(1m) evanesco : l'amour évaporé

« Miles !? Je suis passé récupérer à diner chez le chinois du coin ! » Tu déposes dans plus de cérémonie le sac en plastique renfermant le takeaway du jour sur l’ilot central de la cuisine et dénoues ses deux anses pour permettre à la vapeur accumulée dans l’étui hermétique de s’échapper. Distraitement, tu retournes dans l’entrée pour y abandonner tes basket que tu ôtes sans en défaire les lacets avant de faire un crochet par la salle de bains où tu te laves longuement les mains. Ta voix porte et couvre le filet d’eau alors que tu commences à raconter ta soirée à ton compagnon : « Je crois que tout le monde a eu la même idée que moi, ils étaient débordés, c’était interminable… » Te perchant sur l’un des tabourets de bar, une fesse en équilibre sur le siège, sur disposes les différents cartons sur le plan de travail. Un peu trop impatiente, et régie par ton estomac qui crie famine, tu ne résistes pas bien longtemps. Tes doigts rapides défont l’un des emballages et tu ne perds pas de temps avant de croquer dans un nem tiède.  

C’est la bouche à moitié pleine que tu finis par t’exclamer : « Allez, ça va être froid ! » L’absence de réponse commence à t’interroger. Miles est toujours rentré avant toi, il n’y a pas de raison pour que ce soit différent ce soir. Tu dresses tes antennes et fais finalement marcher ce sens de l’observation que tu avais laissé en veilleuse. L’appartement est plongé dans le silence total, et la luminosité du jour qui tombe n’est rehaussée par aucune lampe artificielle. Pas de verre d’eau sur la table. Pas de chaussure près des tiennes. Pas de manteau sur la patère. Fronçant les sourcils, tu jettes un coup d’œil autour de toi avant de te diriger vers la chambre à coucher en appelant, d’une voix étonnamment peu assurée : « Miles ? » Une vague d’angoisse te saisit et avec elle, un pressentiment qui te chuchote que ta soirée s’apprête à prendre un tournant aussi inattendu que déplaisant.

Tu revivras souvent cette scène, parfois lors des crises existentielles dont seules les douches ont le secret, ou au milieu de l’une de tes longues insomnies, quand ce n’est pas en cauchemar. Il est difficile de dire ce qui te marquera le plus : le dressing vide de ses vêtements, la dizaine de sms restés lettre morte avant que tu ne t’aperçoive que le numéro avait été discontinué, ou qu’il ait eu la présence d’esprit d’aller jusqu’à débarrasser le lavabo de sa brosse à dents. Tu ne sauras jamais le fin mot de l’histoire, ni ce qu’il est devenu, ni pourquoi il est parti aussi soudainement alors que vous discutiez bague et lune de miel, ni même s’il est encore en vie. Tu t’es enfermée pendant 3 jours, coupant toute communication avec le monde extérieur, avant de décider de reprendre ta vie en main, prenant le parti de suivre son initiative et de prétendre que toute cette relation n’avait jamais existé. Tu es passée à autre chose, ou c’est ce que tu as voulu faire croire du moins, lui refusant même de prononcer son prénom. Mais un deuil sans sépulture, ça laisse un goût d’inachevé au fond de la gorge, et des hématomes sous-cutanés qu’on ne voit pas à l’œil nu mais qui vous arrachent un gémissement à la moindre pression malencontreuse.

Merci de m’avoir lue et de t’intéresser au personnage de Miles Tu as pu le constater, je laisse une liberté quasi-totale à la personne qui décidera de tenter ce prélien, je trouve que c’est beaucoup plus sympa de construire quelque chose à deux ! Je demanderai donc juste que ce qui est mentionné soit respecté, à savoir la tranche d’âge et la relation avec Erin. Le prénom peut être modifié sans souci.    

Je tiens tout de même à préciser que je ne tiens pas particulièrement à ce que ce ship soit endgame (c’est même plutôt l’inverse), Erin est assez traumatisée d’avoir été abandonnée comme une vieille chaussette, et on peut la comprendre, alors la route vers le pardon risque d’être bien longue. N’hésite donc pas à tenter le prélien si tu as déjà des projets de ship par ailleurs, ça me va parfaitement !    N’hésite pas non plus à mélanger les préliens si tu penses que ça s’y prête !  

Tu l’auras compris, je suis ouverte à presque tout, donc rejoins moi, on verra le reste ensemble !