(tw) kaina ·· les étoiles se jouent de nous.

( tenue ) Les mains étaient tremblantes, autour du téléphone - il était fébrile, chancelait, du bout de ses doigts, jusqu’à s’affaisser sur les draps froissés. Elle en avait l’esprit troublé, les songes bouleversés et son regard, sonnat aussi vide - que le cœur dans la poitrine. Sifflements assourdissants, ses paumes se plaquaient sur ses oreilles, comme pour les taire, les étouffer : faire qu’ils s’éteignent, si facilement. La panique la poussait à faire mille pas dans sa chambre, tapant dans les livres échoués sur le sol ou encore ses vêtements. Un bordel que sa mère haïssait, mais auquel sa blondeur ne prêtait même plus attention, tant était-elle submergée, de tous les sens. Entre son job étudiant et ses études, le tout saupoudré par ses innombrables problèmes, Ana, elle ne voyait plus très bien. Sentant l’angoisse se faufiler en son être, elle attrapait son sac et partait du domicile - bravant la nuit étoilée et glaciale, pour se rendre à la pharmacie de garde. Sur le chemin, ses phalanges congelées tapotaient bien trop de messages, sur l’écran lumineux et bientôt, il n’y avait plus de batterie. Elle se retrouvait en panne, à le brancher à sa batterie externe, en priant pour que le ciel ne lui tombe pas trop dessus. Le test acheté, Ana, elle ne se calmait pas. Tétanisée, ses prunelles lisaient et re-lisaient les indications, hésitait même à en acheter d’autres - peut-être qu’il y avait une marge d’erreur ? Pourtant, la pharmacienne lui avait vendu le plus efficace, indiquant précisément la durée de grossesse, dans le cas où il se montrait positif. Assise, sur ce morceau de trottoir, elle se mettait à pleurer, Ana, jetant la boîte sur le bitume, en enfouissant son visage entre ses mains. Les doigts se perdaient dans les mèches de cheveux blondes, frissonnant sous cette brise fraîche, mais, rien ne la calmait. À se faire des films, Ana, elle ne faisait que s’enfoncer dans ses angoisses, redoutant de se rendre chez Kai et de se confronter à un mur. Si distant, au travers des messages échangés, qu’elle suffoquait, sur le chemin - parce qu’elle voulait qu’il soit là, si le positif se montrait sur le petit écran. Et d’un poing tremblant, elle toquait, Ana, les yeux larmoyants se noyant sur le bois massif de la porte. L’attente lui semblait interminable, son corps entier était tourmenté de tremblements. Sur le point de s’effondrer, Ana, sous l’intensité de ses peurs et regrets.

( tenue ) les pas s'enchaînent, se succèdent en une ronde interminable dans cet appartement beaucoup trop vide, beaucoup trop silencieux - une aubaine pourtant que tous soient partis en weekend chez les grand-parents. le portable roule entre les mains pour ne jamais en être trop loin, de ces gestes qui se veulent apaiser le stress, mais qui ne font que l'accroître plus encore. il est nerveux, kai, aux aguets du moindre son qui lui signifierait son arrivée. c'est à peine s'il ose s'éloigner de l'entrée de crainte de la manquer - ana, qu'il sait si volatile, si imprévisible, qu'elle pourrait changer d'avis et s'en aller. contre ses tempes, le tintement de la bombe qu'elle a enclanché, le retardement marqué par les battements de son palpitant qui, de la même manière, menace d'exploser. j'ai du retard dans mes règles. ces mots résonnent d'une voix fébrile contre son crâne en ébullition. ces quelques lettres en noir sur son écran blanc qui l'ont poussé à tout quitter, à se ruer en direction de chez lui pour la retrouver. ana, qu'il devine aisément paniquée, à l'instar de lui et de ses mains qui, d'une minute à l'autre, pourraient bien se mettre à trembler. parce que les minutes ne lui ont jamais parues aussi longues, l'attente aussi interminable. et, kai, il commence à regretter de ne pas être directement allé la chercher - parce que l'idée de la savoir seule suffit à lui tordre les tripes et à le torturer. dans le silence ses pensées s'éclairent, se percutent en un flot continu de