i'd rather be angry than crushed (seth)

tw : abus de pouvoir par une policière

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@seth keller et victoria pearson
C’est une mauvaise idée.
Tu le sais. Tu sais qu’il y a rien de correct dans ce que tu fais. C’est pas moralement décent, c’est probablement même pas légal. Tu sais que t’es en train de faire un abus de tes pouvoirs de policière et pourtant, ça t’empêche absolument pas de fouiller dans les dossiers pour trouver l’actuelle adresse d’Ida, celle qui est notée pour des raisons légale. Celle que t’utilise pour ton avantage personnel.
Ou pour te détruire encore plus, qui le sait vraiment au fond.
Tu notes l’info sur une feuille de papier et repart du commissariat sans plus d’histoire. T’as fait attention d’y aller pendant la pause diner d’Elena en demandant à un collège de te confirmer que le champ était libre - ce qui a soulevé une pelletée de questions auxquelles tu n’as pas répondu. T’es pas supposée être là après tout, tu t’es proposée pour faire une journée de démarchage dans une zone pourrie de la ville. C’était pas une bonne idée, mais c’était la seule façon d’être certaine de pouvoir éviter la Brésilienne. Du moins la seule manière qui t’est apparue possible sans devoir demander un énième journée de maladie à ton patron qui se pose déjà bien trop de questions à ton sujet. Le pire c’est que tu détestes la chose, ça t’as toujours apparu comme une grosse perte de temps alors qu’aucun témoin ne semble savoir quoi que ce soit au sujet du crime qui a eu lieu. Cette journée n’a définitivement pas fait exception à la règle, mais au moins ça t’a occupée.

Dommage que ça prend forcément fin, que tu te retrouves libérée dans la nature sans avoir quoi que ce soit pour te détourner des mauvaises idées qui te trottent en tête. Rien pour t’arrêter alors que tu décides de prendre la voiture jusqu’à l’adresse que t’as noté. Tu sais même pas si Ida y serait, si c’est vraiment là qu’elle habite.
Tu sais surtout pas ce que tu vas lui dire ou pire lui faire.
Mais tu penses pas à tout ça, tu te contentes de garer ta voiture et de te diriger vers le bon appartement. Attendre sur ton siège aurait été une option, mais tu ne la considères même pas. Tu sonnes, sans un battement, forçant un faux sourire sur tes lèvres qui ne cadre ni avec tes cernes, ni avec tes yeux rougis qui ont versé un peu trop de larmes dans la dernière journée. « Bonsoir. Je suis désolée de vous déranger, mais c’est bien ici qu’Ida habite ? » Il te faudrait une excuse pour ta visite, mais tu n’en souffles pas, continuant plutôt sans battement. « Je me demandais si elle était là ? J’ai besoin de lui parler. » C’est bien dit ça, de lui parler. Reste plus à espérer que tu t’en tiennes à ça en fait.

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seth keller et @victoria pearson
Jeudi aprèm, tu traînes dans un vieux jean dans l'appart, ayant du mal à te réveiller. C'était ton tour d'être de garde dans la maison médicale et tu y étais de 21h à 10h, bien trop long et ensuite, tu as dormi. Enfin, tu aurais dormi si le voisin ne s'était pas mis à la perceuse et si Sienna n'avait pas raconté sa vie en hurlant à Azuria au travers de l'appartement pendant leur pause déjeuner. Bref, t'es pas de très bonne humeur, t'as pas les yeux en face de trous et tu as besoin de prendre une douche.

