please don't let me go (w/slaine)

( please don't let me go ) @Slaine Buckley
Encore un jour à broyer du noir. A scroller en boucle sur Tik Tok et Instagram. A attendre que le temps passe, que le cœur s’apaise, que les maux disparaissent. Même si ce n’est pas comme cela que cela marche. Même si tout ne va pas s’envoler comme par magie. Il faut du temps, de la patience aussi. Mais du temps, elle en a déjà donné, Darlene. Cela fait des mois qu’Eliana est revenue d’entre les morts. Des mois que la brune a pris ses distances avec Slaine, alors. Des mois qu’elle endure la rupture, pleure encore. Des mois qu’elle essaie d’accepter la situation, de se réjouir sincèrement pour lui, pour Alden, pour la famille à nouveau réunie. Pour Eliana, aussi. Parce que cela a dû être terrible, ce qu’elle a vécu. Elle ne va pas souhaiter de malheur à qui que ce soit, Darlene, parce que ce n’est pas son genre. Voilà pourquoi elle a pris d’elle-même ses distances. Parce qu’elle ne voulait pas être cette femme-là. La deuxième femme. Celle qui complique tout dans un couple, dans un ménage. Elle ne l’était pas, à l’origine, Darlene. Elle ne le savait pas, en tout cas. Parce qu’ils pensaient tous qu’elle avait disparu, Elia. Mais ce n’est pas le cas. Et, pour le moment, le temps ne suffit pas ; elle n’avance pas. Elle n’y arrive pas. Elle ressasse, encore et encore. Se retrouve frustrée par une situation compliquée, sans avoir qui que ce soit à blâmer.

Alors non, elle n’avance pas. Ne le peut pas. C’est trop dur, encore. Peut-être qu’elle aurait dû en dire plus à Slaine. Peut-être que c’est pour cela qu’elle ressasse, pour cela que tout lui trotte en tête. Que tout lui reste sur le cœur. Elle a juste pris ses distances. La dernière fois, elle s’est efforcée de le repousser, quoique gentiment, parce que sa présence lui faisait trop de mal, finalement. Mais elle aurait voulu lui dire tellement plus, Darlene. Elle y pense encore. Surtout quand elle se retrouve seule à l’appartement. C’est le cas, aujourd’hui. Ses colocataires sont tous dehors, certains partis en week-end. Elle, elle broie du noir. Ne fait rien de transcendant. Scrolle, oui, encore, sur les réseaux sociaux. En réalité, ce n’est pas anodin ; c’est qu’elle sait aussi que Slaine vient. Dans l’après-midi. Ils l’ont convenu l’autre jour par message. Elle l’avait prévenu, Darlene, qu’elle avait retrouvé dans ses placards l’un de ses carnets à dessin. La moindre des choses, c’était de le lui rendre. Peut-être qu’elle avait déjà été dans le déni trop longtemps, pas encore prête à le revoir, au fond. Elle n’est pas sûre de l’être plus aujourd’hui ; mais elle se dit que ce carnet la retient dans le passé. Qu’après, elle n’aura vraiment plus de raisons de le revoir, Slaine. Quelque part, cela lui fait peur. Elle appréhende quand même un peu sa venue. Alors oui, scroller, c’est sa façon de s’occuper en attendant qu’il arrive. Elle ne tarde cependant pas à entendre qu’on frappe à la porte, Darlene. Alors elle se hâte, se lève du canapé pour aller ouvrir, le cœur battant. Il apparaît, bientôt, sur le seuil. « Hey. » Elle essaie d’esquisser un faible sourire. Se sent si vulnérable, encore. Se voudrait plus assurée, plus forte. Donner l’impression de très bien gérer la situation, d’aller de l’avant. Mais ce n’est pas le cas. Elle ressasse. Elle va mal. Mais elle sourit quand même, elle se lève, elle avance. Quoique doucement. « Entre. » Elle ne va pas le laisser poireauter là sur le pallier, le pauvre. Elle s’écarte, la brune, pour le laisser effectivement entrer. « Tu veux boire quelque chose ? » qu’elle demande. Peut-être ne veut-il pas s’éterniser. Etrangement, elle n’a pas si envie qu’il s’envole trop vite, après avoir récupéré son carnet. Même si c’est délicat, gênant, entre eux.

