at christmas, all roads lead home (raffael & luna)

at christmas, all roads lead home
@Raffael Castello & @Luna Gonzales
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« Tu ne veux pas l’appeler ? Je suis sûre que si tu lui dis que c’est moi qui demande, elle voudra venir » Les yeux de Luca roulèrent sans fin vers le plafond du salon. Sa mère était si agaçante qu’il avait perdu tout courage de l’affronter au fil des années. Aussi têtue qu’une mule, elle refusait d’admettre des vérités évidentes et continuait d’insister jusqu’à ce que le père de famille ne finisse par intervenir. Une fin que personne n’aimait chez les Castello et qui il espérait, serait évitée dans cette situation. « Maman pour la énième fois, Frankie et moi sommes séparés, ce n’est pas parce que tu lui demandes gentiment qu’elle va venir pour notre repas de Noël. Ca n’a aucun sens. » Il avait tenté de garder son sang froid mais ses mots l’avaient lui-même agressé, brûlant ses lèvres et son coeur à leur passage. Il se souvenait de leur premier Noël ensemble comme si c’était hier, une coutume culturelle à laquelle il avait repris goût grâce à elle. Cette période de l’année avait toujours été difficile pour lui que les traditions de sa famille agaçaient. Obligation de se réunir avec la famille dans son sens le plus large, repas excessifs et dont la fin n’existait pas, puis il y avait ce devoir religieux auquel ses parents et ses grands-parents continuaient de s’accrocher. Ils avaient bien essayé d’enrayer leurs enfants avec eux, mais aucun n’avait suivi le mouvement. Tout ça, c’était dépassé. Cette joie des fêtes de fin d’année était hypocrite et travaillée. Pourtant, sa mère y tenait tant, que Luca trouvait compliqué de s’échapper. Cette  année était d’autant plus difficile à affronter avec les différends qui couraient dans la famille. Ce soir, il n’y avait que lui et ses soeurs dans la maison où il avait grandit. Pour des raisons qui le dépassaient, Raffael n’avaient sûrement pas été convié ou alors s’était contenté de refuser l’invitation. Pour être honnête, l’ainé de la fratrie n’avait pas osé demander en arrivant et en constatant son absence. Sa mère semblait assez contrariée comme ça.
Il avait suffit d'un regard vers la cheminée où crépitaient les bûches de bois et l’odeur du café qui s’émanait de la cuisine pour que son visage ne lui revienne en tête. Il se revoyait, un an plus tôt, dans ce même canapé avec Frankie à ses côtés et des tasses bien trop chaudes dans les mains. Elle avait été adoptée si facilement par l’ensemble de la famille qu'il lui semblait qu’elle en faisait intégralement partie, depuis toujours et pour toujours. Néanmoins, elle n’était plus là aujourd’hui. Il n’aurait pas le droit de voir la lumière des guirlandes briller dans ses yeux, à son sourire en dégustant le repas délicieux de sa mère ou à ses gestes tendres auprès du feu. La main de sa mère, au bout de laquelle se trouvait une tasse de café tendue en sa direction, l’extirpa de ses pensées mélancoliques. « Merci » lâcha-t-il le regard encore vague. L’horloge accrochée au mur n’indiquait que dix-huit heure quarante, soit une éternité avant qu’il ne puisse s’échapper de cet enfer. La porte d’entrée sonna à l’instant où l’aiguille des secondes vint frapper le chiffre quarante cinq. Le sourcil arqué par l’étonnement, le jeune homme se leva du canapé pour se diriger vers l’entrée. « Luca va ouvrir ! » Ses yeux se levèrent à nouveau « Oui oui » répliqua-t-il en ouvrant la porte. Pour une surprise, c’en était une.