culpabilité. c'est de sa faute, toujours de sa faute, si sous le poids de ses problèmes elle se sent s'écrouler. c'est lui, une fois de plus lui, qui vient la blesser. l'irrationnel prend le dessus lorsque le coeur s'emballe et kai, il ne trouve rien de mieux que de se blâmer pour tout ce qu'il a pu causer. sources à problèmes, comment peut-il être son pilier ? alors qu'en cet instant il ne désire rien de plus qu'être à ses côtés. et enfin, le poing s'écrase contre le bois de la porte et kai qui se rue dans l'entrée. son myocarde semble chuter d'un immeuble à cent étages lorsque son regard se pose sur ana - une douleur à laquelle il ne se fera pas, de constamment la voir dans tous ses états. instinctivement ses bras l'enroulent et l'attirent contre lui. plus que du réconfort, c'est un besoin de la sentir tout près de son corps alors qu'il l'entraîne à l'intérieur sans relâcher son étreinte. puis ses lèvres s'échouent en un baiser sur sa tempe parce qu'aucun mot ne parvient à sortir de sa gorge nouée.

Elle aurait aimé que ce ne soit qu’un mauvais rêve - cet achat en plein milieu de la nuit et que l’angoisse ne la submerge pas, Ana, bien qu’elle avait toujours été victime d’angoisse. De ces trop nombreux états d’âme, la faisant perdre ses repères et son sang-froid. Assise sur ce morceau de trottoir, elle n’était qu’une gamine, assiégée par l’angoisse, au beau milieu d’une nuit trop froide. Visage enfouie contre ses genoux tremblants, elle avait besoin de quelques longues et douloureuses minutes, pour trouver la force de se lever. Et de le voir, le retrouver, Kai - bien loin des retrouvailles idéales, de deux amis fâchés, pour une confiance trahie. En cette soirée, Ana, elle oubliait la rancœur, tout ce qu’elle avait pu ressentir de négatif à son encontre : parce que c’était de lui dont elle avait besoin, Ana. Lui seul. Dans un état second, quand son poing rencontrait le bois de la porte. Bien trop de souvenirs en tête, qu’elle décidait d’ignorer pour son propre bien, Ana. L’expression abattue, elle respirait la tristesse. Être déboussolé, venu récolter la présence de celui qui emballait son palpitant, qui lui faisait tourner la tête, en dépit de tout ce qui s’était passé. Et lorsqu’il ouvrait, elle coulait dans ses bras, Ana, se réfugiant silencieusement entre les bras ouverts, offerts, à celle qui se sentait coupable, responsable. L’étreinte durait, se prolongeait, le temps que les larmes se taisent et qu’elle ne tremble plus Ana. Lorsque cela advenait, elle reculait, la jolie et se laissait entraîner au sein de l’appartement silencieux. Tout le monde sauf eux dormaient - adolescents, sur le point de découvrir si leur existence allait être chamboulée. Assise sur ce bout de lit, Ana, elle déballait la boîte, en reniflant et se tournait vers Kai. « Je… Je vais le faire, d’accord ? » Elle cherchait à se rassurer, quand elle se levait pour disparaître à l’intérieur de la salle de bain. Immobile, l’enfant restait figée, de longues et interminables minutes, le temps de trouver le courage, de le faire. Le pantalon retiré, au même titre que ses chaussures, la blondeur était balayée en arrière. Les yeux clos, sur ce qu’elle faisait, Ana. L’absence s’éternisait et quand elle sortait, ses doigts déposaient le test sur la table de nuit. « Il faut attendre vingt minutes. » Délaissant également son pantalon et affaires dans un coin de cette chambre, Ana, elle lui faisait face. Ses prunelles étaient incapables de le quitter du regard, Kai, déposant une paume sur sa joue. Sentir sa peau. Et son corps chevauchait délicatement ses cuisses, en entourant ses épaules de ses bras. En silence. Juste… Son front contre le sien, prunelles closes et ses mains, sur ses joues. D’une tendresse inouïe - réchauffée, par son unique présence, Ana. Rassurée, par ses bras autour d’elle. Apaisée par son parfum, sa peau, collée à la sienne. Et ce calme, les liant - dans l’attente d’un quotidien chamboulé. C’était lui, son absolu.

