trigger warning : warning : tromperie, disparition, guerre. trigger : toute description détaillée d'inceste, cruauté animale, violence infantile, agression sexuelle, viol, mutilations. si c'est juste une mention qui n'est pas développée, aucun problème.
âge : vingt-sept ans.
statut civil : probablement célibataire, elle a peur de vraiment poser la question.
occupation : social media manager.
habitation : #12, vieux carré, en colocation.
disponibilité : dispo (3/4).
mes trophées :
[ let it go ]
@Leo Buchanan Elle a été préoccupée, toute la journée. Dans le fond, elle a tout le temps l’impression d’être préoccupée, Darlene, ces derniers temps. Comment pourrait-il en être autrement, au vu de ce qu’il se passe en ce moment ? La fiancée de Slaine est revenue d’entre les morts. Réapparue comme cela, du jour au lendemain. Rien ni personne ne pouvait le prévoir. Elia est revenue, alors – c’est une bonne chose, une heureuse nouvelle, c’est ce que tous ses proches attendaient depuis longtemps. Un truc en lequel plus personne n’osait croire, et pourtant. Elia est là, Elia a retrouvé sa vie, se remet probablement doucement des traumatismes qu’elle a connus. Elle a, surtout, pu retrouver sa famille. Slaine et leur fils, Alden. Alors Darlene n’a plus sa place là-dedans. Plus sa place parmi eux. Plus sa place dans les bras de Slaine, ni dans sa vie. Au retour d’Elia, elle s’est simplement, naturellement, éloignée – effacée. A tout fait pour se faire oublier. A pris le recul qui s’imposait, histoire que Slaine n’ait pas à se retrouver dans la position gênante et désagréable de mettre un terme à leur relation. Mais ce n’était pas chose aisée. Peut-être que mettre des mots sur la situation, sur ce qu’il devait advenir de leur relation, l’aurait aidée. Car maintenant, Darlene, elle a l’impression de ressasser constamment.
Elle y pense tout le temps. Elle en rêve parfois même la nuit. Elle ressent cette espèce de frustration, qu’elle culpabilise d’éprouver. Elle se dit qu’elle n’a pas le droit de ressentir cela ; elle essaie d’être heureuse pour Slaine et même, surtout, pour Alden. Mais par moments, c’est juste plus fort qu’elle. Cela l’affecte beaucoup trop, toute cette histoire. Alors, elle se disait que ce serait bien déprimant, ce soir. Personne à l’appartement. Les autres avaient des plans. Elle, elle aurait pu en avoir si elle le voulait – envoyer un message à une copine, proposer d’aller boire un verre. Ou bien, se trouver une expo à voir, un petit concert dans un bar, ce genre de choses. Mais non ; finalement, elle voulait être tranquille, Darlene. Tranquille pour déprimer dans son coin, devant un film à la con qui la ferait râler sur l’amour en mangeant son pot de glace, telle le cliché vivant des comédies romantiques. D’ailleurs, elle a même pris à manger à emporter sur le chemin, en rentrant du boulot, pour parfaire un peu plus le cliché – se poser tout de suite en rentrant, devant la télévision. Elle est rentrée depuis une bonne heure, maintenant, savourant son pad thaï tout en regardant distraitement la télévision. Elle a ouvert la fenêtre, Darlene, au vu de la chaleur dans l’appartement – la température, dehors, redescend, alors c’est définitivement le bon moment. Hormis les bruits venant de l’extérieur et le son de la télévision, c’est le calme plat, aux environs. Alors quand elle entend des bruits de pas dans le couloir, puis le bruit d’une clé tourner dans la serrure de la porte d’entrée, elle sursaute presque, Darlene – qu’est-ce que ç’aurait été si elle regardait un film d’horreur. Intriguée, car personne n’est censé rentrer tout de suite parmi ses colocataires, elle se lève pour voir qui rentre. Ne tarde pas à apercevoir Leo. « Hey. » le salue-t-elle, avec son sourire habituel – et malgré tout, un petit regard curieux. « T’étais pas censé être à un date, ou quelque chose comme ça ? » Elle fronce les sourcils, Darlene, essayant de se rappeler quels étaient les plans de la soirée pour Leo – mais il lui semble bien que c’était cela.