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please don't let me go.
-- ft / @Darlene Adler

Son quotidien était devenu compliqué. Il essayait de se concentrer sur Alden. C’était plus simple comme ça. Son fils avait besoin de lui, parce que pour lui aussi, la vie s’était compliquée. Le retour de sa mère était une bonne nouvelle, évidemment, mais le petit avait passé trois ans sans elle et forcément, un si grand changement dans son quotidien, c’était assez violent. Il n’était qu’un enfant, très jeune, qui plus est, alors on ne pouvait pas lui en vouloir de mal gérer les choses. Slaine, il essayait de faire en sorte que tout se passe bien, qu’il se sente soutenu et épaulé. Il passait beaucoup de temps avec lui et c’était facilité par un travail qu’il pouvait, en grande partie réaliser à la maison. Il n’avait pas forcément de sortir pour dessiner ses planches. Ne pouvait pas éviter tous les rendez-vous imposés par sa carrière, mais il parvenait quand même assez bien à jongler entre le boulot et Alden, ce qui était plutôt une bonne chose. Pour le petit, comme pour lui dans le fond. Faire passer son fils avant le reste, ça lui évitait de trop penser à Darlene et à son cœur qui peinait à se remettre de son absence.

Pourtant, il avait fini par recevoir un message de la brune, lui indiquant qu’elle avait retrouvé l’un de ses carnets de dessin chez elle. Il avait hésité Slaine. Est-ce que ce carnet était vraiment si important que ça ? Ou bien il pouvait s’en passer ? Une vraie question qu’il s’était posée. Il y tenait quand même à ses carnet, c’était là où il notait toutes ses idées et chaque dessin qui s’y trouvait, avait une valeur à ses yeux. Et puis il y avait Darlene. Besoin idiot de la revoir. C’était l’occasion non ? Alors il avait accepté. Il avait déposé Alden chez sa mère, avant de filer chez Darlene. La boule au ventre, évidemment, mais il avait envie de la revoir, si bien que dans le fond, cette envie était plus importante que celle de retrouver son carnet. Au pire, le carnet, elle aurait pu le déposer dans sa boîte aux lettres. Ou même à sa maison d’édition, on aurait fini par le lui rendre. Mais non, il avait choisi d’aller le chercher chez elle. Une fois devant sa porte, il avait hésité à faire demi-tour, beaucoup trop de stress d’un coup. Mais l’envie de voir la brune avait, encore une fois, pris le pas sur le reste. Alors il avait frappé à la porte et Darlene n’avait pas tardé à lui ouvrir. « Hey. » Il répondit, sourire timide sur les lèvres. Il entra dans l’appartement. Bizarre de revenir ici. Ils en avaient partagé, des moments chez elle. Plus que chez lui, au départ, parce qu’avec Alden, c’était compliqué. « Je voudrais pas m’imposer … Mais je veux bien un café, si ça t’ennuie pas. » Il ne voulait pas s’imposer, mais il n’avait pas envie de repartir si rapidement. Il savait que c’était débile, qu’il ne devrait pas rester. Il avait une famille, après tout. Mais il le sentait bien, Slaine, quoi qu’il fasse, son esprit, tout comme son cœur, finissait toujours par revenir vers Darlene. Il s’en voulait, évidemment, mais c’était dur de lutter.

