kaina ·· comme deux étoiles.

( outfit ) la raison perturbée, le myocarde tout bonnement ravagé, il est perdu kai dans le tumulte de ses pensées. équilibriste qui menace de tomber, il marche sur le fil de sa vie que les confessions nocturnes ont secoué. il est partagé kai entre deux volontés - elle et ce qu'il juge bien pour elle. ana qui s'accroche à lui comme à une bouée de survie quand lui s'efforce de briser ce lien qui, il le sait, finira par les achever. c'est qu'il est éreinté kai, fatigué de s'inquiéter, de constamment se blesser, de ne pas être assez. et même si elle a beau y croire, si elle a beau lui conter comme tout pourrait changer, lui n'a pas la même réalité. kai, il est marqué malgré lui par la toxicité, par la crainte de tout faire foirer et de voir le bonheur lui échapper. c'est comme ça depuis des années alors comment, d'un coup d'un seul, tout pourrait s'améliorer ? il y a cru pourtant, l'espace d'un instant, quand ils avaient tous deux cette perspective d'être parents - l'idée un peu folle que le destin se ralliait à ses côtés avant de se prendre une claque par la réalité. la certitude est pourtant gravée sur ses méninges, dans chaque battement de son myocarde; celle d'une âme sœur qu'il laisse bêtement lui échapper. ana, il le sait, elle est cette perfection imparfaite qu'il ne retrouvera jamais. elle est sa destinée que la crainte et l'amour le pousse à abandonner. parce que kai, il veut plus que tout s'accrocher, ensemble d'essayer d'avancer. et c'est sans doute la plus grande preuve de son affection qui lui a fait dire non. non à eux, non à ce qui pourrait le rendre heureux. non à cette perspective qui la pourtant si enflammé même si elle était insensée. kai, il a fait preuve à démontrer tout sauf de l'égocentricité en la repoussant alors que tout son corps, son coeur, l'appelait. elle mérite mieux, ana. ce mieux qui lui tend les bras, quelque part à l'autre bout de la terre. ce mieux qui, il l'espère la guérira. mais bordel elle s'accroche ana et s'en est bien trop difficile de faire taire ce qui est partagé. bonne ou mauvaise idée qu'est de se retrouver, il est guidé par ce besoin de la voir et de lui parler. même s'il prend le risque de laisser son coeur s'exprimer, il sera fixé. là, sous la brise hivernale il attend. le myocarde affolé et les pensées en pagaille, il guette. jusqu'à ce qu'il l'aperçoit et que tout autour s'arrête.

( tenue ) Les phalanges fébriles lâchaient le téléphone - Ana, elle était dans un état confus, depuis la veille. Battant offert sur un plateau, par des messages soudains, elle avait paniqué, l’enfant, s’était retrouvée submergée par une vague d’émotions, jusqu’ici, jamais ressenties. Sentiments assumés par peur de le perdre à tout jamais, Ana, elle avait prit les devants, peut-être pour la première fois au sein de ce lien bancal, pourtant si fort. Mille pas effectués dans la chambre, les doigts se perdaient dans la blondeur céleste : depuis cette nuit à l’hôtel, elle ne voyait plus très bien, Ana. Pensées embrumées par Kai, comme si le voile sentimental s’était enfin retiré de tout ce qu’elle occultait. L’évidence se dessinait et face à l’horizon, il n’y avait que l’image de Kai, de ses rires et sourires, de sa voix grave sonnant à son oreille, de leurs moments rieurs et bagarreurs, mais les pulsations excessives en plus. Prête à braver le froid, à se confronter à ses peurs, Ana, elle se mettait en route, direction la salle de bain. Tenue enfilée, le gros manteau l’entourait, quand elle s’enfonçait dans le dernier bus de la ligne. Nerveuse, elle n’avait de cesse de cogiter, de s’agiter, sur son siège et même jusqu’à la descente, elle peinait à tenir en place, Ana. Le marché se dessinait en face de ses prunelles, l’âme d’enfant émerveillée par les lumières à l’horizon et toutes ces décorations éparpillées un peu partout, mais ce n’était pas ça qui retenait son attention. Elle le repérait facilement, Kai, au milieu des passants et des stands, parce qu’il n’y avait que lui pour capturer son attention, la tenir en éveil, même lorsque le sommeil l’affligeait. Autour d’elle, le monde cessait de s’animer. Plus son corps s’approchait de lui, plus le cœur battait fort, si bien qu’elle n’entendait plus que lui. Kai, elle lui faisait désormais face, sans s’arrêter, non. Tendant ses bras, elle venait l’enlacer, d’une tendresse soudaine, au milieu de ce chaos provoqué par deux êtres aux vies chancelantes, brinquebalantes. Corps trouvant son refuge, elle l’étreignait de toutes ses forces - savourant le contact de sa peau, son parfum dont chaque effluve était connue, à la douceur de sa peau, de ses boucles. Et plus rien n’existait autour d’eux, quand elle était contre lui - lovée de tout son être, contre celui qui l’animait, lui donnant tant de contrastes, avant la discussion fâcheuse, nerveuse, qu’ils s’apprêtaient à avoir.