrique comme elle était, c’était le genre de truc qui lui faisait beaucoup de bien. « Ravie de te rencontrer, Jessie. » Elle répondit, le sourire aux lèvres. Avant d’avaler une gorgée de la boisson qu’elle avait en face d’elle. Elle attrapa la photo pour la regarder et oui, aucun doute, c’était bien elle sur la photo. Des argentines blondes platine, ça ne courrait pas les rues à la Nouvelle-Orléans et il allait de soit qu’elle, elle était assez unique pour qu’on la reconnaisse. « Oui, c’est moi. » Elle haussa les épaules. Plutôt pas mal d’ailleurs la photo, prise pile au bon moment, comme quoi le naturel pouvait avoir du bon parfois. Sa vie à elle, elle était habituellement toujours mise en scène, mais pas cette fois. Elle semblait naturelle, peut-être un rare instant de bonheur photographié. « C’est une jolie photo, mais je suppose que c’était pas moi qui était visée par ton objectif. » Elle avait eu l’habitude des paparazzis et des fan pas forcément discrets Neireida, quand elle avait été chez elle en Argentine et elle doutait que Jessie en fasse partie. « Pourquoi tu tenais à me rencontrer ? » Elle demanda, Neireida, curieuse quand même face à toute cette histoire. « T’as pas l’air d’une stalkeuse. » Elle lâcha sur un léger rire, de quoi apaiser un peu l’atmosphère. Elle ne pensait pas que Jessie faisait partie de ce genre de personnes, mais bon, fallait pas juger un livre sur sa couverture.

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@Neireida Rodríguez

tw : deuil.
En ce moment, Jessie nageait dans un bonheur nouveau : elle commençait à accepter le deuil de sa mère. Chaque fois qu’elle passait un peu plus de temps avec Wilma, elle se sentait mieux. Bien sûr, elle n’avait pas encore arrangé les choses avec son frère, encore moins avec le reste de sa famille mais elle espérait que les choses allaient changer. Au lieu de se préoccuper de tout cela, Jessie avait tendance à se concentrer davantage sur sa guitare et son carnet de notes. Elle prenait le temps d’apprendre de nouveaux morceaux et de se perfectionner, les doigts sur les cordes. Elle savait qu’elle avait un potentiel depuis qu’elle avait chanté avec Ekko et qu’elle avait rencontré Carmen. Tout avançait assez vite. Elle avait presque l’impression d’être projetée sur scène un peu contre son gré et toute cette agitation commençait à lui faire peur. Les gens s’intéressaient à elle, à sa chanson, à sa voix. Évidemment, elle n’allait pas se plaindre de cette notoriété nouvelle mais Jessie avait toujours vécu comme une personne lambda. Elle se voyait mal comme une personne connue soudainement.

Ce qu’elle ne savait pas, c’était qu’elle était en présence d’une personne qui connaissait la célébrité. Elle semblait pourtant être une personne comme les autres et ça la mettait un peu mal à l’aise quand elle se rendait compte de ce qu’elle avait fait. Elle avait quand même essayé de retrouver une femme qui n’avait peut-être pas envie d’être retrouvée. Elle ne le montrait pas en tout cas, elle paraissait suffisamment heureuse d’être ici pour que Jessie ne fasse pas demi-tour. « Ravie de te rencontrer aussi, Neireida. » Elle le répéta, histoire d’être sûre de le retenir. Elle n’avait encore jamais entendu ce prénom. De quel origine était-il ? « Non, en effet. » lâcha Jessie en rigolant nerveusement. Elle n’était pas visée, mais cela était une évidence. Pourquoi est-ce qu’elle aurait pris un selfi d’une personne qu’elle ne connaissait pas ? Pendant un instant, Jessie regarda un nouveau la photo avant de lever son regard vers Neireida. « Tu paraissais terriblement heureuse sur cette photo. Fallait que je te rencontre … Mais j’avoue que je ne sais pas quoi faire maintenant que je t’ai sous les yeux. » À part te dévorer du regard. Parce qu’elle était sublime, Neireida. Il ne fallait pas se le cacher. « Ça fait longtemps que tu vis ici ? » demanda-t-elle un peu au hasard.