T'as pas l'temps d'enlever tes vêtements qu'on sonne à la porte. Tu hésites, mais finalement, t'y va, ta tenu repousserait plus d'un démarcheur et si c'est un pote de quelqu'un, il pourra attendre dans le salon, y a dégun pour l'instant. Tu tombes sur une fille qu'a l'air aussi mal en point que toi. Tu hausses les épaules, ce n'est pas tout à fait ton problème. « Euh, ouaip, Ida habite là. » T'as pas là pour faire un interrogatoire, Ida tu l'aimes bien, mais elle est assez grande pour prendre ses décisions. « Tu veux qu'j'lui envoie un message pour lui dire que t'es là ? Enfin j'imagine que tu peux l'faire toi-même. » Tu bailles à t'en décrocher la mâchoire. Vous êtes toujours sur le pas de la porte, tu l'ouvres en grand pour la laisser passer. « Désolé, j'suis vraiment pas réveillé, j'peux t'laisser nous faire un café et je vais prendre une douche ? » La confiance c'est quelque chose de naturel chez toi, pourtant t'en as vu des gens bien sous tout rapport qui étaient des beaux connards en dessous, t'en a entendu des histoires à dormir debout dans ton cabinet, mais tu vois pas pourquoi, à cette nana-là, tu ferais pas confiance, elle connait Ida, c'est forcément que tout va bien non ? En te penchant pour ramasser une de tes fringue par terre - merde Ida avait bien raison, tu laisses trainer beaucoup de chose - tu sens une déchirure. C'est ton froc qui vient d'se découdre parce que tu t'es penché trop rapidement ? Sérieusement. « Putain d'fringues de merdeee » râles-tu. Il est pas si vieux ce jean quand même.

Tu n'attends pas de réponse de sa part et tu indiques la cuisine en un geste large et tu fonces dans la salle de bain. L'eau chaude te lave et te réveille en même temps. Enfin ! Quand tu sors de la salle de bain, t'es habillé et tu as cessé de bailler. Bien mieux. Tu te diriges vers la cuisine, espérant qu'elle a bien préparé du café pour deux. « Désolé d'l'accueil, j'ai bossé de nuit et le réveil c'était dur. » tu te justifies en t'asseyant sur le canapé. T'as bien deux heures devant toi, tu peux parler tranquillement et attendre Ida avec elle. « T'as dit que t'étais qui du coup ? »

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@seth keller et victoria pearson
Est-ce que t’es contente que c’est un type inconnu qui t’ouvre la porte ? Tu saurais pas dire, incapable de déterminer si c’est mieux ou pire que de tomber directement sur celle que tu venais visiter sans prévenir. Ça a ses avantages, ça t’évite de fondre en larme directement par exemple, mais c’est aussi plus compliqué. Il faut que tu t’efforces à paraitre un minimum normale, une tâche bien difficile à accomplir alors que l’inconnu te confirme que t’es bien au bon endroit. T’hoches la tête, reprend la parole avec une pointe d’hésitation. « Euh ouais je veux bien. » Trop gênée de dire que t’as le numéro d’Ida parce que vous ne vous connaissez pas vraiment, parce qu’elle est pas ta pote ou quoi que ce soit.
Et surtout, que tu devrais définitivement pas être là.
Pas que ça t’empêche de t’engouffrer dans l’appartement lorsqu’il t’ouvre la porte. Tu devrais pas, tu le sais, mais il est trop tard pour ça. Trop tard pour reculer surtout, même si l’envie de partir te prend violemment quand tu vois la confiance que t’accorde l’inconnu. Il te laisse rentrer comme ça, sans poser plus de question et compte te laisser seule dans sa cuisine ? La confiance te perturbe, te met un peu mal à l’aise parce que tu ne la mérites certainement pas. Tu préfères donc rebondir sur autre chose, sur le fait qu’il est pas réveillé par exemple. « Oh. J’espère que je vous ai pas réveillé. » Si c’est le cas, t’as juste des plates excuses et une culpabilité envahissante à lui offrir - rien de génial donc. « Mais ouais, pas de problème. » Que tu dis finalement après un craquement sonore et un énervement de sa part sur ses pantalons. T’aurais pu rire de la situation, mais t’as vraiment pas la tête à ça.

Alors tu te concentres sur la tâche qui t’a été confiée. Tu fais attention à ne pas fouiller plus que nécessaire à te permettre uniquement de toucher le strict nécessaire. Tout de cette cuisine te rappelle que tu devrais pas être là, que t’es une intruse. La honte te prend un peu plus et tu te demandes pendant un bref instant s’il serait pas mieux que te pousse. Tu écartes l’idée aussi vite que tu l’a considérée. Ce serait pas terrible à l’égard de ce pauvre type que tu déranges et au fond, ça ne te satisferait pas. T’as besoin de parler à Ida… même si tu ne sais toujours pas ce que tu veux lui dire. Tu reviens donc au café que tu prépares avec toute ton attention, comme si ça garantirait un résultat décent. Tu le verses même dans deux tasses en attendant que le jeune homme revienne vers toi.
Tu vas lui donner l’une des deux tasses lorsqu’il vient s’installer sur le canapé, le rejoignant avec une gêne évidente. « Aucun problème… Je suis désolée de vous déranger comme ça. » Terriblement désolée même, mais c’est pas le moment de fondre dans plus d’excuses ou pire, de fondre en larme. Alors tu poursuis, répondant à la question qui t’a été adressée. « Je l’ai pas dit, mais je suis Victoria, enchantée. » Est-ce que tu peux vraiment dire ça dans la situation ? Probablement pas non. Tu sais même pas quoi dire d’autres, n’oses pas mentir en affirmant que t’es l’amie d’Ida. Peu importe que tu l’estimes, là tu lui fais carrément une embuscade.

