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| HARLOW GOLD
(one) il avait deux ans et demi, pas qu'il s'en souvienne le moins du monde, quand il a été diagnostiqué. c'est un rhume persistant, expliqué par un père qui n'avait jamais le temps, alors que le docteur dodelinait de la tête, faisait la moue en le regardant. ce n'était pas qu'un rhume, finalement. harlow l'a toujours connu, ça n'a jamais été nouveau, ça a été dérangeant, mais pas une calamité. on s'y fait, ses frères et sœur aussi, tous ses aînés, on prévoit les choses en avance, on roule des yeux quand harlow demande une pause, puis on le défend quand à l'école il se fait embêter. c'est l'ombre derrière lui, c'est sa compagnie, c'est un bout de lui. son faible poids et sa respiration difficile, ses rires qui se transforment en quinte de toux puis en petits sourires, et il ne l'a jamais si longtemps regretté. (two) maman est très proche de lui, fait des marches, imprime des t-shirts, ne perd pas une seconde, pour le débarrasser de la maladie. alors que ça a engouffré tout ce qu'elle était, qu'on n'entendait parler que que de ça dans tout le quartier. harlow souffle sa sixième bougie, peut-être la dernière, oh la la si vous saviez. clayton passait son temps à s'opposer à toute la terre, mais trouvait ses grâces auprès du petit dernier, quelques rares fois que harlow chérissait. clayton n'a jamais apprécié personne, et harlow jamais assez détesté. papa, il ne faut pas en parler. c'est un non-dit qu'il n'a jamais compris, mais on lui a quasiment interdit. il y a des choses qu'il ne faut pas apprendre, alors il a laissé couler. (three) il a toujours eu un intérêt pour les animaux. maman les a interdit, a crié qu'il tomberait malade, alors qu'en son absence il arrivait toujours à les caresser. le chat tricolore du voisin, qu'il a aimé pendant des années, à qui il a ramené des restes de pots de yaourt dès qu'il les avait enfin terminé, qui était pourtant suffisamment bien portant comme ça, mais ce n'était pas bien important. les voisins n'ont jamais parlé à ses parents. pas même à lui, en vérité, mais ça ne changeait pas grand chose. ce n'était pas un enfant qui parlait beaucoup, de toute façon. il a voulu un husky, pendant longtemps. le souhaite toujours, quelque part. et si les traitements avant ne le permettaient pas, maintenant c'est un peu plus le cas, s'il tenait suffisamment longtemps. (four) walter n'a même pas atteint l'âge de le voir diplômé du secondaire, alors qu'il aurait été tellement fier. beaucoup plus tempéré que ses autres aînés, jamais il n'avait prévu qu'ils puissent les quitter avant. c'est le problème d'être malade, c'est qu'on pense être le premier à partir, qu'on s'accroche, et que finalement les autres se bousculent à la porte du cimetière qu'il fréquente bien plus souvent pour tenter de les retrouver. walter lui manque, laisse un vide béant, parent qu'il avait été pour lui là où son père l'avait toujours négligé, walter qui lui disait de faire ses devoirs, de se brosser les dents, de tenir bon, qui lui avait présenté son propre enfant, pas beaucoup plus jeune, mais quand même assez pour qu'il se sente fier d'être oncle, définitivement. un enterrement où tout le monde parle sans rien dire d'intelligent, alors harlow attend plus longtemps, quelques heures. t'en fais pas, walter, je vais tout bien faire, et je vais rester bien entouré, et je vais réussir, et tu seras tellement fier. (five) ses études n'ont pas été brillantes, ce n'a jamais été son propre, plus celui de ses aînés, lui rêvait les rares fois où il était là. il a eu ses examen de fin de lycée, en tous cas, des sat suffisants pour aller à l'université, se mettre en finance pour faire plaisir à papa et maman, des gens importants qui savaient toujours ce qu'ils faisaient. pas columbia, malgré l'argent, pas de suffisamment bons résultats, mais toujours quelque chose, et tout était toujours suffisant, créature contemplative et simplement contente d'être là. (six) après deux ans, sa santé l'a fort rattrapé, et rater un semestre d'autant de points l'a sérieusement mis sur le côté de la part des professeurs, et la magie s'en est allée. des obligations bien différentes, la peur, les difficultés, du temps qu'il veut passer avec ses proches à la place, alors que tout devient trop difficile, qu'ils sont en train de rater du temps avec lui, qu'ils pourraient prendre une minute, mais que le succès ne s'arrête pas. puis les drames, après. (seven) papa est décédé, son foie qui était trop touché, et maman n'a eu d'yeux que pour l'autre et sa difficile santé, après. triste et en colère, à tout le temps le presser, et avec la lubie de le soigner autrement, et de ne plus accepter certains traitements. harlow qui était rentré à la maison déjà abattu de ne pas avoir réussi à continuer, à terminer. deuxième année atteinte, mais la faculté ne célèbre pas les moitiés d'accomplissements, même s'il s'est démené pendant une