@Elwyn Ashworth et @Maeve Atwood Elle ne se souvenait plus exactement, Maeve, à quel moment elle avait décidé de devenir ingénieure. Mais c'était des jours comme aujourd'hui qui lui rappelait qu'elle était faite pour ça. Les joues roses et le coeur battant, elle referma son cahier de note avec satisfaction. Le test ultime de son prototype venait de se terminer sans la moindre faille. Les doigts se refermèrent sur ses épaules avec force. "On a réussi ! ça fonctionne !" Incapable de se contrôler, elle se leva d'un bond et sauta dans les bras de son collègue. L’exaltation de cet instant était magique après plusieurs mois de travail acharné et de doute, la réussite était là, flamboyante. L'espace de quelques précieuses secondes, elle en oublia sa vie en lambeau, son mari fuyant, son fils malade. L'échec de sa vie privée était occulté par la magie de voir fonctionner le petit engin. Bien sûr ce n'était pas digne du prix Nobel, mais c'était son bébé, son projet, qui avait germé petit à petit dans son esprit. Quelque chose d'utile, quelque chose de minutieux et précis, un petit trésor. Elle réalisa que l'étreinte de son ami était un peu trop étroite, un peu trop longtemps à son goût, elle se libéra doucement, le sourire aux lèvres. "On a réussi !" Elle éteignit le montage de test, retira ses lunettes et serra son carnet contre elle. Il lui tapa encore une fois dans le dos avant de quitter le labo. Les yeux rivés sur la machine, Maeve ne parvenait pas à partir, comme si tout ça pouvait disparaitre. Une vibration sur sa montre connectée l'arracha à sa contemplation béate. Elle devait être dans une heure à la maison pour libérer la baby-sitter d'Oliver. C'était très compliqué pour lui, à huit ans à peine, de comprendre qu'il ne pouvait pas retourner à l'école, que cette maladie lui collerait encore un peu à la peau, que chaque année, une fois guéri, il devrait toujours subir des tests pour être certain que ça ne revienne jamais. Bien sûr, on en était pas encore là... Il fallait d'abord battre cette leucémie pour de bon, le bout du tunnel approchait, ils devaient tous tenir jusque là. Elle se ressaisit et parvint enfin à quitter la pièce pour aller récupérer ses affaires dans son bureau.
L'air vif de l'extérieur lui fit un bien fou après plusieurs heures d'expérience, d'ajustements microscopiques des circuits et autres réglages dans la lumière artificielle des néons. Comme toujours, elle prit la direction du port. Ce n'était pas l'arrêt de bus le plus proche des bureaux mais elle aimait passer sur les docs. Elle n'avait pas fait 100 mètres qu'elle sentit une présence derrière elle, se retournant vivement, elle se retrouva face à une silhouette trop bien connue. Maeve ne l'avait plus vu depuis quatorze longues années. Pourtant, elle n'eut aucun doute, pas la moindre hésitation en le voyant. C'était lui, en chair et en os. Comment était-ce possible ? Que faisait-il là ? Elle regarda vivement autour d'elle pour s'assurer qu'aucun de ses collègues n'étaient dans les parages. Le soulagement de voir le quai désert fut immense. Mais ça n'expliquait en rien sa présence. Un hasard ? Il n'y avait rien ici hormis des bureaux, des entrepôts et des bateaux. "Elwyn ? Je... C'est impossible." Pendant si longtemps, Maeve s'était convaincue qu'il n'existait pas, que c'était un frère imaginaire ou pire qu'il était mort. Le voir là, c'était impossible.
écrire ici le résumé de ton personnage / Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit, sed do eiusmod tempor incididunt ut labore et dolore magna aliqua. Ut enim ad minim veniam, quis nostrud exercitation ullamco laboris nisi ut aliquip ex ea commodo consequat. Duis aute irure dolor in reprehenderit in voluptate velit esse cillum dolore eu fugiat nulla pariatur. Excepteur sint occaecat cupidatat non proident, sunt in culpa qui officia deserunt mollit anim id est laborum.
