Il ne devrait pas se réjouir autant. C’est idiot, complètement insensé, ridicule, même. Il est partagé entre l’envie de sauter à pieds joints et la triste sensation de brûlure que lui procure la douloureuse réalité. Il a en sa possession la bague, ce minuscule ornement qui concrétise, normalement, une union. Pour eux, c’est surtout une preuve, une excuse, un rajout de réalisme à leur histoire. Il tient l’écrin fermement dans ses mains, partagé entre la joie et la peine, grand sourire et larmes aux yeux. Il est sorti du bureau il y a une heure, et a foncé à la bijouterie, qui lui a annoncé plus tôt dans l’après-midi que la bague était prête. Il en a demandé une sur-mesure exprès, une personnalisée, qui lui ira comme un gant, à cette folle. Elle se moquera sans doute de lui en l’apprenant, alors, il a décidé de garder cela secret. Officiellement, il aura trouvé la bague jolie, il l’aura acheté, point barre. C’était ce qui était prévu, à la base, seulement, après un petit tour des bijouteries du coin, il n’en a trouvé aucune qui lui paraissait convenir à Enea. Comme s’il fallait en créer une pour lui faire justice. Il n’a même pas envie de penser à ce qui arrivera à cette bague à la fin de leurs obligations.
Il range l’écrin dans la poche intérieur de sa veste, et prend tranquillement le chemin de son appartement, qu’il occupe à présent avec Enea. Il s’agit peut-être de son aventure la plus folle, la plus exaltante, la plus terrifiante aussi, celle d’épouser Enea pour ses papiers, pour qu’elle reste aux Etats-Unis. S’ils sont découverts, ils risquent gros, tous les deux. Lorsqu’il y pense, son coeur s’emballe, et il a presque du mal à respirer, pris de panique. C’est pour cette raison qu’il est prêt à tout pour que leur histoire paraissent plausible, réelle. La bague, c’est un premier élément. Il leur reste à bien replacer tous les morceaux de puzzle qui constitueraient leur histoire. Après une montée d’ascenseur, il arrive à la porte de son appartement de luxe, fils richissime d’un dirigeant de journal ultra-connu, d’une famille qui n’a plus rien à prouver. A vrai dire, il n’aime pas son appartement, son extravagance, cette façon détestable de montrer tout l’argent qu’il peut posséder. Mais, si le père demande, il exécute. Ca a toujours été comme ça, quand bien même il bout à l’intérieur.
Il rentre finalement à l’intérieur, et après seulement quelques pas, il constate les dégâts. Les chaussures d’Enea traînent par terre, bousillant déjà tout son système de rangement, et elle n’a pas tardé à déposer des tas d’affaires personnelles à peu près partout dans le salon, réduisant à néant ses efforts maniaques. Il marque une pause, déjà désespéré, puis soupire. « Ené… T’aurais pu faire un effort ! » Il glisse sa remarque dans le vide. Il ne l’avouera jamais, mais il a envie de sourire. Ca lui a manqué, de rentrer dans un appartement empli de bazar. Il se sent chez lui, enfin. Il commence à avancer, en cherchant sa (fausse) fiancée du regard. « Ené ? Faut qu’on discute du rendez-vous de... » Il n’a pas le temps de continuer, et se retrouve face contre terre. Il regarde en arrière, il vient de trébucher sur un carton. Il se redresse en soupirant plus encore, avant de voir apparaître sa meilleure amie, toujours plus belle à chaque jour qui passe. « Range tes affaires ! J’aurais pu me casser un truc ! » Il fait celui qui s’énerve, mais en rigole intérieurement. Elle le bouscule, de toutes les façons. « Ca a été ta journée ? » Il finit par poser sa veste sur le porte-manteaux, et part dans la cuisine pour récupérer un bon verre d’eau, avant de se poser tranquillement sur le canapé. Il se masse légèrement le cou, une douleur se dessinant légèrement, du fait de la fatigue.