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seth keller et @victoria pearson
Elle rentre et te parle, gentiment, mais si tu étais un peu plus réveillé, tu sentirais bien qu'il y a quelque chose qui cloche. Tant pis, t'as pas la tête à ça. « Nan nan, t'inquiète, fallait qu'j'me lève sinon après j'suis tout décalqué et j'arrive pas à reprendre le rythme. » Une seule soirée de garde par mois, c'est pas la mort, mais ça bousille les deux jours suivant, systématiquement. Tu l'abandonnes dans le salon pour aller prendre ta douche sans plus de considération. Cet appartement est ouvert au quatre vent, il y a toujours des amis, des potes de passage, parfois quelqu'un dort sur le canapé. Tu as appris à faire confiance parce que si on continue d'avoir peur à chaque seconde pour ses affaires, on n'vit plus.

Quand tu reviens, tu as l'esprit plus clair et tu sembles mieux réveillé. Elle te tends la tasse et vient s'assoir, tu vois clairement qu'elle est gênée. « J'te tiens pas compagnie longtemps promis, juste l'temps d'me réveiller histoire de pas arriver au boulot avec cette tronche là » Tu souris doucement, assez fier de ta tronche en règle générale. « Bon alors Victoria-une-copine-d'Ida, moi j'suis Seth, coloc et ami d'Ida. » Ami, un terme durement gagné, au début c'était pas le cas, mais maintenant, vous l'êtes vraiment. Elle est chouette Ida, tu as appris à la connaître, peu à peu, à traverser cette énorme carapace dont elle se couvre, mais pas inutilement parce que, même si elle ne t'a pas tout dévoilé, tu sais qu'elle a vécu des sacrées merdes.

Tu t'adosses dans le canapé, goûte enfin le café - pas mauvais et tu lances la conversation. « Tu veux m'dire c'qui va pas ? ça aide parfois d'se confier à quelqu'un qu'on connait pas. » Tu le sais parce que tu le vis tous les jours, c'est plus simple de se confier quand il n'y a pas de risque de répercussions derrière. « J'suis médecin, j'te jure que tout ce que tu diras ne sortira pas de cette pièce. » promet-il, incapable de prendre conscience que son problème c'est pas à Ida qu'elle veut le confier, c'est Ida elle-même.

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@seth keller et victoria pearson
Tu peux facilement admettre que l’attitude de l’homme devant toi te perturbe. Il semble si peu dérangé par ta présence, encore moins inquiet alors que tout ce qu’il sait, c’est que tu connais Ida. Ça ne t’aide pas à te sentir mieux, loin de là, mais tu t’efforces d’hocher la tête comme si c’était une réponse satisfaisante à ce qu’il te dit. Tu notes surtout, qu’au final, t’as eu de la chance de tomber sur lui s’il travaille de nuit. Tu sais pas si c’est une bonne chose, mais il est trop tard pour t’en soucier alors que tu reviens vers lui armée d’une tasse de café. « C’est gentil. » Tu te retiens de faire remarquer qu’il n’a surement pas grande inquiétude à se faire à ce niveau là, t’es allée au travail avec des mines bien pires que la sienne. Il doit le savoir cela dit, il te semble assez confiant. Alors tu ne dis rien de plus, reportes plutôt ton attention vers ton café que tu manques de renverser lorsqu’il t’affuble de ‘copine-d’Ida’. Tu devrais rectifier la chose, lui dire qu’Ida n’est pas ton amie, qu’elle mériterait définitivement mieux qu’une amie comme toi si c’était le cas. Tu devrais, mais tu ne dis rien - encore une fois - de peur qu’il te jette hors de l’appartement s’il apprenait la vérité. « Enchantée, Seth. » Que tu répètes plutôt, comme si c’était une vraie réponse, comme si c’était suffisant.

