(iseul ⋆ brogan) toda a verdade.

@Iseul Vancker
6am and i’m up again. nuit blanche passée dans les tréfonds de ces bureaux. ici, le soleil ne se lève jamais. une dizaine de tours illuminant à peine la pièce de leurs LED. les yeux rivés sur plusieurs écrans, une manette à la main quand ton travail ne te prend pas tout ton temps. seuls quelques chiffres sur le coin d’un des écrans t’informe de l’heure. une nuit de plus que tu as délaissé ta vie de famille, tes responsabilités de mère, pour ta passion. algorithmes défilant sur l’un des écrans, tu les observes un instant. de simples chiffres qui pour d’autres ne veulent rien dire. comme bercée par des zéros et des uns, tes doigts tapent consécutivement sur ces deux touches, complètent la formule.
solitude amène souvenir. solitude appelle sécurité. experte de l'intrusion, la nuit passée à tenter de forcer les serrures de sécurité de ce nouveau gang. chasseuse d'informations pour le compte du tien. un boss intransigeant, prêt à tout faire péter s'il n'obtient aucune réponse à ses questions. tu traques, tu forces, tu brouilles, tu effaces. i got tired eyes, need a cup of blend. six heures tapantes.

le téléphone en mains, la voix de ton fils de l’autre côté du combiné. ta partie sur pause, la tienne qui se prononce. « n’oublie pas tes devoirs cette fois. », ton doux employé, un sourire tendre aux lèvres qui peut s’entendre. « tu as ta montre en cas de problème ? », simple montre numérique au premier abord, à la seule différence que tu l’as programmée pour faire bipper ton téléphone et signaler sa position à l’appui d’un banal bouton. surprotectrice, ou mesure nécessaire quand on se retrouve dans votre situation. deux cibles faciles entre plusieurs feux, deux noms affiliés à pas moins de trois organisations criminelles, et pas des moindres. mieux vaut être prudent, n’est-ce pas ? un dernier tour dans son sac et il te confirme avoir tout ce dont il a besoin, sa douce voix d’enfant apportant de l’apaisement à ton cœur. « bien.. sois prudent surtout. on se verra au déjeuner, ok ? [...] je t’aime aussi, mon cœur. passes une bonne matinée. »
le regret de devoir raccrocher n’ayant pas le temps de s’installer. on toque à ta porte. la porte des serveurs, ton bureau. personne ne vient ici. puis, elle s'ouvre. de la visite, si tôt ?

cette silhouette, même dans la pénombre tu la reconnais. la manette reprise entre tes mains, tu n’as pas vraiment pris le temps de détailler sa personne, ni même de remarquer ce dossier entre ses mains. une experte, elle aussi, dans un tout autre domaine qui t’as toujours effrayée. et pourtant, les liens ont réussi à se créer entre vous. une amie plus qu’une collègue. tu supposes qu’elle passait simplement par là, qu’elle a sûrement décidée sur un coup de tête de venir saluer l’oubliée. bien loin de la vérité de sa venue. « déjà debout ? t'apportes le p'tit déj ? », tu prononces après l’avoir saluée d’un bref geste de la main, un sourire taquin au bord des lèvres. « tu viens pas travailler aussi tôt d’habitude, qu'est-ce qui t'arrive ? une affaire qui t’prends la tête ? », comment pourrais-tu le savoir ? toi qui ne ne sors que rarement de là. rien de plus facile que de pirater les caméras de surveillance de l'intérieur. à côté d’elle tu ressembles à une adolescente rebelle, le genre trouble maker, mais au fond tu te reconnais parfois en elle.