pancakes for dinner (mia)

[ pancakes for dinner ]

@Mia Crane & johanna huang
Ce n’est pas la première fois que tu vas cuisiner chez Mia, mais ça te fait bizarre à chaque fois. Peut-être parce que ce n’est pas dans tes habitudes - tu partages ton quotidien qu’avec très peu de personne après tout - ou peut-être parce ta façon de cuisiner et celle de l’autre femme sont si différentes qu’elles sont presque incompatibles. À vrai dire, la liste des raisons pourraient être infinies tellement ça ne te ressemble pas, mais ça n’empêche pas une autre émotion de se glisser dans le portrait : l’enthousiasme. Ce n’est surement pas visible, ta tête est aussi peu expressive qu’en temps normal, mais toi tu remarques la distinction. Ça se devine dans le fait que tu passes toi-même à l’épicerie pour faire les courses et ramener de quoi cuisiner pour la soirée. Ce n’est pas quelque chose que tu fais en règle générale, tu délègues cette responsabilité à Alexis parce que tu ne trouves pas le courage de faire autrement. Mais tu le fais pour venir cuisiner chez Mia, ce qui est tout de même un bon signe de ta part.

C’est aussi pour ça que t’arrives à l’heure convenue devant la porte de son appartement. Ce n’est pas que tu manques de ponctualité en temps normal, mais il est rare que tu te présentes à l’instant T où tu es attendue. Tu n’es certainement pas si attentive quand il est question de boire avec Clementine, mais dans le cas de la psychologue c’est peut-être révélateur d’une toute autre chose à savoir le fait que cette dernière est l’une de tes plus proches amies. Pas que ça importe dans le moment présent alors que tu viens cogner à sa porte armée de ton sac de course bien rempli. T’as préféré l’excès de prudence en prenant plus de trucs que nécessaire au cas où la spontanéité de Mia vous entrainerait autre part. T’as appris à le faire avec le temps à force de la voir se perdre dans ce que vous entrepreniez. C’est quelque chose qui n’aurait jamais passé avec tes parents, de ça tu peux être certaines, mais tu supposes que ça met un peu de vie dans l’histoire et que ce n’est peut-être pas plus mal.

C’est sans doute ce qu’il faut retenir au fond, que la différence de caractère - et de façon de cuisiner - est peut-être ce qui explique ton enthousiasme. Ta vie manque de vie, c’est con à dire, mais c’est une évidence. Tu supposes que si t’avais une psy - autrement qu’en amie - elle pourrait être fière que tu te sortes de ta zone de confiance. Que tu tends le sac bien rempli lorsque la porte s’ouvre. « Hey. J’ai pris plus que le nécessaire pour que tu aies de quoi faire. » Il y a même plusieurs options dans ce que tu ramènes, sans compter ce que la principale intéressée doit déjà avoir dans ses placards et dans son frigo. « Tu vas bien ? » Question bateau, question que tu détestes entendre t’être retournée, mais bon, c’est la moindre des choses quand tu débarques chez quelqu’un non ?

Spoiler:

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