De toute façon, les craintes s’éclipsent rapidement face à la proposition qu’il te fait. Tu ne penses plus au fait que tu devrais pas être là, tu parviens juste à te demander ce que tu peux bien dire face à ça. La vérité ? La vérité est pathétique, la vérité te couvre de honte. Et pourtant, t’as pas beaucoup mieux à offrir. « Je pense pas que ce soit un problème couvert par le secret médical. » Tu sais que ce n’est pas ce qu’il a dit, que ce n’est pas ce qu’il veut dire. Il t’offre une oreille attentive, une oreille distante si on oublie qu’une partie de ton problème est son amie. Tu pourrais aussi rebondir sur l’ironie que la dernière inconnue à qui tu t’es confiée est devenue la source de tes angoisses. Difficile que Seth le devienne en soit, mais il te faut quand même un moment avant de reprendre la parole. « Ma… » Difficile de trouver le bon mot pour décrire Elena. Copine ? Fiancée ? Femme de ta vie ? Ils se bousculent tous dans ton esprit. « Mon ex a eu une relation avec quelqu’un d’autre. Je pense qu’elle en est tombée amoureuse, en tout cas elle m’a rien dit avant que je tombe sur les messages au hasard… » Ta gorge se serre au fur et à mesure que tu poursuis en repensant au fait que la Brésilienne en aime une autre, que t’as pas été suffisante encore.
Et avec tout ça, t’oublie de préciser le lien avec Ida, peut-être parce que t’as pas envie de l’afficher comme ça devant un de ses potes. Même si elle n’est pas à blâmer, pas vraiment. T'avais juste à être assez, pour une fois.

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seth keller et @victoria pearson
Assis dans le canapé, une tasse de café à la main, tu essaies de deviner ce qu'elle va te confier. Enfin, d'abord, la première étape c'est si elle va te confier quelque chose. Parce qu'elle aurait le droit d'avoir envie de t'envoyer bouler, de vouloir rester tranquille, d'aller juste voir sa copine Ida pour pleurer dans ses bras. Tu n'imagines pas un autre scénario, tu laisses juste le temps répondre pour toi. « Je pense pas que ce soit un problème couvert par le secret médical. » Tu hausses les épaules, tu t'en fiches, elle aurait dû le comprendre, tu voulais juste lui affirmer que tu fermerais ta gueule et que tu la laisserais parler sans l'interrompre, mais tout le monde n'est pas familier de ton fonctionnement, ça vient sûrement de là ton soucis à te confier. Tu n'oses jamais le faire à ton tour, alors que tu reçois beaucoup de confidence. Tu souris doucement, laissant les mots venir à toi, sans répondre tout de suite, sans réagir ni la forcer à parler. Une gorgée de café de plus et tu l'observes attentivement. Elle a vraiment les yeux rouges, la pauvre.

« Arg, ouais dur. » Tu soupires, une histoire d'amour, t'aurais du le deviner, tu ne sais pas sur quel pied danser, t'es tellement pas un expert dans ces relations-là. « Je comprends d'avoir besoin du soutien d'une amie à c'moment-là, tu veux qu'on joue aux fléchettes ? On peut imprimer une photo d'ton ex ou j'ai des idées d'insultes assez inventives. » Celle que tu as inventé pour ton meilleur ami, avant de reprendre votre relation comme si de rien n'était. Tu avais besoin de faire une petite pause, de relâcher ta haine et ta jalousie, avant de reprendre le cour de ta vie. T'es pas rancunier Seth, tu ne lui as jamais dit combien il t'avait blessé et puis, le temps a fini par gommer les blessures. Tu ne sais pas si tu es d'un bon soutien. « Sinon j'crois qu'Sienna a refait l'plein d'glace et j'ai ramené de la chantilly, si ça t'aide, on peut en manger. Enfin t'as p'être pas envie d'aller mieux non plus, on peut regarder un film triste. » Tu sors toutes les astuces, souvent nulle et plutôt à faire entre amis pour laisser passer son chagrin. Après plus de 10 ans de colocs différents, tu as pu découvrir diverses facettes de soirée pour s'remonter le moral. « Tu m'dis si j'suis trop en fait, ou si tu veux te confier encore, ça sortira pas d'ici, je te promets et parfois ça fait du bien de raconter les détails. » Il ne veut pas porter de jugement, mais il a envie de protéger cette fille, de l'entourer d'un bon plaid et qu'elle sourit à nouveau, il la connait pas, il sait pas qui elle est, mais sa peine le touche en plein coeur.