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@Luca Castello & @Luna Gonzales
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La réflexion a été longue et peu évidente pour Luna. Passer le Réveillon avec sa famille, comme chaque année depuis sa naissance ? D’autant plus qu’ils s’occupent tellement de Ugo, son fils, dont c’est le premier Noël. Ou répondre à l’invitation de sa belle-famille, les proches de Raffael, d’un réveillon qui pourrait peut-être susciter une réaction de la part de son amant ? Sa mère lui a donné son avis, plusieurs fois. Un avis tranché et dur, comme chaque fois qu’elle doit exprimer son opinion au sujet de l’italien avec lequel Luna a conçu un fils, merveilleux. Son cœur a balancé, longtemps. Luna ne voulait froisser ni l’un ni l’autre. Ni les Gonzales ni les Castello. Or, finalement, pour le Réveillon, elle a fini par faire son choix. La famille de Raffael profite si peu d’Ugo. Pourquoi l’en priver sur une soirée censée être magique ? D’autant plus que les Gonzales font davantage Noël le vingt-cinq. C’est cette réflexion qui pousse Luna, dans sa petite voiture, a manœuvré devant le domicile arborant le nom de « Castello » sur la boîte à lettres. Luna sort de son véhicule puis le contourne pour aller détacher son fils de dix mois qu’elle prend aussitôt dans ses bras, le calant sur sa hanche pour pouvoir aller prendre un sac plein de cadeaux dans le coffre. Elle en profite tant qu’Ugo est bébé, il ne comprend pas. Puis, elle s’avance vers la porte d’entrée et sonne. La porte s’ouvre sur Luca, visiblement surpris. Cela gêne ostensiblement Luna qui sourit, malgré son malaise. « Hey », souffle-t-elle alors qu’Ugo, dans ses bras, gazouille et s’agite. Luna regarde son fils, lui parle. « C’est zio Luca ». Visiblement, Ugo l’identifie déjà très bien mais son agitation est perturbé par l’arrivée en fanfare de sa grand-mère, la belle-mère de Luna. Luna se retrouve rapidement dépourvue de son bambin mais ne bronche pas. Elle comprend la mère de Raffael qui doit probablement souffrir de la situation. Luna fait un pas en avant pour échapper au froid et referme la porte avant de saluer plus correctement son beau-frère, Luca. « Tu vas bien ? », demande-t-elle. Elle sait, pour Charlie et lui. Luna et Charlie sont devenues amies. Elles s’entendent bien, plutôt très bien même. « Raffael est déjà arrivé ou tu crois qu’il n’a pas percuté que c’est le réveillon tellement son jeu l’absorbe ? ». Malgré elle, le ton de reproches sonne.

