@Luxana Evans The first rule of Fight Club : you do not talk about Fight Club. Souffle court et pourtant maîtrisé. La goutte de sueur qui perle au front. Entrainement seul, comme bien souvent. Plus qu’un entraînement, un véritable exutoire à tout sentiment négatif. Encore quelques mauvais rêves cette nuit, rien de bien méchant pour quiconque n’a pas le contexte. Encore sa face de rat qui t’es revenue en pleine tronche. Frapper plus de rage qu’autre chose. Frappe forte. Directe. Le regard fixe. Myocarde qui tambourine contre les tempes, battement presque assourdissant. Coup de grâce porté au sac de frappe alors qu’un long souffle s’échappe de tes lèvres. Le regard qui se baisse, face au sol. Souffle qui commence lentement à reprendre un semblant de rythme normal. Les gants de boxe quittés avec presque soulagement. Il en a fallu, des coups, pour effacer ce rat, son visage, son air faussement désolé. La haine qui coule en même temps que la sueur que tu essuies d’un revers de poignet. Les mains encore dans les bandes de tissus, si tu les retires maintenant, tu pourrais y voir des phalanges légèrement rougies malgré la protection des gants. Aucune maîtrise de ta force, volonté personnelle de ne rien retenir. Les yeux qui vont et viennent, sans doute à la recherche d’un visage familier. La douche, elle va te faire du bien. Tu en as bien besoin. Nouveau soupir, pour terminer de tout sortir. Grande inspiration prise avant d’attraper la gourde. Tu ne dirais pas non à un café non plus. Le regard qui se pose sur une forme féminine, athlétique, fine. La tête qui se penche légèrement sur le côté. Tu la connais cette demoiselle. Pour la croiser presque, littéralement, de partout. Les gants attachés entre eux, comme à ton habitude, tenus par les lacets, tu te rapproches lentement d’elle. Pas dans son dos, pas de face. Dans le champ périphérique de sa vision. Pour être ni trop visible, ni trop surprenant. Avec le temps, l’habitude de l’approche en douceur a été prise, pour éviter de la prendre par surprise.
“Tu vas vraiment finir par croire que j’te suis à force.”
Que tu tentes, en guise d'accroche, avec une pointe d’humour identifiable dans la voix. Distance quelque peu conservée pour ne pas percer sa petite bulle. Qu’est-ce que tu lui veux ? Question que tu sens qui va venir sur le tapis. Alors tu prépares une ou deux petites réponses toutes faites, au fond d’ton crâne, pour éviter de devoir chercher des mots qui ne viendront pas, des mots qui donneront l’impression que tu es là pour autre chose que lui proposer de l’amical. Un petit combat, rien que vous deux, pour voir comment elle se défend, encore, ce n’est pas la première fois que tu fais office de punching-ball pour la demoiselle. Un petit café , une fois qu’elle aura fini ce qu’elle a à faire ici. Qui sait, peut-être qu’elle acceptera, cette fois-ci. Sentiment bien perçu, du malaise de la jeune paramédic en présence des hommes, enfin surtout en ta présence. Alors tu fais toujours, plus ou moins, de ton mieux pour qu’elle se sente à l’aise, tu changes toi-même de chaise, siège d’écart entre vous deux dans le camion. Peut importe le moyen, toujours faire en sorte qu’elle se sente le plus à l’aise possible.
@Eli Harel The first rule of Fight Club : you do not talk about Fight Club. Tu avais les nerfs à vif depuis quelques temps, la vérité c’est que plus le temps passait plus la rage à l’intérieur de toi grondais, beaucoup trop. Tu as donné le change autant que tu pouvais, mais à croire que tu as voulus effacer tout ça trop vite de ta mémoire, de la manière que tu as signé ce contrat de confidentialité tu t’es dit que l’effacer de ta mémoire serait d’autant plus simple. Erreur. Tu as toujours été capable de faire semblant et ce depuis la naissance de Cloé, le sourire de façade, les mots qui vont bien et tu arrivais à tromper ton monde. Tu te disais que ce serais la même chose pour cette histoire, en quelques mois se serais passé, que le changement de caserne suffirait, mais tu t’es trompé grandement, toujours sur le qui-vive, la confiance que tu as difficilement prés de tes collègues masculins ou de la gentes masculine en général, toujours ce besoin de regarder autours de toi si tu ne risques rien si quelqu’un serait là pour te secourir, juste au cas où. Les cauchemars étaient devenus plus récurent, au point où tu pouvais parfois te réveiller en hurlant. Le problème au fond, tu le sais, c’est qu’il est toujours en liberté, c’est qu’à tout moment il peut recommencer sur toi, que c’est possible qu’une autre femme est en train de subir ce que toi tu subissais et ça te rendais folle rien que de le penser. Tu savais aussi que tu étais amené à le revoir qu’il ne tarderait pas certainement une cérémonie ou rassemblement quelconque entre les casernes du coin et cette pensée te donnais froid dans le dos.