rp d'intégration -- @Jessie Brown
Elle avait du mal à s’adapter à sa nouvelle vie Nereida. Elle avait l’impression que tout était plus compliqué ici. Elle avait le mal du pays la blonde. Elle avait envie de rentrer chez elle, de retrouver la grande maison qu’elle avait eue là-bas. Elle voulait retrouver ses amis, au moins ceux qui le lui avait pas tourné le dos et avec lesquels elle continuait de parler encore aujourd’hui. Elle voulait revoir ses parents, mais avec eux, c’était perdu d’avance. Ils la voyait comme une honte. Ils avaient l’impression qu’elle les avait trahis, simplement parce qu’elle aimait les femmes et pas les hommes. La réaction de ses parents face à cette nouvelle, c’était probablement le pire à ses yeux. Elle était passée de fille à papa à paria de la famille et ça lui faisait un mal de chien. Il y avait les autres aussi, ceux qui l’avaient laissée tomber comme si elle souffrait d’une maladie contagieuse faisant qu’on ne pouvait plus s’approcher d’elle. Elle avait fini par abandonner sa carrière et son pays pour échapper à tout ça la blonde, mais elle avait beaucoup de mal à aller de l’avant. Elle rêvait de rentrer chez elle et de retrouver la vie qu’elle avait pu avoir là-bas, mais il semblait bien que ce n’était qu’un rêve et qu’elle ne le réaliserait jamais. Elle était condamnée à rester dans ce pays à essayer de se construire une nouvelle vie.

Cette Jessie en face d’elle, elle lui donnait l’impression d’être encore quelqu’un, d’avoir encore un peu d’importance, là où elle avait perdu toute sa célébrité, tout son succès d’avant. Ça lui faisait du bien à Neireida. Assez pour qu’elle accepte de la rencontrer dans ce café, sans vraiment savoir ce qu’elle lui voulait. Il fallait bien prendre les brides de succès là où elle pouvait les trouver. Ce n’était pas grand-chose, mais c’était toujours mieux que rien. Elle lui avait montré cette photo d’elle qu’elle avait prise et qui lui avait donné envie de la rencontrer. Jolie photo. Ça n’avait pas dû être facile de retrouver quelqu’un juste avec une photo, à moins que les logiciels permettent de faire ça. Elle n’en savait rien la blonde. Elle avait quand même un compte instagram certifié, alors ça aidait peut-être. Au moins, ce n’était pas une stalkeuse, d’après ses dires. Quoi qu’un stalkeur ne dirait pas en être un. Elle n’avait quand même pas envie de se méfier Neiri. A sa remarque, la blonde laissa échapper un léger soupire en regardant la photo. « C’est vrai. Le truc avec les photos, c’est qu’elles montrent bien ce qu’on veut. » Professionnelle d’instagram et des photos qui montraient le bonheur quand en vérité ce n’était pas le sentiment le plus présent dans une vie. « Désolée si tu cherchais la recette du bonheur du coup, faut pas compter sur moi. » Elle lâcha un rire la blonde. Non, clairement, elle n’était pas particulièrement heureuse, alors elle n’avait aucun conseil à donner de ce côté-là. Par contre, elle était très douée pour faire semblant de l’être. « Non, je suis arrivée il y a un an. Je suis de Buenos Aires, en Argentine. » Ça devait s’entendre dans son accent, l’anglais n’était pas sa langue maternelle, elle l’avait apprise tardivement. « Et toi ? » Elle demanda à son tour, peut-être que ça pouvait être une bonne chose pour elle, de rencontrer quelqu’un qui connaissait mieux la ville, l’occasion peut-être d’en découvrir un peu plus et de se sentir un peu mieux ici.

Spoiler:

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@Neireida Rodríguez

tw : deuil.
L’affaire n’avait pas été très simple : partir d’un rien, d’une image, d’un visage, d’un sourire. Le monde était si grand, si vaste. 7 milliards de personnes sur Terre, des milliers à rencontrer dans une seule ville et Jessie, elle en cherchait une seule en particulier. C’était comme de chercher une aiguille dans une botte de foin. On la trouve seulement quand elle nous pique le doigt après avoir épluché chaque brin d’herbe séché. Neireida n’avait pas vraiment eu cet effet-là, au contraire. Lorsque Jessie s’était mise en quête de la retrouver par le biais d’Internet, elle n’avait pas mis trop de temps pour y parvenir. En réalité, elle avait même été plus rapide qu’elle ne le pensait. Avec les réseaux qu’elle possédait, le monde virtuel n’avait pas mis longtemps à mettre la main sur cette jolie jeune femme blonde aux traits doux. On avait peut-être fait le travail à sa place, mais qui n’a pas le droit de demander de l’aide pour ce genre de choses ? Pourquoi se débrouiller complètement seul et mettre une éternité quand on peut prendre la voie de la facilité, demander un petit coup de main et obtenir l’aide nécessaire pour retrouver une personne en à peine quelques jours ? Jessie était même tombée par la suite sur le compte instagram certifié de la jeune femme, mais elle n’avait pas cherché à savoir pourquoi elle était connue.