@Darlene Adler Soirée ratée, soirée gâchée. Le regard planté sur les aiguilles dorées de la montre qu’il portait au poignet, il laissa échapper un long soupir plaintif. Quarante-cinq minutes ; quarante-cinq longues et interminables minutes. Il avait attendu, persuadé qu’elle pointerait le bout de son nez, mais il devait se rendre à l’évidence, elle ne viendrait pas. Lapin posé comme un écho aux nombreuses fois où il avait reporté, prétextant toutes sortes d'excuses ; des dîners, des réunions, trop de travail. La vérité, c'est qu’il n’était pas vraiment intéressé, Leo. Trop insistante, trop collante, trop chiante. Mais il avait fini par céder, par accepter de l’emmener dans ce restaurant guindé qui, il se savait, ferait son petit effet. Après tout, il n’avait rien de mieux de prévu pour la soirée. Et sous ces dizaines de défauts qu’il lui avait trouvés, elle n’était pas si mal que ça, Hannah. Du moins, c’était ce qu’il pensait avant de se retrouver pris à son propre jeu. Sans doute qu’il l’avait un peu cherché, Leo. Sans doute qu’elle en avait eu assez de patienter, de voir leurs rendez-vous annulés. Il le savait, il en était un peu responsable de cette situation, pourtant, sa fierté en avait pris un coup. Ça ne lui était jamais arrivé, au brun, de se retrouver assis seul à la table d’un restaurant alors qu’il s'apprêtait à passer la soirée en charmante compagnie. Pas une seule fois. Jusqu’à ce soir. Et lorsque le serveur s’était approché une troisième fois pour savoir quand son invitée arriverait, ça avait été la goutte de trop, celle qui faisait déborder le vase. Il s’était levé, refusant de rester une minute de plus à attendre sachant pertinemment qu’elle ne viendrait pas.
Il avait marché pour rentrer, pour évacuer cette frustration que cette soirée gâchée lui avait laissé. Il n’aimait pas, Leo, perdre son temps inutilement. Et même si jamais il ne l’avouerait, au fond, il était blessé. C’était humiliant d’attendre seul au restaurant sous les regards curieux des autres clients. C’était sans doute ce qui l’agaçait le plus, ce coup que son ego avait pris, plus que le fait de ne pas passer la soirée avec cette fille qui, au fond, l’insupportait. Passant devant un bar, il hésita un instant à aller boire un verre pour se changer les idées, et l’idée de retrouver quelques amis, où qu’ils puissent passer la soirée en cette chaude nuit d’été, lui traversa l’esprit, mais en réalité, il avait simplement envie de rentrer, de se poser devant la télé et de ne plus bouger. Alors il emprunta le chemin qui conduisait à l’appartement, ignorant la musique du bar qui résonnait jusque sur le trottoir. Il ignorait qui serait là ce soir, ne se souvenant pas des plans de ses colocataires. Peut-être qu’il serait seul et qu’il pourrait broyer du noir sans témoin, sans personne pour supporter sa mauvaise humeur. Arrivé dans l’entrée, il inséra la clé dans la serrure, pestant lorsque celle-ci résista, et réussit finalement à entrer après quelques secondes passées à batailler avec sa clé. Il faisait sombre à l’intérieur, mais le son de la télévision parvint à ses oreilles, preuve qu’il n’était pas seul. Soudain, le visage poupin de Darlene apparut à l’autre bout du couloir. “Hey.” Laissa-t-il échapper dans un grognement en laissant tomber ses clés sur le meuble de l’entrée. Et voilà, l’interrogatoire allait commencer. “Censé, c’est le mot juste. Tu trouves ça normal, toi, qu’une fille qui me supplie presque de l’emmener dîner décide de ne pas se pointer à la dernière minute ? Et sans prévenir.” Parce que lui trouvait cela insensé. Et une chose était sûre, il n’avait pas fini de râler à ce sujet.