âge : quarante ans, un miracle qu'il soit encore en vie après tout ce temps.
statut civil : veuf, sa femme est morte en mettant leur fille au monde (février 2020).
occupation : barman, comme métier officiel. Il deale aussi un peu de drogue pour arrondir ses fins de mois.
habitation : 189 faubourg marigny.
disponibilité : disponible.
code couleur : olive
mes trophées :
same old love.
-- ft / @Maeve Atwood tw: drogue, overdose. Ça faisait des années qu’il n’avait pas vu sa sœur Elwyn. Maeve, elle avait décidé qu’elle ne voulait plus perdre son temps avec un raté pareil et elle avait soigneusement respecté ça, pendant de nombreuses années. Elle avait raison, il l’avait faite chier pendant des années à lui emprunter du fric sans jamais le lui rembourser, juste parce qu’il avait besoin de payer sa drogue. Elle avait tout essayé Maeve et rien n’avait fonctionné. Elle l’avait balancé dans un centre de désintoxication pendant des mois, là-bas, on l’avait sevré, mais il avait si peu apprécié qu’elle l’abandonne là-bas, qu’il n’avait pas tenu bien longtemps à sa sortie. Il en demandait trop dans le fond le Ashworth, il aurait eu besoin qu’elle soit là, qu’elle soit vraiment là. Mais elle avait choisi – à raison – sa carrière. Elle était belle, sa carrière aux dernières nouvelles et tant mieux pour elle. Elle avait bien raison de s’occuper de sa vie Maeve, elle le méritait. Mais Elwyn, il avait toujours l’impression qu’on le laissait tomber, y compris dans sa propre famille. Il aurait aimé qu’elle soit là, Maeve, quand il avait réussi à s’en sortir, quand il avait épousé Lily, quand il avait été heureux. Il aurait voulu lui montrer de quoi il était capable. Mais elle n’était pas venue à son mariage. Il ne savait pas ce qu’elle devenait à présent, Elwyn et l’inverse était vrai. Heureusement, de toute façon, ça n’aurait fait qu’ajouter une déception de plus dans le cœur de la jeune femme. Il avait quitté la drogue pendant un temps, mais il avait replongé en un rien de temps à la mort de Lily, à croire qu’il ne s’en sortirait jamais le blond. C’était peut-être qu’avant de gérer l’addiction, il y avait autre chose à essayer de soigner, une foutue dépression qu’il se traînait depuis toujours.
Lily l’avait aidé, elle lui avait redonné goût à la vie, elle lui avait montré qu’il y avait du bon aussi, dans ce monde qu’il avait toujours vu pourri jusqu’à la moelle. Il y avait eu elle, l’amour qu’ils avaient eu l’un pour l’autre, le bonheur qu’ils avaient réussi à construire ensemble. Maintenant qu’elle n’était plus là, il retombait dans les mêmes travers Elwyn. Sans elle, il avait replongé. Il y avait Zoey pourtant, le bébé qu’ils avaient eu ensemble. Elle était morte en lui donnant la vie Lily et il savait qu’elle voudrait que leur fille ait une vie heureuse. Il se sentait incapable de lui offrir ça, Elwyn. C’est pour ça qu’il fallait qu’il retrouve sa sœur. Elle ne pouvait rien pour l’aider lui, mais peut-être qu’elle voudrait bien aider Zoey. Il voulait être certain que s’il lui arrivait quelque chose, quelqu’un serait là pour prendre soin de Zoey et son premier choix, c’était sa sœur. Maeve, c’était quelqu’un de bien. C’était beaucoup, ce qu’il avait à lui demander, mais il savait que c’était important pour la petite. Elle avait plus d’un an maintenant Zoey et c’était déjà un miracle qu’il ait tenu jusque là le blond. Il avait fait une overdose