C’est encore à la salle que tu évacuais le mieux, tu aimerais pouvoir libérer ta parole, juste pouvoir te confier sur cette histoire, mais l’homme était bien trop gradué que personne ne te croirait, enfin c’est surtout qu’ils avaient réussis à te mettre cette idée en tête en signant ce foutu contrat. Alors la boxe était devenue un exutoire, certainement que tu faisais les mauvais gestes parfois, bien trop prise par la colère, mais durant les heures ou tu frappais le sac tu arrivais à te sentir quelque peu en sécurité. Bien sûr que tu l’avais vu, Eli, il était déjà là quand tu es arrivé et tu avais pris le soin de ne pas le déranger ou en tout cas pour parler plus franchement tu avais fait en sorte qu’il ne te voit pas. Tu culpabilisais, parce qu’avant toute cette histoire tu l’avais déjà vu Eli, tu avais même un bon moment avec lui, certainement qu’il a dû te prendre pour la femme qui soufflait le chaud et le froid ou qui n’assumais rien... tu le vois arrivée vers toi et tu lui souris quand il ouvre la bouche “Je vais surtout commencer à croire que je te manque quand tu ne me vois pas” tu avais quand même ce réflexe de regarder autour de vous “tu vas bien ?” demanda-tu avec un léger sourire, déterminé à prendre sur toi et faire un effort envers lui.
@Luxana Evans Elle va surtout finir par croire qu’elle te manque dès que tu ne la vois pas. Trait d’humour rendu, effort fait pour toi qui n’a jamais cherché à la mettre mal à l’aise, à asseoir de pseudo pouvoir masculin sur elle. Son regard qui fuit à droite, à gauche, mouvement que tu deviennes presque machinal chez elle, une habitude prise de regarder de partout. Tu vas bien ? Question que tu ignores si elle est de simple politesse ou si elle est sincère. On parle de Luxana mon lapin, bien sûr que c’est une question sincère. Un sourire qui se dessine un peu plus sur tes lèvres. Comment tu vas en sortant d’une séance de sport ? Tu pues, t’es crevé, t’as envie d’une douche et d’un bon café. Comment est-ce que tu vas. Bien, bien. La main gauche qui passe dans les cheveux, les plaquant en arrière, t’as la bougeotte, tu te balances légèrement de droite à gauche, un petit mouvement de balancier habituel chez toi.
“J’vais bien depuis la dernière fois ! Ma frangine est de retour depuis deux petites semaines déjà ? Tu m’fais penser qu’il faut que je m’arrête en rentrant pour- … j’vais trop loin c’est ça ? Et toi comment tu vas bichette ?”
Tu vas toujours trop loin, tu t’éparpilles souvent. T’es comme un gosse dans son p’tit monde, pas foutu de raccrocher à l’univers qui se présente à toi. Les gants posés au sol, avec délicatesse, la gourde d’eau également, déposée aux côtés des affaires de boxe. Un souffle lent, régulier, c’est qu’il en faut, maintenant, pour t'essouffler longtemps. T’as pris le pli, le pas, l’habitude, tout ce que vous voulez. Et elle, comment est-ce qu’elle va ? Surtout depuis la dernière fois. Tu te doutes que si elle est là, ce n’est pas pour une balade santé, c’est bien plus pour sortir ce qu’il faut sortir, mais tu retournes la question. Véritable sincérité mais aussi pour retourner un semblant de politesse comme on retourne un ‘ça va et toi’ par habitude sociale.
Le collègue était bienveillant et depuis que tu le connaissais tu n’avais jamais eu la désagréable surprise qu’il soit malpoli ou qu’il est un geste déplacé bien au contraire, c’est même toi qui l’avais cherché à cette fameuse soirée et malgré la proximité que la danse avait imposée il avait été tout aussi respectueux. De jours en jours tu tentais de te décontracter à son contact et tu devais bien avouer que le combat que vous aviez fait il y’à quelques temps t’avais pas mal aidé à te sentir un peu plus à l’aise avec lui. Ce n’étais pas une vie de se sentir parano tout le temps, sur tout le monde en tout cas sur la partie masculine de ce monde et t’aimerais que tes craintes s’envolent, t’aimerais te sentir plus à l’aise rien que dans ton travail avec tes collègues ça te faciliterais beaucoup plus la tâche et ça t’éviterais de passer pour une personne hautaine ce que tu n’es pas du tout.
Ça te fait sourire comment Eli dérive facile et en vérité ça ne te dérangeais pas de l’écouter tu ris doucement “Ne t’en fais pas tu pouvais continuer, je suis ravi d’être ton pense-bête” Tu ne connais pas sa sœur, d’ailleurs tu te rends compte que tu ne t’étais jamais vraiment posé pour apprendre à le connaitre réellement, peut être que cela t’apaiserait encore un peu plus en sa présence “Ca faisait longtemps que tu ne l’avais pas vu ? “ et toi comment tu vas ? Tu ne sais pas trop quoi répondre, mentir effrontément comme tu le fais souvent où déballer ce que tu as sur le cœur un juste milieu te parait judicieux en cet instant. Tu hausses les épaules “Oh tu sais la routine... je vais bien même si je suis toujours pleine de colère” ton regard tourne vers le ring qui est en train de se libérer et de nouveau sur Eli un mouvement de tête pour lui indique le ring “D’ailleurs ça te dirais... un second round ?” dis-tu en souriant “J’ai apprécié celui de la dernière fois... plus efficace que le sac de frappe... enfin je ne veux pas t’obliger” ajoute tu d’une petite voix.
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