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tw: infidélité, mention de violence conjugales

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@seth keller et victoria pearson
Tu sais pas pourquoi t’acceptes de te confier à ce pauvre type qui ne sait pas ce qui l’attend, mais tu le fais quand même. Peut-être parce que t’as besoin d’en parler avec quelqu’un qui ne jugerait pas tes décisions. C’est différents avec tes proches : t’as promis à Alisha de ne plus lui parler de tout ça, Georgia a ses propres problèmes et Leo… eh bien disons qu’elle est un cas à part. Ça ne t’empêche pas de pleurer sur ses genoux un peu trop souvent, mais ce n’est pas vers elle que tu peux te tourner si tu veux vraiment parler d’Elena. Alors c’est à Seth que tu confies, sans même le connaitre. T’en as juste besoin en fait, parce que non, t’es pas venue ici pour parler avec une pote de la tromperie de la femme de ta vie. Mais tu le corriges pas sur ce point, te contentes plutôt d’hocher la tête. Tu veux pas afficher Ida, malgré tout, et tu veux certainement pas lancer des fléchettes sur la tête d’Elena. La glace, en revanche, est bien plus tentante. C’est pour ça que c’est la seule chose qui te fait reprendre la parole. « Je veux bien de la glace. Si ça dérange pas. » Tu penses pas que ça te ferait aller mieux, mais en même temps, y’a probablement rien qui te ferait aller mieux.

Et puis, surtout, il te propose à nouveau de te confier, de partager les détails parce que ça pourrait aider. T’aurais du dire non, tu devrais dire non. Il sait pas ce qu’il suggère, ne peut pas comprendre l’entièreté de ton malêtre à ce sujet, tout ce qui se cache dans ton coeur en miettes. Sauf qu’au lieu de donner une excuse, tu partages, quelque chose que t’as pas fait souvent. « C’est juste compliqué. » Ça commence bien. « Avec Elena. C’est la femme de ma vie je le sais, mais c’est ma faute. » Difficile d’expliquer à quel point tu t’estimes responsable de la situation, parce que c’est plus simple de te faire porter le blâme que vraiment en vouloir à celle que tu aimes. Déjà la jeter hors de ton appartement c’était loin de tes habitudes, loin de la normalité en ce qui te concerne. « C’est moi qui l’a trompée en premier, j’ai fait pire. Je suis retournée avec un type violent alors que je l’aimais elle. C’était y’a longtemps, mais je sais que ça l’a blessée, que c’est de ma faute si la confiance est brisée entre nous. Je pensais juste qu’on pouvait recommencer, que ça irait mieux cette fois, mais elle a rencontré cette fille avant qu’on se remette ensemble et elle m’a pas dit que ça a continué après, que c’était sérieux de son côté aussi. » Cette fille, comme si c’était pas Ida, comme si t’étais pas dans son appartement. Tu te demandes un instant si Elena y a mis les pieds. Ça te retourne le ventre rien que d’y penser. T’es prise d’un élan de nausée et tu secoues la tête dans un vain espoir que ça chasse les larmes qui ont définitivement commencé à couler.
Tu dois être confuse, pas claire pour Seth qui ne connait pas toute l’histoire, qui ne veut probablement pas la connaitre. Et c’est là que tu réalises que t’as merdé. « Je… Je suis désolée. J’aurais pas du te dire tout ça. » T’aurais du te taire, ça n’intéresse personne de toute façon. La culpabilité t’envahit alors que ton regard se braque sur le sol. T’as abusé, t’as fait chier un pauvre type qui voulait juste être sympa avec toi. Peut-être qu’il vaudrait mieux que tu rentres en fait.