jamais il n'aurait pensé que voir quelqu'un pleurer pourrait lui faire aussi mal. kai, il a pourtant subi les larmes en torrent de sa mère, le myocarde durci par le conflit. il en a passé des années à ramasser les miettes de son coeur et à panser ses états d'âme - mais aucun de ces instants ne lui a troué le bide comme celui-ci. ce qu'il exècre de faire face à la ana malheureuse quand lui n'aspire qu'à voir la rieuse. il culpabilise, kai, pour maintenant, pour tout ce qu'il y a eut avant. il culpabilise, mais au fond de lui persiste cette fraction de son être qui ne peut se mettre à regretter cet instant à deux - ce moment privilégié qu'elle lui a accordé, cette osmose qu'il est bien incapable d'oublier. c'est sans doute ce qui l'effraie autant, finalement kai, de se dire que cette histoire pourrait bien finir par les séparer. ana, les regrets trop gros pour faire la différence entre ce souvenir et ce qu'il a causé. parce qu'ils sont sur le fil du rasoir, à mille mètres au dessus du vide, au bord de cette falaise et qu'un rien pourrait les faire tomber, sombrer - comme une grossesse non désirée. tremblante dans ses bras, c'est à peine s'il ose la chambouler ni même la laisser filer. il est nerveux, kai, quand ils traversent l'appartement jusque sa chambre, pas bien serein quand à ce qu'il peut se permettre de dire ou de faire. assis sur le bord de son lit il la regarde en silence sortir la boîte en carton du sachet, la tête qui se remue à la positive lorsqu'elle annonce que le moment est venu. kai, il amorce un mouvement pour la suivre avant de prendre conscience qu'elle ne désire sans doute pas qu'il l'accompagne jusque là - et que, sans doute lui aussi n'est pas encore prêt à la regarder uriner sur un bout de plastique. dans la solitude l'angoisse s'amorce. elle fait vriller son encéphale et danser ses guibolles jusqu'à ce que d'un long soupire les paumes portées au visage il finisse par s'écrouler sur le matelas. paupières closes, il ignore combien de temps s'écoule avant qu'elle ne refasse surface dans la pièce, mais instantanément il se redresse. le regard planté sur ana et la poitrine lourde de ne savoir comment la soulager. d'accord.. voix faiblarde pour celui qui s'exprime souvent trop fort, surpris par cette marque de tendresse. et il dégluti, kai, non sans l'accueillir dans ses bras avec affection. en un baiser appuyé ses pulpeuses se posent sur la peau salée de sa pommette encore humide. et cette connexion, cette foutue connexion qu'il ressent à chaque fois que ses prunelles plongent dans les siennes et qui l'électrise. cette envie de la sentir tout contre lui qui manque de lui faire oublier la raison de sa venue ce soir - kai, il a besoin de se mordre pour résister, ne pas flancher. parce qu'elle est si près que son souffle se met à le chatouiller, parce qu'il prend conscience à quel point elle a pu lui manquer. ana.. les mots sont difficiles à trouver tant ses pensées se sont mises à virevolter. il sait pas bien ce qu'il a envie de lui dire, kai, comment prioriser. je suis désolée que.. que t'ai à subir ce moment là, je voulais pas.. enfin. désolé. d'entre ses lèvres qu'il vient humecter s'échappe un long soupire de ceux qui nous permettent de mieux respirer. kai, il a jamais été doué pour s'exprimer, mais avec elle, rien qu'avec elle, il veut essayer.

