trigger warning : warning : Mamie est curieuse, un peu trop parfois. trigger : Mamie n'a peur de rien.
âge : cinquante-deux ans.
statut civil : grand-mère célibataire.
occupation : propriétaire d'une pâtisserie sur Decatur Street et blogueuse sur l'internet.
[ Loterie des rps ]
@Ekko Morillot et @Laurie Bogart Le soleil dormant sur la ville, une journée de boulot éreintante. Pourtant, il faut se nourrir, ce besoin vital de manger pour ne pas rester sur sa faim une fois au lit. Vous arrêtez donc votre choix sur Tableau, ce restaurant créole qui a la cote. Peut-être un peu trop ce soir, puisque la salle à manger est bondée. Rester ou partir, c’est ce que se pose Ekko avant que le placier lui fasse signe de le suivre disant qu’il a trouvé. Mais il y a erreur, Ekko ne devait rejoindre personne et le jeunot – sans doute nouveau – discute avec un homme, large sourire aux lèvres en tirant la chaise pour inviter l’enseignant à y prendre place. Dubitatif, Laurie n’a pas le temps de protester que le garçon est déjà parti en posant le menu à la place libre en face du politicien. Mais qu’est-ce que c’est que cet endroit ? Accepteront-ils de partager cette table ? Crieront-ils au scandale simplement parce que l’endroit ne compte pas assez de table pour la clientèle ? Mais peut-être que contre toute attente, ce repas pourrait amener du bon dans leur vie ?
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(#)• loterie rp // ekko & laurie Lun 18 Jan - 22:39
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@Ekko Morillot Cette fois encore, Laurie est le dernier à éteindre la lumière de son bureau, tous les autres sont déjà partis. Il sent la fatigue tomber sur ses épaules, la lassitude d’une journée bien remplie qui s’achève enfin. S’il avait la force de continuer pourtant, il le ferait sans doute, restant là toute la nuit pour compléter des dossiers, avancer dans les nouvelles stratégies. L’expérience lui a appris que c’était inutile, qu’il valait mieux savoir s’arrêter, pour mieux reprendre ensuite. L’air frais du soir le fait frissonner lorsqu’il met le pied dehors, et pourtant il doit admettre qu’il est bon de sentir le vent sur son visage. Il passe trop de temps entre quatre murs le politicien, lui-même s’en rend compte. Mais il ne va pas changer son train de vie maintenant, trop impliqué et passionné qu’il est. Laurie fait quelques pas dans la rue, rejoignant sa voiture garée quelques mètres plus loin, mais avant d’entrer dedans, il hésite. Il n’a pas envie de rentrer chez lui, pas tout de suite. Parce qu’une fois qu’il sera dans cet appartement sans vie, encore habité principalement par des cartons, il se retrouvera seul avec ses pensées. Il pensera à Callum et à leur dernière conversation. Il reverra ses yeux rougis par les larmes et ses mains tremblantes contre lui. Il se demandera encore et encore ce que leurs paroles veulent dire, la signification de ce qu’ils se sont promis à demi-mot. Et tout en s’imaginant revivre une idylle parfaite avec son premier amour, il recevra un message de Nick. Nick qui est venu jusqu’ici pour lui, Nick qui est prêt à se battre pour ne pas perdre ce qu’ils avaient. Il se sent bien ingrat Laurie, assez monstrueux quand il pense à tout cela. Alors il change de route. Derrière le volant il se dirige vers le quartier français, quartier toujours plein de vie et de couleur, ce qui suffira sans doute à oublier les deux hommes à qui il pense un peu trop. Pour une ou deux heures au moins, il se divertira avec d’autres scènes. Cela fait presque deux mois qu’il est revenu en ville et il se rend compte à quel point la Nouvelle Orléans lui avait manqué, à quel point il se sent chez lui ici. Les effluves de jazz traversent la nuit et l’odeur de la nourriture typique de la région lui chatouille les narines. Il se sent bien, malgré tous les questionnements qui l’agitent régulièrement.
Son choix se porte sur un restaurant créole qu’il n’a pas souvenir d’avoir déjà visité. Le lieu est bondé, mais il faut croire qu’il arrive à temps puisqu’on lui désigne une table libre. Menu en main, il n’a pas le temps de réellement le feuilleter avant que le placeur revienne vers lui, incitant un autre homme à s’asseoir à la table. Laurie fronce les sourcils quelques instants, ne comprenant pas ce qu’il se passe. Il n’attendait personne ce soir et il est sûr de n’avoir jamais cet homme qui, de plus, semble un peu trop jeune pour être l’un des conseillers municipaux qu’il n’a pas encore rencontré. Peut-être qu’il s’agit là du fonctionnement atypique de ce restaurant, une manière d’organiser des blind date autour d’un repas, mais le brun en doute beaucoup. Autour de lui, les gens semblent avoir des conversations totalement normales, en compagnie des personnes avec qui ils sont arrivés, mais ce qu’il remarque surtout c’est la densité des clients. Toutes les tables semblent contenir le maximum de chaises possibles, toutes occupées. Les serveurs dansent entre les sacs à main et les enfants qui ne restent pas en place. Alors avec cette politesse qui lui correspond toujours et cette facilité d’adaptation propre aux bons politiciens, Laurie sourit. « Bonsoir. » dit-il en lui tendant la main par-dessus les verres. « Il semblerait que nous allons partager une table ce soir. Vous savez si c’est courant ici ? » Par ici il entend évidemment le restaurant, étant bien familier avec les coutumes de la Louisiane. Dix ans dans la Capitale ne lui ont toutefois pas fait oublier l’hospitalité sudiste dont les locaux se vantent si souvent. Ce n’est peut-être pas ainsi qu’il pensait passer sa soirée, mais peut-être que converser avec un inconnu sera un meilleur moyen encore pour oublier ses tracas du moment. « Je suis Laurie, et vous ? » Commencer par le prénom semble la meilleure chose à faire, et comme toujours il ne donne que ce surnom qu’il affectionne bien plus que le prénom donné par ses parents.