(#)#110 - someone you loved (Enea) Lun 14 Oct - 22:11
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[ Someone you loved ]
@Teddy de Bellair et @Enea Brewster Une énième journée dans l'attente. Depuis une semaine, la jolie écossaise enchaine les entretiens d’embauche. Halloween arrive à grand pas. Cette période de l’année est l’une des plus mouvementées en Louisiane. Pourtant, les refus se comptent par dizaine. L’essai se termine toujours en catastrophe. Ce matin, le plateau de cocktails s’est retrouvé sur les clients. La patience est souvent mis à rude épreuve. Regrette-t-elle l’abandon de ses études de droit ? Il peut y avoir des doutes mais au final, Enea reste ferme sur ce point. Elle n’aurait pas été heureuse derrière un bureau. Hors de question de vivre comme son père. Une existence sans fond. Un quotidien sans intérêt, sans réelle fierté. Hors de question de se perdre dans ce monde sans véritable valeur. Malheureusement, et elle en est bien consciente, son envie de bien-être au travail ne remplit pas le réfrigérateur. Depuis quelques jours, c’est Teddy la solution. La jeune femme va faire les courses avec l’argent de son fiancé. Le deal qui peut la déranger mais, autant ne pas relancer le débat.
Netflix and chill en attendant le retour de Teddy. Que pourrait-elle faire après avoir répondu aux nouvelles offres d’emploi ? Ranger les derniers cartons, préparer le diner, faire le ménage.. et non. Enea s’est perdue dans la création de nouveaux personnages. Des dizaines de feuilles se retrouvent éparpillées dans le salon. Enea est un séisme quand il s’agit de dessiner. Une passion trop débordante au grand damn de Teddy qui en retrouve même dans les tiroirs de la cuisine ou de sa table de nuit. Quand elle entend la voix de son fiancé dans l’entrée, l’écossaise tente comme elle peut de regrouper toutes les feuilles. Du bazar et encore du bazar… Teddy lui lance une remarque dès son arrivée. L’habitude depuis tout ce temps. Ils savent comment fonctionne l’autre. Un duo qui trouve son équilibre malgré des différences. Enea a besoin de ce cadre sans qu’il soit tiré à quatre épingles. Teddy est la raison mais, aussi une passion qui dépasse les normes. Elle se lève quand un gros bruit s’entend dans l’entrée. Des cartons de vêtements inondent l’appartement alors qu’Enea promet de faire le tri depuis des jours. « C’est pas ma faute si tu ne maitrises pas l'environnement autour de toi. » Oui, c’est à cause d’elle mais, la rouquine se fait -un peu- pardonnée en prenant le carton dans le salon. Elle se pose sur le sol afin de trier les vêtements. « Pas grand chose.. j’ai encore raté mes gâteaux, et toi ? » L’envie lui prend quand elle s’ennuie. La pâtisserie comme remède. Un gouter pour faire plaisir à Teddy après une longue journée de travail. La tarte au chocolat est le grand défi de la semaine. Echec à répétition mais, la détermination reste grande. Enea lui a déjà énoncé l'essai raté par message. Il ne faut pas perdre espoir. Demain, un nouvel entretien dans la vente. D’ailleurs, la prochaine journée risque d’être mouvementée. « Tu voulais dire quoi pour le rendez-vous ? » Ils doivent être présents tous les deux afin de répondre à certaines questions. Enea connait déjà les habitudes de Teddy. « On s’est terriblement manqués, on s’est embrassés d'amooour et dans la folie.. fiançailles. Parce que je ne peux pas me passer de ton beau petit cul. » Un discours théâtralisé, finalisé par un clin d’oeil. Enea est loin d’être stressée par ce rendez-vous. Ils ont déjà discuté des lieux ou des personnes présentes pendant les évènements. L’écossaise pense que les questions vont tournées autour de la couleur du bol préféré de Teddy ou de quel côté du lit ils dorment.