Elle aurait pu ne jamais l’acheter ce test, pour éviter de se retrouver à cette place, Ana. Palpitant en furie, tapotant les parois de sa poitrine - le soupir se mourait au cœur de ses lèvres. Les paumes tremblantes, les paupières se fermaient, comme pour voiler la réalité, défilant douloureusement sous ses prunelles impuissantes. Cela faisait bien longtemps, que son existence toute entière était hors de contrôle, qu’elle ne parvenait plus à la gérer. Lorsqu’elle ne détruisait pas, Ana, elle vivait trop intensément et finissait, toujours, à dresser le même constat navrant : bonne à rien, putain de carencée, ne sachant pas gérer ce qui passait entre ses mains. Et face à la fatalité, du test déballé, puis réalisé - Ana peinait, d’un souffle au cœur terrible, la faisant osciller dangereusement vers le vide et le fracas. Ce chaos auquel elle s’adonnait - mitigée entre la volonté et l’involontaire. Ses doigts, capturaient à nouveau le test : le plus long se passait, désormais. L’attente d’un quotidien bouleversé : elle revenait à la chambre, Ana. Livide, tourmentée, cette poupée aux joues humidifiées par la peine, elle abandonnait ses affaires. Jambes à l’air, dentelle apparente sous la limite du sweat et la lingerie, lorsqu’elle s’avançait vers Kai. Besoin de ses bras, de son cœur battant d’une même mesure. Poitrine à poitrine : les pulsants vibraient d’une mélodie jumelée, suspendant les souffles, pour éviter de dévoiler l’effet que l’autre procurait. Son front au sien, l’épiderme se trémoussait, frémissait, aux effleurements, à la chaleur de Kai se diffusait sur son épiderme lilial. Il la maintenait en vie, Kai, elle le réalisait, Ana : au détour d’un sursaut de cœur. Ses joues, sous ses mains, respiration diffuse, il lui faisait tant de bien et s’en voulait, d’un même temps, de faire tant de mal. Réalisant sa noirceur, elle périssait, Ana, à s’en crever le myocarde. Et lorsqu’il rompait le silence, de ses excuses murmurées, les ébènes s’ouvraient pour le regarder, Kai - son premier amour. « On est tous les deux fautifs, ça ne sert à rien de se blâmer… » Sûrement une rare parole sage, que la blonde laissait aller, de ses lippes charnues. Un bref sourire venait étirer ses lèvres meurtries, allégeant cet expression au visage. Ana, elle ne le lâchait pas du regard, effleurant du dessus de ses doigts, la tempe de Kai, d’une lente caresse. Sa nuque, caressée, de l’autre main. Et les nez se touchaient - bout à bout. Elle ne contrôlait plus rien, avec lui dans les parages : si proche, elle, assise sur ses cuisses. Leurs chairs collées - accolées. Ana, elle s’avançait, happait les lèvres aimées de Kai, des siennes, en le regardant : attendant son aval ou son rejet, même si l’air peinait, que les lippes entrouvertes se cherchaient. Elle en crevait d’envie, de l’embrasser.