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(#)Re: • loterie rp // ekko & laurie Mar 19 Jan - 12:33
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@Laurie Bogart Tant pis pour l’équilibre alimentaire, j’ai besoin de noyer ma frustration dans de la bonne bouffe. BEAUCOUP de bonne bouffe ! Je tapote à toute vitesse l’écran tactile de mon téléphone et, par automatisme, prends le temps de le relire très rapidement avant de l’envoyer à son destinataire. @Callum Dunne est dans le même bateau que moi, la même galère avec des corrections qui découlent tout droit des partiels qui viennent de se terminer. Une période que je sais toujours très compliquée à aborder pour les étudiants qui se retrouvent soudainement avec une montagne de programmes à intégrer, comprendre et apprendre au dernier moment parce qu’ils n’ont pas suffisamment fait preuve d’assiduité tout au long du semestre. Je ne peux pas leur en vouloir, encore moins leur en tenir rigueur quand on sait à quel point quelques années en arrière, j’étais comme eux. Je le suis toujours, d’ailleurs, nettement plus efficace et réactif dans l’urgence que lorsque les délais sont pharaonesques ! Il n’y a que par les copies, que je tente de ne pas être submergé au dernier moment, bien trop consciencieux pour me risquer à une notation trop sévère ou, au contraire, trop généreuse. Je me laisse parfois plusieurs jours entre la fin d’une correction et l’attribution définitive de notes que je préfère méditer à froid. Ce soir, si tu agissais différemment, la plupart de tes étudiants auraient une note inférieure à ce qu’ils méritent, la faute à cet agacement lié à des fautes idiotes que tu retrouves partout. La plupart d’entre eux sont tombés dans des pièges qui n’avaient même pas lieu d’être, tu n’avais pas conscience qu’ils étaient tendus en rédigeant ton sujet tellement tout ceci te paraissait évident et acquis. Fatigué, je le suis, et cela sans contrefaçon. Mon portable vibre à nouveau et je m’arrête, cartable à la main, pour prendre connaissance du contenu envoyé par mon collègue. Un large sourire étire mes lèvres, amusé par les quelques mots assemblés par mon ami. Il sait toujours comment me faire rire, j’ignore comment il s’y prend pour cela. J’ai renoncé pour ce soir, il me reste une soixantaine de copies. Elles attendront demain. J’opte pour un gif qui vient clôturer le sujet pour un temps puisque mon estomac cri famine et me quémande une attention que je négligeais jusqu’à présent. Il est temps de se mettre en route et de quitter les longs couloirs de l’université qui, désertée à cette heure-là, prend des airs de film d’épouvante. Tu t’attendrais presque à entendre des bruits étranges, ou à voir surgir un psychopathe affublé d’un horrible déguisement, prêt à te prendre en chasse et à t’étriper au terme d’une course poursuite endiablée. Je frissonne, moqueur vis-à-vis de moi-même mais pourtant pas vraiment rassuré non plus. Je dévale les quatre étages en vitesse et quitte le campus. Tu crèves la dalle, sans pour autant trouver la motivation de cuisiner.
L’option s’impose naturellement à moi. Je n’ai même pas besoin de réfléchir, mon choix est déjà fait depuis un moment et mes pas me mènent bientôt aux portes d’un restaurant que je me promets de tester depuis des semaines et des semaines. L’heure est venue, et j’ai hâte. Les odeurs qui émanent des différentes assiettes servies autour de moi me font saliver, l’eau à la bouche. La salle est bondée, tu commencerais presque à regretter de ne pas avoir réservé en avance. J’ignorais que mes copies seraient aussi mauvaises et me pousseraient à enfreindre mes propres règles en termes de régime alimentaire. Tu aurais dû t’en douter, c’est souvent le cas. J’attends patiemment, les yeux rivés sur la foule qui peuple déjà les locaux. Est-ce le signe d’une popularité qui fait ses preuves ? Je l’ignore, bientôt interrompu dans mes pensées par un serveur qui m’escorte jusqu’à une table et m’abandonne aussi subitement qu’il est arrivé en premier lieu. « Attendez, je crois qu’il y a er-. » Pas le temps d’aller jusqu’au bout de mes mots, il est déjà loin et je comprends pourquoi. Le pauvre jongle avec les commandes, les repas à servir, les tables à débarrasser et l’accueil des nouveaux arrivants. Un véritable travail d’équilibre que je ne lui envie pas, incapable d’agir aussi rapidement et précisément, le tout avec une telle énergie. Gêné, mes yeux se perdent sur le barbu qui me fait face, déjà installé. « Je pense qu’il s’est trompé… Je… Je vais aller attendre plus loin. » Je babille, plutôt gêné par cette situation, bientôt surpris par la chaleur d’un sourire que je n’attendais pas. Il se présente, me tend la main et je m’élance à mon tour, d’une poignée ferme, dans l’océan d’introductions qui paraissent plus que jamais de rigueur. « Ekko, enchanté ! » Mon français reprend toujours le dessus lorsque j’énonce mon prénom, vieille habitude. « Êtes-vous sur que ça ne vous dérange pas ? Je peux attendre encore un peu ! Je ne veux pas m’imposer à vous alors que vous profitez d’une soirée en solitaire. » La formulation est indélicate, je ne le réalise qu’après coup. « Vous attendez peut-être quelqu’un, qui plus est ? » Je n’ai aucune certitude, pour être honnête. « C’est la première fois que je viens ici, je ne sais pas du tout comment ils fonctionnent mais… » Pourquoi pas ? Je passe mon temps à exprimer une certaine déception à l’égard du peu de rencontres qu’il m’est donné de faire, peut-être est-ce le moment d’agir différemment et de saisir cette perche ?
