Fils à Papa - Aoden

@Aoden Lynch • Deux ans à parcourir le monde ou presque, à découvrir de nouvelle chose et je devais bien l’avouer à grandir aussi. J’avais eu du mal au début, me tenir éloigné de NOLA, mais surtout d’Aoden, j’avais eu la sensation qu’à tout moment il pouvait m’oublier ou tout du moins se rendre compte que je n’étais rien dans sa vie. J’avais redoublé d’efforts pour que mon travail sois bien fait, mais j’avais aussi découvert d’autre chose, une passion naissante pour la cuisine, un désir timide d’aller plus loin, mais une crainte d’en parler à Ao, de le décevoir. Ce n’étais pas dans mes projets de lui en parler, tout du moins pas dans l’immédiat. L’adresse du manoir donné je me rendais rapidement, un peu boudeur qu’il est ruiné ma surprise. Je ne prends même pas la peine de sonné ou quoique ce soit j’étais chez moi après tout, alors j’ouvrais simplement la porte d’un coup en pénétrant dans l’entrée, sifflant face à tant de beauté. “Daaaaaaaaaaaaaad” criais-je sans me soucier s’il pouvait être seul ou pas d’ailleurs “Ton chouchou est rentrééééééé Daaaaaaaaaaad t’es où ?”

Conversation avec Isaac pour savoir comment gérer pour dormir au manoir. Non pas que je voulais de sa présence mais .. je ne savais pas trop comment le petit allait réagir à me savoir en couple. Et s'il devait avoir des présentations, je ne voulais pas les faire ce soir. Non, c'était son moment à lui. Et nous avions pas mal de sujet à débattre et pas forcément des anodins. C'était mon fils et il méritait toute mon attention pour son retour. Quelques tensions vite dissipées. C'est quand même avec un peu de pression que je vivais son arrivée. Et un soulagement de le revoir en un seul morceau. Gosse de chef, il demeurait une cible de choix. Et il avait été épargné.. Possiblement tout aussi sanglant que moi. Et malin, sans nul doute.

Le téléphone me lâche des mains quand mon sauvageon manifeste sa présence. Je regarde le cuisinier s'affairant, haussant les épaules. Oui, je me doute bien que la voix ne parlait pas de lui. Je rigole doucement et quitte la pièce pour tirer le gosse contre moi assez abruptement avant de tapoter sa joue. C'est bon, toujours moins beau que moi. Bon, viens je te sers un verre !

Je le guide jusqu'à un des salons, celui sans le piano, si je me trompe pas et fais coulisser les portes pour lui présenter un thème plus poker et cie. Je me dirige vers le bar et le contourne pour nous faire deux cocktails. A ton retour dis-je en levant mon verre une fois servis. Alors comment va ? Bon, je réalise que je suis vraiment heureux de le revoir et pas en coup de vent.

A peine la porte ouverte que je signale ma présence le plus bruyamment possible, déposant ma valise dans un coin de l’entrée parce que je comptais bien rester dès ce soir. Je regarde partout autour de moi le temps que le propriétaire des lieux arrive, me tournant vers lui quand je l’entends arrivée. Petite vérification du paternelle pour voir si je suis en un seul morceau, geste qui me fais sourire et je grimace quand il me tapote les joues. “Ouai j’sais j’ai encore du travail pour te rattraper niveau beauté” je plisse un peu les yeux, pointant son visage “dis-moi c’est des nouvelles rides que je vois juste là” sourire insolent et je le suis à travers le couloir toujours ébahi par les lieux. “Ça dates de quand déjà ton emménagement ici ? Y’a combien de pièce c’est gigantesque ! Sur tu peux faire des méga soirées ici !” je m’installe sur un tabouret du bar prenant le verre qu’il me tend et trinquant avec lui. Je hausse les épaules “Ça va, ça me fait bizarre d’être rentré j’ai l’impression que Nola c’est out petit maintenant” je bois une gorgée avant de tapoter nerveusement mon verre avec mes doigts “Je... t’ai jamais remercié de m'avoir soutenu pour cette mission ... auprès de Jonah à l’époque” je lève le regard timidement vers lui “Jamais je n’aurais cru avoir un jour la chance de parcourir le monde comme ça...ni même qu'on me fasse assez confiance pour que je le fasse... et merci de m’avoir laisser partir” je bois une longue gorgée “Minute émotion terminée. Ravis de voir que t’as pas fait exploser Nola pendant mon absence, quoi de neuf ?”