la carcasse étalée sur son lit, ses pensées dansent un ballet déchaîné. il réalise à peine ce qu'il est en train de se passer, kai, tout bonnement désarçonné par la nouvelle qui vient de tomber. trop jeune pour ne serait-ce que songer à enfanter, c'est pourtant élever ses deux petits monstres qui est aujourd'hui sa plus grande fierté. kai, il est pas stable, il est pas si mature, il a pas toutes les qualités qu'il aimerait apporter à un rôle qu'on lui a déjà prêté - parce qu'être appelé papa a une toute autre implication qu'être frère. mais kai, il est de ceux qui assument et même s'il n'est pas totalement prêt, même s'il ne l'attendait pas, il sera là. jamais il n'aurait cru que sa vie basculerait comme ça - qu'au détour d'un amour inavoué il finirait pas attendre un bébé. il le sait que ce n'est pas comme ça que c'est censé se passer, qu'on doit s'aimer avant de l'envisager, pourtant y a les films qui se fondent sur ses paupières fermées et le myocarde qui tambourine beaucoup trop pour ne pas l'emballer. c'est le son de la porte qui s'ouvre qui le sort du tumulte de ses songes alors que la vue d'une ana les jambes dénudées suffit à faire vriller ses pensées. irrécupérable kai qui, même dans un instant pareil, ne peut se retenir de la trouver belle. foutue ana qui l'a ensorcelé et pour qui il serait prêt à tout réaliser - à l'image de ce test qui viendra sceller leur destinée. compte à rebours lancé avant qu'ils soient fixés, vingt minutes qu'elle sait édulcorer rien qu'en étant à ses côtés. ana dont le souffle réchauffe son derme déjà chaud. ana, que ses paumes viennent entourer avec ce désir de ne plus avoir à la lâcher. satanée ana qui, sur sa peau, dans son crâne, et dans ce myocarde oublié, s'est gravée. ana qui a sans doute raison lorsqu'elle refuse de se blâmer sans pour autant parvenir à lui soutirer cette part de culpabilité - l'esprit ancré à l'idée qu'il aurait pu tout changer s'il savait mieux s'exprimer. elle l'éblouie ana, fait disparaître les soucis de ses prunelles scintillantes et ces pulpeuses attirantes. elle arrive même à lui faire perdre ses moyens, la peur au ventre de fauter à nouveau. les signes présents le troublent alors qu'il repense à la vivacité avec laquelle elle s'est évertuée à le repousser, à cette rancoeur pas vraiment digérée. elle est là pourtant, ana, les cuisses hérissées contre le jeans qui recouvre les siennes, les paumes caresseuses sur ses traits. et ces lèvres qu'il a connu gonflées de ses baisers le torturent de n'être qu'effleurées. kai, il a le regard brûlant malgré le tourment qui leur permet de se retrouver. alors tant pis s'il se trompe, tant pis si ses désirs troublent sa réalité, tant pis si de nouveau elle viendra le rejeter - il ne tient plus. le corps aimanté par le sien à l'instar de ses lippes qui s'échouent sur les siennes. kai, il s'imprègne, s'embrasse de ce baiser dans le doute qu'elle vienne l'arrêter. il s'imprègne de sa peau, de la saveur de ses lèvres, de l'odeur de sa crinière - tous les sens éveillés pour que ce souvenir soit à jamais gardé.

Dès lorsque que ses cuisses trouvaient la chaleur des siennes, qu’elle s’asseyait sur celles-ci, de ses jambes dénudées, Ana, elle en oubliait tout. Il n’y avait plus ces conflits familiaux, qui la rongeaient et l’angoissaient, même si elle prouvait le contraire - encore moins les ombres de son père, se juxtaposant aux siennes. Non, elle en oubliait chaque détail, chaque moment désagréable, comme ce test délaissé, abandonné, sur la table de nuit. Lui, qui ne tarderait pas à les rappeler à l’ordre. Quand il était là, Kai, tout tournait autour de lui. Âme, cœur, corps, pensées - présent partout, dans chaque recoin, et en cet instant, elle le regardait, d’une intensité incomparable. Comme si elle le voyait, enfin. Leurs peaux collées, les lèvres s’effleuraient, se cherchaient, en oubliant le chaos qui les attendait. Futurs parents ? Ou un vide, un creux, un rien ? Désir palpable, elle jouait de ses pulpeuses, Ana, ne faisant qu’effleurer et happer celles de Kai, pour le pousser à l’attraper, l’embrasser, la serrer fort. Jouer encore un peu, avant de s’effondrer, pas vrai ? La respiration s’emballait, le cœur pulsait dans la poitrine : il lui faisait tourner la tête, Kai, lui donnait si chaud, qu’elle eut envie de retirer son pull, pour laisser leurs épidermes, se coller davantage. Et, enfin, lorsque les lèvres se mêlaient, elle ne lui résistait pas, Ana, accentuant la prise de ses bras autour de ses épaules, pour l’emmener au plus proche de son corps. Poitrines collées - elle mêlait ses lippes aux siennes, avec sensualité et envie non dissimulée : parce que c’était lui qu’elle voulait, Kai, du plus profond de son âme. Lui, qui la comblait. Lui, qui la rendait heureuse. L’impression de suffoquer contre sa bouche, de perdre pied, en laissant leurs muscles rosés s’étreindre. Jamais elle n’avait ressenti un tel effet, dans les bras de quelqu’un, Ana et elle réalisait, à quel point, il était celui que l’on qualifiait d’âme-sœur, d’absolu. Habitée par des sentiments, jusqu’à lors, inconnus, elle vibrait, frémissait, au rythme de leurs baisers endiablés, de leurs corps s’entrelaçant, ondulant l’un à l’autre. Et d’une légère pression, elle le poussait en arrière, contre le matelas, Kai, en le regardant de ses intenses ébènes, avant de fondre une énième fois, sur sa bouche brûlante. Mains contre ses cheveux. Ruisselante de désir, cette poupée - elle pourrait lâcher son dernier souffle, au creux de ses bras, juste pour un dernier baiser, juste pour une ultime danse, à ses côtés.