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seth keller et @"victoria pearson"

Tu ne sais pas comment vous vous êtes retrouvés là, mais ça ne t'embête pas. T'es une commère Seth, tu parles pas beaucoup sur la conversation de groupe, mais tu ne peux pas t'empêcher de tout lire - souvent avec retard - les piques envoyés. Tu ne te mêles pas de la vie des gens, tu ne donnes pas de conseils - déjà ils sont sûrement non-sollicités, mais en plus qu'est-ce que tu aurais à dire ? - par contre, tu es toujours là pour les écouter s'épancher. Souvent, les gens parlent d'eux-même, avant que tu proposes ton épaule pour pleurer. Si tu ne dévoiles jamais les secrets, tu les gardes en tête.

Debout, tu vas ouvrir le congélateur pour sortir un pot et deux cuillères. Glace - café, au milieu de l'après-midi, peut être pas ton meilleur moov, mais qu'importe, si elle en a besoin qui es-tu pour lui refuser ! De retour dans le canapé, tu tends le pot. « Häagen-Dazs cookie and cream, une tuerie ! » Tu t'es pas foutu de sa gueule, vous avez vraiment des bonnes glaces.

Enfin, elle se livre. Tu hausses un sourcil à son ton, déstabilisé par la force de sa culpabilité. Même si tu vis toi-même de cette même émotion, tu n'aimes pas que les autres la ressentent, pourtant, tu ne dis rien, préférant écouter l'intégralité de ce qu'elle a à dire. Les gens se confient plus facilement quand on ne les interrompt pas toutes les deux secondes. Tu la regardes manger la glaces, parler, et puis baisser la tête, retenir ses larmes. C'est compliqué, elle te l'avait promis et ses mots sont confus. T'es pas sûr de tout comprendre, tu ne la touches pas, même si tu as envie de la serrer dans tes bras pour qu'elle étouffe ses larmes. « Hey, » commences-tu doucement « tu peux pleurer, ça fait du bien. » Tu cherches une autre phrase, une manière de lui remonter le moral, mais t'es peut être pas là pour ça. « Déjà, c'est moi qui t'ait proposé de parler, donc ne t'excuse pas, ok ? Et ensuite j'sais pas si j'suis de bon conseil pour t'aider, mais vraiment, t'as l'air si malheureuse que ça me fend le coeur. » Distraitement, tu pioches dans la glace, hésitant un instant à parler de toi, pour tenter de montrer qu'on peut être con et s'en sortir quand même, mais tu t'es fait remettre dans la friend-zone par Gillian alors ton expérience est sûrement nulle. « ça m'a l'air grave complexe, j'espère que vous allez réussir à en parler, et cette fille tu l'as connais ? » Tu n'as pas d'autres idées à lui proposer, casser la gueule de quelqu'un c'est pas ouf, mais ça défoule.

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@seth keller et victoria pearson
T’acceptes la crème glacée comme un naufragé accepte une bouée de sauvetage. Tu sais que ça ne ferait pas de miracles, que ça ne pourrait pas t’empêcher de te noyer dans la tempête d’émotions que tu ressens, mais il faut bien te rattacher à quelque chose. « Merci. » C’est effectivement de la bonne glace, peut-être que ça te suffira à trouver ton courage pour partager le coeur de ce qui te trouble, l’entièreté de ton malheur. Tu le fais de façon confuse, entrecoupée des sanglots et de cuillers de crème glacée pour te pousser à continuer. Au final, tu ne réalises même pas à quel point tu déblatères, à quel point tu lui racontes trop de choses. Tu dépasses ce qu’il pouvait imaginer, ce que tu aurais du dire et la culpabilité t’assaille aussitôt. Parler de ton ex violent n’était pas nécessaire, pas plus que le fait que t’es celle qui a brisé le coeur d’Elena en premier. Mais ça en dit beaucoup sur toi, sur ce qui te fait mal. C’est la terrible honte qui vient cimenter la peur qu’elle trouvera mieux que toi, qu’elle a trouvé mieux que toi.

Mais dans tout ça, dans tout ce que tu lui dis de trop, Seth se montre à nouveau beaucoup trop gentil. Il te dit que tu peux pleurer et c’est à nouveau tout ce qu’il te faut pour complètement t’effondrer, comme une permission nécessaire pour te montrer vulnérable. Ça ne te fait aucun bien de sangloter devant quelqu’un qui n’a rien demandé, même alors qu’il continue de te rassurer. Tu te sens pitoyable, pathétique et terriblement conne, mais il te fait tout un peu de bien. Et pourtant, tout ce que tu trouves à dire c’est : « Je suis désolée. » Même s’il t’a dit de ne pas le faire, c’est plus fort que toi.
C’est aussi pour ça que tu secoues la tête lorsqu’il évoque l’idée de parler à Elena. « Tu penses que je devrais lui parler ? » T’as ignoré tous ses messages jusqu’à présent, toutes ses nombreuses tentatives d’établir un contact. « Je l’aime tellement, mais je sais pas… » Si tu veux lui pardonner, si tu peux seulement le faire en fait.