récemment et même s’il avait survécu, il avait de quoi se demander combien de temps ça allait durer. Il avait réussi à retrouver la trace de sa sœur, au moins son boulot, ou un indice dessus. Ça l’avait poussé à traîner sur les quais avec l’espoir d’y croiser sa sœur. Stratégie qui avait fini par fonctionner, il était en face de Maeve à présent. « Pourquoi impossible ? Tu me pensais déjà mort ? » Il répliqua, incapable de faire taire la rancœur qu’il avait en lui, cette fichue impression qu’elle l’avait laissée tomber, alors qu’en vérité, elle avait tout essayé pour l’aider. Elle n’avait pas de souci à se faire, dans le fond, ce n’était qu’une question de temps avant que la mort ne vienne le chercher. Elle finirait par pouvoir officiellement rayer de sa vie ce frère dont elle avait honte. « Est-ce qu’on peut parler ? » Il demanda à sa sœur. Il fallait qu’ils parlent. Il en avait besoin, parce qu’il voulait savoir si elle pourrait s’occuper de sa fille s’il lui arrivait quelque chose. Il en avait besoin, plus pour Zoey que pour lui-même.
@Elwyn Ashworth et @Maeve Atwood Le voir après tant d'années ramenait en vagues les souvenirs, certaines étaient violentes, lui étreignant la poitrine comme une noyade, d'autres étaient douces, chatoyantes de reflet solaire. Mais surtout, il y avait dans ces retrouvailles imprévues le poids de ce qu'elle avait fait. Suffisamment de remords longtemps enterrés pour réveiller la petite voix narquoise dans sa tête. Celle-là-même qu'elle essayait de faire taire depuis des mois, qui intervenait sans jamais être invitée dans ses pensées, de jour comme de nuit. Cette présence constante qui l'étouffait, laissant son esprit à bout de souffle en permanence. Elle luttait malgré tout. Non, Maeve n'avait pas "abandonné si facilement" son frère, son tout. Elle l'avait aidé, pendant longtemps, malgré ses propres galères, malgré les insultes dues au manque, malgré les colères et les comas. Parce qu'elle l'aimait, parce qu'elle ne pouvait pas l'abandonner, pas après tout ce qu'il avait fait pour elle, les coups qu'il avait encaissé pour elle... Mais peu à peu, il était apparu évident pour la jolie blonde qu'elle n'y arriverait pas. Qu'elle ne pourrait pas garder leurs deux têtes hors de l'eau bien longtemps. Il était enfoncé trop profondément dans les sables-mouvants et s'entêter revenait à sombrer avec lui. Un ricanement éclata dans son esprit. A cette époque-là peut-être... Mais plus tard ? Une fois les cases de la listes cochées : le mari alpagué, et les clés de la maison de banlieue en poche ? Pourquoi ne pas avoir cherché à le retrouver ? Pourquoi ne pas avoir répondu à son faire-part de mariage ? Cette image-là était nette dans son esprit. Le carton était simple, les lettres rondes et douces... Cette invitation d'une délicatesse infinie l'avait émue aux larmes, seule dans sa voiture. Elle avait lu et relu les mots, effleuré du bout des doigts les lettres. Ce jour-là, Maeve avait compris qu'il s'en était sorti, sans elle. Qu'il était heureux. Elle avait été soulagée. Mais elle savait qu'il était trop tard, il devait lui en vouloir d'être partie et elle, engluée dans ses mensonges, ne pouvait pas demander à Isaiah d'aller au mariage d'un frère sorti de nulle part. Alors elle avait fait la sourde oreille, inquiète qu'il sache où elle vivait, sans vraiment croire qu'il viendrait la chercher après cette ultime trahison.