( tw : suspicion de grossesse, rapprochement physique )
avec elle tout s'efface. ana, elle devient le centre de son univers rien qu'en plongeant son regard dans le sien. de sa simple présence, elle fait s'évanouir les futilités alentours alors que conscient et inconscient se focalisent sur ses contours. si belle dans le reflet de ses rétines, si aimée dans les tréfonds de son palpitant. elle est une addiction à laquelle il peine à se soustraire, kai, trop accroché pour ne pas souffrir lorsqu'elle vient à lui manquer. si essentielle et ce qu'il éprouve en cet instant pour elle le lui rappelle. c'est si bon, même dans l'épreuve, d'à nouveau pouvoir se toucher, se chercher, se torturer pour finalement se retrouver. dans la passion qu'il met dans son baiser il prend conscience de tout ce qu'il gardait enfermé - à quel point à son contact son corps se met à vibrer, son myocarde palpiter et ses sens s'enflammer. et même s'il s'essouffle de ne pas trouver la volonté de quitter ses lèvres, kai, il a paradoxalement la sensation d'enfin parvenir à respirer. la cage comprimée par cette pièce qui lui manquait, ce vide que son absence créait. parce qu'ana, c'est son oxygène, celle qu'il voudrait et qu'il pourrait aimer sans gêne s'il ne craignait pas la noirceur de ses gènes. les phalanges se perdent dans le courant de sa crinière alors que son corps, brûlant, incandescent, se consume à son contact. kai, il a beaucoup trop besoin d'elle, d'eux, de tout ce qui les a mené à cet instant précis. il a besoin de sa présence, de ses pulpeuses, de toucher sa peau, de l'entendre rire, gémir, de la sentir se blottir contre lui ou marquer son dos. il a besoin de tout ça et plus encore pour se sentir mieux, pour être heureux. ana qui l'ensorcèle, devenue son essentielle. ana qu'il retourne sans ménagement, le soupire d'aise face à la beauté qu'il surplombe - beauté de l'être, mais de l'âme qui brille dans ses prunelles. tu m'as tellement manqué ana. confession murmurée à l'oreille avant de la croquer, de laisser ses lèvres s'échouer sur les courbures de sa mâchoire, de son cou. goûter au sucrée de sa peau, s'embraser de son doux parfum - il pourrait s'éteindre contre son corps si tel était son destin. mais il arpente un tout autre chemin, sinueux, mouillé par les baisers qu'il vient y déposer. son haut ôté pour mieux la marquer, dans sa chute contre son torse kai perd pieds et fini par tout oublié - même ce test délaissé, abandonné. tout ce qui l'importe ce sont ces paumes joueuses et cette langue baladeuse. tout ce qui l'envoûte c'est la chaleur de son derme et la courbure de ses reins. et il s'abandonne kai. il s'abandonne à la tentation qu'elle représente, à ce corps qui l'aimante. glissé sous les tissus soutirés il se laisse transporter par le désir dans ce monde où ne résident qu'eux.