Gosse insolent qui avait bien trop manqué à l'appel. Et dont le retour offrait une belle bouffée d'oxygène et du renouveau. Oui, le voir de chair et d'os allait retirer une inquiétude en moins dans l'esprit. Bon nombre de fois, j'avais envie de lui demander de rentrer. Que je pouvais pas gérer lui bien trop loin à mon gout et les affaires d'ici. Mais je m'étais tu, parce qu'il devait faire ce qui devait nous faire perdurer. J'en ai eu des suées de me dire qu'on allait me le rapporter sur civière mais heureusement, il était costaud le gosse. Mais la langue toujours pendue. Un doigts d'honneur à la mention de mes rides et je ne pouvais pas le contredire, j'avais eu bien des aventures me causant des soucis.

Je le laisse s'extasier sur le manoir, ravi qu'il soit visiblement content. Lui rappelant que sa chambre l'attendait. Regard noir à l'idée de faire des soirées ici mais je sais que je ne lui refuserais pas pour autant. Le bénéfice d'être rentré lui offre une immunité de courte durée. Je lui raconte quand et comment j'ai eu le manoir mais n'insiste pas sur les soirées. L'espoir que l'idée lui passe hors de la tête.

Sensation que c'était trop short pour lui à présent et ça me fait rire. - Pourtant notre territoire s'est agrandi. Pas de beaucoup, pour le moment, mais on grignote l'espace durablement. Ton terrain de jeu s'est agrandi. Tout ton héritage ça. L'évoquer gentiment quand je sais que le mot retraite ravi le cœur d'Isaac. - J'espère que tu te sentiras pas trop étouffé maintenant que tu as gouté à la liberté. Et qu'il reparte aussi vite.

Moment de nostalgie quand il nous ramène y'a quelques années en arrière. - Je sais que tu étais capable, et que tu apprendrais ainsi. T'avais les crocs et fallait que tu vives autre chose. - Pas besoin de me remercier, c'est toi qui a fait tout le boulot. Je savais ce que je faisais et toi aussi. Tu nous as été utile et j'espère que tu en as quand même bien profité. Le laisser partir fut une autre paire de manches que j'évoquerais jamais, pour sûr. Je lève mon verre à nouveau en retour de ses mots. - Plus question de glander à présent. Se montrer faussement dur parce que s'il me demandait un mois de vacances, je ne pourrais pas refuser tant il a œuvré pour l'expansion du gang même à distance. - Bravo à toi d'avoir géré et de ne pas m'avoir fait mentir sur ta capacité à prendre des décisions.

La parenthèse se referme, ça allait devenir malaisant. A moi d'exposer les faits. - T'as un  beau-père et une petite sœur. Pas de préambule. Les deux ont été kidnappé en Novembre ou Decembre je sais plus, donc je suis sorti de ma tanière pour broyer du monde. L'une porte mon nom et l'autre va venir avec moi à la réunion des vilains prochainement. Moment de silence, parce que c'était la partie délicate pour moi, et qu'il le prenne très mal. Le fixer pour tenter de savoir ce qui pouvait lui passer par la tête. Comme si j'avais fait une connerie dans son dos. - On est au complet maintenant que je rajoute rapidement. C'est le sentiment que je ressens en tout cas, assez étrange, niais. - On a eu le passage d'un baron qui m'a bien emmerdé à pas savoir s'il était ennemi ou neutre, c'était pénible. Pour le moment, tout le monde se tient tranquille mais je crois que je vais lorgner sur un autre territoire sous peu. Je crois que c'est tout. Le club se porte bien, je réfléchis à ouvrir un autre établissement, mais je sais pas encore quoi. Un truc plus chill tout ca. Et toi, t'as fait quoi dans tes pays, tu m'as pris des cadeaux ?