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( please don't let me go ) @Slaine Buckley
Elle a perdu beaucoup d’un coup. Pas seulement Slaine. Il y a aussi Alden. Il y a tout un tas d’habitudes. Tout un tas de choses qui lui rappellent son ex, tout un tas de choses qui lui serrent le cœur désormais quand elle y pense. Cela fait des mois, maintenant. Des mois qu’Eliana est revenue à la vie, revenue en ville. Elle a essayé d’accepter, Darlene, essayé de le digérer, d’avancer. Mais elle n’y arrive jamais. Il y a quelque chose de profondément injuste dans toute cette histoire, qu’elle ne peut pas reprocher pourtant. Elle essaie d’être jute autant qu’elle le peut, Darlene, mais ce n’est pas évident par moments. Il y a des moments où elle en a assez de tout faire correctement, assez de penser aux autres. Est-ce qu’elle devrait être égoïste ? Essayer de se battre pour sa relation avec Slaine ? Non, ce n’est pas son genre. Parce qu’elle est habituée à se faire jeter, Darlene, de toute façon. Habituée à ne pas être celle pour laquelle on se bat. Dans ce cas-là, elle ne voulait même pas essayer – savait qu’elle ne ferait pas le poids. On ne le peut pas, dans ces moments-là. Elle ne le veut pas, la brune : être comme cela. Elle est déjà la femme avec laquelle Slaine a essayé d’oublier la sienne, qu’il pensait morte alors qu’elle ne l’était pas. Pas besoin de compliquer les choses plus encore. Jamais il n’aurait pu la choisir, Slaine, de toute façon.
On ne peut jamais anticiper ce type de situation.

Elle ressasse, Darlene. Elle y pense tout le temps. Elle a l’impression de perdre la tête. Bouffée par les regrets, bouffée aussi par la frustration. Parce que c’est frustrant, tout cela. Parce que, malgré elle, elle en veut à Slaine de ne s’être effectivement pas battue pour elle. De l’avoir juste laissée partir. Elle voulait lui simplifier les choses, se les simplifier aussi. Mais il n’y a pas d’issue heureuse, dans ce type de situations. Elle essaie de gérer les choses avec maturité, bienveillance, empathie et respect. Essaie de se mettre à la place de son ex, à la place d’Eliana, à la place même d’Alden. Dans ces moments-là, elle se dit qu’elle a fait le meilleur choix. Pour les autres ; pas pour elle.
Aujourd'hui encore, elle doit prendre sur elle. Car elle a contacté Slaine, lui a proposé de venir récupérer ses affaires. Celles qui restaient chez elle, depuis des mois. Celles qu’elle regardait en boucle, sans se résoudre à les lui rendre. Pour ne pas le revoir, une fois encore. Mais au moins, une fois qu’il aura récupéré ses affaires, elle en sera débarrassée. Se dit qu’elle pourra avancer. C’est beau le déni ; c’est nécessaire parfois, cela dit.
Elle ne tarde pas à l’entendre arriver. Il frappe à la porte, qu’elle ouvre bien rapidement. Qu’on en finisse ; que cela ne dure pas des heures. Pourtant, quand Slaine entre, elle lui demande s’il veut boire quelque chose. « Tu ne le fais pas, sinon, j’aurais rien proposé. » souffle-t-elle, mince sourire sur les lèvres. C’est vrai ; elle n’aurait pas proposé, sinon. Se serait contentée de lui rendre ses affaires, sans même le laisser entrer, afin qu’il reparte rapidement. Mais elle n’en a pas vraiment envie, Darlene. Elle s’exécute donc, partant en direction de la cuisine pour préparer le café. « Fais comme chez toi. » lâche-t-elle vaguement, depuis la cuisine, alors que la machine s’active à préparer deux tasses de cafés. Elle revient bientôt avec ces dernières, en tendant une à Slaine. « Tout le monde va bien ? » s’enquiert-elle, s’en voulant intérieurement d’une fois de plus se soucier des autres, s’oublier elle-même. A-t-elle besoin de savoir ? La réponse l’intéresse-t-elle vraiment ? « Je vais aller te chercher ton carnet. T’avais jamais remarqué qu’il avait disparu ? » Pas de reproche dans sa voix, c’est même plutôt un ton mi-plaisantin, mi-gêné, ponctué d’un rire timide, léger. Elle ne veut pas de malaise entre eux.