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(#)Re: • loterie rp // ekko & laurie Mar 19 Jan - 16:58
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@Ekko Morillot Les situations dérapent parfois lorsqu’on s’y attend le moins, mais ce soir Laurie sent le contrôle lui échapper un peu trop tôt. C’est par hasard qu’il avait choisi ce restaurant, et par hasard qu’il était arrivé à temps pour être assis à l’une des dernières tables disponibles. Après une journée chargée, il s’attendait à manger en toute tranquillité avant de regagner son appartement un peu trop vide. La solitude ne le dérange pas vraiment, puisqu’il peut parfois être un peu trop exigeant avec ceux qui lui tiennent compagnie. Il a des standards à respecter Laurie et il en a conscience. Trop absorbé qu’il est par son travail, il n’a de toute façon pas toujours le temps pour s’intéresser aux autres et à la manière dont s’est déroulée leur journée. Même lorsqu’il s’agit de personnes à qui il tient éperdument, le Bogart se montre parfois un peu trop distant, mais ce soir, pourtant, il ne veut pas être seul. Les pensées tournent à une vitesse folle dans son esprit, des pensées qui s’éloignent de plus en plus de la politique à mesure que les heures passent. Son cœur balance, tangue dans des eaux profondes et mystérieuses, tellement qu’il en prend peur. En si peu de temps il s’est passé tellement de choses, il est un peu perdu Laurie, encore plus lorsqu’un inconnu est présenté à sa table. Il y a erreur, évidemment. Il n’attend personne, l’homme face à lui semble tout aussi confus et pourtant ils n’ont droit à aucune explication. Pas un mot, si ce n’est le brouhaha qui règne naturellement dans le restaurant trop fréquenté. Surpris par la tournure de la situation, le brun offre tout de même un sourire et une invitation à s’asseoir à l’homme qui, en retour, souhaite s’éloigner. Piqué dans son orgueil, Laurie hausse légèrement un sourcil, regardant autour d’eux. « Il n’y a pas l’air d’avoir d’autres places, à moins que d’autres clients aient terminé de dîner. Ils essaient sans doute de rentabiliser l’espace comme ils le peuvent, et faire s’asseoir des inconnus ensemble est une technique comme une autre j’imagine. » Loin d’être orthodoxe aux yeux de l’homme, mais il a trop faim pour faire une scène et partir. Il veut s’acclimater à la ville de toute façon, rencontrer des habitants, faire la conversation à des gens qu’il ne connaît pas. Sans doute est-ce pour cela - ou pour protéger son image - qu’il se présente et tend la main à l’homme. Il lui sourit à nouveau, hochant la tête à son prénom. « Enchanté également. Asseyez-vous, s’il vous plaît. » Cette fois, il le lui dit clairement, mais Ekko semble encore hésiter un peu. Par politesse sans doute, ce qui plaît au barbu. En vérifiant s’il peut réellement s’asseoir, il brise cependant les courtoisies avec une formulation maladroite. Ses sourcils se froncent légèrement mais Laurie garde son sourire, écoutant l’homme qui tente de se rattraper. A-t-il donc une tête à être célibataire et à manger seul, ou la tête d’un homme en avance qui attend impatiemment son rendez-vous ? Il ne va pas poser la question pour le savoir, préférant passer outre cette situation. « Je n’attends personne ce soir, la place est libre si vous la voulez. » dit-il simplement. Le politicien garde son sourire, sa politesse et tente de continuer la conversation. Lui non plus ne s’attendait pas à une telle soirée, s’il avait su que le restaurant était bondé de la sorte ce soir, il ne serait sans doute pas entré. Mais ils sont là à présent, ils ont l’occasion de parler avec un parfait inconnu que peut-être ils ne reverront jamais. Des situations comme celles-ci n’arrivent pas souvent, alors pourquoi ne pas en profiter ? « Ekko. Ce n’est pas courant comme prénom, d’où vient-il ? » Curieux, il essaie surtout de trouver la moindre ouverture vers une conversation. Laurie n’a jamais été un homme très sociable, lorsqu’il parle à quelqu’un il a souvent des arguments bien précis à énoncer. Face à un homme dont il ne connaît absolument rien, il ne peut mettre en avant ni leurs différences ni leurs similarités. Il avance dans l’inconnu. « Si c’est notre première fois à tous les deux nous pouvons découvrir le menu ensemble. A vrai dire c’est sans doute la première fois que je dîne avec un inconnu dont je ne connais absolument rien. » lâche-t-il dans un petit rire. Cela lui demande quelques efforts de rester enjoué et ouvert, lui qui trouve toujours matière à tout analyser et tout critiquer, ou presque. Il sait qu'il a un côté snob Laurie, certaines personnes s’amusent parfois à le lui dire, mais il ne peut pas - et ne veut pas - lutter contre ce trait de personnalité. Ça lui vient de son éducation, de sa famille et des valeurs dans lesquelles il a grandi. Démocrate, il se veut ouvert vers ses concitoyens et d’esprit, mais finalement quand on vient de l’élite américaine, l’éducation est à peu près la même quelque soit la couleur politique.