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@Leo Buchanan Une soirée en solitaire. Pile ce dont elle avait besoin, peut-être. Ou pas. Elle ne voulait pas vraiment se retrouver en tête-à-tête avec ses pensées, Darlene. Parce que dans ces moments-là, tout se réveille, tout se complique. Pas envie de souffrir. Pas envie de retourner le couteau dans la plaie. Oui, peut-être qu’elle aurait dû sortir alors, se trouver un truc à faire. Un moyen de s’occuper – d’occuper surtout ses pensées. Mais en même temps, elle n’avait pas très envie de sortir, la brune. Tant pis, il y a des jours comme cela. Cela ne lui fera peut-être pas de mal, au final, d’être seule. Elle n’a pas forcément besoin de faire bonne figure, de faire comme si tout allait bien. Pas besoin alors de parler de son cœur brisé. Elle n’aime pas cela, de toute façon, Darlene. Parler de ce qu’elle ressent, parler de ce qui fait mal, notamment. Alors, tant pis. Elle s’est dit qu’elle profiterait quand même de sa soirée en solitaire. Qu’elle se ferait plaisir, qu’elle prendrait soin d’elle, parce qu’il le faut de temps en temps, après tout. Alors elle a pris un plat à emporter, pour se poser devant la télé – beau programme en prévision, de quoi s’occuper en l’absence de ses colocataires.
Enfin, c’est ce qu’elle se disait, Darlene. Mais elle ne tarde pas à entendre du bruit. Surprenant, parce qu’elle était censée rester seule un bon moment – du moins, c’est ce qu’elle avait cru comprendre, la brune. Par réflexe, elle se lève pour savoir qui est en train de rentrer, et ne tarde pas à reconnaître Leo. Leo qui, aux dernières nouvelles, était parti à un date. En tout cas, c’est ce qui lui semblait – elle ne tarde pas à lui poser la question, pour s’en assurer. Leo, lui, semble passablement agacé. Et la raison, c’est justement ce fameux date, où effectivement, il était censé aller. Ce que visiblement, il a fait – mais celle qu’il rejoignait ne s’est apparemment pas pointée. « Ouille, Leo Buchanan se serait-il fait poser un lapin ? » ne peut-elle s’empêcher de le taquiner, gentiment. Elle n’a jamais réelle intention de blesser qui que ce soit, Darlene, mais si elle se permet cette pique, c’est parce qu’elle sait que seul l’ego de Leo est touché – pas son cœur. A moins qu’elle ne se trompe, mais elle le connaît depuis suffisamment longtemps pour l’avoir cerné, elle le connaît bien à présent. « Elle t’avait supplié ? » Elle fronce les sourcils, Darlene. Le supplier puis le planter, cela lui semble trop gros pour que ce soit juste un hasard. « Tu penses pas qu’elle l’a fait exprès ? » Elle hausse les épaules, la brune, en se dirigeant à nouveau vers le salon. Oui, franchement, on dirait bien une petite vengeance de la part de cette jeune femme dont il lui parle. « Si j’avais su, je t’aurais pris un truc à manger aussi. » fait-elle, Darlene, en montrant du doigt son pad thaï, avant de s’asseoir à nouveau sur le canapé. Oui, si elle avait su, elle lui en aurait pris un. Mais même elle, elle ne s’attendait pas à ce qu’on pose un jour un lapin à Leo, il faut l’avouer.