année. tout s'est empiré un moment. maman qui remplace les traitements par les prières, et qui le presse à en faire plus, à manger différemment, à jeûner s'il le faut, parce que l'industrie pharmaceutique n'a pas sauvé son père, alors ça ne le sauvera pas, et il y croit. et il tombe malade, le mois d'après, alors maman tente encore plus de choses, et harlow s'accroche, parce qu'elle a toujours eu raison en soi, qu'il ne vaut mieux jamais les contrarier. frère tempête qui crie et insulte toute la soirée où harlow ferme les yeux dans une salle trop blanche un masque sur le nez, derniers souvenirs, avant une semaine après. il est revenu, sur le moment, pour ça les prières ont marché. il est sauvé. (eight) clayton a parlé de partir, peu longtemps après. dégager, foutre le camp, s'arracher, facilement en colère, plus personne pour le retenir, maintenant. et harlow a tenté, de l'apaiser, de le contraindre même, n'a jamais trouvé les mots qu'il fallait. et il aurait bien aimé qu'il attende enfin que le dernier s'en aille lui-même, mais tout s'est précipité, et il a eu une offre d'emploi, et il l'a appris, qu'on ne luttait pas contre ça. alors au dernier moment, il est parti avec. trikafta a été mise sur le marché, et il y a eu accès. changement radical dans sa vie, inespéré. rayon de soleil les trois premières semaines, j'ai pris quatre kilos annoncé à clayton, sourire anxieux, jamais arrivé aussi rapidement. il a énormément toussé, pendant quelques jours, puis beaucoup plus rarement. ça pourrait marcher longtemps. des années, les gens supputent sur les réseaux sociaux, c'est formidable, et ça va tout changer. (nine) il a plus d'énergie. il y a de quoi se battre maintenant, plus sommeil à seulement quatorze heures, plus rarement besoin d'oxygène à la maison, il a même déjà oublié certains médicaments, pour voir, et ça a tenu plus ou moins une journée. plus d'intérêt dans tout, à poser des questions sur le travail de son frère, à s'intéresser aux études de sa nièce, à avoir des apports bien plus que satisfaisants. il a un regard nouveau sur les choses, souvent des prismes qu'on n'aborde pas, une expérience de vie bien à lui qu'on ne saurait imiter. et ça leur convient, et ça convient à l'employeur de clayton, aussi, au bout d'un moment. quelques heures par semaine, et pas aussi régulièrement que d'autres, mais une paye, quand même, première fois en louisiane au delà de la garde d'enfants. les polémiques ne l'ont jamais intéressés, disputes écrites qu'il ne supporte déjà pas oralisées. les investigations, le recoupage de données, les prises de points de vue, les deep-dive dans des opinions contraires dans les tréfonds d'internet, elles sont bien plus intéressantes en soi, et les rapporter comme des potins fonctionne bien. clayton est finalement intéressé, passe du temps avec lui, pose des questions, et terminer un article laisse un goût amer, que la paye de la pige ne sait enlever. il ne sait pas quand clayton va le réembaucher, après. aller au bureau, aussi, à des horaires aussi longs, est nouveau. pas assez courant, mais définitivement quelque chose à expérimenter. les machines à café, les gens que son frère déclare n'avoir jamais su supporté, et harlow qui prend de leurs nouvelles, sur leurs vacances, sur la bar-mitsvah du petit dernier, pour compenser. pour rappeler les anniversaires et les obligations, quand c'est nécessaire, même s'il a toujours mieux à faire. (ten) un an s'est passé sans le moindre souci majeur, et ça pourrait durer longtemps, apparemment. il y a la possibilité de reprendre les cours, de façon pas aussi couteuse qu'à l'université, vu les problèmes d'argent qui s'accumulent, les nombreux procès du plus grand, leur train de vie bien trop riche pour une famille qui ne s'en sort plus tellement, mais les sorties sont devenues plus nombreuses, en attendant. quelques associations dans la ville, un comité de quartier, juste se sentir utile, rendre à la communauté. s'ouvrir l'esprit, là où son frère ne fait que le fermer. et puis marius. marius et ses yeux difficiles, intelligents, calculateurs mais pas méfiant. marius qui lui apprend des choses, qui lui indique qu'il est instituteur, qui sait tout sur tout, sur chaque chose, apparemment. marius qui a un enfant, et ça devient la chose la plus importante, de voir ce petit bout de lui, puis plus simplement marius tout entier. harlow qui lui a donné sa moitié d'âme, et contre toute attente marius qui ne l'a pas chassé. - 27 ANS
- NEW YORK
- AMERICAINE
- EN COUPLE AVEC @MARIUS CONNOR
- GAY
- INACTIF, MALADE CHRONIQUE
- À NOLA DEPUIS UN AN
- empathique
- vulnérable
- passionné
- désespéré
- généreux
- rapidement triste
- calme
- trop simple
recherches de liens (♂ou♀/type de lien) écrire ici. (♂ou♀/type de lien) écrire ici. en cours de création je termine demain!! / awards session | (#) harlow › i'll go anywhere you want me Dim 25 Juil - 0:44 |
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