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(#)Re: • loterie rp // ekko & laurie Ven 5 Fév - 23:25
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@Laurie Bogart Lorsque je vois la situation se dérouler sous mes yeux, en une série de successions hasardeuses et maladroites, j’en viens à me dire qu’il aurait été très largement préférable de rester au lit ce matin plutôt que d’en sortir pour accomplir des tas de choses et aboutir à une humeur aussi maussade. Tu accordes tellement d’heures à la conception de tes cours, à la recherche d’une richesse que tu veux la plus inédite possible dans les contenus que tu proposes à tes étudiants afin de ne pas les barber ou les lasser que lorsque tu corriges ce que tu as passé une bonne partie de l’après-midi à corriger… Tu es forcément agacé, forcé de reconnaitre à quel point ils échouent à des exercices d’une simplicité pourtant incomparable. Je ne prends jamais mes élèves au dépourvu, les partiels et autres évaluation viennent toujours se référer à tout ce qui a été étudié précédemment, que ce soit dans le cadre d’une séquence ou d’un semestre tout entier. Je m’attache à faire de mon mieux pour ne pas être ce professeur que l’on insulte à la sortie d’un examen parce qu’il a balancé des pièges partout dans les énoncés et dans les réponses attendues. Je ne suis pas cet enseignant que, moi le premier, je détestais et pourrissais avec ardeur et pourtant… Je vis chacune de mes corrections comme un échec personnel s’ils ne parviennent pas à majoritairement se hisser au-dessus de la moyenne. C’est ainsi qu’un professionnel de la pédagogie avance, en se remettant constamment en question même lorsqu’au fond de lui, il sait à quel point la problématique vient d’un manque de travail flagrant de la part des apprenants. Tu tournes en boucle, incapable de ne pas fustiger après un tel manque de rigueur à un âge pourtant avancé, où les études pèsent sacrément lourd financièrement. Tu comprenais une telle attitude en France, là où les inscriptions universitaires sont gratuites ou presque mais ici, aux États-Unis… Cerise sur le gâteau, je suis entrainé malgré moi dans une histoire qui pourrait très rapidement devenir rocambolesque, affilié à un autre homme venu diner en solitaire. Tu te sens gêné d’être là, à sa table, alors qu’il recherchait peut-être cette solitude. Rien ne peut me garantir que nous nous entendrons, qui plus est. Tu songes à te lever et à quitter le restaurant, un Burger King fera sans doute l’affaire… Tu commanderas à emporter pour éviter de te retrouver à nouveau dans cette situation.
La politesse de l’homme installé face à moi me surprend, j’irais même jusqu’à affirmer qu’elle me prend de court. Je tente d’esquiver pendant un temps, gêné à l’idée qu’il puisse se forcer à être aimable en espérant au fond de lui me voir prendre la tangente. Son sourire achève cependant de me convaincre de m’installer, malgré cette absence d’aisance qui fait s’empourprer mes joues à une vitesse fulgurante. « Je suis vraiment navré, je ne m’attendais pas à ce qu’ils fassent cela ! C’est la première fois que je viens ici, j’en ai beaucoup entendu parler. On m’a décrit le restaurant comme un endroit très accueillant et chaleureux mais je ne pensais pas que c’était aussi… À la bonne franquette ! » Je termine, d’une citation renforcée par des guillemets dessinés de la main et par l’usage d’une expression française qu’il ne comprendra probablement pas mais dont une éventuelle traduction en langue cible m’échappe pour le moment. Le silence s’installe, tout aussi gênant que la situation en elle-même, heureusement très vite interrompu par une première question de la part de mon vis-à-vis. « Le prénom trouve ses origines dans la Mythologie Grecque. Je n’ai pourtant aucune origine affiliée… Ma mère était passionnée d’histoire, cela dit ! » Je déglutis, nerveux, et tente de reprendre, en une énième tentative de faire la nique au silence quitte à faire preuve d’une maladresse ahurissante. « Laurie est un prénom tout aussi original. C’est un prénom que j’ai été habitué à associer à des femmes de là où je viens… » Pourvu qu’il ne le prenne pas mal. J’enchaine les faux pas ce soir, décidément ! « Je suis français ! » Je précise, comme pour tenter d’attirer son attention ailleurs que sur son prénom. « C’est une grande première pour moi également… Qu’il s’agisse de la découverte du menu ou du repas en compagnie d’un inconnu ! » Je confesse, en un sourire amusé. « Si vous n’aviez qu’une minute pour m’apprendre un maximum de choses à votre sujet avant une présentation capitale ou… Ou une plaidoirie, par exemple… Qu’auriez-vous à me dire sur vous ? Que devrais-je retenir et énoncer ? » Une manière comme une autre de lancer les hostilités et d’apprendre à le connaitre. J’ai toujours été très fort à ce petit jeu, celui qui consiste à briser la glace simplement et efficacement. Tu remercies chaque rentrée scolaire pour cela, celles que tu tentes d’utiliser au mieux pour apprendre à connaitre tes classes sans leur offrir une répétition insupportable des douze précédents cours qu’ils ont enduré avant le tiens !