@Darlene Adler Il se sentait humilié le brun ; lapin posé comme une punition à son ego parfois surdimensionné. Vanité qui l’avait laissé croire que jamais ça ne lui arriverait. Et pourtant, c’était seul qu’il s’était retrouvé au dîner. Il enrageait, Leo, se demandait ce qu’il allait faire pour se venger de la poupée qui l’avait ainsi piégé. L’ignorance était sans doute la meilleure solution ; elle ne comptait pas suffisamment pour qu’il perde son temps à essayer de faire de sa vie un enfer. Non, elle n’était pas importante. Alors pourquoi s’embêter, la colère finirait par retomber et il l’oublierait comme toutes les autres. Elle n’était qu’un nom de plus sur la liste de ces femmes qui n’étaient que de passage. Un simple nom qu’il oublierait facilement, le moment venu. Mais pour l’instant, il était trop en colère pour passer l’éponge. En colère et fatigué. Tout ce qu’il voulait, c’était rentrer chez lui et oublier cette soirée. Il se demandait, Leo, qui serait présent ce soir. Si ses colocataires avaient des plans pour la soirée ou s’ils étaient restés à l'appartement. Il n’était pas sûr d’avoir envie de compagnie, n’était pas certain d’être de bonne compagnie. Et même s’ils avaient l’habitude de le voir de mauvaise humeur, de supporter ses airs de grincheux et ses remarques acerbes lancées contre le reste du monde, il savait qu’il n’était pas toujours facile à vivre. À leur place, il n’était pas sûr d’être capable de se supporter lui-même, mais il ne l’avouerait sans doute jamais. De retour à l’appartement, le son de la télévision et la mine étonnée de Darlene, qui ne tarda pas à se pointer dans le couloir, lui confirma qu’il ne passerait pas sa soirée seul finalement. Et qu’il devrait donner des explications sur sa présence ici, ce soir, lui qui avait quitté les lieux ce matin en déclarant qu’il ne passerait probablement pas la nuit chez eux. Ça t’apprendra à trop te vanter, Leonard. Un soupir quitta ses lèvres alors qu'il retirait sa veste, et il leva les yeux au ciel en entendant la jeune femme se moquer gentiment de lui. “Je t’en prie, moque-toi. Je suis sûre que tu jubiles intérieurement.” Ils se taquinaient, se chamaillaient sans arrêt. Darlene, elle était du genre à le rembarrer gentiment lorsque son ego prenait le dessus, ça avait été comme ça dès le début et c’était presque devenu un jeu entre eux. Il aimait qu’on lui tienne tête, ça rendait les échanges plus intéressants, et Darlene était douée pour cela. “Supplié et harcelé pendant des semaines.” Sans doute qu’il avait l’air d’en rajouter, Leo, mais il avait encore les nombreux messages qu’elle lui avait envoyés pour prouver ses dires. “Évidemment qu’elle l’a fait exprès cette…” Il s’arrêta avant d’aller trop loin dans ses propos et laissa échapper un soupir. “Non, elle n’en vaut pas la peine.” Déclara-t-il en suivant la brune vers le salon. Évidemment qu’elle l’avait fait exprès, Hannah, il en était persuadé. Elle devait bien rire en ce moment, fière du coup qu’elle lui avait fait. Son regard se posa sur le pad thaï désigné par la jeune femme et il haussa les épaules. “J’ai pas faim.” Toute cette histoire lui avait coupé l’appétit. Il se laissa tomber sur le canapé, l’air dépité. Si on lui avait dit un jour qu’il serait de ces hommes qui se faisaient manipuler par les femmes, il n’y aurait pas cru, Leo. Il avait toujours été celui qui menait la danse, celui qui dictait les règles du jeu. Mécanisme de défense qu’il avait mis en place pour protéger ce cœur qui avait trop souffert par le passé. C’était plus simple de passer pour un connard ; ne pas laisser les autres s’attacher pour ne pas s’attacher en retour. “T’es sûre qu’il n’y en a pas assez pour deux ?” Sourire au coin des lèvres alors qu’il déboutonnait les deux premiers boutons de sa chemise pour se mettre à l’aise. En fin de compte, il mangerait bien quelque chose le Buchanan.
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@Leo Buchanan Elle sait qu’elle a besoin de passer un peu de temps toute seule. Besoin de temps avec elle-même, pour elle-même, afin de pouvoir se remettre de sa rupture. Elle ne sait même pas, dans le fond, si on peut parler de rupture à proprement parler. Avait-elle vraiment été avec Slaine, si Eliana n’était pas décédée ? Jamais elle ne l’aurait fréquenté si elle avait su, Darlene. Lui non plus. Mais comme tout le monde, ils avaient cru Elia, pour de bon, disparue. Maintenant, elle a réapparu. Elle est bien vivante, en bonne santé, en dépit des séquelles psychologiques qui persistent après ce qu’elle a vécu. Elle est de retour, alors Darlene, elle s’est effacée, elle a pris les devants, dit à Slaine que c’était terminé. Fait ce que lui-même aurait fini par faire, au fond. Si Darlene, en première, avait pris les devants, c’était peut-être une question de fierté – ou juste une façon de se protéger. Elle ne se sent pas plus soulagée, pas moins triste, pour autant. Elle aurait aimé que cela soit plus facile, au vu de l’étrangeté de la situation, mais ce n’est pas le cas. Elle ne peut s’empêcher d’être frustrée par cette histoire, de s’en vouloir pour cela. Parce que l’amoureuse est blessée, déçue, brisée. Mais la Darlene qui connaissait, côtoyait, Slaine et son fils, est heureuse pour eux. Heureuse qu’ils aient pu retrouver Elia. Mais, et elle dans tout cela ?