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@Raffael Castello & @Luna Gonzales
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L’instinct de Luca était visiblement terrible car derrière la porte de la maison familiale se trouvait Luna, ou la personne qu’il s’était le moins attendue à voir pour ce dîner de veille de Noël chez les Castello. Elle avait du voir l’étonnement dans son regard car il perçut un léger agacement sur son visage. Pourtant, cette surprise était loin d’être déplaisante et il n’était pas question d’envoyer le mauvais signal à la mère de son neveu. Le jeune homme avait toujours apprécié Luna et avait continué de la défendre à la naissance d’Ugo. Et quand on parlait de l’enfant. « C’est zio Luca » L’italien ne put contenir un sourire béat à la vue de son neveu et de cette bouille « Salut vous deux, salut toi » ajouta-t-il en venant caresser la joue à la texture de pêche du nourrisson. Malheureusement pour lui, ce fut l’unique chose qu’il eut le temps de toucher puisque déjà la mère Castello vint s’approprier l’enfant sans laisser à Luna ou Luca l’occasion de protester. Dans un petit rire amusé, il laissa sa belle-soeur entrer au chaud et lui prit son manteau pour l’accrocher dans le placard. « Tu vas bien ? » Elle savait, bien sûr. Un léger soupir s’échappa de ses lèvres, fallait-il répondre honnêtement à cela ? Ne sachant que dire, Luca se contenta d’hausser les épaules en lui lançant un regard perdu. Ce devait être une réponse assez explicite. Puis d’un geste bienveillant, il lui fit signe de le suivre dans le salon où il s’installa de nouveau en face de sa tasse de café. « Raffael est déjà arrivé ou tu crois qu’il n’a pas percuté que c’est le réveillon tellement son jeu l’absorbe ? »  Un brin gêné par son commentaire, bien que véridique, il répliqua « Il n’est pas là. Et pour être honnête je pensais qu’il ne viendrait pas du tout, compte tenu… De la situation. Mais je suis content que vous veniez, tous les deux » ajouta-t-il en posant sa main sur l’épaule de la jeune femme pour la rassurer. De nouveau, la sonnette se fit entendre dans toute la maison. Sûrement Raffael. La benjamine de la fratrie fut plus rapide que Luca cette fois-ci et alla ouvrir la porte, laissant entrer une tempête dans la maison. « C'est votre indigne fils qui est là » Luca avait manqué d’avaler son café de travers. « J'me suis dis que pour une famille catho en ce jour de Noël, vous n'alliez pas me foutre dehors. » Planté dans l’entrée du salon, son petit frère venait de faire une arrivée des plus catastrophiques. Après un regard furtif vers Luna, le brun se leva et avança dans sa direction. « A quoi tu joues ? » murmura-t-il afin d’éviter que ses parents n’entendent. « On revient, laissez-nous quelques minutes » Sans attendre l’approbation de son cadet, Lucas tira Raffael en dehors de la pièce, faisant signe à Luna de les suivre dans le bureau où les parents ne pourraient plus les entendre. « Ne me dîtes pas que vous êtes venus juste pour emmerder les parents ? » demanda-t-il, faisant balayer son regard de Raffael à Luna.

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@Luca Castello & @Luna Gonzales
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Raffael ne tarde pas à suivre, à arriver à son tour. Luna sourit, heureuse de ce premier Noël en famille mais il suffit que son regard se pose sur son compagnon pour que son sourire s’efface. Elle le connaît, Raffael et le sourire mutin qu’il arbore au coin de ses lèvres fines n’annonce rien de bon. Elle déglutit difficilement alors que son appréhension se réalise au même instant. Une remarque acerbe pleine de rancœur fuse de la bouche de son compagnon. Luna se recroqueville, mal à l’aise. S’il lance les hostilités sans passer par les politesses d’accueil, cela promet. Elle le regarde faire, interdite. Une nouvelle réplique fuse. Elle se sent vaciller. Heureusement, Luca, l’aîné, a plus d’aplomb qu’elle et les entraîne à part. Il réprimande son frère. « Vous ». Luna le regarde, interpellée. Il l’inclut dans cette rancune de Raffael ? Luna n’y est pourtant pour rien. Elle observe un instant Raffael. Qu’est-ce qu’elle attend de lui, au juste ? Qu’il la dédouane et la déculpabilise ? C’est stupide. Il n’y a rien à attendre de l’italien quand il est ainsi, décidé à faire payer les gens pour la colère qu’il éprouve au fond de lui, tapis dans son être, dans son âme. Luna doit le faire, seule. Comme beaucoup (trop) de choses. « Raffael m’a dit de venir ! », se défend Luna. « J’ai accepté pour tes parents, Luca, au détriment des miens ; ne m’inclut pas dans la gaminerie de Raffael ». Elle perçoit le comportement de son amant ainsi. Comme un enfantillage. Pourquoi cette volonté visible de gâcher les fêtes ?

Luna se tourne finalement vers Raffael. Les poings sur les hanches, furieuse. Sa main la démange. « Qu’est-ce qu’il te prend, pour l’amour du ciel ? ». Elle est furieuse, Luna. Elle ne peut pas laisser s’exprimer toute sa colère car elle l’aime beaucoup trop pour cela mais elle n’en pense pas moins. Et son cœur de compagne comme de maman saigne qu’il se comporte déjà ainsi. Elle le regarde, les yeux brillants, le suppliant presque du regard. « S’il te plaît, Raffa… Pour Ugo. Pour moi ».