@Ekko Morillot Rien n’aurait pu préparer Laurie à une telle situation, mais maintenant qu’ils y sont tous les deux plongés entièrement, il ne pense même pas à faire demi-tour. Il n’a jamais été l’homme le plus avenant qui soit, il a tendance à juger les gens un peu trop facilement, un peu trop rapidement. Son éducation au sein de l’élite américaine a laissé des traces profondes en lui, et même les valeurs ouvertement démocrates de la famille Bogart n’ont su les séparer totalement des traditions snobinardes qui empoisonnent la haute société. Il a donc cette dualité en lui, cette générosité et cette soif de justice, d’égalité pour tous, qui équilibre un jugement hautain. Ce soir, face à Ekko, il tente de laisser parfois l’aspect plus humain et ouvert de sa personnalité. L’inconnu ne lui facilite pourtant pas la tâche, laissant clairement apparaître la surprise sur son visage. Plus que de l’étonnement encore, il a l’air de vouloir s’extirper de cette scène et quitter la table à laquelle ils ont tous deux été placés, mais les manières de Laurie semblent finalement le convaincre de rester. Il pourrait facilement se vexer face à un homme qui ne veut pas converser avec lui, mais il se force à se dire que c’était de la politesse extrême ou - s’il en croit l’accent qui s’échappe de la bouche du plus jeune - une gêne liée à leurs différences. Tandis qu’il s’excuse encore, le politicien garde un sourire poli aux lèvres, une attitude chaleureuse et accueillante comme il sait bien la donner. Naturellement il n’est pas ainsi, ça ne lui vient pas facilement d’être amical avec des inconnus, mais il a vite compris que c’était on ne peut plus nécessaire pour percer en politique. Pourtant lorsque Ekko s’exprime dans une langue qu’il ne connaît pas, il fronce machinalement les sourcils comme pour tenter de comprendre. « Je ne crois pas connaître cette expression, pardonnez-moi. » Toujours poli, toujours dans la bienséance. Il sait qu’il n’a pas à s’excuser, personne ne peut tout connaître, même en voyant sa vie à l’érudition. « Ne vous en faites pas pour le placement, vraiment. Je ne m’y attendais pas non plus, mais nous ferons avec. Peut-être même que cette soirée nous réserve de bonnes surprises. » dit-il avec un sourire un peu plus amical. Il n’y croit qu’à moitié, lui qui espérait bien passer quelques heures en toute tranquillité afin de faire un petit point sur sa vie personnelle. Mais qu’importe, faire la connaissance d’un homme pourrait être la distraction parfaite pour ne pas se heurter le cœur en pensant à d’autres. Alors Laurie s’enquiert du prénom de l’homme, faisant comme il se doit les présentations. Il voulait décrocher un indice sur la provenance de l’accent et des mots étrangers de l’homme, mais celui-ci brouille les pistes en lui parlant de mythologie. « L’histoire est extrêmement importante. Elle nous apprend d’où l’on vient et comment a été construite notre société. Pour améliorer l’avenir il faut savoir quoi retirer du passé. » C’est sans doute vrai pour tout le monde, mais dans le domaine de Laurie il a bien vu à quel point l’histoire avait une place centrale. La société change et les politiques doivent évoluer avec elle, mais il faut retirer des leçons de ses prédécesseurs et des grands hommes qui ont fondé les Etats-Unis. Ekko fait également une remarque sur le prénom du Bogart et celui-ci finit par sourire. Il a finalement la réponse qu’il cherchait, tout en accueillant avec elle une remarque sur son prénom qu’il a déjà entendu, mais qu’il n’apprécie que moyennement. « Laurie est un diminutif. Mon vrai prénom est Lawrence, mais il est un peu trop… austère à mon goût. Tout le monde m’appelle Laurie. » Et ce depuis des années. Même ses parents qui ont pourtant choisi son prénom l’ont toujours surnommé ainsi. C’est donc avec son diminutif qu’il se présente, même dans un cadre professionnel. « Je parle plusieurs langues mais le français n’en fait pas partie. Je ne suis même jamais allé en France. Vous êtes ici depuis combien de temps ? » demande-t-il avec enthousiasme. Rencontrer des gens de toutes origines et nationalités, c’est une chose qu’il a toujours aimé Laurie. Lors des voyages humanitaires qu’il faisait quand il était jeune, c’est sans doute l’une des facettes qu’il appréciait le plus. Il peut donc saisir quelques mots de français, d’autant plus que la culture et la langue bercent encore la Louisiane où il a grandi, mais il ne peut pas dire qu’il la comprend ou qu’il la parle. Mais ce n’est pas vers un cours de langue que se tourne la conversation. Ekko change le sujet, posant une question bien étonnante à un Laurie qui dévoile un sourire bien plus sincère, et largement curieux. « Une seule minute ? » demande-t-il pour se donner le temps de réfléchir. « Je suis né et j’ai été élevé à la Nouvelle Orléans. C’est une ville que j’aime énormément et que je veux voir prospérer, d’où le fait que je suis en pleine campagne pour en devenir le maire. J’aime voyager, bien que je n’ai pas visité suffisamment de pays à mon goût et que lorsque je le fais c’est rarement pour faire du tourisme. J’ai beaucoup de mal à suivre la culture populaire et je ne peux sincèrement pas vous dire la dernière fois que j’ai été au cinéma, mais il m’arrive parfois de regarder des documentaires. J’aime beaucoup les chats, je n’en ai malheureusement jamais eu mais le jour où je serai à la retraite j’en adopterai sans doute un ou deux. » Il débite toutes ces informations à grande vitesse, s’amusant de donner des détails qu’il ne dévoile généralement pas si facilement. Mais quelque chose le pousse à jouer le jeu avec cet homme, à lui dire des choses que peu connaissent de lui, peut-être parce qu’il ne peut actuellement pas tenter de gagner son vote. « L’information capitale étant évidemment que je travaille en politique et que je vouerai ma vie à la grandeur de ce pays. » finit-il dans un sourire. « Alors, vous ai-je donné des informations suffisamment intéressantes ? » Cet exercice, il ne l’a jamais pratiqué dans sa vie personnelle et il se demande maintenant ce que Ekko pouvait bien attendre de lui.