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please don't let me go.
-- ft / @Darlene Adler

Il ne savait plus trop où est-ce qu’il en était, Slaine. Les retrouvailles avec Eliana ne s’étaient pas passées aussi bien qu’il l’aurait voulu. Il en avait rêvé, de ce moment et pourtant, à l’arrivée, les choses n’étaient pas aussi simple et évidente que tout ce qu’il avait pu imaginer. Dans ses songes, ça avait été beau et idéal. Des rêveries auxquelles il s’était accroché, au début, quand on lui avait annoncé la mort de sa fiancée. Il y avait souvent pensé, Slaine, quand bien même il s’était dit que c’était impossible, il avait rêvé de la retrouver. Malheureusement pour eux, les choses n’étaient pas aussi parfaites que dans ses songes. Parce que trois ans s’étaient écoulés depuis la prétendue mort d’Eliana. Trois années pendant lesquelles il s’étaient passé des choses, aussi bien dans sa vie que dans celle de sa fiancée. Des choses qui aujourd’hui ne semblait pas pouvoir les aider à recoller les morceaux. Il voulait essayer, Slaine, en se disant que c’était ce qu’il y avait de mieux pour leur fils, mais est-ce que c’était vraiment le cas ? Il devait bien admettre qu’il ne savait plus trop, Slaine. Il se sentait épuisé par toutes les questions qu’il n’avait de cesse de se poser et parfois, il avait juste envie de mettre pause sur son cerveau et ne plus réfléchir à tout ça.

Peut-être que c’était ce qu’il faisait en allant voir Darlene. Mettre son cerveau sur pause et arrêter de réfléchir. Arrêter de se poser mille questions inutiles. Elle avait l’un de ses carnets de dessins, il voulait le récupérer, alors il y était allé, sans vraiment réfléchir. S’il avait dû analyser un peu plus la situation, il se serait sûrement dit que, pour un carnet de dessin, ça ne valait pas la peine de se retrouver de nouveau face à Darlene. Ça ne valait pas la peine de raviver les souvenirs de leur histoire et de retourner au passage, le couteau dans la plaie. Mais il n’avait pas réfléchi, il n’avait rien analysé et dans le fond, agir comme ça, ça lui faisait du bien. Il s’était rendu chez elle et il se sentait un peu gêné, le brun, mais il n’arrivait pas vraiment à regretter sa décision. Darlene lui manquait bien plus qu’il n’était prêt à l’admettre. Prendre le temps de boire un café avec elle, alors, il en avait bien envie. « C’est sûr. » Il répondit, un sourire gêné sur les lèvres. Elle lui proposait à boire, c’était qu’il ne la dérangeait pas et qu’elle n’avait pas envie qu’il disparaisse aussi vite qu’il était venu. Tant mieux, dans le fond. Elle lui avait dit de faire comme chez lui, la brune. Il s’était contenté de s’installer sur le canapé, en attendant qu’elle revienne avec deux tasses de café. « Merci. » il lâcha en attrapant la tasse qu’elle lui tendait. « Ouais, ça va. Alden a eu une petite grippe y a quelques jours, mais ça va. » Il répliqua, dans un léger haussement d’épaules. « Et toi ? » Il demanda ensuite, soucieux de savoir comment, elle, elle allait. Même s’il avait l’impression que cette question avait tendance à n’appeler qu’une réponse positive. « Ah oui, merci. Je crois que j’avais pas vraiment remarqué. » Il avait eu d’autres priorités ces derniers temps, alors il devait bien l’admettre, ce carnet il n’y avait pas vraiment penser, l’esprit trop ailleurs, ça ne voulait pas dire qu’il ne voulait pas le récupérer.