Elle leva les yeux vers Neireida, un sourire naïf accroché aux lèvres. « Sauf quand elles sont prises en flagrant délit. » Jessie voyait mal comment la blonde avait pu décider de prendre la pose dans l'arrière-plan pour faire croire que sa vie était belle, joyeuse et incroyable. « Je pense que ce jour-là, tu l’étais … Je sais pas, c’est mon intuition qui me le dit. » lâcha-t-elle en souriant davantage. Elle but une gorgée du chocolat chaud qu’elle avait commandé. « J’ai toujours vécu ici pour ma part … » Elle songea une nouvelle fois au compte instagram que possédait Neireida et ne put s’empêcher de lui demander quelque chose à ce sujet. « Quand je te cherchais, je suis tombée sur un compte insta certifié. Tu es juste une influenceuse ou tu fais autre chose ? » Juste une influenceuse, comme si ça ne voulait rien dire. Au fond, Jessie était surtout curieuse de savoir si elle avait des talents en chant ou en danse, si elles avaient des points en commun ou si elles vivaient clairement dans deux mondes différents avec un fossé immense qui avait simplement été effacé le temps d’une journée, le temps d’une photo.

rp d'intégration -- @Jessie Brown
Elle n’avait pas l’impression de nager dans le bonheur Neireida. Est-ce qu’elle avait déjà été vraiment heureuse de toute façon ? Elle avait tendance à penser que oui, parce qu’elle avait eu une belle carrière et qu’elle avait apprécié cette gloire dans laquelle elle avait baigné pendant de nombreuses années. Maintenant qu’elle n’avait plus ça alors, qu’est-ce qu’il lui restait ? Une relation amoureuse qu’elle s’acharnait à détruire petit à petit. Une famille qui la détestait, l’impression d’être rejetée par tous ceux qui l’avaient soutenue à une époque. Elle n’avait plus rien la blonde et c’était difficile à vivre. Alors oui, peut-être qu’elle avait été heureuse à une époque, mais ce n’était clairement plus le cas aujourd’hui. Elle était tombée de son piédestal Neireida et la chute faisait bien plus mal qu’elle n’aurait pu le croire. Elle était tombée si bas à présent, qu’elle ne savait même pas comment faire pour se relever. Elle n’essayait même pas dans le fond. Elle ne savait plus vraiment pour quelle raison est-ce qu’elle devrait se battre Neireida, elle n’avait pas l’impression que grand-chose en valait la peine. Mais elle était la reine de l’illusion et ses maux, elle ne les laissait pas paraître.  C’était peut-être Hollywood qu’elle devrait viser la blonde, parce que de toute évidence, elle était une très bonne comédienne. La nouvelle orléans, c’était probablement pas le bon choix, dans le fond, elle aurait vraiment mieux fait de viser Los Angeles, quand elle avait quitté son pays natal pour les états-unis.

Maintenant, elle était là, elle avait commencé à reconstruire un petit bout de vie et elle ne pouvait pas tout plaquer la blonde. Alors il fallait bien qu’elle s’adapte et c’était ce qu’elle essayait de faire. Il fallait croire qu’elle réussissait même à rencontrer du monde et ce, même si c’était le hasard qui l’avait mise en face de Jessie. Le hasard, ou une photo qu’elle avait prise d’elle sans le vouloir. En tout cas y avait quelque chose d’agréable, dans le fait d’avoir été retrouvée grâce à une photo. « Peut-être. » Elle haussa les épaules. Tentée d’ajouter que de toute façon, elle était photogénique, comme s’il ne pouvait pas exister une seule photo d’elle où elle n’était pas à son avantage. Elle préférait ne pas les voir, ces photos là. A part si on lui laissait le droit de pouvoir les effacer juste après. « J’en sais rien, je me souviens plus trop de quand c’était. » Et de ce qui avait pu la rendre heureuse. Peut-être que c’était au début, quand elle venait d’arriver et qu’elle découvrait le coin. Y avait eu une impression de liberté, une certaine excitation et ça lui avait fait du bien, ça l’avait peut-être rendue heureuse, avant la rechute. « T’as jamais eu envie d’aller ailleurs? » Elle demanda, avec la volonté de comprendre ce qui pouvait bien la retenir ici. L’habitude, ou bien un truc vraiment cool qu’il y avait dans le coin et qu’elle n’avait pas encore réussi à cerner la blonde. Un sourire se dessina sur ses lèvres alors que Jessie parlait de son compte instagram. La pastille certifié, sa petite fierté, preuve qu’elle était connue, au moins quelque part. « Je suis chanteuse. J’étais plutôt connue en Argentine. Ça a du mal à décoller ici. » Elle laissa échapper un léger soupire. Ici, ça ne fonctionnait pas du tout même. Mais elle ne désespérait pas complètement la blonde, peut-être qu’un jour on finira par la remarquer.