Des fois, elle a besoin d’être seule, Darlene. D’autres fois, elle ne supporte pas cela. Ce soir, elle aurait peut-être aimé que ses colocataires soient là. Cela lui aurait peut-être évité de broyer du noir. Ou bien, aurait facilité son déni. Cela lui aurait peut-être changé les idées, ou tout du moins, fait sourire. Parce qu’elle s’entend si bien avec ses colocataires, la brune. Elle doit admettre être plutôt bien tombée. Ils sont tous différents, pourtant – mais ils ont une bonne dynamique. Elle pensait être seule, alors – mais contre toute attente, voilà que Leo débarque. Comme si c’était un signe, comme si on l’avait entendue. Elle et son besoin de compagnie. En revanche, Leo, lui, ne semble pas si heureux que cela d’être rentré déjà. Et pour cause : on lui a posé un lapin. « Non, je ne jubile pas. C’est quand même pas très fun. Mais c’est un retournement de situation que je n’avais pas vu venir. » Cela l’amuse peut-être, mais juste un peu. Et uniquement parce qu’elle sait que Leo n’est pas vraiment à la recherche du grand amour et que son ego est juste un peu froissé. Elle lui pose une question, alors qu’il explique que cette fille qui l’a plantée le suppliait de l’emmener dîner, tout cela pour l’y abandonner. « Pendant des semaines, rien que ça. » Il faut l’avouer, elle se moque un peu, Darlene. Mais cela lui change les idées. Et, à nouveau, si Leo était vraiment blessé, elle ne s’amuserait certainement pas de cette situation-là. « Non, vraiment pas. Et puis, est-ce que tu ne l’as pas fait languir un peu pendant des semaines, justement ? Est-ce que tu ne te prends pas le retour du bâton ? » demande-t-elle en haussant les sourcils, d’une voix douce emplie de bienveillance, cependant. Parce qu’elle ne le juge pas. Sait comment il est. Ils sont très différents, en vérité, Leo et Darlene. Mais cela ne les empêche pas de s’entendre, et peut-être, même, de se compléter. Leo, justement, la suit au salon, tandis qu’elle regrette de ne pas lui avoir pris à manger. Il n’a pas faim, dit-il, en la rejoignant bien vite sur le canapé. « Wow, c’est pas tous les jours qu’une femme te coupe l’appétit. » Y en a-t-il une, un jour, qui pourrait toucher véritablement son cœur ? Elle en est certaine, Darlene. Et, malgré tout, Leo finit par demander s’il n’a tout de même pas assez de pad thaï pour deux. Elle esquisse un sourire en coin, la brune, amusée. « Evidemment que si. Je vais jamais manger tout ça. Puis, j’ai pas si faim que ça. » Elle hausse les épaules, comme si ce n’était rien. La vérité, c’est que, si elle a voulu profiter de sa soirée, se faire plaisir, parce que c’est important, elle est toujours trop contrariée pour retrouver un appétit convenable. Elle part donc chercher une assiette et des couverts, de quoi partager son plat avec Leo. Quand elle revient, elle la tend le tout à ce dernier et pousse son pad thaï vers lui pour le laisser se servir. « Tu veux pas une bière ? » demande-t-elle alors. Tant qu’à être debout, elle peut bien retourner en chercher deux dans le frigo. Ils en ont peut-être besoin, l’un comme l’autre.