/ awards session
(#)Re: #110 - someone you loved (Enea) Mer 16 Oct - 23:11
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Someone you lovedEnea & Teddy
La connaissant, il n’est pas franchement étonné de voir les cartons traîner encore un peu partout dans l’appartement. Elle a toujours été bordélique, contrairement à lui, maniaque semi-maladif, sans doute à cause de son éducation. Ils ont toujours été deux opposés, deux aimants qui s’attirent par leur différence. Elle a cette capacité de donner du challenge à sa vie, de la rendre plus intéressante, moins raisonnable, chose qui a toujours été très rafraîchissante pour lui, dont la vie a tendance à être assez plate, lorsqu’elle n’est pas dans les parages. L’avoir à ses côtés, que ce soit une comédie ou non, ça le rassure. Il trébuche bien vite sur un carton qu’il n’avait pas vu, et se retrouve sur le sol, le dos cassé, à râler sur son amie tout en retenant une légère envie de rire pour se moquer de lui-même. Il est plein de frein, Teddy. L’étiquette est gravée en lui, si bien qu’il a oublié ce qui est de son caractère, et ce qui est de son éducation. Il se sent bridé, enfermé dans une image qui l’ennuie, et qui lui déplaît, mais qu’il n’a jamais été assez courageux de changer. Enea lui répond, évidemment, sur un ton accusateur, se dédouanant facilement de sa responsabilité quant aux cartons qui trainent un peu partout. Il se relève en l’observant d’un mauvais oeil et se contente de soupirer légèrement, tandis qu’elle entreprend -enfin- de ranger quelques affaires. Il lui demande ensuite comment s’est passé sa journée, et sa réponse l’amuse. « T’as d’autres grandes surprises comme ça ? » Elle lui a déjà dit que son gâteau était raté, et elle n’a jamais été une grande pâtissière. Mais au moins, elle essaie, et c’est déjà ça. « Je n’aurai donc jamais le plaisir de goûter à une de tes merveilles culinaires ? » Il se moque un peu, mais il faut bien admettre que lui aussi est incapable de faire la moindre pâtisserie. La cuisine, ça va, il maîtrise, il aime bien ça, même, mais les gâteaux, c’est pas son truc. Et puis, il n’a pas vraiment le temps, de toute façon. Il se dirige dans la cuisine pour prendre un verre d’eau et se poser sur le canapé, fatigué de sa journée. « Moi ? Encore une journée passionnante au Times ! Des réunions interminables, les vieux employés qui me détestent toujours autant, le père qui me reproche de ne pas m’investir assez… Bref, journée au top ! » Il rigole et soupire en fermant les yeux pour finir par s’avachir dans le canapé. Il voudrait autre chose, mais c’est probablement trop tard pour faire demi-tour.
Enea lui rappelle ensuite ce qu’il voulait lui dire au départ, avant qu’il ne trébuche. Il se redresse un peu sur son assise, et avant même qu’il ait le temps de lui répondre, elle lui fait un résumé éclair de leur mensonge. Il la regarde tandis qu’elle joue la scène, le regard insistant, tendre, avant de rire à ses derniers mots en baissant la tête. Une part de lui adorerait que ce qu’elle vient d’énoncer soit réel. Mais ce n’est qu’une histoire, un mensonge qui les suivra pendant trois ans. Il la regarde à nouveau. « Arrêtes un peu, j’suis sérieux, faut qu’on en parle plus en détails ! » Il a peur que ça ne suffise pas, qu’on ne les croit pas. Il aimerait tout régler comme du papier à musique, tout imaginer dans les moindres détails. Il prend une gorgée d’eau, marque une petite pause, sur un ton sérieux, comme souvent, aux antipodes d’Enea. « Ils vont sans doute nous demander pourquoi on a rompu la première fois. En quoi cette fois, ce serait différent. Ils vont aussi sûrement nous demander ce qu’on envisage par la suite, comment on voit l’avenir. Ils vont interroger nos amis, nos familles. Il va falloir le dire à mes parents, aussi... » Et ça, il n’est franchement pas pressé. Il n’imagine même pas leur réaction. Et, d’une certaine façon, il est presque excité à l’idée de leur causer du tort.
Il réfléchit beaucoup, trop, probablement, à ce qu’ils pourraient dire, à comment tout cela aurait pu se passer. Il vont devoir remuer le douloureux souvenir de leur rupture, d’Enea qui part avec ses affaires en lui disant qu’ils sont trop différents. Il n’a pas franchement envie d’en parler, mais il va devoir y travailler, si le tout doit être crédible. Il se plonge ainsi dans ses pensées, avant de se souvenir, finalement, de l’écrin qu’il a laissé dans la poche de sa veste, sur le porte-manteaux. « Ah, et j’ai un truc pour toi ! » Il se lève et part chercher la bague dans sa poche. Il en rigole déjà. Il se tourne vers elle avec un sourire rempli de secrets, puis pose un genou à terre et lui tend l’écrin, comme une véritable demande. « Veux-tu te marier avec moi pour obtenir la nationalité américaine, et devoir me supporter pendant trois ans pour ça ? » Tout cela a beau être un jeu, il a malgré tout le coeur qui bat la chamade en tenant l’écrin, avec cette bague qu’il a faite faire rien que pour elle. Il ne lui dira pas, jamais, c’est un secret qu’il gardera pour lui.