Et cette fille ? T’y reviens avec une réticence évidente. T’as pas envie de parler d’Ida tout court, mais tu l’es encore moins face à son colocataire. « Ouais je l’ai rencontrée par hasard… » T’hésites sur ce que tu peux ajouter sur la question, sur ce que tu devrais dire. « Elle est cool. » Que tu décides finalement à lâcher, comme si c’était la pire chose possible et imaginable. « C’est ça le problème, elle est cool et Elena serait peut-être plus heureuse avec elle et je me sens si stupide… » Stupide de vouloir être avec la femme de ta vie, stupide de ne pas pouvoir la laisser partir. T’as jamais été capable de tourner la page, ça n’a jamais été ton fort. T’as pas été capable de le faire vis-à-vis tes parents, vis-à-vis Samuel et Elena ? Tu n’en serais jamais capable - même l’imaginer loin de toi te rend nauséeuse, malade. « Je devrais pouvoir la laisser partir non ? » Et pourquoi t’imposes tout ça à un pauvre type qui essaie juste de t’aider, t’en sais trop rien. T’es vraiment juste pathétique au fond.

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seth keller et @Victoria Esteves

Cette Victoria se sent coupable de pleurer devant toi, tu le vois et le sens bien. Tu pourrais parier que c'est la première fois qu'elle se lâche comme ça devant un inconnu, si seulement elle savait qu'elle ressemble à tant d'autre, que des histoires compliquées et qui brisent tu en as écouté des centaines. C'est pas pour dénigrer son propre vécu, c'est juste pour dire que tu comprends que ça fait du bien de lâcher prise. Tu fronces les sourcils à sa nouvelle excuse avant de sourire tendrement. « Pas besoin d'excuse j'te dis. » Tu sais que ça sert à rien, elle doit être du genre à s'excuser quand elle se tape le pied dans un meuble. Tu lèves les yeux au ciel et puis elle recommence. Elle n'a pas fini. Elle hésite.

« Vraiment, j'ai que des histoires pourries, j'oserai pas te donner un conseil quand ma vie sentimentale est... » Peut être que tu pourrais lui dire, peut être que ça pourrait lui remonter le moral. Et comment tu l'annonces ? J'ai couché avec l'ex femme de mon meilleur ami que j'aime depuis des années et elle agit comme s'il ne s'était rien passé alors, par lâcheté, j'ai fait pareil. Wahou, belle histoire. Vraiment. Tu t'en veux un peu. « Mais ouais, tous les psy le disent et puis les conseiller conjugaux, la communication est la clef du couple, blablabla. » Tu sais pas si tu veux la faire rire, mais ça ne marchera sûrement pas de toute manière. Elle n'a sûrement pas besoin d'un débile qui fait de conseils pourris. « Fait qu'c'que tu sens, c'est ok d'être triste, d'être en colère, c'est ok d'en vouloir à l'autre et d's'en vouloir soit-même aussi, mais » tu hausses les épaules « j'sais pas, fait c'que ton coeur te dit, genre t'as clairement pas envie de tourner la page, donc à part lui parler pour mettre les choses à plats et avoir une explication, j'vois pas ce que tu peux faire... Enfin si, je vois, mais ça va juste te faire plus de mal encore et j'pense que t'as assez souffert. » ton regard cherche le sien, tu le sens qu'elle a trop souffert et qu'elle a l'habitude de s'infliger ce mal seule, comme si elle n'était pas à la hauteur.

