(1m) famille Skinderis

personnage libre
(♂) Vitas Skinderis min. 35 ans | statut civil au choix | ancien professeur d'université

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A man : Vytautas, le fils prodige. Gentil, pour le plus grand bonheur de Mère. Attentif, pour le plus grand bonheur de Père. Il ne fait pas beaucoup de bruit, on pourrait presque l’oublier. Ses professeurs n'ont jamais rien dit de mal sur lui. Élève discret dont les facilités se découvrent au moment de la correction des copies. Il ne se plaint jamais de son isolement. Les autres ont du mal avec lui. Trop réservé ou rêveur. Sourire que personne ne sait décrypter. Presque trop heureux pour être normal. Dans sa tête, les histoires abondent et débordent. Il lit et invente.


Mal de vivre : L’histoire de la famille est bonne pour endormir un insomniaque. Professeure d’Histoire et professeur de Littérature Américaine. Un labrador, deux fils. Cadre doré autour de la photo de famille. Enfant, Vytautas était celui en qui les parents mettaient leurs espoirs. Il était sage, doué, curieux. Puis, il y a eu l'alcool et la dégringolade.


Vitas a tout fait pour repousser le plus longtemps possible son entrée dans la vie active. Année sabbatique après année sabbatique, sans que son roman n’avance pour autant. Qu’est-ce qu’un homme comme lui peut avoir à raconter, si ce ne sont les histoires des autres ? Condamné à n’être qu’un mauvais plagiat de ses héros. Il doit se créer des démons. Et là où certains les fuient dans l’alcool, lui il les trouve. Il se découvre un côté fêtard et social. Il rencontre et rit. Pour mieux pleurer le lendemain, quand tout retombe. Émotions décuplées par le miracle de la fermentation. Il traîne son corps jusqu’à son ordinateur et il écrit.


Besoin de fric qui rejoint la lassitude des parents. Faire quelque chose de ta vie. Expression détestable à laquelle il finit par se plier. Vitas a trente ans, il a terminé ses études (mais pas son roman). On lui trouve un poste à l’Université où son père travaille. Ses retards matinaux et sa mauvaise mise sont excusés grâce à son nom de famille, mais les rumeurs le suivent dans les couloirs. Ses parents l’invitent aimablement à postuler ailleurs, hors du Mississippi.


Liverpool. Aucun saut de joie à l’aéroport. Il aurait aimé Londres, à la fois romantique et moderne. L’Irlande et ses mythes. Mais Liverpool ... en plus, il déteste le foot. La population locale ne l’attire guère. Il revient à sa solution miracle. Il boit. Il boit, il sort, il rit, il pleure, il écrit. Il sort. The Cat and The Canary. Jamais il n'aurait pensé voir cette pièce ici.


Nouveau trou. Le silence s'éternise et les regards ne dévient pas. Murmures d'étudiants inquiets. "Ca va, M'sieur ?". Dehors, le soleil brille. Ses rayons tombent sur son bureau et il observe les reflets sur la couverture de son carnet. Il a déjà vécu ça. C'est arrivé comme ça. Comme un truc qu'on met sur le dos de la fatigue, puis sur le dos du stress, puis sur le dos de rien du tout parce qu'on le fout sous le tapis. Mais ça revient. Ca revient toujours, ces moments où il sait à peine qui il est. Vytautas regarde des visages et n'est plus sûr de rien.


Qu'est-il sans l'alcool ? Un écrivain raté, un rat de bibliothèque, un amant chiant. Il ne leur dit pas. Vitas attend quelques jours et disparait. Lui et ses bagages, dans un avion pour les Etats-Unis. Il ne pouvait pas arrêter l'alcool autrement. Il ne pouvait pas sauver le peu de cerveau qui n'a pas été cramé par l'éthanol. Il a vu quel futur l'attendait dans les yeux sévères du médecin. Il n'a pas eu envie de ça. Il faut qu'il change.


Domantas l'attend à la voiture. Vytautas sort de la cure avec son sac sur l'épaule et des lunettes de soleil. Toujours dément, ça ne changera pas, mais moins accro. Enfin, à ce qu'ils disent. Il s'installe dans la chambre d'ami de son cadet et se recrée une vie qui mérite d'être vécue. Il crée, il joue, il rencontre. Et même sans alcool, il arrive à écrire. Le ton est différent. L'étincelle devenue braise agonisante. C'est triste, ce qu'il écrit. Triste et vrai. L'Art. L'Art, ça va le sauver. Quand il est sur la scène du petit théâtre ou derrière son clavier, ça va mieux. Il a même l'air vaguement heureux, quand personne ne le regarde.


Rapide chronologie : 1986 Naissance à Biloxi dans le Mississippi.
2006 Il commence à accroître sensiblement sa consommation d'alcool. Convaincu qu'il s'agit là du charbon alimentant la chaudière de son art.
2016 Il clôt - enfin - ses études, entrecoupées de nombreuses années sabbatiques et périodes d'oisiveté. Il obtient - par piston - un poste de professeur à l'université.
2018 Il déménage à Liverpool, où il se perd dans les vapeurs de l'alcool, le monde de la nuit et l'effervescence de la fête.
2020 Il rentre aux Etats-Unis, où il suit une cure de désintoxication, et séjourne dans une maison de repos. Il s'installe avec son petit frère à la Nouvelle-Orléans en Louisiane.

feat Tomas Skoloudik, Max Riemelt, Nick Slater, Drew Van Acker, Kellan Lutz, etc.

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