à qui souffre en silence / @Ekko MorillotUne tasse de
chocolat chaud à la main, l’arôme délicat des marshmallows fondants dans ce liquide sucré rendrait le Niçois heureux. Ce petit breuvage qui activait ses papilles, faisait chantonner son estomac et briller son regard. Les vacances approchaient à grand pas, et si malgré lui ses parents se trouvaient de l’autre côté de l’océan, Eloïm n’en éprouvait aucun manque. Il passerait ses vacances avec des amis ou seul chez lui à bosser sur son prochain livre dans l’espoir que Bram arrête de lui faire les gros yeux. C’étaient ses plans,
hormis si un certain pâtissier décidait de le couvrir de
glaçage pour ensuite le couvrir de
jouets. Passant la porte de la bibliothèque peu de temps avant de la sonnerie annonçant la dernière heure de cours ne sonne, le bouclé se dirigeait vers son bureau, posant sa tasse tout en zieutant l’ouvrage qu’il avait à faire. Rien de bien fatiguant, quelques livres à replacer dans les rayons, mais la porte s’ouvrait, laissant la bibliothèque s’inonder d’une cacophonie de bavardage. Des élèves s’annonçant à peine qui entraient en riant et discutant, le jeune bibliothécaire sortait la tête de son local pour indiquer aux élèves de baisser le ton. S’il avait su… Ses prunelles se posèrent sur une silhouette qu’il n’avait pas vu depuis… Des années. Ekko. Un long
tunnel de souvenirs s’imposait à lui, tournoyant dans son esprit, alors qu’il dardait son regard sur son ex. Le destin avait la
remarquable délicatesse de lui mettre les pieds dans le plat… Il n’avait pas vraiment changé, un constat qui le fit sourire, alors qu’il perdait son regard sur cet Apollon. Son myocarde s’emballait
semi-automatiquement en voyant celui qui avait été son rayon de
soleil pendant des années. Un pouls qui défiait toute nature, l’envie de s’approcher, le toucher, laisser ses doigts courir sur la
corde raide qui planait entre eux. Les mots mouraient à présent dans sa gorge, s’étalant sur des années de silence murée en un : je t’aime reste avec moi, qui n’avait jamais été dit. Leur relation n’avait plus rien de
pacifique, Ekko possédant toutes les cartes pour le détester, l’injurier et pourtant, Eloïm devant lui se mourait d’entendre sa voix, de sentir sa chaleur, de caresser sa peau et lui murmurer à quel point il lui manquait. C’était toutefois impossible, il le savait… De sa voix rouée, il s’entendit dire : «
Vous venez pour une session d’étude ? »