@Darlene Adler Il lui en fallait peu au brun pour être de mauvaise humeur ; un rien pouvait l’agacer, l’énerver. Fort caractère qui s’enflammait parfois trop facilement. Pourtant, ce soir, il s’était montré patient, il avait attendu sagement que sa compagne pour la soirée daigne se pointer. Longues minutes qu’il avait passées à regarder les clients entrer sans jamais apercevoir le visage qu’il attendait. Et la colère, petit à petit, fatalement, était montée. Il n’avait pas l’habitude, Leo, d’être celui qui se retrouvait dans ce genre de situation. Lapin posé sans un mot, sans une explication ; il aurait compris, pourtant, si elle avait dû annuler, ne s’en serait pas formalisé, mais la vérité était tout autre, il le savait - elle l’avait fait exprès. Vengeance à son encontre pour l’avoir ainsi repoussée, l’avoir trop fait patienter. Il n’était pas vraiment intéressé, l’héritier ; il avait accepté de l’emmener dîner uniquement pour qu’elle arrête de lui casser les pieds, pour occuper sa soirée et ne pas rester enfermé. Mais elle l’avait eu à son propre jeu, s’était montrée plus maligne que lui. Et c’était cela qui l’énervait, ce qu’il n’arrivait pas à digérer. Et visiblement, il n’était pas le seul à avoir du mal à y croire ; Darlene aussi semblait étonnée. “Si tu veux tout savoir, je ne l’avais pas vu venir non plus.” Jamais il n’aurait pu imaginer cela, pas lorsque la fille en question se donnait tant de mal pour réussir à sortir avec lui. Et si ça l’énervait, sa colocataire, elle, semblait s’amuser de la situation. “J’ai des preuves, tu sais !” Des dizaines de textos envoyés, des messages lui demandant quand est-ce qu’ils se verraient. Il n’hésiterait pas à les utiliser pour prouver qu’elle était celle qui attendait ce rendez-vous avec impatience, si jamais on remettait sa parole en doute. Mais il n’aurait sûrement pas besoin de le faire, puisqu'il comptait taire ce malheureux incident. Darlene serait la seule au courant, il l’espérait. Son attention se reporta sur elle, la surprise dans le regard. Le retour du bâton ; elle avait raison la brune, il le savait, et quelque part ça l’amusait de voir qu’elle le connaissait si bien. Elle avait l’art et la manière de le faire se remettre en question sans jamais le brusquer, sans jamais le juger. “Hmm… ouais, peut-être un peu. J’ai annulé nos rendez-vous à quelques reprises. Mais c’est pas une raison pour faire ce qu’elle a fait !” Le besoin de se défendre, de ne pas accepter que la faute soit entièrement mise sur ses épaules. Il suivit la jeune femme jusqu’au salon et déclara qu’il n’avait pas faim en prenant place sur le canapé, à ses côtés. Un sourire taquin se dessina sur le coin de ses lèvres en entendant la réponse de son amie. “C’est pas elle, j’ai mangé tout le pain qu’il y avait dans la corbeille en l’attendant.” Au fond, ce n’était pas comme s’il était réellement blessé de l’attitude de la jeune femme ; seul son ego en avait pris un coup. Et rapidement, il revint sur ses paroles, en réalité, il avait faim le brun. Il la regarda s’éloigner vers la cuisine et un sourire plus doux prit place sur son visage lorsqu’elle revint avec des couverts et une assiette. “T’es un amour, merci.” Elle était toujours prête à partager Darlene. Elle avait toujours de petites attentions pour remonter le moral des autres, et ça le touchait, Leo. Il se servit et reposa le pad thaï sur la table basse. “Je veux bien.” Une bière ne lui ferait pas de mal, il en avait sans doute besoin. “Tu n’avais rien de prévu pour ce soir ?” Demanda-t-il alors qu'elle retournait dans la cuisine, curieux de savoir ce qu’elle faisait seule à l’appartement alors que tous étaient de sortie.