« Arg, merde, et tu lui en veux pas à elle ? Fin perso j'sais en rage, j'pense. » Tu le sais parce que tu as été dans son cas, quand elle a choisi l'autre. Tu as fui, comme toujours, tu as été témoin au mariage, t'a été là, tout le long de leur vie et de leur divorce. Ouais, t'étais en plein de rage, et pourtant t'as fermé ta grande gueule. Et maintenant, c'est trop tard. C'est sûrement ça, t'as pas envie qu'elle vive ce que t'as vécu. « Mais t'as l'droit d'te battre aussi tu sais ? T'as le droit de lui pardonner si t'en as envie, t'as l'droit d'aller lui dire tout ce que tu penses et combien t'as été blessée, t'as l'droit d'être toi-même et de prendre ta place à toi. » Est-ce que t'aurais dû t'opposer à ce mariage ? Est-ce qu'elle t'aurait épousé toi ? Tu sais bien que non, Gillian t'aurait jamais demandé ça et toi, tu aurais fui le mariage aussi. Tes conseils sont merdiques, tu ne les aurais pas appliqué à l'époque.

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@seth keller et victoria pearson
Pas d’excuses qu’il a dit, tu le sais et pourtant, tu ressens le besoin de le faire parce que t’es consciente que tu débarques avec toutes tes merdes sans qu’il n’aie rien demandé. L’impression d’abuser de sa gentillesse est un peu trop forte pour que tu luttes, d’autant plus que t’es pas exactement au meilleur de toi-même en ce moment. Mais il continue, se fait conseiller même si, de ses propres mots, ses histoires sont tellement pourries qu’il ne peut pas te donner de conseil. T’as envie de lui faire remarquer que les tiennes ne sont pas mieux, mais au fond, il le sait déjà, t’as tout vidé ton sac après tout. Il parvient même à t’arracher un vague sourire en mentionnant la clé du couple, la communication. C’est quelque chose qui vous échappe avec Elena, plus souvent qu’autrement. Pour certains points, vous y parvenez à merveille, pour le plus important en revanche… Disons que c’est pitoyable, presque autant que comment tu te sens en ce moment.
Ce n’est étonnamment pas aidé par la patience dont il fait preuve, par son regard qui trouve le tien. Tu le supportes un bref instant avant de baisser les yeux sur tes mains qui serrent la glace comme un naufragé tiendrait une bouée. Ça ne t’aide pas à éviter la noyade cela dit. « Non, je n’ai pas envie de tourner la page. » Que tu avoues finalement d’une toute petite voix. Ça te fait mal de l’admettre, peu importe à quel point c’est une évidence. Parce qu’elle t’a fait mal, parce qu’elle t’a blessée quand tu avais décidé de baisser tous tes murs, ta garde pour vraiment vous donner une chance à toutes les deux. « Mais je sais pas si je pourrai lui pardonner un jour. » Et si t’étais trop cassée à présent, trop détruite pour y parvenir, pour seulement en avoir envie ?

Une autre question qui reste sans réponse, c’est le cas d’Ida, celle que tu viens confronter ce soir. Tu sais toujours pas ce que tu voudrais lui dire à elle. T’as pas envie d’en parler, mais au fond, tu te vois difficilement contourner le sujet - et ce n’est pas comme si continuer de parler d’Elena était mieux. « Ouais je lui en veux. » Que tu dis finalement, daignant afficher cette laideur en toi. Comment peux-tu en vouloir à Ida alors que t’es persuadée qu’elle mérite d’être aimée ? Qu’elle mérite d’être heureuse ? T’aurais juste jamais pensé que ça te retomberait dessus, que la personne pour elle était peut être la même que pour toi. Tu reviens toujours au fait qu’Elena serait peut-être plus heureuse avec Ida, que c’est peut-être même ce qu’elle pense si elle a décidé de garder contact avec elle. « Qu’est-ce que je fais si je suis pas assez ? » T’as jamais été assez. Pas pour tes parents, pas pour Elena. Il n’y avait, au fond, que Samuel pour qui t’as été suffisante. Et encore une fois, l’idée que c’est tout ce que tu mérites te revient en tête. Une idée pernicieuse qui ne veut pas te quitter. « Si je lui dis tout ce que je pense, si je lui pardonne et qu’elle décide quand même que qui je suis lui convient pas, lui suffit pas ? » Au fond tu sais pertinemment que Seth ne peut pas avoir de réponse à t’offrir, qu’il n’est pas dans la tête d’Elena, mais au fond, tu montres que le vrai problème dans l’histoire c’est toi.
Peut-être que t’as juste besoin qu’on te le confirme.

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