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( please don't let me go ) @Slaine Buckley
Avec tout ce qu’il s’est passé, le plus simple semblait de garder ses distances. De ne plus se voir, se parler. Plus jamais se rencontrer. S’oublier. Si seulement c’était possible. Elle a eu besoin de s’éloigner, Darlene. Besoin de rester dans son coin. Mais au bout du compte, elle n’est pas certaine que cela l’ait aidée, tant que cela. Pas sûre qu’il y ait une véritable bonne solution, ni de miracle pour oublier plus rapidement. Cela prend simplement du temps. Et est-ce qu’elle suffit, la distance ? Parce qu’elle a quand même envie de lui parler, Darlene, tout le temps. Constamment envie de lui envoyer un message, de lui raconter ceci ou cela. Pourtant, c’est fini depuis des mois. Elle devrait s’y être faite. C'est ce qu’elle se dit, en tout cas. Mais Slaine est encore partout - même au travail. Pas surprenant, c’est là-bas qu’elle l’a connu, finalement. Mais c’est comme si, peu importe tous ses efforts, elle ne pouvait pas lui échapper. Ou ne pas échapper à leurs souvenirs. Finalement, il est même encore chez elle, Slaine, avec ce carnet qu’il a un jour oublié, plus jamais récupéré. Il était là, sans l’être vraiment. Jusqu'à maintenant – bel et bien face à elle, pour de vrai, en chair et en os.
Pas là pour passer du temps avec elle, comme ils le faisaient avant.

C'est étrange, entre eux. Ils sont gênés, de toute évidence – sans savoir sur quel pied danser, de quelle façon se comporter. Darlene, elle n’est pas très assurée. Ne sait pas non plus quoi lui dire, lui raconter. Sa vie n’est pas exceptionnelle, ces temps-ci – elle essaie de réparer son cœur brisé, c’est déjà beaucoup. De gérer les choses le plus possible en adulte, même si ce n’est pas évident. C'est pour cela qu’elle a proposé à Slaine de passer, pour son carnet, alors qu’elle aurait pu le lui restituer plus aisément, ailleurs, à un autre moment, brièvement. C'est pour cela, encore, qu’elle lui propose de boire quelque chose. Cela ne veut pas dire que c’est facile, que ce n’est pas douloureux. Mais elle doit aller de l’avant, Darlene, et peut-être que cela passe par là, en fin de compte. Slaine s’installe sur le canapé, en tout cas, et elle, elle revient avec les deux tasses, en tendant une au brun. Puis elle va s’asseoir, sur l’un des fauteuils face au canapé. Ne pourrait pas s’asseoir à côté. Lui demande ensuite si tout le monde va bien. Pas sûr qu’elle soit encore capable d’entendre parler distinctement d’Eliana. « Oh non, le pauvre. C’est encore pire si petit. » Elle grimace en songeant au petit garçon. Une grippe est toujours crevante, elle trouve cela pire quand on est enfant. Parce que cela crève de fatigue plus encore. « Oui, ça va. Rien de spécial. » Non, sa vie est terriblement banale. Peut-être n’est-ce pas plus mal. Ou peut-être n’a-t-elle tout simplement rien à lui raconter. A lui. Parce qu’ils ont été ensemble, après tout. Elle en revient vite au carnet oublié, se levant, prête à partir le chercher. « T’en as tellement, aussi. » Elle esquisse un timide sourire, bref. Puis s’évapore, partant en direction de sa chambre où elle récupère le fameux carnet, avant de revenir au salon. De le tendre à Slaine. « Tiens. J’ai pas regardé, j’avais juste ouvert et puis j’ai compris que c’était à toi. » Cela ne risquait pas d’être à elle. Ni à ses colocataires. Eux ne dessinent pas. « Ça fait bizarre, que tu sois là. » finit-elle par souffler, un peu timidement, après un silence. Oui, c’est bizarre qu’il soit là, dans son salon. Qu'ils soient si éloignés l’un de l’autre, si distants. C'est ce qu’elle a voulu, pourtant. Mais est-ce vraiment la solution ? N’a-t-elle pas cherché à nier la douleur, en ne voulant plus le voir, faire comme s’il n’avait jamais existé, fait partie de sa vie ?

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