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@Neireida Rodríguez

tw : deuil.
Des rencontres comme ça, Jessie savait qu’elle en ferait pas tous les jours. Quelque chose lui disait même que c’était une opportunité en or qu’elle venait d’avoir et qu’il ne fallait pas qu’elle abandonne de si tôt. Elle l’avait même su depuis qu’elle avait vu la photo au fond : plus que de la curiosité, Jessie avait eu le temps de se faire une idée de la personne lorsqu’elle avait regardé la photo. Une femme pleine de vitalité, heureuse, sublime, quelqu’un qui se ne prend pas la tête, qui croque la vie à pleines dents sans trop se soucier des conséquences de la vie. Peut-être quelqu’un qui l’inspire, un peu moins coincé qu’elle. Puis quand elle avait vu qu’il s’agissait d’une influenceuse avec un compte certifié sur Instagram, elle avait été encore plus persuadée de ce qu’elle avançait, comme si c’était une évidence. Comme si Neireida n’avait pas le droit d’être malheureuse, qu’elle ne pouvait pas être autrement que comment elle l’avait imaginé. Parce que Jessie s’était accrochée à une image fictive sans en connaître la réalité. Elle savait qu’elle pourrait tomber de haut, la brune. Mais au fond, elle saurait aussi retomber sur ses pattes.

Seulement, à force de parler avec elle, Jessie se rendait compte que la femme heureuse de la photo n’était pas la même qu’actuellement ; peut-être qu’en ce moment, tout allait mal. Peut-être que le destin avait fait en sorte qu’elles se rencontrent pour offrir un soutien à Neireida, tout comme à Jessie. Il fait souvent si bien les choses, la brune ne voyait pas comment douter de cette rencontre. Si elle a été mise sur son chemin, si elle était à l’arrière de cette photo, c’était pour une bonne raison, elle en était absolument certaine. Malgré tout, Jessie préféra ne pas insister. Si elle ne savait plus quand est-ce que c’était, elle préférait ne pas pousser. Elle n’aurait pas aimé qu’on la pousse autant si elle n’avait pas envie de parler d’une période de sa vie. Elle savait ce que ça faisait. « Si. J’ai toujours voulu voyager mais en termes de moyens, c’est compliqué. Pendant trois ans, j’étais avec ma tante et j’ai parcouru les États-Unis quand même. Mais je n’ai jamais quitté le pays. Le monde est beau, mais je crois qu’on finit toujours par revenir d’où l’on vient quand on s’y plaît. » Jessie avait toujours voulu s’enfuir de NOLA. Puis quand elle y était parvenue, elle avait fini par revenir. Parce que finalement, c’était ici qu’elle avait sa famille, ses amis, ses souvenirs et toute une vie merveilleuse qu’elle était incapable de mettre complètement derrière elle. « Chanteuse ? » Les yeux de Jessie s’écarquillèrent et l’admiration pour cette femme s’accentua. Elle qui avait toujours rêvé de réussir à faire quelque chose dans ce domaine, elle découvrait une femme qui avait réussi à percer dans son pays natal. « Je suis sûre que ça viendra ici. Il faut juste que les gens te voient. Comment est-ce que tu as réussi à percer, chez toi ? » La curiosité avait tant fait son effet que Jessie était presque pendue aux lèvres de Neireida désormais. Se rendant compte de cela, elle se redressa, un peu mal à l’aise. « Désolé, c’est juste que … parfois j’aime bien chanter et on m’a dit qu’il ne manquait pas grand chose avant que j’y arrive mais … je sais pas comment faire, comment m’y prendre. Je suis un peu perdue dans ce domaine. »