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(#)Re: • loterie rp // ekko & laurie Dim 28 Mar - 17:50
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[ diner with a stranger ]
@Laurie Bogart Je ne m’attendais pas à me retrouver dans une telle configuration, en colocation forcée avec un autre client du restaurant. L’idée est amusante, pour ne pas dire savoureuse. Ce pourrait être le point de départ d’un long-métrage Hollywoodien, les chroniques à la sauce Woody Allen ou Gary Marshall, par exemple, même si je voue une haine sans nom au premier des deux réalisateurs pour tout ce qu’il incarne en dehors de ses œuvres. Bien qu’intimidé par ce regard que porte mon vis-à-vis sur ma petite personne, je m’estime plutôt chanceux malgré tout d’être ici, en sa compagnie plutôt qu’aux côtés d’un autre individu comme j’en aperçois des dizaines autour de nous. Des gens qui n’ont pas l’air spécialement aimables ou intéressés à l’idée de partager leur table avec un mec qu’ils ne connaissent ni d’Ève ni d’Adam. Il fronce les sourcils quand j’enchaine de l’anglais au français, confus par cette transition pas le moins du monde expliquée au préalable. « C’est une expression idiomatique très française. Je ne suis pas certain de comment la traduire mais… Si je devais tenter une transposition… Je dirais… Hmm… No fuss ? » L’incertitude me gagne autour de cette proposition à la sauce plus ou moins anglophone. Je me suis connu plus performant que cela en la matière, à l’époque de mes études de littérature et de civilisation anglaises mais les expressions idiomatiques ont toujours été extrêmement chaotiques à traduire d’une langue source vers une langue cible. « J’ai une certitude, en revanche… Tutoyez-moi, s’il vous plait. Le vouvoiement me donne l’impression d’être bien trop âgé, ou bien trop important pour ce que je suis réellement. » Je déteste cela, au point où j’invite mes élèves à me tutoyer dès le début de l’année. Une décision que d’autres auraient vite fait de critiquer en invoquant la barrière qui est retirée entre l’apprenant et son professeur mais… Non… L’autorité demeure en dépit de ce détail, j’irais même jusqu’à dire que les choses se passent aussi bien, peut-être même mieux. La familiarité ne dépasse jamais le simple cadre de ce pronom, à vrai dire. Le secret ? Tout se trouve dans l’équilibre et je suis un excellent équilibriste. Un élément essentiel à tout pédagogue qui se respecte. « J’en suis persuadé. Vous avez tout d’une jolie rencontre, pour le moment ! » Je relève, confiant, d’un sourire très courtois, peut-être même complice. Je ne suis pas spécialement à l’aise, mais mon naturel avenant reprend très rapidement le dessus en dépit des circonstances. J’acquiesce vivement à ses remarques sur l’importance du passé, de l’histoire qui nous est enseignée à l’école pendant un temps en de petites fondations qu’il convient d’abreuver avec l’âge pour ne pas perdre pied, en fonction de ses propres sensibilités et de sa curiosité. « Sans histoire, il n’y a rien d’autre qu’une répétition fatigante d’erreurs qui pourraient être évitées par la connaissance. » Je suggère, en une conclusion que de nombreux événements pourraient aisément venir étayer. « Je suis toujours un peu frustré de constater qu’il faut constamment ou presque arriver à un drame qui laisse une empreinte tragique ou traumatique sur l’histoire pour que les choses changent dans notre société. » À croire qu’il est impossible d’anticiper efficacement, à moins de ne pas risquer la moindre dépense budgétaire. Je suis loin de me douter que mon interlocuteur évolue dans ce monde-là, que cette critique pourrait l’atteindre directement. La politique et ses mystères m’échappent depuis toujours, encore plus en France.