Elle releva le menton, réduisant au silence la voix, effaçant les images d'enfance. " Pourquoi impossible ? Tu me pensais déjà mort ? " Elle fronça le nez devant l'attaque. " La dernière fois qu'on s'en vu tu n'en étais pas si loin... Tu avais le billet en poche.", rétorqua-t-elle, glaciale. Elle avait essayé vraiment. Cette cure l'avait mise à sec, elle avait dormi dans sa voiture presque un an après ça. Tout ça pour qu'il achète 5 grammes à peine sorti. Elle se retint de lui demander ce qu'il voulait, la question serrait sortie de façon trop agressive, trop brutale. Elle était la méchante dans cette histoire, et son orgueil devait la mettre en sourdine. "Est-ce qu’on peut parler ?" Dans les poches de sa veste, Maeve serrait les poings si fort que ses ongles pourtant courts meurtrissaient ses paumes. Son regard balayant les alentours. "Si tu veux, mais ne restons pas là." Elle se mit en marche sans même attendre sa réponse. Après tout, il voulait parler, qu'il parle mais ce serait à ses conditions à elle. Qu'il le fasse en marchant. Loin d'un quelconque regard. Elle-même était mortifiée de penser de la sorte. Une petite partie d'elle n'avait qu'une envie : lui sauter dans les bras, lui demander pardon, redevenir la petite soeur affectueuse et innocente. Mais ils savaient tous les deux que bien trop d'eau avait coulé sous les ponts. Et à voir l'état déplorable de son frère, il avait replongé, comme toujours. Il serait bien incapable de tenir le rôle de grand-frère. Elle déglutit. "Il s'est passé quelque chose avec Lily ?" Maeve en était certaine, la personne lumineuse qui avait créé ce faire-part ne collait pas avec le fantôme qui marchait avec elle.
Accueil
Elle ne se souvenait plus exactement, Maeve, à quel moment elle avait décidé de devenir ingénieure. Mais c'était des jours comme aujourd'hui qui lui rappelait qu'elle était faite pour ça. Les joues roses et le coeur battant, elle referma son cahier de note avec satisfaction. Le test ultime de son prototype venait de se terminer sans la moindre faille. Les doigts se refermèrent sur ses épaules avec force. "On a réussi ! ça fonctionne !" Incapable de se contrôler, elle se leva d'un bond et sauta dans les bras de son collègue. L’exaltation de cet instant était magique après plusieurs mois de travail acharné et de doute, la réussite était là, flamboyante. L'espace de quelques précieuses secondes, elle en oublia sa vie en lambeau, son mari fuyant, son fils malade. L'échec de sa vie privée était occulté par la magie de voir fonctionner le petit engin. Bien sûr ce n'était pas digne du prix Nobel, mais c'était son bébé, son projet, qui avait germé petit à petit dans son esprit. Quelque chose d'utile, quelque chose de minutieux et précis, un petit trésor. Elle réalisa que l'étreinte de son ami était un peu trop étroite, un peu trop longtemps à son goût, elle se libéra doucement, le sourire aux lèvres. "On a réussi !" Elle éteignit le montage de test, retira ses lunettes et serra son carnet contre elle. Il lui tapa encore une fois dans le dos avant de quitter le labo. Les yeux rivés sur la machine, Maeve ne parvenait pas à partir, comme si tout ça pouvait disparaitre. Une vibration sur sa montre connectée l'arracha à sa contemplation béate. Elle devait être dans une heure à la maison pour libérer la baby-sitter d'Oliver. C'était très compliqué pour lui, à huit ans à peine, de comprendre qu'il ne pouvait pas retourner à l'école, que cette maladie lui collerait encore un peu à la peau, que chaque année, une fois guéri, il devrait toujours subir des tests pour être certain que ça ne revienne jamais. Bien sûr, on en était pas encore là... Il fallait d'abord battre cette leucémie pour de bon, le bout du tunnel approchait, ils devaient tous tenir jusque là. Elle se ressaisit et parvint enfin à quitter la pièce pour aller récupérer ses affaires dans son bureau. 