rp d'intégration -- @Jessie Brown
Elle était une bonne comédienne dans le fond Neireida. Ou au moins, le genre de fille qui savait prétendre que tout allait bien dans le meilleur des mondes, même quand ce n’était pas le cas. En principe, elle était souriante et faisait preuve de beaucoup d'enthousiasme. De quoi tromper n’importe qui, surtout quelqu’un qui ne saurait pas grand-chose d’elle. C’était probablement le cas de Jessie. Elle n’avait eu qu’une photo d’elle et ça l’avait poussée à se faire une opinion sur elle. Une idée qui d’après Neiri était erronée. Elle n’était pas au mieux en ce moment, la blonde. Carrière brisée et rêves envolés, tout ça parce qu’on avait commencé à la juger sur sa relation amoureuse. Elle le vivait mal, Neireida, cette impression que tout le monde lui tournait le dos parce qu’elle aimait les femmes et non les hommes, comme si cet aspect de sa vie était bien plus important que sa musique et tout ce qui avait pu la propulser sur le devant de la scène. Ses parents l’avaient complètement rayée de leur vie quand ils avaient appris la nouvelle. C’était comme si elle avait fait une chose horrible et qu’ils se sentaient trahis. Elle n’avait pourtant rien fait de mal. Tomber amoureuse, ce n’était pas une mauvaise chose après tout, pourtant, on essayait de lui faire comprendre que c’était le cas. Quitter le pays avait peut-être été une bonne chose alors. Mais ça n'apaisait pas toutes les peines qu’elle pouvait ressentir la blonde. C’était peut-être même pire.

Au moins, au milieu de tout ça, il y avait des rencontres qui faisaient du bien. Jessie en faisait partie. Grâce à elle, elle avait l’impression d’être encore un peu, celle qu’elle avait été avant de devoir quitter l’Argentine et ça lui faisait du bien à Neireida. Ce n’était pas grand-chose, mais au point où elle en était, il fallait bien qu’elle prenne le positif partout où elle le pouvait. C’était agréable de parler avec cette femme. « Je suppose qu’il y a déjà beaucoup de choses à voir aux Etats-Unis. » C’était un grand pays après tout,
alors il devait y avoir bien des choses à voir, peut-être qu’elle devrait essayer de s’y aventurer un peu plus la blonde, histoire de découvrir le pays. « On revient toujours à la maison. » Elle commenta quant à la fin des propos de la brune. La maison, ouais. Le problème, c’était qu’elle ne savait plus où était la sienne, de maison, Neireida. Elle essayait de la construire ici, mais c’était plus compliqué que ça en avait l’air. « C’est plus compliqué ici, les gens sont probablement moins réceptifs à l’ambiance latina.» Et c’était ce qu’elle avait fait en Argentine.C’était son style à elle, pas certaine d’être capable de le changer pour l’adapter à ce pays. « J’ai eu beaucoup de piston en Argentine. Ma mère a été miss Argentine dans sa jeunesse et dès mon plus jeune âge, elle m’a fait participer à des concours de beauté, de chant, des publicités. » Elle haussa les épaules, elle aurait aimé pouvoir dire qu’elle s’était construite elle-même, mais non, elle avait eu du succès dans ce genre de concours quand elle avait été gamine et ça l’avait aidée à construire sa carrière. Une mère déjà connue dans le domaine, un père politicien, elle avait eu pas mal de piston. Elle sourit à la réplique de la brune. « Je crois qu’il faut surtout se lancer. Je chante dans des bars à l’occasion. Tu devrais essayer. » Si elle avait du talent, mieux valait ne pas le gâcher. Chanter dans les bars, ce n’était pas la clé du succès, mais ça permettait de vivre un peu ses rêves, c’était déjà pas mal. Elle tourna la tête vers l’homme qui s’adressait à elles, leur proposant d’aller jouer du piano. « C’est gentil, je ne sais pas pour toi Jessie, mais perso, le piano, je ne maîtrise pas. » Avec une guitare, elle aurait pu gérer. Mais au piano, elle connaissait quelques accords, mais rien d’extraordinaire. Mais peut-être que Jessie, elle, elle savait en jouer.