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@Leo Buchanan En rentrant, Leo est venu mettre un terme à sa solitude. Briser peut-être sa morosité. On peut toujours rêver. La soirée ne s’annonçait pas si belle, quoiqu’elle ait fait en sorte de l’améliorer. De se faire plaisir, de prendre soin d’elle, parce qu’il ne faut pas oublier de le faire. Et quand cela ne va pas, elle met un point d’honneur à un prendre un moment pour elle-même, Darlene. Parfois, c’est quand même plus difficile que c’en a l’air. Mais ce soir, elle s’était dit que, puisqu’elle serait seule à l’appart, elle en profiterait pour se prendre un plat à emporter, à manger devant la télé. Soirée banale, soirée posée – ce soir, pas envie de sortir, de sociabiliser. Mais cela n’allait sans doute pas aider son moral : au fond, elle le savait. Alors, peut-être que Leo vient inconsciemment la sauver de sa morosité, de ses idées noires. Elle ne pensait pas qu’il rentrerait si tôt, surtout pas avant les autres, et pourtant. Il a connu un changement de plans. Il s’est fait poser un lapin. Ce dont il n’a pas l’habitude, Leo. Ce à quoi elle ne s’attendait pas, Darlene, non plus. Elle le dit, d’ailleurs. Elle ne l’avait pas vu venir non plus. « Comme quoi, tout est possible. » Elle sourit un peu, toujours amusée. Mais trop en faire, non plus. Pas besoin de retourner le couteau dans la plaie, de son ego blessé. Pas le genre de la brune, de toute façon. Pas du genre à faire dans la provocation. Elle le taquine juste un peu, par moments, et il lui rend la pareille, Leo.
Enfin, pour le moment, il semble surtout avoir besoin d’évacuer sa frustration. Et elle peut être là pour cela, Darlene. Pour l’aider, l’écouter. Parfois, c’est suffisant d’être à l’écoute, pour se vider un peu le cœur. Pour tourner la page, même sur des petites choses. « Mais je n’en doute pas. Pas besoin de me les montrer. » Elle ne peut retenir un rire, la brune : il lui échappe, comme cela. Elle s’en veut un peu, juste après. Parce qu’elle ne veut pas froisser Leo non plus. Soucieuse de ses sentiments, de son bien-être, de son bonheur, malgré tout. Parce qu’avant d’être son colocataire, il est aussi son ami. Elle souligne tout de même le fait qu’il ait peut-être fait languir cette jeune femme de son côté aussi. Ce que Leo finit bien par admettre. « Et t’en avais, toi, de bonnes raisons d’annuler à quelques reprises ? On dirait que les torts sont partagés. Si ça se trouve, t’es juste tombé sur une version féminine de toi-même. » L’idée la fait sourire, lui arrache un nouveau rire presque incontrôlé ; mais elle se calme bien vite, Darlene. Rejoint le canapé, son colocataire lui emboîtant le pas. Et là, elle part carrément en fou-rire, la brune, quand Leo mentionne la corbeille de petits pains qu’il s’est littéralement enfilé en attendant son date du soir. « Mais non ? Comme les enfants ? » Elle se fiche encore un peu de lui, mais toujours avec bienveillance, un peu de malice. Elle n’est jamais vraiment dans le jugement, ni dans la moquerie. Qui aime bien, châtie bien, comme on dit. Leo et Darlene mettent bien souvent en pratique cet adage. Elle sourit tout de même en l’entendant s’intéresser finalement à son plat, malgré l’appétit qui semblait lui manquer quelques instants plus tôt. Puis elle part chercher assiette et couverts pour Leo, posant le tout sur la table, avant de lui proposer une bière. Elle s’exécute donc, la brune, partant en direction de la cuisine où elle attrape deux bouteilles dans le frigo, avant de les rapporter au salon. Leo, pendant ce temps, s’est servi comme elle l’a invité à le faire. Bientôt, la voilà à nouveau assise sur le canapé à côté de lui. « Non, rien de spécial. Parfois, c’est pas plus mal. Je me suis dit que j’allais juste me reposer un peu. » Elle hausse les épaules, Darlene. Garde le regard fixé sur le pad thaï. Elle ne veut pas montrer que quelque chose la chagrine, même si c’est peut-être évident. Parce qu’au sein de la colocation, tous sont au courant. Pour Slaine, pour le retour de sa fiancée disparue, avec la rupture non officielle avec Darlene qui s’est ensuivie.
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