Laurie, Lawrence et un sourire qui me dépasse, au même titre que l’avis qui s’échappe un peu trop naturellement de mes lèvres en une opinion qu’il ne demande pas. « Laurie, je préfère… C’est un diminutif qui vous va bien, beaucoup moins sévère, plus chaleureux ! » Les traits de son visage oscillent un peu trop régulièrement entre Laurie et Lawrence, justement, parfois très froids, d’autres fois nettement plus accessibles. Je ne sais pas encore sur quel pied danser avec lui mais il parvient à maintenir mon attention, à titiller mon intérêt et ma curiosité au-delà des questions d’usage. « Quelles langues parlez-vous ? » Je le questionne, passionné par cet aspect linguistique qui me pousse au quotidien et me guide jusque dans ma carrière professionnelle. « Je suis arrivé aux États-Unis il y a très peu de temps, au début du mois de novembre… Je me suis installé ici sur un coup de tête, du jour au lendemain, après avoir accepté une offre qu’il m’aurait été difficile de refuser. » L’ambiance se réchauffe naturellement et je me sens nettement plus à l’aise pour mener la conversation avec entrain. J’opte même pour un petit jeu qui fait s’étirer son sourire pour mon plus grand plaisir. « Soixante secondes ! » Je confirme, d’un hochement de tête espiègle et provocateur, à deux doigts de le défier comme s’il s’agissait d’une immense prise de risque. Originaire de la Nouvelle Orléans, je note, bientôt happé par une autre information qui me fait froncer les sourcils. « Oh wow, candidat au poste de Maire ? J’ignorais que j’étais attablé avec un homme politique. Vous défiez très largement les clichés autour de la profession ! » Il est agréable et ne marque pas un point d’honneur à faire campagne à la moindre perche tendue en politisant tout et n’importe quoi. Je l’écoute avec beaucoup d’attention et secoue la tête de haut en bas pour lui confirmer ce qu’il doit déjà percevoir à travers mes prunelles : Il a su me captiver d’un bout à l’autre et attiser le feu sacré de mon intérêt à son égard. « Au-delà de mes espérances… J’ai très envie de vous inviter au cinéma après le repas, pour le plaisir de vous reconnecter à la culture populaire et à cette ambiance imparable qu’offre une salle pleine à craquer lorsqu’elle est plongée dans l’obscurité et laisse place à une péloche sympathique. » Un date ? Je n’irais pas jusque-là, mais je ne suis pas spécialement pressé de le quitter, pas pour le moment. « Que défendez-vous politiquement ? Quel est votre programme ? Qu’auriez-vous à me vendre si j’étais en position de voter en faveur d’un candidat ? »
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(#)Re: • loterie rp // ekko & laurie Dim 13 Juin - 19:24
La situation est pour le moins originale, mais Laurie a bien décidé de s’en accommoder. Parce que le jeune homme semble sympathique et poli, avant toute chose, et parce que finalement avoir de la compagnie lui fera peut-être du bien en cette soirée. Il a beau ne pas toujours être le plus enjoué à l’idée de faire des nouvelles rencontres, sa curiosité est tout de même piquée rapidement au vu de l’étrangeté du contexte, ainsi qu’à l’entente des sonorités étrangères qui s’échappent des lèvres d’Ekko dans le plus grand naturel. Attentif, il écoute l’explication et la traduction apparemment bancale qu’il lui donne, en le croyant sur parole. Ne connaissant que très peu de français, il aurait pu lui dire que cette phrase signifiait n’importe quoi, et il ne l’aurait pas questionné. « C’est le problème des langues, n’est-ce-pas ? Tout ne se traduit pas bien. » répond-il avec un sourire amical. « Mais ce n’est pas la peine de chercher des complications là où il n’y en a pas, en effet. Cette table est bien assez grande pour nous deux et nous méritons tous les deux de manger à notre faim. » Ce dernier point, Laurie croit fermement que c’est un droit humain qui devrait revenir à tout le monde, mais là n’est pas la question. Il veut simplement faire comprendre à Ekko qu’il est le bienvenue face à lui et qu’ils n’ont plus à en discuter. Il est bien plus intéressant de changer de sujet et d’essayer d’apprendre à se connaître, puisque les circonstances le permettent. La demande du jeune français le surprend quelque peu, mais il accepte avec un hochement de tête vigoureux. « Si je te tutoies, je vais devoir te demander de faire la même chose. » Ils ne se connaissent pas et dans un autre contexte, Laurie ne s’abaisserait jamais à demander un tel traitement de la part d’un inconnu. Il souhaiterait garder des barrières professionnelles entre eux, jusqu’à ce que potentiellement ils se connaissent mieux et partagent assez de valeurs et de respect mutuel pour passer à une communication moins formelle. Mais après tout, ce n’est pas un repas d’affaire et il peut donc se comporter comme il le ferait s’il rencontrait quelqu’un dans un bar ou ce genre de contexte plus décontracté. La discussion devient de toute façon de plus en plus intéressante et Laurie plonge dedans au fil des secondes. « C’est dramatique, je suis d’accord avec toi. Il faut que les choses changent avant d’arriver à la tragédie, sans que des vies soient en jeu. Mais les gens ont tendance à penser que l’histoire fait partie du passé et qu’il ne faut pas trop la remuer. C’est faux, on apprend de nos erreurs et ce sont ces leçons qui nous permettent d’évoluer. Donc je comprends ta frustration, il faut espérer que les femmes et hommes de pouvoir s’en saisissent également. » Groupe dont il fait partie, plus ou moins. Les propos de Laurie ont évidemment un message politique et si la conversation partait simplement du prénom d’Ekko, ils ont tous deux dépassé ce stade pour parler de problèmes plus grands.
D’un prénom à l’autre, l'aîné ne peut s'empêcher de rire un peu en s’entendant dire que son diminutif lui va bien. La vérité est qu’il utilise Laurie si fréquemment qu’il oublie parfois que Lawrence est l’identité donnée par ses parents. Il faut dire qu’eux aussi utilisent presque toujours le surnom. « Merci, je suppose. Je ne sais pas si on me qualifie souvent de chaleureux, mais je prends le compliment. » dit-il avec un air amusé. Les gens qui le connaissent très bien, ceux dont il est proche, peuvent en effet bénéficier d’une chaleur et d’un soutien qui n’a pas de fin. Les autres, en revanche, ne choisiraient sans doute pas ce qualificatif en premier pour définir le politicien. « Je parle espagnol et un peu allemand également. Nur ein bisschen, mais quelques bases. » Résultats d’un peu d’étude et surtout de voyages en Amérique du Sud quand il était lycéen et étudiant, pendant ses vacances. Ses souvenirs de missions humanitaires restent parmi les meilleurs de sa jeunesse et avec du recul il se dit parfois qu’il aurait peut-être dû poursuivre cette fois plutôt que celle de la politique. Mais finalement, il suffit de s’asseoir à une table pour rencontrer quelqu’un venant de l’autre bout du monde. « La spontanéité a parfois du bon, encore plus quand elle vient avec quelque chose de positif. Qu’est-ce que vous faites dans la vie ? » Il s’imagine que cette offre dont parle le jeune homme est professionnelle, mais peut-être se trompe-t-il complètement. « J’espère, en tout cas, que vous vous plaisez ici pour le moment et que vous trouvez vos marques. J’imagine que ça doit être un grand changement. » Si Laurie a parfois voyagé, ce n’était jamais plus long que les quelques mois de vacances pendant l’été. Jamais il n’a eu l’idée de quitter le pays pour s’installer ailleurs, trop patriotique pour pouvoir quitter sa terre natale. Mais Ekko, lui, semble suffisamment à l’aise pour soudainement proposer un jeu. En bon politicien, Laurie ne peut pas refuser un défi et après s’être étonné des règles, il débite à une grande vitesse tout un tas d'informations sur lui. Plus ou moins sérieux, il passe du coq à l’âne pour donner au jeune homme de quoi satisfaire sa curiosité. Ca semble fonctionner, et la première interrogation qui survient le fait froncer les sourcils, bien qu’il garde un sourire amusé aux lèvres. « Et quels sont ces clichés ? » L’image qui se forme dans son esprit est peu flatteuse, mais il est curieux de savoir ce que pense Ekko. Il ne cherche pas à le coincer ou le juger, bien au contraire. Pour une fois Laurie est prêt à rire de cette position. « Tu sembles en connaître beaucoup sur cette ambiance particulière. Tu as un film en tête ou tu es du genre à entrer dans la première salle et découvrir le film sans avoir fait de recherche au préalable ? » Même si Ekko lui donnait le titre précis d’un long-métrage, Laurie n’en aurait sans doute jamais entendu parler. L’idée d’aller au cinéma ne lui plaît jamais ou presque, il faut souvent le travailler longuement avant qu’il accepte, mais la soirée prend une tournure si inédite qu’il serait presque prêt à dire oui, juste pour découvrir un peu plus longtemps cet inconnu. Mais la nouvelle question le remet sur le droit chemin et il s’apprête à parler pour un moment. « Eh bien j’essaierais de vous convaincre de l’importance d’un accès à l’éducation, à la santé et à des aides sociales. Je vous dirais que les salariés devraient pouvoir prendre soin de leurs enfants lorsqu’ils sont malades, et non obligés d’aller travailler au risque de perdre leur emploi. Tout le monde devrait avoir accès à une éducation, quel que soit le revenu de leurs parents ou des dettes qu’ils sont prêts à avoir. Mais j’imagine que vous savez de quoi je veux parler, l’Europe semble plus avancée que nous sur ces questions-là. » Il ne s’agit là que d’un bout du programme de Bogart, mais il sait que ce n’est pas la peine de lui faire tout un discours. Ils passent un bon moment et Laurie peut parfois s’emporter quand il est question de politique. « J’aimerais également réduire le taux de criminalité de la ville. Nous avons la chance de vivre dans un endroit qui porte fièrement une culture qui lui est propre, c’est dommage que celle-ci se fasse éclipser par des rivalités de gang et des histoires de délinquants. » Ce point-là est sans doute un peu plus flou pour lui. Laurie a toujours vécu au sein d’une élite qui n’a pas eu à se soucier d’argent ou de règlements de compte violents, et il n’en comprend donc peut-être pas toutes les nuances. Néanmoins, pour lui tous ces thèmes sont liés et il espère pouvoir les améliorer. « Alors, qu’est-ce que tu prendras ? » demande-t-il poliment en jetant un regard au menu devant Ekko. Les serveurs semblent encore occupés avec la foule présente, mais s’ils savent ce qu’ils veulent les choses iront plus vite une fois que quelqu’un leur demandera ce qu'ils désirent. « Et ne vas pas croire que tu vas échapper au challenge toi aussi. » Sa voix se fait plus légère, sur un ton amusé, tandis qu’il baisse les yeux sur son propre menu avec un sourire.
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(#)Re: • loterie rp // ekko & laurie Jeu 30 Sep - 16:53